Ces paroles dissolues, ces chants lascifs, ce son de voix séduisant, ce visage fardé, ces attitudes voluptueuses, ces instrumens de musique, cette harmonie, cette mélodie qui énerve l’ame, & par un goût de volupté prépare & livre les spectateurs aux pièges des Actrices, ne les perd-il pas tous (on diroit qu’il y avoit opéra à Constantinople) ? […] Je vous envoie à l’école de vos femmes, dont vous devriez plutôt être les maîtres que les disciples ; le péché vous met au-dessous d’elles, & vous livre à leurs justes reproches ; fuyez ce péché, & vous reprendrez l’autorité que Dieu vous a donnée. […] Nous ne sommes pas faits pour passer notre temps dans les ris, les divertissemens & les délices ; c’est la vie des Comédiens & des Comédiennes, des parasites & des adulateurs des Grands, non de ceux qui sont appelés à une vie céleste, & dont les noms sont écrits dans le livre des élus, mais de ceux qui sont livrés au Démon. […] Car si même vivant éloigné du danger, on a tant de peine à conserver cette vertu, comment la conservera-t-on quand on s’y livre ?
Regardez-donc la comédie non dans une idée chimérique qui n’a d’être que dans quelque livre de poétique, mais dans la pratique commune et dans la vérité. […] Faites donc votre accord tandis qu’il en est temps avec ce pieux adversaire, de peur qu’il ne vous livre un jour sans retour à vos véritables ennemis, ministres de sa justice. […] Au lieu de considérer les frivoles merveilles des hommes, arrêtez-vous à celles de Dieu, contemplez-les, ce sont des miracles d’une sagesse toute divine dont la vue devrait causer un plaisir toujours nouveau, les livres sacrés vous en fournissant encore de beaucoup plus admirables.
Livre III, Leçon X LA COMEDIENNE CONVERTIE. […] Si bien que comme les Images des Temples sont comme les livres des simples, aussi les représentations leur servent de lecture et leur apprennent diverses Histoires tant saintes que séculières dont ils tirent beaucoup de lumière et d’instruction. […] Pour Dieu madame ne rejetez pas mon instante prière et coopérez à mon salut par une parole commandant à votre Aumônier que mon nom soit mis au livre de vie et avec ceux de ces heureuses filles qui commenceront dès ce monde à chanter le Cantique de l’Agneau pour le continuer éternellement au Ciel.
Mais il me semble que les Prêtres ne manqueraient pas de crier contre la profanation de ces Histoires sacrées, dont ils remplissent leurs conversations ordinaires, leurs livres, et leurs sermons. […] Avec le nombre des Personnages qui sont à la fin dudit livre. […] [NDE] : Lucrèce, De Natura Rerum, livre I, 101 : « Combien de malheurs la religion suscita !
C’est un scandale actif de composer un mauvais Livre qui contienne des erreurs ou des impuretés, quoiqu’il soit libre à tout le monde de ne le point lire. […] Je laisse tout le Discours pathétique de Salvien, tiré de son Livre sur la Providence, dans lequel il parle contre les Spectacles, qu’il accuse sans cesse d’infamies. […] Ce qui a fait dire à Cicéron au livre 1. des Offices : Il y a une espece de divertissement indigne d’un honnête homme, qui est insolent, criminel, impur. […] Mais peut-être, dira quelqu’un, le Livre des Spectacles que ce grand Cardinal a composé, n’est pas commun, et tout le monde n’est pas informé de ce qu’il contient. […] Registré sur le Livre de la Communauté des Libraires et Imprimeurs de Paris, le 11.
L’Hôtel de Ville avoit en caisse soixante mille livres ; on craignit que le Contrôleur Général ne prît cet argent pour les besoins de l’Etat. […] Malheur à ceux qui l’autorisent, qui en inspirent lenvie, qui en font lire les livres, qui y conduisent les jeunes gens, leur fournissent les moyens. […] Voici quelques raisonnemens très sages & très-chrétiens de ce bon livre sur l’éducation. […] Il est si aisé que le feu mal éteint se rallume, que Dieu abandonne le téméraire qui après une expérience qu’il déplore, se livre encore au danger. […] C’est dommage que dans un livre où il y a d’ailleurs de bonnes choses, il se soit glissé des idées si dangereuses & si peu raisonnables.
Approbation des Docteurs Le but que s’est propose l’Auteur du Livre qui porte pour titre, Histoire et Abrégé des Ouvrages Latin, Italien et Français, qui ont paru dans ce Siècle, pour et contre la Comédie et l’Opéra, est de détruire les raisons de ceux qui croient ces Spectacles permis, et d’appuyer celles de ceux qui les condamnent ; ce qu’il fait par des réflexions solides tirées de l’Ecriture des Pères, et de la conduite de l’Eglise dans tous les temps.
Voyez le Chapitre III. du Livre I page 34. […] VI. du Livre VI.
Voici un trait remarquable dans l’Ecriture, au chapitre 4. du Livre II. des Macchabées. […] Au milieu de vous, à l’Amphithéâtre, je serai dans mon cabinet, avec mes Livres.
Cicéron en plusieurs lieux, et Quintilian au livre sixième de l’art Oratoire, suivent l’opinion des Poètes, l’appelant Esprit, lequel est mêlé par toutes les parties. […] Semblablement les Lacédémoniens commandèrent de transporter de la ville de Sparte les livres d’Æschylus, comme ne servant de rien, et mis en lumière plutôt pour corrompre les bonnes mœurs que pour servir à quelque discipline des bonnes sciences. […] [comme dit Scipion és livres de la République de Cicéron] les Comédies n’eussent jamais pu autoriser leurs vices, et dissolutions infâmes aux Théâtres, si la coutume de leur vie ne l’eût permis. […] Alexandre le Grand montra assez combien on doit chérir d’être louangé par les Poètes, combien qu’il y eût plusieurs gens doctes, qui pouvaient mettre par écrit ses prouesses et faits Héroïques : et néanmoins étant arrivé à Sigée, au sépulcre d’Achille, il s’écria : O Heureux Achille, d’avoir eu Homère pour Héraut et trompette de tes vertus : Le même Prince avait les livres dudit Homère en si grande recommandation et estime, que lorsqu’il se reposait, il les avait toujours sous son oreiller :Pli. li. 7. c. 29. […] il trouva un coffret enrichi d’or, de perles, et d’autres pierreries : et comme ses familiers lui eussent montré, qu’il s’en pourrait servir à plusieurs choses : Non, non, répondit-il, il faut qu’il serve pour garder les livres d’Homère : car il est bien raisonnable, que le plus précieux et le plus excellent ouvrage d’un esprit humain, soit gardé dedans le plus précieux ouvrage qui soit.
Il a, dit-il, lu et relu les saints Pères ; et ayant trouvé dans leurs Livres des sentiments tout opposés aux siens ; il ose dire hardiment que c’est leur doctrine qu’il débite dans sa Lettre. […] Ce Père, qui est le plus célèbre de tous les historiens d’Espagne, parle fortement contre la Comédie et les Comédiens dans son livre de la bonne éducation d’un Prince, qu’il dédia à Philippe III. […] Opposés à ceux de la Lettre scandaleuse qui a paru depuis quelques mois sur ce sujet, pendant le temps de douze années consécutives, à commencer du jour que ledit Livre sera achevé d’imprimer pour la première fois : Avec défenses à tous Libraires Imprimeurs et autres de l’imprimer, ni faire imprimer, vendre ni débiter, sans le consentement dudit Exposant, ou de ses ayants cause, à peine de Trois mille livres d’amende, confiscation des Exemplaires, et de tous dépens, dommages et intérêts, et autres clauses inserées audit Privilège. Registré sur le Livre des Libraires et Imprimeurs de Paris, le neuvième Septembre 1694. […] et les Arrêts de son Conseil, ordonnent que le débit des Livres se fera par un Libraire, ou par un Imprimeur.
On en trouvera plusieurs exemples dans un petit & mauvais livre, dicté par l’irréligion, de ceux qui sont morts en plaisantant. […] On l’a faite graver pour satisfaire la curiosité du public ; on le trouve dans bien des livres, entr’autres dans le Dictionnaire de Prosper Marchand, qui en parle fort au long. […] Elle lisoit les livres de Calvin, chantoit les pseaumes de Marot, alloit au prêche, & faisoit prêcher à la Cour Monluc son confident, Evêque de Valence, Calviniste declaré. […] Elle a traversé & fait manquer ses propres projets ; elle abandonne ses amis, se livre à ses ennemis, suscite des obstacles, change à tout moment, ne sait ce qu’elle veut. […] Dans le tome des Dames galantes, livre infâme, tissu de grossieretés, il décrie les femmes les plus distinguées, & se donne impudemment pour acteurs dans les avantures qu’il rapporte.
Celles de la Cour, dont votre Altesse est un des principaux ornements seraient opposées, si la sage conduite de notre invincible Monarque n'avait joint l’éclat des vertus à celui de la puissance : Mais quelque ordre qui paraisse dans une Cour plus réformée et plus Chrétienne qu’elle ne fut jamais, votre Altesse jugera sans doute, MADAME, que le grand Archevêque qui a fait le Livre que je vous présente avait à souhaiter une protection sous laquelle il pût apprendre aux hommes avec quelle précaution ils doivent user des plaisirs qui d’eux-mêmes sont légitimes.
C’est d’avoir en sa maison des tableaux, ou des sculptures de nuditez lascives : de lire des livres pleins d’impuretez, de se trouver souvent en la compagnie de personnes dissoluës & libertines : d’avoir dans sa maison, ou en sa disposition quelque personne qui serve d’attrait au peché d’impureté : de faire profession de joüer continuellement aux cartes & aux dez : de tenir pour les autres un lieu preparé à cet effet : d’aller aux cabarets sans necessité, & seulement par un esprit de debauche : de frequenter les heretiques qui sollicitent ceux qui les frequentent de quitter l’Eglise, surtout s’ils sont intelligens & zelez pour leur fausse religion ; ou de lire les livres où ils traittent à fond de leurs erreurs. […] En sixiême lieu ceux qui lisent des livres heretiques, ou des livres qui traittent de choses lascives & qui portent à l’impureté, ayant esté auparavant avertis de ne le plus faire.
Sa plume qui est le truchement de ses pensées, et ses écrits le symbole de ses mœurs, font connaître, que ses œuvres sont l’image de son esprit, et son visage étant l’âme raccourcie de son naturel et le miroir de son cœur, montre par la débilité de son cerveau, que ses sens sont égarés, et que son jugement a sorti les bornesc de la raison, par ce grand débordement d’injures dont son libelle est rempli : Ce Casuiste semble avoir mal pris ses mesures, d’avoir voulu faire un parallèle, de la Profession des anciens Histrions, à celle des Comédiens ; d’autant qu’il n’y a aucune affinité ni correspondance entre leurs exercices, l’une étant un pur batelage et souplesse de corps, et l’autre une représentation d’une fortune privée, sans danger de la vie, comme témoigne Horace, en son livre, de Arte d, « Comedia vero est Civilis privataeque fortunae sine periculo vitae comprehensio » ; Je sais bien qu’il y en a plusieurs, qui ne sachant pas la différence de ces deux professions, confondent l’une avec l’autre, et sans distinction de genre, prennent leur condition pour une même chose ; Mais il y a une telle inégalité entre elles, qu’il est facile de juger par la diversité de leurs fonctions, qu’elles n’ont nulle conformité ensemble, car celle des histrions n’est comme j’ai déjà dit qu’une démonstration d’agilité de corps et subtilité de main, mais l’autre étant une action plus relevée, fait voir qu’elle est une école des plus belles facultés de l’esprit, et où la mémoire fait un office digne d’admiration ; l’antiquité nous apprend qu’autrefois les Romains avaient ces Bateleurs en quelque considération, à cause du divertissement qu’ils donnaient à leurs Empereurs, mais ayant abusé du crédit qu’ils avaient obtenus du Sénat, s’adonnèrent à toutes sortes de licences pernicieuses, ce qui obligea la ville de Rome de les chasser, et particulièrement un nommé Hyster, qui s’étant retiré à Athènes, fut suivi d’une bande de jeunes hommes, auxquels il enseigna ses tours de passe-passe et autres parties de son métier, et furent appelés Histrions, du nom de leur Maître, ces Libertins s’ennuyant de demeurer si longtemps dans un même lieu, prirent résolution de revenir à Rome pour exercer leurs jeux : Mais l’Empereur Sévère, ne pouvant souffrir ces Ennemis des bonnes mœurs, fit publier un Edit, par lequel ils furent pour la seconde fois bannis de tout le pays latin ; Lisez ce qu’en dit Eusebius, et Prosper Aquitanus, sur la remarque des temps et des siècles : Pour le regard des Mimes, ou Plaisanteurse, ils ont pris leur source d’un certain bouffon appelé Mimos qui signifie en langue grecque Imitateur, d’autant qu’en ses représentations il contrefaisait divers personnages, et imitait les façons des uns et des autres. […] Tertullien Africain, qui s’était glissé dans l’erreur des Cathafrigiens et Montanistesg, quoique Saint Cyprienl’appelle le Maître des bons esprits, après avoir fait son livre de la pudicité écrit à l’Empereur Aelius Pertinax, sur le débordement de ces Faquins, qui prostituaient des femmes nues sur leurs théâtres au rapport de Macrobe. Clément Alexandrin, natif d’Athènes, outre les huit livres, qu’il a fait des couleurs de l’Eglise, et des traditions Apostoliques. […] De quelle impétuosité n’a-t-elle point heurté les premiers Chrétiens, quand les Païens les appelaient secte pernicieuse, ennemis des Dieux, des Empereurs, des mœurs, et enfin de toute la nature comme témoigne Tacite en son livre des mœurs, et Suetonius en la vie de Néron.
L’auteur pour former trois volumes, qui, réduits à leur juste valeur, en formeroient à peine un bon, a ramasse tous les noms des femmes qu’il a trouvé dans les livres, & en a fait autant d’articles, dont les trois quarts n’étoient connus que dans leur quartier. […] L’autre qui écrit & agit en femme, ne rougit par de dire que dans moins d’un an, le seul article de ses Rubans montoit à quatre mille écus Romans, ce qui fait vingt mille livres de France ; qu’elle perdoit au jeu jusqu’à un million & demi, qu’enfermée dans le couvent de la Visitation, elle y faisoit jouer des comédies, porter des Liévres en vie dans le jardin, & des chiens pour y chasser. […] On a l’uniforme blanc, avec une livre de poudre ; on va jusqu’à poudrer les habits. […] Thiers a fait un livre. […] L’auteur se promet un grand fruit de son livre ; c’est qu’il sera utile au théatre, en enseignant aux comédiens le vrai costume de tous les tems, ce qui contribuera à rendre l’illusion plus parfaite, bien inestimable pour l’Etat, les mœurs & la Réligion.
Il en convient ; & il est surprenant qu’avec des idées si peu favorables de ses ouvrages, il ait voulu s’exposer au grand jour de l’impression, qui dans une personne de son rang le livre à toute l’Europe Ma cervelle est assez bizarre pour barbouiller des vers aussi faux que mauvais. […] Mais s’il s’amuse lui-même, il est certain qu’il n’amuse pas le public ; & malgré les nombreuses éditions que la flatterie a fait faire, ce livre est générallement méprisé. […] Quel Chrétien, de quelque secte que ce soit, a jamais parlé ainsi d’un livre Canonique de l’Ecriture sainte, & d’un Prophête envoye de Dieu ? […] Sors des cendres, Rome Payenne, Viens te reproduire à nos yeux, Viens confondre Rome Chrétienne, Et ses Prêtres ambitieux, Du sein de la vertu féconde, Oppose ces vainqueurs du monde A tous ces Prêtres imposteurs, A tous ces frauduleux Pontifes, Qui sur des livres opocrifes Fondent leur culte & leurs erreurs. […] Tout ce livre est plein de cette doctrine impie & absurde.
C'est donc proprement en matière de galanterie, l'Art d'aimer d'Ovide mis en œuvre, et dans les autres vices c'est l'affreux ouvrage trouvé dans les papiers de la Brinvilliers, heureusement brûlé avec elle, l'Art des poisons, ou, si l'on veut, le livre de Frontin, un recueil des stratagèmes de guerre pour faire réussir tous les crimes, favoriser toutes les passions, ménager toutes les intrigues, traverser tous les pères, maris et maîtres, et goûter librement tous les plaisirsj. […] On fait encore part au public d'une foule de plates rimes dont on l'a célébrée, et qui ne feront point passer à la postérité le nom des protecteurs éphémères sous lesquels ils osent se montrer, surtout le Mercure, dont l'Auteur, bien payé par les trois théâtres, se fait un devoir de justice et de reconnaissance d'aller composer sous les beaux yeux des Actrices, et consacrer régulièrement tous les mois, trente à quarante pages d'un livre qu'il vend fort cher, à recueillir toutes les futilités du théâtre, et a le courage d'être l'intarissable, l'inépuisable, l'infatigable, et sûrement très frivole et très fade panégyriste de tous les Acteurs, Actrices, débutants, débutantes, chanteurs, chanteuses, danseurs, danseuses, instruments, décorateurs, peintres, machinistes, jusqu'aux tailleurs, cordonniers, brodeuses et couturières. […] Se livre-t-on à la volupté, sans s'exposer aux fureurs de la jalousie, aux dégoûts de l'inconstance, au dérangement de la fortune, à l'altération de la santé ? […] Ainsi dans les combats que le spectacle livre à la vertu, ou plutôt dans la défaite générale de ceux qui osent s'y exposer, tout ne reçoit pas les mêmes atteintes ; l'impureté, qui y domine, n'est pas toujours l'épée qui porte le coup mortel, chaque passion lance ses traits ; l'arsenal de l'iniquité, le carquois du démon, ainsi que celui de l'amour, sont bien fournis. […] Une expérience de six mille années, dans le monde entier, a appris au genre humain qu'il n'est rien de si pernicieux que le mauvais exemple ; dans toute bonne éducation on écarte, autant qu'il est possible, la vue et l'idée du vice, mauvais livres, mauvais discours, mauvais tableaux, mauvaise compagnie ; on présente de bons modèles, de bons exemples, etc.
Ce que nous avons dit dans les deux premiers livres suffirait pour démontrer cette vérité.
L’Esprit d’Henri IV, qui paroit depuis peu, ainsi que tant d’autres livres qui ont un pareil titre, & tous les Ana, Peroniana, Scaligeriana n’est qu’un recueil des bons mots attribués à ce Prince, objet de l’amour des Français par la honté de son cœur & les charmes de la familiarité naïve & ingénieuse de sa conversation. […] Ce livre est terminé par les lettres d’Henri IV, à ses maîtresses, qu’on dit avoir découvert comme un trésor caché. […] Oh très-bien j’en réponds Tout lui plait tout convient à son vaste génie, Les livres, les bijoux, les compas, les pompons ; Les vers, les diamans, les biribis l’optique : L’algébre, les soupers, le latin, les jupons, L’opéra, les procès, le bal & la physique. […] Elle mourut jeune, & ses livres sont morts avec elle ; elle se trahit en mourant, elle fit remettre ses manuscrits à M. […] Qu’est-ce que la traduction d’un livre écrit du stile le plus simple, qu’un écolier traduiroit ?
Je sais qu’on ne pèse pas les auteurs à la livre, qu’on ne mesure pas le génie à la toise, comme ce riche ridicule, qui pour se donner un air savant, traitait avec un libraire, et se faisait fournir des livres comme des tapisseries ; cependant à mérite égal un grand ouvrage l’emportera sur une brochure. […] Nous pensons comme le livre célèbre De corrupta eloquentia, attribué à Cicéron et qui n’en n’est pas indigne. […] Il en a vraisemblablement profité dans le dixième livre de ses Institutions, où il traite au long cette matière. Sanlec que, dans son poëme du Geste, Dinouard dans son livre sur l’Eloquence du corps, ont tâché de le remplacer. […] Tout ce qui se livre à la merci du public se met sur la même ligne ; rien ne rapproche plus que le plaisir du vice.
Si on veut connaître les processions licencieuses, les farces indécentes et les représentations profanes que les jésuites se permirent à diverses époques, on pourra en prendre connaissance dans le livre des Comédiens et du Clergé, aux pages 136, 142, 143 et 144. […] Ce que je viens d’exposer sommairement sur les prêtres qui ont joué la comédie, dont on trouve la preuve et les détails dans le livre des Comédiens et du Clergé, n’aurait pas dû irriter la susceptibilité de M. de Sénancourt.
ils mettent le feu à la paille, pourquoi s’étonner si elle brûle ; La justice s’arme afin de punir les auteurs et les complices d’un enlèvement qui blesse l’honneur de quelque illustre famille, elle poursuit avec rigueur et avec toutes les notes d’infamie ces âmes perdues qui corrompent la pudicité des autres ; Néanmoins on permet que les Romans qui sont des bouches toujours ouvertes à persuader le mal, aient libre entrée dans les maisons, dans les cabinets pour y débaucher tous les esprits, pour leur inspirer des affections illicites, avec les moyens d’y réussir ; on punit le corrupteur d’une chasteté particulière, cependant on tolère, l’on agrée, on loue ces méchants livres qui sont les professeurs publics d’une passion, dont la fin est l’incontinence, le péché, le déshonneur, le désordre des familles et des Etats. C’est un grand reproche à la France si Chrétienne de voir que ces méchants livres, ces corrupteurs de jeunesse s’y débitent sous l’autorité d’un privilège.
Dans la multitude innombrable des livres faits pour ou contre la constitution unigenitus, il y en a quelques uns, où abandonnant le sérieux de la controverse, on prend le ton du libertinage pour tourner en ridicule ses adversaires. […] Ce livre, dont le stile n’est pas mauvais, n’a pas fait fortune, il est oublié & mérite de l’être. […] La fable de ce drame est prise de ce mauvais livre, a quelques circonstances près, qu’on a changées pour l’accomoder au théatre. […] Elle avoit été toujours fervente, & à la veille de sa profession elle est tous-à coup changée, & se livre aux plus grands excès de sa passion. […] Elle a bien-tôt appris à lire dans ce livre ; elle y lit tout ce qu’elle veut, quoiqu’elle ne l’aie jamais vu, & qu’il ne lui dise rien : Il le plaint, il l’adore, il pénètre le mystère de son cœur.
Combien de Livres nouveaux doivent tout à leur frontispice ! […] Des vers de Virgile on a fait un centon nuptial & une vie de J.C. des amours d’Ovide un livre de dévotion ; du Cantique des Cantiques un livre infame. […] Il dit que la pension de quatre cens livres qu’on lui donna, étoit peu de chose. […] Quelques livres qu’on lui attribue qui sont à la Bibliothéque du Roi, & qu’on vient de traduire & d’imprimer, en donnent une mince idée. […] On va loin quand on est maître de sa destinée, & qu’on se livre à l’effervécence de son imagination.
qui a composé, Ex professo, un Livre des Spectacles, décrit bien au long toutes les infamies qui s’y pratiquaient. […] J’aime mieux vous renvoyer aux Livres qui en parlent, et vous en citer les endroits. […] On ne peut faire un pas, lire un Livre, entrer dans une Eglise, enfin vivre dans le monde, sans rencontrer mille choses capables d’exciter les passions. […] Il est temps de finir une Lettre à laquelle je devrais plutôt donner le nom de Livre entier. […] Livre 3 chapitre 1.
— 448, ligne dernière, à quelques exemplaires : après Subsilvania, ajoutez : 3 108 livres ; & rayez après marin, 3 500 liv.
Livre des Parallèles, Chap. 47.
Salvien au livre 6. de la Providence, parle amplement contre les spectacles et les Comédies. […] Le Parlement leur fit défense de ne plus jouer, ni d’obtenir de pareilles Lettres, sous peine d’être condamnés à dix mille livres d’amende. […] » dans son Livre des Spectacles. C’était à peu près ce qu’avait dit Tertullien dans son Livre touchant la même matière, ch. 15. […] au livre cité, de nous réjouir, il faut encore que notre divertissement soit un crime ; ce qui est manifestement condamné dans l’Ecriture, dit cet Auteur.
C’est un Prêtre, c’est un Confesseur qu’on introduit pour nous assurer qu’il ne connaît pas les péchés que des docteurs trop rigoureux attribuent à la comédie : on affaiblit les censures et l’autorité des Rituels, et enfin on n’oublie rien dans un petit livre dont la lecture est facile pour donner quelque couleur à une mauvaise cause.
Il était juste de vous dédier un Livre tel que celui-ci, à vous, Monsieur, qui avez enrichi le Théâtre Français de plusieurs Comédies, aussi délicatement écrites qu’elles sont conduites avec art.
TABLE DES CHAPITRES du contenu en ce Livre I.
Ou comme parle Tertullien au livre qu’il a écrit des spectacles : « Où (dit-il) rien ne s’approuve, sinon ce qui est réprouvé ailleurs, et auquelb la souveraine grâce est l’impiété.
Ce mot dit tout ; il réunit tant de folies et de désordres, que d’un coup de pinceau il fait le procès à tout ce qu’il caractérise, et le livre au mépris. […] Qu’a de commun le désespoir d’Hermione avec la science du droit, ou les fureurs d’Oreste avec les livres saints ? […] François de Sales dit : « C’est un malade qui ne mange plus du melon, mais qui du moins veut le voir et le flairer » Pascal dirait ici : « Ces Pères sont accommodants, savent adoucir la rigueur des règles : et pour gagner tout le monde à Dieu, se prêtent à tous les goûts. » Nous n’examinons pas ici le sentiment de leurs Casuistes, nous en parlerons ailleurs ; mais du moins est-il certain que leurs livres de piété sont décidés contre les spectacles, Buzée, Suffren, Haineuve, Croizet, Griffet, etc., que leurs Prédicateurs, Bourdaloue, Cheminais, Houdri, Segaud, etc., en parlent très fortement ; que leurs Journalistes de Trevoux depuis soixante ans ont constamment marqué de l’éloignement pour la fréquentation du théâtre, combattu les écrits qui le favorisaient, accueilli ceux qui le condamnaient, témoins ceux de MM. […] Je suis pourtant persuadé que les innombrables pièces que les Jésuites ont données dans leurs collèges ; l’idée et le goût du théâtre, qu’ils ont partout inspiré, sans doute sans le vouloir, aux enfants, à leurs familles, au public ; cette espèce de décision pratique de gens très respectables, qui lève insensiblement tous les scrupules ; la connaissance des Auteurs, la lecture des livres dramatiques, qu’ils ont facilitée et accréditée ; ces danses, ces décorations, ces habits, ce jeu, qu’ils ont pompeusement mis sous les yeux ; que tout cela est une des causes imperceptibles de leur suppression.
L’Eminence, à demi endormie, se réveille, rit de cette saillie et lui en sait bon gré, lui envoya le lendemain deux mille livres, et lui donna plusieurs pensions sur des bénéfices, revenu qui certainement ne fut jamais destiné à payer des vers galants. […] Elles ont dix-huit cents livres par an, et des étoffes pour s’habiller ; mais à Ispahan, comme à Paris, ce sont leurs moindres profits, les présents de leurs amants vont souvent dans un jour beaucoup plus haut que leurs appointements d’une année. […] Ronsard et Baïf, les Quinault de leur temps, qui avaient fourni les vers à Beaujoyeux, eurent chacun deux mille écus (trente mille livres) en récompense. […] Depuis 1637 qu’il y commença, jusqu’en 1700, il y a été joué six cent cinquante pièces, quoiqu’on ne représente que dans l’hiver, que les machines y coûtent infiniment, et que l’on donne pour chaque carnaval douze mille livres à chaque Musicien ou Acteur d’une habileté supérieure.
D’alléguer ici l’opinion de Platon, GUILLOT-GORJU qui a lu ses livres aussi bien que d’autres, dit et soutient que c’est alléguer la turpitude de cet Auteur ; et par conséquent non recevable. […] Bannir les Comediens de la vie civile et commune, ce serait ôter les histoires des livres, les belles femmes du monde, la foire Saint-Germain du cours de l’année, les confitures des galeries de l’Hôtel de Bourgogne, et le Gros-Guillaume de la Comédie même. […] Pour ce qui est de la lecture, elle est ennuyeuse si elle n’est diversifiée : par exemple, si les Dames lisent les livres de L’Astrée, les discours sérieux d’un Sylvandre leur sembleraient-ils pas dégoûtants sans les naïvetés d’un Hylas ?
Allégations de M. de Sénancourt, dirigées contre l’auteur du livre, intitulé : Des Comédiens et du Clergé.
Son éloquence impétueuse & féconde le promene souvent à côté de la question : si l’on retranchoit les récapitulations, les préambules, les sommaires, les redites, les hors-d’œuvre, le livre se reduiroit à peu de chose. […] A la vérité, ce Souverain Pontife a dit qu’il les recevoit avec autant de soumission que les Livres Evangeliques : sa proposition n’est point exclusive, comme l’Auteur en question voudroit le supposer ; il n’y avoit eu pour lors aucun autre Concile Œcuménique après ceux-ci, que le Concile dont nous avons parlé ci-devant, qui se tint en 553, c’est-à-dire, trente-sept ans avant le Pontificat de Saint Gregoire.
& dans son livre second contre Jovin. […] Il traite encore cette matiere d’une maniere plus étendue, dans son livre, des institutions Ecclésiastiques. institution XIV. […] Qui peut disconvenir, que le Théatre de ce même Moliere, dont je suis plus admirateur que personne, ne soit une école de vice & de mauvaises mœurs, plus dangéreuse que les livres mêmes, où l’on fait profession de les enseigner ? […] Elles sont dans tous les livres de morale. […] Enfin dans tous les livres de piété, destinés à édifier & à instruire les fidéles, & en particulier à éclairer l’esprit, & à former le cœur de la jeunesse ; en un mot, dans tous les monumens, que l’Eglise nous présente depuis sa naissance, jusqu’à nos jours : cet enseignement, dis-je, ne nous demontre-t-il pas, que l’Eglise a toujours condamné les spectacles, & qu’elle les a toujours interdits aux fidéles ?
il suffit à une mere d’avoir quelques sentimens pour arracher d’entre les mains de sa fille des Romans ou d’autre mauvais livres, pour lui interdire toute parole deshonnête, & l’empêcher de fixer ses regards sur des Tableaux indécens : & des meres qui se disent chrétiennes laisseroient aller, ou conduiroient elle mêmes leurs filles au Théâtre, où elles trouveroient les mêmes écueils, mais tout autrement dangéreux !
On ne sera point étonné de voir, MONSEIGNEUR, votre illustre nom à la tête d’un Livre contre les Spectacles ; il y a longtemps qu’on vous voit allier les talents militaires avec les vertus Chrétiennes ; le même Seigneur, qui dans les Batailles d’Oudenarde et de Malplaquet, signala sa valeur, est compté pour un Héros du Christianisme.
On a débité, 1774, un catalogue des livres de M. […] J’ai connu un homme en place qui avoit à ses gages des rubanniers de Paris, & achetoit des échantillons de tous les rubans qui paroissoient chaque année : il les colloit sur la feuille d’un grand livre. J’ai vu des fleuristes qui avoient le même goût pour les fleurs : ils colloient ainsi les feuilles de tulipes ; ils avoient formé une bibliotheque de ces livres curieux, & tapissé leurs appartemens de ces riches couleurs. […] Ne le voyant pas, elle se livre à la Jalousie qui paroît personnifiée, &, par des fausses confidences, il lui fait croire infidele. […] N’est-ce pas un beau fleuron à ajouter à sa couronne, qu’une femme de mauvaise vie, devenue plus délicate dons ses goûts, ne se livre plus, comme la Bejar, belle-mere de Moliere, qu’à des personnes de condition ; & les livres périodiques devroient-ils en quelque sorte dégrader la couronne, en y attachant de si méprisables fleurons ?
Je suis loin de penser que dans un ouvrage tel que celui-ci, qui embrasse tant d’objets différens, il ne me soit pas échappé un grand nombre de fautes : c’est au Public à m’apprendre les changemens, la réforme que je dois faire dans mon Livre.
On ne peut, continue-t-il, faire un pas, lire un livre, entrer dans une Eglise, enfin vivre dans le monde, sans rencontrer mille choses capables d’exciter les passions. » Sans doute, la conséquence est fort bonne : tout est plein d’inévitables dangers ; donc il en faut augmenter le nombre.
[Extrait 3 : Livre VI, chap. 15] Et bien, on voudra peut-être prendre le retour des Ames de ce qu’en écrivent les Poètes.
[NDE] Reproduite par le Père Joseph Voisin, La Défense du traitté de Monseigneur le Prince de Conti touchant la comédie et les spectacles, ou la Réfutation d’un livre intitulé Dissertation sur la condamnation des théâtres, Paris, Louis Billaine, 1671, p. 317-318.
Nous avons parlé ci-dessus Livre 6, Chap. 5, du procès que les Barbiers Perruquiers, ont fait aux Coëffeurs des Dames ; mais nous n’avons pas tout dit. […] Les Dames Françoises ont porté plus loin que personne la variété des coëffures ; mais ce n’est que par la diversité des rubans, des linges, des fleurs, des aigrettes, des pompons ; le Sieur Duclos des Académies de Toulouse, & de Montauban, avoit fait un gros livre de l’histoire, & de la diversité des coëffures françoises ; ouvrage de la derniere importance pour l’Etat. […] Ce récit du livre des Rois renferme bien de difficultés, dont les interprêtes s’occupent ; étoit-ce tous les ans, comme dit la vulgate, qu’on les coupoit, ou selon d’autres versions tous les mois, ou de tems en tems, selon le besoin ? […] Etoit-ce le poids hébreu qu’on avoit long-tems conservé dans le Sanctuaire, ou le poids Babilonien, seul en usage depuis la captivité, lorsqu’on écrivit ce livre ? […] Samson ne fut pas plus heureux ; la courtisanne dont il devînt amoureux, lui arracha le secret de sa force, elle l’endort dans les bras de la volupté, lui coupe les cheveux & le livre aux Philistins.
Abaillard rétracta plusieurs de ses propositions, il en prétendit justifier d’autres, il a brûlé publiquement son livre. […] Dans un de ces livres scandaleux, & mal écrits, intitulé le Philosophe amoureux, où le vice a pris pour texte, raconté & commenté à sa maniere, les amours d’Héloïse & d’Abaillard ; on trouve des choses singulieres & absurdes, qui n’ont pu échaper qu’à un homme de théatre. 1°. […] & ne put jamais être persuadé ni par priere & lettre du Prince, ou de tous ses parents, à permettre qu’on fit ces folies ; & comme l’autorité Ecclesiastique ne suffit pas pour une défense absolue, il prit un tour, il profita de l’autorité que lui donnoit le concile de Trente sur l’impression des livres. […] Le Missel & les Livres de chant ne furent faits que dix ans après le Breviaire ; ainsi on disoit la Messe Romaine, & l’Office cadurcien ; on chantoit tous les Pseaumes à l’ancienne mode, & on psalmodioit les hymnes, les antiennes, les répons. […] Le goût de la musique semble attaché à ce bénéfice, le dernier possesseur l’aimoit beaucoup aussi ; mais il étoit moins élégant, il n’aimoit que la musique sainte, il avoit composé & fait imprimer des cantiques, pour les missions, des livres d’Eglise pour le chant ; il en donnoit des leçons aux enfans & aux jeunes chantres.
On y garde moins de mesures qu’à la comédie, le cœur s’y épanche sans obstacle, & s’y livre à son goût avec liberté. […] Cet extrait, par l’excès, la fadeur & la licence des éloges qu’il lui prodigue, décelle la main de l’Auteur du livre qui l’encense lui-même. […] L’opéra & la comédie ont à la vérité leur magasin, qui est d’une richesse & d’une abondance surprenantes : il a coûté cent trente mille livres à bâtir. […] Ainsi dans le corps humain on laisse une fistule pour sauver de grandes maladies, ce que prouve fort au long un livre singulier de médecine, intitulé, Traité des Maladies qu’il ne faut point guérir. […] Le fonds de cette société consiste en trente actions de douze cents livres chacune, qu’on peut trafiquer, laisser à ses héritiers, & hypothéquer à ses créanciers.
Je n’ai pour but, dans mon Livre, que d’annoblir et de rendre utile un amusement qui deviendrait même une Ecole de vertu, si le vice et la mollesse en étaient bannis.
Sa nomination à la place de Garde des Livres imprimés de la Bibliotheque du Roi, a, 524 Caraccioli. […] Pensée présomptueuse, a, 223 Critique d’un Livre contre les Spectacles, intitulé : J.J. […] Bossuet, Evêque de Meaux, sur son Livre touchant la Comédie, a, 395 Erasme. […] Citation de sa Lettre Pastorale contre la lecture des mauvais Livres, a, 135 Justinien. […] C’est profaner les livres saints, que d’en tirer des sujets de représentations théatrales, 189, 368, 386.
Dans le Recueil des loix des juifs de Constantin l’empereur, livre très-singulier & très-savant en érudition rabbinique, cod. […] Mais la décision est juste, par une raison toute simple ; c’est que celui qui livre les bœufs au théatre, les chiens, les coqs à de pareils combats, s’expose volontairement à tous les risques, & ne peut se plaindre & demander un dédommagement, si les animaux sont tués ou blessés. […] Il pouvoit ajouter, que les innombrables épithetes, cent fois répétées, font la moitié de son livre ; que les mêmes mots, les mêmes tours, les mêmes rimes, les mêmes objets, les mêmes images, qui reviennent à tout moment, ne sont qu’un jargon que le poëte le plus médiocre peut mettre en œuvre comme lui. […] Les notes qui la répetent, la développent & l’étendent, confirment en prose ces pernicieux enseignemens dont l’auteur paroît infatué ; & où, malgré les mots d’étiquette, humanité, bienfaisance, vertu, honnêteté, repandus dans son livre, il se montre un vrai débauché ; mais sérieux, triste, pesant, parfois acariâtre, plein d’idées champêtres, qu’il ne fait que ressasser cent & cent fois, en cinq ou six façons. […] Alexandre livre sa favorite au peintre ; ils deviennent amoureux l’un de l’autre : il falloit s’y attendre.
Je confesse qu’ès Comédies et Tragédies, il y a de belles sentences, des préceptes utiles, et avertissements sérieux : Mais ce n’est pas ce que demandent ceux, qui crient contre nous : Ils ne les goûtent point, en les lisant ès livres, en les oyant prononcer à un Ecolier ; ne daigneraient faire trois pas, pour les apprendre, se souciant encore moins de les pratiquer : Enfin, ils n’y tâteraient jamais, s’il n’y voyaient ces déguisements ; s’ils ne sentaient la fumée de ces sauces de la cuisine infernale. […] Qui veut voir comme Arnobe les dépeint, voie son septième livreUn peu après le milieu du livre el et il trouvera, qu’il ne fait pas grandem différence, entre les Théâtres et les Bordeauxen. […] »ev Mais comme j’ai dit, ce livre-là tout entier, ne contient qu ’une détestation générale de ces choses. […] Voir les deux livres des Elenches sophistiques de Philippe Canaye, publiés à la suite de L’Organe, Paris, J. de Tournes, 1589, p. 704-751. […] [NDE] érodote, Histoires, livre 2, chap. 36, § 3.
C’est pour le faire triompher d’ennemis si formidables, que les Livres saints lui découvrent avec tant de soin les ruses, les profondeurs de Satan, & les moyens de s’en garantir.
On verra dans le cours de mon Livre, l’art avec lequel l’Opéra-Bouffon fait mettre en usage leurs préceptes ; c’est une cire mole qui prend à son gré toutes sortes de formes.
Puisse mon Livre inspirer aux Poètes du nouveau Théâtre le noble dessein de ne plus faire paraître tant de Pièces informes !
Voici la relation qui en a été faite, elle mérite d’être consacrée à la gloire de la vertu, même dans un livre sur le théatre pour être le contrepoison de tout ce que le théatre a fait contre cette pieuse cérémonie qui ne sauroit être de son goût, soit en la défigurant par la galanterie même licencieuse que le sieur Favard & le Marquis de Pesé y ont introduit, non-seulement contre les mœurs, mais encore contre la vérité, la coutume & l’esprit de la Fête, en la parodiant pour la rendre ridicule. […] Le prix consiste en une somme de 100 livres & une croix d’or sur laquelle sont gravés ces mots : A la plus sage, Fête des mœurs. […] Dans les nouveaux Colléges élevés sur leurs débris, on a fort peu de soin de la Religion des enfans ; les livres innombrables sur l’éducation, la plupart d’après l’Emile de Rousseau, à peine en disent un mot en passant, n’en prescrivent aucun exercice.
Epître du premier livre écrivant à Eucratius, montre assez en quelle horreur et détestation les Chrétiens avaient anciennement les Bateleurs et joueurs de farces, Comédies et Tragédies, et autres choses semblables, jusqu’à priver de la sainte Communion ceux qui s’adonnaient à cet art : Il déclare le semblable en cette Epître, que le Chrétien doit fuir tous Spectacles et Jeux publics, de quelque sorte que ce soit : où de premier coup il s’attache à ceux qui abusaient des témoignages de la S. écriture pour approuver telles folies : puis discourant par toutes les espèces des Spectacles, en fait le diable auteur, et l’Idolatrie mère : rappelant les Chrétiens à contempler plutôt les œuvres de Dieu, et les saintes écritures, comme les vrais spectacles des vrais enfants de Dieu. […] Voy le titre 8. du 2. livre de la rep. de Patricius de Siennes. […] Voy le titre 8. du 2. livre de la rep. de Patricius de Siennes.
L e Poète doit avoir trouvé dans les Livres précédens tout ce qu’il y a de plus essentiel dans l’art dramatique. Je serais parvenu au but que je me suis proposé, si l’on ne voyait au Théâtre plusieurs sortes de Poèmes chantans, qui éxigent nécessairement que l’on parle de la musique : aussi ce sixième Livre ne sera-t-il consacré qu’à tout ce qui se rapporte à cet art, dans les Ouvrages qu’on met sur la Scène. […] Je ne le trouve que dans le mouvement que nous nous donnons lorsque notre âme se livre à de grands transports, & qu’il est certain que la musique imite ; mais elle ne saurait aller plus loin. […] Louis XII a, dit on, composé un petit Livre d’airs légers. […] Voyez les Remarques du cinquième Livre de l’Ane-d’Or d’Apulée ; l’Auteur est entré dans de fort grands détails sur la musique des Anciens, de laquelle je ne parle qu’en abrégé.
je me livre à sa foi.
Faisons défenses à tous Imprimeurs, Libraires, & autres personnes, de quelque qualité & condition qu’elles soient, d’en introduire d’impression étrangere dans aucun lieu de notre obéissance ; comme aussi d’imprimer, ou faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire ledit Ouvrage, ni d’en faire aucun extrait, sous quelque prétexte que ce puisse être, sans la permission expresse & par écrit, dudit Exposant, ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confiscation des Exemplaires contrefaits, de trois mille livres d’amende contre chacun des contrevenans, dont un tiers à Nous, un tiers à l’Hôtel-Dieu de Paris, & l’autre tiers audit Exposant, ou à celui qui aura droit de lui, & de tous dépens, dommages & intérêts : A la charge que ces Présentes seront enregistrées tout au long sur le Registre de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, dans trois mois de la date d’icelles ; que l’impression dudit ouvrage sera faite dans notre Royaume & non ailleurs, en bon papier & beaux caractères, conformément aux Réglemens de la Librairie, & notamment à celui du 10 Avril 1725, à peine de déchéance du présent Privilége ; qu’avant de l’exposer en vente, l’Imprimé qui aura servi de copie à l’impression dudit Ouvrage, sera remis dans le même état ou l’Approbation y aura été donnée, ès mains de notre très-cher & féal Chevalier, Chancelier de France, le Sieur de Lamoignon, & qu’il en sera ensuite remis deux Exemplaires dans notre Bibliothéque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, un dans celle dudit Sieur de Lamoignon, & un dans celle de notre très-cher & féal Chevalier, Vice-Chancelier, & Garde des Sceaux de France, le Sieur de Maupeou : le tout à peine de nullité des Présentes.
Les Livres ne présentent point de modèle aux yeux, mais ils en offrent à l’esprit : ils donnent le ton à l’imagination & au sentiment ; l’imagination & le sentiment le donnent aux organes.
de Sénancourt ne pourra pas assurément m’accuser ici d’hypocrisie, et encore moins de chercher à décliner la juridiction ecclésiastique en matière d’excommunication, car on trouvera à la page 154 du livre intitulé des Comédiens et du Clergé, l’indication d’une catégorie assez nombreuse de ceux qui encourent les anathèmes et que l’église réprouve et condamne : on y verra un vaste champ ouvert au Code pénal religieux ; mais au moins le comédien, en se trouvant confondu dans l’immense majorité des pécheurs de chaque catégorie, ne verra pas sa profession spécialement et uniquement frappée de l’animadversion des prêtres ; il aura un sort commun avec tous les autres infracteurs des pratiques de notre religion, et ne subira pas une spécialité outrageante pour avoir exercé une profession dans laquelle il a été institué, soutenu, encouragé et honoré par le prince et par nos lois.
J’ai communiqué mon idée à monsieur Des Tianges, pour savoir de lui, si rien ne l’appuyait dans l’antiquité ; il m’a indiqué quelques Livres qui pouvaient m’instruire. […] Je prétens qu’il travaille contre lui-même, & c’est lui que je veux charger de me recueillir des Notes* Car je prétens faire un Livre où rien ne manque, Préface, Citations & Paradoxes. […] A cette définition du Spectacle dramatique en particulier, j’en ajoute une plus générale, que je trouve heureusement dans un Livre fameux*. […] Mais lorsqu’il s’agit de se former une idée des véritables inconvéniens des Spectacles, si l’on ne fait que consulter les Livres, on s’expose à se tromper, en copiant ce que le préjugé, un faux zèle, ou l’intérêt ont fait avancer de tout temps aux Misomimes* ; gens dont on peut dire que les griefs n’ont été jamais accompagnés de cette justice qui pouvait y donner du poids.
Ses livres sont pleins de traits contre la comédie. […] « 5.° Les livres des Païens nous en apprennent l'origine, assez peu connue. […] Eh qui peut garantir qu'on ne livre aux bêtes que des coupables ? […] Si vous aimez les productions du théâtre, nous avons dans les livres saints une science, une poésie, une morale bien supérieures ; ce ne sont point des fables, mais des vérités.
Polybe, livre 4. […] Son Livre est écrit avec tant de solidité & de modestie, qu’il est difficile en le lisant, de ne point s’intéresser aux vertus de l’Auteur & à l’Ouvrage.
La persécution contre les livres, ne fait qu’irriter le génie. […] Un livre dispersé dans les Cabinets parvient à faire lentement une multitude d’impressions différentes, mais isolées, mais presque toujours exemptes d’enthousiasme. […] J’avois compris que dans un Etat où l’intrigue dispose de toutes les places, un bon livre, c’est-à-dire un livre utile, devient la seule action publique permise à un Citoyen qui ne veut point descendre à des démarches humiliantes. […] Cependant, comme il n’étoit pas possible que des hommes plus éclairés que le reste de la Nation, n’eussent pas des momens d’énergie, la raison a fait entendre, sur le Théâtre & dans les Livres, une voix timide, il est vrai, mais puissante ; car c’étoit-la voix de la raison.
Caffaro, ce qu’il fit dans plusieurs discours, d’abord débités dans ses conférences, ensuite imprimées séparément & enfin recueillies en un volume, de beaucoup augmenté après sa mort, en 1732, ce qui fait un très bon livre intitulé, Histoire des jeux du théâtre. […] Les Mémoires contre Ramponau, rapportés dans les livres des facéties, tom. […] L’Avocat, son auteur, homme d’esprit & de mérite, quoiqu’obligé par l’intérêt de sa cause de la justifier dans le for extérieur, où en effet il est toléré, se livre aussi-bien que nous à l’anathême dans le for de la conscience. […] En levant un coin de la toile on excite l’imagination, à la lever toute entiere, à encherir, même à embellir, à multiplier ce qu’on livre à sa féocndité. […] Le livre des actes des Apôtres ne parle pas du hibou ; mais il dit que l’Ange du Seigneur frappa hérode, & qu’il sentit dans ce moment ses entrailles déchirées par des douleurs insupportables, & une infinité de vers s’engendra dans tout son corps.
Deux grands liens parmi les hommes, deux grands ressorts dans les affaires, deux grands mobiles dans les mœurs & dans les passions autant que renfermées dans de justes bornes, ils annoncent la vertu de celui qui les porte, & l’Empire à ceux qui les voyent, autant l’excès, l’immodestie, l’affectation par un effet contraire décélent la corruption de celui qui s’y livre, & la répandent dans ceux qui s’en laissent toucher, ils entretiennent l’orgueil ou l’humilité, la modestie ou la légèreté, la molesse ou l’austérité ; & par conséquent des exemples continuels & des objets frappans de vertu ou du vice, des grâces séduisantes ou des invitations édifiantes ; c’est une espèce de sermon éloquent. […] Les remords, l’expérience l’ont assez & trop appris, & c’est au contraire ce danger qu’on veut faire naître, on y compte comme sur un moyen bien sûr de plaire, & d’allumer la passion, qui en effet s’y livre avec transport ; pour éteindre ce feu, Dieu donne des habits aux coupables, & quels habits ? […] Ce style est suranné, ces expressions passent aujourd’hui pour basses, mais il a de l’éloquence, de la force, de la vérité, le livre d’où ce trait est pris a joui de la plus grande réputation, couru de la Cour & de la ville, imprimé plusieurs fois, traduit en toutes les langues vivantes ; on ne le lit plus aujourd’hui. […] Cet homme assurément a voulu se divertir : un Médecin judicieux ne peut pas dire sérieusement tant de folies, son petit-fils l’Abbé Renaudot étoit un vrai savant qui employa utilement ses travaux pour le bien de l’Église, en composant une partie très-considérable de la défense du fameux livre de la perpétuité de la foi sur l’Eucharistie. […] Un livre aussi répandu & aussi plein d’objets de vice, ne peut qu’entretenir & répandre la corruption dans tout le Royaume.
Il faut convenir que les pièces dont le sujet est pris des livres saints ont eu le suffrage de plusieurs personnes respectables. […] Il parut en 1742 un livre intitulé, Histoire de la fête des Fous, où M. du Tillet ramassa grand nombre de ces extravagances, en inventa beaucoup, et, par une dépense bien inutile, les fit représenter dans quantité d’estampes grotesques. […] Le théâtre est la parodie des livres saints. […] Oui sans doute, du moins quand il s’empare des divines Ecritures, qu’il ose faire parler les Prophètes et agir les Saints, s’approprier le langage de la Divinité, et représenter des événements qui n’ont été consignés dans nos saints livres que pour servir à notre instruction. […] Les Saints et Dieu même l’ont fait : le livre de Job et le Cantique des Cantiques sont des espèces de drames qu’on n’a jamais joués, qu’on n’oserait jouer, et qui ne furent pas composés pour être joués.
» On peut laisser la jeunesse lire toute sorte de livres, fréquenter toute sorte de compagnies, voir les plus mauvais exemples, entendre les plus mauvais discours, regarder les objets les plus séduisants, si on leur ouvre la porte des spectacles, où se trouvent tous ces dangers à la fois, c’est-à-dire qu'il faut abandonner l'éducation de la jeunesse, la livrer à elle-même, et la laisser perdre. […] Il est étonnant que cette foule d'Ecrivains qui ont inondé la France de livres sur l'éducation de la jeunesse, n'aient pas songé à lui interdire le théâtre. […] Ne croyez-vous pas entendre les insensés dont parle le livre de la Sagesse ? […] 1763.) dans l'extrait du livre, Considérations sur la littérature, dit : Il y a un théâtre à Amsterdam, un à La Haye. […] Cette réflexion est très juste, surtout pour de jeunes gens, dont le cœur facile et ardent prend plus facilement toute sorte d'impression, et s'y livre plus aveuglément.
On en peut juger par ce qui se faisait à Rome, selon ce qu’on en apprend d’un Livre du VIII.
Etant d’ailleurs très persuadé, que ceux qui desireraient s’instruire à fonds sur ce qui regarde la Comédie, pouvaient trouver dans l’excellent Livre de Monseigneur le Prince de Conti, et dans plusieurs autres écrits qui ont paru depuis sur ce sujet de quoi être pleinement satisfaits.
conformément au Règlement de 1723, qui fait défenses, art. 4. à toutes personnes, de quelque qualité qu’elles soient, autres que les Libraires ou Imprimeurs, de vendre, débiter, et faire afficher aucuns Livres pour les vendre en leurs noms, soit qu’ils s’en disent les Auteurs, ou autrement ; et à la charge de fournir à la susdite Chambre neuf Exemplaires prescrits par l’article 108. du même Règlement.
Ce qui fut de tel estime, que les Architectes attirés par gros loyers, que les Rois et Princes leur donnaient, ont écrit fort doctement des livres touchant la dimension et ordonnance des1.
J’ouvre vos Livres, & je ne trouve par tout que certaines amours romanesques, dont l’absurdité & la triste uniformité sont encore les moindres défauts. […] Combien de fois, au milieu des assemblées les plus bruyantes, regretteront-ils le silence de leur cabinet, & la compagnie de leurs Livres ! […] Puisque leur étude principale se réduit à la connoissance de l’homme, la Société leur présentera toujours des Livres vivans, & ils ne doivent plus appréhender d’y rester oisifs dès qu’une fois ils auront acquis l’art d’observer.
On ne le représente pas autrement, et si l'on compare les estampes du théâtre avec celles qui sont répandues dans le livre d'Erasme, on sera embarrassé de dire quel a été le plagiaire de l'autre. […] Paul lui-même, et plusieurs livres de l'Ecriture, nomment par leur nom et peignent par leurs vrais traits les actions les plus infâmes. […] Rien de tout cela chez les Juifs, il n'y avait ni gavotte, ni pavanne, ni pas de trois, ni bal, ni ballet, etc. on ne connaissait ni maître à danser, ni livre de chorégraphie ; ce n'était que des sauts et des bonds, des courses ajustées, il est vrai, assez grossièrement à la mesure de quelque air que tout le monde bat naturellement, ou joué par quelque instrument, ou chanté par des voix humaines, mais sans ordre, sans liaison, sans dessein, tout au plus des danses en rond, que les femmes faisaient d'un côté, et les hommes de l'autre.
Ce Jupiter que l’on voit dans les livres des Poètes comme tonnant et adultère tout ensemble, représente ici par les soins des R.R.P.P.
LIVRE QUATRIEME.
La véritable Tragédie est l’école de la vertu ; et la seule différence qui soit entre les Théâtres épurés et les livres de morale, c’est que l’instruction se trouve dans la Tragédie toute en action, c’est qu’elle y est intéressante, et qu’elle se montre relevée des charmes d’un art qui ne fut inventé autrefois que pour instruire la Terre et pour bénir le Ciel, et qui par cette raison fut appelé le langage des Dieux.
[a] Pour revenir à mon propos, il n’y a tel quep d’allécher l’appétit et l’affection, autrement on ne fait que des ânes chargés de livres.
Elle pese vingt-cinq à trente livres, & traîne à terre plusieurs pieds. […] Ils appellent ainsi la robe que portoit Thamar, fille de David, lorsqu’elle fut violée par Amon, & que le livre des Rois déclare être la robe que portoient les filles des Rois avant leur mariage : Vestis Talaris . […] Les canons, les rubriques, les livres liturgiques n’ont jamais connu les queues ; les anciennes images n’en donnent aucune idée ; S. […] Tantôt parlant du grand Dragon Bechemot, le livre de Job, pour faire sentir la force de sa queue, la compare au cèdre du Liban ; & dans l’Apocalipse on dit que les ennemis de l’Eglise sont comme des scorpions, dont la queue pleine de vénin donne la mort par sa piqeure.
Mais je n’apprécie point son mérite littéraire, je n’envisage ses livres que du côté des mœurs & du théatre, & ces livres sont entre les mains de tout le monde. […] Il est peu de livres plus licencieux, il est plein d’obscénités, d’impiétés, de sarcasmes, contre le Clergé & l’état Religieux, pour le rendre odieux & ridicule. […] C’est une déclamation contre le mariage légitime, & un éloge du célibat voluptueux, où l’on se livre à son goût sans contrainte, en voltigeant d’objet en objet.
C’est Pétrone qui nous en avertit : dans son Satyricon, qui n’est pas un livre de dévotion (Tom. […] Une femme qui se livre au public, qui fait métier de séduire, peut-elle se dire séduite ? […] Roscius, qui était Gaulois, composa un Traité de l’éloquence du geste, qui s’est perdu, que Sanlec dans son Poème du geste, et l’Abbé Dinouard dans son livre de l’Eloquence du corps, d’après Quintilien et bien d’autres, ont tâché de nous rendre. […] C’est un prodige ; mais un prodige plus grand encore, ce sont les mœurs de Roscius, que Cicéron dans l’Oraison pro Quintio, loue si finement en deux mots qui peignent au naturel et l’Acteur et la profession : « Roscius, dit-il, a un si grand talent pour le théâtre, qu’il ne devrait jamais en descendre, et tant de probité et de vertu qu’il n’aurait jamais dû y monter. » Le livre 15 du Code Théodosien est presque tout employé à régler la discipline des théâtres, et chaque loi par les termes les plus méprisants semble n’être faite que pour marquer l’horreur qu’on en avait eue dans tous les temps : « Turpis conversatio, vulgaris vita, hac macula, hujusmodi fœces, scenicum prejudicium, etc. » Le Code Justinien, les Novelles, tous les Jurisconsultes, loin d’adoucir les expressions, semblent n’en trouver pas d’assez fortes.
C’est le même danger, la même indécence, le même scandale ; ce n’est pas seulement la bassesse du salaire, c’est l’infamie du métier qui exclut des saints ordres, de même, disent-ils, qu’une femme qui, comme Messaline, se livre au public sans être payée, n’en est pas moins prostituée (L. […] Mais il en coûta cher au Curé ; les Commandeurs et Chevaliers de Malte, de qui cette Eglise et ce Curé dépendent, indignés d’un si grand scandale, s’assemblèrent, lui firent le procès, le condamnèrent à deux cents livres d’amende et à trois mois de séminaire, pour lui apprendre son devoir (Gazette d’Avignon, 3 août 1762, et toutes les nouvelles publiques). […] C’est l’ordre exprès du livre des Constitutionhis apostoliques, attribué à S. […] La Tourneuse n’était pas si décriée, quoique du théâtre de la Foire, où elle avait deux mille livres de gages.
Par les lettres patentes données à Compiegne le 30 juillet 1773, le Roi ordonne qu’il soit incessamment construit à Paris sur la partie du terrein de l’Hôtel de Condé & des maisons qui y sont contiguës, comprise entre les rues de Condé, celle des fossés de M. le Prince, & le carrefour où elles se réunissent, une nouvelle Salle pour y établir le théatre de la Comédie Françoise avec les bâtimens accessoires, ordonne que l’Hôtel, les maisons, bâtimens & terrein compris dans ledit emplacement, ainsi que celles dont la démolition sera nécessaire pour l’ouverture d’une nouvelle rue, & l’agrandissement de plusieurs suivant le plan agréé par sa Majesté, seront acquises en son nom par des Commissaires nommés à cet effet aux prix qui seront convenus de gré à gré entre les Commissaires & les Propriétaires ; sinon réglé par le Maître général des bâtimens de la Ville, & l’Architecte ou Experts nommé par les Propriétaires ; & en cas de division par un tiers arbitre choisi de concert entre eux deux, autorise les Commissaires à faire, sur la totalité du terrein & des lieux désignés, un don & cession à titre gratuit au Prévôt des Marchands & Échevins de la Ville de Paris, de la portion & étendue nécessaire pour construire & élever la nouvelle salle de la comédie Françoise & autres bâtimens accessoires, ainsi que pour fermer les rues, places & rétranchemens qui entrent dans le plan qu’elle a approuvé, se réservant Sa Majesté en vertu des présentes lettres, de disposer du surplus par revente, échange ou autrement ; pour mettre le Prévôt des Marchands & Échevins en état de subvenir aux dépenses de cette grande construction, elle permet d’emprunter par contrat de constitution sur le domaine de la ville de Paris jusqu’à la concurrence de quinze cents mille livres dans l’espace de quatre ans, à raison de quatre cents mille livres par chacune des trois premières années, & trois cents mille livres pour la quatrième, & d’y affecter & hypothéquer les revenus, droits & biens patrimoniaux de la ville de Paris. […] Le Roi a voulu avoir part à la gloire, il a fait de la comédie une affaire d’État, il a acheté tout le vaste terrein de l’Hôtel de Condé, inutile au logement du Prince, il y fait bâtir un hôtel magnifique pour la comédie, & il en fait libéralement present à la ville de Paris, il est vrai qu’elle en fera les frais, & que le Roi lui permet d’emprunter à cet effet quinze cents mille livres, & donner à toute la maison de Condé le spectacle gratis, & les Comédiens sont trop reconnoissans pour ne pas y ajouter bien des pots de vin pour les Officiers : ainsi la salle de l’opéra a été bâtie aux dépens du public, au profit de l’Hôtel d’Orléans. […] Des Comédiens avant que de quitter la ville de Gap, offrirent de revenir l’année suivante, pourvu qu’on leur assura trois mille livres : des amateurs proposèrent une souscription pour former cette somme. […] L’arrangement de quelques vers est fort au-dessous des calculs algébriques du Philosophe Anglois, qui semble tenir de l’infini ; tout cela fut-il égal, l’objet de la nature mettra toujours une distance infinie entre le théatre & la philosophie, Horace & Cinna & le livre sublime de ses principes ; un homme sage n’y sera point embarrassé dans le choix, il n’aura garde de le montrer, une perplexité aussi peu sensée le rendroit indigne d’avoir à choisir .
Il dit, dans ses livres de Politique, que la Peinture peut être funeste aux mœurs, & la Musique beaucoup plus encore. […] On trouve dans ses livres des loix quelques réglemens à ce sujet. […] Je suis indigné, & mon zele a peine à se retenir, quand je pense à tant de livres infames, connus sous le nom de Contes & de Romans, dont nous sommes inondés. […] On fait triompher sans peine une héroïne dans un livre ; mais ces triomphes sont trop rares dans la pratique, pour qu’on puisse y compter ». […] Cette farce si vantée par Pasquier dans le huitieme Livre de ses Recherches de la France, a servi de fond & de cannevas à la Comédie intitulée l’Avocat Patelin, qui se joue encore sur le Théatre François.
[frontispice] Les Six Livres de la Repvbli-que de I.
Livre des Vanités de la Cour, Chap. 8.
[Extrait 1 : Livre II, chap. 3] De Dracone Æsculapij Lucianus in Alex.
Saint Augustin, Livre 3. de ses Confessions, chap. 2. […] Tertullien a fait un Livre entier des Spectacles. […] Saint François de Sales, dans son Livre de l’Introduction à la vie dévote, parle contre les bals, les danses, &c. […] Heliodore de Paris, Capucin, dans son Livre intitulé : Discours sur les Plaisirs, en a un entier des comédies. […] Consultez encore les derniers Livres saints, & recherchez du temps des Macchabées la cause & l’origine de la perversion presque générale du peuple Juif.
Voilà le précis de votre Livre. […] Je me contente de relever les absurdités les mieux enveloppées, et; les plus capables de glisser dans l’esprit des Lecteurs le venin de votre Livre ; tout y est amertume. […] Les Comédiens joueront quatre fois la semaine : Que les représentations, l’une portant l’autre, aillent seulement à deux cens francs, voilà près de quarante mille livres. […] Vous imaginez-vous que votre livre auroit eu moins de poids quand vous n’auriez pas dit que vous n’avez jamais vu ni oui dire qu’il y eut trois Actrices vertueuses ? […] Vous finissez le livre qui a donné matiere à mes repliques, par un souhait digne d’un bon Citoyen.
Les assauts que livre la Comédie à la pudeur, ne sont pas le seul reproche qu’on ait à lui faire.
Si mon livre ennuye, j’aurai beau prier qu’on le lise, on n’en fera rien : s’il plaît, à quoi bon affecter une inutile modestie ?
Des histoires sont des livres serieux, écrits à loisir avec maturité ; il y dit, du moins il veut paroître y dire la vérité, & peser avec impartialité les événemens & les hommes dans une balance équitable. […] De-là sont venus en France ces livres d’astrologie, de magie, d’horoscope, de chiromancie jusqu’alors inconnus. […] Voltaire a cru embellir son livre en le rapportant, & l’a donné pour certain. […] Qu’on ouvre les histoires, il n’en est point où ces sobriquets ne se trouvent à tout moment, ils sont communs à la Cour comme chez le peuple, & ne signifient pas grand chose, ainsi que les statues, les médailles, les inscriptions, les dédicaces des livres, les piéces de poësies, monumens de la bassesse des uns, & de la vanité des autres, ne prouvent pas plus pour le mérite superieur des uns, que le silence pour la médiocrité des autres ; il y a incomparablement plus des grands hommes qui ont mérité des titres, sans en avoir obtenu, qu’il n’y en a qui en ont obtenu sans l’avoir mérité. […] Les Jésuites-même quoique ses partisans, dans les innombrables livres de controverse, qu’ils ont fait contr’eux, ne leur en ont jamais fait de reproches.
Dans Jéremie, dans Job, dans vingt endroits de l’Ecriture, il est dit qu’en punition de leurs crimes Dieu livre les impies, les villes, les nations aux opprobres, aux sifflemens du monde : In opprobrium, & in sibilum sémpiternum. […] Qu’on jette les yeux sur les portraits sans nombre des mœurs de siécle, qui remplissent les livres les plus frivoles, comme les plus sérieux, qu’on écoute, à ce qu’en disent les gens du monde, qui ne parlent que d’après leur expérience. […] Ces stampes, cette multitude de livres frivoles qui tous les jours déclarent la guerre à la vertu, font ouvrir & petiller l’œil du lecteur. […] Le petit livre des amusemens sérieux & comiques est dans ce goût ; on fait parcourrir l’opéra, le caffé, la comédie, le jeu, la promenade, en un mot, tout Paris, à un Voyageur Siamois, pour qui tout est nouveau, & à qui on fait dire bien de jolies choses. […] Il est vrai que les Parlements, & sur-tout celui de Paris, comme nous l’avons vu dans le second Livre, se sont souvent élevés contre le théatre ; ils l’ont défendu, ils ont puni les comédiens, ils ont réfusé d’enregistrer les Edits favorables ; ils ont chassé du Barreau un Avocat téméraire, qui s’étoit dégradé jusqu’à prendre la défense de la comédie, & à combattre les fletrissures dont l’Eglise & l’Etat ont justement chargé les comédiens.
Dans cette idée générale, il n'est ni bon ni mauvais ; il est susceptible de toutes sortes de sujets et de toutes sortes de circonstances; et tant qu'il demeure dans cette indétermination, qui n'a d'être que dans l'esprit des hommes et dans les livres de Poétique, il n'est digne ni d'approbation, ni de blâme. […] À l'égard de la Comédie, Scaliger en rapporte amplement l'origine dans le premier livre de sa Poétique; et l'on y voit qu'elle a commencé par les débauches des jeunes gens. […] Ce n'est donc plus que dans les livres de poétique que l'instruction est la fin du Poème Dramatique.
LIVRE PREMIER. […] Il se livre à son plus cruel ennemi, qui ne l’engage que pour le perdre et se moquer de lui. […] Il ne fait point si peu de cas des saints canons : « Patrum lege cavetur ut Clerici voluptatibus mundi abstineant, nec spectaculis intersint. » Le Jésuite Pelissarius, dans son immense Traité sur l’état Religieux, en deux très gros volumes in-folio, qu’il appelle pourtant Manuale Religiosorum, c’est-à-dire petit livre à porter à la main (Tom.
L’Auteur cite de l’Ecriture sainte le Livre des Proverbes, c. 4, ℣. 23 ; le Livre de l’Ecclésiastique, c. 3, ℣. 27, c. 9, ℣. 8 & 9 ; l’Evangile selon S. […] Voilà ce qui concerne la partie dogmatique du Livre de M. […] Il est divisé en deux Livres. […] Le second Livre contient 23 Chapitres. […] On se livre aux impressions que la magie Dramatique fait éprouver.
Il ne peut dire le contraire sans démentir ses propres ouvrages ; et après avoir dit que le roi fait tant de choses pour la religion, (comme je vous l’ai marqué par les endroits tirés de son livre et qui servent à le condamner), il ne peut plus dire que Molière est un athée, puisque le roi, qui ne donne ni relâche ni trêve à l’impiété, a reconnu son innocence. […] A l’entendre parler de Don Juan, presque dans chaque page de son livre, il voudrait que l’on ne vît que des vertueux sur le théâtre.
JE terminerai ce quatrième Livre après avoir éxaminé une question très curieuse, & qu’il est important de résoudre.
Les Poètes chez les Anciens étaient presque aussi versés dans la musique que dans la connaissance des bons Livres.
Personne ne se croit obligé d’être un héros, et c’est ainsi qu’admirant l’amour honnête on se livre à l’amour criminel. […] On se livre à des jeux d’exercice, on va, on vient, plusieurs cercles se tiennent à la campagne, d’autres s’y rendent. […] Cependant il faut y avoir assisté chez le Genevois, pour comprendre avec quelle ardeur il s’y livre. […] » Platon, La République, Livre III, 398a-b. […] Magnien, Paris, Le Livre de Poche, 1990, p. 87, l. 17-20.]
Augustin, et par conséquent plus voisins des apôtres, et ils jugeaient ces divertissements si contraires au christianisme, qu’ils ont fait des livres entiers (Tertul. de Spectaculis, cap. 27.) pour les réprouver et condamner ; et pour montrer qu’ils ne parlaient pas seulement contre les spectacles des païens, où se commettaient des homicides et des impudicités publiques, Tertullien apporte l’objection que vous avez coutume de faire : On n’y fait point de mal, on n’y dit rien qui ne soit honnête, et il répond : Celui qui veut empoisonner son ennemi, ne détrempe pas le poison dans du fiel ou dans du vin d’absinthe, mais dans un bouillon bien assaisonné ou dans du vin délicieux.
& la vertu souffre-t-elle qu’on se livre volontairement & sans nécessité à la pensée du crime ? […] C’étoit une perte de dix mille livres par semaine : la chambrée entiere, de leur aveu, au taux courant, vaut vingt mille livres ; ce qui sur cinquante-deux semaines l’année fait bien un million. […] Dubois a demandé sa retraite, & on lui a accordé quinze cens livres de pension, quoiqu’il n’eût que vingt-neuf ans de service, & que les règlemens en exigent trente, & les prisonniers furent élargis.
On ne les connoît que par le Livre de M. l’Abbé du Bos. […] Ciceron dans son Livre de l’Orateur nous apprend l’attention qu’il avoit à placer les pieds qui conviennent au commencement, au milieu, & à la fin d’une Période, & il nous rapporte que cette Phrase, Patris dictum sapiens, temeritas Filii comprobavit, fut, quand il la prononça, extrêmement applaudie, à cause du Dichorée qui la termine. […] Platon étoit si attentif à arranger ses mots, qu’il changea plusieurs fois l’ordre des quatre premiers mots de ses Livres de la République : ce qui étoit cause que du tems de Quintilien ces mots ne se trouvoient pas rangés de même dans tous les Exemplaires. […] Saint Augustin nous a prévenus qu’on ne pouvoit entendre ses Livres sur la Musique, si l’on n’avoit quelqu’un qui sût prononcer, nisi auditorem pronuntiator informet.
Par un Passage de Platon, dans le second Livre des Loix, par les Vases Etrusques sur lesquels on voit des cothurnes & des masques, & par Varron qui nomme un Poëte qui avoit fait des Tragédies Toscanes ; on juge que les Spectacles Dramatiques furent très-anciens dans l’Italie : mais les Romains peu curieux des amusemens de l’Esprit, les ignorerent pendant plusieurs Siécles. […] Roscius, indépendamment de ce qu’on donnoit à sa Troupe, avoit pour lui seul plus de cinquante mille livres par an. […] C’est ce que nous apprend Tertullien dans son Livre des Spectacles.
Personne ne se croit obligé d’être un héros, et c’est ainsi qu’admirant l’amour honnête, on se livre à l’amour criminel. […] On convient, et on le sentira chaque jour davantage que Molière est le plus parfait auteur comique dont les ouvrages nous soient connus : mais qui peut disconvenir aussi que le théâtre de ce même Molière ne soit une école de vices et de mauvaises mœurs, plus dangereuse que les livres mêmes où l’on fait profession de les enseigner ? […] J’ouvre vos livres, et je ne trouve partout que certaines amours romanesques dont l’absurdité et la triste uniformité sont encore les moindres défauts.
Les Académies ne se sont point occupés de ses ouvrages, & les Colleges n’en ont point fait un livre classique, quoique l’Abbé d’Olivet en ait fait un des Œuvres de Racine, & aucun Auteur n’a fait des Commentaires sur Moliere, comme Voltaire en a fait sur Corneille. […] Moliere eût pour lui Louis XIV, toute la Cour & Madame de Montespan, dont la Fontaine disoit en lui dédiant un livre : Son suffrage décide de tous les suffrages. […] Je sais qu’on ne pese pas les Auteurs à la livre, qu’on ne mesure pas le génie à la toise, comme ce riche ridicule qui, pour se donner un air de savant, traitoit avec un Libraire pour lui fournir des livres comme des tapissieries. […] L’emplacement seul a coûté 80000 livres, le devis porte la dépense à 800000, sans compter les peintures, décorations, meubles, ustencilles, linge, tapisseries, gages des domestiques sans nombre, &c.
s , condamna en l’année 1508, à l’amande de cent livres, tous les marchands qui vendraient de ces faux visages, et tous ceux aussi qui les porteraient ; De plus, elle renouvela cet Arrêt en l’an 1514. […] C’est un sommaire de ce que ce grand homme déduit bien au long en un livre tout entier. […] Aussi les Lacédémoniens commandèrent qu’on renvoyât hors de Sparte les livres du Poète Eschyle, comme inutiles, et publiés plutôt pour corrompre les mœurs des hommes, que pour aucune bonne Discipline. […] Il ne s’agit pas de véritables citations mais d’une paraphrase libre de plusieurs bribes du livre X de la République, notamment 605c et 607c. […] Jean Bodin écrit : « je tais aussi l’abus qui se commet en souffrant les Comiques et Jongleurs, qui est une autre peste de la République des plus pernicieuses qu’on ne saurait imaginer ; car il n’y a rien qui gâte plus les bonnes mœurs, et la simplicité, et bonté naturelle d’un peuple (…) bref on peut dire que le théâtre des joüeurs est un apprentissage de toute impudicité, lubricité, ruse, finesse, meschanceté » (Les Six livres de la République, Paris, J. du Puy, 1576, livre VI, chap. 1 « De la censure », p. 611-612).
Au surplus ce qu’Arlequin Sauvage dit des nations civilisées n’est ni singulier ni nouveau, mais il est sage et naturel ; ce sont des idées exprimées très anciennement, vous les retrouverez dans les Livres Sacrés et dans ceux des Philosophes : elles sont présentées d’une manière sinon édifiante du moins plus agréable, et c’est par l’agrément que le spectacle unit à la morale qu’il fait quelquefois dans le cœur des hommes une réformation que la Religion ni la philosophie n’ont pu faire. […] Vos livres éternels ne me contentent pas, Et, hors un gros Plutarque à mettre mes rabats, Vous devriez brûler tout ce meuble inutile, Et laisser la science aux docteurs de la Ville ; M'ôter pour faire bien, du grenier de céans Cette longue Lunette à faire peur aux gens, Et cent brimborions dont l’aspect importune ; Ne point aller chercher ce qu’on fait dans la Lune, Et vous mêler un peu de ce qu’on fait chez vous, Où nous voyons aller tout sens dessus dessous. […] Nos Pères sur ce point étaient gens bien sensés, Qui disaient qu’une femme en sait toujours assez Quand la capacité de son esprit se hausse A connaître un pourpoint d’avec un haut de chausse : Les leurs ne lisaient point, mais elles vivaient bien ; Leurs ménages étaient tout leur docte entretien ; Et leurs livres, un dé, du fil et des aiguilles Dont elles travaillaient au trousseau de leurs filles. […] Des Chanteurs habitués à voir le Public en larmes quand ils peignent par leur chant la tendresse ou le désespoir dans les Tragédies, qui, par la naïveté, le goût et la légèreté de leurs sons portent la joie la plus vive ou la délicatesse la plus pure du sentiment dans l’âme des spectateurs, lorsqu’ils chantent des Pastorales ou des Poèmes comiques, ont-ils pu lire avec plaisir un gros livre pour prouver qu’ils n’étaient capables de rien, et que le Public était imbécile de se laisser toucher ? […] -C., Livre I, Epître X « A Fuscus Aristius », v. 24 : « Chassez le naturel, il revient au galop. » y.
Afin de donner d’avantage à mon Livre un air de nouveauté, je ferai rapporter une partie de mes raisonnemens au Spectacle moderne.
On donne au Poème épique autant de Livres ou de Chants que l’on veut ; j’ai montré que les Poèmes du nouveau Théâtre jouissent des mêmes prérogatives : on les divise en autant de parties, ou d’Actes, que l’on juge à propos.
Il y a deux genres de Parodie : I. la Parodie narrative : elle comprend les espèces suivantes ; celle de mots, qui consiste, selon Cicéron (livre de l’Orateur) I.
Cela diminue l’étonnement où l’on a été de voir que l’Avocat d’une cause si favorisée n’ose ni dire son nom, ni marquer le lieu où il a fait imprimer son livre.
7. « Dans les effets que les Spectacles produisent infailliblement au regard même des personnes les plus innocentes, une grande dissipation d'esprit, un éloignement des choses de Dieu, une froideur pour la Prière, un dégoût des Livres de piété, un amour du monde.
Et encore qu’il soit véritable en un sens de comparaison, qu’il y a de petits péchés, le fidèle ne sait jamais avec certitude jusqu’à quel point ils sont aggravés par le violent attachement d’un cœur qui s’y livre, et il doit toujours trembler à cette sentence du Sage : « Qui méprise les petites choses tombe peu à peu »Eccl.
Il a été fait, en Italie comme en France, de bons livres contre les spectacles. […] Il ouvrit le chap. premier du livre V, intitulé : Préjugés légitimes contre le Théâtre, & il y trouva les réflexions suivantes.
Tertulien, celui de tous les Peres qui a le plus écrit contre les Spectacles, & l’un des premiers en date, se borne, il est vrai, jusqu’au quatorziéme Chapitre de son Livre, à l’idolâtrie où l’on tomboit en se mêlant avec les Spectateurs ; mais à la suite il démontre le vice du Théâtre indépendamment des superstitions payennes dont il étoit pour lors infecté. […] Cependant les Livres saints devant servir de regle aux Gentils qui se convertiroient, contiennent un grand nombre de maximes d’où suit naturellement l’interdiction des Spectacles.
Les livres de piété ne sont pas plus indulgens pour le théatre ; on les accuse même quelquefois d’enchérir sur les Sermonaires. […] Pour les livres qui traitent des mystères sublimes de la contemplation & de la vie intérieure, toléreroient-ils des divertissemens criminels, eux qui pour faire mourir l’homme à lui-même, interdisent les plaisirs innocens, & font de la croix le bonheur & les délices de l’ame fidèle ?
Virgile, dans le second Livre des Géorgiques dépeint les Anciens habitans de l’Ausonie chantant de même des Vers, & se couvrant de masques dans les Fêtes de Bacchus : Versibus incomptis ludunt risuque soluto, Oraque corticibus sumunt horrenda cavatis, Et te, Bacche, vocant per carmina læta, &c. […] Lorsque les Scythes la prirent sous Claude II, ils étoient prêts à mettre le feu à un grand amas de Livres. On les arrêta en leur faisant faire réflexion que tant que les Athéniens seroient si amoureux des Livres, leurs Armes ne seroient point à craindre.
J’ai connu cet état, Monsieur ; il m’en reste un souvenir qui se tourne en sentiment pour vous ; aussi n’est-ce pas vos idées que j’examinerai dans votre livre ; ce sont vos sentiments, vos motifs, vos douleurs, que je veux rechercher dans vos idées. […] Relisez le Fils naturel e ; vous trouverez dans l’entretien qui suit ce Drame, et que vous citez dans l’errata de votre Livre, qu’une femme qui aimait beaucoup son mari, ayant appris un jour qu’il venait d’être assassiné par son beau-frère, chez qui elle l’avait prié d’aller, elle vola vers lui, et l’ayant trouvé expirant, elle s’élança sur ce cadavre adoré, en lui disant avec des transports incroyables : Hélas ! […] J’ose le dire, à notre honte, nous vous avons l’obligation du peu d’équité qui nous reste : il ne dépendait que de vous que nous pussions faire d’excellents Livres contre elles, après avoir lu le vôtre.
C’est pourquoi j’ai défini l’Opéra-Bouffon de la manière qu’on a dû le voir au Chapitre trois du Livre troisième.
Il en coûte six livres d’entrée, ce qui sur des milliers de personnes qui y vont, fait dans le cours de l’année des sommes immenses. […] Menestrier Jésuite a fait un gros livre assez frivole, il s’en est trouvé d’assez ingénieux. […] Chacun y apporte sa marchandise, on l’y étale, on l’y fait valoir, on l’y livre ; les emplettes s’y font à vil prix ; c’est même un marché d’esclaves, comme il s’en tient dans l’Orient, où l’on expose les hommes en vente ; on y vend les ames pour un moment de plaisir, avec cette différence malheureuse, que bien loin d’en gémir, elles aiment leur esclavage, courent se livrer à leur tyran, & se forgent à elles-mêmes leurs chaînes : Saltationes sunt dæmoniorum comercia. […] Cet exercice fût-il innocent, ne s’y mêlât-il pas des circonstances criminelles, ce qui est impossible, les excès qu’on y commet, le temps qu’on y perd, la peine qu’on y prend, l’argent qu’on y dépense, la passion avec laquelle on s’y livre, non-seulement sont des péchés, mais encore aux yeux de la raison des traits insensés & ridicules.
Bien différente de la véritable valeur, la témérité qu’inspirent les livres de Chevalerie jette aveuglément les Amadis & les Rolands dans tous les périls, & pour qui ? […] Quel objet plus important à l’attention d’un sage gouvernement, pour empêcher la composition, l’impression, le débit de ces pernicieux livres ? […] Mariana, célèbre par de bons & de mauvais livres, par la beauté de son style & la témérité de ses opinions, par la liberté de ses censures contre son propre Corps, Mariana a composé un traité contre les spectacles. […] Entr’autres celui de Montpellier dit positivement sur le sixieme commandement : Les spectacles profanes, les danses, mauvais livres, comédies, romans, conduisent à l’impureté, & comme tels doivent en conscience être évités.
Voudrait-il renouveler le système du philosophe Italien Bernardin Teletius, qui ne donne qu'une âme à tout le genre animal, dans son livre que le concile de Trente a mis au nombre des livres défendus, intitulé, Quod universum animal ab unica anima substantia gubernetur. […] J'osais, j'osais nourrir une flamme adultère Dans le sein d'un époux, je portais dans ses bras Un cœur qui chérissait ses secrets attentats Sous le voile imposteur d'une pudeur trop feinte. » Il faudra faire de cette pièce un livre classique pour bien instruire la jeunesse. […] » Il a porté la témérité jusqu'à y joindre des estampes indécentes, bien dignes du burin licencieux qui a gravé les infamies de Zélis au bain ; on y représente un amour se jouant avec l'Abbé de Rancé dans sa cellule, pour faire entendre que malgré toute sa réforme, son cœur se livre toujours au plaisir : « Serpentes avibus geminantur tigribus agni. » Autre héroïde aussi peu décente : Lettre du Comte de Comminge à sa mère, suivie d'une épître de Philomène à Progné.
Nous voulons que dans nos livres comme dans nos mœurs, tout respire le plaisir & la volupté. […] Voilà comme un Homme de génie fait quelquefois un Livre en deux mots. […] Cependant qu’y a-t-il au monde de plus vif, de plus passionné que le quatrieme livre de l’Enéïde ? […] Pour en trouver dans Racine de remarquables par leur beauté, c’est assez d’ouvrir son livre au hasard. […] Il s’y livre en homme qui n’est pas moins esclave de cette passion que de la gloire de vaincre, & du desir des conquêtes.
Je n’aurais peut-être jamais pensé à aller chercher sur le théâtre la doctrine du tyrannicide, si le livre des Assertions de la morale des Jésuites, et d’après lui tous les comptes rendus au Parlement, ne m’avaient fait comprendre combien elle y est dangereuse. […] Martin del Rio, Jésuite Flamand, fameux par d’autres ouvrages, très peu par celui-ci, que le livre des assertions a déterré je ne sais où. […] Cet événement est raconté avec le même air d’indifférence que mille autres dans le livre des Rois. […] Cet anneau eût bien mieux figuré dans le livre des Assertions qu’un Santarelli, un Sa, etc. dont un million d’âmes qui ont vu jouer ces pièces, auraient demandé comme Pascal : « Ah ! […] Et je serai toujours persuadé que si on a dû supprimer les livres des Casuistes qui enseignent cette doctrine, on doit, à plus forte raison, abolir un spectacle où on en donne publiquement des leçons.
Livre 2.
Mais pour les passions molles & voluptueuses, où l’ame se livre aux funestes délices de l’impureté, à la dissipation, à la frivolité, perd la pudeur, la religion, la charité, il n’est pas douteux que le théatre & la danse, analogues au caractère nationnal, montés sur ce ton, établis & entretenus dans ces vues, par des personnes plongées dans le désordre, exercées à exciter les passions, les peignant, les embellissant, les réalisant, étalant, offrant l’objet avec toutes ses graces au premier qui en veut, se piquant, se faisant gloire de produire ces malheureux effets, il n’est pas douteux que le théatre & la danse théatrale ne fassent dans tous les cœurs les plus grands ravages. […] Les livres de Choregraphie ou d’Orcherographie, comme on les a quelquefois appelés, à la faveur de quelques lignes, tracent les pas, les gestes, les figures, comme on marque les tons, les demi-tons, jusqu’aux soupirs dans la musique. […] Qu’on lise les portraits répandus dans tous les livres théatraux de cette danseuse qui s’avance sur la scène, des bras qu’elle déploie, de sa taille, de sa tête, du moëlleux de ses mouvemens, la Vestris, la Dupré, la Dangeville, &c. la seule annonce fait le portrait de la volupté, c’est Vénus elle-même, c’est le crime.
D’où il suit que ce n’est point la plus noble de nos facultés, sçavoir la raison ; mais une faculté différente & inférieure, qui juge sur l’apparence, & se livre au charme de l’imitation. […] Quand Homère ou quelque Auteur tragique nous montre un Héros surchargé d’affliction, criant, lamentant, se frappant la poitrine : un Achille, fils d’une Déesse, tantôt étendu par terre & répandant des deux mains du sable ardent sur sa tête ; tantôt errant comme un forcené sur le rivage, & mêlant au bruit des vagues ses hurlemens effrayans : un Priam, vénérable par sa dignité, par son grand âge, par tant d’illustres enfans, se roulant dans la fange, souillant ses cheveux blancs, faisant retentir l’air de ses imprécations, & apostrophant les Dieux & les hommes ; qui de nous, insensible à ces plaintes, ne s’y livre pas avec une sorte de plaisir ? […] La plus noble faculté de l’ame, perdant ainsi l’usage & l’empire d’elle-même, s’accoutume à fléchir sous la loi des passions ; elle ne réprime plus nos pleurs & nos cris ; elle nous livre à notre attendrissement pour des objets qui nous sont étrangers ; & sous prétexte de commisération pour des malheurs chimériques, loin de s’indigner qu’un homme vertueux s’abandonne à des douleurs excessives, loin de nous empêcher de l’applaudir dans son avilissement, elle nous laisse applaudir nous-mêmes de la pitié qu’il nous inspire ; c’est un plaisir que nous croyons avoir gagné sans foiblesse, & que nous goûtons sans remords.
Il le combattit avec beaucoup d’érudition, de noblesse et de force ; il le fit non seulement par ses discours et ses exemples, mais, ce qui est unique dans des personnes de son rang, il composa un livre contre la comédie, où il ramassa les raisons qui doivent la faire proscrire, et les passages des conciles et des saints Pères qui la condamnent unanimement, dont il fait une chaîne perpétuelle de tradition. […] Louis XII ayant trouvé des Conseillers au Parlement jouant à la paume, leur en fit de sévères réprimandes, et les assura que s’il les y trouvait encore, il ne les reconnaîtrait plus pour Conseillers, et n’en ferait pas plus d’état que du moindre cadet de ses Gardes. » Tous ces traits qu’on a inséré dans un nouveau livre (l’Esprit de Lamothe le Vayer), sont rapportés dans le Journal des Savants, février 1764. […] Nous avons vu dans une foule de lois, rapportées au livre précédent, le mépris qu’en ont fait Constantin, Théodose, Justinien.
Livre à Autolique, contre les Calomniateurs de la Religion Chrétienne. […] Livre du Pédagogue, l'an 204.
Je leur fais même grâce, la plupart des frivolités sont fades, ennuyeuses, méprisables, et celui qui s'y livre est plus méprisable qu'elles. […] Tout ce qui se livre à la merci du public se met sur la même ligne.
REMARQUES SUR LE LIVRE DE J.J. […] [NDE] Dans cette partie du livre, l'auteur place sur les pages paires les citations de la lettre de Rousseau qu'il conteste et sur les pages impaires ses réponses en vis-à-vis.
Mercier a joint à sa piece, pour mieux peindre son héros, un long commentaire qui forme un gros livre : il a prévenu la postérité, & s’est rendu à lui-même le même service que les interprêtes rendent à Sophocle, à Euripide, &.
Lorsque je me livre délicieusement à la douceur de plaindre un malheureux, faut-il par un bon mot m’arracher à mon ivresse ?
Mon âme, qui se sent de sa grandeur première, Vole vers cet objet, s’y livre toute entière ; Et goûtant, à longs traits, l’aimable vérité, Conçoit pour tout le reste une illustre fierté.
C’est ce que nous avons vu, il n’y a pas longtemps, à l’occasion du décès d’un acteur10, et c’est à cet événement qu’est due la composition du livre intitulé des Comédiens et du Clergé.
Le Saint Evêque de Marseille, Salvian, parlant des spectacles, dans le sixième livre qu’il a fait du gouvernement de Dieu, est fort éloigné de les faire passer pour divertissements, puisqu’il les condamne avec tant de chaleur : voici ses propres termes : « Aller aux théâtres, dit ce Saint, est une espèce d’apostasie de la foi, une prévarication mortelle de ses Symboles et célestes Sacrements » : car, de grâce, quelle est la première confession que font les Chrétiens, lorsqu’ils sont admis au Sacrement salutaire du Baptême, si ce n’est dire et protester, qu’ils renoncent au diable, à ses pompes, aux spectacles que tu reconnais et confesses être des œuvres du diable ?
En effet, pour peu qu’on veuille se rappeller que, dans le premier Livre où j’ai eu l’honneur d’entretenir le Public, j’ai dit librement que les Modernes, dans presque tous les genres de Littérature et de Sciences, avaient secoué le joug d’Aristote, et que sa seule Poétique nous tyrannisait encore ; pour peu, dis-je, qu’on veuille se rappeller cette phrase, que je n’ai point écrite au hasard, on ne m’accusera point d’être contraire à moi-même.
Il a paru dans ce regne une multitude de bons livres en tous genres ; on n’y fait mention que de l’Encyclopédie, qu’on assure faire la gloire du siecle de Louis XV, & des comédies de Dufreni. […] Qu’à la bonne heure le Mercure, qui chaque mois, au préjudice des bonnes mœurs, va ramassant avec le plus grand soin, comme autant de pierres précieuses, toutes les folies de galanterie du royaume, très-souvent licencieuses, toujours indignes de l’impression ; qu’à la bonne heure ce messager des dieux, payé par les actrices, donne plusieurs articles aux spectacles : mais qu’un livre destiné à conserver à la postérité le souvenir de ce qui s’est passé d’important pendant le regne d’un grand Roi, s’amuse des frivolités dramatiques, & veuille occuper ses lecteurs, comme d’un objet digne d’eux, des jeux pernicieux, que le gouvernement ne tolere qu’à regret, pour éviter, dit-on, de plus grand maux, c’est ce que la Religion & la vertu ne pardonne point à l’auteur, dans un écrit qui n’est pas fait pour elles, & où toutes ces folies sont aussi parasites que dangereuses. […] Pilade & Batille firent un livre chez les romains qui s’est perdu. […] Il avoit régné plus de vingt-cinq ans sur les dieux, les déesses, les monarques, en qualité de directeur de l’Opéra ; il s’étoit retiré avec une pension de dix mille livres, & le titre éminent d’administrateur de l’Académie de Musique.
La voit-on, fût-elle une sainte, comme on lit un livre ? […] Disons plutôt qu’elle ressemble à l’Auteur d’un mauvais livre, qui en amusant l’esprit par l’élégance, corrompt le cœur par la liberté, ou à un Peintre de nudités qui outre la beauté de la peinture, souille l’imagination par l’obscénité. Une femme contente de sa toilette seroit bien mortifiée de ne produire que l’effet superficiel d’un bon livre ou d’un bon tableau ; elle veut faire des conquêtes, gagner des cœurs, inspirer des passions, c’est-à-dire, séduire & perdre. […] Une passion violente le transporte à la vue de ce qu’on étale à ses yeux ; il donne des fêtes, se livre à la joie, se prépare au dernier crime ; enseveli dans l’ivresse, il reçoit le coup de la mort.
Une piece de théâtre imprimée ne doit pas être soumise à d’autres loix qu’un livre imprimé. […] Autrement l’opéra, ce spectacle si magnifique, qui attire les étrangers, se croira en droit de le prendre, les comédiens Italiens aussi : nous avons déjà le Cirque de la Nation, et nous aurons bientôt Les grands Danseurs de la Nation, les Délassemens de la Nation, les Bleuettes de la Nation, etc… Ce titre contraste d’ailleurs avec celui de comédiens du roi ; et si MM. les comédiens François l’obtiennent, ils doivent renoncer aux vingt-deux mille livres que le roi leur paie, et aux pensions qu’il leur fait. […] Le directeur du spectacle doit soumettre chaque piece à la censure du lord Chamberlain 14 jours avant la premiere représentation, sous peine de 60 livres sterlings d’amende, environ 1200 livres de notre monnoie.
On peut voir là-dessus, un Livre Anglais de M. […] Il expose dans le cinquième et sixième Livre de la Providence les misères où presque toute la terre se trouvait alors, ce qui seul devrait faire cesser tous les plaisirs. […] Livre de ses Recherches. chap. 7. […] » C’est déclarer bien ouvertement que jusqu’en 1657. qui est la date de son Livre, les Comédiens étaient infâmes. […] On voit au 4. de Novembre page 115. que le Traité dont il s’agit fut composé par un des Domestiques de saint Charles, et que ce saint Cardinal présenta le Livre au Pape Grégoire XIII. en 1579.
39.) un fort bon extrait du livre Espagnol qui condamne le théatre. […] Jamais ils ne se sont avisés de faire des livres classiques de Moliere, Monfleuri, Renard, &c. […] Qu’on les compare enfin avec tous les Prédicateurs & les livres de piété de notre siecle, qu’on fasse un discours tissu des seules paroles des Pères contre la comédie, personne qui n’y trouve peint au naturel ce qui se passe parmi nous : c’est toûjours le même cri de la religion & de la vertu, les mêmes armes contre l’ennemi commun de tous les siecles, qui a toûjours tendu les mêmes pieges & fait les mêmes ravages.