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17. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Peu s’en faut que vous n’abandonniez les Conciles et les Pères, pour suivre les Théologiens. […] on le pouvait absolument surtout dès que vous le mettez en concurrence avec les Pères et les Conciles. […] Mais en cela va-t-on contre les déclamations et les défenses des Pères ? […]  » Et pour justifier ce que vous avancez, vous citez quelques Conciles et quelques Pères. […] Il s’agit présentement de concilier les sentiments des Pères avec ceux des Théologiens.

18. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « III. » pp. 12-16

En effet, Mes Pères, vous ne pouviez agir plus conséquemment qu’en recevant le Successeur d’un Prélat pour qui vous avez fait paraître si peu d’attachement, avec des démonstrations de joie qui conviennent mieux à une Courtisane qu’à l’Eglise dont vous faites partie, qui comme une chaste Epouse devait aller au devant de l’Archevêque son nouvel Epoux avec plus de gravité et de modestie qu’on n’en peut avoir dans un ballet de votre façon. […] Car enfin, Mes Pères, est-il possible que vous n’ayez pas vu le tort que vous faites à la jeunesse à qui vous devez une éducation Chrétienne, en leur inspirant de si bonne heure et dans un âge qui est susceptible de tout, la passion pour la danse qu’on ne peut douter, pour peu que l’on sache ce qui se passe dans le monde, qui ne leur puisse être un jour une grande occasion de commettre beaucoup de péchés. Je ne m’amuserai point, Mes Pères, à vous représenter ce que les saints Docteurs ont dit contre les danses et contre les bals. […] Croyez-moi, Mes Pères, vous ferez bien de ne vous pas engager dans une si méchante cause. […]  » Je ne prétends pas, Mes Pères, que vous ayez dû ni vous ni vos Ecoliers vous réduire sur ce pied-là, dans la réception de votre Pasteur.

19. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XII. De l’autorité des Pères.  » pp. 49-51

De l’autorité des Pères. Je ne veux pas me jeter sur les passages des Pères, ni faire ici une longue dissertation sur un si ample sujet. […] Dites que les Pères ne blâment pas toutes ces choses, et tout cet amas de périls que les théâtres réunissent : dites qu’ils n’y blâment pas même les choses honnêtes, qui enveloppent le mal et lui servent d’introducteur ; dites que saint AugustinConf. […] On trouvera dans les Pères toutes ces raisons et beaucoup d’autres.

20. (1666) Lettre à l’auteur des Hérésies Imaginaires et des deux Visionnaires « [Chapitre 2] » pp. 1-7

Et j’admirais en secret la conduite de ces Pères qui vous ont fait prendre le change, et qui ne sont plus maintenant que les spectateurs de vos querelles. […] C’est en partie dans leur lecture que les anciens Pères se sont formés. […] Ces bons Pères qui avaient bu chacun un coup sont bien étonnés de ce changement. […] Car qu’est-ce que vous ne trouvez point dans les Pères ? […] Citez les Pères.

21. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Post-scriptum. » pp. 201-216

En attendant ce nouvel exemple d’un malfaiteur hypocrite appréhendé personnellement, démasqué et puni, je crois bon de donner l’extrait suivant d’une ancienne plainte, dans l’espoir de la faire concourir avec tant d’autres plus récentes du même genre, à rappeler et rétablir enfin, d’une manière stable, la sécurité et le bonheur dans une grande division de la société, dans toutes les administrations nationales, côté du domaine de la patrie, où une portion considérable de citoyens honnêtes et utiles, dont la plupart, pères de famille, végètent dans la plus grande anxiété, sont toujours dévorés d’inquiétudes, étant les éternels jouets du caprice et de toutes les passions des méchants qui les entourent. […] La société veut qu’à l’âge de raison tous ses membres jouissent de leurs droits en toute plénitude, ou ne soient soumis qu’à l’empire des lois générales et positives qui la régissent ; c’est pourquoi, se défiant de la perfection de celles de la nature, voulant prévenir ses injustices ou ses erreurs, et l’amour, la tendresse paternelle, les affections intimes et cordiales d’un père pour son enfant ; les gages qu’il lui en a donnés depuis son berceau, ne paraissant pas encore à sa sollicitude des garanties suffisantes, l’enfant étant parvenu à cet âge, elle l’affranchit du pouvoir paternel, pour le mettre à l’abri de ses abus ; elle lui assure soigneusement ce que son père lui doit ; et ici, par une inconséquence trop peu sentie, elle l’abandonne et le laisse à la merci du pouvoir et des passions d’un inconnu, ou d’un étranger de fait plus puissant sur lui que son père même, avec lequel il n’a que de froids rapports, et dont rien ne lui garantit la bienveillance, ni même la justice.. ! Mais voici plus qu’une inconséquence, c’est le plus complet renversement de l’ordre ; je l’aperçois cet homme respectable, ce père tendre dépouillé de son autorité, voilà qu’il gémit lui-même dans un bureau, sous la tutelle d’un fat inhumain, émancipé de quelques jours, qui, par abus de pouvoirs, le prive de ses droits, lui rend la vie insupportable ! […] Tous ceux, dit-il, de qui le pain d’autrui dépend, ces supérieurs de toute espèce sont d’autres pères de votre création ; achevez donc votre ouvrage ; rendez-les propres à leur destinée ; assurez aussi à leurs enfants ce qu’ils leur doivent ; comme la nature, en formant les siens, a imprimé dans le fond de leurs cœurs des lois auxquelles ils ne peuvent résister sans remords ; ainsi, en formant les vôtres, imposez-leur des devoirs auxquels ils ne puissent manquer sans châtiment.

22. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

 3.) : Ce ne sont point des choses où les enfans soient obligés de déférer aux pères ; l’amour ne connoît personne. Ce qui amène deux scènes aussi maussades que scandaleuses, où maître Jacques leur cocher veut mettre la paix entre le père & le fils qui le prennent pour arbitre. […] Et ce fils est récompensé, le mariage se fait malgré le père à la faveur du vol. […] Père & mère honoreras, afin que tu vives longuement. […] A peine cet aveu est-il ou extorqué ou surpris de ce malheureux père, que tout est fini.

23. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

», comme si des Pères étaient de faux témoins, et qu’ils fussent capables de dire toute chose. […] C’est ainsi que les Saints Pères en parlent, mais il vous importe peu de ce qu’ils disent, ce ne sont point vos Auteurs, et vous ne les citez que pour les accuser. […] Ils savent qu’elle n’est point mauvaise de sa nature, et qu’elle est sanctifiée par les prophètes, par les Patriarches et par les Pères. […] [NDE] Goibaud du Bois cite la pique ironique de Racine : « Je ne doute point que vous vous justifiiez par l’exemple de quelque père : car qu’est-ce que vous ne trouvez point dans les Pères ?  […] , p.17 : « Et vous autres, qui avez succédé à ces pères, de quoi vous êtes-vous avisés de mettre en français les comédies de Térence ?

24. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE V. Du principal motif de la Réformation du Théâtre. » pp. 49-58

C’est aux pères de famille, à qui on en a laissé toute la charge ; et c’est à eux qu’est, pour ainsi dire, dévolue toute la puissance, et toute l’autorité des Législateurs en cette partie. Communément, jusqu’à l’âge de dix ans, les enfants sont très bien élevés ; depuis dix ans jusqu’à quinze, l’éducation faiblit, et les enfants commencent à être gâtés, souvent même par leurs pères et par leurs mères : enfin depuis quinze ans jusqu’à vingt, les jeunes gens, maîtres de leurs actions, achèvent eux-mêmes de se corrompre. […] Ces principes de corruption reçoivent une nouvelle force des Spectacles publics, où les pères et les mères s’empressent de conduire leurs enfants de l’un et de l’autre sexe. […] On commence, de bonne heure, par dire aux petits enfants, qu’ils doivent suivre l’exemple de leur père et de leur mère ; parce que tout ce qu’ils font est bien fait : ainsi quand ce sont les pères et les mères qui les conduisent aux Spectacles, ces enfants sont persuadés que non seulement il n’y a pas de mal, mais que c’est même un bien que d’y aller.

25. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

Un fils qui se donne au théâtre, peut être déshérité par son père, si ce père lui-même n’est Comédien aussi. […] Ce Père, dit la loi, n’avait que trop raison de regarder son fils comme indigne de son patrimoine. […] J’ai dit, avec la loi, à moins que le père n’exerce le même métier. […] La loi veut qu’il ait embrassé ce métier contre la volonté de son père, et qu’il y ait persévéré. Si le père y a consenti, il n’est pas recevable à s’en plaindre ; si l’enfant a quitté avant le testament, ou même avant la mort du père, on lui pardonne une faute qu’il a réparée.

26. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

Moliere quitta la boutique de son père & ses études, pour suivre une Actrice dont il devint amoureux, la Bejard, qui faisoit bonne fortune de la jeunesse de Languedoc. Dans la suite il en épousa la fille, dont il seroit très-difficile de dire qui étoit le père. […] Presque aucun mari qui n’ait senti les traits piquans de sa satyre, peu de familles où l’on n’en trouve de père en fils. […] Le père fait d’abord quelque difficulté sur le risque de la vie que l’époux va courir. […] L’éducation la plus sainte avoit depuis le berceau préparé le cœur du fils, les exemples de toutes les vertus avoient constamment appuyé les leçons du père.

27. (1691) Nouveaux essais de morale « XIV. » pp. 151-158

Je dirai que je me suis étonné cent fois, comment ces grands Poètes, ces illustres Auteurs de toutes les Comédies de ce temps, ne se sont point fait de scrupule de consumer leur vie et leur esprit à composer des ouvrages pour l’entretien du Théâtre, que l’Eglise et les Pères ont si fort condamné dans tous les temps. […] J’admirais ce prodigieux aveuglement dans des personnes d’ailleurs si éclairées, et je le regardais comme un triste exemple de la vanité de l’homme, lequel pour se faire un nom dans le monde pour se donner la réputation d’homme d’esprit, s’applique à des choses qu’il n’est permis ni de voir, ni de lire, au moins selon les Pères auxquels je m’en rapporte, et auxquels je crois que nous sommes obligés de nous en rapporter. […] Un enfant ne prendrait pas plaisir dans la représentation de la mort de son père, un père dans la représentation de la mort de son fils, ni une femme dans la représentation de celle son mari. Un mari ne se divertirait pas à voir jouer les amours de sa femme, ni un père à voir jouer les débauches de sa fille, etc. au contraire on fait ce que l’on peut pour s’ôter de la mémoire les spectacles qui nous affligent.

28. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXI. Réflexions sur la vertu qu’Aristote et Saint Thomas après lui ont appelée Eutrapelia. Aristote est combattu par Saint Chrysostome sur un passage de Saint Paul. » pp. 117-123

Après avoir purgé la doctrine de Saint Thomas des excès dot on la chargeait, à la fin il faut avouer avec le respect qui est dû à un si grand homme, qu’il semble s’être un peu éloigné, je ne dirai pas des sentiments dans le fond, mais plutôt des expressions des anciens pères sur le sujet des divertissements. […] Il ne faudra donc pas s’étonner d’entendre blâmer aux pères la plaisanterie. […] Elle est si mince que le même nom que lui donne ce philosophe, Saint Paul le donne à un vice qui est celui que notre vulgate a traduit scurrilitas, qu’on peut tourner, selon les pères, par un terme plus général, plaisanterie, art de faire rire ; ou, si l’on veut, bouffonnerie : Saint Paul l’appelle εὐτραπελία, eutrapelia Ep. […] Ce Père fait voir les suites fâcheuses de ces inutilités, et ne cesse de répéter, que les discours « qui font rire », quelque polis qu’ils semblent d’ailleurs, asteia, sont indignes des chrétiens, s’étonnant même, et déplorant « qu’on ait pu les attribuer à une vertu » Ibid. […] On a déjà vu, que c’est d’Aristote que ce Père a pris l’étymologie de l’eutrapélie : ainsi en toutes manières, il le regardait dans cette homélie, et ceux qui connaissent le génie de Saint Chrysostome, dont tous les discours sont remplis d’une érudition cachée sur les anciens Philosophes, qu’il a coutume de reprendre sans les nommer, n’en douteront pas.

29. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Aussi était-ce là une des marques par où on reconnaissait les Chrétiens dans les premiers temps de l’Eglise, ainsi que l’assurent les Pères. […] Il convient donc que les Conciles et les Pères ont condamné la Comédie. […] Il ajoute même les témoignages des Profanes, qui décrivent et qui blâment les insolences de la Comédie aussi bien que les Pères. […] Les Pères ont condamné la Comédie ancienne ; notre Docteur en demeure d’accord : mais il prétend en même temps qu’il ne reste rien dans la Comédie d’aujourd’hui de ce que les Pères ont blâmé dans la Comédie ; et c’est ce que nous avons à examiner. […] Voilà Monsieur, une conclusion bien offensante pour Tertullien, et dont les principes sont bien opposés à la doctrine et à la pensée de ce Père : et je m’aperçois de plus en plus qu’il ne sied pas à notre Docteur de contrefaire l’habile homme et de citer les Pères.

30. (1691) Nouveaux essais de morale « XXI. » pp. 186-191

Il faut que dans toutes ses études il ait pris bien peu, et du goût de la science qu’il professe, et de l’esprit de la Religion de Jésus-Christ, pour entreprendre la défense de ces spectacles, que les Pères et les Canons de l’Eglise ont condamnés comme contraires à la sainteté des mœurs et à la pureté du cœur, que nous veut inspirer Jésus-Christ par ses paroles et par ses exemples. […] Pour revenir au Docteur Fabricius et à son ouvrage ; il faut être un plaisant Théologien, pour dire que les Pères ont outré les matières dans la Morale : car c’est ce qu’il prétend dans l’ouvrage, où il fait l’apologie de la Comédie. […] Parmi Messieurs de la Religion Prétendue Réformée, on ne lit les Pères et les Canons de l’Eglise que pour les critiquer, non pas pour les suivre. […] On m’avouera qu’il n’y a pas lieu d’espérer des décisions bien justes en matière de Religion, d’un Théologien qui se rend le défenseur des spectacles que l’Eglise et les Pères ont condamnés.

31. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXIV. Conséquences de la doctrine précédente. » pp. 136-137

Par tous ces principes des saints pères, sans examiner le degré de mal qu’il y a dans la comédie, ce qui dépend des circonstances particulières, on voit qu’il la faut ranger parmi les choses les plus dangereuses ; et en particulier on peut juger si les pères ou les saints docteurs qui les ont suivis, et Saint Thomas comme les autres, avec les règles sévères qu’on vient d’entendre de leur bouche, auraient pu souffrir les bouffonneries de nos théâtres, ni qu’un chrétien y fît le ridicule personnage de plaisant. […] Saint Thomas, comme on a vu, marche sur ses pas ; et s’il a un peu plus suivi les idées, ou si vous voulez, les locutions d’Aristote ; dans le fond il ne s’est éloigné en rien de la régularité des Saints Pères.

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