Le fidèle seul posséde cette force d’esprit ; l’erreur & l’aveuglement sont le partage de l’incrédule, guidé par son sens particulier & par sa foible raison. […] ) que les conquêtes injustes deshonorent plus une nation, que les vols n’avilissent un particulier ?
A part quelques bonnes personnes, que des circonstances particulières et impérieuses entraînent malgré elles au théâtre, et quelques autres, que le monde, ou l’âge avancé, ou l’inexpérience aveugle, les partisans du théâtre se réduisent à cette classe de personnes, que Rousseau a si bien dépeinte, les fainéans, les joueurs, des gens désœuvrés dont l’imagination est dépravée par l’oisiveté et l’amour du plaisir.
Des exemples généraux si je passe aux particuliers ; parmi les Auteurs sacrés, j’entends un Augustin qui se cite lui-même en témoignage ; & avec cette noble franchise, si digne d’un vrai Pénitent, avoue que c’est sur le théâtre qu’il respira par les oreilles & par les yeux tout le venin qui corrompit son cœur.
Et ne croyez pas, mes Frères, que ce soit ici seulement l’opinion particulière d’un Auteur connu par son austérité : c’est le sentiment de toute l’Eglise.
La prudence ne permet pas d’en courir le risque, il est impossible, si la barriere est une fois levée, qu’on ne pousse la malignité à la derniere extremité, en décriant tous les vices, toutes les turpitudes des particuliers, des familles, des coups, qu’on en vienne à des vraies calomnies.
Les particuliers dans les longs manteaux de deuil, les crépes dont ils s’affublent ne sont guere moins comédiens.
Depuis que la corruption des mœurs eut perdu les peuples long-temps vertueux, on en répandit sur tout le corps, & il y en avoit particulier pour chaque partie, les pieds, les mains, les cheveux, le visage, le sein, &c.
Il est vrai qu’ils ajoutoient des peines séveres contre le particulier qui auroit fait cette faute griève, & contre le supérieur qui l’auroit soufferte, sous peine de suspense de son emploi pendant six mois.
Pour le consentement des parens, dont la nature, la loi, la conscience, le bien public, l’intérêt du particulier, font un devoir essentiel, non seulement il n’est jamais ni attendu ni demandé, mais l’engagement est toûjours contracté & entretenu à leur insçû, ou contre leurs ordres & leur opposition, contre laquelle on se roidit opiniâtrément, révolte dont on fait un acte héroïque qui forme le nœud de la piece ; & pour tout dénouement bien édifiant & bien instructif pour la jeunesse, on se passe de ce consentement, on l’arrache par force, on le surprend par des mensonges, on trompe par des déguisemens absurdes & sans aucune vrai-semblance, comme sont tous ceux du Théatre Italien, par de faux actes d’un Notaire affidé, par un changement de nom, un parent supposé, &c. que sais-je !
J’ai ramassé des sommes immenses, j’ai rançonné les Rois & les provinces ; le théatre est un gouffre qui engloutit, & les pensions des Princes, & les présens des Seigneurs, & les fortunes des particuliers, & les filouteries des enfans de famille.
Le garçon vînt servir, mon séducteur, que je prie mes lecteurs de ne point confondre avec celui du marquis de Bièvre, sortit de sa poche le Miroir du jour ; la belle y jeta l’œil et se prononça pour Manon Lescaut 49, qu’on représentait le soir à la Gaîté et pour laquelle elle avait une affection particulière.
l’Écriture, vous n’y trouverez point de précepte formel et particulier contre la Comédie. Ce n’est pas entrer dans le sens de l’Écriture, que de n’y appercevoir autre chose que les commandements ou les défenses de ce qui y est exprimé en termes formels : Elle se contente souvent d’enseigner certaines maximes, et certaines règles générales, sans les appliquer à une infinité de faits particuliers.
Quand ils ne portent au bien public et particulier que de légères atteintes, la comédie, qui ne doit pas être plus sévère que les lois, se contente de les châtier. […] Un honnête homme est celui qui remplit fidèlement les devoirs de son état, et ce n’est le devoir d’aucun particulier d’exercer la police du monde. […] Rousseau et moi en ayons peu connu qui sachent décrire et sentir l’amour, c’est un malheur particulier, qui est peut-être sans conséquence.
C’étoit un Iduméen, un étranger, un particulier qui lui-même en étoit si persuadé, selon Josephe, Liv.
Tout sert à ces compositions, le vermillon, la ceruse, le mercure, le safran, le pastel, la suïe, l’indigo, &c. on les mêlange, on les combine, on les nuance, on en regle la dose comme on veut, selon la maniere dont on veut se colorer ; c’est une branche de la peinture, un art particulier, une toilette & une palette, où l’on trouve toutes les couleurs ; le visage d’une femme une toile d’attente, disposée pour les recevoir ; son fauteuil sur lequel elle se renverse pour se livrer au pinceau, un vrai chevaler, où le tableau est exposé ; un habile coëffeur est un Raphaël, un Michel-Ange, qui fait des chefs-d’œuvres, ou plutôt un Calot & un Tenier, qui fait des grotesques.