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92. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre prémier. De la Comédie-Bourgeoise, ou Comique-Larmoyant. » pp. 6-13

O n rencontre au Théâtre plusieurs genres de Drames dont on doit parler séparément, parce qu’ils diffèrent en quelque chose des Poèmes sur lesquels on peut jetter un coup d’œil général.

93. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Quand on lui présenta la toilette, la garderobe, les innombrables bijoux & colifichets du Duc de Joyeuse, qui venoit de périr à la bataille de Coutras, à peine daigna-t-il les regarder, & dit avec dédain : Il ne convient qu’à des Comédiens de tirer vanité de ces miseres ; le véritable ornement d’un Général est le courage, la présence d’esprit dans l’action, & la clémence après la victoire. […] Mais pourquoi dissimuler qu’ils n’y ont été que des Acteurs subalternes que les Princes ont fait agir, qui n’ont paru sur le théatre qu’à la fin de la piece ; que la ligue étoit formée depuis plusieurs années ; qu’elle avoit été adoprée dans les provinces, dans les Parlemens, dans les Etats généraux, par la Sorbonne & les Evêques ; qu’elle avoit le Roi même à sa tête, armé pour la défendre contre l’hérésie, avant qu’aucun Religieux parût sur les rangs ? […] Son brillant triomphe, une armée détruite, un Général mis à mort, Béthulie enrichie de ses dépouilles, les applaudissemens, l’admiration, la reconnoissance de toute la nation, que de chaîne pour la retenir dans le monde, & y cueillir les fruits de ses victoires ! […] Mais peut-on nier que le théatre soit l’école & la salle d’armes où se forment & s’exercent ces redoutables guerrieres, que l’Actrice ne soit le parfait modele, l’habile maître d’escrime qui enseigne à porter les bottes franches, le Général qui commande les troupes, qui fait faire les évolutions, & qui se bat avec plus de courage & de succès ?

94. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

Le Roi se trouve à ceux de son Collége : il apprendra à ces enfans à admirer les graces de leur déclamation, la justesse de leur chant, la précision de leurs gestes, fruits précieux de l’éducation qu’on leur donne, & qui prépare d’habiles Généraux, Maréchaux, Chanceliers de la Couronne, qui en rétabliront la gloire un peu flétrie. […] C’est contre vous, Amplissime Seigneur Poninski, Maréchal de la Confédérasion & de la Diete du Royaume, que le Sérénissime Prince Antoine-Stanislas Susenkopel Czetuaur Binski, Nonce du Palatinat de Braclav, vient en personne présenter au Grood & aux Actes, un manifestee, & se plaindre de ce qu’avec votre cortége, les Noncos Rychlonski de Czarsk Kachononki de Sendomit, Jezierski de Nursk, Zielinski de Livv, Tomaszesvics de Braslav, Kostouski, Général des Armées, Modzelevski, Chef de la Régence de Kiovie, &c. […] L’Amérique au contraire pense en barbare : les colonies angloises, qui ne veulent point se soumettre aux Bils du Parlement, & ne craignent pas la guerre civile, dans le congrès général tenu à Philadelphie, où se sont réunies les provinces, parmi plusieurs règlemens qu’on a cru nécessaires pour entretenir les vertus guerrieres, & se bien défendre contre les entreprises de la metropole, on a expressément défendu de souffrir dans tout le pays aucune sorte de théatre, opéra, comédie, farce, &c. comme uniquement propre à énerver les corps & les esprits, & à rendre les habitans incapables de soutenir les fatigues de la guerre.

95. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Le requisitoire de M. de Seguier, Avocat général, contre les écrits impies en 1770, ne fait pas l’éloge des mœurs du siecle, ni de sa religion. […] Cette exclusion, cette préférence, cette supériorité sont générales & sans bornes. […] Le ton des mœurs générales gagne jusqu’à ceux qui devroient être le moins susceptibles de corruption.

96. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

L’état actuel des Comédiens est un problème : car n’en déplaise à ceux qui les rejettent hors du corps des Citoyens, ces sévères censeurs ne forment pas le général ; il s’en trouve au moins autant qui les y admettent) : décidons cet état. […] Les Théâtres seraient donc, ou immédiatement sous la direction de Personnes publiques préposées au nom du Prince, ou laissés aux Magistrats-municipaux ; il semble même que la partie des Spectacles publics regardant plus particulièrement ces derniers, le soin de vrait leur en être confié : Dans ce cas, la Ville percevrait le produit des Représentations, & fournirait à la dépense, tant pour l’ordonnance générale des Spectacles, que pour l’entretien & l’habillement des Acteurs & Actrices. […] Les jeunes Elèves ne débuteront sur les Théâtres publics, qu’après en avoir été jugés dignes aux Exercices généraux qui se feront chaque année : les Magistrats pourront retarder le temps du début ou l’avancer, suivant les circonstances, ou les talens des Elèves, ou le besoin du Théâtre, & la convenance de l’âge dans certaines Pièces.

97. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

C’est la remarque de M. l’Avocat général dans un procès que les Comédiens eurent en 1709, rapporté dans le Journal des Audiences (T. […] Séguier, Avocat général, « il fut défendu aux Comédiens Italiens ou Français de jouer aucune comédie, soit aux jours de fêtes, soit aux jours ouvrables, sous peine d’amende arbitraire et de punition corporelle, quelques permissions ou lettres patentes qu’ils eussent obtenues. » En 1594, par autre arrêt de la Chambre des Vacations, qui dans cette saison aurait dû être plus indulgente, à la requête du Procureur général, il fut défendu aux Comédiens, qui jouaient alors à l’hôtel de Cluny, « de jouer leurs comédies, et de faire aucune assemblée en quelque lieu de la ville ou faubourgs que ce fût, à peine de mille livres d’amende ».

98. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Post-scriptum. » pp. 201-216

La société veut qu’à l’âge de raison tous ses membres jouissent de leurs droits en toute plénitude, ou ne soient soumis qu’à l’empire des lois générales et positives qui la régissent ; c’est pourquoi, se défiant de la perfection de celles de la nature, voulant prévenir ses injustices ou ses erreurs, et l’amour, la tendresse paternelle, les affections intimes et cordiales d’un père pour son enfant ; les gages qu’il lui en a donnés depuis son berceau, ne paraissant pas encore à sa sollicitude des garanties suffisantes, l’enfant étant parvenu à cet âge, elle l’affranchit du pouvoir paternel, pour le mettre à l’abri de ses abus ; elle lui assure soigneusement ce que son père lui doit ; et ici, par une inconséquence trop peu sentie, elle l’abandonne et le laisse à la merci du pouvoir et des passions d’un inconnu, ou d’un étranger de fait plus puissant sur lui que son père même, avec lequel il n’a que de froids rapports, et dont rien ne lui garantit la bienveillance, ni même la justice.. !

99. (1588) Remontrances au roi Henri III « [Chapitre 2] » pp. 128-135

, et plus pompeux que n’étaient anciennement les grands marchands : et voilà comment ces jeux de l’Hôtel de Bourgogne ont bien opéré pour retirer le peuple des vices, voilà la profession de piété qui se fait à Paris sous votre autorité, et de vos Magistrats : voilà la désobéissance générale par tout votre Royaume au Commandement de Dieu écrit en la première table, lesquelsm ne regardent que Dieu, son honneur, et son service.

100. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre prémier. De l’éxcellence du nouveau Théâtre. » pp. 68-93

Cette approbation générale, qu’il est sûr de recevoir en tout tems, dénote assez son mérite. […] Mais ils sont presque toujours confondus avec des gens de la lieu du peuple ; & d’ailleurs, on voit si rarement de tels Poèmes qu’ils ne font point éxception à la règle générale.

101. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

Les Magistrats s’aperçurent, mais trop tard, que dans la Comédie appelée moyenne, les Poètes n’avaient fait qu’éluder la loi qui défendait de nommer : ils en portèrent une seconde, qui bannissant du Théâtre toute imitation personnelle, borna la Comédie à la peinture générale des mœurs. […] Les révolutions que la Comédie a éprouvées dans ses premiers âges, & les différences qu’on y observe encore aujourd’hui, prennent leur source dans le génie des Peuples & dans la forme des Gouvernemens : l’administration des affaires publiques, & par conséquent la conduite des Chefs, étant l’objet principal de l’envie, & de la censure dans un Etat démocratique, le Peuple d’Athènes, toujours inquiet & mécontent, devait se plaire à voir exposer sur la Scène, non-seulement les vices des Particuliers, mais l’intérieur du Gouvernement ; les prévarications des Magistrats, les fautes des Généraux, & sa propre facilité à se laisser corrompre & séduire.

102. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

Le Maréchal de Saxe avait aussi peu de délicatesse : non seulement il souffrait que les Officiers jouassent des rôles, mais il avait une troupe de Comédiens qui le suivait et campait avec lui ; il la prêtait même au Général ennemi. Dans la guerre de Flandres de 1744 les deux Généraux s’étaient accordés pour avoir tout à tour la comédie chaque semaine : la troupe passait d’un camp à l’autre, et pour mettre à couvert de toute insulte ces Princes et ces Princesses, un détachement de cinquante maîtres était commandé pour les escorter jusqu’à demi-chemin, où un pareil détachement de l’autre armée venait les prendre et les conduire.

103. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Assez heureux pour n’avoir à s’occuper que de leurs affaires personnelles et de l’augmentation de leur fortune, tout ce qui n’y a pas un rapport direct, leur devient comme étranger ; mais dites-moi Monsieur, cette indifférence sur le bien général n’est-elle pas moins dangereuse que le zèle indiscret et l’esprit réformateur ? […] Voilà Monsieur ce que les lois ont corrigé sur la scène : elles y peuvent donc quelque chose, puisqu’en ne permettant qu’à la Vertu d’y paraître, elles en ont banni le Vice ; puisqu’en n’y souffrant qu’une critique générale des mœurs, elles mettent les particuliers à couvert de la satire des Auteurs et de la malice des Comédiens. […] « C’est le Public, dites-vous, qui fait la loi au Théâtre, et non pas le Théâtre qui la fait au Public »bd  ; quoi de plus juste et de plus sensé : n’est-ce pas au goût général, que les particuliers raisonnables doivent se soumettre ? […] [NDE] Dancourt reformule ici librement l’argument suivant de Rousseau : « Aussi, le goût général ayant changé depuis ces deux Auteurs [Corneille et Molière], si leurs chefs-d’œuvre étaient encore à paraître, tomberaient-ils infailliblement aujourd’hui. […] Un différend aurait éclaté entre deux commandants de la flotte grecque : le général spartiate Eurybiade, « ce brutal », et le stratège athénien Thémistocle, « ce brave capitaine grec » ; ce dernier aurait clos l’altercation par le mot que cite Dancourt.

104. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Mais toute passion qui ne tient point à ce caractère général, est livrée à la censure du théâtre. […] Rousseau, que l’effet général du spectacle est de renfoncer le caractère national, d’augmenter les inclinations naturelles, et de donner une nouvelle énergie aux passions. […] Si le vicieux se méconnaît au Théâtre, il se méconnaît encore plus dans un discours de morale, et dès lors toute instruction générale devient inutile ; ce que M. […] Ayant à plaire au public, il a consulté le goût le plus général de ceux qui le composent. […]  » Arrêtons-nous un moment à cette théorie générale.

105. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « X. » pp. 47-54

Abelly, parce que ce vous sera un grand avantage de ce qu’on y trouve trois des plus méchants de vos principes généraux.

106. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXII. Passages de Saint Ambroise et de Saint Jérôme sur les discours qui font rire. » pp. 124-131

Mais les paroles de ce père sont générales : ses preuves portent également contre tous les chrétiens dont il explique par tout son livre les devoirs communs.

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