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167. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 3-4

) Il faut que je vous avoue, Messieurs, que j’ai longtemps considéré devant Dieu et balancé en mon esprit si je pouvais traiter ce sujet, et que plusieurs raisons, très bonnes en apparence, se sont présentées à mon imagination pour me dissuader de cette entreprise. […] Je ne vois point que ces passe-temps soient défendus en la loi divine, les commandements de Dieu, ni ceux de l’Eglise n’en parlent point ; mon confesseur ne m’en dit rien, il sait bien que je les hante, il ne laisse pas de m’absoudre, il me permet la communion tous les dimanches et encore plus souvent, encore que je donne le bal, encore que j’emploie cinq ou six heures à jouer tous les jours. […] Augustin a été autrefois en même peine ; il disait à ses auditeurs (homil. 25. ex 50. circa medium.) : Il n’y a rien qui me semble si doux que d’être retiré en ma petite chambre, y lire l’Ecriture sainte, la méditer devant Dieu, en rechercher l’intelligence, en goûter la douceur en repos et en silence ; j’y aurais bien plus de plaisir qu’à vous être ici ennuyeux, à vous étourdir de mes corrections, et perdre mon temps à reprendre des vices que plusieurs n’éviteront pas ; mais l’Ecriture m’épouvante.

168. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

Le grand Voltaire qui a fait si bien agir & parler les Rois qui a si bien parlé lui même des Rois & de Dieu, doit seul avoir part aux honneurs royaux, & même aux honneurs divins ; c’est le Dieu du théatre, il faut bien le placer dans son temple & sur ses autels. […] Les Juifs que Voltaire a si maltraités, disoient que c’est le veau d’or, au tour duquel le peuple plein d’admiration & de respect, chantoit & dansoit ; on se prosterna devant le nouveau Dieu. Voltaire notre Dieu, s’écrioit on, le Dieu du goût, le Dieu de l’histoire le Dieu du théatre, le Dieu de la philosophie, voilà tous les Dieux ; c’est un vrai pantheon pour mieux représenter le Parnasse & l’Olympe ; on avoit habillé plusieurs personnes en prêtres & prétresses de différents Dieux, dont chacun célébroit son Dieu, & en portoit les attributs ; mais tous rendoient hommage au pere des Dieux, ce divin Arouet, qui leur avoit fait rendre un culte réligieux, & réunissoit en sa personne toutes leurs divines qualités. […] Un double mont, un chœur de poëtes, la Harpe, Marmontel, &c. avec les journalistes, une multitude d’Anglois, de Prussiens, de Russes ; un collége de Prêtres & de Prétresses d’Apollon : il paroissoit convenable que le grand Prêtre de ce Dieu, à la tête de tout, eût fait les honneurs ; mais le Sacerdoce féminin est plus du goût du chaste Héros de la piece ; ce fut la belle, la jeune, la savante, la dévote, l’incomparable Fretillon, qui, d’une voix unanime, en fut chargée. […] Homere a été honoré comme un Dieu, il a eu des tamples, des autels, des sacrifices dans plusieurs villes de la Grece, de l’Italie, de l’Egypte.

169. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

l’Esprit de Dieu avec le Démon de la Comédie ? […] Tout ce qu’on peut conclure de là, c’est que la Poésie est bonne d’elle-même, qu’elle est capable de servir aux divins mystères, qu’elle peut chanter les louanges de Dieu, et qu’elle serait très innocente si les Poètes ne l’avaient point corrompue. […] Il n’a garde de se repentir d’avoir fait des Romans, puisqu’il assure lui-même qu’il les a faits avec l’Esprit de Dieu. […] XI, 33.) : « O profondeur des trésors de la sagesse et de la science de Dieu ! […] [NDE] L’idée est récurrente dans La Cité de Dieu.

170. (1698) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras au sujet des Tragédies qui se représentent dans les Collèges de son Diocèse [25 septembre 1698] « Mandement  » pp. 37-43

G Uy de Sève de Rochechouart par la Grâce de Dieu et du S. […] Qu’ils n’aient enfin en tout cela que le bien seul de la jeunesse qu’ils ont à conduire, et la plus grande gloire de Dieu en vue. […] Nous n’empêchons pas non plus que l’on ne puisse mettre dans les entr’actes de ces Tragédies une Symphonie honnête et modeste : mais nous ne voulons pas que l’on y emploie des personnes consacrées à Dieu ou par l’Etat Ecclésiastique qu’ils ont embrassé, ou par les fonctions Ecclésiastiques qu’ils exercent dans des Eglises particulières où on les voit revêtus de Surplis. En effet n’est-ce pas un désordre manifeste et un scandale, que la même personne qui aura paru pendant les Offices Divins occupée à y chanter sous un habit Ecclésiastique les louanges de Dieu et à servir à l’Autel au plus redoutable de nos mystères, paraisse ensuite et quelquefois le même jour sur un Théâtre, ou fasse partie du spectacle ?

171. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230

Ces deux légendes, Dieu aide les bons, Neuilli & Senecei. […] La Rosiere s’approche de la balustrade du Sanctuaire, dépose son bouquet à ses pieds pour marquer que l’amour de sa vertu & du travail vient de Dieu, qu’il faut lui en rendre toute la gloire. […] Elles lui ont érigé à frais commun un monument bien glorieux, une colonne surmontée d’un globe doré, sur laquelle est une croix dorée, une base quarrée, ornée de quatre inscriptions, deux qui rapportent les faits à sa louange ; celles-ci ont blessé sa modestie ; il les a fait effacer, & substituer deux autres où tout est rapporté à la gloire de Dieu. […] Les Maîtres & Maîtresses d’Ecoles dans le mêmes principes n’en parlent guere, on ignore jusqu’au nom de Catéchisme & on le méprise ; à peine, dit-on aux Eléves, qu’il y a un Dieu. […] Croix, jour auquel l’Eglise commence de faire des prieres publiques qu’elle continue jusqu’à la Croix de septembre, pour demander à Dieu la conservation des fruits de la terre : ut fructus terræ dare & conservare digneris .

172. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — IX. La Comédie donne des leçons de toutes les passions. » pp. 18-21

Quelle idée des disciples d’un Dieu humilié, d’un Dieu anéanti se formeroient-ils de l’orgueil ? […] Reconnoît-on sous ce masque ces hommes dont Dieu brisera les os, &c dans le sang desquels il lavera ses mains  ?

173. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « AU LECTEUR. » pp. -

Quand un homme ne peut croire ce qu’il trouve absurde, ce n’est pas sa faute, c’est celle de sa raison ; et; comment concevrai-je que Dieu le punisse de ne s’être pas fait un entendement contraire à celui qu’il a reçu de lui ? […] Je ne suis pas plus scandalisé que ceux qui servent un Dieu clément rejettent l’Eternité des peines, s’ils la trouvent incompatible avec sa justice. […] Le Calviniste et; le Romain sont persuadés qu’ils doivent adorer un Dieu en trois Personnes, ils ne comprennent pourtant ni l’un ni l’autre comment trois ne font qu’un.

174. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

Dieu donna également des habits aux deux criminels. […] Dieu éleva ce rempart contre le vice, à qui le péché venoit d’ouvrir l’entrée du monde. […] C’est celle de César, celle du monde ; rendez donc à César, rendez au monde ce qui est au monde, & à Dieu ce qui est à Dieu. Le fard en particulier change, efface, défigure l’image de Dieu. […] Sont-ce là les couleurs, les livrées d’un Dieu, dont il se croit honoré dans son ministre.

175. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

Le prétendu Théologien ne les a point déguisés ; et Dieu a permis qu’il soit arrivé aux Comédiens en cette rencontre, ce qui arriva au malheureux Balac Numer. […] qui voulait faire bénir ses Armées par un Prophète ou un Prêtre du Dieu vivant. Balaam fut celui qu’il choisit pour cette cérémonie, mais Dieu conduisit sa langue ; il lui fit bénir Israël, laissant les troupes de Balac dans la malédiction ; et il a conduit encore aujourd’hui la plume du Prêtre consulté par des Comédiens pour lui faire énoncer fort clairement que l’Eglise n’a jamais cessé d’anathématiser les spectacles. […] et pourquoi les Ecclésiastiques ne pourraient-ils pas y assister sans offenser Dieu mortellement ? […] Ce qui est admirable, c’est qu’après avoir avoué si nettement, qu’il quittait le sentiment des Pères, il a bien osé s’appliquer à la fin de sa Lettre, ces paroles du Fils de Dieu, « ma doctrine n’est pas ma doctrine Page 61.

176. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIII. Que les lois civiles défendent de danser, et d’aller à la Comédie les jours des Fêtes. » pp. 67-75

Mais la cinquième Loi est plus forte : « C’est une chose entièrement nécessaire, et toute dans l’ordre de Dieu, que tous les Chrétiens, et tous les fidèles, s’occupent de tout le cœur, et de tout l’esprit au culte divin, et aux actions de la piété, et de la religion qu’ils professent, avec un renoncement absolu de tous les plaisirs du Cirque, et du Théâtre, dans toutes les villes du monde, le jour du Dimanche, qui commence la semaine, et qui attire les bénédictions de Dieu sur toutes les œuvres qu’on y fait ; et pendant le temps de l’Avent, des Fêtes de Noël, et de l’Epiphanie ; aux Fêtes de Pâques, et pendant tout le temps Pascal, c’est-à-dire jusques à la Pentecôte, dans lequel ceux qui ont été baptisés portent publiquement les signes de la lumière Divine dont ils ont été éclairés, et remplis au saint Baptême, par la blancheur de leurs habits  » ; Item l. 5. eod. tit. […] C’est pourquoi s’il s’en trouve parmi eux quelques-uns qui suivent encore la folie des Juifs, ou qui imitent l’erreur et l’extravagance des Païens, par les danses et par d’autres divertissements indignes ; qu’ils apprennent que c’est abuser d’un temps, qui est tout consacré à la prière, que de l’employer à la recherche de son plaisir ; et que c’est irriter Dieu, que de s’occuper à des exercices qui ne servent qu’à la satisfaction des sens ; lorsqu’on devrait être prosterné devant sa majesté, pour l’adorer, et pour invoquer sa miséricorde. […] Amissionem militiæ, proscriptionemque patrimonii sustinebit, si quis umquam hoc die festo spectaculis interesse, vel cujuscunque Judicis apparitor, prætextu negotii publici, vel privati, quæ hac lege statuta sunt, crediderit temeranda. » On voit bien dans ces Constitutions pieuses et Chrétiennes, quels ont été les sentiments des Princes touchant l’observance des Fêtes, et des autres jours qui demandent une particulière application à Dieu, et à la prière, puisqu’ils ont défendu en ces saints jours, sous des peines très rigoureuses, tout ce qui sert à la volupté.

177. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SEPTIEME DISCOURS. De la Magnificence des Princes dans les Habits, dans les Festins et dans les Spectacles publics. » pp. 202-209

Il semble que Dieu même, dont ils ne sont que les ombres, en ait usé de la sorte dans l’ancienne Loi, quand il se montrait aux hommes : Car il paraissait dans une lumière si éclatante, que les yeux avaient peine à le souffrir : Il était porté dans un char de flammes, ou sur les ailes des vents ; Les foudres et les éclairs marchaient devant lui, et faisaient mourir souvent quelques coupables ; pour donner de l’étonnement et de la terreur aux innocents. Ce grand exemple autorise la pompe des Rois, et les oblige à ne se montrer jamais en public qu’ils n’imitent la magnificence de Dieu : Mais au milieu de cette cérémonie, ils doivent se ressouvenir que les habits sont les peines du péché, que dans l'état d’innocence, l’homme n’était revêtu que de la Justice originelle, que cette robe précieuse était à l’épreuve de toutes les saisons, et que comme il n’avait point encore offensé Dieu, il ne craignait point aussi la honte ni la douleur dans sa nudité, Cette pensée retiendra les Princes dans la modestie au milieu de leur Triomphe, et leur persuadera que les plus riches habits sont les reproches et les supplices de notre ancienne désobéissance. […] Cyprien, je leur dirai que le Fils de Dieu leur a défendu de regarder ce qu’il leur a défendu de commettre.

178. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

Grand Dieu ! […] chers François, plût à Dieu que pour me faire entendre à vous il ne me fallût qu’adresser cette Epître à notre auguste Reine ! […] Grand Dieu ! […] Jusques dans ses moindres ouvrages Ce Dieu fait briller sa grandeur. […] Nos yeux impriment dans nos cœurs Les traits du Dieu que l’on adore.

179. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien cinquieme. Le danger de la Comedie en particulier, decouvert par le R. P. F. Guilloré de la Compagnie de Jesus. » pp. 67-79

Et des Dames Chrétiennes peuvent-elles y assister, aprés ce qu’ils en ont dit, sans montrer, ou que l’on fait peu d’estime de leur autorité, ou que l’on croit, que Dieu ne les a pas établis dans son Eglise, pour être les oracles des peuples ? C’est à vous de voir si en bonne conscience l’on peut faire contre les sentimens & les décisions de ceux, que Dieu a donné à l’Eglise, pour ses Docteurs. […] Or n’y eût-il que ce seul mal, n’est-il pas assez grand pour renoncer au theatre, de ce voir comme rejettée de Dieu, par une insensibilité à tous les mouvemens d’une dévotion Chrétienne ? […] N’est-ce pas montrer le peu d’estime, qu’on fait de la parole de Dieu, en comparaison d’un theatre profane ? […] Me direz-vous encore, qu’on en voit, qui étant consacrez à Dieu, ne font aucune difficulté de se trouver avec les seculiers, pour prendre le divertissement de la Comedie ?

180. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE I. Abrégé de la Doctrine de l’Ecriture Sainte, des Conciles et des Pères de l’Eglise, touchant la Comédie. » pp. 2-17

Dieu a inspiré aux Princes d’entretenir cette défense par leurs Lois, puisque Philippe Auguste dans le 12 Siècle, chassa de sa Cour les Comédiens, au rapport de Dupleix Historien. […] Il se sert encore d’un autre motif, pour détourner les Fidèles des Spectacles ; c’est dans le chap. 25 du même Livre, où il parle de la manière suivante : « Un homme pensera à Dieu dans ces lieux où il n’y a rien de Dieu ? […] Car si en ce lieu où l’on chante les Psaumes, où l’on explique la parole de Dieu, où l’on craint et respecte sa divine Majesté, la concupiscence ne laisse pas de s’y glisser secrètement dans les cœurs comme un subtil larron : ceux qui sont toujours à la Comédie, où ils ne voient et n’entendent rien de bon, comment pourront-ils surmonter la concupiscence ? C’est pourquoi je prie et conjure ces personnes de se purifier par la confession, par la Pénitence et par tous les autre remèdes salutaires, des péchés qu’ils ont contractés à la Comédie, afin qu’ils puissent être admis à entendre la parole de Dieu. […] C’est pourquoi quand vous seriez assez chaste pour n’être point blessé par la contagion de ces Jeux, ce que je crois impossible, vous ne laisseriez pas d’être sévèrement puni de Dieu, comme étant coupable de la perte de ceux qui vont voir ces folies, et de ceux qui les représentent sur le Théâtre. 

181. (1574) Livre premier. Epître dixième. Cyprien à Eucratius son frère « Epître dixième. » pp. 30-31

Car on ne peut estimer que celui-là cesse de suivre un tel état, qui en constitue d’autres en sa place : et qui au lieu de lui seul, en met plusieurs pour ses lieutenants, contre l’ordonnance de Dieu, enseignant, et instruisant, comment le mâle se déguisera en femelle, et que le sexe soit changé par art, et qu’on plaise au diable, qui souille la créature de Dieu, en offensant par tels déguisements d’un corps efféminé et contrefait. […] Je supplie Dieu, frère très cher, qu’il te tienne toujours en sa sainte grâce.

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