L’ancien Caton regarda avec un sage mépris Rome apprenant les Arts de cette Grece qu’elle avoit vaincue ; notre Théâtre a eu trop longtems l’obligation de sa durée à des Piéces transportées de la France, ou à des Chants Italiens ; osez vous-mêmes penser : & pour affermir votre Théâtre, livrez-vous à votre chaleur naturelle, Dare to have sense your selves, assert the stage.
Je n’ose m’expliquer davantage, de peur de vous dire une galanterie. […] On se moque avec raison des scènes ridicules qu’avoit donné la Ligue ; mais j’ose dire qu’elle en donna moins que la Fronde.
Ce serait un plaisant scrupule que de n’oser les ôter de peur de rendre le livre plus dangereux ; et je ne connais que vous qui les y voulussiez remettre par principe de conscience.
dit que le théâtre est le consistoire privé de l’impudicité, où l’on n’approuve que les libertés qu’on n’oserait prendre ailleurs, « Est privatum consistorium impudicitiæ, ubi nihil probatur quam quod alibi non probatur.
Molière fait pis, il a déguisé cette Coquette, et sous le voile de l’hypocrisie, il a caché ses obscénités et ses malices : tantôt il l’habille en religieuse, et la fait sortir d’un Couvent, ce n’est pas pour garder plus étroitement ses vœux : tantôt il la fait paraître en Paysanne, qui fait bonnement la révérence, quand on lui parle d’amour : quelquefois c’est une innocente qui tourne par des équivoques étudiées l’esprit à de sales pensées, et Molière le fidèle Interprète de sa naïveté tâche de faire comprendre par ses postures, que cette pauvre Niaise n’ose exprimer par ses paroles : sa Critique est un Commentaire pire que le Texte, et un supplément de malice à l’ingénuité de son Agnès, et confondant enfin l’hypocrisie avec l’impiété, il a levé le masque à sa fausse dévote, et l’a rendue publiquement impie et sacrilège.
Il seroit très téméraire à moi, d’oser contredire Aristote, & encore plus téméraire d’oser contredire son Traducteur, que je viens de faire connoître : qu’il me soit du moins permis de proposer mes doutes.
On n’ose pas dire un bal chez le Curé ; on ne voit pas de pareille fête chez les Curés de Paris.
J’ose dire que dans cette scène abominable Elmire est plus coupable que Tartuffe, puisque c’est elle qui le cherche, l’agace, lui offre tout, le conduit pas à pas avec un artifice dont le plus vertueux auroit peine à se défendre, aux sentimens, aux désirs, aux entreprises les plus criminelles.
Ce seul mot ne renverse-t-il pas toute l’apologie que Marmontel en a osé faire ?
Je ne crois pas que personne ose le contester.
Il a passé des Collèges dans les Monastères : aucune Communauté Religieuse avant eux n'avait imaginé ni n'aurait osé jouer des comédies.
la delicatesse du saint Esprit, si j’ose avec luy me servir de ce terme, & qu’il ne leur est pas permis d’aller à la Comedie, parce que les agitations differentes que les ames y ressentent, pourroient blesser ce divin Esprit, l’obliger de se retirer d’un lieu où son repos seroit troublé, où il ne seroit pas luy-mesme en assurance, de les abandonner par une retraite dont ils seroient la cause, pour n’avoir pas eu la consideration & le respect qu’ils luy devoient, dit ce grand Personnage. […] Mais ce qui est le comble du malheur, c’est que les bons sont souvent perdus pour avoir osé les voir jouër.
Ambroise, d’une troupe d’éperviers, qui allaient fondre sur cette proie : Est à noter aussi, que la Vierge ne savait quelle était l’intention de ce soldat qui lui offrit de lui sauver sa vie, par le moyen de ce changement d’habit ; ne s’osait fier en lui, ne lui pouvait résister ; le tenait suspect, ou comme paillard, ou comme persécuteur ; lui tendait le col comme il jetait sa casaque sur elle, prête à se laisser ôter la vie, non qu’àbi lui quitter sa robe. […] Augustin, n’ose prononcer sa sentence, ne sachant, si elles avaient été mues à ce faire, par quelque instinct divin, comme SamsonDe Civ.
Ils devraient néanmoins considérer que ceux qui se défiant de leur capacité, quelques vertueux qu’ils soient, n’osent entreprendre d’instruire les autres, sont bien moins coupables que ceux qui étant accablés du poids de leurs passions, et de leurs vices, s’ingèrent de prêcher la vertu. » Il faut donc visiter les personnes de piété, et de savoir, non pour satisfaire sa curiosité, et sa vanité, mais pour profiter de leur conversation dans la conduite de sa vie. […] Et quand je le voudrais, je ne puis vous donner une assurance que je n’ose pas prendre pour moi-même. […] , garde si exactement la sévérité de sa discipline, qu’elle ne laisse pas monter sur le Théâtre les Mimes, qui ne représentent dans la plupart de leurs pièces, que des amours impudiques ; de peur que ses Citoyens s’accoutumant à voir ces représentations, ne prennent la liberté de les imiter. » Si tous les Jeux étaient des choses de Religion, pourquoi les Pantomimes n’osèrent-ils pas se trouver aux Jeux sacrés que Néron faisait célébrer. […] Justin l’Historien n’eût pas aussi osé dire que les Fêtes des Jeux, et des Spectacles étaient la principale cause de la corruption des mœurs, et de la ruine des Etats. […] Cette femme furieuse ose dire à son père, dans un autre Poète, qu’elle ne reconnaît pour son mari que celui « Que lui donna l’amour plus puissant que son père ».
« Songez, continue le sublime écrivain, si vous oserez soutenir à la face du ciel des pièces où la vertu et la piété sont toujours ridicules, la corruption toujours excusée et toujours plaisante, et la pudeur toujours offensée, ou toujours en crainte d’être violée par les derniers attentats, je veux dire par les expressions les plus impudentes, à qui l’on ne donne que les enveloppes les plus minces. » (Traité sur la comédie.)