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513. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Naumachies. » pp. 100-111

Car la Nature & les Elements ont ployé sous l’artifice & sous l’invention des hommes : & l’impetuosité des flots, dans leurs courants, ou la resistence & l’orgueil des rochers & des nuages dans leur élevation, ont esté forcez & soûmis aux passions du Peuple & à la magnificence de leurs Empereurs.

514. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre II. Que la représentation des Comédies et Tragédies était un acte de Religion parmi les Grecs et Romains. » pp. 36-56

Et pour les Tragédies ils en faisaient d'ordinaire l'ouverture, ou bien en soutenaient la catastrophe par leur présence, soit pour dénouer les intrigues qui paraissaient indissolubles, soit pour apaiser la douleur, l'horreur et les autres passions violentes, ou pour donner des assurances des bons effets qui devaient suivre les choses qu'on avait vues dans le trouble.

515. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « La tradition de l'Eglise sur la comédie et les spectacles. Les conciles » pp. 53-68

Ils prêcheront souvent avec force contre les Danses, et le Bal, par lequel sont excitées les passions les plus dangereuses: Enfin ils emploieront tous leurs soins à représenter avec un zèle pieux, et avec autant de véhémence, qu'il leur sera possible, combien les Comédies, qui sont la source et la base presque de tous les maux, et de tous les crimes, sont opposées aux devoirs de la discipline Chrétienne, et combien elles sont conformes aux dérèglements des Païens; et que comme elles sont une pure invention de la malice du Démon, le Peuple chrétien les doit entièrement abolir.

516. (1715) La critique du théâtre anglais « AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. » pp. -

Ils verront pour le moins que ni la Tragédie ni la Comédie ne doivent rouler sur une passion qui paraît presque toujours chez eux une vertu et non une faiblesse, ou qui est toujours pernicieuse aux mœurs sous quelque forme qu’ils la représentent.

517. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « EXTRAIT DE QUELQUES PENSEES SAINES. Qui se rencontrent dans le livre de J.J. Rousseau contre le Théâtre, ou condamnation de son système par lui-même. » pp. 66-77

général du Spectacle est de renforcer le caractère national, d’augmenter les inclinations naturelles, et de donner une nouvelle énergie à toutes les passions.

518. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Les personnes intéressées ne peuvent souffrir le pinceau trop fidele qui les montre à découvert : ainsi la piece a dû déplaire à deux sortes de libertins ; les uns qui se jouent de tout, & dont le palais blasé ne goûte que le gros sel des passions que le titre de la piece leur promet ; les autres qui veulent garder quelques mesures, non de vertu, elle est trop bourgeoise, mais de hauteur, de noblesse, à qui on arrache le masque. […] C’est un homme en faveur, un homme essentiel : sa politique habile aux passions des grands, a su se rendre utile. […] Mais y en a-t-il qui portent la corruption jusqu’à fournir aux passions des autres, s’honorer du caducée, & ériger cet art en systême ? […] La passion rend aveugle. […] Qu’on cesse d’amuser le peuple par des frivolités, il cessera d’être frivole ; qu’on ne débite plus sur la Scène une morale corrompue, il aura de bonnes mœurs ; qu’on éleve l’ame, qu’on annoblisse les passions, on formera des héros, ils auront le principe & le goût de toutes les vertus : la nature du plaisir décidera du reste ; il est le mobile de tout, & le Théatre en est le grand ressort.

519. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Lettre premiere. » pp. 2-17

C’est dans le silence des passions qu’elle se fait entendre ordinairement ; elle ne laisse pas de suivre un pécheur, de l’arrêter par tout où elle le rencontre ; la frayeur, le dégoût sont les armes qu’elle employe contre lui, elle oblige sa conscience à le déchirer par des remords salutaires.

520. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VII. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques étaient distingués des Histrions et Bateleurs des Jeux Scéniques. » pp. 145-164

Mais la scène qui donnait l'image des grandes passions et des emportements des Héros, ne s'accommodait que de ces deux sortes de tons, forts et capables de porter à des extravagances, et à des mouvements forcenés d'une Bacchante.

521. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

Les mimes sont ceux, ajoute ce Père, qui copient les actions humaines pour les tourner en ridicule dans la comédie ; leurs fables sont mêlées d’intrigues ; on y voit des filles séduites, et le commerce odieux des femmes galantes28. » Saint Bernard, qui vivait dans le douzième siècle, n’a pas laissé de condamner les représentations théâtrales, quoiqu’elles fussent alors très-rares, sous prétexte que ces sortes d’exercices flattent les passions en retraçant des actions criminelles29.

522. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

C’est une espèce de zone torride, dont les habitants, toujours brûlés par le feu de la passion et de l’enthousiasme, ne parlent qu’avec transport des productions de leur climat, à moins qu’ils ne se déclarent avec la même vivacité contre quelque fruit amer à leur jalousie.

523. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Dans le premier il affecte de ressusciter une oncienne Epitre, soi-disant Héroïde, d’Heloise à Abailard, pour rappeler tout au long le portrait le plus licencieux & le plus scandaleux, d’une mauvaise Religieuse qui se livre en secret à sa passion, comme font tous les libertins, dans le goût de Melanie & d’Euphemie, libertines scandaleuses qu’on n’a habillées en Religieuses, que pour avoir occasion de décrier ce saint état. […] Jusqu’à quel excès un travers dérange l’esprit, une passion renverse une tête ! […] Ils sont là ce qu’ils devroient être par-tous, & ce qu’ils sont par eux-mêmes, & ce qu’ils seroient en France, si la frivolité qu’ils amusent, & les passions qu’ils entretiennent, n’en avoient fait des gens d’importance & un nouvel ordre de noblesse, à qui l’ancienne noblesse rend hommage.

524. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

Leur caractere remuant a dû enfanter le théatre, le théatre à son tour a nourri ces passions, & les eût fait naître, s’il n’eût trouvé tout prêt le bois combustible où il a allumé & soufflé le feu. […] La plupart des passions portées à leur dernier période, s’expriment par le silence : cette passion muëtte est plus expressive que l’éloquence la plus vigoureuse C’est le premier effet parlant des sensations (il a dû dire le dernier).

525. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De la Musique Française & Italienne. » pp. 252-286

Toutes les passions y ont des èxpressions aiguës & fortes : tout au contraire de l’accent traînant & pénible du chant Français, le sien, toujours doux & facile, mais vif & touchant, dit beaucoup avec peu d’éfforts : enfin, je sens que cette musique agite l’âme & repose la poitrine ; c’est précisément celle qu’il faut à mon cœur & à mes poulmons ». […] Ils traitent de la même manière les passions diverses, la joye, la douleur, la crainte & l’audace, l’amour & la haine : c’est une gique continuelle.

526. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Cirque. » pp. 9-43

Caligula embrassa avec tant d’affection le party de la couleur verte, qu’il en mit & qu’il en aima jusqu’à son cheval Cette passion qui peut raisonnablement passer pour brutale, alla encore plus loin, car pour l’amour de cette beste, il quittoit ses Salons, & ne vouloit manger que dans l’Ecurie : Il la fit bastir de marbre, y fit faire vne creche d’yvoire, & fit enfin servir à ce bien-heureux cheval (appellé Incitatus, & amené à sa table en ceremonie, comme vn veritable invité & convive,) de l’orge & de l’auoine dorée & en ragoust, & luy presenter à boire du plus excellent vin, dans des vases d’or. […] L’Empereur Caracalla ne fut guere moins extravagant dans la passion qu’il conceut pour un Cocher de sa Faction, car il en prist les interests avec tant d’emportement, que pour le vanger de quelque railleries que certains particuliers en avoient faites, il fit courir sus par ses soldats, & assembla exprez son Armée & luy abandonna le pillage d’vne partie de la ville.

527. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IX. Du Dialogue. » pp. 320-335

Il faut que le Poète s’oublie en fesant parler ses Personnages, & qu’il se pénètre des passions qui les agitent.

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