C’est bien le moyen d’entretenir ce goût corrompu, que de fournir au public cette nuées de pieces si faciles à composer, à apprendre, à exécuter. […] Systême absolument contraire à la vérité, puisque l’Ecriture nous apprend que l’homme & la femme ont été créés avec toutes les perfections de l’esprit & du corps, & formerent leurs enfans par l’éducation & l’exemple Ce systême arbitraire ou plutôt chimérique, sont comme le roman des tourbillons de Descartes, où l’on examine, non comment le monde a été fait, mais comme on s’imagine qu’il a pu se faire.
On nous a appris son histoire, mais on n’a presque rien dit de détaillé au sujet de son genre, & des règles dont il est susceptible42. […] Le Musicien est très-long tems à les orner des richesses de son art ; les Acteurs chantans ont beaucoup de peine à apprendre leurs rôles ; & les Répétitions durent au moins trois mois.
C'est pour cela que l'Ecriture nous apprend que la vie de l'homme sur la terre est un combat continuel, parce qu'il n'a pas plus tôt terrassé un ennemi, que cette défaite en fait naître un autre dans lui-même, et qu'ainsi la victoire n'est pas moins à craindre pour lui que ses pertes ; c'est avec ces armes que la chair fait cette cruelle guerre à l'esprit qui ne peut vivre qu'en mortifiant les passions de la chair : elles appartiennent à cette loi de mort qui s'oppose continuellement à la loi de l'esprit, et c'est pour cela qu'on ne peut être parfait Chrétien, que ce corps de péché ne soit détruit, que l'Homme céleste ne règne, et que le vieil homme ne soit crucifié.
Mais Néron aima le théâtre, Néron fut comédien : c’est là qu’il apprit, qu’il goûta, qu’il commit les plus grands excès.
Celui qui va souvent à la Comédie, doit apprendre là façon de parler des gens du monde, & se former un langage honnête & poli.
La lecture de ceux que produisit l’aimable Pannard, en apprendra plus que les règles & les leçons.
N’oublions pas surtout que le christianisme nous apprend que nous ne sommes sur cette terre que des étrangers et des voyageurs, aspirant à une céleste patrie, et nous ordonne de ne point aimer le monde, de ne point nous conformer à ses coutumes et à ses mœurs, de dépouiller le vieil homme pour revêtir l’homme nouveau, l’homme spirituel, et de veiller constamment et avec une austère vigilance, sur les convoitises de la chair, sur les plaisirs des yeux et sur les vanités de la vie.
La troisième est qu’il est moralement impossible, que ces Religieux puissent se donner un tel divertissement, sans que cela vienne à la connaissance de quelques Novices, ou de quelques domestiques séculiers : et qu’ainsi ils ne leur causent quelque scandale, ou à ceux qui le pourront apprendre d’eux dans la suite.
Ce n’est pas à vos heureux Montagnards, à qui la culture de leurs Coteaux laisse le temps de faire des horloges de bois, ce n’est pas à ces Michels Morins, Serruriers, Menuisiers, Vitriers, Tourneurs, et Musiciens qui comme les Gens de qualité de Molière, « savent tout sans avoir jamais rien appris »ex , à qui le spectacle est destiné : avec tant de talents à exercer, ils n’auront pas de temps à donner à leurs plaisirs. […] La malice et la paresse ont toujours des ressources : un rôle déplaît, on ne le sait pas, ou l’on ne veut pas l’apprendre, on est malade à propos, on s’excuse sur sa mémoire.
.), est remplie de tant de licence, que du style comique fait pour délecter & corriger les mauvaises mœurs par la moquerie, elle passe dans celui de la bouffonnerie, de l’impudicité & de l’impudence, & ces farces exécrables dont la France fait un dessert de cigue après la piece sérieuse, mériteroient une sévere punition des Magistrats, parce que les mauvais propos que l’on y tient corrompent les mœurs, apprennent au peuple des mots de gueule, des traits de gausserie, des quolibets sales, & le portent à l’imitation des sottises & des fripponneries qu’il voit représenter.
Que leur apprend le Tuteur dupé, dont on a laissé l’Auteur s’applaudir tout seul de cultiver ce qu’il nomme l’ancien genre * ?
Fontenelle rend ingénieusement cette raison : Les mariages de votre père vous apprirent à ne pas vous marier, comme les courses perpétuelles de Charles Quint aprirent à Philippe son fils à ne pas sortir de Madrid. […] Lorsque l’Ambassadeur de France l’apprit à Elisabeth, & lui en dit les raisons par l’ordre de Charles IX, elle parut indifférente, & sembloit même l’approuver, elle répondit à la lettre du Roi : J’approuve cette conduite, du moins à l’égard de ceux qui manquoient de respect pour leur Souverain, mais il eût été plus conforme à la justice de l’exécuter avec moins de rigueur.
Mais aux Spectacles le génie trouve sa leçon, & le tact sa régle : c’est-là qu’on apprend en un mot à connoître la nature, à distinguer ses traits qui sont toujours modestes & simples, d’avec ceux de l’art, qui sont toujours au contraire ambitieux & fiers ; parce qu’il n’est rien dans l’empire des lettres qui soit plus étroitemens obligé que les Spectacles à rapporter la nature : c’est-elle qui fait la gloire & le triomphe d’une Piéce quand on la saisie : c’est-elle qui lorsqu’on la manque, en fait l’échec & la confusion. […] Un jeune objet par sa présence vous en apprend mille fois d’avantage que l’intrigue de Théâtre la mieux conduite ; & sur l’article des procédés on doit être tranquille.
Ce qu’on ne voit point dans le monde, ce que celles qui succombent à cette faiblesse y cachent avec tant de soin, une jeune fille le viendra apprendre à la comédie.
Tout bien cherché et recherché, je n’en ai pu apprendre aucune nouvelle, et de ton dire n’ai su tirer autre conclusion sinon que tu es un forgeron de foudre semblable au vieux cyclope des poètes.