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48. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

Je sçais, Madame, que vous n’êtes pas du nombre de ces aveugles & de ces sourds volontaires. […] A l’article de Patrinis, Celui de Paris places les Comédiens au nombre des Excommuniés dénoncés . […] Augustin, elle n’exerce la sévérité de ses censûres, que sur les pécheurs, dont le nombre n’est pas grand. […] C’est qu’ils forment & augmentent l’assemblée des spectateurs, & que, s’il n’y en avoit pas un certain nombre le Théatre seroit bientôt abandonné. […] Les spectacles ne peuvent donc pas être mis au nombre des Divertissemens innocens.

49. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

Les unes étoient légeres & en petit nombre, les plus grands services les avoient rachetées. […] On croit bien justifier les spectacles, en disant que le grand nombre les fréquentent. […] Le grand nombre se perd. […] Le même en a rapporté grand nombre, il dit qu’il en supprime beaucoup ; il eût pu les supprimer tous, sans que le public y eût rien perdu. […] Quand il y en avoit le nombre prescrit, après avoir fait quelques tours, on se formoit en rond.

50. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

NOus avons vu bien des traits, pour & contre, qui régardent la Magistrature ; en voici quelques autres, le Palais en fournit grand nombre, depuis qu’on a pu se persuader que le goût du spectacle peut s’allier avec le goût de l’étude & du travail ; l’assiduité à la comédie avec l’assiduité au tribunal, les mœurs du théatre avec la gravité & l’intégrité des Juges. […] Les graves ambassadeurs respectifs, après plusieurs conférances où furent murement agitées ces grandes affaires d’état, convinrent qu’à chaque représentation on donneroit un certain nombre de billets aux boursiers, le calme fut rétabli, les actrices visitées : jugez si les études fleurissent, & s’il sort de ce collége des grands hommes, dont le nom passera sans doute à la postérité la plus reculée. […] L’auteur l’avoit retirée, & publiée, dit-il ; il l’a fait représenter sur le théatre de société, elle y a réussi, (cela n’est pas doureux), & quoique ce fût un jour de Palais, grand nombre de Conseillers & d’Avocats préférant leur plaisir à leur fonction, s’y rendirent ; ils ont été surpris de voir la verve poétique réunie au talent de l’orateur, même à ceux de l’acteur ; car il y joua aussi très-parfaitement. […] Son fils mit au feu un très-grand nombre de ses épigrammes mordantes : le succès bon ou mauvais de ses piéces en a beaucoup fourni ; les Plaideurs sont une satire. […] Ses intrigues sans nombre, sont presque toutes avec des actrices ; ce sont les héroïnes de Paphos : son imagination & sa plume ne pouvoient choisir de plus vaste champ ; il fait leur histoire avec la sienne, & celle de plusieurs personnes distinguées, aussi libertines que lui, qui, comme lui fréquentoient le théatre, & ne pouvoient manquer de fournir bien des aventures : ses folies quoiqu’innombrales & très-variées, n’ont rien que de vraisemblable.

51. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

On ne peut exprimer le nombre de celles qui y viennent pour voir & se faire voir, & le nombre de leurs foiblesses : Spectatum venient, veniunt spectentur, & ipse locus arti damna pudoris habet. […] Il n’y a rien de réel que les crimes sans nombre qui s’y commettent, & qui auront une existence éternelle dans leurs châtimens. […] Le spectacle ne les corrige pas, & le nombre en est bien plus grand, en les habituant à une vie frivole. […] Un jour que l’Empereur alloit à la Mosquée, elles s’assemblerent sur son passage au nombre de plus de six mille ; elles marchoient à la file, suivant une biere, qu’elles accompagnoient de leurs larmes & de leurs cris. […] Le succès étoit tel, qu’un grand nombre de femmes avoient traîné à leur char vingt amans, aussi emportés que s’ils avoient éprouvé une véritable passion, sans que jamais l’amour eût éfleuré leur ame.

52. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Ce sujet lui donna la plus grande réputation, & lui attira nombre d’amans. […] Les étrangers y sont sans nombre, tous paroissent devenus insensés. […] Il s’en débite un si grand nombre en France, qu’on y a imposé un droit d’entrée à tant le cent, qui porte un profit considérable. […] Le théatre n’est pas sans doute comptable de tous les crimes qui se commettent, mais il est l’instrument d’un grand nombre. […] Dans un très-grand nombre de pieces de théatre (Moliere en est plein) des déguisemens en Marquis, en Valet, en Peintre, en Musicien, en Médecin, en Allemand, que sais-je ?

53. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158

Il faut mettre devant les yeux les problêmes de la Géométrie & de l’Astronomie, les expériences de Phisyque, les machines, les plantes, les médailles, les inscriptions, ainsi que les figures sans nombre, du vaste recueil de de l’Accadémie des sciences, & de celle des Inscriptions font un des plus utiles ornemens de cet immortel & immense chef d’œuvre de l’esprit humain. […] A quoi servent ces Arlequins, ces actrices, ces scénes sans nombre dont on a farci les Opéras, le théâtre Italien, celui de la foire, Moliere & toutes ses comédies ? […] Comme saint Paul qui en fit publiquement bruler un grand nombre que lui remirent les payens qu’il avoit convertis. […] Guerres, incendies, martyrs sans nombre, destruction des Eglises, abolition des Communautés, déposition des Evêques, translation de l’Empire, Conciliabules pour l’erreur, mépris des Conciles Œcuméniques ; il n’est point d’espece de mal qu’ils n’ayent faits. […] Si on peut abuser des images, on peut aussi en tirer des avantages sans nombre ; elles instruisent de l’histoire de la Réligion ; elles font entendre les mystéres, les dogmes de la foi ; c’est le livre des ignorants, très-souvent même des sçavans ; elles excitent à la vertu par les exemples, à la fuite du vice par la vue de sa punition ; elles font honorer les Saints ; les Anges & la Sainte Vierge, Dieu-même, dont elles peignent les grandeurs, la justice, les bienfaits, comme le ciel, la terre, les astres, annoncent sa gloire.

54. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VIII. Dans quelle Nation la Poësie Dramatique Moderne fit-elle les plus heureux progrès ? » pp. 203-230

Riccoboni n’est pas plus favorable à sa Nation, lorsque dans son Histoire des Théâtres, il dit : Tout ce que les Italiens ont fait de mieux en 250 ans en fait d’Ouvrages Dramatiques, ne peut être comparé à ce que la France a produit en 70 ans, & parmi le grand nombre de Tragédies Françoises, qui traduites en Italien ont été si bien reçues en Italie, il y en a beaucoup qui n’ont été représentées qu’une fois ou deux à Paris, c’est-à-dire, que ce que nous rejettons peut encore être bien reçu en Italie. […] J’avois voulu, dit le Curé, faire un Poëme suivant les regles ; mais je fis reflexion que je me casserois la tête pour plaire aux personnes éclairées, qui sont en petit nombre, au lieu qu’en ne les suivant pas j’aurois beaucoup moins de peine, & je plairois aux ignorans qui sont en très grand nombre. […] C’est-à-dire, qu’après les premiers complimens faits à l’Auteur par un petit nombre de Gens de Lettres, elle seroit demeurée ensevelie dans l’oubli. […] Je vais encore le faire connoître, par une Piéce entiérement à eux, & qui est mise au nombre de leurs meilleures ; c’est celle de Dryden sur la mort d’Antoine & de Cleopatre.

55. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

[Nombres] cap. 22 et 23. […] Ce Prêtre a beau faire ensuite quelques efforts pour montrer que la Comédie doit être mise au nombre des choses indifférentes ; il détruit lui-même à la fin de sa Lettre tous les arguments qu’il avait proposés. […] Charles ; car ne pouvant abolir les spectacles, il fit ordonner au 3e Concile Provincial21, que les Prédicateurs reprendraient avec force le dérèglement de ces plaisirs publics que les hommes séduits par une coutume dépravée mettaient au nombre des bagatelles où il n’y a point de mal : qu’ils décrieraient avec exécration les spectacles, les jeux, les bouffonneries du Théâtre et les autres divertissements semblables qui tirent leur origine des mœurs des Gentils et qui sont contraires à l’Esprit du Christianisme : Qu’ils se serviraient de tout ce qui a été dit de plus pressant sur ce point par Tertullien, S. […] Lorsqu’après avoir examiné un très grand nombre de Comédies pour pouvoir juger s’il y a du mal, il ose déclarer qu’il n’y a « rien qu’on ne doive approuver, rien d’indécent ni de déshonnête qui puisse blesser en quelque manière la pureté des mœurs », page 41 « et qu’on n’en imprime aucune, où l’on puisse trouver une équivoque, ni la moindre parole sous laquelle on pût cacher du poison », page 44. […] [Nombres] cap. 22 et 23.

56. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

Toutefois, si nous étions parvenus au dernier degré de corruption, et qu’il n’y eût pas à présent plus d’espoir de retour que l’affreux état de guerre, et de folles illusions n’en laissaient concevoir dernièrement, je préférerais me taire pour ne pas grossir inutilement le nombre des moralistes déclamant et prêchant dans le désert depuis tant d’années ; mais autant l’on a été découragé à la vue de la contagion du mauvais exemple, et des lois d’un despote bataillard qui ne respectait rien, qui a attiré sur nous tous les fléaux avec la malédiction du ciel et des nations ; autant l’on doit espérer de l’influence des lois sages qui vont nous régir, de cette Charte, si long-temps disputée, que nous venons de recevoir d’un Roi juste qui la secondera encore par l’exemple de toutes les vertus, d’un Roi qui recommande et protège tout ce qui est respectable, dont le cœur est véritablement bon, les vues sages et paternelles, les promesses sincères ; puisque rien ne le détourne de sa mission sacrée, et qui ne forcera donc pas les écrivains de désirer, à la fin de son règne, pouvoir déchirer les pages où ils en auraient trop loué le commencement trompeur. […] Ces répétitions d’ailleurs sont dûment autorisées par la continuation du mal qui va toujours en augmentant, et ne peut diminuer qu’à proportion que le nombre des hommes qui en sont véritablement effrayés, et cherchent de concert à l’arrêter, approchera du nombre de ceux qui se plaisent et s’accordent à le commettre.

57. (1705) Traité de la police « Chapitre premier. Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. » pp. 434-435

conservèrent aussi l’usage des Mimes et des Pantomimes sous ces mêmes noms Grecs, et celui des Danseurs de corde qu’ils nommèrent, Funambuli, de funis corde, et ambulo je marche ; et ils ajoutèrent enfin à tous ceux-ci les Histrions, qui joignaient des récits de vive voix aux postures et aux gesticulations des Mimes : ce nom fut donné à ces derniers, selon quelques-uns, parce qu’ils étaient venus de l’Histrie, ou selon d’autres, dont Plutarque est du nombre, parce que celui qui inventa cette sorte de jeux se nommait Hista, et qu’il fit passer son nom à tous ceux de sa profession. […] Les Païens qui composaient encore le plus grand nombre du Peuple, auraient eu peine à la souffrir, et cette condescendance que l’on avait pour eux, pouvait être d’ailleurs un attrait pour leur conversion. […] Et les Empereurs ne purent faire autre chose de leur part, que d’en diminuer le nombre et d’en réformer les abus les plus grossiers.

58. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Nombre de Spectacles que Paris fournit dans vne année. […] I’ay assez montré que la Comedie est du nombre de ces choses dont l’institution a eu vne fin louable, & qui sont bonnes au fond, quoy que par accident elles puissent deuenir mauuaises. […] Nombre des Spectacles que Paris fournit dans vne année. […] Les Violons sont ordinairement au nombre de six, & on les choisit des plus capables. […] Dans les pieces de machines il y en a vn grand nombre ; & ce sont des frais extraordinaires qu’on ne sçauroit limiter.

59. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — Avertissement » pp. 72-80

Ceux qui entrent dans le détail mettent très peu de différence entre la vanité du Cirque, les fureurs de l'Amphithéâtre, et les désordres du Théâtre, et ceux qui attaquent le Théâtre en particulier sont en si grand nombre, si exprès et si étendus, qu'ils ne laissent rien à dire ou à penser sur ce sujet, parce qu'ils épuisent la matière. […] que quand même on assisterait à la Comédie sans affection et sans plaisir, on ne laisserait pas d'être coupable du péché de vanité : que la vanité et l'occupation à des choses inutiles est un péché : que le monde est l'ouvrage de Dieu; mais que les œuvres du monde sont l'ouvrage du Diable, et que la Comédie doit être mise au nombre des œuvres du monde ; que la Comédie, en elle-mêmeChap. 25.

60. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver sur le Théâtre de la Réformation. Avant Propos. » pp. 118-127

Mais, de crainte d’ennuyer par un détail trop long, car je crois que cet examen seul ferait la matière d’un gros volume, je me suis restreint à un petit nombre de Pièces, qui suffiront cependant pour donner une idée des trois genres différents, sous lesquels les Drames de tous les Théâtres de l’Europe peuvent se ranger. […] N’en donnant qu’un petit nombre je leur laisse le champ libre, pour examiner eux-mêmes les Pièces qui restent ; ce qu’ils feront, sans doute, mieux que moi ; j’évite par là l’inconvénient de leur donner un ouvrage immense à faire, s’ils voulaient critiquer les jugements que j’aurais portés sur deux ou trois mille Pièces.

61. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

La révolution qui a ruiné tant d’honnêtes gens fournit nombre d’exemples d’une pareille conduite qui est naturelle, qui a été celle de beaucoup d’émigrés élevés dans l’aisance, et qui doit être imitée par tous les malheureux faits pour exciter l’intérêt des particuliers et mériter des applaudissements et l’estime publique. […] Je mets encore le Misantrope au nombre des ouvrages de Molière qui ont porté atteinte aux mœurs. […] L’auteur, par une autre inconsidération, pour tirer parti du ridicule d’une vertu chimérique, s’est mis dans le cas de paraître se moquer de l’antique bonne foi, de la probité à toute épreuve, et lui préférer la bonne foi conditionnelle, la probité accommodante et vénale, à laquelle nous sommes parvenus, grâce aux plaisanteries outrées qui ont été faites contre l’exacte et austère vertu, à la satisfaction des fourbes polis, souples et raffinés dont le nombre a grossi ensuite plus librement et domine aujourd’hui partout. […] Tournez-les aussi en ridicule, corrigez-les à votre manière, vous verrez bientôt le nombre des égoïstes grossir et la bienfaisance s’endormir ; elle n’y est déjà que trop disposée. […] Et dans quel temps, aurait-il pu ajouter encore, voulez-vous publier une telle satire qui doit les comprimer, les âmes sensibles, déjà en trop petit nombre, et rendre ridicule peut-être jusqu’au mot sacré de Bienfaisance !

62. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Mais dans les autres temples sans nombre n’offroit-on pas des victimes ? […] Toutes les pieces à suïcide dont il y a un grand nombre, ne sont-elles pas d’un goût fort approchant, & même plus atroces que les combats à outrance de l’ancienne chevalerie. […] Il avoit grand nombre de prisonniers de guerre : il y avoit un officier françois de considération qui devint amoureux de sa femme ; elle na paroissoit pas insensible. […] C’est mieux employer leur temps d’en faire des comédiens, de leur donner le goût de la dissipation ; & comme ceux-ci sont le plus grand nombre des étudians, & qu’un professeur doit travailler pour le plus grand nombre, le théatre devient un exercice nécessaire dans tous les colléges, & un devoir aux professeurs. […] Un très-grand nombre sont redevables à Thalie, à Melpomene, & presque tous sont enthousiasmés de la scène.

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