/ 638
542. (1684) Sixiéme discours. Des Comedies [Discours sur les sujets les plus ordinaires du monde. Premiere partie] « Sixiéme Discours. Des Comedies. » pp. 279-325

Les foiblesses que chacun reconnoist en soy semblent plus excusables dans la multitude des complices ; elles semblent legeres en comparaison de celles qui éclatent sur les theatres ; & on apprend mesme à les contenter par les adresses qu’on y remarque, & que leurs partisans veritables ou supposez mettent en usage pour arriver aux fins qu’ils se proposent. […] Mettez un flambeau allumé dans la paille, si elle ne brûle point, j’avoueray qu’un cœur plus disposé à brûler que la paille peut estre penetré du feu, & en prendre de tous côtez sans aucune brûlure. […] L’on debitera les maximes des impies, l’on inspirera le mépris de Dieu, & de toutes ses loix, l’on enseignera à l’impudicité, à la vengeance des moyens pour se satisfaire sans bruit, des adresses pour tromper un mary, pour débaucher une femme, pour se défaire d’un ennemy ; & un Magistrat s’estimera aussi innocent, qu’il est en effet insensible, & il negligera de remedier à des déreglemens qui ne peuvent estre arrestez que par une autorité qu’il a receuë de Dieu en partie pour y mettre ordre ? […] Ces habiles hommes sçavent bien que les crimes sont odieux d’eux-mesmes, & que les personnes les plus corrompuës ne peuvent pas s’empescher d’en témoigner de l’horreur, à moins que de renoncer à l’honneur, & à la bien-séance, & de ne se mettre plus en peine d’estre en execration à tout ce qu’il y a de raisonnable dans le monde. […] Que les conviez du monde s’engraissent de ses douceurs, le temps de nos festins, & de nos nopces n’est pas venu, nous ne pouvons nous mettre à table avec eux, non plus qu’eux avec nous ; pleurons lors qu’ils se réjoüissent, afin que nous nous réjoüissions quand ils commenceront à pleurer ; de peur que si nous nous réjoüissions à present avec eux, nous ne pleurions alors avec eux, & qu’une société passagere de plaisir ne soit suivie d’une communauté eternelle de malheur.

543. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre II. Regrèts de ce qu’ARISTOTE n’en a rien écrit de considérable. » pp. 94-100

Dacier, qui fut plutôt d’Athènes que de Paris 3 , a tombé dans la même faute, si toute fois c’en est une ; on doit s’en prendre à l’éxcessive admiration qu’il ressentait pour les ouvrages de notre Philosophe, loin de soupçonner la justesse de son goût : si l’Auteur Grec avait soutenu que le blanc est noir, Dacier & la foule pédantesque des Commentateurs se seraient aussitôt mis à crier la même chose.

544. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Septième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 282-286

.… la mettre dans le cas de ne dépendre que d’elle-même.

545. (1804) De l’influence du théâtre « PREFACE. » pp. -

Le dernier des Citoyens, alors, met toute sa gloire et tout son bonheur à l’imiter ; et il n’est point d’Ecrivain sensé qui ne se sente naturellement enflammé du désir de consacrer sa plume au développement de quelques vérités utiles.

546. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre III. Que les Danses sont défendues aux Ecclésiastiques. » pp. 14-21

Cette condition néanmoins, que cet Auteur particulier ajoute, ne saurait mettre les Clercs en assurance, ni excuser leur péché, s’ils désobéissent en ce point à l’Eglise, et s’ils violent les Canons.

547. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXI. Réflexions sur la vertu qu’Aristote et Saint Thomas après lui ont appelée Eutrapelia. Aristote est combattu par Saint Chrysostome sur un passage de Saint Paul. » pp. 117-123

Le moindre mal qu’ils y trouvent ; c’est leur inutilité qui les met au rang « des paroles oiseuses », dont Jésus-Christ nous enseigne, « qu’il faudra rendre compte au jour du jugement »Matt.

548. (1574) Second livre. Seconde épître. Cécile Cyprien à Donat [extrait] « letter » pp. 40-41

Pour donner du passetemps à l’homme, l’homme est mis à mort : et pouvoir occire une personne, c’est science, c’est art, c’est usage et expérience.

549. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

Mais sa mort mit fin à ses fureurs. […] SILVIE Le comique après tout n’est pas ce qui nous manque, Et, quand l’on en voudra, nous mettrons à la banque.

550. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

En toutes ces observations je ne remarque qu’aucun de nos adversaires y ait rien mis du sien. […] Après que notre Dieu eut bâti cet auguste Temple de sa divinité, réglé par les lois de sa sagesse, et orné d’Anges la région qui surpasse le Ciel, assisté les Globes Ethériens d’éternelles intelligences, rempli les plus basses et moindres parties de ce monde inférieur de toutes espèces d’animaux, il désira d’y loger une créature capable par raison d’admirer l’ouvrage et la grandeur de 1’ouvrier : il créa l’homme, et ne lui donnant comme aux autres aucune propriété particulière, le mit au milieu du monde, sans lui assigner retraite, et lui donna la puissance d’être tout ce qu’il voudrait : il n’est ni céleste, ni terrien, ni mortel, ni immortel, mais arbitre de lui-même, il se peut rendre comme les pierres, les métaux, les brutes, ou les Anges ; et enfin compagnon et fils de Dieu, s’il se retire au centre de son unité, il tient en lui le germe de toutes sortes de vies, celles qu’il voudra cultiver croîtront, et il en aura les fruits.

551. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 2. SIECLE. » pp. 81-106

Le Grand Pompée qui s'est surmonté lui-même par la magnificence de son Théâtre, ayant bâti cet asile de toutes sortes d'impuretés, craignant d'en être un jour repris par les Censeurs, et de s'attirer par là quelque flétrissure injurieuse à sa mémoire, fit bâtir en ce lieu un Temple à l'honneur de Venus, et dans l'Edit qu'il publia pour appeler le Peuple à la consécration de cet Edifice, il ne lui donna point le nom de Théâtre, mais de Temple de Venus, au-dessus duquel, dit-il, nous avons mis des sièges pour ceux qui assisteront aux Spectacles: ainsi sous le titre d'un Temple, il éleva ce bâtiment détestable, employant la superstition pour se jouer de la discipline. […] Encore qu'il n'y eut rien dans les Spectacles qui ne fut doux, agréable, simple, et qu'il y eût même quelque chose d'honnête, ils n'en seraient pas moins dangereux; car comme personne ne mêle le poison avec du fiel, ou avec de l'Ellébore, mais on le met dans les viandes bien apprêtées, douces, et agréables au goûts; de même le Diable répand son venin sur les choses de Dieu les plus agréables; Que tout ce quic se passe à la Comédie soit généreux, honnête, harmonieux, charmant et subtil ?

552. (1634) Apologie de Guillot-Gorju. Adressée à tous les beaux Esprits « Chapitre » pp. 3-16

La Comédie n’étant donc mauvaise de soi, qui la voudra blâmer et la traiter plus rigoureusement que les Philosophes Moraux qui l’ont mise au nombre des plaisirs légitimes et des voluptés innocentes, comme la peinture, la sculpture et la musique ? […] Mais on commence à découvrir que cette calomnie, dont on tâche de noircir la Comédie n’est fondée que sur un intérêt et non sur aucune vérité : Car je m’assure qu’il n’y aurait pas un qui ne louât les Comédiens, et la Comédie s’ils n’étaient point obligés de mettre la main à la bourse à l’entrée de l’Hôtel de Bourgogne ; sans aucune exaction pourtant de la part des portiers : car où est le premier Sergent qu’on ait envoyé à aucune personne pour se faire payer ?

553. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « MANDEMENT  du Chapitre d’Auxerre, Touchant la Comédie. » pp. 51-58

F. en défertant leurs spectacles impies, d’abandonner une profession, qui les met dans un état perpétuel de péché ; afin que frustrés des gains injustes, qu’ils se promettoient, ils travaillent pour subvenir à leurs besoins par des voies légitimes.

554. (1695) Preface [Judith, tragedie] pp. -

On y voit une Veuve consacrée au Seigneur, dévouée à la cendre et au cilice, dans l’obscurité d’une vie humiliée et pénitente, s’arracher subitement à sa retraite, se mettre à la tête d’Israël, commander les Anciens du Peuple, et entreprendre la défaite d’Holopherne, quelle gloire !

555. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SIXIEME DISCOURS. Si le Prince peut apprendre les Arts Libéraux, comme la Peinture, la Musique, et l’Astrologie. » pp. 195-201

Si bien qu’il y avait de la Politique dans son harmonie, et pendant qu’il accordait son Luth avec sa voix, il songeait à réunir les esprits de ses Sujets, et à mettre une parfaite tranquillité dans son Etat.

556. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

L’histoire de la Bible, la vie du Sauveur, sa mort, sa résurrection, son ascension, les actes des Apôtres, les actions des Saints étaient mises sous les yeux élégamment pour le temps, quoique grossièrement pour le nôtre, avec une simplicité et une naïveté touchante, qui valait bien nos raffinements, nos pointes, notre luxe, et surtout les galanteries, les friponneries, les fureurs, la morale lubrique, en un mot, le pompeux étalage de tous les vices, qui fait le fond de toutes nos scènes. Est-il surprenant que l’autorité publique ait mis le sceau à ces actions religieuses, et qu’elle ait refusé de le mettre à nos dissolutions profanes ?

/ 638