De là dans ses pieces cette multitude d’enfans de famille de l’un & de l’autre sexe, révoltés contre leurs parens, qui les trompent, les bravent, les insultent, s’établissent enfin malgré eux, ce qui dans la société est un des plus pernicieux exemples. […] On n’a jamais combattu la vertu qu’en décriant ceux qui la pratiquent, pour obscurcir la lumiere de leurs leçons, & énerver la force de leur exemple.
Je n’entre point dans le secret des Jugemens de Dieu, qui punit ainsi le pécheur, mais je dois profiter des avis & des exemples terribles que sa miséricorde nous donne dans le malheur de nos semblables.
Mais il faux pour les goûter que le vice n’ait pas intérêt à écarter les leçons & les exemples de vertu qui le condamnent : Mirabilis Deus in Sanctis suis.
Est-ce là l’exemple que Jésus-Christ vous a laissé, lui qui n’a jamais ri, et que nous voyons dans l’Evangile avoir souvent pleuré.
Mais ce n’est pas seulement dans la ville d’Aix que nous trouvons l’usage de ces sortes de processions ; celle de Mâcon nous offre un autre exemple aussi bizarre de l’irréflexion du clergé, ou pour mieux dire, des jésuites qui en furent les ordonnateurs, et qui poussèrent l’esprit de l’irréligion jusqu’à choisir un jour de carnaval, pour la représenter ; voici ce que l’on lit dans les Annales de la société de Jésus, tome IV, in-4°, p. 511. […] Ainsi si les jésuites eux-mêmes mettaient au néant les canons des conciles qui proscrivent la danse, les particuliers, ou les danseurs publics, pouvaient bien imiter leur exemple, sans craindre la damnation éternelle, et pratiquer un art réservé aux gens du monde, puisqu’ils le voyaient exercé par des ecclésiastiques qui passaient pour les plus fervents soutiens de la religion romaine. […] Cet exemple de justice de l’autorité séculière était absolument nécessaire pour empêcher les moines et les prêtres de corrompre, par des suppositions de miracles ou de maléfices, la pureté de notre sainte religion, et pour restreindre la cupidité des ecclésiastiques, qui se signalait en toutes circonstances.
Ces deux Poëtes donnerent des Tragédies composees à l’exemple des Grecs (alors fort peu connus à la Cour des Perses). […] Cet exemple pensa décourager un Poëte comique.
Saint Cypriena condamne les Tragédies parce qu’elles donnent de mauvais exemples par les crimes qu’elles representent ; saint Clement d’Alexandrieb condamne les Comédiens tant parce que Jesus-Christ ne nous y conduit pas, qu’à cause que le theâtre où elles se joüent est une chaire de pestilence, & qu’on ne doit jamais préferer ce qui est agreable à ce qui est plus honnête & plus avantageux. […] « Comme les Ecclesiastiques, les Curez & les Prêtres doivent servir d’exemple aux Laïques, nous leur défendons sous de grandes peines de lutter, ni de danser. » Des Statuts Synodaux de Milon Evêque d’Orleansd en 1314.
Dieu l’a permis plus d’une fois : témoin l’exemple tragique de cette femme, qui étant allée à la comédie, en revint avec un démon dans le corps. […] Il y a cent exemples semblables de personnes qui ont perdu le Seigneur pour avoir communiqué avec le démon dans les spectacles.
L’Eglise a dans tous les tems suivi l’exemple de Saint Paul, tous les Peres & les Conciles en font foi, elle n’a usé d’aucun ménagement envers les Hérétiques déclarés ; quant aux Pécheurs, elle les a punis par dégrès ; l’Excommunication ne frappoit ordinairement que les indociles.
Si on peut abuser des images, on peut aussi en tirer des avantages sans nombre ; elles instruisent de l’histoire de la Réligion ; elles font entendre les mystéres, les dogmes de la foi ; c’est le livre des ignorants, très-souvent même des sçavans ; elles excitent à la vertu par les exemples, à la fuite du vice par la vue de sa punition ; elles font honorer les Saints ; les Anges & la Sainte Vierge, Dieu-même, dont elles peignent les grandeurs, la justice, les bienfaits, comme le ciel, la terre, les astres, annoncent sa gloire.
Persuadé que, la sainteté de la vie des Prêtres et la ferveur de leurs prières fait la prospérité de l’Empire et en assure les victoires, par les grâces qu’ils nous obtiennent du ciel, que leurs exemples sanctifient les âmes et nous attirent la miséricorde de Dieu, nous avons appris avec douleur, et ce qui paraît incroyable, que des Diacres et des Prêtres, et ce que nous rougissons bien plus de dire, même des Evêques, jouent à des jeux de hasard, et s’oublient jusqu’à se trouver à la comédie, « scenicorum vel thimelicorum fiunt spectatores ludorum « ; eux qui obligent tous ceux qu’ils baptisent de renoncer aux pompes du démon, dont les spectacles sont une grande partie, « ut abrenuntient pompis Diaboli, quorum non minima pars sunt spectacula ».
La Fontaine, à son exemple, orna ses Contes d’une apologie des obscénités dans les vers.
Je ne lui conteste aucune de ses qualités, mais je suis bien sûr qu’aucun Evêque ni aucun Théologien ne voudrait suivre en ce point son exemple.
Toulon n’eût il pas mieux fait de suivre l’exemple du premier Président de Toulouse, & de convertir les fusées en aumônes ?
Il est temps que les souverains pour leurs propres intérêts, prêchent d’exemple par une conduite franche et loyale, et surtout morale en politique dans leurs transactions diplomatiques, comme dans leurs opérations administratives, tant au dehors, vis-à-vis des autres états, que dans l’intérieur vis-à-vis de leurs propres sujets.