Antoine Terrasson) que Justinien qui mérite quelques louanges par le soin qu’il prit de faire rassembler les anciennes loix, sacrifia à sa passion pour sa femme, un des établissemens des plus sages qui eussent jamais été faits par ses Prédécesseurs. » Cette constitution me paraît sage, & je ne puis pénétrer les raisons du Traducteur qui la blâme, si ce n’est le plaisir de se trouver du parti vulgaire. […] Servius Tullius eut deux filles de Tarquinie, fille de Tarquin l’ancien ; il les maria aux deux petits-fils de ce Prince, Lucius & Aruns, cousins germains de ses filles ; la plus âgée à l’aîné, & la plus jeune au cadet. […] « Les Anciens distinguaient deux sortes d’Acteurs : les Mimes ou Bateleurs, & les Comédiens dont le nom comprend maintenant ceux qui jouaient les Comédies & les Tragédies ; & comme ces deux sortes de gens étaient différens aux choses qu’ils représentaient, en la manière de représenter, aux lieux où ils jouaient & aux habits qu’ils portaient, ainsi qu’on le peut prouver aisément, ils furent aussi traités différemment. […] Pour prouver comme tout change, jettons les yeux sur l’ancienne Rome, nous voyons le concubinage n’avoir rien de déshonorant chez eux ; de nos jours il est proscrit, puisqu’on avait donné au concubinage le titre de licita consuetudo : & quoique les Concubines fussent privées de tous les effets civils, & que leurs Enfans ne fussent point soûmis à la puissance paternelle, elles ne différaient cependant des Epouses légitimes, que par la dignité de l’Etat & par l’habillement. […] Nannus était occupé ce jour-là aux préparatifs des noces de sa fille Cyptis, qui selon l’ancienne coûtume, devait elle-même se choisir un Epoux, ce qui se faisait en présentant de l’eau pour laver à celui dont la Princesse faisait choix.
Ainsi s’exprimoient, Mademoiselle, les anciens Peres de l’Eglise ; ceux qui leur ont succédé n’étoient plus guères dans le cas d’écrire contre les Comédiens qui devenoient très-rares, & dont les représentations étoient sans suite & sans consistance.
En un mot tous les Prédicateurs, anciens & modernes, ont tenu le même langage.
Ainsi la danse sacrée est la plus ancienne & la source des autres. […] Soit qu’on ait porté la danse sacrée des Payens dans la société, comme il le croit, ou, ce qui est plus vrai-semblable, que la danse profane, plus ancienne que le paganisme, ait été introduite dans le culte des faux Dieux, il est certain que la danse & ce culte obscène ont les plus grands rapports.
La danse est moins déplacée dans les pieces de l’ancien Testament, comme Jephté, dont la fille alla en dansant au-devant de son père ; David, qui dansa devant l’Arche. […] Ce n’est pas l’exemple que nous offre l’Ecriture dans une foule de mariages qu’elle rapporte de tous les anciens Patriarches.
Cette frivole cérémonie était ancienne parmi les Grecs, elle se pratiquait à Athènes en faveur des élèves des anciens Sophistes ou Philosophes, qui avaient la faiblesse de laisser faire des folies pour honorer des sages.
.° un triomphe en forme comme ceux des anciens Romains ; elle fit faire un char magnifique couvert d’or & de pierreries, sur lequel elle monta, tout e Parlement, tous les Officiers de la Cour ; tous les corps de Londres à cheval formoient autour d’elle une brillante & nombreuse cavalcade ; toutes les rues étoient illuminées, tapissées, ornées de tableaux ; jonchées de fleurs, remplies de bourgeois rangés en haie ; d’espace en espace, on avoit érigé des arcs de triomphe sous lesquels elle passoit ; tous les corps de métiers habillés à neuf, & chacun dans son uniforme portoient les drapeaux pris sur l’ennemi ; la Reine sur son char entra dans la ville, & parcourut les principales rues avec tout ce cortège ; les étendards, les pavillons Espagnols voltigeoient autour d’elle, elle semble être au milieu d’une armée ; les rues retentissent des acclamations du peuple & du bruit de l’artillerie, & enfin elle arrive à l’Église de Saint Paul, où l’Evêque revêtu des habits pontificaux, la reçoit avec son Clergé ; un Prédicateur fait son éloge, & le Te Deum est chanté pour remercier Dieu de la victoire. […] La vie d’Elisabeth approvisionne le théatre, quoique ce soit dans ses mariages qu’elle a le plus joué la comédie, c’est là pourtant qu’elle en a renversé toutes les loix ; toutes les intrigues sur la scène se terminent bien ou mal par un mariage, mais sur la scène de Londres tous les mariages sont manqués, toutes les intrigues infructueuses ; l’héroïne de la pièce est une Penelope qui amuse tous ses amans & se moque d’eux ; il est vrai que la Penelope Grecque étoit mariée, avoit des enfans, attendoit son mari, & n’avoit jamais eu de galanterie ; la Penelope Angloise ne subit jamais les loix de l’hymen, ne contribua pas, du moins ne parut pas contribuer à la population, & quoique toujours très vierge dans l’ancien & dans le nouveau monde, commença & finit sa vie par des galanteries avouées, & remplit l’incognito, l’intervalle par des amusemens sans conséquence pour la virginité. […] Le Parlement qui ne se soucioit de l’un ni de l’autre, souscrivit à tout à peu près comme certains Évêques qui font composer des Bréviaires, des Missels, des Rituels, des Catéchismes nouveaux, pour mettre leurs noms & leurs armes à la tête d’un livre, à quoi consentent les Chapitres qui s’intéressent aussi peu pour l’ancien que pour le nouveau culte.
Ce célebre Orateur, après avoir prouvé qu’il n’est point permis d’aller aux spectacles, & qu’il n’y pas un Philosophe ancien, soit grec, soit romain, qui n’ait regardé les spectacles, comme la source de tous les désordres, rapporte ce beau trait d’une illustre Princesse, dont toute la France a pleuré & pleurera long-tems la mort prématurée, (Madame Anne-Henriette de France.)
Quoique ces juges soient en apparence indépendants, ils ne sont que des juges ordinaires, dont l’indépendance ne ressemble en rien, à celle des anciens parlements qui, autrefois, formaient un contrepoids politique entre l’Etat et le peuple.
Les anciens étoient si délicats sur l’éducation de leurs enfans, qu’ils craignoient pour eux jusqu’à la tendresse des peres & des meres, ils consioient l’éducation au plus honnête homme de la famille, ils vouloient qu’il ne se passât rien d’indécent sous leurs yeux ; dans les repas même & les recréations, on tâchoit de cultiver leur ame pour la porter à la vertu. […] C’est décréditer soi même ses Panégyriques : voilà l’ancienne chevalerie, dans laquelle on se battoit à outrance, pour la beauté de sa Dulcinée.
Fiot de la Marche de Neuilli, Comte de Druilefort, ancien Conseiller du Parlement de Bourgogne, Ministre plénipotentiaire du Roi auprès de la République de Genes.
Mais cette règle imaginaire est entierement contre la pratique des anciens.
Tout cela est fort différent de la comédie régulière, qui était plus ancienne, et qui lui a survécu.
) : « Ludis theatralibus opes exinanire, patrimonium suum dilapidando. » Pline l’ancien, quoique Païen, tient le même langage que la raison et la vertu dictent à tout homme sage : « Spectacula edita, fusas opes, operum magnificentiam, excessum luxuriæ » (L.
La second raison tirée de l’infamie des spectacles anciens, qui avait porté les saints Pères à les condamner, est réfutée par les saints Pères mêmes qui les ont condamnés pour des raisons qui subsistent encore, comme on l’a fait voir.