» Personne n’ignore la dépense excessive des Grecs & des Romains en fait de Spectacles, & sur-tout de ceux qui tendoient à exciter l’attrait de l’émotion.
qui rapporte l’avoir vu jouer, dit que cette Pièce était excellente ; il y compare l’Auteur aux plus célèbres Poètes comiques des Grecs et des Romains : et la réussite, ajoute-t-il, en fut si grande, qu’elle a donné lieu depuis ce temps aux proverbes de Patelineurs et de patelinage, pour exprimer dans les actions communes un semblable caractère que celui que l’on y représentait.
Si on dit que les Grecs et les Romains le permettaient, je réponds que c’était par superstition pour leurs Dieux ; mais les plus sages les ont toujours blâmés, car quoique les tragédies corrompent moins, Solon ayant vu jouer une tragédie de Thespis, le trouva fort mauvais.
Vous méprisez ces corps artificiels, ces gens qu'on engraisse comme des animaux, à la façon des Grecs dans la lutte.
Cependant malgré toutes ces réformes, ce grand Patriarche de l’Eglise Grecque ne laissa pas que de crier encore contre ces jeux de théâtre, comme contre un scandale public, qu’il appelle des écoles de libertinage & d’adultére, non pas à la vérité pour les choses obscénes qu’on y représentât, puisqu’on les en avoit retranchées, mais parceque les comédiens de l’un & de l’autre sexe affectoient des gestes, des postures & des airs efféminés, capables d’amollir les cœurs les moins sensibles & les plus purs.
Ce sont les plus belles, mais les plus horribles productions qui aient paru dans les trois langues, Grecques, Latines & Françoises.
Pasquier prétend que c’est encore l’origine de la poésie galante, des aventures romanesques aussi dangereuses qu’agréables, qui louent autant le vice que la vertu, ou plutôt qui inspirent le vice & dégoûtent de la vertu qu’on a imité des Grecs & des Arabes ; il est vrai que les Troubadours ces Poëtes coureurs, ces avanturiers d’amour, ces charlatans du Parnasse n’ont paru qu’alors, & porté de toutes parts leurs licencieux fabliaux, leurs romans, leur poésie amoureuse & très-maussade.
Les tragédies des Grecs sont bonnes pour les mœurs, & quoique leur comédie ait souffert bien des variations, il y règne un fonds de vertu.
Phocion dans ses Entretiens, traduits du grec en 1763, Entr.
On fera faire à ces Enfans les Exercices ordinaires ; c’est-à-dire, qu’on leur enseignera le Latin & le Grec, parce que la Langue Française tient trop de l’un & de l’autre pour qu’on puisse la savoir parfaitement sans leur secours : les Etudes se continueront jusqu’à la Philosophie inclusivement.
Il est encore bon d’avertir ceux qui liront cet écrit, que quand en des traités semblables on fait voir que des Comédies anciennes étaient moins condamnables que celles de ce siècle, on ne prétend pas pourtant qu’elles soient excusables en elles-mêmes, et par rapport à leur représentation sur le théâtre, mais seulement qu’on peut les lire avec moins de danger que les notres, étant même souvent une nécessité de le faire à ceux qui veulent bien apprendre les langues Grecque et Latine.
Voilà ce que d’habiles gens, des connaisseurs délicats, remarquent au premier coup d’œil ; « au lieu que nous autres petits Auteurs, en voulant censurer les écrits de nos maîtres, nous y relevons, par étourderie, mille fautes, qui sont des beautés pour les hommes de jugement. »by C’est donc votre fautebz de n’avoir pas senti pourquoi M. de Crébillon a conservé au caractère d’Atrée toute la noirceur qu’il a trouvée dans l’original Grec, à très peu de chose près ; c’est votre faute de n’avoir pas senti pourquoi ce Sophocle Français a mis, dans la bouche de ce monstre ce vers terrible qui vous révolte si fort ; c’est votre faute enfin de ne pas savoir que plus un Scélérat est heureux, plus il est en horreur à tous ceux qui le connaissent.
Ils connaissaient le théâtre Grec et Romain, ils connaissent le nôtre, et sont à portée de l’imiter ; vit-on jamais de Juif, ni auteur, ni acteur, ni spectateur ?
Athènes en fut scandalisée, et le Poète Grec en convint : il ne se défendait, non plus que le Poète Français, qu’en disant que c’était le rôle de l’Acteur, et qu’à la fin de la pièce il faisait expirer le coupable sur la roue.
Ainsi en avaient usé les Comédiens Grecs et Romains, comme Aristophane, les Fables Atellanes, etc.