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34. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

Le murmure d’un ruisseau nous remplit d’une douce rêverie, & fait naître par degrés dans notre ame le penchant à l’amour. […] Après avoir démontré des vérités aussi frappantes, voyons quelle idée peut faire naître, dans l’esprit du Philosophe, le terme Musique. […] Parcourons rapidement une partie des causes qui purent le faire naître. […] Des querelles particulières, ou l’envie de s’arracher ses possessions, firent naître ce fléau destructeur de l’humanité, que nous appellons la guerre. […] Voilà quelle est l’idée que je m’applique à faire naître.

35. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

Boileau Despreaux, en 1636, fut, selon Mr. de Voltaire, l’honneur de la France. […] Valincourt, en 1653. […] Ce grand Magistrat, en 1668, est mort en 1751. […] en 1613, il mourut en 1680. […] Faut-il encore les faire naître d’avance, ou les irriter ?

36. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre IV. Histoire de l’Opéra-Bouffon, autrefois Opéra-Comique & ses progrès. » pp. 50-66

Il entre-mêlait très-souvent dans ses Pièces facétieuses des chansons gaillardement tournées : il n’en fallut pas d’avantage pour faire naître l’Opéra-Comique, qui nous conduisit insensiblement à former un Spectacle plus agréable. […] Les Marionnettes du fameux Brioché contribuèrent beaucoup à faire naître notre Opéra-Bouffon, puisqu’elles firent éclore l’Opéra-Comique : elles sont un des plus anciens Spectacles de la Foire. […] Les Danseurs de cordes le font aussi naître insensiblement.

37. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

« Je n’ai pas besoin (dit-il) de montrer comme d’un état deshonorant naissent des sentimens deshonnêtes. » D’un Etat saint (j’en donnerai des exemples dont l’Histoire fourmille) naissent souvent des sentimens déshonnêtes. […] Martin Luther, Fils d’un Forgeron, à Islèbe, Comté de Mansfeld. […] Je citerai un Jean-Pierre de Cronzas, célèbre Philosophe & Mathématicien à Lausanne. St François de Sales, célèbre par sa piété, & à Sales, Diocèse de Genève. […] Jacques Bernoulli, célèbre Mathématicien, à Bale, où il professa cet Art.

38. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Sommaire. »

On finit par éxaminer d’où naissent les sentimens qu’on éprouve au Théâtre.

39. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXVI.  » p. 485

Dieu pardonne aisément les distractions qui naissent de la fragilité de la nature, mais il ne fait pas le même de celles qui sont volontaires dans leur source, telles que sont celles que la Comédie produit.

40. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

Dieu ne lui donna pas des habits dans l’état d’innocence : les passions soumises ne faisoient courir aucun risque ; le péché faisant naître les dangers, força d’élever la barrière de la modestie. […] une honnête femme ne souffrira pas qu’on lui fasse connoître des désirs & des pensées impures, elle s’offense d’en être l’objet, & par son indécence elle les fait volontairement naître, elle en présente la matiere & l’amorce ! […] Qui aime le péril y périra, à plus forte raison qui le cherche, qui le fait naître. […] Or quelle idée édifiante fait naître l’aspect d’une Actrice ? […] Mais le sein ne dit rien à l’esprit, & n’impose point au cœur ; il ne présente ni gravité, ni modestie, ni autorité, ni sagesse ; il n’offre qu’un objet sensuel, qui n’est bon, s’il est découvert, qu’à faire naître des pensées déshonnêtes, de mauvais désirs, des impressions criminelles, & enivrer de volupté.

41. (1675) Traité de la comédie « XXVI.  » p. 317

Dieu pardonne aisément les distractions qui naissent de la fragilité de la nature, mais il ne fait pas le même de celles qui sont volontaires dans leur source, telles que sont celles que la Comédie produit.

42. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206

Si ces observateurs, ne voyant pas bien que le tartufe dont il s’agit est en même temps tartufe de religion et de mœurs, que compromettre en le mettant en spectacle les vertus chrétiennes, ce fut aussi compromettre les autres vertus sociales qu’il avait besoin d’affecter aussi et qu’il affectait également, persistaient à croire que cette satire, qui ne regardait que les hypocrites de religion, n’a pu contribuer si puissamment à la démoralisation générale ; sans entreprendre de démontrer une seconde fois une vérité qui me paraît évidente, il suffirait à ma thèse de leur rappeler que la Criticomanie, comme pour consommer l’ouvrage du premier tartufe, nous en a donné plusieurs subsidiaires, et nommément un tartufe de mœurs ; personnage presque tout imaginaire, composé de différents caractères, de vices incompatibles, ou phénomène dans la société, auquel, au reste, on doit appliquer ce que j’ai dit de l’autre, fût-il même regardé comme un tableau fidèle, parce qu’il n’a été propre aussi qu’à faire triompher et rire le parti alors plus nombreux des hommes sans masques, et des femmes au courant, qui ne faisaient pas tant de façons, ainsi qu’à réchauffer leur bile et renouveler leur pouvoir, qui commençait à vieillir, de faire naître les défiances, et des soupçons injustes contre les personnes, et de travestir avec succès les meilleures actions. Pendant cette nouvelle fermentation, du genre de la première, quoique moins grande, la voix d’un seul ennemi pouvait aussi donner à un homme de bien qui respectait véritablement les mœurs la teinte de cet autre monstrueux tartufe qui a l’intention d’outrager et déshonorer l’épouse de son meilleur ami, qui est amoureux fou, et cependant s’aliène par avarice les domestiques de celle qu’il convoite, dont il a besoin pour parvenir à satisfaire sa nouvelle passion naturellement plus puissante que la passion factice de l’or, et qui fait injure à un oncle bienfaisant, s’associe à un vil usurier et complote avec lui pour dépouiller son frère ; qui est donc, à la fois, malgré sa jeunesse et l’aisance dans laquelle il est , imposteur, traître, luxurieux, adultère, ingrat, dénaturé, avare, usurier, escroc ! […] Au bout d’un certain nombre de siècles, il naît un nouvel ordre de choses, dit un ancien lui-même de la plus grande autorité. […] Et dans le même temps on disait contre à peu près aussi ce que disent les modernes contradicteurs, tout en rendant justice à l’art et aux talents de nos bons auteurs : que le recueil de ces ouvrages ne contient que des peintures dangereuses des passions les plus entraînantes, que des tableaux corrupteurs ; qu’on y voit l’intérêt sollicité le plus souvent en faveur du crime ; une plaisanterie perfide faisant naître le rire au lieu d’exciter l’indignation ; travestissant les vices en défauts brillants, les travers en agréments, les conventions théâtrales excluant la vraisemblance, le caprice des auteurs dénaturant les faits et les caractères ; des sentiments outrés, des mœurs postiches et des maximes bonnes pour amollir les cœurs et égarer l’imagination.

43. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « Au Roi » pp. -

Au Roi Sire, Ce n’est point au Vainqueur de Rosbach que j’ai l’honneur de dédier cet Ouvrage : Français je serais un traître.

44. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [E] » pp. 399-406

Parce qu’ils ne sont pas nés pour traîner dans l’oisiveté une demi-existence ? Parce que, serviteurs nés du genre-humain, ils ne paraissent jamais que pour nous offrir une main secourable ? […] Ajoûtons que le Vaudeville étant en France, un Spectacle animé par lui seul doit nous plaire, dès que les Drames seront faits avec intelligence.

45. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « A Madamoiselle de Beaulieu » p. 

A Madamoiselle de Beaulieu Isabella Andreini Quel che Gordio formò di funi attorte Nodo tenace : Sol dell’Oriente Il vincitor, il domator possente Sciolse col ferro, in un prudente, e forte : E questo come è vario a varia sorte E dato : egli di gemme, e d’or lucente M’adorna il dito, e’l core soavemente Lega, cui non sciorràmTempo, Morte.

46. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « A Madama di Beaulieu » p. 

Ecco non pur ardor d’amor per lei L’almevleggiadre : ma n’avvampa il Cielo, sia, che Lethe un sìwbel fuoco estingua.

47. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre II. Du Théâtre Moderne, & de celui des François. Celui-ci comparé au Théâtre Grec. » pp. 25-38

Le beau semble ne pouvoir naître que de l’imperfection : Il fit des efforts pour sortir d’une si déplorable enfance. […] Nouveau Sophocle, la Tragédie, dans toute sa pompe, naquit de son génie, comme autrefois Minerve étoit sortie tout armée du front de Jupiter.

48. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286

L’observation éxacte de la Nature a donné naissance à toutes les règles, mais celle ci sur-tout est tirée de ce que nous enseigne la Nature, & de ce qui se passe chaque jour sous nos yeux : en voilà la preuve ; si l’on nous racontait une histoire remplie d’événemens incroyables, serions nous affectés, éprouverions nous cet attendrissement, cet intérêt qui font que les âmes bien nées plaignent les malheureux ? […] Le second éxemple est plus rare ; il ne se trouve guères, je crois, que dans les Pièces Satiriques, je serai d’avis qu’on le suivit le moins qu’on pourra ; le prémier est plus usité, facilite davantage le Poète, & fait naître plutôt l’illusion : lorsque les noms des personnages sont vrais, on est porté à croire que l’action est réelle.

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