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309. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

Le Conte de la Fontaine revient ici dans la mémoire, & répand sur les Scènes qui suivent, un air d’obscènité qui ne les rend dignes de plaire qu’à des libertins.

310. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

Encouragé par les suffrages et les leçons de M. de Voltaire aux répétitions, appuyé de ses avis lumineux, j’étais parvenu à seconder passablement les talents de mon camarade ; et malgré tout ce qui manquait à mon extérieur pour me donner l’air d’un Héros, notre Auditoire me fit l’honneur de pleurer et de frémir en m’écoutant.

311. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

Ce n’est plus même tant pour calmer une conscience dont le théâtre ne s’embarrasse guère et enseigne à se débarrasser, c’est plutôt pour avoir droit de tourner les gens de bien en ridicule, et se faire gloire de l’irréligion, qu’on en prend l’esprit et qu’on s’en donne les airs.

312. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

Un Avocat du Parlement de Paris, fol du spectacle et amant de la Clairon, se fit adresser un Mémoire à consulter sous le nom de cette Actrice, où avec un air de religion et de remords de conscience elle lui demande s’il est vrai que les Comédiens sont excommuniés, si elle peut demeurer dans son état, etc.

313. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

Mais depuis que le théâtre est devenu un objet intéressant pour la religion et les mœurs, une école savante des passions, une leçon artificieuse de vice, un assemblage attisé de toutes les occasions de désordre, un spectacle frappant de péché, enveloppé du titre séduisant d’ouvrage d’esprit, du voile trompeur d’une modestie apparente, des attraits délicats d’une volupté épurée, des pièges cachés sous l’air de la décence et de la bonne compagnie, l’Eglise a allumé toutes ses foudres contre ce chef-d’œuvre de scandale et de péché, d’autant plus dangereux, qu’il cache adroitement son poison sous les dehors imposants de la politesse, de la réserve, de la censure de quelque vice, des exemples de quelques vertus morales, qui semblent devoir se dérober aux alarmes et aux regards de l’Eglise et de la vertu.

314. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

C’est pourquoi le Chancelier Bacon les appelle5 le reste précieux d’un meilleur temps, & le souffle d’un air très-éloigné qui entra dans les flûtes Grecques. […] Les gens du bel air, les femmes à la mode, les Grands, les Militaires ?

315. (1685) Dixiéme sermon. Troisiéme obstacle du salut. Les spectacles publiques [Pharaon reprouvé] « La volonté patiente de Dieu envers Pharaon rebelle. Dixiéme sermon. » pp. 286-325

donc l’on verra des Saints & des Saintes que toute l’Eglise revere comme ses veritables Heros, & ses veritables Heroïnes, representés avec un air lacif, par des hommes infames & par des femmes impudiques ? […] , on ne verra point de plus grand scandale dans tous ces spectacles que cette mutuelle emulation des hommes & des femmes, pour y paroître parés, habillez, frisez & fardés avec un air aussi pompeux, lascif & effeminé, que les Comediens & les Comediennes, & cela ne se fait pas innocemment.

316. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

L’ordre des Cieux, l’éclat du jour, L’air du Printemps que l’on respire, Tout nous annonce son amour. […] ) aux accens de ta voix, comme aux coups de ton archer, divin Orphée de la Romance, (Air de violon joué par M. 

317. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

Considérez ce que c’est que tous ces spectacles profanes, où est employé tout ce qui peut allumer le feu de la passion : objets séducteurs, scènes agréables, décorations pompeuses, habits magnifiques, mystères d’amour ingénieusement expliqués, airs languissans, récits pleins de tendresse, acteurs poussant les plus doux traits de la passion, concerts harmonieux, voix pénétrante, actions empoisonnées, enchantemens diaboliques, inventions funestes de l’enfer : examinez ce que c’est que tout cela pour vous, quelle impression votre cœur en reçoit, en quelle disposition se trouvent alors vos sens : jugez-en par le présent, par le passé ; & si vous êtes de bonne foi, je m’assure que vous direz, que sans avoir égard aux autres, vous trouverez en tout cela une occasion prochaine & personnelle de péché. […] Or, pour savoir si cette idée peut s’allier avec celle des spectacles, il suffit d’examiner ce que c’est que le spectacle : il suffit de remarquer, avec Tertullien, que c’est une assemblée d’hommes mercenaires qui, ayant pour but de divertir les autres, abusent des dons du Seigneur pour y réussir ; excitent en eux-mêmes les passions autant qu’ils peuvent, pour les exprimer avec plus de force : il suffit de penser, avec saint Augustin, que c’est une déclamation indécente d’une piéce profane, où le vice est toujours excusé, où le plaisir est toujours justifié, où la pudeur est toujours offensée, dont les expressions cachent le plus souvent des obscènités, dont les maximes tendent toujours au vice & à la corruption, dont les sentimens ne respirent que langueur & mollesse, & où tout cela est animé par des airs qui étant assortis à la corruption du cœur, ne sont propres qu’à l’entretenir & à la fortifier : il suffit de comprendre que c’est un tableau vivant des crimes passés, ou pour la façon de les peindre, ou en diminuer l’horreur : il suffit de considérer, avec tous les Docteurs, que le théâtre est un amas d’objets séduisans, d’immodesties criantes, de regards indécens, de discours impies ; animés toutefois par des décorations pompeuses, par des habits somptueux, par des voix insinuantes, par des sons efféminés, par des enchantemens diaboliques. […] Et quand il n’y auroit, ajoûte saint Augustin, que la rencontre de l’un & de l’autre sexe ; sans parler de ces criminelles affeteries de femmes sans pudeur, qui par leur air languissant, par le son de leurs voix, par leurs actions empoisonnées, ne cherchent, selon l’expression de saint Basile, qu’à vous déchirer, qu’à vous percer des traits des passions qu’elles représentent ; sans tout cela même encore quand il n’y auroit que la vue d’un sexe dangereux qui affecte de venir y montrer une beauté relevée par tout ce que le faste & le luxe ont imaginé de plus enchanteur : ah !

318. (1772) Sermon sur les spectacles. Pour le Jeudi de la III. Semaine de Caresme [Sermons pour le Carême] « Sermon sur les spectacles » pp. 174-217

Et quand il n’y auroit, ajoute Saint Augustin, que la rencontre de l’un & de l’autre sexe, sans parler de ces criminelles afféteries de femmes sans pudeur, qui par leurs airs languissants, leurs voix pénétrantes, leur action empoisonnée ne cherchent, selon l’expression de Saint Basile, qu’à vous percer, vous déchirer des traits des passions qu’elles représentent : sans tout cela, dis-je, quand il n’y auroit que la vue d’un sexe toujours dangereux, qui affecte de venir y montrer une beauté relevée par-tout ce que le faste & le luxe ont imaginé de plus enchanteur : ah !

319. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

Je vous demande si jamais vous n’avez entendu sortir de ces bouches impures que des paroles chastes & mesurées ; si jamais vos yeux & vos oreilles n’ont rien rencontré dans les Spectacles, qu’on dit être les plus châtiés, qui pût alarmer la modestie ; si vous voudriez imiter, ou si vous souffririez dans les personnes dont la conduite vous est confiée, les parures indécentes, les manières lascives & dissolues, l’air d’effronterie & d’impudence qu’on étale sur le théâtre ; si vous adopteriez le langage qu’on y parle ; & si enfin vous n’avez jamais rougi, en souriant à des propos que vous auriez honte de répéter ?

320. (1700) IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, etc. [Sermons sur tous les sujets de la morale chrétienne. Cinquiéme partie] « IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, &c. » pp. 95-126

C’est pourquoy j’ay ajoûté, eû égard à nôtre foiblesse & à nôtre experience ; parce que quoyque la corruption du cœur soit commune à tous les hommes, & que le panchant soit une des suites du peché avec lequel nous naissons tous ; ce penchant neanmoins n’est pas également violent dans tous les hommes, & cette foiblesse n’est pas également à craindre dans tout âge, dans tout sexe, & dans toutes sortes d’états ; ainsi ceux à qui une funeste experience n’a que trop appris, qu’ils ne se trouvent jamais dans ces assemblées libres & enjoüées, à ces bals, qui ne sont faits que pour entretenir la galanterie, à ces balets & à ces danses, où l’on ne s’étudie qu’à exprimer par geste, la passion dont on est possedé, ceux qui écoutent avec un singulier plaisir ces airs languissans & passionnez, ces concerts de voix & d’instrumens, où tout ce que la musique a de plus animé, porte jusqu’au cœur les sentimens les plus tendres ; ceux qui sont charmez de ces comedies, où des hommes & des femmes paroissent sur un Theâtre, pour exprimer le plus naturellement & le plus vivement qu’il leur est possible, la plus dangereuse de toutes les passions ; ces personnes, dis-je, me demandent, s’il y a peché grief de voir & d’entendre ce qui excite, & ce qui allume cette passion, à quoy elles n’ont que trop de panchant ; n’est-ce pas demander s’il y a du peché à chercher l’occasion du peché, & à s’exposer au danger de le commettre ?

321. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Du Fard. » pp. 143-168

C’est un art chez les femmes de faire, de choisir & de placer les mouches ; on en fait de toutes sortes de figures, rondes, ovales, triangulaires, en croissan, en fleche, de toute grandeur ; invisibles, petites, médiocres, grandes : on en fait de plusieurs couleurs, selon la nature du teint ; la plupart sont noires, on les place de mille manieres : solitaire, simétrisée, en couronne, en ligne, en grand nombre, en petit nombre, selon le goût ou les desseins qu’on se propose, & les conquêtes qu’on médite ; on en met sur toutes les parties du visage, jusques sur le bout du nez : ces emplacements sont de la derniere importance, pour favoriser & faire mieux sortir les traits de la phisionomie, la fraîcheur & le coloris du teint ; chacune selon sa figure, sa grandeur, sa situation produit un effet bien différent, qu’on étudie avec le plus grand soin ; elles donnent un air galant, modeste, sérieux, enjoué, triste, majestueux, effronté, ce qui leur a fait donner des noms différents, qui formeroient un Dictionnaire de Toilette.

322. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

Ce sont contes en l’air qu’il vient nous faire ici.

323. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

Arrivés au bout del Pardo, les Cardinaux firent mille tours de souplesse pour réjouir Sa Sainteté ; ils jetoient leurs chapeaux en l’air, & se trouvoient assez juste dessous pour les recevoir sur leur tête ; ils se tenoient de bout sur leurs mules, & les faisoient courir.

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