Elles n’oublient rien pour se conserver l’air de jeunesse, elles veulent tromper les hommes, & je ne sais si elles n’espèrent pas de tromper la mort, elles veulent toujours être l’objet de l’amour des hommes, afin d’avoir part à tous les plaisirs quand la vieillesse a répandu ses caractères sur leur tein, elles tirent le rideau dessus pour la rendre invisible ; vous les voyez ces femmes idolâtres du monde & de la volupté ensevelir leurs têtes sous un amas de poudre pour confondre la blancheur de leurs cheveux avec cette blancheur étrangère ; elles comblent avec du fard les enfoncemens de leur visage, elles ombragent les rides de leur front avec des boucles, des rubans, des dentelles ; ce qu’elles font de plus prudent, c’est d’embaumer leur corps avec des parfums pour arrêter l’odeur qui sort de leur cadavre : dans cet équipage elles se mêlent dans toutes les sociétés, dans toutes les parties, au bal, à la comédie, elles y tremblent de foiblesse, à peine distinguent-elles les couleurs, après avoir été les idoles du monde, elles le châtient des crimes qu’elles lui ont fait commettre ; ce sont des spectres qui le poursuivent, il les fuit, il en a horreur.
A quoi sont-elles le plus employées, qu’à embaumer les corps morts, soit que pour les grands on en fasse des momies pour les conserver, soit pour les gens du commun pour écarter les mauvaises odeurs qui en exhalent ?
On les a conservés dans la Vie de Maurice, pour la rareté du fait : ce sont les seuls qu’on connoisse de la façon d’une ambassadrice.
J’admire ce prodige de patriotisme, je n’admire pas moins le prodige de leur virginité inviolablement conservée.
J’en conserverai les expressions, pour le mieux mettre sous les yeux.
Nous sommes, à la verité, dans un siecle, où l’on garde des mesures de bienseance plus que jamais ; jamais les dehors ni les apparences de la vertu & de la probité n’ont été menagez avec plus de soin ; & comme l’on apporte toutes les précautions que l’on peut, pour conserver sa reputation, on témoigne de l’indignation contre les vices grossiers, & contre tout ce qui choque l’honnêteté ; mais comme les mœurs sont aussi corrompuës qu’elles l’ont jamais été, cette horreur que l’on marque pour tout ce qui blesse la pudeur, ou qui enseigne ouvertement le crime, est plûtost un effet de la politesse du siecle, que de sa probité ; de maniere que les spectacles de ce tems sont d’autant plus dangereux, que le mal y est plus caché, & plus subtilement déguisé.
Tandis que vous vous efforcez de conserver leurs mœurs, vous éprouvez de l’inquiétude en remarquant l’ardeur qu’ils témoignent pour être mênés aussi aux Petits Spectacles.
L’homme est né bon, je le crois ; mais a-t-il conservé ce caractère ? […] Nous applaudissons dans Titus l’effort généreux qu’il fait sur lui-même ; mais son respect pour une loi superbe ne se communique point à nous, et les charmes naturels de la beauté et de la vertu, conservent tous leurs droits sur nos âme. […] Il a pleuré ses égarements, son cœur s’est dilaté au moment du pardon, il a baisé avec Euphémon la main de sa vertueuse amante : voilà donc les circonstances que vous prétendez qu’il oublie, pour ne conserver que l’impression : de quoi ?
Par une autre loi plus équitable, quoiqu’opposée à la Jurisprudence Romaine, il donne une hipotheque privilégiée à la femme, sur les biens de son mari, pour la sureté de sa dot, & pour la conserver aux enfans, ce qui s’observe encore ; mais il a la bassesse d’y avouer qu’il l’a portée à la sollicitation des femmes : Assiduis mulierum aditionibus inquietati, L. 8, qui potior. in pignor.
Il faut croire qu’on insera leurs noms dans les registres de l’Hôtel-de-Ville de Toulouse, pour en conserver la mémoire ; car trois siécles après, il a plu à Goudouli, poëte Toulousain, de célébrer ce grand événement dans son patois eu style de Scarron, qu’on trouve plein d’agrément dans le pays.
qu’il aimoit, & vouloit conserver.
Scaron, plus original, plus fécond, plus varié que Moliere, mais plus grossier & moins habile peintre, ne se masque pas dans ses dragmes & dans son Roman comique ; il a conservé avec franchise les noms espagnols, comme la Mothe Oudard dans son Inès de Castro.
Le sieur Dorat s’en est emparé ; ses Heroïdes ont conservé ce precieux trésor, & doive le rendre cher à la Nation.
Ils revinrent pourtant, & s’établirent si bien que sous le règne de Constance, où l’on chassa de Rome tous les Philosophes, sous prétexte d’une grande disette, on y conserva trois mille danseuses & autant de maîtres à danser, à qui rien ne manqua : Tria millia saltatricum, ne interpellata quidem, totidemque remansere Magistri.
Chrémès jeune homme de condition a de la modestie et de l’honneur : il craint d’être séduit par Thaïs, et se montre jaloux de conserver sa réputation sans atteinte.