Il employa des sommes considérables pour une œuvre si sainte, et si importante pour le service de Dieu, et du Roi. […] Jugez quelle était la vie d’un Prince qui se conduisait par des maximes si saintes. […] Augustin à Sixte, et ensuite le livre de la Prédestination des Saints. […] Augustin ; et le livre de ce saint, du don de la persévérance. […] où est ce peuple saint ?
St. Chrysostôme, St. […] Que vos habits, dit St. […] C’est bien à vous, disoit St. […] Isabelle, sœur de St.
Ce Symbole nous représente peut-être encore, que votre Héros sait le secret d’aller au Bal et à la Comédie sans en être moins vigilant sur son Troupeau : secret ignoré jusques à cette heure par tous les Saints Evêques. […] Si c’est ainsi, mes Pères, que vous honorez les Héros de vos fables, c’est justement sur le contre-pied que les Saints ont honoré les leurs.
; on les passe à la sainte table comme des pécheurs publics : on les exclut des ordres sacrés comme des personnes infâmes : par une suite infaillible la sépulture ecclésiastique leur est déniée. […] p : pendant que les lois du siècle qui ne peuvent pas déraciner tous les maux permettaient l’usure et le divorce, ces grands hommes disaient hautement que si le monde permettait ces crimes, ils n’en étaient pas moins réprouvés par la loi de l’Evangile : que l’usure qu’on appelait légitime, parce qu’elle était autorisée par les lois romaines, ne l’était pas selon celles de Jésus-Christ, et que les lois de la cité sainte et celles du monde étaient différentes.
Racine ayant reçu une éducation toute sainte se relâcha bientôt de sa première ferveur : devenu sans peine, mais malheureusement pour lui, le prince des poètes tragiques, il fit longtemps retentir le théâtre des applaudissements que l’on y donnait à ses pièces. […] Les amusements qu’il a condamnés d’après les canons, les lois, les saints Pères, et même les auteurs profanes, ne sont-ils pas en effet très condamnables ?
En attendant que le nouveau théâtre des François soit bâti, les comédiens ont quitté leur faubourg saint Germain, & ont élevé leur trône aux Thuilleries : sur le même théâtre que l’opéra vient de quitter. […] C’est une belle galerie de soixante pieds de longueur, percées de cinq croisées, qui ont une vue sur la rue saint Honoré. […] Il ne faut pas avertir que ce ne sont pas des crucifix, des images des Saints ; des tableaux de dévotion ; ce ne sont pas même des tableaux indifférents d’histoire, de païsages d’animaux, des machines. […] Les Espagnols ont deux processions célébres, l’une lugubre, le Vendredi Saint, l’autre joyeuse, le jour de la Fête Dieu. […] Il y a à chacun une chaire élévée & des Prédicateurs vont tour-à-tour, matin & soir, nuit & jour, prêcher au peuple, & chanter les louanges du Saint.
Je ne m’amuserai point, Mes Pères, à vous représenter ce que les saints Docteurs ont dit contre les danses et contre les bals. […] Ce n’est donc pas au Théâtre et au bal que vous avez dû conduire un Archevêque qui fait son entrée dans la principale Ville de son Diocèse, mais à l’Eglise et à l’Autel pour implorer le secours de Dieu dans les commencements de ses fonctions Episcopales, et pour attirer les grâces dont il a besoin pour s’acquitter d’une charge qui a toujours fait trembler les plus grands Saints.
La passion ne saisit que son propre objet, la sensualité est seule excitée ; et, s’il ne fallait que le saint nom de mariage pour mettre à couvert les démonstrations de l’amour conjugal, Isaac et Rebecca n’auraient pas caché leurs jeux innocents et les témoignages naturels de leur pudique tendresset. […] Elles comptent donc bien ou sur les effets qu’ils produisent, ou sur le peu de sagesse de ceux qui y vont chercher leurs délassements et leurs plaisirsx. » « Mais, dit-on, ne trouve-t-on pas, dans les lieux les plus saints, des occasions de se perdre, quand on le veut ? Il est bien vrai que les temples ne sont pas pour la plupart des chrétiens le tabernacle de Dieu avec les hommes, la maison du salut et la porte du ciel ; mais la profanation que les gens du monde font des lieux saints ne justifie pas les spectacles. […] si dans le saint lieu où l’on n’entend que des psaumes, des prières, les oracles divins, où tout inspire la crainte de Dieu et la piété, les désirs illicites se glissent quelquefois comme un voleur subtil ; comment des hommes, au théâtre, où ils ne voient et n’entendent que des choses qui portent au crime, dans le centre de la turpitude et de la perversité, investis par le vice, et attaqués de tous côtés par les yeux et les oreilles, comment pourraient-ils triompher des mauvais désirs ? […] Pourrez-vous me le persuader, dit encore ce saint docteur ?
Cette idée d’une Venus vertueuse, d’une espèce de sainte au goût des femmes, digne des autels, d’un amour platonique ; son fils Cupidon, lien sacré des cœurs vertueux sans que la grossiéreté des sens y eut aucune part. […] Bese, Marot ses disciples & depuis Baile, Ste. […] Dans le même temps tous les livres des Protestans reprochent aux Catholiques l’invocation des Saints comme une idolatrie, parce qu’ils se servoient en latin & en françois du mot adorer les Saints qu’ils se mettoient à genoux, brûloient de l’encens devant leurs images élevées sur des autels, comme si on employoit le titre de Saint pour les grands hommes du Paganisme : Saint Socrate, Saint Pluton, ce qui n’est pas plus propre aux habitans du Ciel que l’adoration, les sacrifices dûs à la divinité. […] Godeau fut aussi partisant déclaré de la morale sévère & opposée aux Jésuites, lié avec St. […] Godeau ; l’Auteur prétend que le péché d’impureté détruit l’Épiscopat & le Sacerdoce ; l’impureté sans doute est un péché, bien plus grand dans un Pasteur & un Ministre des Autels que tout oblige à une parfaite continence, mais ce péché ni aucun autre ne détruit un caractère ineffaçable, ni ne rend invalide des sacremens administrés par un indigne de ces saintes fonctions.
C’est ce qui fait espérer que Molière recevra ces Observations, d’autant plus volontiers, que la passion et l’intérêt n’y ont point de part : ce n’est pas un dessein formé de lui nuire, mais un désir de le servir : on n’en veut pas à sa personne, mais à son Athée : l’on ne porte point envie à son gain ni à sa réputation : ce n’est pas un sentiment particulier, c’est celui de tous les gens de bien, et il ne doit pas trouver mauvais que l’on défende publiquement les intérêts de Dieu, qu’il attaque ouvertement, et qu’un Chrétien témoigne de la douleur en voyant le Théâtre révolté contre l’Autel, la Farce aux prises avec l’Évangile, un Comédien qui se joue des Mystères, et qui fait raillerie de ce qu’il y a de plus saint et de plus sacré dans la Religion. […] Ou Louis XIV, le plus glorieux de tous les Roys au monde (s.l., 1664), qui qualifie Molière ainsi : « Un homme, ou plutôt un Démon vêtu de chair et habillé en homme et le plus signalé impie et libertin qui fut jamais dans les siècles passés, avait eu assez d’impiété et d’abomination pour faire sortir de son esprit diabolique une pièce toute prête d’être rendue publique, en la faisant monter sur le Théâtre, à la dérision de toute l’Église, et au mépris du caractère le plus sacré et de la fonction la plus divine, et au mépris de ce qu’il y a de plus saint dans l’Église, etc. » Le pamphlet a été pilonné, apparemment sur ordre de Louis XIV. […] L’Athée se met au-dessus de toutes choses, et ne croit point de Dieu : l’Hypocrite garde les apparences, et au fond il ne croit rien : le Libertin a quelque sentiment de Dieu, mais il n’a point de respect pour ses ordres, ni de crainte pour ses foudres : et le malicieux raisonne faiblement, et traite avec bassesse et en ridicule les choses saintes : voilà ce qui compose la Pièce de Molière. […] Et où a-t-il trouvé qu’il fût permis de mêler les choses saintes avec les profanes, de confondre la créance des Mystères avec celle du Moine Bouru, de parler de Dieu en bouffonnant, et de faire une Farce de la Religion : il devait pour le moins susciter quelque Acteuro pour soutenir la Cause de Dieu, et défendre sérieusement ses intérêts : il fallait réprimer l’insolence du Maître et du Valet, et réparer l’outrage qu’ils faisaient à la Majesté Divine : il fallait établir par de solides raisons les Vérités qu’il décrédite par des railleries : il fallait étouffer les mouvements d’impiété que son Athée fait naître dans les Esprits : Mais le Foudre p. […] Ou Louis XIV, le plus glorieux de tous les Roys au monde (s.l., 1664), qui qualifie Molière ainsi : « Un homme, ou plutôt un Démon vêtu de chair et habillé en homme et le plus signalé impie et libertin qui fut jamais dans les siècles passés, avait eu assez d’impiété et d’abomination pour faire sortir de son esprit diabolique une pièce toute prête d’être rendue publique, en la faisant monter sur le Théâtre, à la dérision de toute l’Église, et au mépris du caractère le plus sacré et de la fonction la plus divine, et au mépris de ce qu’il y a de plus saint dans l’Église, etc. » Le pamphlet a été pilonné, apparemment sur ordre de Louis XIV.
Quel excès de barbarie & d’impiété de lui refuser le secours que Dieu lui offre pour faire une sainte mort, & obtenir le pardon de ses crimes ! […] Il en fait une sainte. […] C’est se respecter peu soi-même de faire parler d’une maniere si ridicule un Saint aussi éclairé, aussi désintéressé que S. […] Il disoit que le Pape devient saint dès l’instant qu’il est élu. […] Voilà donc le Pape toujours saint & infaillible.
L’autorité de l’Eglise & des Saints Peres, contre le fard, est d’un fort petit poids au théatre ; mais que dire contre le Docteur Moliere ? […] Ainsi dit l’Apôtre, le corps est le Temple du Saint-Esprit, une Hostie vivante, sainte, raisonnable. […] Que sera-ce d’augmenter les rebelles, de donner le signal du combat dans le lieu saint, pendant le saint Sacrifice ; lancer ces traits empoisonnés sur des personnes pieuses, dont on trouble, dont on détruit peut-être la dévotion, sur des personnes qui venoient recevoir les Sacremens, & qu’on en rend indignes, qui entendoient le Sermon, à qui on en fait perdre tout le fruit ; jusques sur des Ministres, dont on profane les fonctions sacrées. […] Outre le fard dont les actrices sont aussi barbouillées ; leurs paroles, leurs gestes, leur metier infâme, sont un tissu de scandales continuels, sur-tout si une femme se présente fardée à la Sainte Table, elle doit évidemment être réfusée, son état même est un scandale. […] Il est vrai qu’il peut n’y avoir que de la légereté, sans dessein de séduire personne, & le péché ne seroit alors que véniel, comme le remarque le même auteur ; mais il est rare que l’intention ne soit criminelle ; quoiqu’il en soit du motif, que le Prêtre qui donne la Communion ne peut démêler, & qu’il a droit de soupçonner mauvais, puisque l’action est mauvaise, le seul état où l’on oseroit paroitre dans le lieu Saint, pour une action si sainte, donne droit d’exclure la personne qui se présente si indécemment.
On dira, peut-être, qu’on n’y a représenté que des histoires sacrées, tirées des livres saints. […] Que souvent es Temples très saints, principalement ès actes de la fable, on récite, en façon de chœur, les larcins des adultères, et les sales amours. […] Nul n’ignore le soin que non seulement l’Ecriture sainte, mais aussi la plus saine Philosophie, recommande au regard du sexe plus faible. […] David, quoique Saint et Prophète, fut précipité en plusieurs maux au seul regard d’une femme nue : Qui est-ce qui après cela osera vanter sa constance ? […] C’estpourquoi le Roi Philippe Auguste par de très saints Edits chassa tous bateleurs, et comédiens de son Royaume.
Ils apprenoient à respecter le lien conjugal, à ne pas faire un badinage, un mérite, un affaisonnement de volupté de l’infidélité du mari & des femmes, dare jura maritis, à ne point profaner les choses saintes, à ne pas se jouer de la Religion & de ses Ministres, à préferer le bien public à l’intérêt particulier, publica privatis scernere sacra prophanis . […] Ce sage célebre, le plus sage des Grecs, dont la vie & la morale étoient si pures, que quelques auteurs ont voulu en faire un saint ; ce sage si différent des sages modernes, que par sa sagesse il s’attira l’indignation du théatre, dont les autres obtiennent les éloges, & se sont ses défenseur, qui y fut si indignement joué par Aristophane : disgrace que la philosophie de nos jours n’a pas à craindre. […] Par toi-même bientôt menée à l’Opera, De quel œil penses-tu que ta sainte verra, &c.
Le but de l’Eglise en rassemblant ses enfans, n’est pas de les attrister, par des idées sombres, & de les tenir immobiles plusieurs heures de suite, dans une posture gênante : elle cherche au contraire à les remplir d’une joie pure, dans la célébration des Fêtes, pour leur rapeler les bienfaits de Dieu ; Héliot (Hist. des Ordres Monastiques) raporte que les persécutions ayant troublé la sainte paix des Chrétiens, il se forma des Congrégations d’hommes & de femmes qui, à l’exemple des Thérapeutes, se retirèrent dans les deserts ; là ils se rassemblaient dans des hameaux les Dimanches & Fêtes, & y dansaient pieusement en chantant les prières de l’Eglise. […] Les Chrétiens d’ailleurs les plus zélés, s’assemblaient la nuit devant la porte des Temples la veille des grandes Fêtes, & là pleins d’un zèle saint, ils dansaient en chantant les Cantiques, les Hymnes & les Pseaumes du jour. […] De nos jours, en Portugal, en Espagne, & dans le Roussillon, la Danse fait encore partie des cérémonies de l’Eglise : on exécute dans ces Pays Catholiques, des Danses solennelles en l’honneur des Mystères & de nos plus grands Saints.
Tous les Pontifes, les Monarques, les Ministres, les Généraux d’armée sont-ils des Saints ? […] Il se trouvera bientôt un Duchesne, un Dom Bouquez qui recuilliront tous les monumens de la nation dramatique, un Eclony, un Fontete qui feront la bibliotheque de ses auteurs ; un Sulliger, un Petau qui en arrangeront la cronologie ; un Sainte Foix qui ramassera les anecdotes des rues de la Capitale, & dans les Provinces chaque théatre particulier aura son Don Vaisset, son du Rosoi pour ses annales.
5. « Dans la perte du temps ; on se plaint qu'on en manque pour ses exercices du Christianisme,Le Père Cheminais Jésuite dans un Sermon sur la Conception de la sainte Vierge. […] Le Père Cheminais Jésuite dans un Sermon sur la Conception de la sainte Vierge.
De deux sortes de Danses, dont il est parlé dans l’Ecriture Sainte. […] C’est sans doute par la lumière de cet Esprit Saint, que Sara fille de Rachel avait été conduite, qui répandant son cœur en la présence de Dieu dans l’amertume de son âme, disait qu’elle ne « s’était point mêlée parmi les personnes qui jouaient et qui dansaient »,« Numquam cum ludentibus miscui me, neque cum iis qui cum levitate ambulant. »Job. 3.
« La comédie est un mélange de paroles et d’actions agréables pour son divertissement ou pour celui d’autrui, etc. » On ajoute ici dans le texte le terme de comédie, qui n’y est pas : Saint Antonin parle en général « des paroles ou des actions divertissantes et récréatives » : ce sont les mots de ce saint qui n’emportent nullement l’idée de la comédie, mais seulement celle ou d’une agréable conversation, ou en tout cas des jeux innocents : « tels que sont, ajoute-t-il, la toupie pour les enfants, le jeu de paume, le jeu de palet, la course pour les jeunes gens, les échets pour les hommes faits », et ainsi du reste, sans encore dire un seul mot de la comédie . […] « à chanter ou les louanges de Dieu ou les histoires des Paladins ou d’autres choses honnêtes en temps et lieu convenable. » Un si saint homme n’appellerait jamais honnêtes les chants passionnés, puisque même sa délicatesse va si loin qu’il ne permet pas d’entendre « le chant des femmes » Ibid.
Dans le saint lieu même souvent vous avez eu des tentations : comment n’en auriez-vous pas à la comédie ? […] Ce grand Saint, à la vérité, en faveur de ceux qui dans certaines conjonctures, qui sont rares, se voient comme forcés de s’y trouver, prescrit des précautions pour y conserver l’innocence ; mais il ne plaît pas aux gens du monde de les prendre, ces précautions ; ils ont donc mauvaise grâce d’autoriser les danses et les spectacles, par le témoignage de ce saint Evêque.
Je ne m’étendrai donc pas sur les deux sujets indiqués dans le titre du présent chapitre ; mais je crois devoir faire sentir ici, que les dangers de la profession de comédien, ne peuvent justifier les rigueurs de certains prêtres fanatiques, qui par ignorance des lois ecclésiastiques, et au mépris des lois séculières, prétendraient avoir le droit d’anathématiser la profession théâtrale, et refuser aux acteurs, les prières de l’église, et la sépulture en terre sainte. […] Donc ce saint évêque, père de l’église, l’un des plus savants docteurs de son temps, allait à la comédie : mais Nicole disait aussi que le danger de la comédie, est qu’on y fait paraître bien souvent le vice aussi aimable que la vertu.
Ce seroit leur faire trop d’honneur ; aucun dramatique, ni Grec ni Latin, n’ont connu les saints livres. […] ce sont les bâtons de vieillesse du St. […] On se mocque du bon St. […] St. […] Santeuil chante les Saints, & Gourdan les imite.
Voilà, dis-je, ce que m’apprendroient ces saints Docteurs, et ce qu’ils vous apprennent : voilà leur tradition, voilà leurs pensées, voilà leur morale. […] Les plus grands Saints y résisteroient-ils ? […] Appellez vous amour honnête celui qui fait oublier à un homme les plus saints devoirs de la nature, de la patrie, de la justice, de l’honneur, de la charité ? […] Sont-elles plus saintes que n’étoit une Eustochium, que n’étoit une Blasille, que n’étoient bien d’autres illustres vierges, à qui Saint Jerôme faisoit de si salutaires leçons ? […] Telle est la promesse que je vous fais, et dont j’ai pour garants tout ce qu’il y a eu jusqu’à présent de saints sur la terre et tout ce qu’il y en a.
Or combien que lui et tous les autres saints docteurs aient eu beau prêcher, si n’ont-ils su tant faire qu’il ne nous en soit bien demeuré des vestiges et reliques lesquelles nous avons retenues par les désirs que nous avons des choses mondaines et séculières, qui nous sont plus plaisantes et agréables que la pureté, intégrité, et simplicité de notre religion, comme est la coutume de donner et planter des arbres le premier jour de Mai, de donner les étrennes au premier jour de l’an, qui ne serait pas paraventure mauvaise chose sinon qu’en ce faisant nous suivons la mauvaise coutume des Gentils, et comme eux donnons plutôt à ceux qui n’en ont aucun besoin qu’à ceux qui ont indigence. […] Les fêtes de l’Eglise qui avaient été premièrement bien et saintement ordonnées et instituées pour vaquer en icelles seulement au service divin, ou pour faire commémoration des saints afin d’imiter la bonne vie d’iceux en cessant des œuvres séculières, ont été employées à celles-là qui ne sont bonnes à jour quelconque. […] >. » Quelque amateur immodéré des jeux, pourra pour la défense d’iceux alléguer des passages et exemples de l’écriture sainte, et même ès jours de fêtes et solemnités. […] Saint Antoine (père et auteur des moines), lequel a mené une vie si austère et si sainte, fut trouvé un jour ès déserts d’Egypte avec aucuns de ses moines par un certain seigneur Arabe allant à la chasse, faire telles récréations honnêtes desquelles ledit seigneur Arabe voulant quasi se scandaliser fut tout à l’heure satisfait par ledit Saint AntoineSaint Justin en l’Epître qu’il écrit à Zenas et Sérénus baille une règle et institution de bien vivre au Chrétien, et lui permet d’user d’ébat et raillerie honnête et civile pour adoucir ou recréer celui qui est naturellement chagrin et fâcheux.
Toute la morale tend à excuser la foiblesse, à familiariser avec la passion, par cette vue affoiblir l’horreur de l’adultere, & donner une liberté entiere aux femmes, & à faire retomber, non sur le coupable, mais sur le mari innocent, qui en est la dupe, la honte & le ridicule, à faire craindre les devoirs, les embarras, les dégoûts de cette sainte union. […] L’hymen est grave, sérieux, saint, austere ; il écarte la dissipation, l’inconstance, la frivolité, par la perpétuité d’un lien qu’on ne peut ni relâcher ni rompre ; il bannit toute idée de conquête, de triomphe de la beauté, de cour d’adorateurs, par l’unité de l’objet à qui seul il est permis de plaire ; il affadit le goût de la parure, du faste, de la mode, du fard, en concentrant les graces dans les yeux d’un homme qui n’en désire pas, & n’en approuve pas l’étalage suspect. […] La bénédiction apprend à respecter, comme sacré, une union qui, quand elle ne seroit pas un vrai Sacrement, est du moins une action religieuse & sainte ; elle obtient des graces de Dieu, si necessaires pour remplir les devoirs de ce nouvel état, & engage à s’y préparer par la priere & les bonnes œuvres. […] Il la forma d’une de ses côtes, la mena à Adam lui-même, les unit ; tant il vouloit que ce fût une action religieuse & sainte. […] Paul appelle un grand Sacrement : Sacramentum hoc magnum est ; ou si l’on veut, un grand mysiere, une action sainte qui représente les plus grands mysteres.
Il vient de paroître un livre plein de calomnies & d’impiétés, intitulé l’Esprit de Clément XIV, où l’on s’efforce de justifier le Machiavélisme par l’autorité de St. Thomas, dont on rapporte un long passage, & par l’autorité de ce pape, par qui on le fait attribuer à ce saint. […] La doctrine horrible de ce passage, qui va plus loin que le Machiavélisme, est tout-à-fait opposée à l’esprit de ce saint qui étoit plein de douceur & de charité, & même à ses ouvrage, puisque, dans son Traité du Gouvernement, il est bien plus favorable à la liberté qu’à la tyrannie & au Machiavélisme. […] Baile, qui en cite un pareil sans le rapporter, le suppose, dans le commentaire du saint sur la Politique d’Aristote, & tout le monde sait que dans ces sortes d’ouvrages un traducteur, un commentateur explique la doctrine de son auteur sans l’approuver. […] & qu’un saint religieux d’un ordre florissant, honoré de la confiance & de la faveur de S.
Enfin, comme si la Religion devoit toujours avoir part à la naissance de la Poësie Dramatique, on attribue l’établissement des Représentations Théâtrales, sérieuses, à ces Pelerins qui revenant de la Terre Sainte le bourdon à la main, voulurent amuser le Peuple. […] Le Roi voulut voir leurs Spectacles, & en ayant été édifié, approuva leur Confrairie par Lettres Patentes du 4 Décembre 1402, leur permettant de représenter la Passion & les Vies des Saints. […] Par tout, ce Sujet parut le plus propre à la Tragédie, comme étant un Sujet tout de larmes, & par tout on exécutoit sur le Théâtre des Sujets saints. […] Les deux Grebans furent leurs Poëtes, & parce que les premieres Piéces avoient été appellées Mysteres, toute Piéce de Théâtre sainte ou prophane, serieuse ou bouffonne, fut appellée Mystere. […] La Poësie Dramatique fut connue en Allemagne plus tard que par tout ailleurs, & le goût des Représentations Saintes y dura si longtems qu’on représentoit encore à Vienne il y a trente ans, la Passion de Notre Seigneur, Piéce, où après Adam, Eve, & Moïse, paroissoit l’Enfant Jésus, à qui on donnoit de la bouillie.
On y dégoûte des choses saintes, on y tourne en ridicule les vertus chrétiennes : c’est un nouveau paganisme au milieu de l’Eglise. […] Et vous, âmes saintes, objets de son mépris et de ses persécutions, réjouissez-vous, enfin le Seigneur vous a rendu justice, et l’a châtiée. […] Sulpice de l’enterrer en terre sainte, fut jetée dans un fossé au bord de la Seine. […] Le peuple ajouta aux solennités ecclésiastiques, et y ajoute encore en bien des endroits, des chants, des danses, des feux de joie, des illuminations, des représentations muettes, avec des statues, des mystères de Jésus-Christ et des actions des Saints. […] Des Pèlerins plus aguerris, plus enthousiasmés, plus charlatans que d’autres, en furent les héros : « Jouaient les Saints, la Vierge et Dieu par piété », dit Boileau.
» Mais tel est le caractère de la nation, la folie l'amuse, on la veut partout : triste effet de la frivolité Française, qui s'ennuyant de la vraie sagesse, et ne sachant pas l'apprécier, parce qu'elle ne juge du prix que par le plaisir, n'estime que la folie qui lui plaît, et malheureusement se répand jusques dans les objets les plus saints. […] L'Eglise a toujours condamné avec indignation ces profanes extravagances ; elle a enfin réussi à les bannir du lieu saint, il n'en reste que quelques légers vestiges dans les processions de la ville d'Aix, dans quelques Communautés de filles, où le jour des Innocents les Pensionnaires sont les maîtresses, dans plusieurs paroisses de campagne, où le jour du Patron on fait des cérémonies singulières, surtout dans les folies du carnaval, dans les bals et les comédies ; ce que l'Eglise n'a jamais pu abolir, non plus que les vices qui les produisent, et les crimes qu'ils font commettre. […] Les Saints dans leurs conversations, les Pères dans leurs lettres, S. […] L'Ecriture rapporte, sans les blâmer ni les louer, deux traits de folie apparente dans l'un des plus saints et des plus grands Rois d'Israël. […] Ce serait fort inutilement outrer les choses que de vouloir canoniser toutes les actions de cet homme célèbre, tout grand, tout Saint, tout Prophète qu'il soit.
Or si jusques sous les yeux du Roi, sous la direction d’une Dame pieuse, dans une communauté religieuse, dans un sujet tout saint, un Poëte naturellement poli, doux, modeste, d’une morale sévère, & même alors converti, n’a pas épargné les personnes de la Cour les plus distinguées, un Ministre puissant, le Roi lui-même & le Pape, quelles mesures doivent garder dans un théatre public un vil amas d’Acteurs, sans naissance, sans éducation, sans religion & sans mœurs ? […] Nos Actrices, moins fardées, moins découvertes, moins vénales, sont devenues des Lucrèces ; nos Acteurs & nos spectateurs grossiront bien-tôt le catalogue des Saints. […] Il y en avoit pourtant bien des traits dans les anciens Mystères, où les choses les plus saintes étoient souvent défigurées par des grossieretés & même des indécences révoltantes ; ce qui étoit moins des traits malignement réfléchis, que la grossiere simplicité des temps. […] Peu de lecteurs sont capables de suivre un systême, de saisir une preuve, une objection, une réponse ; tout sait railler, tout aime à rire, on se moque des Saints & de leurs vertus, des Ministres & de leurs fonctions, des cérémonies & de leur signification, des mystères & de leur profondeur, du Pape & des Évêques, & de leurs décisions, de leurs règlemens, de leur pouvoir, de leurs censures. […] C’est la dérision ouverte des choses saintes, rangée par ordre alphabétique.
L’esprit d’irréligion, la corruption des mœurs, les idées philosophiques de population, l’envie de s’emparer de ses biens, la haine des censeurs du vice & les appuis de la vertu, ont mis dans les esprits une aversion infinie contre ce saint état, & allumé le flambeau de la guerre. […] On le prend aujourd’hui sur un ton différent & tres-artificieux ; on fait l’éloge de ce saint état, on en porte la sainteté, les rigueurs à l’excès, pour faire entendre que cette perfection est impraticable ; que ceux qui s’y sont engagés, la plupart malgré eux, par force ou par désespoir, y gémissent sous la haire & le cilice, dans des combats perpétuels, sans pouvoir vaincre les passions qu’ils y ont apportées ; que l’impossibilité de les satisfaire les rend malheureux toute leur vie, & la sainteté de leurs vœux, toujours coupables ; que l’état, tout saint qu’il est, ne fournit pas des moyens suffisans pour éteindre ces feux criminels ; qu’au contraire il en augmente la vivacité par les obstacles. […] Cet amant enragé enleve cette Religieuse, & dans l’instant le voilà un saint. […] Il peint son crime par des traits qui en justifieroient le châtiment : J’ai pris pendant dix ans pour la religion, pour de saints mouvemens, mon feu, ma passion : Lorsqu’à Dieu j’ai cru rendre hommage, c’étoit toi, c’étoit toi dont j’adorois l’image. […] Un Religieux, un Prêtre, si scélérat, si hyppocrite, qui parle ainsi à des Religieuses, en présence du saint Sacrement, comme il dit lui-même, ce Tabernacle saint où Dieu même repose, seroit-il jamais trop puni ?
Mais remontons au temps de Molière dont le cadavre éprouve le refus de sépulture en terre sainte de la part du curé de Saint-Eustache, tandis que le curé de Saint-Joseph la lui accorde. […] Si le clergé de France persiste à vouloir excommunier les gens de théâtre, et si des prêtres leur refusent les prières et la sépulture en terre sainte, ils se trouvent, ainsi que nous l’avons déjà dit, en contradiction manifeste avec le souverain pontife à Rome, qui protège les comédiens sans les excommunier, et dont les prédécesseurs eux-mêmes ont fait élever à grands frais des théâtres qui font l’amusement de la capitale du monde chrétien.
Antonin2 qui permettent la Comédie de bonnes mœurs, et qui décident qu’elle peut s’exercer sans péché, et que les Comédiens peuvent vivre du gain de leur Profession : mais, à dire vrai, une Comédie de bonnes mœurs, telle que ces deux Saints la demandent, se trouve-t-elle aisément sur les Théâtres publics ? Je suis sûr que dans toute l’Europe, parmi les Pièces soit anciennes soit modernes, on en trouverait peu qui méritassent l’approbation de ces deux Saints Docteurs.
Ces saintes filles furent alarmées de ce voisinage, comme si le feu ou la peste se fussent approchés de leur Couvent. […] Comment ce saint et éloquent Religieux a-t-il pu étayer ces spéculations de l'autorité de S. […] Aussi quels saints Ecclésiastiques, quels éclairés Magistrats, quels profonds Médecins, le public y doit un jour gagner ! […] On ne songeait point encore à faire composer des pièces saintes ; Esther et Athalie furent le fruit de la réflexion. […] Ils voulurent bien ne pas s'apercevoir que des Actrices si saintes, dans un sujet si saint, cherchaient à plaire, s'applaudissaient de leurs succès et de leurs conquêtes, et allumaient dans les cœurs les feux les plus vifs, que des spectateurs, plus attentifs aux grâces qu'à la pièce, y formèrent des passions qu'il fallut terminer par des mariages.
Propter speciem mulieris multi perierunt, et ex hoc concupiscentia quasi ignis, exardescit. » Et si après ces autorités expresses nous passons aux exemples que la même Ecriture nous met devant les yeux ; celui de David est terrible, et capable de faire trembler les âmes les plus pures, les plus mortifiées, et les plus saintes. […] N’est-ce pas une chose étonnante et digne de larmes, de voir que des Chrétiens qui sont obligés à une vie si pure et si sainte, se jettent eux-mêmes dans les lacets du diable et du monde, et s’exposent hardiment et sans aucune crainte dans les périls effroyables du péché, sans faire aucun cas, ni des avertissements du saint Esprit, ni de la gloire de Dieu, ni de leur propre salut ? […] Il n’est pas à propos de nous en expliquer davantage, ni encore de nous étendre sur cet abus déplorable, qui n’est que trop connu, et qui fait gémir toutes les bonnes âmes ; je veux dire sur cette coutume malheureuse de perdre le temps le plus saint, et les jours qui sont consacrés à la piété dans les divertissements mondains, et profanes.
On peut pécher dans le plus saint état sans doute ; mais du moins on a pris tous les moyens d’assurer la persévérance ; le vœu lui-même en est un. […] Les personnages sur le Théatre n’avoient rien de choquant, rien qui pût dégrader le plus saint ministère. […] Ces exemples ne sont pas rares dans les Couvens, ils font honneur à l’Héroïne qui sait se vaincre, & au saint état dont on a le courage de remplir les devoirs. […] Crois-tu que de l’amour esclave déplorable, Quittant un feu sacré pour une ardeur coupable, Mon cœur dans ce lieu saint ait flatté ses désirs, Foit rougir ma vertu de ses lâches soupirs ? […] Cependant ce bon homme, qu’on peint comme si sevère, si saint, qui parle à M. de Faublas en Apôtre, & en Apôtre fort impoli, s’humanise par compassion jusqu’à la familiarité.
Mais si les discours académiques né doit vent pas être des panégyriques des Saints, ils doivent aussi peu être des panégyriques des libertins. […] Voilà donc les Saints que M. […] Et on entreprend de canoniser un scélérat, on donne pour sujet, on courronne un panégyrique qui en fait un Saint ! […] Quelle énorme distance entre Telemaque & les Maximes des Saints. […] De quel poids peut donc être un insensé qui adore un morceau de bois, & méprise le plus saint, le plus grand homme qui ait jamais paru, ne fût-il pas même un Dieu ?
La matière se prend, ou de l’Ecriture Sainte ; ou de quelques Auteur profane, Historien, ou Poète. […] Aussi lisons-nous, que quelques Poètes anciens, pour avoir mêlé en leurs Tragédies des histoires saintes, ont été punis, les uns d’un subit étourdissement, les autres d’aveuglement. […] ed ; « Soyez Saints ; car je suis aussi Saint, le Seigneur votre Dieu » : « Que dirons-nous, s’écrie-t-il ; de ceux, qui courent aux spectacles, avec les Païens, souillant leurs yeux et leurs oreilles de paroles et de gestes impudiques, ils peuvent bien voir et sentir, quelle part ils ont choisie. […] [NDE] comprendre : si on prend le sujet de la pièce dans l’Ecriture Sainte… q. […] [NDE] aussi clair qu’aucun autre de la Sainte Ecriture : parmi les plus clairs qui soient en l’Ecriture.
Car le Concile d’Agde rapporté par Gratien, ordonne à tous ceux qui sont engagés dans cette profession sainte, de n’aller point aux festins des Noces, et de n’assister à ces assemblées, où l’on chante des chansons d’amour, et où l’on danse ; de peur que les yeux, et les oreilles, que la divine vocation applique aux saints ministères, ne soient souillées par la vue des mouvements qui peuvent laisser des impressions d’impureté, ou par des paroles indiscrètes, et lascives.
Cette fille est, à l’entendre, un prodige, elle fait le Grec & l’hébreu, (le Latin étoit la langue courante,) c’est le plus bel esprit, la plus savante, la plus sainte, la plus généreuse, c’est-à-dire, la plus romanesque, jusqu’à réfuser de se maner avec son ravisseur, après en avoir été deshonorée. […] C’est très justement qu’il a été condamné par le Concile de Soissons, et par celui de Sens, & par le Pape, à la poursuite des deux plus grands hommes, & des plus grands Saints, Saint Bernard & Saint Norbert. […] La Grace enfin opéra, le prisonnier d’abord involontaire, prit son parti, se condamna à la même pénitence, & tous deux passerent le reste de leurs jours dans la caverne, en Saints Anacoretes. […] Les calendriers ne different pas moins ; ici un Saint, ailleurs un autre, le Diocèse étoit un Echiquier où chaque Paroisse faisoit sa case différente. l’habit d’arlequin n’est pas plus bisarrement découpé : telle est l’Eglise de France, les Diocèses sont entr’eux comme les Paroisses du Querci. […] Le goût de la musique semble attaché à ce bénéfice, le dernier possesseur l’aimoit beaucoup aussi ; mais il étoit moins élégant, il n’aimoit que la musique sainte, il avoit composé & fait imprimer des cantiques, pour les missions, des livres d’Eglise pour le chant ; il en donnoit des leçons aux enfans & aux jeunes chantres.
Tel est l’ouvrage très-superficiel de Cahusac sur la danse ; c’est un recueil de traits, d’anecdores amusantes sur la danse, où quelquefois même oubliant la décence & les égards dus aux choses saintes, il les tourne en ridicule, comme quand il fait donner un bal à Philippe II par le Concile de Trente, & le Legat du Pape qui y présidoit en fait l’ouverture. […] C’est ce qui causa le crime & le malheur d’Hérode ; une danseuse fit perdre la vie au plus grand, au plus saint des enfans des hommes. […] Les femmes n’y paroissent jamais, & les laïques ne s’y mêlent point ; ce sont des Prêtres & les Dervis, leurs Religieux, qui dansent à titre de pénitence, en mémoire d’un fameux de leurs saints qui pirouetta pendant quinze jours sans interruption. […] Il n’est pas moins vrai que la danse, jointe à l’harmonie, est si impérieuse, si déterminante à la volupté, que le plus saint n’y tient pas. […] Quoique le témoignage des Saints Pères soit bien fort, je crois que sur ce chapitre celui d’un courtisan doit être d’un plus grand poids.
Comment donc pouvez-vous mettre au rang des saintes puissances du Ciel ces Dieux qui se plaisent à recevoir un culte, qui rend indignes parmi vous ceux qui le rendent, d'être mis au nombre des Citoyens Romains ? […] Si vous avez eu honte de recevoir ces sortes de personnes dans votre ville pour être vos concitoyens, à plus forte raison cette sainte Cité ne reçoit point ces sortes de Dieux: C'est pourquoi si vous désirez d'avoir part à la félicité de cette bienheureuse Cité, fuyez la compagnie des Démons. […] Prions pour eux, mes très chers frères ; c'est du nombre de ceux qui étaient méchants et impies, que Dieu se plaît à faire croître le nombre des Saints. […] Fuyez les Spectacles, mes bien aimés, fuyez ces Théâtres infâmes du Diable, afin de ne vous point engager dans les liens de cet esprit malin: Mais s'il faut relâcher votre esprit, si vous vous plaisez aux Spectacles, l'Eglise notre sainte et vénérable Mère vous en fournit de plus excellents et de plus agréables ; ce sont des Spectacles salutaires qui remplissent l'esprit de joie. […] Il y a donc des Chrétiens qui sont si malheureux que d'aller aux Spectacles, et d'y porter un si saint nom pour leur condamnation ; Mais vous qui n'y allez pas, criez sans cesse après Jésus-Christ pour implorer son assistance.
Les saints Peres ne les condamnent que par rapport à l’idolâtrie, aux superstitions & aux impuretés grossieres qui y régnoient de leur tems. […] Les saints Peres ne condamnent les spectacles que par rapport à l’idolâtrie, aux superstitions & aux impuretés grossieres qui y régnoient de leur tems. Les saints Peres condamnent les spectacles non-seulement par rapport à l’idolâtrie, aux superstitions & aux impuretés grossieres, mais encore par la raison générale que les spectacles mêmes où il n’y a ni idolâtrie, ni superstition, ni impureté grossiere, sont néanmoins très-dangereux ; qu’ils excitent les passions, & qu’ils portent à la corruption des mœurs. […] Bordelon, où il fait voir que l’aumône exigée pour l’Hôpital général, de ceux qui vont aux spectacles, ne les justifie point ; réfutation d’un écrit favorisant la comédie, in-12. à Paris, chez Edme Couterot 1694 ; lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de qualité, au sujet de la comédie, in-12. à Paris, chez Claude Mazuel, 1694 ; sentimens de l’Eglise & des saints Peres sur la comédie & les comédiens ; le mandement donné par M. l’Evêque d’Arras, (Gui I. de Seve de Rochechouart) contre la comédie, par lequel il défend, sous peine d’excommunication, à tous les Fideles soumis à sa conduite, d’aller à la comédie, in-12. à Paris, chez Pierre Ballard, 1696 ; histoire & abrégé des ouvrages latins, italiens & françois pour & contre la comédie & l’opéra….
« Les Chrétiens, dit-il, n'ont-ils point de honte de chercher dans l'Écriture Sainte des paroles pour autoriser l'idolâtrie, et défendre les vaines superstitions qui sont mêlées dans tous les Spectacles ? Car alors qu'ils assistent à ces Jeux que les Païens font en l'honneur des Idoles, ils se déclarent Idolâtres, ils font injure à Dieu, et méprisent la véritable Religion ; et l'on ne doit point prétexter ces désordres de l'exemple de David, qui fit des Chœurs de Danse et de Musique en des Processions solennelles ; car il ne dansait pas avec des sauts et des gestes dissolus quelque honteuse fable des Grecs ; ils y célébraient la gloire de Dieu par des Hymnes saintes ; et l'on ne se doit point faire un Spectacle des choses dont l'artifice du Démon a corrompu la sainteté pour les rendre criminelles. […] participent à cette Table Sainte si terrible et si redoutable, consument des jours entiers en ces Jeux, et pour peu que le Diable les flatte, ils courent à ces Spectacles impies, et se jettent volontairement dans les rets de Satan. […] » Où je dois dire en passant qu'en ce lieu le mot de vanité s'entend de l'Idolâtrie au sens de l'Écriture Sainte ; qui considère toujours l'Idole pour une chose vaine et sans réalité, comme Saint Paul dit que l'Idole est un néant.
L’impudence ne peut exciter que la honte et la colère dans le cœur d’un honnête homme, il n’est pas besoin d’être un Saint ni même un Chrétien, pour penser comme S. […] Voyez ce que dit Tertullien : « N'allons point au Théâtre qui est une assemblée particulière d’impudicité où l’on n’approuve rien que l’on n’improuve ailleurs, de sorte que ce que l’on y trouve beau, est pour l’ordinaire ce qui est de plus vilain et de plus infâme ; de ce qu’un Comédien par exemple y joue avec les gestes les plus honteux et les plus naturels ; de ce que des femmes oubliant la pudeur du sexe, osent faire sur un Théâtre et à la vue de tout le monde, ce qu’elles auraient honte de commettre dans leurs maisons ; de ce qu’on y voit un jeune homme s’y bien former et souffrir en son corps toutes sortes d’abominations dans l’espérance qu’à son tour, il deviendra maître en cet art détestable etc . »d Croyez-vous Monsieur que si les spectacles du temps de ces Saints hommes eussent ressemblé à ceux d’aujourd’hui ils se seraient élevés si fort contre eux et qu’ils n’auraient pas été de l’avis de S. […] Le Théâtre a paru même à des saints, pouvoir devenir une excellente école de morale.
Réponse à la préface de l’abbé Boyer qui défend les tragédies saintes. […] Avec des sentences choisies de l’Ecriture Sainte, & des Peres de l’Eglise, pour chaque discours, traduites en François. […] Tiré des Conciles & des Saints Pères, Paris, Louys Billaine, 1666, 3 parties en 1 vol. […] Tirées de l’Ecriture Sainte, des Conciles, & des Saints Peres. […] Seconde Partie. […] Ouvrage extrait des saints Pères et de MM.
Et quand, des saints écrits magnifique interprète, Tu prends entre tes mains la harpe du prophète ; Est-il quelque démon, dans l’âme des méchants, Qui puisse résister à des sons si touchants ? […] Ou, s’il est à pleurer certaine volupté, Pleurons des saints héros la mort, l’adversité.
s’ils en eussent fait une étude particulière, s’ils les eussent méditées en s’éclairant au flambeau de la morale évangélique, et en se réchauffant au foyer divin de la charité chrétienne, ils ne commettraient pas si souvent des fautes qui leur sont inspirées par l’orgueil, et ils ne feraient pas de fausses applications des saints canons et décrets des conciles. […] L’autorité séculière se doit à elle-même ces exemples de justice : ils sont absolument nécessaires pour restreindre l’ambition, la cupidité et le fanatisme de certains ecclésiastiques, dont les entreprises causeraient du trouble dans l’état, et corrompraient la pureté de notre sainte religion.
C’est une imitation du Tartuffe de Moliere, l’ébauche d’une Tartuffe femelle, une satyre fort plate & mauvaise d’une œuvre si utile & si sainte. […] Ce gouverneur avoit fait fermer les théatres pendant tout ce saint temps, comme capable d’en empêcher le fruit, & les a fait ouvrir après la clôture, sans doute pour conserver le saint fruit qu’on y avoit recueilli. […] Apparemment les acteurs ont gagné le jubilé & sont devenus des saints. […] La bulle du jubilé de l’année sainte ayant été publiée à Paris, il y eut ordre de fermer les spectacles pendant tout le temps du jubilé. […] On ne solemnise pas ainsi les canonisations & les fêtes des saints.
La licence devoit moins être imputée aux Auteurs qu’au public (nous sommes devenus des saints) dont il falloit flatter la dépravation pour l’attirer (belle excuse ! […] On seroit étonné de voir la sainteté d’une si vénérable assemblée si peu respectée, si on ne savoit que les Comédiens ne respectent rien ; mais on auroit tort de tirer avantage de son silence, pour autoriser le théatre, soit dans le mystère donné à l’Empereur, auquel vrai-semblablement grand nombre de Prélats assistèrent, parce que ce spectacle, jusqu’alors inconnu, fut regardé dans les idées du siecle comme un acte de religion, soit pour les Batteleurs & les Courtisannes, qu’on ne le soupçonnera pas sans doute d’avoir approuvé, parce que ces saintes assemblées, uniquement occupées des affaires de religion, n’ont jamais prétendu avoir inspection sur la police. […] 24.) il condamne absolument tous les spectacles pendant le carême, & en tout temps toutes les pieces où l’on mêle des choses saintes, comme une vraie profanation, per la indiguidad dellos é indevota disposition de los ojentes, por el inconveniente de mesclar entrameles profanos con historias sagrados. […] Il est très-comique d’entendre Moliere, dont l’éruditiou n’égaloit pas celle de Scaliger & de Saumaise, disserter gravement (Préface du Tartuffe) sur la distinction entre l’ancienne & la nouvelle comédie, & avancer que les saints Peres, dont il avoit peut-être entendu prononcer le nom dans les Litanies, n’avoient jamais déclamé que contre cette ancienne prostituée qu’il abandonne généreusement à leurs traits, mais non contre la courtisanne moderne, qu’ils auroient canonisée, & proposée à tout le monde comme un exercice de dévotion où lui Moliere prêchoit beaucoup mieux que Bourdaloue, contre laquelle les Prédicateurs ne parloient que par jalousie. […] De quel âge de la comédie, de quels saints Pères prétend-on parler, quand on la dit si différente de la nôtre ?
Si le péché est connu, il doit en priver devant les hommes ; Dieu l’a expressément ordonné : « Ne donnez pas les choses saintes aux chiens. » Le pécheur en est indigne, et ce serait un scandale de voir ainsi profaner les sacrements. […] M. de Vintimille, Archevêque de Paris, trouva si indécent qu’on chantât des choses saintes sur le théâtre de l’opéra, qu’il le défendit, et il n’y eut point de concert, jusqu’à ce qu’on eût trouvé un lieu moins profane (Histoire de l’Opéra, pag. […] Des personnes dévotes, dans le goût du temps, tournèrent ces amusements du côté de la piété, et représentèrent les mystères de la religion, les actions des Saints, des moralités. […] D’abord il défend de recevoir à la sainte table tous les pécheurs publics, arceantur ab hac mensa, etc. […] Que ces traits sont dignes d’une bouche si éloquente et si sainte !
Le voyage dans un pays inconnu, ou le Temple de la piété (il fallait dire au temple), livre nouveau, où le sieur Compan tâche d'égayer la piété par de petites aventures, comme le voyage de Jean de Palafox, les romans immenses de l'Evêque du Bellay, d'un Minime d'Avignon, le château de l'âme de Sainte Thérèse ; ce pieux Roman trouvant la piété ennuyeuse, malgré toutes ces aventures, imagine de la faire divertir au théâtre, et lui forme jusque dans son temple la cour la plus singulière ; il lui donne pour favoris Borromée, François de Sales, Corneille et Racine. […] Rien de plus opposé à l'attention, à l'exactitude que demandent tous les devoirs ; rien de plus contraire à l'onction de la grâce, au recueillement de la piété, à l'union avec Dieu, qui forment les Saints. […] Tôt ou tard nécessairement les plaisanteries tombent sur les choses saintes : l'Ecriture, la dévotion, les Saints, les Ministres, paraissent sur la scène. […] Admirez les Saints, il n'en est point dont la gravité et la modestie ne présentent quelque chose de divin qui caractérise la sainteté, et couvre les défauts de l'humanité. […] Et ces graves Docteurs, ces dévots auditeurs, ces saints élèves, si fidèles à leurs dogmes, fronderont les Casuistes, feront le procès au probabilisme dont les plus relâchés adoucissements ne sauraient colorer leurs désordres !
La fondatrice de St. Cir n’étoit rien moins que Jesuitesse, sa famille, sa communauté, ses éleves, ses amis ne le furent point ; elle pria Racine son ami, devenu dévot, qui avoit quitté le théatre pour le Jansenisme, & la Cour, & qui alors se rapprochoit de la morale relachée, que Port-Royal condamnoit, & l’approchoit par conséquent des Jésuites, qui ont commis tous les péchés du monde : elle pria Racine de faire une tragédie sur un sujet tiré de la Bible, qui pût être représentée par ses éleves ; il travailla, dit-on, malgré lui, il fit Esther, cette piéce d’abord jouée à St. […] Cette piéce eut alors un succès universel, & deux ans après Athalie, quoique fort supérieure, & jouée par les mêmes personnes, beaucoup mieux exercées, n’en eut aucun ; ce fut le contraire à Paris, elles demeurerent enfermées dans St.
Agathon, soit donc que nous considérions la convenance des saintes mœurs du Christianisme, avec les dispositions naturelles du génie des femmes ; soit qu’on pense que les autres Religions les ayant tenues, et les tenant encore dans une sorte d’esclavage bien dur, Jésus-Christ leur donne une douce et glorieuse liberté : Qui pourra douter que son Évangile ne soit pour elles encore plus que pour nous, la loi de grâce ? […] A la vérité le point le plus difficile de toute l’entreprise, serait à mon sens, que ce qu’il reste de saint parmi le Sexe, fût assez fort pour le bien guérir de la maladie mortelle dont il est frappé. […] Si ces réflexions et les autres qui ont précedé celles-ci, ont le malheur d’être inutiles ; je ne sache plus qu’une ressource, et cela me consolera de tout : C’est la prière que l’Église fera avec autant de ferveur que jamais, pour supplier la sainte Vierge, qu’elle daigne par son intercession procurer toutes les grâces nécessaires à ce Sexe, dont elle est la gloire et l’exemple.
Fallait-il interrompre vos saintes occupations pour devenir des traducteurs de Comédies ? […] Est-ce que vous êtes maintenant plus saints que vous n’étiez en ce temps-là ? […] Mais vous m’avouerez que ce n’est pas cette inégalité de sentiments qui l’a mis au rang des Saints et des Docteurs de l’Eglise.
Qui peut douter qu’ils ne soient des membres principaux du corps mystique de Satan, appelé proprement dans les saintes pages, le monde, et dont il se sert pour faire une guerre cruelle et pernicieuse à celui dont les fidèles qui vivent selon la Loi de l’Evangile, sont les membres, et Jésus-Christ le Chef ? […] Il leur est indifférent de représenter un Saint, ou un démon ; une Vierge Martyre, ou une prostituée. […] Les exemples des Saintes Écritures nous apprennent qu’il faut peu de chose pour faite tomber l’homme dans le vice, il n’a besoin que de sa propre pesanteur, pour s’y précipiter soi-même. […] Dans le 14. il se propose l’objection que font encore aujourd’hui les protecteurs de ces divertissements, qu’il n’y a point de commandement de Dieu dans les Écritures Saintes qui le défende expressément, et qui oblige de lesl fuir ; A quoi il répond qu’il ne faut lire que le premier vers, du 1.
Nous avons considéré, sous le point de vue politique et celui de la législation, le délit que commet un prêtre, qui anathématise la profession de comédien, qui en exige l’abjuration, et qui, lorsqu’un acteur vient à mourir subitement, lui refuse les prières à l’église et la sépulture en terre sainte. […] Il en résulte que les prêtres qui, en matière d’excommunication, violent les saints canons et décrets des conciles, se rendent doublement coupables, envers l’autorité séculière et envers la discipline ecclésiastique. […] Cet orgueil démesuré, ce conflit d’autorité, cet abus de puissance est tout à fait contraire à l’esprit de notre sainte religion et à la volonté de notre législation. […] Les prêtres qui, en invoquant les saints canons, veulent déshonorer la profession de comédien que les lois autorisent, assurément font preuve d’ignorance, ainsi que je l’ai démontré ; mais ils devraient du moins ne pas oublier eux-mêmes, ce qui leur est propre et obligatoire dans ces canons, et je le leur ai rappelé dans le livre des Comédiens et du Clergé aux pages 344 et 347.
Ce bon homme très-peu sauvage, qui sait rire & qui sait penser, charmant quoiqu’il dise la Messe, qui sait quitter le saint autel, pour venir s’amuser à table. […] Le plus saint nœud que le Ciel ait formé. […] Le caractere de Religieux, la profanation des choses saintes, rendent celle-ci plus scandaleuse. […] dans mon hermitage Je veux, à l’ombre d’un berceau, T’eriger moi-même un tombeau ; On y verra sur le Porphire Des Archanges bien rebondir, Flatter St. […] Notre divin Lafontaine, (sachons en quoi consiste cette Divinité nouvelle, pour lui dresser des Autels,) a fait des contes ; la posterité n’oubliera jamais Joconde, l’Oraison de St.
Quelle idée les Payens auroient-ils des Chrétiens, si avec une loi si sainte ils avoient besoin d’une pareille défense ? […] Le Saint le plus durci dans les travaux, le plus aguerri dans les combats, n’ose point s’y exposer, & une vertu naissante, des gens sans vertu, déjà vaincus par les ennemis qu’ils cherchent, s’y soutiendroient ! Les Sainte n’en ont pas ainsi jugé, ils ont tous condamné le théatre ; leur préférera-on les idées licencieuses des libertins ? […] Comme si tout cela ne formoit pas l’entretien & l’encouragement d’une troupe de gens infames, dévoués par état à inspirer le vice, qui l’inspirent toujours & corrompent le cœur, même en représentant des choses saintes. […] La plupart retirés dans des Communautés, occupés à des études sérieuses & des fonctions saintes, ne connoissent point le théatre, à peine ont-ils vu quelque piece de Collège.
DUMONT, Curé de St.
Par toi-même bientôt conduite à l’opéra, De quel air penses-tu que ta sainte verra D’un spectacle enchanteur la pompe harmonieuse, Ces danses, ces héros à voix luxurieuse ? […] On a recours pour certaines maladies à l’agitation qu’elle a le pouvoir de causer dans notre cerveauax. » Athénée nous assure que toutes les lois divines et humaines, les talents, les vices et les actions des hommes illustres étaient écrits en vers, et publiquement chantés par des chœurs, au son des instruments ; et nous voyons par nos livres saints que tels étaient, dans les premiers temps, les usages des Israélites.
J’avoue que ce Saint dans la 2e Partie de sa Somme titre 2 Chapitre 23, §. 14, et dans la 3e Partie titre 8. […] Comment donc avez-vous pu attribuer à la Comédie ce que ce Saint ne dit que de la conversation, en parlant du second Jeu que l’on doit tolérer ? […] Vous dites page 3, que vous auriez « bientôt décidé la question de la Comédie, si l’Ecriture Sainte s’en expliquait de quelque manière que ce pût être ». […] Et ces saints Docteurs en déclamant contre le luxe et l’intempérance, ont-ils déclamé contre ceux qui s’habillent selon leur condition et qui vivent à leur aise ? […] Vous ne nous persuaderez pas qu’elles inspirent de saintes pensées et de pieuses affections : rapportons-nous-en aux Vers de la Satyre dont j’ai déjà parlé.
) Non seulement les Saints en particulier, mais aussi les synodes et les conciles entiers ont réprouvé ces passe-temps mondains.
Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte, 96 Chap.
On voit le gouvernement britannique diminuer ses armées plutôt que de les augmenter, et cependant il trouve le secret de tenir à lui seul en échec la puissance colossale de la sainte alliance qui, par son impopularité, a apporté en naissant le germe de sa destruction. Cette sainte alliance si formidable, mais qui déjà perd de son énergie, ruine ses finances, s’exténue en entretenant d’innombrables armées immobiles, l’arme au bras, et n’ose agir. […] Ils veulent qu’on ne gouverne les peuples que par la terreur et la violence, et ils n’aspirent qu’après les exécutions sanguinaires de la sainte inquisition, tandis que ces deux dernières expressions hurlent d’effroi, de servir de mot de ralliement aux bourreaux théocrates, altérés de sang humain. […] Il arriva à Rome, où, avant de rendre ses hommages au saint père, il alla se présenter humblement devant le grand monarque des solipses k, pour lui rendre compte de l’importante mission de Berne. […] Quant à l’inquisition, d’horrible mémoire, on se souvient encore des atrocités du saint office où des prêtres sanguinaires, juges et parties, condamnaient des hérétiques à être brûlés vifs.
profaner l’inspiration de l’Esprit Saint jusqu’à la confondre avec la convoitise de la chair ? […] Après avoir cité l’enfer, les démons etc. après une peinture de ces choses redoutables tracée sur celle qu’en font les saintes Lettres, après, dis-je, que M. […] Ce Père parle à ceux qui ne croient pas la Comédie une chose défendue ; parce que les saintes Lettres ne les condamnent pas en termes formels. […] Quel plaisir plus noble, mes chers Frères, quel plaisir plus touchant, et plus utile que de vaquer ainsi à la lecture des saintes Lettres ? […] Si nous sommes Chrétiens, nous ne saurions compter pour rien le sentiment de la primitive Eglise et des saints Conciles.
D’ailleurs, le suffrage d’un petit nombre de Pasteurs, n’a jamais été d’aucun poids dans l’Eglise, dès que la majeure part des saints Ministres se trouve en un parti contraire. […] Cinq ou six Evêques qui fréquenteront la Comédie, à la honte de la Prélature, l’emporteront-ils sur la décision de tant de Conciles & de saints Peres, sur la croyance de l’Eglise universelle ?
Que le sage fuie donc ce divertissement, qui peut le rendre criminel, et qui hasarde, s’il ne ruine sa conscience ; s’il veut des spectacles, il a les histoires Saintes et profanes ; il a tous les jours l’exemple des Saints, il a ce qui se passe dans le grand monde, où il trouve de quoi rire par indifférence, et de quoi pleurer par compassion.
Quoiqu’il en soit, Elisabeth devoit tout au Roi d’Espagne, ne cessoit de le combler d’éloges, & de se louer de ses bontés ; par un trait de Comédienne, elle fit mettre à la ruelle de son lit (elle n’étoit pas iconoclaste) le portrait de Philippe comme on y met les images des Anges gardiens & des Saints Patrons pour les invoquer. […] Voici comme elle s’explique : Je ne doute pas qu’on ne puisse trouver le repos de la conscience dans toute la Religion ; ce n’est pas la Religion qui la sanctifie la conscience, mais la conscience qui sanctifie la Religion ; la Religion est sainte pour tous ceux qui vivent pieusement ; elle est pernicieuse pour quiconque la souille par une vie déréglée. […] n’est-elle pas sainte par elle-même indépendamment des hommes, soit qu’ils l’embrassent ou ne l’embrassent pas ? […] La mort de Marie fut bien différente, elle mourut en Sainte, son arrêt lui fut signifié la veille pour être exécuté le lendemain, elle s’y disposa avec une présence d’esprit, une tranquillité, un courage héroïque ; elle relut son testament, écrivit au Roi de France, au Duc de Guise son parent & à son Confesseur qu’elle demanda. […] Quaud on vint le matin lui dire qu’il étoit temps de partir, elle se lève, prend son manteau, se couvre modestement de son voile, & marche vers l’échaffaud un crucifix à la main qu’elle ne cesse de regarder & de baiser avec le plus tendre respect ; quand elle y fut montée, ella adressa la parole à ses Juges & au peuple nombreux, que la curiosité y avoit attiré, elle proteste qu’elle est innocente du crime dont on l’a accusée, qu’elle meurt dans la Religion Catholique Apostolique & Romaine prête à perdre mille couronnes & mille vies pour cette sainte Religion qui fait tout son crime ; qu’elle pardonne de bon cœur tout le mal qu’on lui a fait ; qu’elle prie tous ceux qu’elle a pu avoir offensés de lui pardonner : le bourreau se jette à ses pieds pour lui demander pardon de ce que son devoir l’oblige de faire, elle lui pardonne volontiers, mais ne voulut point qu’il touchât à ses habits, se fit ôter son voile par ses filles, elle se mit à genoux, invoqua la Sainte Vierge & les Saints, pria Dieu pour le Royaume d’Écosse, de France & d’Angleterre pour le Roi son fils, la Reine Elisabeth, ses juges & ses persécuteurs, se banda les yeux, tend son cou au bourreau, récitant tout haut ses prières, & à ces paroles qu’elle répéta plusieurs fois : In manus tuas, commendo spiritum meum.
Et c’est l’unique but que se doit proposer la Famille Sainte en ses petites recréations. […] Pourquoi mêler le saint avec le profane ? […] Les saints Pères rapportant l’origine des Danses à l’invention du Démon, nous font assez connaître que leur naissance est corrompue. […] Sa seconde fut contre la sainte Vierge ; on nous fait accroire, lui dit-il, que tu es la Mère de la grâce, et tu ne m’en as jamais fait. […] La famille ne peut être sainte, si elle ne forme des saints, si la Chasse est un empêchement de la sainteté, au lieu de l’approuver pour elle, il la faut défendre.
Je ne doute pas que les Empereurs de Constantinople, & toute leur Cour, n’aient employé ce fonds d’or, sous les diamants innombrables dont ils étoient chamarrés, St. […] Une infinité d’Ecclésiastiques de tous les rangs, depuis la premiere Dignité jusqu’au dernier Bedeau, ose y paroître couvert de poudre, & même monter à l’Autel, quoique le nombre de ceux qui y montent soit petit, un Prêtre curieux de sa parure, a peu de goût pour célébrer la sainte Messe, & il fait bien. […] Il est même déjà quelques Religieux, qui pensent que leur habit de pénitence exige qu’ils arborent cette sainte parure. […] Qu’on parcoure toutes les histoires sacrées & profanes, Abraham, Isaac, Jacob, Joseph, Josué, David, les Prophêtes, les Apôtres, les Saints, les grands Hommes, Magistrats, Guerriers, Littérateurs, on n’en trouvera point qui se soient dégradé jusques-là, au contraire point de libertin, qui n’en ait fait une étude. […] En changeant de couleur, ce que St.
On l’avoue, & ce n’est qu’en supposant une entière réforme qu’on s’efforce de sauver notre comédie des anathèmes de tous les saints Pères, qui font une chaîne de tradition non interrompue. […] Je ne parle pas des saints Pères, dont la constante tradition, bien supérieure au poids d’un préjugé, forme une vraie décision souveraine & sans appel, je me borne aux Écrivains à qui le zèle a fait prendre la plume. […] Eût-on conservé son innocence, fût-on dans les meilleurs sentimens, la seule assemblée seroit une mer orageuse où le plus saint n’éviteroit pas le naufrage : Cum bono bonus eris, & cum perverso perverteris. […] Que chacun consulte sa conscience & sa foiblesse, les exemples de Dieu & des Saints, les règles de l’Évangile & l’intérêt du salut. […] Or les amateurs de la scène ne sont ni stupides ni saints, ils s’offenseroient de l’un, ils n’ont point de prétention sur l’autre ; la sainteté les éloigneroit du théatre, la stupidité le leur rendroit ennuyeux.
Sonnet à la Seignore Isabelle, sur son voyage à Monceauxac Sans l’air de vos Zéphyrs, je languis et me pâme, De ce qu’un sort cruel me prive de vos yeux : Isabelle, mon cœur, que ses rais gracieux Avivent le saint feu qui sans cesse m’enflamme.
Puisqu’on demeure d’accord, et qu’en effet on ne peut nier que l’intention de Saint Thomas et des autres Saints qui ont toléré ou permis les comédies, s’ils l’ont fait, n’ait été de restreindre leur approbation ou leur tolérance à celle qui ne sont point opposées aux bonnes mœurs ; c’est à ce point qu’il faut s’attacher et je n’en veux pas davantage pour faire tomber de ce seul coup la dissertation.
Si parmi les calomnies que les Païens faisaient aux Chrétiens, on s’était avisé de leur reprocher que tandis que notre Religion condamne le Paganisme dans tous ses chefs, elle en suit la licence en plusieurs points ; qu’avec une morale austère qui donne des bornes si étroites aux plus honnêtes divertissements, elle permet les joies et les fêtes des Païens ; que ses lois toutes pures, toutes saintes qu’elles sont, ne laissent pas d’autoriser en certains temps le libertinage : et que sévère ou indulgente, selon les diverses occurrences, elle permet en certains jours de l’année la dissolution et les débauches, qu’elle défend en d’autres temps : si l’on eût osé faire cet injurieux reproche aux Chrétiens, avec quelle hardiesse, avec quelle indignation eût-on d’abord crié, et avec raison, au mensonge, à la calomnie ? […] N’est-ce pas décrier par une conduite si irrégulière les plus saintes cérémonies de la Religion ? […] Ainsi méprisait-on autrefois les salutaires avertissements, et la morale des plus saints Patriarches de l’ancienne loi.
Mr. l’Abbé Schrone, auteur de l’Apothéose de Moliere, est un Ecclésiastique plein de zèle, qui se prepare à faire dans la chaire de vérité, l’apothéose des Saints, par des savans & dévots panégyriques : celui de Moliere sur le théatre en est le prélude & l’essai. […] Flechier son Evêque, fameux panegyriste des saints ; ce n’est pas sans doute dans les œuvres du Prêlat, qui jamais ne canonisa Moliere, qu’il en apprit le Panegyrique. Si jamais il monte en chaire, on comparera les deux apothéoses de Moliere & de St. […] Voici quelqu’un de ses vers à l’honneur de St. […] C’est, dit-on, le principe de St.
Elles sont la gloire d’une sainte religion, où tout respire singulierement la pureté. […] Il ne faut aux Saints, dit S. […] Les personnes d’un rang élevé, les Princes, les Rois, doivent être plus richement vêtus ; & quoique les saints Rois, comme S. […] Evitez les deux excès, disent les Saints. […] Leurs ornemens sont si différens de ceux qui parent les Saints, qu’on seroit tout-à-fait déplacé dans leur compagnie.
Mignard ne faisoit pas moins ni moins bien des tableaux de dévotion ; les Mysteres de la Religion, les actions & les miracles de Jesus-Christ, la vie de la Sainte Vierge & des Saints, le Paradis & l’Enfer, lui étoient aussi familiers. On voyoit tour à tour sur son chevalet les débauches de Jupiter & le crucifiement, la descente de la Croix du Fils de Dieu, la Sainte Vierge & Diane, Venus, Proserpine, les sujets qu’on lui demandoit pour les Eglises & toutes les courtisannes qu’on désiroit pour les boudoirs, le prie-Dieu d’une dame pieuse & l’alcove d’un libertin dont le lit étoit entouré de nudités. […] Jean-Baptiste & Adonis, Flore & Ste. […] C’est un ciel où l’on voit les trois Personnes divines dans la gloire, la Sainte Vierge environnée des chœurs des anges, & au-dessous des différens ordres des saints de l’ancien & du nouveau Testament, patriarches, prophêtes, apôtres, martyrs, docteurs de l’Eglise. […] Les pécheurs, disoit le saint homme Job, trouvent des délices dans les épines, de l’honneur dans l’infamie.
Dominique a le soin de chercher des prostituées pour Lorenzo : ce Religieux est nommé, « bedaine sainte et bénite, où il y a de la place à mettre toutes les cloches du Couvent ». […] » En chemin faisant ; si l’horreur de la souffrance est une marque d’une chair innocente, notre Poète est certes de la complexion des plus grands saints ; témoin son épître dédicatoire du RoiPoème de M. […] Le Sacerdoce est un trop saint et trop auguste ministère pour paraître assez décemment sur un Théâtre. […] En un mot, toute cette pièce est très édifiante : on n’y donne que des leçons de piété, on n’y chante que de saints cantiques ; et on ne la joue point sur un Théâtre public. […] Dégrader de Noblesse les Ministres de l’Evangile à cause de leurs saintes fonctions, ce serait comme imposer des lois pénales à l’Evangile même et mépriser souverainement l’Auteur de la Religion chrétienne.
Bientôt cette Nation, capable de tout, vit des Pélerins chanter & représenter les actions des Saints, les Mystères de la Religion ; les plus grands Personnages de l’Ancien & du Nouveau Testament, Jesus-Christ même, furent mis sur la Scène. […] De Pélerins, dit-on, une troupe grossiere, En public, à Paris, y monta la premiere, Et sottement zélée, en sa simplicité, Joua les Saints, la Vierge, & Dieu par piété.
Un recueil d’Anecdotes Ecclésiastiques, que n’a pas dicté la soumission à l’Eglise & le respect pour les choses saintes, mais qui renferme plusieurs choses vraies, accuse le Théatre d’être l’auteur de toutes ces rapsodies, qui ne seroient que burlesques si elles n’intéressoient la vertu. […] Ces mysteres étoient des actions saintes, la Vie & la Passion de Jesus-Christ, d’où les comédiens prirent le nom de Confreres de la Passion ; d’où sont venues tant de représentations dans l’Eglise, à Noël, aux Rois, à la Semaine-sainte, à Pâques, à la Fête-Dieu, comme à Aix, à Angers, à Avignon, &c.
Le but que se sont proposés les Saints Pères dans les instructions qu’ils donnaient à leurs peuples, a toujours été la réformation des mœurs. […] Enfin on doit conclure que la Comédie est un plaisir contraire aux bonnes mœurs, aux règles de l’Evangile, aux décisions de l’Eglise, aux sentiments des Saints Pères, de tous les Auteurs Ecclésiastiques, de tous les gens de bien qui ont une piété solide, et que même elle est contraire aux sentiments des honnêtes Païens, comme on l’a fait assez voir.
Et ideo etiam officium histrionum, quod ordinatur ad solatium hominibus exhibendum, non est secundum se illicitum : nec sunt in statu peccati, dummodo moderate ludo utantur, id est non utendo aliquibus illicitis (turpibus) verbis vel factis ad ludum, et non adhibendo ludum negotiis et temporibus indebitis… Unde illi qui moderate eis subveniunt, non peccant ; sed juste faciunt mercedem ministerii earum eis tribuendo 7. » Saint Antonin8, saint Alphonse de Liguori9 et saint François de Sales10 s’expriment comme saint Thomas. […] On voit que ces saints Docteurs ne croyaient point que les acteurs, les comédiens fussent excommuniés.
C’est sous le règne d’Henri III que le clergé et les jésuites eurent la criminelle audace de proclamer les principes subversifs de toute monarchie légalement instituée : « Qu’un prince qui maltraite ses citoyens est une bête féroce, cruelle et pernicieuse ; « Qu’il y a des cas où il est permis à tout le monde de tuer, même celui qui est prince de droit, soit par succession, soit par élection, mais qui devient tyran par sa conduite ; « Que si un prince légitime devient tyran jusqu’au point de piller les fortunes publiques et particulières, s’il méprise notre sainte religion, s’il charge ses sujets d’impôts injustes, s’il fait des lois avantageuses pour lui et peu utiles au public, la république doit s’assembler et l’inviter à se corriger : que s’il ne répare pas ses fautes, elle peut lui faire la guerre, et si les circonstances le permettent, lui porter le fer dans le sein. […] Il reste donc aux procureurs et avocats-généraux près nos cours royales, aux procureurs du roi, aux préfets, sous-préfets et maires des diverses communes de bien se pénétrer de la suprématie de la puissance séculière sur la puissance ecclésiastique, et de l’autorité que le prince, en sa qualité de protecteur des saints canons, doit exercer sur les ministres du culte, afin de faire rentrer dans la discipline de l’Eglise ceux qui pourraient s’en écarter.
L’Auteur, quel qu’il soit, vrai Protestant, ou peut-être homme sans religion, a ramassé dans Luther, Calvin, Beze, &c. ou plutôt, sans lui prêter tant d’érudition, a ramassé dans les caffés & les brochures du temps tout ce qui s’est dit contre le vœu de chasteté, la clôture des Religieuses & les exercices du cloître, & dans ses noirs accès contre le monachisme, a mis en action, habillé en vers, & dialogué en scènes cette misérable déclamation contre ce saint état. […] Evremont dit dans ses Réflexions sur la Tragédie : Si, à l’exemple des anciens, on introduit des Anges & des Saints sur la scène, on scandalise les dévots, & on paroît un imbécille aux libertins. […] L’humilité & la patience des Saints ne sauroit compatir avec les verus des Héros dramatiques. […] Ce Pontife trouve le séducteur dans le lieu saint qui lui étoit interdit ; il est témoin de la violence avec laquelle il le force, des attentats d’une troupe de jeunes insensés dont il se fait suivre, il entend les blasphemes contre tous les Dieux, contre cette même Vesta dont il venge l’honneur par le sang de sa fille. […] La sainteté de cet état n’est donc qu’une illusion, une erreur : le monde est bien plus heureux & plus saint, l’empire des passions est bien plus désirable.
» N'est-ce pas outrager la Divinité, et profaner les choses saintes, de faire représenter des objets de religion par des gens vicieux et infames ? […] Qu'y a-t-il de plus délicieux que l'amour de Dieu, le discernement de l'erreur, la révélation de la vérité, la liberté de l'esprit, la paix de la conscience, une vie pleine de bonnes œuvres, une mort sainte et tranquille ? Le mépris même de la volupté, fouler aux pieds les Dieux des nations, chasser les démons, opérer des guérisons miraculeuses, être instruit de nos mystères, vivre uni à Dieu ; voilà les délices, les spectacles des Chrétiens, ils sont saints, perpétuels, accordés gratuitement. […] Si vous aimez les productions du théâtre, nous avons dans les livres saints une science, une poésie, une morale bien supérieures ; ce ne sont point des fables, mais des vérités. […] « 30.° Quel plus beau spectacle que l'avènement du Seigneur triomphant, la joie des Anges, la résurrection des Saints, le règne des Justes, la nouvelle Jérusalem, ce dernier et perpétuel jour du jugement, si peu attendu, si méprisé, lorsque ce monde si ancien et tant de fois renouvelé sera consumé par le feu !
Les Sacrificateurs subalternes & journaliers, moyennant dix sols, s’obligent à me rendre favorable tel ou tel Saint ; que je double le salaire, j’aurai dans ma manche tous les Saints des deux sexes, passés, connus, inconnus. […] « St. […] (St. […] St. […] [Jouvin de Rochefort, Voyage de France, d’Obdam, Voyage de la Terre Sainte, chap. 65. au diff.
Personne n'approuverait sans doute qu'un Chartreux allât à la Comédie, parce que tout le monde voit assez l'extrême disproportion de ce divertissement avec la vie sainte dont il fait profession.
MADAME, Comme les instructions que les Saints nous ont données, ont besoin d’un exemple vivant pour être plus fortes ; j'ai cru que le vôtre était nécessaire pour autoriser les maximes de saint Charles qu’il donne au public.
Personne n'approuverait sans doute qu'un Chartreux allât à la Comédie; parce que tout le monde voit assez l'extrême disproportion qu'a ce divertissement avec la vie sainte dont il fait profession: mais on n'est pas choqué de même de ce que plusieurs Chrétiens ne font pas difficulté d'y aller; parce qu'on ne connaît pas la sainteté à laquelle ils sont obligés par le vœu de leur baptême.
Par l’Ecriture Sainte.
Ce qui est plein de profanation de l’Ecriture Sainte, d’ordures et de dissolutions, de blasphèmes et invocations des Dieux Païens, ne doit être toléré en l’Eglise Chrétienne : La matière des Jeux Comiques et Tragiques est telle : Ils ne doivent donc être tolérés en l’Eglise Chrétienne.
Sera-t’on enfin étonné d’entendre tous les saints Docteurs de l’Eglise reprocher aux chrétiens leur assistance aux Spectacles comme contraires aux engagemens solemnels qu’ils ont contractés dans leur Batême ?
S’il y a lieu d’approuver que les Pièces de Théâtre soient tirées de l’Ecriture Sainte. 303 Mandement de Monseigneur l’Evêque de Nîmes, contre les Spectacles. 352
Ce ne sont pas seulement les Catholiques de nos jours, ce sont les Saints Peres, c’est toute l’antiquité, qu’il traite aussi mal. […] Des imposteurs mitrés, qu’on nomme les Saints Peres, N’accusons point Julien (l’Apostat) sous les traits de Tibere. […] Messieurs les Saints, souffrez par bienséance Que je vous place ici selon le tour ; Et vous des cieux les sombres interprêtes, Doubles fripons, menteurs & pis Prophêtes, Liv. […] Quel Chrétien, de quelque secte que ce soit, a jamais parlé ainsi d’un livre Canonique de l’Ecriture sainte, & d’un Prophête envoye de Dieu ? […] Ce Confesseur de toutes les cailletes Sur un Sopha recueillit ses esprits ; Car ce saint homme excédant sa portée, Avoit gravi sans aide la moutée.
L’un est saint & l’autre est prophane. […] L’Esprit Saint, qui pour le bien de l’homme daigne s’abaisser jusqu’à parler son langage, & entrer dans le détail de ses mœurs, nous avertit du danger de cette tentation, & nous fournit des objets pour les combattre. […] Déchaussez-vous, disoit Dieu à Moïse & à Josué, la terre où vous êtes est une terre sainte : Solve calceamenta de pedibus tuis, terra in qua stas terra sancta est. […] C’est une figure, comme quand on dit, les nuages sont la poussiere de ses pieds, la terre lui sert de marchepied, il marche sur l’aile des vents, cela veut dire que la sainte Vierge, représentée par cette femme, est au dessus de toutes les créatures, même des astres qu’elle foule aux pieds, & du démon dont elle écrase la tête, selon la prophêtie faite à Eve, soit par l’exemption du péché originel, soit par la préservation du péché actuel : Ipsa conteret caput tuum, & tu insidiaberis calcaneo ejus. […] L’Eglise ajoute ces paroles : Que le Seigneur par cette sainte onction & son infinie misericorde vous pardonne les péchés que vous avez commis par tous vos pas.
Le Président Barnabé Brisson, si célèbre par son érudition, son habileté, ses vertus et ses malheurs, a composé une espèce de traité contre la comédie, dans son savant commentaire sur la loi Dominico (Codex Theodosianus de spectaculis), où après avoir rapporté quantité de passages des saints Pères contre les spectacles, il conclut qu’on les a toujours proscrits avec raison, et que tout le monde doit les éviter avec soin. […] Lazare, et autres circonvoisines, contenant que depuis quelque temps Jacques Avenet, locataire du jeu de paume de la Fontaine, aurait introduit des Comédiens en icelui, encore que ledit lieu soit des plus incommodes de la ville, pour être la rue fort étroite et la plus passagère des carrosses, étant ladite rue Michel-le-Comte composée de maisons à portes cochères, appartenantes et habitées par plusieurs personnes de qualité, et Officiers des Cours souveraines, qui doivent le service de leurs charges, lesquels souffrent de grandes incommodités tous les jours, à cause que lesdits Comédiens exercent et jouent leurs comédies et farces, même en ce saint temps de carême, et par le moyen des embarras, des carrosses et chevaux qui se rencontrent dans ladite rue à toutes les avenues, tels que les gens de pied n’y peuvent trouver passage, et sont tous les suppliants, leurs familles et domestiques, empêchés de sortir, non pas même d’une maison à l’autre, contraints le plus souvent d’attendre la nuit bien tard pour rentrer dans leurs maisons, au grand danger de leurs personnes par l’insolence des laquais et filous, coutumiers à chercher tels prétextes et occasions pour exercer plus impunément leurs voleries, qui sont à présent fort fréquentes dans ladite rue, et plusieurs personnes battues et excédées, avec perte de leurs manteaux et chapeaux ; étant les suppliants tous les jour de comédie en péril de voir voler et piller leurs maisons, dont s’étant plaints plusieurs fois audit Avenet et fait dire aux Comédiens de se retirer et pourvoir en lieu moins incommode et passant, ils se seraient vantés d’avoir permission du Lieutenant civil, et en avoir passé bail pour ledit temps. […] Il faut croire qu’il ignorait que les conciles, les saints Pères, les lois Romaines, les canons, les Magistrats, les avaient condamnées. […] L’histoire de la Bible, la vie du Sauveur, sa mort, sa résurrection, son ascension, les actes des Apôtres, les actions des Saints étaient mises sous les yeux élégamment pour le temps, quoique grossièrement pour le nôtre, avec une simplicité et une naïveté touchante, qui valait bien nos raffinements, nos pointes, notre luxe, et surtout les galanteries, les friponneries, les fureurs, la morale lubrique, en un mot, le pompeux étalage de tous les vices, qui fait le fond de toutes nos scènes. […] Le Parlement les rebuta, comme personnes que les bonnes mœurs, les saints canons, les Pères de l’Eglise, et nos Rois même, ont toujours réputés infâmes, et leur défendit de jouer, ni de plus obtenir de semblables lettres ; et néanmoins dès que la Cour fut de retour de Poitiers, le Roi voulut qu’ils rouvrissent leur théâtre. » Le Journal dit que ce fut le 19 mai que ces Italiens nommés li Gelosi, apparemment du nom de leur chef, parurent sur la scène à l’Hôtel de Bourbon, qu’ils prenaient quatre sols par tête à l’entrée, et que l’affluence du monde était si grande, « que les quatre meilleurs Prédicateurs de Paris ensemble n’en avaient pas autant ».
Elles ont leurs Prêtres et leurs Prêtresses qui entretiennent leur culte avec le plus grand zèle, des Prédicateurs pleins d'esprit et de talents qui en débitent la morale et lui gagnent une foule de prosélytes, des Dévots innombrables qui viennent assidûment l'écouter et la mettent fidèlement en pratique, et dans leur sainte impatience vont dans des chambres pratiquées à dessein autour du Temple en faire dévotement les exercices. […] Dévoré d'un saint zèle, il va tout entreprendre pour sa gloire ; il est si plein de respect pour Jupiter, Apollon, Mars, quel va être son courage pour la cause du Dieu véritable ! […] Il fallait des mystères à nos dévots aïeux, il nous faut du mépris pour les choses saintes et les Ministres des autels. […] Les choses saintes, dépourvues de cet éclat imposant, de ce sel piquant, de ces grâces séduisantes, en deviennent plus insipides. […] Qui a plus d'éloignement de la prière, des saintes lectures, des bons discours, et de tout exercice de piété, qu'un homme plein des frivolités du théâtre ?
Le troisième enfin est la lecture des comédies qui ne nous est pas défendue comme en pourrait être la représentation : et je proteste que par aucun de ces chefs je n’ai pu trouver dans la comédie la moindre apparence des excès que les Saints Pères y condamnent avec tant de raison ».
Le caveau, les croix, les têtes de mort, la cendre, dont on fait une décoration lugubre, sont moins nécessaires et moins dans le caractère d'une Communauté aussi sainte. […] Mais remontons au principe : la vraie indécence est de mettre les choses saintes sur le théâtre ; il n'est pas fait pour elles, il ne peut que les profaner, les défigurer, faire une religion à sa mode, détruire toute vraie religion. […] Les meilleurs Acteurs n'attireraient personne, s'ils ne jouaient que les vies des Saints, les plus médiocres attireront la foule par les amours des Dieux. […] Se cache sous l'effet d'un saint zèle : l'hypocrisie se cache sous les dehors du zèle, le véritable effetdu zèle exclut l'hypocrisie. […] Tous les peuples des cieux : les chœurs des Anges et des Saints sont ils des peuples ?
Se moquer de Dieu devant les yeux de toute une ville, exposer en risée la sainte vérité, faire que les profanes et athées se jouent audacieusement de tout ce qu’on proposera de vie et de mort éternelle, renvoyant le tout aux théâtres des jésuites : ce sera, si l’on croit ces drôles, un passetemps, un vain épouvantail, un jeu de trois jours, un spectacle remplissant les esprits mal assurés de vaines et détestables imaginations. Le vrai, tout-puissant, juste et miséricordieux Seigneur du ciel et de la terre veuille ouvrir les yeux aux disciples des jésuites, pour leur faire connaître de quel esprit leurs docteurs sont poussés: fortifie et confirme en la profession de sa sainte parole tous ceux qui l’aiment de conscience non feinte.
Il faut demander aux très-pieux Empereurs Théodose et Valentinien, qu'ils défendent les Spectacles des Théâtres, et des autres Jeux les Dimanches et les autres Fêtes que la Religion Chrétienne solennise; principalement, parce que comme pendant l'Octave de Pâques, le Peuple se trouve au Cirque, au lieu d'aller à l'Eglise, si la représentation des Spectacles qu'on a accoutumé de donner au Peuple, se rencontre en ces saints Jours, on doit remettre ces Jeux à un autre temps. […] Si les filles qui sont de la race infâme des Comédiens refusent de monter sur le Théâtre, qu'on les y contraigne; si toutefois elles n'ont point encore fait profession de la Foi, et de la Loi de la très sainte et vénérable Religion des Chrétiens, pour la garder toujours inviolablement ; Nous ordonnons aussi, que les femmes à qui nous avons accordé par une grâce spéciale, de ne point exercer cet honteux métier, jouissent toute leur vie de cette exemption, sans qu'on les puisse contraindre de rentrer dans la Compagnie de Comédiens.
Dans le Traité des Spectacles Quand même la sainte Ecriture ne défendrait pas aux Chrétiens d'aller aux Spectacles, la pudeur le leur devrait défendre: Lors que l'Ecriture commande quelque chose, elle exprime ce qu'elle commande ; mais lors qu'elle fait quelque défense, il y a des choses si honteuses, qu'elle trouve plus à propos de les défendre seulement en général, sans les exprimer en particulier. […] Qu'il s'applique à la lecture de la sainte Ecriture, il y trouvera des Spectacles dignes de la Foi, dont il fait profession ?
C'est pourquoi un des plus grands poètes de ce temps remarque qu'une de ses plus belles pièces n'a pas été agréable sur le théâtre, parce qu'elle frappait l'esprit des spectateurs d'une idée horrible d'une prostitution à laquelle une1 Sainte Martyre avait été condamnée.
C'est pourquoi un des plus grands poètes de ce temps remarque qu'une de ses plus belles pièces n'a pas été agréable sur le Théâtre, parce qu'elle frappait l'esprit des spectateurs de l'idée horrible d'une prostitution à laquelle une sainte Martyre avait été condamnée.
Religion sainte, si nos Peres vous ont joué sur leurs théâtres, leur simplicité semble les mettre à l’abri de tout reproche : mais comment nos enfans nous justifieront-ils des combats que nous vous livrons sur les nôtres dans un siécle où, sans parler de nos esprits forts , (p. 3. […] Convenons, convenons qu’il y auroit moins de victimes immolées à l’impudicité publique & particuliere, si les Spectacles n’allumoient pas dans nous le feu qui les dévore : aussi est-ce pour en suspendre au moins l’activité, qu’ils ont été interrompus pendant la derniere quinzaine : ou dira-t-on que les plus grands crimes sont réservés pour les plus saints jours ? […] Placés sur le haut de la montagne sainte, de quel œil voyez-vous les assauts téméraires que le théâtre, ce fort armé, livre journellement à la Religion ? […] nos plus austères anachorettes & toutes nos chastes colombes, faire une sainte violence au Ciel, & nous mériter de voir tarir jusques dans sa source ce débordement de vices ! […] Non sans doute : aussi déjà, Vérité sainte, vous me semblez avoir dit qu’il ne faut que polir ces pierres brutes, & déjà je crois voir le cizeau sacré de la Religion dans la main de la Justice.
Cependant, aux yeux des hommes raisonnables et dégagés de tout préjugé ou de tout esprit de parti, la beauté de leur doctrine peut-elle être comparée à celle des saintes écritures ? […] Que peut avoir à redouter, celui qui loin des conseils de la sagesse ou des consolations d’une religion sainte, s’est fait une conscience imperturbable, et n’écoute plus que le sentiment d’un besoin impérieux ? […] Que sa volonté sainte s’accomplisse, et que son nom soit béni ». […] C’est aux pieds de ces saints autels qu’ils recevaient la consécration de leur apostolat ; c’est de ce temple auguste qu’ils partaient, comme ces nuées dont parle Isaïe, pour aller porter la lumière aux peuples de l’aurore. […] Sainte église de Siam, vénérable portion de la famille catholique qui remplit l’univers, reçois ici l’effusion de nos cœurs ; reçois les vœux de l’église de France qui t’engendra à Jésus-Christ, et qui de loin t’embrasse et te salue.
L’Ecriture Sainte étoit une de ses principales lectures. […] Lalouette l’a justifié par les citations de l’Ecriture sainte. […] On y trouve une longue tradition des Conciles & des saints Peres contre la Comédie. […] Il y demande si l’Histoire Sainte peut fournir un sujet au Poëme dramatique. […] L’Ecriture Sainte y est profanée & tournée en ridicule.
Jean, où l’on represente des Dragons ou des Hydres, sans avoir aucun égard au Saint, dont la Nativité est celebrée, & qui ne sont non plus à propos que la Dance dans le deuil.
On s’y occupe presque toutes les Fêtes, même publiquement, et à la campagne, et dans les villes ; et ce qui est plus insupportable, c’est dans ce saint temps, qui est depuis la fête de Noël jusques au Carême, qu’on s’y abandonne avec plus d’excès.
Abrégé de la Doctrine de l’Ecriture Sainte, des Conciles et des Pères de l’Eglise, touchant la Comédie. page 1.
Paul à être fortement attaché à la parole de vérité, c’est-à-dire, à l’Ecriture et à la Tradition qui comprennent toute la doctrine de l’Eglise, telle qu’on la lui a enseignée, non dans l’école de vos Casuistes et de vos Auteurs profanes, mais en méditant l’Ecriture sainte aux pieds de Jésus Christ en s’appliquant à la lecture des Conciles et des Pères, afin qu’il soit capable d’exhorter selon la saine Doctrine, et de convaincre ceux qui s’y opposent ; afin qu’il soit véritablement une lumière du Monde, un Dépositaire et un Juge de la doctrine de l’Eglise et un parfait observateur de ses Canons.
. ; il est de même de nos actes : nous sommes sujets à agir contre les plus simples règles de la raison et du bon sens, et à nous rendre même coupables d’actes complètement opposés à la pureté de notre religion sainte. […] Si nous avions pour la gloire et le service de Dieu seulement la moitié de la sensibilité et du zèle que nous témoignons à nos amis ou à nos partisans politiques, trouverions-nous quelque plaisir dans des lieux où la débauche enflammée par les fumées du vin, guidée par la licence, vient puiser des impressions conformes à son état et à ses goûts ; ces lieux qu’on a osé appeler des écoles de morale, et du voisinage desquels s’empressent de se retirer la morale, la modestie, la décence, tandis que la débauche et le libertinage s’empressent de s’y rendre, et y établissent leur résidence de prédilection ; ces lieux où le saint nom de Dieu est journellement blasphémé, où l’on applaudit des gestes et des paroles qui ne seraient pas tolérés dans une société quelconque, mais qui peuvent hardiment dépasser toutes les limites les plus reculées assignées à la licence dans nos cercles, sans franchir les limites tout autrement larges de la décence théâtrale ; ces lieux enfin où la morale qu’on débite n’est pas celle que doit chérir et respecter tout chrétien, mais celle à l’extirpation de laquelle doivent tendre ses efforts de tous les jours ; non celle que nous recommandent les saintes Ecritures, mais celle qu’elles condamnent comme fausse et criminelle, fondée sur l’orgueil, l’ambition et la faveur. […] C’est aux puissances inférieures de notre nature qu’ils ont coutume de s’adresser, c’est à nos sens, à notre imagination, à nos passions ; ils accoutument notre âme aux émotions fortes et factices, de manière à nous blaser en peu de temps, et à nous donner bientôt un profond éloignement pour des lectures et des compositions d’un goût plus pur et plus sévère, surtout pour les saintes Ecritures et pour tous les livres religieux, dont la lecture forme l’un des plus importants devoirs de la vie, et contribue à notre bonheur en ce monde et en l’autre.
Les ministres des autels qui affichent l’indépendance, qui s’opposent aux volontés du prince, qui cherchent continuellement à empiéter sur les droits des souverains et qui font tous leurs efforts pour usurper sur terre une puissance temporelle et soumettre les gouvernements à l’autorité sacerdotale, non seulement sont rebelles à la parole de Dieu, transmise par le saint apôtre que nous venons de citer ; mais encore ils sont criminels aux yeux du christianisme, en foulant à leurs pieds, avec autant d’audace que d’impiété, les divins préceptes de Jésus-Christ, qui a dit, et j’aime à le répéter : « Mon royaume n’est pas de ce monde…. […] Les saints Evangélistes viennent à l’appui de ce que je viens de développer, dans l’intérêt direct du prince, qui doit être le chef unique de l’Etat, et dans l’Etat. […] D’après les conseils salutaires de ces deux saints évangélistes, on voit évidemment, et avec effroi, qu’il n’y va rien moins que du mépris et de la haine, de la part des prêtres, contre les puissances séculières, et ceux-là préfèreront toujours d’obéir aux souverains pontifes, lorsque le chef de l’église jugerait à propos d’anathématiser les princes, de les excommunier, de les déposer de leurs trônes, de dispenser leurs sujets du serment d’obéissance et de fidélité, de les inviter, de leur ordonner même, de courir sus, contre leur souverain légitime, de lui arracher la vie de vive force, ou de l’assassiner, ou de l’empoisonner par trahison, dans l’intérêt de la religion et pour la gloire de Dieu.
Je ne veux donc point condamner cette pratique nouvelle par la simplicité de l’ancien chant, ni même par la gravité de celui qui fait encore le fond du service divin : je me plains qu’on ait si fort oublié ces saintes délicatesses des Pères, et que l’on pousse si loin les délices de la musique, que loin de les craindre dans les cantiques de Sion, on cherche à se délecter de celles dont Babylone anime les siens.
Il te fera voir des objets qui te raviront ; il te fera entendre une douce et charmante musique dans le concert des Anges et des Saints, qui chanteront éternellement les louanges de notre Dieu.
Il sort pour toujours de cette carrière enchanteresse, il prend pour témoin & pour arbitre de son engagement un des plus saints Evêques, qui aient paru dans l’Eglise de France. […] Ce motif, sans réponse, m’a décidé invariablement : j’ai eu l’honneur de communiquer ma résolution à Monseigneur l’Evêque d’Amiens, & d’en consigner l’engagement irrévocable dans ses mains sacrées : c’est à l’autorité de ses leçons & à l’éloquence de ses vertus que je dois la fin de mon égarement, je lui devois l’hommage de mon retour ; & c’est pour consacrer la solidité de cette espèce d’abjuration, que je l’ai faite sous les yeux de ce grand Prélat si respecté & si chéri : son témoignage saint s’éleveroit contre moi, si j’avois la foiblesse & l’infidélité de rentrer dans la carrière.
Jusques la, dit Tertulien, que l’on en voyoit presque plus s’éloigner de nôtre sainte Foi par la crainte d’être privez de ces divertissemens qu’elle condamnoit, que par la crainte du Martyre, & de la mort, dont les tyrans les menaçoient. Voila ce que m’aprendroient ces saints Docteurs, & ce qu’ils vous aprennent.
Il ne faut pas s’imaginer que Tertullien condamne ici les devoirs qu’on rend aux défunts suivant la sainte, et constante pratique de l’Eglise ; puisqu’il veut qu’on fasse des prières et des oblations pour eux, ainsi qu’il le déclare ailleurs : de coronat. milit. c. […] Je ne disconviens pas cependant que la malice, et la haine n’aient pu faire inventer aux Juifs les injures les plus atroces contre la sainte Vierge.
L'on ne se peut pas procurer à soi-même l'esprit de prière, ni cette sainte ardeur qui s'excite quand il plaît à Dieu par la méditation : « Et in meditatione mea exardescet ignis.
Ne doit-on pas dire d'eux en les comparant avec les personnes saintes, ce que Job dit de l'homme en le comparant avec les Anges : « Ecce qui serviunt ei non sunt stabiles ?
Les seminaristes de St. […] Avant son Exaltation sa vie étoit assez décente, il évitoit le scandale & l’éclat : n’ayant plus rien à ménager, quand il fut monté sur le St. […] Balzac dans ses Lettres prétend que cette piéce de Machiavel que Leon fit réprésenter Rome est licencieuse & impie, se mocquant des Saints & de la Réligion, ce qu’avec raison il trouve sort mauvais. […] Chaqu’un porte le nom de quelque, Saint, chaque loge d’actrice, ou de courtisanne, est ornée de quelque image. Chaque régistre commence par une croix, & par l’invocation de quelque Saint.
Ce n’est pas l’Ecriture sainte, à laquelle il ne pensoit pas ; c’est l’expérience de tous les hommes, & la sienne, qui lui ont donné ces leçons. […] Le savant Prélat croyant voir toute la fable du Paganisme dans l’Ecriture Sainte, a trouvé de la ressemblance entre la tête de Méduse, coupée par Persée sous les auspices de la sagesse, à la tête d’Holopherne, coupée par Judith sous la protection de Dieu. […] Lamies dans l’Ecriture Sainte signifie en général une bête féroce. […] Toute sainte qu’étoit Judith, elle étoit bien éloignée des scrupules d’une Carmelite. […] Le jour arrive où elle doit combattre ; elle ajoute à ses austérisés, elle couvre sa tête de cendre, elle se prosterne devant Dieu, elle verse des larmes, elle pousse des soupirs, & fait à Dieu cette fervente priere que l’Esprit Saint a conservée, pour obtenir sa protection & ses lumieres, & ne va s’habiller qu’apres avoir obtenu le secours qu’elle demandoit.
L'on ne se peut pas procurer à soi-même l'esprit de prière, ni cette sainte ardeur qui s'excite quand il est plaît à Dieu par la méditation : « Et in meditatione mea exardescet ignis.
Que l’Ecriture Sainte les condamne par ses Arrêts. […] Entre ceux qui portent ce nom, nous avons cet avantage d’être plus particulièrement dédiés au Seigneur, lui ayant fait le serment solennel en sa Maison, d’y vivre selon la Réformation Sainte qui nous distingue d’avec ceux que l’erreur tient encore dedans ses liens. […] Les Pères là convoqués, ayant remarqué que l’ancienne Discipline de l’Eglise s’était relâchée, et s’employant d’un saint zèle à la restaurer, Entre les autres abus, voulurent remédier à celui des Théâtres, et dressèrent ce Canon, qui se trouve le 51, en l’ordre de ceux qui furent là compilés. […] Tout cela est fidèlement extrait de ces bons et saints Docteurs. […] Outre cette allégation des belles Sentences des Théâtres, et que les actions qui s’y représentent portent à la vertu, On nous touche de quelques Comédies, dont le sujet est Saint, et qui sont pour porter à la dévotion, étant même tirées de la Parole de Dieu.
C’est pourquoy je n’attaqueray point des vices imaginaires, & si je me sers des paroles & des expressions des saints Peres, pour condamner les spectacles d’aujourd’huy, tels qu’ils sont, ce ne sera que dans ce qu’ils ont de commun avec ceux des Anciens. […] Quand les saints Peres vouloient détourner les premiers Chrétiens de ces spectacles, la plus forte raison qu’ils leur en apportoient, étoit, que cela étoit contraire à leur profession, & qu’ils devoient se souvenir qu’ils étoient Chrétiens ; ils ne s’amusoient pas à leur prouver si c’étoit un peché mortel, ni à leur expliquer ce qu’ils pouvoient faire en sûreté de conscience, ou ce qu’ils ne pouvoient pas ; c’étoit assez de leur faire entendre, que le nom & la qualité de Chrétiens, qui les obligeoit à mener une vie retirée, & éloignée de ces divertissemens mondains, y étoient interessez ; ils s’en tenoient là, sans disputer avec leurs Directeurs sur la qualité du peché ; au lieu qu’aujourd’huy, s’il n’y va du salut, & si le peché qu’ils commettent n’est d’une nature à leur attirer la damnation éternelle, rien ne peut être un motif suffisant pour reprimer cette ardente passion. […] comme disoit un grand Saint. […] Ne me dites point, que vôtre âge, vôtre profession & vôtre état vous mettent à couvert de ce danger ; car cela même est le plus dangereux écueïl où vous puissiez donner, de croire, contre le sentiment de tous les Saints, & contre l’experience de tous les hommes ; que vous n’avez rien à craindre des surprises d’une passion, que les Solitaires mêmes, aprés avoir blanchi dans les austeritez de la penitence, ont crû si redoutable, & qui n’ont pû trouver d’autre moyen de s’en défendre, que la fuite des occasions, & des objets capables de l’exciter. […] Or c’est ce que nos spectacles, tout innocens qu’on les croit, ont de commun avec ceux des premiers temps, contre lesquels les saints Peres se sont récriez avec tant de force ; aussi pressoient-ils cette raison, quand on leur alleguoit que tous les spectacles n’étoient pas criminels, qu’il y avoit des jeux, des combats de Lions contre d’autres bêtes feroces, des courses de chevaux, & des Tournois qui étoient plus innocens que nos bals & nos comedies : ces Peres répondoient, qu’ils étoient toûjours dangereux à un Chrétien, qui y reprenoit insensiblement l’esprit du siecle, qu’on ne revenoit pas si facilement de la dissipation d’esprit où l’on s’étoit jetté, en se permettant ces divertissemens trop mondains, & que les personnes de pieté devoient s’en éloigner comme d’un écueïl funeste à la dévotion.
Il est vrai qu’il a paru depuis peu le Préjugé à la mode, piece assez bonne, faite pour rétablir l’honneur de cette sainte union, & engager les gens mariés à vivre dans une parfaite intelligence. […] Bien loin d’avilir ce saint établissement, rien n’est plus propre à le faire estimer & désirer, à en faciliter le succès. […] La femme, instruite à cette sainte école, s’écrie : J’enrage d’être honnête femme, on se lasse par fois d’être femme de bien. […] 5.° Il est de la derniere importance pour le bonheur de la vie, comme pour le salut, de n’entrer dans le mariage que par des vûes pures & saintes, & on ne peut être heureux, si on ne met Dieu dans ses intérêts : & comment obtenir ses bénédictions, si on ne se conforme à ses volontés ? […] Cette maniere profane & cavaliere de traiter une des actions de la vie les plus importantes & les plus saintes, accoûtume les esprits à la plus grande licence, à ne plus envisager le mariage que comme une partie de plaisir, un engagement d’inclination, une liberté de satisfaire son amour.
Ne fût-ce qu’un moment, fût-on dans le lieu saint, ne regardât-on qu’une femme vertueuse & modeste, la plus haute vertu craint & doit craindre le coup d’œil : Oculus meus deprædatus est animam meam. Il ne fallut qu’un regard sur une femme immodeste pour faire du plus saint des Rois un adultère & un assassin. […] On a cette espèce d’admiration pour les Saints, pour les Héros, pour les grands génies qu’on ne voit pas Mais dans l’état de corruption où nous a plongé le péché originel, cet amour pur, dégagé de la chair & du sang, d’un sexe à l’autre, est bien rare, s’il n’est une chimère, sur tout dans le rafinement & l’excès où cette Dame philosophe le porte. […] Le Saint-Esprit a ainsi voulu peindre sous les traits d’un amour profane les chastes libertés de l’amour conjugal, & les saintes délices de l’amour divin. […] ces allusions criminelles ne vérifient que trop le danger & le crime des indécences que je combats : la sainte Ecriture même devient dangereuse.
Les Saints, les politiques, les sages ont cru qu’il méritoit une attention particuliere du gouvernement. […] Voilà ce qu’ont dit & pensé depuis deux mille ans les Saints, les sages, les politiques. […] Il a dû opérer des miracles de vertu ; les Grecs étoient des Saints à canoniser. […] La comédie n’a point une origine sainte ; son origine n’est que le libertinage. Quel Saint que Thespis, son inventeur, qui barbouillé de lie sur un tombereau, couroit la campagne avec des ivrognes !
C’est pourquoi je n’attaquerai point des vices imaginaires, & si je me sers des paroles & des expressions des Saints Peres, pour condamner les spectacles d’aujourd’hui, tels qu’ils sont, ce ne sera que dans ce qu’ils ont de commun avec ceux des Anciens. […] Quand les saints Peres vouloient détourner les prémiers Chrétiens de ces spectacles, la plus forte raison qu’ils leur en apportoient, étoit, que cela étoit contraire à leur profession, & qu’ils devoient se souvenir qu’ils étoient Chrétiens ; ils ne s’amusoient pas à leur prouver si c’étoit un peché mortel, ni à leur expliquer ce qu’ils pouvoient faire en sûrêté de conscience, ou ce qu’ils ne pouvoient pas ; c’étoit assez de leur faire entendre, que le nom & la qualité de Chrétiens, qui les obligeoit à mener une vie retirée, & éloignée de ces divertissemens mondains, y étoient interessez ; ils s’en tenoient là, sans disputer avec leurs Directeurs sur la qualité du peché, au lieu qu’aujourd’huy s’il n’y va du salut, & si le peché qu’ils commettent n’est d’une nature à leur attirer la damnation éternelle, rien ne peut être un motif suffisant pour reprimer cette ardente passion. […] comme disoit un grand Saint. […] Ne me dites point, que vôtre âge, vôtre profession & vôtre état vous mettent à couvert de ce danger ; car cela même est le plus dangereux ecueïl où vous puissiez donner, de croire contre le sentiment de tous les Saints, & contre l’experience de tous les hommes, que vous n’avez rien à craindre des surprises d’une passion, que les Solitaires mêmes, aprés avoir blanchi dans les austeritez de la penitence, ont crû si redoutable, & qui n’ont pû trouver d’autre moyen de s’en défendre, que la fuite des occasions, & des objets capables de l’exciter. […] Or c’est ce que nos spectacles, tout innocens qu’on les croit, ont de commun avec ceux des premiers tems, contre lesquels les saints Peres se sont récriez avec tant de force ; aussi pressoient-ils cette raison, quand on leur alleguoit que tous les spectacles n’étoient pas criminels, qu’il y avoit des yeux, des combats de Lions contre d’autres bêtes feroces, des courses de chevaux, & des Tournois qui étoient plus innocens que nos bals & nos comedies : ces Peres répondoient, qu’ils étoient toûjours dangereux à un Chrétien, qui y reprenoit insensiblement l’esprit du siecle, qu’on ne revenoit pas si facilement de la dissipation d’esprit où l’on s’étoit jetté, en se prrmettant ces divertissemens trop mondains, & que les personnes de pieté devoient s’en éloigner comme d’un écueïl funeste à la devotion.
En supposant (ce qui n’est pas) que ces saints Personnages eussent favorisé les spectacles, ce n’aurait pu être assurément que ceux de leurs siècles. […] Peut-on mettre ces Pièces en parallèle avec les prédications les plus saintes et les plus éloquentes ? […] Combien de jeunes gens très assidus aux spectacles ne conserveraient aucune idée des bonnes mœurs, s’ils n’étaient soutenus, ou par des prédications saintes et éloquentes, ou par des sentiments d’honneur naturels, ou par une éducation avantageuse ? […] Mais doit-on lui passer d’avoir voulu, pour ainsi dire, rendre tant de Saints et d’illustres personnages, ses complices, en leur prêtant des sentiments qu’ils n’ont jamais eus ? […] L’on ne pense pas que personne fasse à ce Saint l’injure de croire qu’il aura précisément choisi, pour s’amuser, les endroits licencieux, qui d’ailleurs sont plus rares dans ce Poète que dans aucun autre.
Ce feu saint, l’honneur des Vestales, Echauffe les âmes Royales, Des vertus qui la font aimer : Et comme la lampe divine, Qui brillant, éclaire, illumine Elle reluit sans consommer.
Voilà ce que dit celui qui n’avait pas ouï les saintes promesses de la vie future, et ne connaissait les biens éternels que par des soupçons ou par des idées confuses : et néanmoins il ne souffre pas que la tragédie fasse paraître les hommes « ou heureux ou malheureux » par des biens ou des maux sensibles : « Tout cela, dit-il, n’est que corruption »De Rep. lib. 10.
Mais il ne sera pas inutile de choisir entre tous les passages des Saints Pères quelques endroits qui expliquent clairement et en termes forts les périls où s’exposent ceux qui fréquentent les Théâtres. […] La Religion y est partout insultée, quoiqu’on y introduise pour la défendre un misérable Valet, qui détruit par ses fades plaisanteries tout ce qu’il dit en sa faveur, afin de répandre un ridicule sur les choses les plus saintes.
Les Histoires les plus saintes décrivent toutes les passions et tous les crimes des hommes. […] On a allégué contre les Comédiens et les Comédiennes, qu’ils changeaient les habits de leur sexe, et que cela est défendu par les saintes Ecritures : Mais s’il faut représenter une Histoire où une fille prenne l’habit d’homme, comme de la Pucelle d’Orléans, comment feraient-ils pour s’en acquitter ?
Saint Paul nous a laissé en divers lieux de ses Epîtres un excellent portrait de toutes les qualités d’un Evêque, et il semble que l’Eglise de Paris les ait voulu ramasser toutes dans ce seul verset d’un Hymne qu’elle chante à l’honneur des Saints Pontifes : « Fit Gregis Pastor, Pater, atque forma Lætus impendit sua, seque, servus Omnium, curis gravis, omnibusque Omnia factus. » Voilà, mes Pères, ce qu’on a toujours regardé comme devant être le caractère de tous les Evêques.
: « Nous sommes, disent-ils, enfants des saints, et il ne nous est pas permis de nous unir comme les gentils ».
Quelques défenseurs du théâtre ont cru lui sauver les anathèmes des saints Pères par un trait d’érudition. […] Les saints Pères n’ont jamais cessé ni avant ni après les Majumes de s’élever contre les spectacles, dont le désordre, quoique moins bruyant, est inséparable. […] Rien n’est plus contraire à ce saint état que la licence des mœurs.
Il n’en coûta rien à l’Arétin de faire ce mauvais drame ; c’étoit un hypocrite qui prenoit toutes sortes de formes ; sa plume étoit également vendue à la piété & à la licence ; il passoit avec la même facilité & la même hardiesse du saint au profâne, que de l’adulation à la satyre ; aussi outré dans le panégyryque que dans la calomnie. Il fit la Vie de Sainte Catherine de Sienne, quelques Commentaires sur un Livre de l’Ecriture Sainte, un Traité de l’Humanité de Jesus-Christ. […] Heureux si, comme le Tasse, cet homme de théatre peut retrouver sa raison, détester ses erreurs, & terminer par une sainte mort la vie la plus dissipée & la plus frivole. […] Ce poëme est le mêlange le plus indécent du sacré & du profâne ; les anges & les saints s’y trouvent avec les femmes de mauvaise vie, le poëte invoque Saint Michel & sa maîtresse, il passe de l’église au temple de Venus, d’une cérémonie religieuse à une fête galante, d’une maxime de l’évangile à une morale lubrique, du Pape à Mahomet. […] On mit sur son tombeau une épitaphe aussi profâne, qui ne parle que de ses satyres, ses comédies, son Roland : titres fort déplacés dans une église, panégyrique bien différent de ceux des saints qu’on y prononce, très-peu propres à procurer les prieres des fideles qui les liront.
Elle n’aime que les saints qui prêchent par leurs œuvres plus que par leurs paroles. […] Du côté du cœur & des bonnes mœurs, c’est encore pis ; il detruit la pudeur, la religion, la sincérité, la charité, l’humilité, la douceur, le goût de Dieu, la pensée des choses saintes, l’amour de la pauvreté, de la pénitence, la lecture des bons livres, les pratiques de piété, des Sacremens, l’étude, la parole divine, en un mot tout l’Evangile. […] N’est-ce pas chommer bien pieusement la fête de l’Assomption de la Sainte Vierge le 15 août ? […] Les galanteries qu’on met dans la bouche d’Henri IV pour une paysanne, valent bien les litanies de la Sainte Vierge. […] Le Chantre de la Dangeville n’a pas eu cet égard pour les choses saintes.
Cette dame garantit-elle qu’il ne se dit, ne se fait jamais sur le théatre rien que d’édifiant, qui produit bien des réflexions saintes & des rêves pieux ? […] Pour la morale, Confucius, St. […] Le poëte n’enfante ces absurdités que pour rendre odieuse la religion romaine, en peignant ses ministres comme des scélérats qui abusent des choses les plus saintes pour les plus grands crimes. […] Dans le cinquieme discours, il blâme avec raison, comme une grande folie, qu’on n’ose point faire des actes de religion devant le monde, prier Dieu soir & matin, au commencement & à la fin des repas, parler des choses saintes, en un mot tous les exercices du Christianisme. […] Les comédiens étoient des Confreres de la Passion, qui représentoient des Mysteres, &, comme dit Boileau, jouoient la Vierge & les Saints par piété ; avant & pendant la Ligue on écoutoit le Pape, on attaquoit les Protestans, on animoit les Ligueurs.
Or quelque Saint que soit un Evêque vous ne lui donnerez ni approbation ni louange lorsque sa conduite sera contraire à la votre et qu’il n’agira point selon vos maximes.
En lisant l’histoire du droit canonique, au chapitre de la puissance des rois, comme protecteurs des canons, on y voit que les ecclésiastiques y sont, à double titre, soumis à l’autorité séculière ; premièrement en leur qualité de citoyen, qui les soumet à la puissance temporelle, comme tous les autres sujets ; en second lieu, en leur qualité d’ecclésiastiques, ils sont également soumis au prince, qui, étant protecteur des saints canons et décrets des conciles, a droit de veiller sur les mœurs des ecclésiastiques, afin de s’opposer au relâchement de la discipline de l’Eglise.
Esprit inspire à tous ceux à qui il donne de l'amour pour sa sainte parole.
Et lorsque ce Saint fut élu Archevêque de Milan, l’Empereur se félicita de ce qu’on avoit jugé digne du Sacerdoce quelqu’un de ses Juges : Electos à se Judices ad Sacerdotium postulari ». […] Et même dans celles qu’on nous donne pour les plus pures, & qu’on qualifie de saintes, ne s’y rencontre-t-il pas toujours quelque personnage d’un caractere vicieux, dont les plus mauvais sentimens se trouvent pour l’ordinaire exprimés d’une maniere qui les rend contagieux ? […] Thomas ; que ce Saint entendoit par Histrions, ceux qui n’avoient d’autre emploi que de divertir quelquefois les hommes, ou par la récitation de quelques contes agréables, ou par des instrumens, comme faisoit le Joueur de flûte dont il parle. […] Néanmoins ces deux Saints ne different que dans la maniere dont ils ont annoncé la doctrine de l’Eglise ; & dans le fonds, ils sont tous deux aussi rigides. […] Notre Seigneur, la sainte Vierge, les Anges & les Saints vous voyoient à ces divertissemens.