Quoique les spectacles ne soient pas toujours mauvais, et qu’ils ne soient pas de leur nature contraires à la vertu ; les Pères de l’Eglise, et les saints Docteurs, ne les ont jamais néanmoins permis, ni les jours des Fêtes, ni au temps qui est destiné pour la pénitence, parce que les Canons les défendent en ces jours : et comme dit saint Ambroise, ce serait une témérité insupportable et une désobéissance criminelle, si le peuple faisait des actions qui sont défendues, ou dans l’Ecriture sainte, ou par les Constitutions des Papes, ou par les Lois Ecclésiastiques, et les Canons.
Cela est vrai, et la décision du droit Canon tirée de S. […] C’est ce qui est étroitement défendu par les Canons,Cap. donare dist. 86.
La foudre parut sous la forme d’un boulet de canon du plus gros calibre.
Il faudrait insérer ici une partie des décrets des Conciles tenus en France après le Concile de Trente, Si je voulais rapporter tout ce qui regarde la condamnation du Théâtre, et des spectacles, dans les jours que l'Eglise ordonne de sanctifier, sans parler des anciens Canons, ni des décisions des Pères.
Leur faiblesse n’est point une autorité dans l’Eglise, qui n’est point dirigée par des exemples pervers, mais par les saints canons qui sont l’œuvre du Saint-Esprit : « canone regitur Ecclesia et non exemplo », dit un évêque de Noyon à Louis XIV.
Les amusements qu’il a condamnés d’après les canons, les lois, les saints Pères, et même les auteurs profanes, ne sont-ils pas en effet très condamnables ?
Du moins donc, selon ces principes il faudra bannir du milieu des chrétiens les prostitutions dont les comédies italiennes ont été remplies, même de nos jours, et qu’on voit encore toutes crues dans les pièces de Molière : on réprouvera les discours, où ce rigoureux censeur des grands canons, ce grave réformateur des mines et des expressions de nos précieuses, étale cependant au plus grand jour les avantages d’une infâme tolérance dans les maris, et sollicite les femmes à de honteuses vengeances contre leurs jaloux.
Chrysostome, Salvien, Lactance, tous les Pères, les Canonistes, les Casuistes, les Jurisconsultes ont écrit depuis ; le digeste & les deux codes, les canons, les loix qui déclarent les Comédiens infames, sont postérieurs. […] Il y a au contraire une foule de Canons qui la défendent. […] Mais pourquoi dissimuler que ce Prince prouve par une infinité de passages des Pères & de Canons des Conciles, que c’est un véritable péché d’aller à la comédie ?
Le Concile d’Arles, tenu en 452, renouvelle au Canon II. […] Le Concile de Bourges en 1584, ne s’éxprime pas avec moins de force, dans son quatrieme canon, que les sixieme & douzieme généraux. […] Gonzales ne se contente pas de parler contre la Comédie, dans son admirable commentaire sur les Décrétales ; mais dans ses notes sur le canon 62 du Concile d’Elvire, il met sous les yeux du lecteur, les Loix ecclésiastiques & civiles, qui déclarent les Comédiens infâmes, & dèfendent aux fidéles d’assister à leurs représentations, & cite les plus habiles Auteurs de sa nation, qui ont écrit sur cette matiere. […] Ils obtinrent des Lettres patentes : le Parlement les rebutta comme personnes, que les bonnes Mœurs, les Saints canons, & les Peres de l’Eglise avoient toujours réputées infames, & leur défendit de jouer, ni de plus obtenir semblables lettres, sous peine de dix mille livres d’amende. » Il est donc constant, que les Comédiens voisins du dix-septieme siécle, n’enseignoient que Paillardises, & que leurs piéces, toutes d’intrigues, n’étoient que de pernicieuses leçons d’impudicité. […] Cependant bien loin d’en douter, ils présentent deux requêtes, l’une, en 1696, à Inocent XII, & l’autre, en 1701, à Clement XI. pour obtenir l’Absolution, & être relevés de la rigueur des Canons à leur égard.
Pour le premier point, il est évident qu’ils peuvent sous des peines Ecclésiastiques défendre la danse les jours des Dimanches et des Fêtes, et pendant tout le temps qui est particulièrement destiné à l’exercice de la pénitence et de la prière, parce que comme nous avons auparavant prouvé, la danse qui ne s’est introduite que par l’instinct de la nature, et pour la satisfaction des sens, est prohibée les jours des Dimanches et des Fêtes, et pendant tout le temps qui est consacré à la mortification et à l’Oraison, par les Canons et par les Lois.
Nous avons vû que celle-ci n’étoit nullement favorable à sa cause : ajoutons le témoignage des Payens qu’il n’oseroit suspecter ; nous préluderons par les Docteurs de l’Eglise, sans avoir aucun égard à sa répugnance ; leurs sentimens font un ensemble d’un aussi grand poids que les Canons, & dès qu’ils se réunissent en grand nombre sur une assertion doctrinale, on ne peut la démentir, sans s’écarter des bornes de la foi dont ces grandes lumieres ont conservé le précieux dépôt dans leurs ouvrages respectifs. […] Gratien rapporte cette authorité1 dans ses Canons de la penitence.
Cela seul pourrait me dispenser de les citer contre vous, du moins les Conciles ; aussi ne vous êtes-vous pas mis en peine de nous en rapporter aucun Canon. […] Je ne rapporte pas les Canons tout entiers, comme vous voyez, pour abréger. […] Arel. 1. c.5 [1er Concile d’Arles, canon 5]. […] Cabil. 2. c.9 [2e Concile de Chalon, canon 9.] […] Bitur. 2. c. 4 [Concile de Bourges, canon 4.]
C’est ce qui obligea le troisième Concile de Carthage à condamner par ce Canon les Comédiens comme blasphémateurs : « Que les Laïques mêmes n’assistent point aux Spectacles, car il a toujours été défendu à tout Chrétien d’aller où il y a des blasphémateurs.« A spectaculo, etc. » Canon 2. […] Je réponds à cela qu’il est constant que ces Rituels et les Canons de ces Conciles n’en veulent qu’aux Comédiens qui jouent des Pièces scandaleuses, ou qui ne les représentent pas assez honnêtement. […] On ne contrevient point en France aux Canons qui défendent de dresser des Théâtres dans les Eglises, et l’on aurait horreur de jouer des Comédies dans ces Lieux Saints : on a des Théâtres publics propres à cet usage, et la circonstance des lieux y est gardée, aussi bien que celle des personnes. […] « A spectaculo, etc. » Canon 2.
Au mépris d’un axiome qui vient d’être promulgué presque officiellement sur la nécessité, en Europe, de l’entremise des ecclésiastiques appelés missionnaires dans les forêts du Nouveau Monde, l’auteur allègue les canons d’un concile auquel il ne manque presque rien pour être vieux de six siècles. « Il est ordonné aux évêques de prêcher par eux-mêmes, et non par d’autres.
S’étant ainsi expédié à peu de frais de la Loi de Dieu et de l’Ecriture, il vient aux objections qu’on pouvait lui faire de la part des Lois des Empereurs et des Canons de l’Eglise. […] S’il n’avait parlé que de quelques Abbés et de quelques Ecclésiastiques, on aurait peut-être pu les lui abandonner : mais de n’en excepter aucun, c’est ce qu’on ne peut lui passer, non plus que la conséquence qu’il tire en faveur de la Comédie, de ce qu’il y a quelques Abbés et quelques Ecclésiastiques qui jouent à des jeux de hasard : car les Canons pour cela n’en sont pas moins Canons ; et les Comédiens ne sont pas plus absous des Censures de l’Eglise par la licence de ces Abbés, que ces Abbés le sont par la licence des Comédiens. […] Ce sont là cependant les riches conclusions que le Docteur prétend tirer de la doctrine de saint Thomas : comme si saint Thomas avait pu ignorer, ou comme s’il avait méprisé les Canons de l’Eglise sur le fait des Spectacles, de la pénitence et de l’observation du Carême. […] Les Canons et les Lois Impériales en ont bien décidé d’une autre manière ; et saint Charles Borromée qui en a été le fidèle Interprète, n’a jamais montré plus de zèle que contre certains Casuistes relâchés de son temps, qui, comme notre Docteur fait encore aujourd’hui, réduisaient la défense d’assister aux Spectacles au seul temps des Offices divins. […] Sint oculi manusque vestra TOTO DIE DOMINICO ad Deum expansæ. » Canon 1.