Les auteurs, pour se justifier, ne peuvent pas se prévaloir de l’action des mœurs sur la scène ; et si toutes les horreurs qu’ils inventent pour amuser la nation la plus douce du monde, attirent la foule, elle n’est conduite que par l’attrait de la nouveauté, par cette insouciance légère que l’on reproche avec quelque justice au caractère français.
Le sage au théâtre eût paru froid et n’eût point attiré la foule. […] « Un ancien disait autrefois, que les hommes étaient nés pour l’action et pour la conduite du monde, et que les Dieux leur avaient donné en partage la valeur dans les combats, la prudence dans les conseils, la modération dans les prospérités, et la constance dans la mauvaise fortune ; que les Dames n’étaient nées que pour le repos et pour la retraite, que toute leur vertu consistait à être inconnues, sans s’attirer ni blâme ni louange, et que celle-là était sans doute la plus vertueuse, de qui l’on avait le moins parlé : ainsi il les retranchait de la république pour les renfermer dans l’obscurité de leur famille ; de toutes les vertus morales il ne leur accordait qu’une pudeur farouche ; il leur ôtait même cette bonne réputation qui semble être attachée à l’honnêteté de leur sexe ; et les réduisant à une oisiveté qu’il croyait louable, il ne leur laissait pour toute gloire que celle de n’en point avoir. […] de légers coups de bec le réveillent : s’il se retire, elle le poursuit : s’il se défend, un petit vol de six pas l’attire encore ; l’innocence de la nature ménage les agaceries et molle résistance, avec un art qu’aurait à peine la plus habile coquette. […] Pour moi qui, dans les familles, n’ai guère vu que des filles bien nées, et les grâces de l’innocence unies à celles de la jeunesse, je crois que c’est remplir l’intention de la nature, et celle de la société, que d’attirer sur ces chastes objets les vœux innocents des hommes de leur état, et de leur âge : je crois que leur inspirer une estime, une confiance mutuelle, c’est les disposer à se rendre heureux : je crois, en un mot, qu’attendrir un sexe pour l’autre, c’est tirer l’homme de la classe des bêtes, et cacher la honte de l’amour physique sous l’honnêteté de l’amour moral. […] Dans les premiers établissements des nôtres, l’indécence et l’obscénité des spectacles ont dû attirer sur la profession des Comédiens les censures de l’Eglise, et le mépris des honnêtes gens.
On y voit saint Jean, condamner par l’austérité de sa vie la mollesse de ceux, qui vivent à la Cour des Rois : égaler par sa constance la fermeté des rochers où il habite ; s’élever par un mérite sublime au dessus de tous les hommes ; se rendre digne par ses vertus d’estre loué de celuy dont les Anges & les Saints chanteront éternellement les louanges ; sanctifier par sa présence la prison que son zele luy a attirée de la part d’un Prince contredit ; continuer malgré les persecutions & les chaînes de faire son office de Précurseur ; moins occupé du péril où il est, que des interêts de son maître, & du salut de ceux qu’il luy a confiez, luy envoyer des Disciples prévenus afin qu’il se fasse connoître à eux par luy même. […] Mais comme le monde y trouve de grands avantages pour s’attirer des sectateurs, il en a toujours pris la défense ; & sans doute ces sortes de divertissements n’ont pas manqué d’apologistes redoutables, puisque les saints Docteurs n’ont pas dédaigné de prendre la plume pour les combattre fortement.
On rapporte de lui quelques traits de générosité, mais il étoit naturellement avare, & ne travailloit que pour amasser de l’argent ; il sacrifioit les finesses & la beauté de l’art, pour attirer plus de monde à ses pieces par des bouffonneries. […] Ces établissemens sont trop favorables au vice, pour n’avoir pas attiré tout Paris, & gagné la Province, où la contagion fait de rapides progrès.
On dirait que la passion n’a rien de piquant pour notre Théâtre, à moins qu’elle n’y paroisse l’effet forcené d’un cerveau fanatique : il faut que pour attirer l’attention du Spectateur elle ressemble à la furie d’un Vautour fondant sur sa proie. […] est représentée dans Sophocle comme une punition du Ciel : « Il se l’est attirée par sa présomption et par son impiété : lorsque son père lui recommande d’être brave, mais d’avoir aussi de la religion ; Ajax répond orgueilleusement qu’il n’appartient qu’aux âmes lâches de mendier du secours aux Dieux, et que pour lui il saura vaincre sans cette frivole ressource.
On a senti la nécessité, non pas de penser mieux qu’un tel homme, cela était indifférent en ce cas, ou n’était pas l’affaire la plus importante ; mais de tenir une conduite opposée à la sienne, de ne pas marcher sur ses traces pour ne pas être soupçonné de vouloir arriver au même but, de ne rien dire, de ne rien faire qui ressemblât à ce qu’il avait dit, à ce qu’il avait fait pour attirer la confiance et tromper ; donc il a fallu abandonner ou négliger comme j’ai montré qu’on avait abandonné ou négligé les exercices pieux, ou les devoirs de la religion, les louanges de ses préceptes, et la pratique des autres vertus que le Tartufe en jugement observait si scrupuleusement pendant le temps qu’il méditait de faire des dupes, et pour mieux y parvenir ; donc cette satire, qui prête tant de vraisemblance au travestissement des plus belles actions d’un homme de bien, en indices d’un méchant qui médite le mal, devait nécessairement produire les désordres qui existent et que je lui impute en grande partie.
Ils intéressent au mensonge, à la ruse, aux fourberies : ils mettent l’honneur en parole & le vice en action ; ils attirent tous les applaudissemens au personnage le plus adroit, & rarement au plus estimable.
Ce secours en augmentoit beaucoup la magnificence, & attira à Rome tout ce que la nature produisoit de rare & d’extraordinaire dans les Païs les plus éloignez.
» La religion se trouve aussi mêlée dans l’origine du théâtre, soit qu’on ait voulu attirer le peuple à la piété par l’appas du spectacle, soit que l’homme, et surtout le Chrétien, soit naturellement entraîné à mettre partout la religion : intention bonne sans doute, et dont la grossièreté du siècle doit faire excuser les moyens aussi imprudents qu’indécents.
Je la compare ici aux petites maisons, et les spectateurs aux personnes qu'une misérable curiosité attire pour entendre les folies de ceux qui y sont renfermés.
Ils démontrent que c’est la dépravation du cœur et l’opposition aux règles austères de la Religion qui y attirent le plus grand nombre.
Ainsi les comédies médiocres après les premières représentations où la curiosité & la nouveauté ont attiré la foule, & des applaudissemens, tombent, sont oubliées, & ne paroissent plus ; le théatre lui-même sert à détruire ce qu’il avoit servi à élever. […] Christine avoit raison de dédaigner ce frivole encens, c’étoit pour elle une ironie, elle n’avoit ni dans le corps ni dans l’esprit ces grâces qui attirent les hommes, elle avoit pris sagement le parti de ne pas accepter des hommages qu’elle sentoit ne pas meriter.
Ils sortirent sort irrités d’un affront prétendu, qu’un homme de condition ne s’attire pas. […] Franklin, attire le feu du tonnerre.
Et puisqu’il n’est que trop vrai que le cœur de l’homme a une pente naturelle vers le mal, y a-t-il de l’apparence qu’il y résiste, lorsqu’il y est encore attiré, invité, sollicité ? […] Ainsi, prenons-garde que la douceur trompeuse du plaisir ne nous surprenne, et que l’appas ne nous attire dans le précipice. […] Mais la multitude insensée ne raisonne pas de la sorte ; selon l’idée du plus grand nombre, le siècle est heureux, lorsque la plupart des simples particuliers sont des Princes par leur fortune, quoiqu’ils soient pauvres et les derniers des hommes en vertu ; lorsque les spectacles sont dans l’éclat, quoique la Religion soit dans le mépris ; lorsque le luxe s’attire partout les regards, quoique la charité chrétienne soit négligée ; lorsque des Farceurs puisent dans la bourse du riche de quoi fournir à tous les excès, quoique le pauvre n’y trouve rien pour soulager ses besoins extrêmes. […] Une Pièce obscène secondée d’une agréable musique est comme une pierre d’aimant armée ; elle attire plus à coup sûr qu’elle ne ferait sans ce secours.
C’est parcequ’ils estoient persuadez que le meilleur moyen pour faire entrer les penitens dans la connoissance de leurs pechez, & pour attirer sur eux la misericorde de Dieu, estoit de les mettre dans l’exercice de la penitence & des bonnes œuvres avant l’absolution, pour procurer à leurs ames une guerison plus parfaite, & pour empescher les rechutes dans le peché.