/ 565
52. (1664) Traité contre les danses et les comédies « LETTRE DE L’EVEQUE D’AGNANI, Pour la défense d’une Ordonnance Synodale, par laquelle il avait défendu de danser les jours des Fêtes. Au très Saint et très Bienheureux Père Paul V. Souverain Pontife. Antoine Evêque d’Agnani, éternelle félicite. » pp. 154-176

« Attentius eum audire oportet Episcopum, et ab eo doctrinam suscipere, monita vitæ à Presbyteris inquirere, et à Diaconis ordinem disciplinæ. » Il est donc nécessaire pour suivre l’ordre de Dieu et de l’Eglise, qu’un Evêque fasse connaître à ses Diocésains ce qui est permis, et ce qui ne l’est pas. […] Quoique les spectacles ne soient pas toujours mauvais, et qu’ils ne soient pas de leur nature contraires à la vertu ; les Pères de l’Eglise, et les saints Docteurs, ne les ont jamais néanmoins permis, ni les jours des Fêtes, ni au temps qui est destiné pour la pénitence, parce que les Canons les défendent en ces jours : et comme dit saint Ambroise, ce serait une témérité insupportable et une désobéissance criminelle, si le peuple faisait des actions qui sont défendues, ou dans l’Ecriture sainte, ou par les Constitutions des Papes, ou par les Lois Ecclésiastiques, et les Canons. […] Il n’est donc pas permis en ces saints jours d’assister à aucune sorte de spectacles, et il n’en faut pas même souffrir. […] Il ne m’est donc point permis, très saint Père, de garder le silence, principalement après l’exemple de saint Charles, qui sur le même sujet des danses et des spectacles, a travaillé si constamment, et si fidèlement pour arracher les coutumes opposées à l’esprit Chrétien, qui s’étaient introduites dans son Diocèse ; et pour assujettir son peuple aux règles des Saints, et à la discipline de l’Eglise : et sa pensée n’était pas, lorsqu’il agissait dans cette réformation particulière, avec tant de fermeté, de vigueur, et de force, de procurer un moyen de perfection aux fidèles, que Dieu avait soumis à sa conduite ; mais il a cru qu’il s’agissait dans cette occasion de son salut, et de celui de ses Diocésains ; et qu’il était indispensablement obligé d’employer toute son autorité pour ôter les abus qu’il combattait. « Il est permis de se taire, dit saint Ambroise, lorsqu’il n’y va que d’un interêt temporel ; mais dans la cause de Dieu, et lorsque les âmes sont dans le péril de leur salut ; ce n’est pas un petit péché que de dissimuler, et d’être lâche. » On dira peut-être que saint Charles était un Saint.

53. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Du mandemant de Monseigneur l’Archeveque de Rouen. » pp. 379-401

La Charte a voulu la religion, mais elle n’a voulu que ce que la religion avait d’apostolique, de divin, de charitable et de conciliant ; elle n’a point mis les prêtres au-dessus des autres citoyens, elle les a rangés au contraire dans la loi commune, elle ne peut en conséquence leur permettre d’appliquer des pénalités aux autres citoyens, parce que le Clergé se trouverait, par ce fait, supérieur à la Charte, supérieur aux autres juges du royaume, qui ne peuvent, qui ne doivent qu’appliquer des peines dictées par nos codes, et bien exprimées pour chaque délit. Il faut que le Gouvernement, que les hommes d’Etat ne s’y méprennent pas ; l’excommunication est une des pénalités les plus réelles, les plus terribles ; et si le prince permettait aux prêtres d’en faire l’application, selon les catégories qui en sont frappées par les lois ecclésiastiques, il serait lui-même, ainsi que la majeure partie de ses sujets, spontanément victime de sa condescendance pour le Clergé. […] C’est donc aux autorités qui existent dans l’Etat à ne jamais permettre au Clergé de se soustraire aux droits de la puissance établie par Dieu même, pour protéger et gouverner les peuples. […] On y voit des prêtres audacieux animés par un esprit de domination et altérés d’une soif inextinguible des richesses et des honneurs de ce bas monde, se livrer à tous les vices et se permettre des crimes en tout genre, qu’ils ne considéraient que comme des moyens nécessaires et légitimes, pour assurer le succès de leurs projets ambitieux. Tout semblait leur être permis, et foulant à leurs pieds les divins préceptes de Jésus-Christ et la morale chrétienne et évangélique la plus pure, la mauvaise foi et le parjure ne leur coûtaient rien et ils commettaient, sans honte comme sans remords, de pieuses fraudes de pieuses calomnies, de pieux empoisonnements, de pieux assassinats, non seulement juridiques mais même de guet-apens et le tout pour la gloire de Dieu, pour l’intérêt de la religion, et en général pour le plus grand bien de la fin spirituelle.

54. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Quelque autre usant d’Ironie Comique, dira : « Puisque je traite des Comédies et Tragédies, il me doit être permis, de commencer par exclamations Tragiques, etc. […] Ces fondements posés, il sera aisé de vider notre question ; à savoir, S’il est permis de jouer Comédies, Tragédies, et autres tels jeux, en l’Eglise Chrétienne. Je dis donc, que, si cela est permis ; il faut que la parole de Dieu le permette, ou en termes exprès, ou en conséquence nécessaire, ou par l’approbation de quelque exemple, ou pour le moins par son silence, selon lequel nous tenons en autres choses, pour permis, ce qui n’y est pas défendu. […] Si on réplique, qu’il est permis de les lire, et savoir, et que S.  […] Ce qui ne doit être restreint aux seules assemblées Ecclésiastiques, car puisque l’Apôtre défend ailleurs à la femme d’enseigner en l’Eglise, il semblerait qu’il le voulût permettre ici, pourvu qu’elle eût la tête couverte.

55. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Septième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 282-286

Trompée la première aux apparences, je me crus permis de répondre aux avances d’un homme aimable, qui possède tout ce qui peut rendre une femme heureuse. Que n’ai-je plutôt vu dans monsieur D’Alzan, l’époux de celle à qui tout mon respect est dû.… de celle qui me permet de l’aimer ; qui, par son courage, va réparer toutes mes fautes ! […] C’est à vous, Madame, que je m’adresse, pour instruire madame D’Alzan de mes dispositions, & pour être dédommagée du cœur que je perds, & dont, autant que personne, j’ai connu le prix : daignez quelquefois permettre que je vous voye en secret ; j’ai besoin de l’exemple d’une vertu telle que la vôtre pour me soutenir dans la route où je veux marcher le reste de ma vie ; d’un œil sévère, toujours ouvert sur moi, qui me fasse trembler à la seule pensée de m’égarer.

56. (1638) L’Image du Vray Chrestien. Chapitre IV « Chapitre 4. » pp. 106-108

LE titre contient tout ce qui est du Chapitre lequel défend : d’assister aux banquets, festins, jeux, danses, et bals, ou spectacles déshonnêtes ; Et que ni par ceux de leur famille soit permis de donner ou contribuer quelque chose pour tels vanités. […] IL faut ici remarquer qu’en la Règle n’est défendu au Tertiaires d’assister à toutes sortes de Spectacles ou Comédies, comme aussi à toutes sortes de Banquets : Mais seulement à ceux qui sont ordinairement accompagné de quelque déshonnêteté,c insolence, vanité ou désordre : d’ou vient que quand quelque Comédie se représente par les Etudiants aux Ecoles bien morigenéesd sur quelque Histoire ou vie de quelque Saint, il est bien permis aux Tertiaires d’y assister, comme aussi aux Banquets honorables, et au noces de leurs plus proches parents, et ce avec toute modestie et honnêteté, fuyant ce qui pourrait ressentir quelque vanité indécente.

57. (1705) Traité de la police « Chapitre IV. De la Comédie Française ; son origine, son progrès, et les Règlements qui ont été faits pour en permettre, corriger et discipliner les représentations, ou pour en assurer la tranquillité. » pp. 439-445

De la Comédie Française ; son origine, son progrès, et les Règlements qui ont été faits pour en permettre, corriger et discipliner les représentations, ou pour en assurer la tranquillité. […] Et voulant qu’elle ait toute la perfection qu’elle en doit espérer, Sa Majesté a révoqué la permission qu’elle avait donnée auxdits Comédiens, de se servir sur leur théâtre de six Musiciens et de douze Violons ou Joueurs d’instruments ; et leur permet seulement d’avoir deux voix et six Violons ou Joueurs d’instruments. […] Arrêt par lequel le Roi permet aux Comédiens d’acquérir le Jeu de Paume de l’Etoile. […] Permet Sa Majesté auxdits Comédiens de faire l’acquisition dudit Jeu de Paume, et d’y faire incessamment leur établissement ; à quoi Elle enjoint au sieur De la Reynie, Lieutenant Général de sa bonne Ville de Paris, de tenir la main. […] Arrêt par lequel le Roi permet aux Comédiens d’acquérir le Jeu de Paume de l’Etoile.

58. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

C’est cette même Didon qu’a fait, après bien d’autres, paraître sur le théâtre un Auteur célèbre, que diverses charges de magistrature, et des poésies sacrées ne permettent pas de soupçonner capable de mettre de l’indécence dans ses poésies dramatiques. […] Par la loi des 12 tables la réputation des citoyens n’est pas abandonnée à la licence des Poètes il n’est permis de parler de personne qu’en justice, avec de bonnes preuves, et donnant à l’accusé la liberté de se défendre. […] En permettant de diffamer les Dieux par la représentation de leurs crimes, ils laissaient la liberté de diffamer les hommes : les hommes méritent-ils plus de respect que les Dieux ? […] il ne sera pas permis de calomnier un homme en place, et il sera permis de calomnier les Dieux ? […] ) Tout ce qui flatte les sens, n’est pas mauvais ; les viandes permises, et celles qui sont offertes aux Idoles, le chant des psaumes, les chansons des Comédiens, les spectacles de la nature et ceux du théâtre, tout cela plaît ; l’un est permis, et l’autre défendu : « Delectant spectacula naturæ et spectacula theatrorum, psalmus, laus et cantica Histrionum ; hæc licita, illa illicita. » (Serm. 332.

59. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « APOSTILLE » pp. 33-57

Il faut bien, en effet, qu’il ne soit pas coupable, puisqu’on lui permet de jouer sa pièce à la face du Louvre, dans la maison d’un prince chrétien et à la vue de tous nos sages magistrats, si zélés pour les intérêts de Dieu, et sous le règne du plus religieux monarque du monde. Certes, les amis de Molière devraient après cela trembler pour lui, s’il n’était pas innocent ; ces magistrats si zélés pour les intérêts de Dieu et ce religieux monarque le perdraient sans ressource, ou l’anéantiraient bientôt, s’il est permis de parler ainsi. […] Cet observateur ne se contente pas d’attaquer le vice, bien qu’on le permette à la comédie pourvu qu’il soit puni, il attaque encore la vertu. […] Quoiqu’il en soit, on ne le peut accuser que d’avoir pensé, ce qui n’est aucunement permis et ce qu’on ne peut sans injustice, puisque c’est assurer une chose que l’on ne sait pas. […] Ils n’ont point démenti leur caractère pour en venir à bout, leur jeu a toujours été couvert, leur prétexte spécieux, leur intrigue secrète ; ils ont cabalé avant que la pièce fût à moitié faite, de peur qu’on ne la permît, voyant qu’il n’y avait pas de mal.

60. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

Il en est ainsi des devoirs qu’une saine Philosophie prescrit aux hommes, et des plaisirs qu’elle leur permet. […] Permettez-moi de vous faire une question avant que de vous répondre. […] Permettez-moi de n’être pas de votre sentiment. […] Que l’état de Comédien est celui de tous où il est le moins permis d’être médiocre. […] Permettez-moi de douter que cette manière de plaider leur cause les satisfasse.

61. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « [Lettre] » pp. 1-4

[Lettre] Monsieur, S i la pureté d’intention peut inspirer quelque fierté à tout Ecrivain qu’elle anime ; je crois qu’il m’est permis de prétendre à cette gloire, ainsi que vous. […] Vous n’en aimeriez pas moins la sincérité, en permettant aux autres de lui rendre leurs hommages, cela ne diminueroit rien de votre portion de gloire & de vertu : c’est un héritage, où la division peut avoir lieu, sans préjudicier aux intérêts de ceux qui s’en sont mis en possession, & l’on vous passeroit sans murmurer votre fastueuse devise.

62. (1733) Traité contre les spectacles « TRAITÉ CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 145-246

Ne passe-t-il pas encore aujourd’hui parmi les Romains pour une chose juste et permise ? […] Si quelqu’un de ces emportements qu’on y remarque, est quelque part permis aux chrétiens, il leur est aussi permis dans le cirque ; mais s’il leur est défendu partout, il l’est aussi en cet endroit. […] Pourquoi nous sera-t-il permis de regarder ce qui nous est défendu de faire ? […] Nous nous trompons : ce que Dieu condamne, n’est jamais permis ; ce qu’il défend, est toujours et par tout illicite. […] Demandons-leur, s’il est permis aux chrétiens d’assister aux spectacles, que répondront-ils ?

63. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre prémier. De la Comédie-Bourgeoise, ou Comique-Larmoyant. » pp. 6-13

La Comédie-Bourgeoise dont il s’agit particulièrement serait tout-à-fait semblable à la Comédie ordinaire, si l’on ne se permettait d’y mêler le sérieux avec le plaisant. […] Le caractère des Espagnols répand jusques dans leurs farces un certain air de gravité, & un sérieux qui permet rarement à la plaisanterie de faire tout son éffet. […] Réfléxions sur le mélange qu’on se permet du Sérieux & du Comique.

64. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VIII. Actes de fanatisme et avanies exercés par quelques prêtres, contre des Comédiens français. » pp. 141-148

Par quel délire des hypocrites, des fanatiques, des murailles blanchies o, se permettent-ils d’abuser d’un crédit qu’ils usurpèrent ? […] De pareilles scènes ne se reproduiront plus à la honte de l’autorité séculière, qui peut si facilement les prévenir, et l’autorité ecclésiastique ne doit plus se les permettre. […] Cet acte de fanatisme a fait naître de nombreuses réflexions, et les qualités recommandables que Philippe unissait à la vertu de la bienfaisance qu’il pratiquait sans ostentation, repoussent les calomnies que des hypocrites, qui foulent à leurs pieds la charité chrétienne, se sont permis de débiter sur les circonstances de la mort de cet acteur.

65. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SIXIEME DISCOURS. Si le Prince peut apprendre les Arts Libéraux, comme la Peinture, la Musique, et l’Astrologie. » pp. 195-201

Il me semble quand je vois le portrait ou la médaille d’Alexandre que j’y remarque cette ambition qui était plus vaste que le monde, que je vois dans ses yeux cet immodéré désir de gloire qui l’engageait tous les jours dans de nouvelles guerres, et qui ne lui permettait pas de jouir de ses anciennes conquêtes. […]  » y a je ne sais quoi de trop vil et de trop bas dans cet Art, pour le permettre à un Roi, et après qu’on a reproché à Néron qu’il savait peindre, je ne pense pas qu’il y eût personne qui le voulût conseiller à un Monarque. […] Enfin, s’il est permis de mêler les choses Saintes aux Profanes, Tertullien« Modulatricibus a quis constitit Deo mundus.

66. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

.), en ont permis et même conseillé l’usage. […] Permettrait-on à la populace d’approcher la personne du Prince ? […] Alexandre se respectait assez lui-même pour ne permettre qu’à Appelle de faire son portrait, et à Praxitèle ses statues. […] Mais n’est-il pas permis et même recommandé aux Chrétiens de se réjouir dans le Seigneur ? […] Il ne peut être permis de représenter que ce qu’il est permis de penser, de dire et de faire, puisque c’est réellement faire, dire et penser.

/ 565