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130. (1765) Apologie du théâtre français pp. 1-4

***  C’est un Molière exquis plein de sages maximes, Gai, badin, élégant, bon, moral, instructif ; L’ornement de la Scène et de chez nous natif ; Le soutien du Théâtre et le frondeur des crimes.

131. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Virgile, le plus sage des Poëtes Latins, peint si vivement, quoique décemment & même en le condamnant, l’amour de Didon, même en vûe d’un mariage, que S. […] Des reproches si vains touchent peu les mortels :   Faudra-t-il qu’un Dieu soit moins sage ? […] Voilà donc la plus auguste assemblée, composée de tout ce qu’il y avoit de plus sage, de plus grand, de plus vertueux dans le monde, qui regarde, qui écoute des indécences. […] Il faut que ce goût, ou plûtôt cette fureur soit bien dominante, pour avoir fait penser à une personne qui paroît d’ailleurs sage & pieuse, qu’une éducation théatrale formera de bonnes mœurs, qu’en dégradant l’Écriture on donnera de la religion, qu’une tête pleine depuis l’enfance de décorations, de parures, de farces, fera une bonne fille, une bonne mère, une femme chrétienne, & que les Communautés Religieuses porteront l’aveuglement jusqu’à adopter un systême d’éducation qui choque les premiers principes de la religion & de la vertu.

132. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

Il est vrai que Sénéque avait coutume de dire ; « Le Sage est suffisamment muni contre les passions, elles ne sçauraient le vaincre, elles n’ont aucun empire sur celui que la vertu pénètre ; il n’est point d’obstacle qui puisse l’empêcher de la chérir sans cesse ». […] Mais les Sages de nos jours sont bien faibles. […] ce Prince, par pudeur, ne veut pas dire à sa sœur quel crime a commis sa mère Clitemnestre : que les Poètes de l’Opéra-Bouffon se proposent un si bel éxemple de modestie ; qu’ils gravent aussi dans leur mémoire ces sages préceptes de Boileau : Le Latin dans les mots brave l’honnêteté ; Mais le Lecteur Français veut être respecté ; Du moindre sens impur la liberté l’outrage, Si la pudeur des mots n’en adoucit l’image (5). […] Sans doute qu’il sera plus sage & plus modéré.

133. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

Le Théâtre rend la Vertu aimable, c’est ce que les Auteurs Dramatiques et bien des sages pensent unanimement : mais cet avantage ne vous étonne point, ce n’est pas selon vous opérer un grand prodige, la nature et la raison l’opèrent avant la scène ; distinguons, s’il vous plaît. Si tous les hommes étaient sages naturellement, rien de plus inutile, j’en conviens, que le Théâtre ; rien de plus inutile que tous les écrits des Pères, que l’Evangile même : mais si la plupart des hommes ne sont rien moins que sages, et que leur conduite et leurs mœurs prouvent que la nature et la raison ne leur ont pas encore fait trouver la Vertu assez aimable, pour n’avoir pas besoin de peintres qui leur en fassent remarquer les attraits ; si la vue de ces peintures les porte à faire plus d’attention à l’original, comme le portrait d’une jolie femme fait désirer d’en connaître le modèle à ceux qui ne l’ont pas vue ; il est donc probable que le Théâtre peut opérer les mêmes effets et que le coloris agréable qu’il prête aux charmes de la Vertu, altérés quelquefois par les pinceaux austères des Pasteurs ou des Philosophes, peut faire désirer de la connaître et de la pratiquer. […] Je vous déclare donc que bien loin de croire que le bien public m’autorise à critiquer les ouvrages de M. de Voltaire, je le regarderai toute ma vie comme un maître éclairé à qui je dois le peu de talents qu’on a la bonté de reconnaître en moi ; que je le regarde comme un ami dont le cœur est fermé à tout ce qui pourrait altérer ses sentiments en faveur de ceux qui s’y sont donné place, comme un protecteur moins attentif à ses intérêts qu’à ceux des personnes qu’il protège comme un père, aux soins et à la tendresse de qui j’ai l’obligation de n’être plus dans les chaînes de la finance, et à qui je dois l’avantage de pouvoir vivre avec l’aisance que les talents procurent à ceux qui les exercent ; quand je serais devenu sage, et que quand bien même je verrais malheureusement assez clair pour trouver quelque faute capable d’altérer tant soit peu le plaisir ou plutôt le ravissement que j’éprouve quand je lis ou que je vois représenter ses ouvrages, je ne m’en imposerais pas moins la loi de les défendre envers et contre tous.

134. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

On les mettait dans la bouche d’un Acteur, qu’on faisait semblant de combattre, dont le sel piquant contrasté avec le sérieux dégoûtant et maussade d’un homme sage et pieux était un nouveau comique. […] L’Aréopage ne se payait point de ces raisons, et plus d’une fois ce sage Tribunal défendit la composition et la représentation des pièces de théâtre dans toute la Grèce. Le Sénat Romain fut souvent aussi sévère : il fit un jour enlever tous les sièges de amphithéâtre ; mais il ne pût réussir à détruire le théâtre, la fureur du peuple l’emporta sur ses sages résolutions. […] Il est vrai que les spectacles sont soufferts dans les pays protestants, comme dans les catholiques, que l’on y va partout, que leurs Prédicateurs ne sont pas mieux écoutés que les nôtres sur cet article ; mais ils n’en sont pas moins défendus dans leurs synodes que dans nos conciles, par leurs bons auteurs que par nos sages moralistes : tant il est vrai que la spéculation s’accorde peu avec la pratique, la créance avec les mœurs, dans toutes les religions.

135. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

Ces grands hommes étaient trop éclairés et trop sages pour parler et pour penser différemment. […] Quoique Cicéron ne soit ni Législateur ni Jurisconsulte, il est d’un mérite fort supérieur à Montaigne, et mérite une attention particulière, non seulement comme un des plus beaux esprits, des plus éloquents orateurs, des plus sages philosophes qui aient jamais paru, mais parce que c’était un homme élevé aux plus hautes magistratures, Sénateur, Consul, Gouverneur de province ; qui avait toujours vécu avec le plus grand monde, fréquentant, connaissant parfaitement le théâtre, lié avec le plus célèbre Comédien, Juge éclairé et équitable du mérite des pièces et du prix de la bienséance et de la vertu ; qui vivait dans un temps où le théâtre n’était point parvenu à la dissolution où il fut porté sous les Empereurs et où se jouaient les comédies de Plaute et de Térence, qui nous restent encore, et par lesquelles on peut comparer le théâtre Romain avec le nôtre. […] Ce grand homme vit avec tant de dégoût des objets si frivoles, qu’il félicite son ami, à qui il écrit, d’avoir préféré la tranquillité de la campagne, et la douceur de la lecture, aux fêtes bruyantes dont l’éclat frappe le peuple, mais ne peut plaire à un homme sage : « Lætor te animo valuisse ut ea quæ cæteri mirantur, neglexeris. » Dans le livre de la corruption de l’éloquence, que quelques-uns attribuent à Cicéron, et qui n’est pas indigne de lui, on assure que le théâtre est une des principales causes de cette corruption. […] Beaumon, Avocat au Parlement, qu’on trouve dans le Recueil des facéties Parisiennes, est très ingénieux et très sage ; et quoique obligé par la nécessité de la cause d’excuser la comédie, bien différent de son confrère Huerne de la Mothe, il convient de bonne foi, « que la religion n’approuve point et même condamne les spectacles, qu’on ne peut y assister quand un mouvement intérieur de la conscience s’y oppose (ce qui assurément arrive à tout le monde, s’il est de bonne foi), et qu’un guide éclairé (l’Eglise) le défend, et que sans avoir égard aux exemples contraires, la règle la plus sûre est de déférer sans réserve à ceux qui sont chargés de notre conduite » (leurs sentiments ni sont ni douteux ni ignorés).

136. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

 » Lui à qui le Sage déclare qu'il vaut mieux aller dans une maison de deuil que dans une partie de plaisir, parce que dans l'une l'homme y apprend sa fin et celle des choses de la terre, et dans l'autre il en perd l'idée : « J'ai regardé le ris comme une erreur, et j'ai dit à la joie, pourquoi me trompez-vous ? […] C'est cette dissipation et cette frivolité que donne le théâtre, cet esprit sage et sérieux qu'il détruit. […] C'est des choses du monde que le Sage a dit tout n'est que vanité, omnia vanitas ; c'est bien plus du théâtre qu'il a voulu dire, vanité des vanités, vanitas, vanitatum. […] Que cette sage retenue qui pese tout au poids du sanctuaire est imposante, et produit d'heureux effets !

137. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Le théatre à son tour ne fut pas en reste, ce sage Mentor y étoit infiniment haï & méritoit de l’être. […] Ces ouvrages parlent fort peu du théatre, les plaisirs qu’on y goûte sont trop vifs, les passions qu’on y excite sont trop violentes, l’attention qu’il exige trop soutenue pour être du goût de la volupté paresseuse, dans laquelle il languissoit ; mais il rapporte deux fêtes théatrales qui furent données aux Princes avec le plus grand éclat : l’une à Anet par le Duc de Vendôme, l’autre à Chantilli par le Prince de Condé, qu’avoient imaginé & dont firent les honneurs & la joie trois hommes faits l’un pour l’autre : le grand Prieur de Vendôme, pieux Chevalier de Malthe, le dévot Abbé de Chaulieu & le sage Marquis de la Fare. […] Lenet, dans ses Mémoires sur les guerres de Bordeaux, paroît un homme sage, grave, sérieux ; cependant il s’égaye par fois par le récit, à la vérité, décent, de plusieurs aventures galantes. […] Après la mort de Ladislas son frère aîné ; il fut élu Roi de Pologne, & obtint dispense du Pape pour épouser la veuve de son frère mort sans enfans, comme Henri VIII, Roi d’Angleterre l’avoit obtenue pour épouser Catherine d’Arragon sa belle-sœur ; quoique son règne fut glorieux & sage, il se dégoûta du trône, & devenu libre par la mort de sa femme sans postérité, il le quitta malgré les instances des Polonois qui l’aimoient ; il quitta même sa patrie, & vint à Paris dans le centre du plaisir, comme Amedée, Duc de Savoye se retira dans le château de Ripaille. […] L’arrangement de quelques vers est fort au-dessous des calculs algébriques du Philosophe Anglois, qui semble tenir de l’infini ; tout cela fut-il égal, l’objet de la nature mettra toujours une distance infinie entre le théatre & la philosophie, Horace & Cinna & le livre sublime de ses principes ; un homme sage n’y sera point embarrassé dans le choix, il n’aura garde de le montrer, une perplexité aussi peu sensée le rendroit indigne d’avoir à choisir .

138. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Tel est l’impie dont parle le Sage, qu’il semble qu’on n’ait fait que copier. […] Plus sage que lui, elle refusa mille pistoles qu’il lui offrit. […] Il est fâcheux pour sa gloire, dit l’Auteur des Trois Siecles, que la jeunesse ne puisse pas lire ses ouvrages sans dangers, & les gens sages sans indignation. […] Au reste, ce château divin, Ce n’est pas celui du Saint Pere, Mais bien celui de Caumartin, Homme sage, esprit juste & fin, Que de tout mon cœur je préfere. […] Cette satyre quoique amere n’a pas été mal reçue, au contraire on a profité de ses sages avis, on s’est corrigé.

139. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150

Sages de l’antiquité, qui regardiez les Lettres comme le plus solide fondement des sociétés, comme l’œil universel de la sagesse, le thrône des mœurs, & un lien sacré du genre humain. […] Nos descendans seront forcés d’avouer que la Nation s’opposoit elle-même à ses plaisirs, méconnoissoit ses droits, & ignoroit que l’économie, & une sage distribution, donnent seules à la gloire & aux récompenses, l’éclat qui les fait briguer avec entousiasme.

140. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Siécle de Louis XV. Chap. 2. » pp. 161-170

Le vrai sage blame la musique dans le deuil ; pense-t-on qu’il y approuve l’opéra Italien : Musica in luctu importuna narratio , Eccl. 22, 6. […] Adelaïde de Savoye Duchesse de Bourgogne fût amenée en France à l’âge de douze ans, on crût ne pouvoir mieux travailler à son éducation & la rendre digne du Trone auquel elle étoit destinée qu’en l’amenant à l’école du théatre : leçon un peu différente de celle que le sage Fénélon avoit donnée à son mari.

141. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « Avertissement de l’Éditeur, En forme de Table des Matières. » pp. 7-16

La Mimographe * débute par le tableau d’une de ces Intrigues communes à nos Actrices, qui sert de preuve que leur personne, leurs talens, leurs mœurs, & leurs attraits inconvénientent la Représentation des Pièces les plus sages. […] Pour obvier à l’embarras que le trop grand concours pourrait occasionner dans cet endroit, je ne proposerai pas, comme il serait peut-être raisonnable de le faire, de défendre aux carrosses l’approche du Théâtre, & de ne la permettre qu’aux chaises-à-porteurs ; quelque sage que fût cette disposition, elle ne pourait être goûtée dans notre siècle : mais d’abattre, d’un côté, toutes les maisons jusqu’à l’Hôtel-du-Premier-Président, & toutes celles qui sont entre la rue Sainlouis & le Palais jusqu’à la rue de la Barillerie : de l’autre, tout ce qui borde le Quai-de-l’Horloge, & toute l’aîle des rues Sainbarthélemi & de la Barillerie qui masque le Palais : ainsi le Théâtre, absolument isolé, aurait des issues multipliées.

142. (1731) Discours sur la comédie « PREFACE » pp. -

 » L’impie Héliogabale supprima cette sage loi, qui fut ensuite rétablie par Alexandre Sévère. […] Tous les Sages Païens regardaient cet usage comme abominable.

143. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XI. Que les Poèmes Dramatiques n'ont point été condamnés. » pp. 230-236

Elles sont même comptées entre les disciplines libérales, et les jeunes enfants sont ordinairement obligés par des personnes âgées, et plus sages qu'eux de les lire et de les apprendre. » Confes. l. 3.

144. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « A Monseigneur de Nemours » pp. -

Heureux fils d’une sage mère, Portrait des prouesses d’un père, Dont tu secondes la valeur, Pour louer tant d’Astres ensemble ; Au peintre sans art je ressemble, Qui met l’ombre au lieu de couleur.

145. (1576) De la Censure. pp. 611-613

 » Si on dit que les Grecs, et Romains permettaient les jeux : je réponds que c'était pour une superstition qu'ils avaient à leurs Dieux. mais les plus sages les ont toujours blâmés. car combien que la Tragédie a je ne sais quoi de plus Héroïque, et qui moins effémine les cœurs des hommes, si est-ce toutesfois que Solon ayant vu jouer une tragédie de Thespis, le trouva fort mauvais : de quoi s'excusant Thespis disait, que ce n'était que jeu, Non, dit Solon, mais le jeu tourne en chose sérieuse, beaucoup plus eût-il blâmé les comédies, qui étaient encore inconnues. et maintenant on met toujours à la fin des tragédies, (comme une poison ès viandes) la farce, ou comédie.

146. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Malheur sur ceux qui sont sages en eux-mêmes, et entendus en se considérant eux-mêmes ». […] Et ainsi en jugent la plupart des sages Politiques. […] Si nous étions si sages et si avisés que de nous corriger par les exemples d’autrui, nous en avons de bien exprès et en bon nombre, qu’il ne faut point chercher au loin. Nous en avons chez nous-mêmes et en nous-mêmes : mais tels, jusques ici, par une grande patience de Dieu, que s’ils nous rendent sages après le coup ; ce ne sera pas après un coup mortel. […] Mais peut-être étant corrompus par la prospérité, nous sommes plus sages en l’adversité.

147. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

J’espere, ô divin Ho-am-si, j’espere, ô sage & vénérable Xoun-Toung, que, par une conduite aussi pure, j’acquérerai quelque droit à la béatitude éternelle. […] Les italiens ont plus de foule, on y rit davantage : les plus sages arrangemens feroient de les supprimer tous. […] S’ils sont innocens, utiles même, & une école des mœurs, comme les sages peu chrétiens le disent en France, pourquoi les interdire en aucun temps ? […] Quel pere sage oseroit y faire marcher ses enfans ? […] Les Chinois nous appellent des demi-diables ; ils disent que nous n’entendons rien à l’agriculture, à la morale, à la police, & que s’ils n’avoient pris la sage précaution de nous arrêter sur leurs frontieres, nous aurions corrompu leurs peuples & bouleversé leur empire.

148. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

Ainsi Fenelon étoit le sage, Moliere le fou de la Cour. […] Sont-ce des Chrétiens, des citoyens, des gens sages, qui ont proposé à toute la France un si scandaleux contraste ? […] Il pouvoit ajouter, & livré, comme dit Boileau, aux huées d’un vil amas de peuple, & enfin prépare la ciguë au plus juste, au plus sage des citoyens. […] Platon & les sages Législateurs du Paganisme rejetoient loin d’une république bien policée les fables & les instrumens de musique qui pouvoient amollir une nation par le goût de la volupté. […] Il est de la destinée de Moliere d’égarer les plus sages, & d’infecter de sa contagion les meilleures choses, jusqu’à corrompre l’éloquence & les talens.

149. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

Si vous trouvez jamais quelqu’un de ces Sages à la mode en votre chemin, vous n’avez qu’à leur faire lire ce qu’en ont dit les Souverains Pontifes, Urbain V, dans la Bulle qu’il donna à Montefalcone en 1370 pour la Translation des Reliques de ce grand Saint : Clément VIII, dans le bref In quo nos Pastoralis, expédié en 1603. […] Ce n’est donc point un mal ni rien d’indigne de l’homme Sage et Vertueux, de ne se point refuser des plaisirs innocents et honnêtes ». […] L’illustre et sage Prélat qui gouverne avec tant de succès ce grand Diocèse, et qui ne laisse rien échapper à ses soins et à son zèle, n’emploierait-il pas toute son autorité pour ôter cette pierre de scandale du milieu de son troupeau, s’il était vrai que la Comédie fut scandaleuse ? […] Vous voyez par là qu’aucun des moyens que j’ai pu employer pour découvrir ce qu’il pouvait avoir de mauvais dans les Comédies, n’a servi qu’à me faire connaître, que de la manière qu’on les joue Paris elles sont sages, modestes, et bonnes en quelque manière. […] « Faut-il (disait le sage Licurgus) arracher toutes les vignes, parce qu’il se trouve des hommes gui boivent trop de leur vin ? 

150. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre prémier. Qu’on ne doit pas se figurer que la composition des nouveaux Drames soit aisée. » pp. 116-120

O vous donc, jeunes Auteurs, qui destinés vos talens à un Spectacle qui charme l’enfance & la vieillesse, les riches & les pauvres, les sous & les sages, craignez d’entreprendre au dessus de vos forces.

151. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXI. Les spectacles condamnés par les auteurs profanes anciens et modernes. » pp. 179-182

Martial se moque agréablement d’un homme sage qu’il a rencontré dans l’amphithéâtre : ce lieu n’étant point le séjour de l’innocence et de la vertu, la sagesse d’un Caton aurait bien de la peine à s’y soutenir.

152. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Punctum Unicum. » pp. 5-6

Bref, l’Ecclésiaste dit que les hommes sages se plaisent aux lieux où il y a du deuil et de la tristesse, et que les fous se plaisent aux compagnies où il y a des ébats et réjouissances mondaines10.

153. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

Le Sage nous y avertit de ne pas fréquenter une femme qui fait profession de danser et de chanter ; de ne pas même la regarder, ni l’écouter, de peur que nous ne périssions, vaincus par la force de ses charmes. […] Nous avons vu que Platon et les sages législateurs du paganisme rejetaient loin de toute république bien policée les fables et les instruments de musique qui pouvaient amollir une nation par le goût de la volupté. […] Ce qui doit résulter de là, c’est qu’ils sont au moins suspects ; et, puisque ceux qui soutiennent que l’innocence y est blessée, sont du reste les plus réglés dans leur conduite, les plus attachés à leurs devoirs, les plus versés dans la science des voies de Dieu, n’est-il pas plus sûr et plus sage que je m’en rapporte à eux, et que je ne risque pas si légèrement mon Salut ? […] Il fait rire, et n’en devient que plus coupable, en forçant les Sages même de se prêter à des railleries qui devraient attirer leur indignation. […] Dans une des notes de son Cours de Littérature, relative à une pièce de Favart, il s’exprime ainsi : « Quels parents sages et timorés conduiront leur fille à un pareil Spectacle ?

154. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Ils ont reconnu des Harpagons dans tous les degrés de l’avarice, et même dans une sage économie : tel fils a insulté et volé son père, parce qu’il lui refusait les choses nécessaires à la vie ; tel autre a manqué au sien, parce qu’il ne voulait rien y ajouter ; celui-ci, adonné aux jeux, aux plaisirs, aux dépenses folles, s’est élevé insolemment contre son père prudent, en qui il voyait un autre Harpagon, parce qu’il lui refusait de l’argent, ne voulant pas contribuer à ses excès : celle-là s’est comportée de même envers sa mère qui, ayant ou prévoyant des besoins plus urgents, lui refusait le prix d’une parure dont elle pouvait se passer, etc. On conçoit, ou plutôt on a vu jusqu’où cela a été, surtout dans la classe la plus nombreuse de la société, après que ce frein naturel, déjà privé de l’appui de la religion, a été rompu aussi : on a vu que les enfants ont manqué de soumission et de respect à leurs parents, non seulement pour cause d’avarice, mais encore sous prétexte d’autres défauts qu’ils leur trouvaient : on a vu la contagion des mauvais exemples seconder partout le théâtre qui a ainsi dénaturé la majeure partie des jeunes gens, lesquels ont vieilli et sont devenus pères à leur tour, après avoir laissé contre eux mêmes à la génération suivante l’exemple de mépriser et insulter ses parents, et ainsi jusqu’à nous : enfin tout le monde doit voir aujourd’hui qu’au lieu de ces avanies publiques que Cléante fait à son père, avanies qui éveillent ou délient et mettent à l’aise les passions naissantes des enfants, il eût été bien plus sage de faire entendre à Harpagon, à l’insu de son fils, ou sans éclat, sans peinture irritante, ces paroles persuasives que j’emprunte d’un académicien célèbre : « Vos enfants sont vertueux, sensibles, reconnaissants, nés pour être votre consolation ; en leur refusant tout, en vous défiant d’eux, en les faisant rougir du vice honteux qui vous domine, savez-vous ce que vous faites ? […] Celle dont notre poète s’est moqué particulièrement, qui se réunissait à l’hôtel de Rambouillet, était composée des femmes les plus recommandables par leur rang et leurs vertus, dont un sage, dont Fléchier a fait le plus bel éloge, dont les mœurs en effet étaient les plus édifiantes. […] Mais vous, qui seriez fâché d’être renommé par le mal que vous auriez fait, à la manière des conquérants insensés et féroces, de ces grands ravageurs de campagnes et abatteurs de murailles, qui préférez un éternel oubli à une immortalité funeste ; reconnaissant la sagesse de cette maxime : Nisi utile est quod facimus, stulta est gloria , vous devez prendre dans le cas présent, pour éviter les mauvais résultats prévus, une autre voie qui vous conduira plus naturellement à votre but ; celle qu’ont suivie dans tous les temps les plus profonds moralistes qui ont éclairé leurs contemporains, celle unique que notre sage Fénélon a suivie aussi et qu’il suivrait probablement encore aujourd’hui s’il vivait. […] C’est ce que pratiquent habituellement les gouvernements, dont les sages ministres savent que les hommes sont faits ainsi ; que c’est l’intérêt personnel qui les régit plus ou moins impérieusement et les fait agir sous le masque de quelque vertu que peu possèdent en perfection, que beaucoup n’ont qu’à demi, dont le plus grand nombre n’a encore que l’apparence ; que pour les obliger à l’acquérir ou à la cultiver, il est plus expédient de la leur supposer, en y attachant un grand prix, que de faire des tours de force et beaucoup de bruit pour montrer à tout le monde qu’ils ne l’ont point.

155. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Une actrice française sa maîtresse, que Charles II avoit amenée de Paris, plusieurs enfans naturels, un théatre brillant, des bals, des fêtes sans nombre, un luxe qui épuisa toutes les finances ; production naturelle du païs d’où il venoit, & où il avoit demeuré depuis la mort de son pere, signalerent un regne, que de si tragiques événemens auroient du rendre sage. […] Venise dont le gouvernement passoit pour le plus sage de l’Europe, avoit, dit-on, un grand soin d’entretenir son Clergé dans la molesse, afin qu’étant moins revéré, il fut sans credit parmi le peuple, & ne pût se soulever. […] Je ne sais, si Venise l’étend jusqu’au Clergé ; ce qui seroit le comble du désordre, & que Voltaire auroit grand tort d’appeller le plus sage gouvernement de l’Europe  ; mais comment excuser ses contradictions ? […] Louis Hutin, Louis le Gros, Louis d’Outremer, Philippe le Hardi, Charles le Boiteux, Constantin Copronime, Charles le Bel, Philippe Auguste, le Sage, le Juste, le Magnifique, le Prudent, le Fort, & je ne fais combien de Grands dans tous les Royaumes, dont personne ne se souvient. […] Quel de deux est le plus vrai, & le plus sage ?

156. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Ce qui doit résulter de là, c’est qu’ils sont au moins suspects ; et puisque ceux qui soutiennent que l’innocence y est blessée, sont du reste les plus réglés dans leur conduite, les plus attachés à leurs devoirs, les plus versés dans la science des voies de Dieu, n’est-il pas plus sûr et plus sage que je m’en rapporte à eux, et que je ne risque pas si légérement mon salut ? […] Il faut être sage ; mais il faut l’être avec sobriété, dit saint Paul, et qui l’est trop, ne l’est point du tout, parce que la sagesse est essentiellement un état de raison, et par conséquent de modération. […] Si pour être sage, il faut l’être sans excès, à plus forte raison faudra-t-il éviter l’excès pour se divertir en sage. […] Les premiers Chrétiens avoient eux-mêmes leurs jours et leurs heures de réjouissance, mais d’une réjouissance chrétienne, c’est-à-dire d’une réjouissance sage et mesurée, innocente et conforme à leur profession.

157. (1753) Compte rendu de Ramire « Compte rendu de Ramire » pp. 842-864

Ce ne sont pas les sages, qui y font la foule, c’est tout ce qu’il y a de plus vain, de plus frivole, de plus oisif, de plus libre dans les deux sexes. […] L’Auteur entre dans la troisième question par une exposition de la doctrine qu’on lui oppose, sçavoir 1°. que dans le Christianisme la Comédie est un spectacle indifférent, où les simples ne risquent rien, les sages gagnent, & les fols sont les seuls à perdre. 2°. 

158. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

Après avoir assuré leurs fondemens par la gloire des armes, par des Loix sages, & des traités solides, les Peuples se sont trouvés dans une espèce de désœuvrement, d’où ils ne se sont tirés, qu’en se représentant les événemens qui leur étoient glorieux, qu’en se retraçant leurs belles actions, qu’en leur renouvellant le tribut de leur reconnoissance & de leur admiration. […] Rome qui a emprunté des Grecs, tant de Loix sages, tant d’usages utiles, a négligé celui qui a élevé la Grèce au-dessus de toutes les autres Nations.

159. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « EXTRAIT Du Journal de Trevoux ; Mois d’Avril 1753. Art. XXXIX. » pp. 59-70

Ce ne sont pas les sages, qui y font la foule, c’est tout ce qu’il y a de plus vain, de plus frivole, de plus oisif, de plus libre dans les deux sexes. […] L’Auteur entre dans la troisième question par une exposition de la doctrine qu’on lui oppose, sçavoir 1°. que dans le Christianisme la Comédie est un spectacle indifférent, où les simples ne risquent rien, les sages gagnent, & les fols sont les seuls à perdre. 2°.

160. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre IV. Histoire de l’Opéra-Bouffon, autrefois Opéra-Comique & ses progrès. » pp. 50-66

J’observerai en faveur des Anglais, que ce Peuple si sage semble avoir connu avant nous l’Opéra-Bouffon ; il suffit pour s’en convaincre, de jetter les yeux sur l’Opera du Gueux, La double Métamorphose ; & sur plusieurs de leurs Poèmes-Dramatiques, dans lesquels on rencontre du chant enjoué. […] &c ; les paroles sont de Le Sage.

161. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  PRÉFACE. » pp. -

Enfans chéris des neuf Sœurs, il est encore sur la terre un Pithon éclos de la fange ; sage moteur de tant de merveilles, dont le séjour impénétrable n’est ouvert qu’aux humains vertueux, lance du haut de l’Olimpe tes carreaux brûlans sur cette tête audacieuse.

162. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XIV. La comédie considérée dans ses Spectateurs. » pp. 30-33

Les Spectateurs sont-ils innocens, lorsqu’ils ferment les oreilles au précepte du Sage qui leur prescrit de fuir les femmes dont la parure porte à la licence, qui enlévent les cœurs des jeunes gens, qui les engagent par la douceur de leurs lèvres, par leur chant, par leur habileté à peindre les passions, à se jetter dans leurs lacets , comme un oiseau dans les filets qu’on lui rend ?

163. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatrième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 28-32

C’est une belle, une sage loi, sans doute, que celle qui défend le divorce ; mais qu’elle cause d’abus !

164. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « XII. » pp. 58-61

Tout le monde connaît maintenant que vous êtes du nombre des vrais sages puisque vous avez terrassé le plus grand ennemi de la sagesse.

165. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VI. Des Poèmes Dramatiques représentés aux Jeux Scéniques. » pp. 135-144

Les premières, et qui furent introduites de bonne heure en ces divertissements furent les Fables Atellanes, ainsi nommées de la Ville d'Atelle dans la Campanie, qui fut toujours la Province des délices et des voluptés d'Italie, et d'où elles furent transportées à Rome ; Elles étaient comme des Satires agréables, sans aigreur et sans turpitude, et que la vertu Romaine avait accompagnées de bienséance et de modestie, et dont les Acteurs étaient en bien plus grande estime que les Scéniques et Histrions, et jouissaient même de quelques privilèges particuliers, entre autres de sortir du Théâtre avec les habits dont ils s'étaient servis dans leurs représentations ; ce qu'à parler franchement je ne saurais bien comprendre, quoique les Auteurs en fassent grand bruit ; car si l'on entend qu'ils sortaient ainsi de la Scène où ils avaient paru, je ne vois pas quel était leur avantage, ne croyant pas que les autres Histrions y reprissent leurs vêtements ordinaires avant que de disparaître aux yeux du peuple ; et si l'on veut dire qu'ils pouvaient même sortir de ce grand lieu que l'on nommait Théâtre, et aller à travers la Ville jusques dans leur logis, avec les ornements qu'ils avaient portés en jouant leurs Fables, je ne connais point quelle était l'excellence de ce privilège ; car c'était les exposer en mascarades publics aux petits enfants et aux grands idiots, qui n'étaient pas plus sages, à mon avis, dans la Ville de Rome, que dans celle de Paris ; et qui sans doute les auraient suivis avec beaucoup de bruit et de tumulte.

166. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXII. Le repentir de quelques auteurs dramatiques d’avoir travaillé pour les théâtres doit nous engager à éviter ces divertissements. » pp. 183-186

N’ayons pas honte d’imiter son sage et courageux repentir ; jetons dans le feu ce que nous avons adoré.

167. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

Le Prince fut assez sage pour venir à pied & faire tenir sa femme debout, & la comédie finit par la retraite de celui que la Princesse avoit fait sortir des coulisses. […] Il me semble le voir à genoux, comme George Dandin, lui faisant de sages représentations sur ses intrigues. […] La plus sage fut la Demoiselle, qui, apprenant la déconfiture de son brillant mariage, se met à rire de toutes ses forces, & se moque de tous. […] Le Duc de Longueville, homme sage & modéré, malgré les intrigues de sa femme qu’il n’approuvoit pas, & ses amours dont il avoit droit de se plaindre, avoit tout dissimulé, & avoit toujours eu pour elle les manieres les plus polies, sans avoir pu la gagner. […] Elle se jette entre ses bras, & après avoir reçu les plus sages leçons de sa tante, elle rentra, comme l’enfant prodigue, dans la maison de son mari.

168. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

Le sage en fuyant les hommes, c’est-à-dire, en évitant de s’y livrer ; (car c’est la seule manière dont il doit les fuir), leur est au moins redevable de ses instructions et de son exemple ; c’est au milieu de ses semblables que l’Etre suprême lui a marqué son séjour, et il n’est pas plus permis aux Philosophes qu’aux Rois d’être hors de chez eux. […] Si cette Tragédie laisse quelque chose à regretter aux sages, c’est de n’y voir que les forfaits causés par le zèle d’une fausse religion, et non les malheurs encore plus déplorables, où le zèle aveugle pour une Religion vraie peut quelquefois entraîner les hommes. […] Le plus sûr moyen de vaincre les passions, est de les combattre par la vanité ; qu’on accorde des distinctions aux Comédiennes sages, et ce sera, j’ose le prédire, l’ordre de l’état le plus sévère dans ses mœurs. […] Je ne sais si vous êtes du petit nombre des sages qu’elles ont su quelquefois rendre malheureux, et si par le mal que vous en dites, vous avez voulu leur restituer celui qu’elles vous ont fait. […] » u comme le sage s’écriait autrefois, « où trouvera-t-on une femme forte ? 

169. (1646) Science du chrétien « Des comédies. » pp. 638-643

Qui aime le danger, périra », dit le Sage.

170. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE IV. Des Femmes de Théâtre. » pp. 42-48

Malheureusement la corruption humaine a éludé les sages dispositions de la nature, altéré les Loix, et changé les coutumes.

171. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

 » Pour un confesseur peu instruit et peu exact, qui permet le théâtre, combien trouve-t-on de confesseurs sages et instruits, qui le défendent ? […]  » Telle doit être la disposition de ces autres personnes, qui d’après le conseil d’un sage confesseur et pour des raisons graves, vont quelquefois forcément au théâtre. […] Dans une des notes de son cours de littérature, relative à une pièce de Favart, La Harpe s’exprime ainsi : « Quels parents sages et timorés conduiront leur fille à un pareil spectacle ? […] On vous dira, chères enfants, qu’on vous a fait tourner la tête, qu’on vous a portées à une dévotion outrée, qu’on vous a inspiré de vains scrupules, qu’aujourd’hui les enfants se croient plus sages que leurs parents et veulent se conduire selon leurs caprices.

172. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Vous avez établi des lois sages et sévères contre ces monstres de nature qui trafiquent de leurs enfans, qui sacrifient le sentiment précieux de la paternité à la bassesse de l’intérêt. […] Il lui faut plus d’une espèce d’étourdissement pour assurer l’heureux oubli de ses fatigues et de ses peines, et rendre à son ame diversement agitée le calme nécessaire à des opérations sages et utiles. […] Ce qui ne peut sans inconvénient s’anéantir par un coup d’éclat, succombe sans bruit à des atteintes multipliées… Dissimulant, par une humiliante nécessité, cette source de licence dans les grandes villes, empêchez qu’elle ne pénètre dans les petites où l’innocence et la gaieté, sa compagne fidèle, assurent aux habitans des amusemens sages et salubres…. […] Et quant aux maximes sages contenues dans des drames sérieux, de quel effet peuvent-elles être ?

173. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142

Sur des raisons si sages, un Arrêt du Parlement daté du 20 Juin 1761, a jugé la question, en faveur des Coëffeurs de Marseille, contre les Perruquiers qui leur avoient fait un procès. […] Le Valet de Chambre suffira à Madame, & le sage Cesar Daillion n’aura bientôt plus de pratique, il ne sera accueilli que de quelque Philosophe misantrope, ou de que qu’homme de lettres avare du tems, qui regardent une heure comme la vingt-quatrieme partie d’un jour, & la huitieme du tems qu’on passe hors du lit. […] C’est l’exemple que donneront au monde, non-seulement les Catons, les Scipions, tous les Sages de la République romaine, mais Auguste, Nerva, Trajan, les Antonins, qui vivoient dans la plus grande simplicité. […] Cette pensée de Martial appliquée, à un Vieillard petit maître, qui veut faire le jeune, & que la mort démasque, a été imitée par Madame des Houlieres, & appliquée à un philosophe, qui fait l’homme sage, & l’homme de bien.

174. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IIbis. Autre suite du Fard. » pp. 61-89

Dans le portrait que le sage fait de la femme forte, il ne parle ni de blanc ni de rouge, ce que l’on appelle un visage de marqueterie & de piéces rapportées. […] Cette sage Romaine fit approcher ses enfans, qu’elle avoit élevé avec grand soin à la vertu. […] Quel homme sage souscriroit à ces conséquences ? […] Point d’homme sage qui ne consente d’être pauvre pendant trois jours pour être riche pendant sa vie.

175. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Parfums. » pp. 112-137

Dans son festin philosophique Athenée introduit Socrate le plus sage des Grecs, qui par un zele bien digne de lui, se déclare contre le luxe des odeurs. […] Il n’en faut point, dit le sage, ils ne sont bons que pour les femmes ; comme il y a des habits propres à leur sexe, il y a aussi des traitemens propres pour les hommes. […] Le sage, l’honnête homme, disent les saints, ne doit avoir d’autres odeurs que celles de la probité : Viros solam probitatem olere debere , expression qui approche de celle de S. […] Une des raisons qu’employoient les sages Payens pour détacher des odeurs, c’est la frivolité de ce plaisir ; ce n’est qu’une fumée qui s’envole & s’évanouit : Nil odore levius, par levibus fumis .

176. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

Les époux n’en seront pas plus unis, ni le théatre plus sage. […] Le seul projet de celle-ci fait changer de résolution, par une mauvaise honte, le mari infidele qui avoit envie de se convertir, & rend inutiles tous les efforts d’un ami sage qui avoit agi avec succès. […] Elle rend la vertu ridicule, & par une mauvaise honte, un malheureux respect humain, elle empêche de la pratiquer ceux mêmes qui l’aiment, malgré les sages exhortations des gens de bien, qui, comme dans cette piece, sont moins écoutés que les railleries des libertins. […] Fut-il jamais question dans ses sages leçons de la nourriture & de l’éducation des enfans, du soin de son ménage, des mœurs de ses domestiques, du respect pour son beaupère & sa bellemère, de l’amitié pour ses parens & ses alliés, de la soumission pour son mari, d’une vie unie, réguliere, retirée & chrétienne ?

177. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

Les Grecs & les Romains, ces peuples si éclairés & si sages, ne s’accordoient ni entr’eux, ni avec eux-mêmes, sur les choses les plus familieres, les femmes & les spectacles. […] Moins sages que les Grecs, malgré la sainteté de la religion que nous professons, nous ouvrons aux femmes dès l’âge le plus tendre un spectacle qu’on devroit leur interdire dans l’âge le plus avancé, & pour leur intérêt & pour le nôtre. […] L’Ami des femmes, ouvrage ingénieux & sage, en parle ainsi : Nos spectacles semblent consacrés à perpétuer les mystères de la ridicule idolâtrie des femmes ; l’opéra sur-tout est une liturgie d’amour, pleine d’hymnes dévotes, & d’une dévotion bien chaude pour ce petit Dieu. […] Les femmes sont le sujet d’une multitude de pieces qui les rendent ridicules : précieuses, savantes, prudes, coquettes, sages, libertines, jeunes & vieilles, les foiblesses des femmes font la moitié du théatre de Moliere & des autres comiques.

178. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

On ne peut penser différemment après une loi si précise, si sage, et partout reconnue. […] Aussi était-ce un Jurisconsulte éclairé, sage, de bonnes mœurs, l’ornement du barreau, qui connaissait, respectait et savait défendre les lois et les bienséances. […]  21.), que Scipion Nasica, ce sage et fameux Censeur, fit exécuter cette loi, et Valère Maxime (L. […] Un Comédien vertueux, une Comédienne sage et honnête, est une espèce de prodige.

179. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Sancho interrompt la sage paysanne, et dit avec cette finesse d’esprit que M. […] Cette conduite est aussi peu sage que celle d’un Joaillier qui couperait un diamant en deux. […] Vous n’êtes pas sage, permettez-moi de vous le dire, vous n’êtes pas sage de chercher et de mettre votre contentement dans de frivoles amusements. […] Un homme sage, même selon le monde, sait choisir ses délassements et préférer ceux qui sont utiles à ceux qui ne sont qu’agréables. […] Ce sage Philosophe est du sentiment, que l’on doit retenir dans la Musique les tons graves et majestueux des Anciens.

180. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [E] » pp. 399-406

Remarquez encore ici en passant, que ce genre de Spectacle, plus contraire sans doute au Christianisme que la belle Comédie, n’est pas attaqué par les Misomimes avec le même acharnement : ils le traitent d’amusement permis : c’est ainsi qu’à Rome, à côté de la sage & modeste Comédie des Roscius & des Virginius, on vit les licencieuses Atellanes, qui seules ne deshonoraient pas leurs Acteurs ; non-seulement la Jeunesse, mais toute la Ville se passionna pour ce genre, qui corrompit enfin la bonne Comédie ; craignons le même sort. […] Comment croyez-vous qu’un sage Paysan traitât vos Opéras-comiques ?

181. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

L'auteur à qui je réponds est un de ces sages réformateurs, mais comme il est encore apprenti dans le métier, il n’ose pas condamner ouvertement ce que nos prédécesseurs ont toujours permis. […] Et puisque chacun sait que le théâtre n’a point été destiné pour expliquer la sainteté de nos mystères et l’importance de notre salut, ces sages réformateurs si fort zélés pour notre foi n’ont-ils pas mauvaise grâce de blâmer la comédie, parce que les méchants la peuvent voir sans changer d’inclination ?

182. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

Un homme sage va-t-il dans des lieux où l’on ne peut s’empêcher de boire à longs traits un poison violent ? […] Il faut laisser aux Confesseurs le soin de décider ces sortes d’affaires, & ne pas les abandonner au jugement d’une infinité de gens qui se prévalent de tout, & ne sont pas assez sages pour s’arrêter à ce qui est permis, même par les plus relâchés. […] Un homme sage peut-il avancer ces absurdités ?

183. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

Le Magistrat y mit ordre ; les Jeunes Gens reciterent des Vers plus sages, en les accompagnant de Chants & de Danses. […] Saint Augustin représente aux Romains qu’un de leurs Citoyens a été plus sage que leurs Dieux, puisqu’il a condamné des Spectacles qu’ils avoient établis pour honorer leurs Dieux. […] Cette danse très-ancienne, connue du tems d’Eschyle, approuvée de Socrate, & unie aux Représentations Dramatiques chez les Grecs, fut longtems sage, & n’étoit que l’imitation de l’Action représentée.

184. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

Près d’elles et à leur lumière, la fourberie est une politique sage et l’art de gouverner, l’esprit de faction est le caractère d’une âme hardie faite pour régner sur ses semblables, le duel est une loi de l’honneur, la vengeance est un devoir ; le suicide est un droit à sa propre vie, qui n’est ignoré que des lâches et des faibles. […] Il fait rire, il est vrai, et n’en devient que plus coupable, en forçant, par un charme invincible, les plus sages mêmes de se prêter à des railleries qui devraient attirer leur indignation. […] Ce Philinte est le sage de la pièce, un de ces honnêtes gens du grand monde, dont les maximes ressemblent beaucoup à celles des fripons, de ces gens si doux, si modérés qui trouvent toujours que tout va bien, parce qu’ils ont intérêt que rien n’aille mieux ; qui sont toujours contents de tout le monde, parce qu’ils ne se soucient de personne ; qui, de leur maison bien fermée, verraient voler, piller, égorger, massacrer tout le genre humain sans se plaindre, attendu qu’ils sont doués d’une douceur très méritoire à supporter les malheurs d’autrui.

185. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178

Dans les Pièces de cette dernière espèce (s’il y en avait) les gens sages ne trouveraient rien qui pût les scandaliser ; parce que ceux même qui sont les moins scrupuleux, n’y verraient rien qui pût les exciter au mal. […] En effet, sur l’article de la modestie, une simple Bergère doit penser comme la plus sage des Princesses ; et une pauvre fille ne doit céder en rien à la plus grande Reine : les principes et les motifs leur étant communs, ils doivent produire les mêmes effets. […] N’est-il pas évident que ce sage Ecrivain a raison ?

186. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

Il faut prendre garde néanmoins de ne point tomber en deux défauts également blâmables ; car s’il n’est pas à propos de déférer à toutes sortes de jugements, il n’est pas raisonnable aussi de rejeter toutes sortes d’avis ; et principalement quand ils partent d’un bon principe, et qu’ils sont appuyés du sentiment des Sages, qui sont seuls capables de distribuer dans le monde la véritable gloire. […] Cette pièce a fait tant de bruit dans Paris ; elle a causé un scandale si public, et tous les gens de bien en ont ressenti une si juste douleur, que c’est trahir visiblement la cause de Dieu, de se taire dans une occasion où sa Gloire est ouvertement attaquée, où la Foi est exposée aux insultes d’un Bouffon qui fait commerce de ses Mystères, et qui en prostitue la sainteté : où un Athée foudroyé en apparence, foudroie en effet tous les fondements de la Religion, à la face du Louvre, dans la Maison d’un Prince Chrétien, à la vue de tant de sages Magistrats et si zélés pour les intérêts de Dieu, en dérision de tant de bons Pasteurs, que l’on fait passer pour des Tartuffe, et dont l’on décrie artificieusement la conduite : mais principalement sous le Règne du plus Grand et du plus Religieux Monarque du Monde : cependant que ce généreux Prince occupe tous ses soins à maintenir la Religion, Molière travaille à la détruire : le Roi abat les Temples de l’Hérésie, et Molière élève des Autels à l’Impiété, et autant que la vertu du Prince s’efforce d’établir dans le cœur de ses Sujets le Culte du vrai Dieu par l’exemple de ses actions ; autant l’humeur libertine de Molière tâche d’en ruiner la créance dans leurs esprits, par la licence de ses Ouvrages. […] Mais Molière a ruiné tout ce que ce sage Politique avait ordonné en faveur de la Comédie, et d’une fille vertueuse, il en a fait une hypocrite.

187. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

Cet homme est aussi peu sage que peu religieux. […] Ceux de Paris sont trop sages. […] Ces monumens sont dans la tête des amateurs ; les gens sages n’ont pas cru devoir dégrader les lieux publics, C’est bien assez de tolérer le théatre ; faut-il rendre la gloire des grands hommes commune avec des Histrions ? […] Mais le pussent-ils, personne ne s’est encore avisé, ni vrai-semblablement ne s’avisera de donner un tel catéchisme aux enfans : il faut être peu sage pour le penser & l’écrire. […] Il étoit trop religieux, trop vertueux, trop sage, pour imiter un homme dont le principal mérite, qui l’a tant fait louer depuis quelques années, a été d’avoir toléré, favorise, soutenu, professé la religion protestante, ou plutôt de n’avoir pas eu de religion.

188. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

Elle rend une homme inhabile et inutile à tout ; « Ce qu’est la teigne à la robe, et le ver au bois ; le même est la tristesse au cœur de l’homme », dit le sage Salomon : la robe rongée par la teigne ne sert plus à rien, et le bois vermoulu ne peut plus servir à aucun bâtiment, il n’est bon que pour le feu. […] C’est l’avis de tous les Sages. […] C’est cette tasse que tenait en sa main cette femme vue par Saint Jean en son Apocalypse, « dorée par dehors, mais au dedans pleine d’abominations » :60 C’est le vin que le Sage dit, « devoir enfin mordre comme la couleuvre » ; c’est le scorpion qui adoucit avec sa bouche, mais pique, et empoisonne avec sa queue ;61 « c’est ce chemin qui semble bon et beau, mais enfin aboutit à la mort »,62 non tant du corps, que de l’âme. […] Soyez plus sage que ceux-ci, âme Chrétienne, jouez rarement ; car Dieu vous a mis au monde pour travailler, pour vous bien occuper, et pour vaquer à des actions dignes d’un homme, dignes de l’éternité ; vous êtes ici au lieu de pénitence, et des larmes : Si faire se pouvait, vous devriez vous priver çà-bas de toute sorte de jeu, tant pour acquérir là-haut les récréations divines, comme pour satisfaire à Dieu, pour les péchés qui vous ont privé de joies du Ciel, et vous ont engagé aux supplices d’un enfer : mais puisque Dieu condescendant à votre faiblesse, veut que vous vous recréiez, et jouiez ; n’abusez pas de ce congé, ménagez le bien, ayez le temps propre à cela qui ne soit pas nécessaire pour quelque autre occupation meilleure, comme est le temps après le repas, ou après un long travail d’esprit, ou de corps. […] C’est l’avis de tous les Sages.

189. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

L’homme sage ne jette pas ses paroles à la foule ; c’est comme un maître Tailleur qui sait si bien couper un habit, qu’il n’y met ni plus ni moins d’étoffe qu’il en faut. […] Enfin s’il y a quelques petits défauts dont les meilleures actions des hommes ne sont pas exemptes, la bonne intention que les plus sages y apportent les purgera. […] D’abord il se présenta de si bonne grâce, et parut si sage en ses réponses qu’il gagna le cœur du père et de la fille, mais il ruina toutes ses affaires en dansant ; il y montra tant d’adresse, et mania son corps en tant de différentes figures, que le Roi en fut dégoûté. […] Il ne se lit point dans toute l’Histoire Romaine, qu’aucune femme sage ait dansé : Cela n’était que pour les courtisanes à qui rien n’est défendu. […] Peut-être me dira-t-on que tout est maintenant bien purifié, et que les Romans ne sont plus que des feintes agréables, où le fol amour y reçoit autant de mépris, que le sage y acquiert d’honneur ; on n’y parle plus de libertinage que pour le confondre.

190. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

            Heureux dans sa Jeunesse, Qui prévoit les remords de la sage vieillesse, Mais plus heureux encor, qui scait les prévenir, Et commence ses jours, comme il veut les finir. […] Il y a lieu de croire, qu’on reviendra de cet injuste préjugé ; nous y sommes du moins invités par l’exemple d’une nation sage & éclairée, qui n’a pas dédaigné d’inhumer à Westminster, la célébre Comédienne Olfilos, à côté de ses Rois. » C’est-à-dire, selon le langage de ces Messieurs, que l’Eglise &c. […] « Etes-vous plus sages, que ces Grands Hommes, qui, à la simple vue d’une femme, ont été renversés ? […] Etes-vous plus sages que ces grands hommes, qui, à la simple vue d’une femme, ont été renversés ? […] Heureux dans sa Jeunesse, Qui prévoit les remords de la sage vieillesse ; Mais plus heureux encor, qui sait les prévenir, Et commence ses jours, comme il veut les finir.

191. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — CHAPITRE IV.  » pp. 109-114

Cette sage remarque les remplit d’une noble émulation.

192. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [Q] » pp. 444-446

Les Parodies de nos Opéras demandent moins de précautions que celles des Tragédies ; l’amour est ordinairement l’âme des premières ; l’héroïsme de la vertu s’y montre rarement, quoiqu’à tout moment on y voye des Dieux & des Héros : dans les dernières au contraire, à côté d’une fadeur, il peut se rencontrer une maxime sage, qu’il faudra bien se donner de garder de présenter sous une face ridicule, en fût-elle susceptible.

193. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE IV. Détail des péchés qu'on commet en allant aux Spectacles. Réponse à ceux qui demandent s'il y a péché mortel, et si tous ceux qui y vont, sont également coupables. » pp. 76-81

Les gens de bien qui considèrent qu'on ne connaît point avec certitude le degré de sa cupidité, et de sa malice, tremblent à cette parole du Sage, que « celui qui méprise les petites choses tombe peu à peu ».

194. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Avis » pp. -

C'est ce qu’on a cru devoir dire par avance, pour la satisfaction des gens sages, et pour prévenir la pensée que le titre de cet Ouvrage leur pourrait donner, qu’on manque au respect qui est dû aux Puissances : mais aussi, après avoir eu cette déférence et ce soin pour le jugement des hommes, et leur avoir rendu un témoignage si précis de sa conduite, s’ils n’en jugent pas équitablement, l’auteur a sujet de s’en consoler, puisqu’il ne fait enfin que ce qu’il croit devoir à la Justice, à la Raison et à la Vérité.

195. (1768) Instructions sur les principales vérités de la religion « CHAPITRE LII. De la Comédie et des Spectacles ? » pp. 142-146

un pareil discours dans la bouche d’un Chrétien, est un raisonnement insensé, qui ne mérite pas qu’on y réponde : « Ne respondeas stulto, dit le Sage, juxta stultitiam suam », Prov. 26.

196. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XIII et dernier. De l’utilité de l’art théâtral, et des dangers attachés à la profession de Comédien, sous le rapport des mœurs. » pp. 223-228

Si la danse occupa les loisirs d’un des sept sages de la Grèce, de Socrate, auquel la belle Aspasie apprit à danser, et si, longtemps auparavant, le roi David ne dédaigna pas de danser devant l’arche, la musique aussi a droit à nos hommages : cette science sublime dans sa théorie, et délicieuse dans la pratique, est, au dire des poètes, un présent des dieux ; elle suspend nos ennuis, et adoucit nos chagrins.

197. (1731) Discours sur la comédie « Préface de l'Editeur. » pp. -

Ces faits ainsi réunis et appuyés de réflexions sages et mesurées, forment des preuves supérieures, aux raisonnements purement spéculatifs.

198. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

Peut-être qu’après tous ces croyances publiques Ne sont qu’inventions, de sages politiques Pour contenir le Peuple ou bien pour l’émouvoir, Et dessus sa foiblesse affermir leur pouvoir*. […] nombre de satellites préposés par une sage police pour nous contenir dans l’ordre, la paix & la tranquillité ; au coup de sifflet la toile se lève, paroissent de nouveaux satellites en plus grand nombre encore, préposés par le diable, pour jetter dans nos cœurs le trouble, la confusion & le désordre, suites inévitables des passions qu’ils font naître ou qu’ils fortifient. […] cette secte de faux sages qui ne font que renouveller sous différentes formes tous les systêmes (p. 10.) […] seroit d’autant plus frappant qu’il nous mettroit en opposition avec les sages Philosophes de Rome payenne . […] Nos Magisters n’ayant plus, selon toute apparence, tant de dépense à faire, sage Gouvernement, vous diminuerez leurs pensions.

199. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VIII. » pp. 131-157

Cet Historien célébre est fort éloigné d’envisager, ainsi que le sieur de la M… l’éloignement que les Germains avoient pour toutes sortes de Spectacles, comme un effet de leur barbarie ; il attribue à cette sage abstinence l’intégrité de leurs mœurs. […] Martial se mocque d’un homme sage qu’il rencontre dans l’Amphithéâtre, ce lieu n’étant point l’azile de la sagesse, la vertu d’un Caton auroit bien de la peine à s’y soutenir.

200. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

La piéce la plus modeste, la plus sage, perd tout entre leurs mains. […] Sondez leurs cœurs, sondez le cœur de la nation trouverez-vous un comédien sage, vertueux, honnête homme ?

201. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

ils sont donc au moins suspects, & puisque ceux qui soutiennent que l’Evangile y est blesse, sont plus réglés dans leur conduite, plus versés dans la science des voies de Dieu, n’est-il pas plus sûr & plus sage de m’en rapporter à eux & de ne pas risquer mon salut ? […] Le bal, les spectacles sont une académie publique pour apprendre l’impureté & donner des leçons d’une malheureuse science qui ne s’apprend que trop d’elle-même ; les jeunes gens s’y accoutument à prendre des libertés avec les femmes, & les filles auparavant sages & modestes à perdre la modestie & la pudeur ; où personne n’entre sans le plus grand danger de perdre l’innocence.

202. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192

Pour faire sentir l’injustice & la vanité des jugemens des hommes, il examine les jugemens des plus sages dans les choses les plus graves, des Législateurs & des Juges dans la punition des crimes. […] L’homme sage au contraire, qui sait donner un frein à cette passion, & comme un athlète plein de courage sait la combattre & la vaincre, en ressent la plus pure joie.

203. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VI. Des Sçènes. » pp. 257-276

Un avis si sage, si important, mérite de passer pour une règle ; je n’ai pas besoin de m’éfforcer de montrer les avantages qu’on en retirerait, ils se sont assez connaître d’eux-mêmes : j’éxhorte les Poètes à placer dans leurs Pièces une pareille nouveauté, elle y répandrait des beautés qu’on y désire depuis long-tems, & dont on éloigne jusqu’à l’apparence. […] L’on est tenté de croire que ses Poètes affectent de manquer à une règle aussi généralement reçue, afin de se distinguer de la foule : les plus grands Auteurs qui travaillent dans son genre, oublient bien-tôt les sages préceptes d’Aristote, & les utiles maximes de ses nombreux Commentateurs ; ils s’imaginent sans doute que l’Opéra-Bouffon ou la Comédie-mêlée-d’Ariettes, ne mérite pas que l’on s’éfforce d’observer des règles quelquesfois gènantes.

204. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Les plus sages parmi eux portoient le même jugement que les grands hommes qui les combattent. […] quelle honte pour nous, disoit-il, quand on dira de notre nation, qui veut passer pour sage, que nous souffrons que des hommes aient pour toute occupation de se mettre sur un charriot barbouillé de lie, autour d’un tonneau, imitant les ridicules des uns, & insultant aux autres par leurs satyres ! […] Tel est le sentiment unanime de tous les sages de l’antiquité sur les spectacles.

205. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

Ils en firent le théatre des passions & de la médisance : grands & petits, Magistrats & peuple, sages & foux, tout fut noté par nom & surnom, & cruellement déchiré. Il en coûta la vie à Socrate, le plus sage des Grecs. […] Les gens sages, à la vérité, méprisent ces traits de malignité ; mais ils font des plaies profondes à la plûpart des hommes.

206. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

L'Athalie et l'Esther de Racine justifieront toujours les essais de ce genre aux yeux des personnes sages et modérées. […] Dans sa grande lettre à Arsace, Pontife de la Galatie, qui semble être prise des canons de l'Eglise, tant il y donne de sages règlements : il insiste sur le théâtre. […] Cette autorité si décisive, à laquelle les Jésuites n'ont sans doute fait aucune attention, doit être d'un grand poids chez nos Sages qui font l'éloge de Julien, et ne l'imitent que trop et dans son apostasie et dans ses sophismes et ses sarcasmes contre l'Eglise, le Vicaire et la doctrine du Galiléen, en faisant l'apologie du théâtre ils combattent un de leurs héros les plus distingués.

207. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre IV. Il faut que le nouveau Théâtre se fonde sur la Vérité & sur la Nature. » pp. 133-138

On doit se garder de conclure des sages paroles de ce Roi, qu’il est inutile d’aller à l’Opéra-Bouffon, contempler la peinture d’un Maréchal-ferrant, d’un Savetier, &c. puisque chaque jour nous pouvons voir les originaux.

208. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE I. Condamnation de la Comédie par la sainte Ecriture, par les Conciles et par plusieurs raisons. » pp. 7-11

En effet, Rome n’a jamais été si sage, si sérieuse, et si tempérante, que durant les premiers siècles, où elle n’avait pas encore de Comédiens.

209. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE V. Du principal motif de la Réformation du Théâtre. » pp. 49-58

Il est certain que rien n’intéresse plus essentiellement la République que l’éducation des enfants ; et je suis persuadé que, si on y donnait toute l’attention que mérite une chose de cette importance, presque tous les hommes vivraient conformément aux sages institutions que la Loi nous prescrit, et qu’il n’y aurait pas un si grand nombre de Prévaricateurs.

210. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VI. Les obstacles qu’on peut rencontrer pour parvenir à la Réformation du Théâtre. » pp. 59-68

Les Comédiens de profession ne s’aviseront pas d’en faire l’épreuve ; et, s’il s’en trouvait qui y pensassent sérieusement et qui voulussent l’exécuter, ils verraient bientôt leur Théâtre désert ; et, à l’exception d’un petit nombre de personnes sages et raisonnables, tout le monde se moquerait d’eux et les abandonnerait : la misère suivrait de près leur entreprise ; et, s’ils n’avaient pas la constance de la souffrir patiemment, ces mêmes Comédiens, si bien intentionnés, se trouveraient réduits à la nécessité de revenir à leur ancienne méthode, et peut-être avec plus de licence et de désordre qu’auparavant, pour se dédommager du tort qu’ils se seraient fait à eux-mêmes par leur sagesse, et par leur retenue.

211. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. —  De la Comédie.  » pp. 267-275

Molière peignit si vivement l’hypocrisie, qu’outre le scandale que cette peinture causa parmi les plus sages, si par malheur il y avait eu quelque hypocrite de bien avéré dans la Ville, le peuple l’aurait déchiré.

212. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Vous m’adressez cette maxime du Sage : Ne soyez ni trop juste, ni plus sage qu’il convient 17. […] Tous les Sages de l’antiquité n’en ont pas eu une meilleure opinion. […] Le Gouvernement de Lacédémone étoit plus sage. […] on est sage. […] Pourquoi ces sages Magistrats ne vont-ils pas à nos Spectacles ?

213. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Senatus Populusque Calesiensis, avec ces beaux vers d’un Poëte Picard : L’honneur & la vertu dicterent son ouvrage, Il fit voir son esprit & déployant son cœur, Du Monarque & du peuple il obtint le suffrage, Et la postérité verra dans cet Auteur L’excellent citoyen, le poëte & le sage (le sage n’est-il pas un excellent citoyen ?). […] Cependant ce sage, cet excellent citoyen, peu reconnoissant de cette libéralité faite à son honneur, eut un démêlé très-vif avec la Troupe au sujet de ses droits sur la recette. […] Un si généreux citoyen, un sage, un poëte, déjà si bien payé, auroit bien dû ne pas s’en appercevoir, ou plutôt tout abandonner à des Acteurs qui l’avoient si bien servi ; mais le sieur Belloi, plus sublime sur le papier que dans la conduite, Faisant voir son esprit, & déployant son cœur, voulut toujours la part entiere, prétendant que n’étant pas la cause de cette interruption, il ne devoit pas en souffrir. […] Mais la noblesse des sentimens qu’annonce la piece n’y a rien gagné ; l’humanité a percé à travers l’héroïsme des personnages, & a défiguré le sage, le poëte, l’excellent citoyen de Calais, placé dans la salle de l’Hôtel-de-ville. […] Ce n’est pas, il est vrai, la gloire que Dieu promet à ses Ministres ; mais il faut avouer qu’il se montre plus sage que plusieurs Abbés aussi déplacés que lui sur la scene.

214. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

Le premier sera selon la nature de la Piéce, une action ou un caractére : le jeu, un contraste ingénieux : l’intérêt, une curiosité naturelle : la marche une disposition sage : le dénouement, un terme préparé. […] Les caractéres seront bien dessinés, frappés même ; le quadre sera bien pris, la disposition sage ; l’ordonnance entendue ; que la Piéce n’en est pas plus parlante : avec tout cela en effet on n’a qu’un bel ouvrage ; & point de tableau. […] Toute action d’éclat dont la vanité souvent est le principe & l’objet ; où bien un systême de conduite imposant : voilà l’idée sage que nous nous serons de la vertu. […] Les paroles y sont sages, la Musique scrupuleuse, le coup d’œil plein de décence & de majesté. […] Parce qu’une maîtresse dupe son amant, une femme trompe son mari, qu’une fille échappe à sa mere ; que tout cela se passe avec dextérité, & par des voies aussi heureuses que naturelles : c’est un motif d’écarts pour des cœurs fidéles, des femmes vertueuses, des filles sages, une sorte de mouvement séduisant.

215. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Septième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 282-286

Adieu mon sage ami, le seul homme au monde digne de ce nom envers moi.

216. (1691) Nouveaux essais de morale « XIV. » pp. 151-158

Est-il possible, disais-je en moi-même, que des personnes si spirituelles, si sages, qui ont mené un extérieur si Chrétien, ne fassent jamais de réflexion sur ce que toute l’application de leur esprit ne tend qu’à fournir de la matière à des spectacles, auxquels ceux qui sont nos guides dans la Religion nous assurent qu’il n’est pas permis à des Chrétiens de se trouver ?

217. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IX. Les spectacles nuisent au bonheur et à la stabilité des gouvernements. » pp. 96-101

On voit que dans les grandes villes, qui sont communément des sentines infectées par le vice, les usages et les institutions humaines, loin de rendre les citoyens plus sages et plus heureux, contribuent très souvent à les rendre insensés et misérables.

218. (1825) De quelques naïves coutumes « De quelques naïves coutumes. » pp. 262-266

Outre que ces comédiennes coûtaient peu, le peuple assistait au spectacle en plein air ; et, puisque la santé ainsi que l’économie contribuent au maintien des mœurs, on conçoit cette exclamation de plusieurs sages publicistes : Qui nous rendra la morale du bon temps !

219. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

Nous l’avons dit dans un autre ouvrage en parlant du suicide, « les spectacles sont plus dangereux encore (que les romans) aux yeux du vrai sage. […] n’est-il pas à craindre qu’elle ne soit de celles des sages du monde, qui ne savent s’ils sont chrétiens ou non, et qui s’imaginent, comme dit encore Bossuet, avoir rempli tous les devoirs de la vertu, lorsqu’ils vivent en gens d’honneur, sans tromper personne, pendant qu’ils se trompent eux-mêmes en donnant tout à leurs plaisirs et à leurs passions ? […] Nous allons maintenant exposer brièvement les conclusions pratiques que les confesseurs ont à tirer de tout ce qui précède, ou plutôt nous présenterons un court exposé des règles de conduite qu’offrent aux confesseurs les théologiens les plus éclairés et les plus sages.

220. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Mais c’est un fou qui parle ; mais celui qui compose, celui qui débite, celui qui écoute ces abominables folies est-il sage ? […] Mais le Magistrat qui souffre qu’on les expose sur la scene, qu’on en frappe les yeux & les oreilles des citoyens, qui ne craint pas la funeste impression que cet affreux langage laisse enfin dans leur esprit & leur cœur, ce Magistrat est-il plus sage ? Est-il rien de moins sage que de souffrir un danger évident, d’ébranler la religion, & de corrompre les mœurs ?

221. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

Vous, Païens, dit-il, avez aboli les lois les plus sages, dont vos ancêtres étaient scrupuleux observateurs, telles que les lois somptuaires, qui défendaient tous les excès du luxe et de l'intempérance ; celles qui distinguaient les états, en interdisant au peuple les habits des gens de condition, et aux honnêtes femmes les parures des courtisanes ; celles qui prescrivaient aux femmes la modestie et la sobriété, jusqu'à leur défendre de boire du vin, et de porter de l'or sur leurs habits ; en particulier les lois qui proscrivaient le théâtre, et le faisaient partout détruire, comme le corrupteur des bonnes mœurs : « Leges quæ theatra stuprandis moribus orientia destruebant. […] Que l'ignorance humaine se croit sage, surtout lorsqu'elle défend la cause de la volupté ! […] Quoi tant de Princes que leurs apothéoses montraient dans le ciel, gémissant dans les enfers, un Jupiter lui-même et ses adorateurs, ces Magistrats, ces persécuteurs du nom de Dieu, consumés dans des flammes plus ardentes que celles qu'ils avaient allumées pour les Martyrs ; ces Sages, ces Philosophes qui enseignaient qu'il n'y a point d'âme, ou qu'elle n'est point immortelle, couverts de confusion et livrés aux mêmes feux avec leurs disciples ; les Poètes palpitant d'effroi, non au tribunal de Minos et de Rhadamanthe, mais à celui de Jésus-Christ !

222. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

Il est donc par l’esprit, la plus excellente créature ; pour le corps, la plus infirme ; en l’un impassible, en l’autre sujet à toutes sortes d’accidents : étant composé d’âme et de corps, il doit avoir la contemplation et l’action, tant pour s’acquitter de ce qu’il doit à Dieu, qu’à son prochain et à soi-même, qui ne se peut dépouiller des passions étant homme, mais il les doit régler pour être sage. […] Pour opiner de l’un avec le vulgaire et juger de l’autre avec les sages, en dois-je chercher l’exemple en l’antiquité, puisqu’il y en a ici qui se montrent aussi ennemis du vice, que vrais admirateurs de la vertu.

223. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

Les Barbares ont dit autrefois une parole digne des plus sages d'entre les Philosophes: Car entendant parler de ces folies du Théâtre ; et de ces honteux divertissements qu'on y va chercher. Il semble, dirent-ils, que les Romains n'aient ni femme, ni enfants, et qu'ainsi ils aient été contraints de s'aller divertir hors de chez eux; voulant montrer par là qu'il n'y a point de plaisir plus doux à un homme sage et réglé, que celui qu'il reçoit de la société d'une honnête femme, et de celle de ses enfants.

224. (1634) Apologie de Guillot-Gorju. Adressée à tous les beaux Esprits « Chapitre » pp. 3-16

Et qui voudrait si mal penser de ces sages Romains, ces grands Politiques qui bâtissaient des lois pour conserver leur République, que de croire qu’ils eussent voulu flétrir d’aucune note d’infamie des personnes qui ne sont pas moins nécessaires aux autres que le Soleil l’est aux fleurs, et le sel à la vie. […] Mais il a fait paraître qu’il était meilleur Philosophe que sage et prudent Politique, voulant introduire la communauté des femmes dans sa République ; laquelle opinion a été condamnée universellement de tous les Magistrats comme pernicieuse et contraire au bien public.

225. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

Prétendre réformer le genre humain sur le sage de l’école de Zenon, ce seroit aller directement contre l’ordre établi. […] L’unique fin de la Tragedie est de peindre les vertus & les vices ; elle est également instructive dans ce double effet : on apprend à ne pas ressembler aux méchans ; car comme disoit le vieux Caton : Les sages ont plus à apprendre des fous, que les fous des sages. […] Dans toutes ces pieces, c’est toujours par le contraste des bonnes & mauvaises qualités des personnages qui agissent, que notre attention est fixée : & indépendamment de la sage administration de tout peuple policé, le Public seul suffiroit pour réprouver toute piece où l’Auteur s’attacheroit à rendre le vice aimable, & la vertu méprisable. […] Ce qui prouve que les loix les plus sages ne sont pas celles dont la violence brise, mais celles dont l’équité dirige les mouvemens de la nature.

226. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — [Introduction] » pp. 2-6

Ou s’il vaut quelque chose, on plaindra, on verra avec pitié, on méprisera un homme qui a des talens, s’avilir & se dégrader : mais un homme sage n’admirera pas un insensé qui fait les folies sur le Théatre.

227. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « MANDEMENT  du Chapitre d’Auxerre, Touchant la Comédie. » pp. 51-58

Ils ont été développés non-seulement par les Théologiens les plus sages & les plus éclairésMM.

228. (1695) Preface [Judith, tragedie] pp. -

On y voit une Veuve si sage et si réservée quitter ses modestes habits, ajouter à sa beauté naturelle tout ce que l’artifice et l’orgueil mondain peut inventer de pompeux et de charmant pour surprendre et pour séduire, aller au Camp des ennemis avec cet équipage, exposer sa vertu à la brutalité d’un vainqueur barbare, l’attendrir par le langage le plus engageant, et le plus flatteur.

229. (1731) Discours sur la comédie « MANDEMENT DE MONSEIGNEUR L’EVEQUE DE NIMES, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 352-360

Ne sait-on pas que (selon le Sage Ecclesiaste 22.6.

230. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver sur le Théâtre de la Réformation. Avant Propos. » pp. 118-127

Si, dans les ouvrages de belles Lettres, les Savants ont soin de laisser au Lecteur intelligent le moyen d’occuper son esprit, soit en devinant, ou même en ajoutant quelque fois aux idées qui lui sont présentées, et que l’Auteur, dans cette intention, n’aura pas tout à fait développées, j’ai cru que je ne pouvais rien faire de mieux que d’imiter une conduite également sage et utile ; parce qu’elle ne dérobe rien au Lecteur ignorant (pour qui il y en a toujours assez) en même temps qu’elle procure un vrai plaisir au Lecteur de génie et de goût, qui est bien aise de pouvoir mettre quelque chose du sien à sa lecture.

231. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SIXIEME DISCOURS. Si le Prince peut apprendre les Arts Libéraux, comme la Peinture, la Musique, et l’Astrologie. » pp. 195-201

Ce sage Grec se trouvant en quelque ville où la Musique était en estime, et où les Princes faisaient gloire de la savoir, il fut prié de chanter : Il s’en excusa en avouant son ignorance, et dit avec une fierté digne d’un grand Capitaine, qu’il ne savait pas chanter, mais qu’il savait bien faire la guerre et prendre des Villes.

232. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

L’homme toute sa vie le plus pieux & le plus sage, dans un âge très-avancé, devient amoureux, & fait mille folies, dans le plus fort des horreurs de la guerre, dont il est un des chefs, devient rival d’un jeune Prince, & l’appelle en duel ; ce qu’à peine la fougue d’une aveugle jeunesse pourroit faire croire. […] Le Diable amoureux est un mauvais roman, où sous le vieux cadre de sorcier & de revenant, on dit bien des choses plates, triviales, sans goût, sans esprit ; tout son mérite est une multitude de caricatures, de figures grotesques, de démons, de sorciers qui peuvent un moment amuser les enfans & le peuple ; il ne vaut pas le diable boiteux du sieur le Sages, où il y a du sel & de l’esprit. […] Nos descendans seront forcés d’avouer que la nation s’opposoit elle-même à ses plaisirs, meconnoissoit ses droits, & ignoroit que l’économie & une sage distribution donnent seules à la gloire & aux récompenses, l’éclat qui les fait briguer  ; mais sur tout nos descendans gémiront de voir la plaie que fait à la Réligion & aux mœurs, la considération qu’on accorde aux corrupteurs de la vertu, à moins que la corruption devenue héréditaire, ne fasse penser la postérité aussi peu chrétiennement que nous. […] Les héros des Contes de la Fontaine, non plus que les amans de l’opéra, & les débauchés de Vadé n’ont aucune existence : les crimes qu’on leur fait commettre sont de tous les jours ; & jamais sur ce frivole prétexte, une mere sage n’en permettra la lecture à ses enfans : sous les couleurs de la fiction, on y avale le poison à longs traits, lors même qu’on le connoît, & qu’on s’en défie.

233. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Elles sont les vraies Philosophes ; elles ont toutes les vertus du sage, la bienfaisance, l’humanité, le zele pour la population, l’horreur du vœu de chasteté, la vanité, la hauteur, l’indifference pour la religion, le mépris des bonnes mœurs ; & elles ont appris quelques termes de Philosophie dans plusieurs pieces modernes, & dans les conversations de leurs amans ; elles repeteront leur rôle dans leurs dissertations philosophiques. L’Actrice Philosophe voulut sur la fin de sa carriere imiter le grand Moliere, parfait modele des Comédiens, & l’instituteur des sages. […] Il y est si superficiel, si médiocre, & très-souvent si faux, qu’il eût mieux fait pour sa gloire de se borner à quelque ouvrage ; à l’exemple de Racine, qui plus habile & plus sage que lui ne voulut jamais ouvrir son porte-feuille, & ne donna que ses tragedies, qui toutes même ne sont pas également bonnes. […] Un homme sage devroit-il prendre ce ton dans un ouvrage public, par-tout repandu ?

234. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Henri III pendant vingt années esclave de ses Mignons, livré avec eux à la plus infame débauche, occupé des jeux les plus indécens, & les plus puériles, joua le rôle de l’Actrice la plus dissolue & du plus vil baladin, & plein de l’opinion de sa suffisance méprisoit tous les sages conseils, & plongé dans les plaisirs & l’indolence abandonnoit aux mains les plus méprisables toutes les affaires de ses Etats dans les temps les plus orageux & les plus critiques. […] Non, rien ne dégrade plus l’homme, & ne rend plus incapable des actions de vertu d’un sage gouvernement, des fonctions importantes de la royauté, du sacerdoce, de la magistratere, que ce goût efféminé de luxe, de parure, de frivolité : fruit & principe trop ordinaire des plus grands vices, qui énerve l’ame, amollit le cœur, blase le corps, dissipe les biens, fait perdre la confiance, l’estime, le respect de tout le monde, ruine les familles, & porte les plus funestes coups à l’Etat, faisant de l’homme public, du pasteur des ames, du père de famille, une espece de baladin & d’Actrice. […] Un amant un jour homme sage, un homme sûr, capable de rendre heureuse celle qui les méprise, mérite seul la préférence. […] Un mari sage & chrétien, affligé de l’immodestie de sa femme, est trop intéressé à son honneur & à sa vertu, pour vouloir qu’elle se décrie chez les gens de bien par les apparences du vice, & qu’elle s’y expose elle-même en l’inspirant.

235. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

Enfin il pénètre si avant dans le stratagème des Grecs et donne de si sages conseils, que si ses compatriotes n’eussent point été infatués de leurs folles visions il aurait infailliblement sauvé la patrie. […] Ils auraient donc renoncé de sang froid à la gloire d’hommes savants et sages s’ils eussent maltraité les Prêtres ; ils auraient foulé aux pieds la Religion, et l’usage de tous les pays. […] Dans ce Poème le Devin Amphiaraus est un des sept Chefs de l’armée qui assiège la ville : il y a le caractère d’un sage et vaillant Capitaine, et d’un homme qui cherche plus à se signaler par de hauts faits que par une vaine montre de bravoure. […] Mais dans une autre de ses Comédies intitulée, Beaucoup de peine pour rien, le Curé fait le personnage d’un fou, et le Poète n’y paraît pas plus sage que le Curé : car cette pièce n’est qu’un tissu d’impertinences cousues ensemble.

236. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

On seroit peu surpris que Moliere & des Poëtes sans caractere fussent partisans de cette corruption de mœurs ; mais qui s’attendroit qu’un homme que le maniement des affaires d’Etat a mis à portée de connoître & de vouloir le bien public, & en qui la confiance du Prince suppose de la sagesse & de la vertu, ait enfreint une loi si sage dans le temps même de son ministere, & autorise à l’enfreindre par l’exemple qu’il en donne ? […] Les siennes corrigeront peu, & n’ont encore reformé personne, quoiqu’à la vérité elles soient plus sages que bien d’autres. […] Malgré tous ces retranchemens, il n’y reste que trop encore de morale lubrique, d’images lascives, de sentimens très-peu conformes aux bonnes mœurs, & fort déplacés, j’ose le dire, dans la bouche d’un sage & d’un Ministre, & dans les oreilles d’une grande Princesse.

237. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

Combien, sous le style le plus simple, est plus décent & plus sage le récit de l’Ecriture sainte ! […] Ainsi la Nourrice dit à la petite Margoton : Si vous n’êtes sage, vous deviendrez laide & noire comme la cheminée. […] Adorer l’Etre suprême, travailler à peupler le monde, secourir ses voisins, planter un arbre fruitier, défricher une terre inculte, ne tuer que des animaux nuisibles ; voilà la belle & sage morale des Payens (& des Déistes).

238. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre III. Du Cardinal de Richelieu. » pp. 35-59

Le sage Cardinal de Fleury, quoique entraîné par le torrent, et accompagnant au spectacle son auguste élève, n’a jamais chargé le trésor royal de pareilles dépenses. […] La comédie, qui a eu dans Molière un père moins sage, a conservé et transmis jusqu’à nous l’héritage indécent qu’elle en a reçu. […] Et pour terminer par un grand exemple un tableau des contradictions humaines, qu’on ne saurait épuiser, tel le sage Salomon bâtit un Temple au vrai Dieu et un autre à la Déesse Astarte, et au milieu de trois cents femmes et sept cents concubines, prêche la continence dans ses proverbes, la vanité du monde dans son ecclésiaste.

239. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE V. De la protection spéciale sanctionnée par le Pape, accordée aux Comédiens du troisième âge, par l’autorité spirituelle, et par l’autorité temporelle. » pp. 120-129

En effet, les gouvernements agirent premièrement de concert avec les saints canons, qui défendaient aux prêtres de jouer la comédie, et ensuite ils s’appliquèrent à épurer la scène, et nos souverains transférèrent les théâtres hors des églises, et ils soumirent les comédiens français à de sages règlements de police ; ils firent construire de magnifiques salles de comédie, ils créèrent des comédiens qui furent salariés et pensionnés, ils les comblèrent de bienfaits, ils en honorèrent la profession et instituèrent une administration royale pour la régir, en portant toutes ces dépenses publiques dans le budget de l’état.

240. (1675) Traité de la dévotion « Chapitre III. De la trop grande sensibilité aux plaisirs de la terre ; troisième source de l’indévotion. » pp. 58-65

Les Lacédémoniens étaient bien plus sages qui bannissaient ces mauvais arts du milieu d’eux, parce disaient-ils qu’il n’était pas sûr de violer les lois même en apparence, et qu’on les devait respecter jusque sur le théâtre.

241. (1698) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras au sujet des Tragédies qui se représentent dans les Collèges de son Diocèse [25 septembre 1698] « Mandement  » pp. 37-43

Nous nous ferons beaucoup de plaisir de profiter dans cette occasion des Règlements si sages et si chrétiens qui ont été faits depuis quelques années sur ce même sujet dans une des Universités du monde la plus fameuse et la plus célèbre, et d’en tirer une partie de ceux que nous croyons devoir faire pour notre Diocèse, et que nous ordonnons que l’on y observe.

242. (1588) Remontrances au roi Henri III « [Chapitre 2] » pp. 128-135

Il y a encore un autre grand mal qui se commet et tolèrea, principalement en votre ville de Paris, aux jours des Dimanches et fêtes, lequel est d’autant plus grand préjudice à l’honneur de Dieu, et à la sanctification de ses fêtes que aucun autre, et qui est plein d’un si grand abus, que je l’estime (avec les plus sages) suffisant pour attrainerb toutes les malédictions de Dieu sur vous et sur votre Royaume, spécialement sur ladite ville de ParisJeux et spectacles tolérés dans Paris aux jours de fêtes.

243. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

On ne fut pas longtemps à s’apercevoir que le talent de censurer le vice, pour être utile, devait être dirigé par la vertu ; & que la liberté de la Satyre accordée à un malhonnête-homme, était un poignard dans les mains d’un furieux : mais ce furieux consolait l’envie : voila pourquoi dans Athènes comme ailleurs, les Méchans ont trouvé tant d’indulgence, & les Bons tant de sévérité : témoin la Comédie des Nuées ; exemple mémorable de la scélératesse des envieux, & des combats que doit se préparer à soutenir celui qui ose être plus sage & plus vertueux que son siècle… […] Molière met en opposition les mœurs corrompues, & la probité farouche du Misanthrope entre ces deux excès, paraît la modération du sage, qui haît le vice, & qui ne haît pas les hommes.

244. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

On s’imagine que ce n’est pas blesser la pureté que d’aimer d’un amour que la conscience représente comme sage. […] êtes-vous plus sages que ces grands hommes qu’un simple regard a renversés ?

245. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

Maurice était un grand capitaine, d’accord ; mais était-il un grand saint, était-il un homme d’Etat, un guerrier sage, un grand homme, un vrai héros ? […]  3.) avait eu la même pensée : « Non possum ferre Quirites Græcam urbem, in tiberim defluxit Orontes, et linguam, et mores, et cum tibicine chordas obliquas, necnon gentilia timpana secum. » Ce fut la principale raison qui arma contre le théâtre le sage Scipion Nasica.

246. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

Voici un témoignage non suspect et une réflexion bien sage de la Gazette de France du 4 novembre 1763, art. de Dresde : « L’Electeur et l’Electrice de Saxe continuent à faire les arrangements économiques les plus propres à leur concilier l’amour de leurs sujets et l’estime des Puissances voisines. […] ) : « Ludis theatralibus opes exinanire, patrimonium suum dilapidando. » Pline l’ancien, quoique Païen, tient le même langage que la raison et la vertu dictent à tout homme sage : « Spectacula edita, fusas opes, operum magnificentiam, excessum luxuriæ » (L.

247. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Nous ne recevons donc point dans une Ville gouvernée par de sages Loix, un homme qui nourrit & qui fortifie dans l’ame ce qui est insensé, & qui affoiblit ce qu’il y a de conforme à la Raison. […] Et n’est-ce point une Poësie imitative que son Banquet, dans lequel Aristophane parle d’une maniere très-digne de lui, & par conséquent très-peu convenable à une sage compagnie, & où Socrate tient sur l’Amour un langage, qui dans quelque sens qu’on veuille l’entendre (suivant la remarque de Denys d’Halicarnasse) n’est pas digne de Socrate. […] L’homme est un composé de contradictions ; mais puisque la Pitié, excitée par une Tragédie, a pu faire faire à un Tyran une réflexion sage, elle pouvoit peu à peu le ramener à l’humanité. […] Ce n’est point assez d’y voir une Fille qui recevant dans sa chambre un homme couvert du sang de son pere, s’entretient de son amour avec lui, en gémit avec lui, & qui lui est enfin destinée pour épouse, par un Roi qui paroît autoriser le crime : on y entend toujours vanter cette affreuse justice qu’un Particulier se rend à soi-même ; & dans une Nation où les Rois, par des Loix si sages travaillent à éteindre la fureur du duel, on entend le coupable de ce crime s’en glorifier sans cesse, l’appeller une bonne action, & son Pere transporté de joye comparer ce funeste exploit aux Exploits guerriers contre les ennemis de l’Etat, en disant à ce Fils, Ton premier coup d’épée égale tous les miens. […] Le Pere Saverio nous apprend encore que le fameux Solis, lorsqu’il embrassa l’Etat Ecclésiastiques, voulut anéantir les Comédies qu’il avoit composées, quoique sages & décentes, Tuttoche savie e decenti, & resistant aux prieres & même aux ordres de ses Supérieurs, ne voulut jamais fournir au Théâtre des Autos Sacramentales dont on avoit un grand besoin depuis la mort de Calderon, & quoique ces Piéces soient toutes saintes, tuttoche religiosissime è sacre.

248. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [K] » pp. 421-424

On discerne par le masque, le Vieillard austère d’avec le Vieillard indulgent ; les Jeunes-gens qui sont sages, d’avec ceux qui sont débauchés ; une Jeunes-fille, d’avec une Femme de dignité.

249. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXII. Passages de Saint Ambroise et de Saint Jérôme sur les discours qui font rire. » pp. 124-131

ao , au contraire, « qu’un homme sage avait honte de faire rire ».

250. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Ce sage réglement est fort mal observé dans les provinces par la foiblesse ou l’inattention des Magistrats, on n’ose pas les soupçonner d’irréligion. […] Les siffleurs ne voulurent ni rire ni pleurer ; ce qui donna lieu à ce refrain d’un vau-de-ville entre Richard & les trois Roses, décide si tu peus, & choisis si tu l’oses  ; ni l’une ni l’autre n’ont encore fait gémir la presse, & si l’auteur est sage, elles demeureront dans son porte-feuille. […] Cinq cens coups de têtes donnerent le signe de l’approbation générale ; on gardoit un profond silence, l’auguste gravité de ces sages magistrats saisisoit d’étonnement & de respect. […] Pour séduire une femme très-respectable de la Cour d’Hongrie, un Prince son amant, ordonna sous main, aux acteurs de ne représenter que des piéces où la foiblesse des femmes fût toujours excusée ; ainsi tout disoit à cette Dame qu’une femme peut se livrer sans crime, au penchant de son cœur ; mille exemples, moyens plus persausifs que tous les discours, l’assuroient que le deshonneur ne suit pas toujours une tendre foiblesse, que la plus austere vertu n’est pas à l’abri des soupçons, que la loi de la fidélité n’est qu’un joug imposé par la tyrannie des maris, qu’une femme sage peut reprimer les desirs ; mais qu’il lui est impossible de n’avoir pas de penchant.

251. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Il y a eu des hommes sages, et ils étaient tels que vous êtes.… des hommes qui spéculaient les étoiles, et qui observaient les Comètes. Salomon était un homme sage ; mais comment ? […]  » Mr C. n’est-il pas un juste estimateur de la sagesse et des lumières du plus sage et du plus éclairé des Rois ? […] Scandale ajoute que « les sages de l’Orient devaient leur instruction à une étoile ; ce que Grégoire le Grand a très bien remarqué à la gloire de l’Astrologie.

252. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Vous voyez bien que c’est le goût ou plutôt la fureur d’un peuple insensé, qui a introduit cet usage parmi eux, et qu’une coutume établie sur ces principes n’oblige nullement les personnes sages. […] Cette passion était aussi forte alors qu’elle l’est aujourd’hui ; et les Poètes ne se croyaient pas obligés pour cela d’en représenter toute la force aux yeux des spectateurs : C’était pourtant en ce temps-là que Périclès était charmé de la sage Aspasie, à la prière de laquelle il entreprit la conquête de l’Ile de Samos. […] Cette vertu a des effets bien différents, vous savez ce que des personnes fort sages ont dit il y a longtemps de la lecture des Romansh, dans lesquels aussi bien que dans les Tragédies, on dépeint des Héros fort alangumoureux et fort vertueux. […] Car enfin cette constance a éclaté non seulement dans des personnes d’une condition médiocre, mais encore dans des Rois, dans des Généraux d’armée, dans des Princesses, dans des Sages, et dans d’aussi grands hommes que l’étaient les Anciens Romains.

253. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IX. » pp. 158-170

Je ne connois pas, Mademoiselle, l’état de votre fortune, mais avec autant de célébrité que vous en avez acquise, il n’est pas à présumer qu’une sage retraite vous laissât sans ressource : dans la supposition qu’elle fût suivie de la plus triste indigence, c’est un malheur qui doit moins vous effrayer que votre situation presente ; le Théâtre est un œil qui vous scandalise, vous devez l’arracher1, c’est un pied qui vous porte au péché, vous devez le couper ; car il n’est pas raisonnable de sacrifier la vertu aux richesses, & toutes les douceurs de cette vie sont un très-petit objet, au prix du bonheur de l’autre.

254. (1709) Mandement de M. L’Evêque de Nîmes contre les Spectacles pp. 3-8

Ne sait-on pas que (selon le Sage Eccles. ch.

255. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Livre second. » pp. 2-7

Ce mot ingénieux, qui ne condamne pas directement Louis XIV, dont cet habile courtisan ne voulait pas blesser la délicatesse, répond à toutes les objections dans l’esprit d’un homme sage qui fait apprécier les lumières de la raison, et les faiblesses de l’humanité : « Non exemplis, sed legibus judicandum », dit la loi.

256. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 15-18

Si vous voulez être bien pourvue, vous devez avoir pour mari un homme d’esprit et de jugement, et il n’y a point d’homme doué de jugement qui ne soit plus aise d’épouser une fille sage, modeste, retenue et retirée, qu’une danseuse, qu’une volage ou éventée, semblable à ces fruits tout flétris qui ont traîné par les rues, et qui ont été exposés à cinquante jours de marché.

257. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Que le sage fuie donc ce divertissement, qui peut le rendre criminel, et qui hasarde, s’il ne ruine sa conscience ; s’il veut des spectacles, il a les histoires Saintes et profanes ; il a tous les jours l’exemple des Saints, il a ce qui se passe dans le grand monde, où il trouve de quoi rire par indifférence, et de quoi pleurer par compassion.

258. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

mais nos sages en jugent autrement. […] Dans un conte de Voltaire, il est dit qu’un homme sage & sa femme, parlant de l’éducation de leur fils à son gouverneur, la mere déclara que son fils n’apprendroit ni grec ni latin, parce qu’on se jouoit l’opéra & la comédie qu’en françois, ni l’histoire, parce que les histoires de Lafontaine étoient les plus utiles, ni la philosophie, parce que Moliere étoit le plus grand philosophe, ni la géographie, parce que son cocher sans elle savoit trouver le chemin de ses terres ; il fut enfin décidé que son fils apprendroit à danser, iroit aux spectacles, étudieroit Lafontaine & Moliere, auroit un baigneur, une toilette. […] Tels sont le gland & le paysan, le laboureur & les jeunes gens, le vieillard & ses fils, l’avare & son trésor, Ulisse & les syrenes, simonides, paroles de Socrate, le philosophe Scythe, le fou & le sage, le charlatan, le charetier embourbé, la jeune veuve & les deux médecins, le Songe du Mogol, la femme & le voleur, le trésor & les deux hommes, le statuaire, le savetier & le financier, les femmes & le secret, la laitiere, Démocrite & le notaire, l’écolier & le pédant, le curé & le mort, le satyre, l’ivrogne, l’oracle, le jardinier & le seigneur, les œufs d’or, l’homme & l’idole, l’homme & son image, l’homme entre deux âges, la fortune & l’enfant, la besace, l’astrologue, Momus & le bucheron, &c. […] une femme ombrageuse & pusillanime, fourbe & féroce préside à tes mouvemens, éleve & renverse à son gré les sages faits pour te gouverner. […] Le plus grand mérite auprès de ces sages maîtres de la langue, est le talent de l’art dramatique.

259. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

Aucun spectacle, dit-il, ne mérite l’attention du sage, le sage prouve la force, la vertu, (la santé) de son ame, quand il les méprise autant que le vulgaire les admire : Epist. famil. […] Cette passion passe de la capitale dans les provinces, le mal se glisse par-tout ; les gens dont l’état demande plus de gravité, ne sont pas plus sages que les autres : le Magistrat, l’Ecclésiastique, l’homme de guerre se disputent la gloire d’épuiser leur bourse, de perdre leur honneur, & d’altérer leur santé.

260. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Ces plaisirs, pour être si vains, furent-ils moins dangereux pour le plus sage des hommes qu’ils firent apostasier ? Que n’en ont pas à craindre des gens certainement moins sages que Salomon, qui ne sont point fils d’un David, qui n’ont pas bâti un Temple au vrai Dieu, que les Rois ne viennent point consulter, & de qui on ne dira jamais ; heureux qui est à portée d’entendre vos oracles ! […] Les Sages du monde, jusqu’aux Poëtes, tiennent le même langage : témoins ces fameux vers de Boileau que tout le monde sait, parce qu’ils disent exactement la vérité.

261. (1761) Les spectacles [Querelles littéraires, II, 4] « Les spectacles. » pp. 394-420

« Faut-il, disoit le sage Licurgue, arracher toutes les vignes, parce qu’il se trouve des hommes qui font des excès de vin ?  […] « Seroit-ce que pour devenir tempérant & sage, il faut commencer par être furieux & fou. » Il voit plutôt le contraire : il voit que la peinture qu’on fait d’elles les rend préférables à la vertu ; que les plus grands scélérats jouent sur le théâtre le plus beau rôle ; qu’ils y paroissent avec tous les avantages & tout le coloris des exploits des héros ; que les Mahomet y éclipsent les Zopire, & les Catilina les Cicéron ; que de semblables portraits ne sont propres qu’à faire revivre les originaux.

262. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Fêtes de Théatre. » pp. 169-185

Quel homme sage imaginera que le public ne peut se passer d’un spectacle, qui peut avoir un si triste dénouement ? Et qui l’auroit tous les jours, si on ne prenoit les plus grandes précautions ; mais on les prend, dit-on, ces sages précautions, le Magistrat y veille, on y fait bonne garde, des soldats bien armés sont de tous côtés répendus, on saisit, on traine en prison le premier qui fait du bruit.

263. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Du Législateur de Sans–souci. » pp. 93-109

Le droit civil & canonique, plus sage & plus favorable aux mariages, annulle les conditions, non les promesses. […] Les plus sages Législateurs ont commencé, dit Horace, tout Payen qu’il étoit, par proscrire la licence dans le commerce des femmes, par les liens du mariage : Concubitu prohibere vago, dare jura maritis.

264. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II. Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. » pp. 12-28

c’est que ce piège non seulement n’est pas évité, sinon par un très petit nombre de personnes sages et éclairées : mais au contraire, il est recherché avec grand soin. […] rapporte dans ses Annales les plaintes que faisaient les plus sages d’entre les Romains, lorsqu’on alla chercher des Comédiens jusqu’en Grèce pour les amener à Rome.

265. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Vous n’en êtes que plus coupables de les célébrer et de les imiter : les sages Païens n’y croyaient pas plus que vous, et ne les laissaient qu’en rougissant adorer au peuple, vous les leur faites aimer. […] Ce qui nous apprend combien le Clergé était alors éloigné des spectacles, et combien les sages Païens eux-mêmes les regardaient comme contraires aux bonnes mœurs, quoique fondés d’abord par religion, et ne représentant que des objets pour eux religieux.

266. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Si les Comédiennes peuvent être aussi sages que d’autres femmes ? […] Serait-ce que pour devenir tempérant et sage, il faut commencer par être furieux et fou ? […] Le sage est sobre par tempérance, le fourbe l’est par fausseté. […] Si le sage Plutarque s’est chargé de justifier l’usage en question, pourquoi faut-il que je m’en charge après lui ? […] Je ne prétends point instruire des hommes plus sages que moi.

267. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre II. Du Théâtre Moderne, & de celui des François. Celui-ci comparé au Théâtre Grec. » pp. 25-38

Il chercha à en imposer à la Religion, en fit taire les sages Loix, en l’intéressant, pour ainsi dire, dans les jeux qu’il préparoit au Peuple ; car en France, comme dans la Grèce, ce ne fut que lui que le Théâtre envisagea d’abord ; son ignorance, ses goûts grossiers & bisarres, sa piété même, toujours mal-entendue, & toujours mêlée de superstitions, furent les premiers moyens dont l’esprit humain se servit pour exécuter ses projets.

268. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Extrait des Registres de Parlement, du 22 Avril 1761. » pp. 210-223

Ce début audacieux découvre l’application fausse & injurieuse, qu’on entend faire de ce qui sera établi dans tout l’Ouvrage au sujet de l’Excommunication contre les Comédiens En abusant des maximes sages, & en confondant les objets, on attaque l’autorité de l’Eglise, & fait injure à celle du Souverain.

269. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « VIII. Crimes publics et cachés dans la comédie. Dispositions dangereuses et imperceptibles : la concupiscence répandue dans tous les sens.  » pp. 30-40

Mais de là, il ne s’ensuit pas que les commencements soient innocents : pour peu qu’on adhère à ces premières complaisances des sens émus, on commence à ouvrir son cœur à la créature : pour peu qu’on les flatte par d’agréables représentations, on aide le mal à éclore ; et un sage confesseur qui saurait alors faire sentir à un chrétien la première plaie de son cœur et les suites d’un péril qu’il aime, préviendrait de grands malheurs.

270. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. -

Pyrrhonisme du Sage, §. 114.

271. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE PREMIER. Comparaison des Théâtres anciens avec les modernes. » pp. 2-17

De tout temps l’état de perfection a fait l’objet de l’admiration et des désirs des hommes sages.

272. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158

On connoît les hommes comme le sage Ulisse démêla Achille déguisé, en lui présentant des armes. […] La peinture est un langage, & le discours un tableau ; la modestie doit donc également regner dans l’un & dans l’autre ; la peinture doit être aussi chaste que le langage : c’est une des bonnes qualités de la langue Françoise, d’être naturellement modeste ; nous l’avons prouvé dans une autre occasion, par un Discours exprès sur la chasteté de la langue Françoise ; il s’en faut bien que le pinceau, que le burin soient aussi retenus que l’homme sage ; quelle honnête femme oseroit faire la description du corps humain, en nommant les choses par leur nom, comme une estampe les prononce & les étale ?

273. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VIII. Dans quelle Nation la Poësie Dramatique Moderne fit-elle les plus heureux progrès ? » pp. 203-230

On accuse Racine d’avoir passé les bornes de la vraisemblance dans ses peintures des Heros de l’Antiquité ; mais ce Poëte si sage a mieux aimé rendre ses Personnages un peu trop François, que de les laisser trop Grecs. […] L’ancien Caton regarda avec un sage mépris Rome apprenant les Arts de cette Grece qu’elle avoit vaincue ; notre Théâtre a eu trop longtems l’obligation de sa durée à des Piéces transportées de la France, ou à des Chants Italiens ; osez vous-mêmes penser : & pour affermir votre Théâtre, livrez-vous à votre chaleur naturelle, Dare to have sense your selves, assert the stage.

274. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Vous avez avec les gens de bien une querelle bien plus importante, dans le peu que j’ai parcouru de vos ouvrages, j’y ai bientôt reconnu que ces agréables Romans ne convenoient pas à l’austere dignité dont je suis revêtu, & à la pureté des idées que la Réligion nous prescrit ; réduit à m’en rapporter aux idées d’autrui, j’ai appris que vous vous proposiez une morale sage, ennemie du vice ; mais que vous vous arrêtiez souvent à des aventures tendres & passionnées, que tandis que vous combattez l’amour licencieux, vous le peignez avec des couleurs si naïves & si tendres, qu’elles doivent faire sur le lecteur une impression toute autre que celle que vous vous proposés, & qu’à force d’être naturelles elles deviennent séduisantes. […] Les peintures vives de l’amour qu’on employe pour en garantir le cœur, suffisent pour l’y faire germer & y porter des impressions funestes, que la plus sage morale n’effraye point. […] Les libertins reçurent mal cette sage critique ; on en plaisanta dans le monde.

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