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543. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE I. Condamnation de la Comédie par la sainte Ecriture, par les Conciles et par plusieurs raisons. » pp. 7-11

Paul aux Ephésiens : Ne donnez aucune prise sur vous au diable. Or c’est lui en donner, que d’aller dans un lieu où il y a autant de démons que d’hommes, « Tot illic Spiritus immundi, considunt, quot homines capit. »Tract. de Spec.

544. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VII. De l’inconséquence de quelques prêtres ignorants envers les Comédiens, et de leur fanatisme mis en opposition avec l’autorité du pape et avec la conduite éclairée du haut clergé et des ecclésiastiques sensés en France. » pp. 134-140

Des prêtres proscrivent les théâtres et les comédiens, et c’est le cardinal le Moine, prince de l’église, légat du pape, qui acheta l’hôtel de Bourgogne, à Paris, pour le donner aux premiers comédiens qui parurent en ce royaume. […] pourquoi, disait-on, le roi ne nous a-t-il pas donné un évêque qui ait fait ses études ? 

545. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. —  De la Comédie.  » pp. 267-275

Une action comique soit qu’elle nous donne le vrai, ou qu’elle nous présente le vraisemblable, ne peut jamais avoir d’autre objet que de peindre les hommes tels que nous les voyons. […] C’est précisément comme si dans la Comédie de l’Avare, la cassette ne se retrouvait pas,13 et que lors du dénouement de la Pièce le Roi envoya à Harpagon pour le consoler du vol qu’on lui a fait, quatre fois autant d’argent qu’on lui en a pris : ou que dans la Comédie du Joueur un ami donnât à Valère deux mille pistoles, pour le mettre en état de jouer encore, et de regagner ce qu’il a perdu.

546. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CONCLUSION, de l’Ouvrage. » pp. 319-328

Une foule d’Ecrivains tant anciens que modernes donnent des notions certaines de la faiblesse des Poèmes dramatiques dans leur origine chez les différentes nations ; et par l’examen de ces Poèmes, qui, pour la plupart sont encore entre nos mains, nous sommes nous mêmes en état de juger de la lenteur des progrès qu’ont fait les Poètes avant que d’arriver au point de perfection où se trouve les Tragédies de Sophocle et d’Euripide. […] Les uns et les autres ont compris sans doute, que les Poètes dramatiques sont en possession d’inspirer dans le cœur des Spectateurs telles passions qu’il leur plaît : et que l’objet unique des Acteurs est de donner à l’impression de ces passions toute la force et toute la vivacité dont leur art est susceptible.

547. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

Accordons-leur néanmoins toute l’importance qu’ils leur donnent eux-mêmes. […] Le génie, qui seul est le pere de cette langue, ne songe qu’à lui donner toute l’énergie dont elle est capable. […] Qu’une expression à qui l’on pourra donner un double sens, soit la seule propre à rendre une belle idée, & fournisse une rime riche.

548. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVI. Des périls auxquels on s’expose en allant au bal. » pp. 97-118

Mais ceux qui sont en autorité pour gouverner les peuples, ne sont pas moins coupables, lorsqu’ils ne travaillent point à détruire cet abus, et qu’ils ne donnent aucun secours aux âmes qui leur sont commises, pour les retirer de ces pratiques dangereuses, et de ces engagements, dans lesquels ils voient qu’elles périssent malheureusement. […] Enfin quel sera le crime de ceux qui font, ou qui procurent ces assemblées pour favoriser les désirs détestables des Grands, et qui par un dessein honteux et abominable, prétendent leur donner occasion de dresser des embûches à la pudicité des femmes et des filles, et de tendre des pièges à leur simplicité, et à leur fragilité naturelle ? […] n’est-ce pas une chose lamentable, de voir qu’un si grand nombre de Chrétiens emploient les Fêtes et les Dimanches, surtout depuis la Septuagésime jusqu’au Carême, au jeu, au bal, à la danse, et à la comédie, ou à voir, ou donner d’autres semblables spectacles, d’une manière très indigne, et pour ne pas dire avec impiété, ou au moins avec un mépris intolérable des Canons de l’Eglise, des Ordonnances des Princes, et de la loi de Dieu même, qui nous oblige de passer les Fêtes saintement ?

549. (1825) Des Comédiens et du Clergé « article » pp. 60-68

Diverses considérations qui peuvent toutes se résumer par ce mot : la faim, donnent encore chaque jour à la vérité naissance à une foule de compositions littéraires ; mais qu’on y prenne garde, le métier se gâtera ; on aura beau manier les ciseaux avec habileté, le public finira par se lasser de ces découpures des anciens livres ; il trouvera qu’on lui fait payer trop cher des titres imprimés en caractères anglais, et des marges de quatre poucesa. […] Après ce petit avis que j’ai cru utile de donner à quelques-uns de nos faiseurs, j’en viens à l’ouvrage de M. le baron d’Hénin, qu’à son titre, bien qu’il ne soit pas très clair, j’ai jugé devoir présenter des faits et des raisonnements susceptibles de fixer mon opinion sur une question intéressante : L’état des comédiens sous le point de vue religieux ; question d’ordre social qui se reproduit sans cesse, et qui ne se reproduit jamais sans altérer momentanément la paix publique. […] L’espace me manque pour parler de la fin de ce volume où l’auteur a rassemblé des détails piquants sur une foule de cérémonies des diverses églises de France, toutes plus ou moins analogues à ces mystères qui ont donné naissance à notre théâtre : je renvoie à l’ouvrage même le lecteur qui sera curieux de lire le récit des offices où chaque antienne était terminée en chœur par ce refrain harmonieux : Hin !

550. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VII. De la Diction. De la Poësie dans la Tragédie. » pp. 122-130

Le Poëme en a besoin ; il ne s’agit que de ne pas lui donner la préférence sur les idées. […] « Dans les bons Auteurs, tout parle tout agit ; mais c’est, dit le pere Brumoy, plus l’action & le sentiment que le discours, au lieu que nos jeunes Poétes donnent souvent dans le discours & les paroles, pour suppléer au Spectacle & à la passion. » Ce n’est que de sens froid qu’on applaudit à la beauté des vers dans un Spectacle.

551. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Septième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 282-286

Cette Jeune-personne me donne de l’indifférence pour tout… absolument… Mais je suis dans la ferme résolution de ne lui rendre aucune visite. […] mon ami, tu seras enchanté lorsque tu la verras : dans son jeu, c’est la nature ; mais embellie, mais séduisante, parée de fleurs de la jeunesse & de la beauté : son ton est celui de la douceur & de la vertu ; avec ce ton enchanteur, l’expression devient plus honnête, le sentiment se place sous chaque mot qui sort d’une si belle bouche ; à tout elle donne un prix inconnu.

552. (1715) La critique du théâtre anglais « TABLE DES PRINCIPALES matières. Contenues dans ce Volume. » pp. 494-500

Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais, 240 Combien l’on est coupable, lorsqu’on donne à la vertu les couleurs du vice et au vice celles de la vertu, et le mal qui arrive de là, là même. […] Rapin, 269 De Ben Jonson, 270 D’Aristote et de Quintilien, 273 Il est dangereux et déraisonnable de faire du divertissement le but principal de la Comédie, 277 Incongruités de nos Dramatiques par rapport à la poésie du Théâtre et à la politesse convenable, 283 Jusqu’où nos Poètes se guindent, 287 Jusqu’où nos Poètes rampent, 289 Leur rusticité à l’égard du Sexe, 292 La liberté qu’ils se donnent à l’égard des Seigneurs d’Angleterre, 296 Il n’y a que nos Modernes qui en aient usé de la sorte, 299 CHAPITRE cinquième.

553. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

Je ne sçaurois croire que ce soit là le vrai sentiment de l’Auteur ; & Aristote même me fournit dans sa Poëtique dequoi combattre son opinion, par l’idée qu’il y donne de la Tragédie, & des différentes parties qui n’en forment qu’un seul tout. […] Auguste se trouble ; Livie le rassure, & lui donne un conseil généreux. […] L’on entretient d’ailleurs, & l’on augmente ce goût dans les enfants, par les louanges qu’on leur donne lorsqu’ils ont réussi dans cette espece de Comédie qu’ils jouent naturellement. […] L’Auteur a raison de trouver qu’Aristote ne nous donne qu’une idée très-imparfaite de ces causes, lorsqu’il semble les réduire au seul désir d’apprendre & de s’instruire, qui est commun à tous les hommes. […] Il me suffit d’en avoir donné des notions générales.

554. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

Car ce nom luy fut donné de ce que dans les Sacrifices qui accõpagnoient tousiours de telles ceremonies, on n’immoloit que des *Brebis blanches, au lieu que dans le plein & parfait Triomphe, soit pour grossir la despence, soit pour encherir sur l’ovation, on immoloit des Bœufs blancs & couronnez, comme nous dirons cy-apres. […] , & qui fut donné à Bacchus pour avoir le premier inventé cette maniere de reconnoistre la vertu par ces Festes & par cette magnificence publique. […] Soit que la necessité luy eust donné de la resolution ; soit que la vertu des belles ames se trouve & se conserve également sans naissance, sans fortune, & sans éducation. […] Il se piqua de soulager le plus qu’il pût ses Captifs, & au lieu de leur donner des chaisnes & des liens : il se contenta de les faire marcher desarmés, & apres la ceremonie, il les renvoya libres dans leurs pays & dans leurs maisons. […] , qu’à la decision que j’aurois pû donner, & qu’à la resolution que ie n’ay pû prendre, ie me reduiray à ce qu’il nous en a laissé par écrit.

555. (1825) Encore des comédiens et du clergé « TABLE DES MATIERES. » pp. 229-258

Page 40 La secte anarchique des jésuites ne rêve que l’inquisition, et donne aux souverains le conseil perfide d’exercer le pouvoir absolu. […] Page 109 M. de Sénancourt blâmera sans doute la publicité donnée à l’accusation de faux et d’imposture dirigée contre M. le curé Magnin. […] Page 137 Le cardinal Lemoine achète l’hôtel de Bourgogne et le donne aux comédiens. […] Des prêtres et des prélats assistent aux représentations qui s’y donnent. […] Page 211 Le clergé aurait dû donner l’exemple de prêtres chrétiens pratiquant l’humilité évangélique en suivant le convoi royal, sans montrer de rancune contre la charte et contre son auteur.

556. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VII. De la frivolité et de la familiarité. » pp. 150-162

A la bonne heure, je ne dispute pas : cette bonne compagnie me donnerait-elle le temps de faire, se donnerait-elle le temps d'écouter un raisonnement suivi ? […] Cela n'est jamais dans la tragédie, où les rebelles jouent les premiers rôles, ni toujours dans la comédie, où les amis et les parents donnent de mauvais conseils. […] Il est vrai, et voilà le mal du genre dramatique ; il met dans la nécessité de donner de mauvais exemples, de composer et de jouer des rôles vicieux, de faire dire des sottises.

557. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre II. Utilité des Spectacles. » pp. 8-21

N’épargnons donc rien pour lui conserver la grandeur, le sublime que lui donna Corneille, l’élégance de Racine, le vrai comique de Molière, & la pureté des mœurs qui l’accompagne depuis long-tems. […] Se doutent-ils des sages leçons qu’il donne aux hommes ? […] Je ne veux pourtant pas m’en donner la peine ; j’ai dessein d’éclairer ici des gens un peu plus respectables.

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