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162. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXV. Conclusion de tout ce discours. » pp. 138-152

Saint Charles qu’on allègue comme un de ceux, dont la charitable condescendance entra pour un peu de temps dans le dessein de corriger la comédie, en perdit bientôt l’espérance ; et dans les soins qu’il prit de mettre à couvert des corruptions du théâtre, au moins le carême et les saints jours, il ne cesse d’en inspirer un dégoût universel, en appelant la comédie « un reste de gentilité »Act. p. 4. inst. praed. edit. 1599. p.485. […] Il admoneste les Princes et les Magistrats de chasser les comédiens, les baladins, les joueurs de farce, et autres pestes publiques, comme gens perdus et corrupteurs des bonnes mœurs, et de punir ceux qui les logent dans les hôtelleries. » Je ne finirais jamais si je voulais rapporter tous les titres, dont il les note.

163. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Alexandre avec Eriphile, Rodrigue avec Chimene, Bajazet, Mahomet, Mitridate, tous ces héros amoureux perdent beaucoup de leur gloire, & les dieux Jupiter, Hercule, Neptune, Apollon, &c. de leur dignité, aux pieds d’une maîtresse. […] Il ne perd pas un instant, échappe au danger d’être arrêté, & remet tout à Henri. […] Schomberg est plus héros que lui : un mot auroit fait déserter ses troupes, s’il eût voulu se venger ; il les retint, demeura fidele, combattit à ses côtés, & y perdit la vie. […] D’Aubigné lui répondit généreusement : Si la Trimouille est assez malheureux pour avoir perdu votre faveur, puis-je lui refuser mon amitié, lorsqu’il en a le plus de besoin ? […] Je ferai en sorte, Dieu aidant, que l’Eglise soit aussi bien qu’il y a cent ans : mais il faut, par vos bons exemples, que vous répariez ce que les mauvais ont détruit, & que la vigilance recouvre ce que la nonchalance a perdu.

164. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — V. La Comédie donne des leçons de l’amour impur. » pp. 9-11

sinon qu’on aime Chiméne ; qu’on l’adore avec Rodrigue ; qu’on tremble avec lui lorsqu’il est dans la crainte de la perdre, & qu’avec lui on s’estime heureux lorsqu’il espére de la posséder.

165. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre VII. Les spectacles favorisent les suicides. » pp. 90-92

S’il se trouve parmi les spectateurs un malheureux réduit au désespoir, ou qui, au premier jour, se trouvera dans cette affreuse situation, n’est-il pas à craindre que l’exemple de tant de héros, qu’il a vus se délivrer de la vie, ne se retrace dans son imagination, et ne le porte à cette fatale extrémitéan », suivant cette maxime que Voltaire met dans la bouche de Mérope : « Quand on a tout perdu, quand on n’a plus d’espoir, La vie est un opprobre et la mort un devoir. » an.

166. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre X. Les spectacles ne sont propres qu’à rendre romanesques ceux qui les fréquentent. » pp. 102-104

On perd par degrés le discernement du juste et de l’injuste ; on accoutume son cœur à tout, on lui apprend le secret de ne rougir de rien ; on le dispose à ne pas condamner des sentiments qu’il a excusés et loués dans les autres.

167. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113

Mais moi qui tiens avec Aristote & Horace que la poësie n’a pour but que le divertissement (sans s’embarrasser des bonnes mœurs), j’avoue qu’il est ici bien moins à estimer que dans la premiere comédie, puisqu’avec toutes ses mauvaises habitudes il a perdu toutes ses-graces, & quitté la meilleure partie de sis agrémens, lorsqu’il a voulu se corriger de ses défauts (les mensonges sont des agrémens & des graces). […] Le menteur ne s’épargne pas plus lui-même : il perd sa réputation & son crédit, & avec lui tous les agrémens de la vie ; on ne le croit plus lors même qu’il dit la vérité. […] Le mensonge a perdu le ciel & la terre : tout péché est un mensonge ; il se dit préférable à la loi qui le défend.

168. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

Le desespoir de l’Avare, lorsqu’il a perdu sa cassette, ne le cède en rien au desespoir de Philoctète, à qui on enlève les flèches d’Hercule. […] On disait des Ouvrages du dernier : C’est une prairie émaillée de fleurs, où l’on aime à respirer un air pur ; sa Muse ressemble à une honnête-femme  : & du premier : La Muse d’Aristophane ressemble à une femme perdue ; c’est une bacchante, pour ne rien dire de pis, dont la langue est détrempée de fiel. […] La malignité des Poètes, ni celle des Spectateurs ne perdit rien à cette défense ; la ressemblance des masques, des vêtemens, de l’action, designèrent si bien les Personages, qu’on les nommait en les voyant : telle fut la Comédie moyenne ; où le Poète n’ayant plus à craindre le reproche de la personalité, n’en était que plus hardi dans ses insultes ; d’autant plus sûr d’ailleurs d’être applaudi, qu’en repaissant la malice des Spectateurs, par la noirceur des portraits, il ménageait encore à leur vanité le plaisir de deviner les modèles.

169. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « I. Point. » pp. 178-200

Une faim déréglée leur fait perdre le goût de cette manne céleste, ce sont raisins verts (pour me servir de l’expression du ProphèteJerem. […] Ils ne s’empareront pas seulement de votre esprit et de votre cœur, ce qui n’est néanmoins que trop suffisant pour vous perdre, ils infecteront encore votre imagination et votre mémoire, en y imprimant des traces qu’ils savent bien réveiller dans les temps les plus favorables à leurs noirs desseins, c’est une semence funeste qui produira en son temps des fruits de mort, si elle ne le fait pas directement, ce sera indirectement en éteignant en vous l’esprit de prières et de dévotion, or qu’est-ce qu’une âme vide de cet esprit ? […] Quoi une sainte, pure comme un Ange, qui avait reçu de Dieu un esprit solide et une horreur extrême de tout ce qui blesse la pudeur faillit à se perdre sans retour, si Dieu ne l’eût regardée des yeux de sa miséricorde, et n’eût ouvert les siens sur l’abîme où elle se précipitait, et vous qui êtes plus faibles que des roseaux, plus fragiles que du verre, vous prétendez que vôtre chasteté ne court aucun risque en vous enivrant de ces folies.

170. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Que sert à l’homme de cultiver son esprit, de composer de beaux ouvrages, d’acquérir une réputation brillante, de goûter les plus doux plaisirs, de gagner tout un monde, s’il perd son âme. […] Un homme sage daignera-t-il y perdre son temps, et acheter à si grands frais quelque ligne avouée par la raison et le goût ? […] Milton les sème à chaque pas dans son Paradis perdu, et il faut avouer que pour la force et la variété de ces expressions diaboliques, l’Anglais ferait la leçon au Français. […] Il est beau de perdre la vie pour sa religion et pour sa patrie. […] Roscius avait fait un traité du geste qui s’est perdu ; Quintilien en parle avec éloge.

171. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

Enfin le Philosophe entend par Musique, des sons vains & passagers, qui se dissipent à l’instant, & ne laissent rien après eux ; tel qu’on voit une légère fumée s’évaporer & se perdre dans les airs. […] Les conquêtes des Romains ne lui firent rien perdre. […] Dès que son amie entendait les sons de sa lyre, un trouble involontaire s’emparait de ses sens, elle perdait l’usage de la voix, & restait pendant très-long-tems sans connaissance. […] Les Dames se piquent de rendre la pareille ; on ravit leur liberté par une Chanson délicate, elles nous la font perdre aussi par le même moyen. […] Gessner, je les ai perdus par l’infidélité d’un faux ami.

172. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « Stances à Madame Isabelle, sur l’admiration où elle a tiré la France » pp. -

A l’instant pour orner la terre, Des vives beautés qu’il enserre, Il lui voulut donner un Corps, Vraie Image de sa figure, [mot illisible] ce que l’œuvre de nature Se perd en discordants accords.

173. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « IX. Qu’il faut craindre en assistant aux comédies, non seulement le mal qu’on y fait, mais encore le scandale qu’on y donne. » pp. 41-43

Ne perdez point par votre exemple celui pour qui Jésus-Christ est mort. » Ils ne savent même pas ce que prononce le même saint Paul : Rom.

174. (1825) Des comédiens et du clergé « Sommaire des matières » pp. -

Le tableau historique de plusieurs saints honorés par l’Eglise catholique, apostolique et romaine, qui ont été comédiens de profession, et qui ont souffert le martyre pour la foi de Jésus-Christ ; Le récit de plusieurs processions, messes, et autres cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui ont été et sont encore, par leur scandale et leurs obscénités, infiniment plus nuisibles à la religion que l’exercice de la profession de comédien ; L’exposé de divers conciles constitutifs de la discipline ecclésiastique qui imposent aux évêques et aux prêtres, dans leur vie privée, des devoirs qui ne sont plus pratiqués de nos jours et qu’il est utile de rappeler à leur mémoire ; attendu que puisqu’ils se montrent rigides observateurs des canons des conciles, à l’égard des fidèles, ils doivent eux-mêmes donner l’exemple de leur soumission aux lois qui leur sont propres, et sans l’exécution desquelles la religion perdrait son lustre et l’utilité de son institution ; L’oubli qui a eu lieu, de la part des évêques et des prêtres, de ces lois canoniques sur la discipline qu’ils doivent pratiquer, a excité l’ambition du clergé, au point de vouloir s’emparer du gouvernement de l’Etat, et lui a fait commettre des crimes qui ont ensanglanté le trône de nos rois, et bouleversé le royaume.

175. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  dénombrement du clergé de france avant et depuis la révolution.  » pp. 346-350

On jugera par le dénombrement de l’ancien clergé de France, qui va suivre, combien la cour de Rome avait de zélés serviteurs dans le royaume, avant la révolution, et combien l’autorité de nos princes devait être entravée, lorsque le clergé formait et soutenait d’autres prétentions ; puissant par le nombre, puissant par les richesses de ses revenus, et plus puissant encore par l’influence de ses fonctions, le clergé à lui seul pouvait singulièrement contrarier la volonté du prince, lors même qu’elle se dirigeait vers le bien-être de ses sujets ; aujourd’hui à la vérité, tout est diminué dans le clergé, le nombre, les richesses, et même l’influence de l’opinion ; il faut encore ajouter que les lois constitutionnelles rendent au prince et à son gouvernement une suprématie d’autorité, qui n’en reconnaît ou n’en craint pas d’autre dans l’Etat, mais encore ce clergé s’élève actuellement à environ 50.000 individus, qui jouissent de plus de 30.000.000 fr. de revenus, et ces individus pourraient un jour, si on leur permettait de dériver de la ligne tracée par nos lois, chercher à ressaisir une autorité qu’ils n’ont perdue qu’à regret.

176. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXVII.  » pp. 486-488

Mais si l'âme au contraire s'abandonne à ces faux plaisirs, elle perd incontinent le goût des spirituels; et ne trouve que du dégoût dans la parole de Dieu.

177. (1675) Traité de la comédie « XXVII.  » pp. 318-320

 » Mais si l'âme au contraire s'abandonne à ces faux plaisirs, elle perd incontinent le goût des spirituels, et ne trouve que du dégoût dans la parole de Dieu.

178. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

En voici une des plus canoniques : Cupidon à la guinguette ayant perdu son carquois, vit cette ébauche imparfaite du Peintre encor sous ses doigts : Prenons, dit-il, cette image, pour ranger les cœurs sous mes loix il n’en faut pas davantage. […] Boissi ne voulant perdre ni ses bons mots, ni les profits de la représentation, changea le titre de la farce & l’appela la Péruvienne, rhabilla quelque scène, y sema des vaudevilles, & la fit jouer. […] Cette jeune & belle étrangère fut fort heureuse de n’avoir pas été à la comédie, elle y auroit perdu sa vocation. […] Mais on a beau faire, la religion y perd toujours, & bien-tôt des cœurs dépravés portant la corruption dans la carriere qu’ils trouvent ouverte, tournent en dérision les choses les plus sacrées, & font trouver le crime dans les plus pures.

179. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Les histoires du vieux Testament s’y accommodent mieux ; mais la représentation leur fait perdre de leur autorité, & diminue la vénération qu’on leur doit. […] Les mêmes raisons doivent les bannir de la scène, non-seulement par l’indécence d’exposer à des yeux malins & profanes un état spécialement consacré par la religion, ce qui lui fait perdre tout le respect qui lui est dû, & a fait porter les ordonnances les plus sévères pour interdire ces jeux sacrilèges, mais encore parce que de tels rôles ne peuvent faire de bonnes pieces, ni produire de bons effets. […] & quelle maladresse de perdre toutes les inquiétudes attendrissantes de ce pere justement affligé avant d’avoir vu sa fille ? […] Son amant arrive assurément bien à propos & à point nommé : Un petit moment plus tard j’étois, j’étois perdue.

180. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

Mais pour les passions molles & voluptueuses, où l’ame se livre aux funestes délices de l’impureté, à la dissipation, à la frivolité, perd la pudeur, la religion, la charité, il n’est pas douteux que le théatre & la danse, analogues au caractère nationnal, montés sur ce ton, établis & entretenus dans ces vues, par des personnes plongées dans le désordre, exercées à exciter les passions, les peignant, les embellissant, les réalisant, étalant, offrant l’objet avec toutes ses graces au premier qui en veut, se piquant, se faisant gloire de produire ces malheureux effets, il n’est pas douteux que le théatre & la danse théatrale ne fassent dans tous les cœurs les plus grands ravages. […] C’est ce qui causa le crime & le malheur d’Hérode ; une danseuse fit perdre la vie au plus grand, au plus saint des enfans des hommes. […] Quel crime, quelle honte pour ces misérables esclaves du vice, de n’employer qu’à perdre les ames & se perdre elles-mêmes, les graces qu’elles ont malheureusement pour elles & pour le public, reçues avec profusion de la nature !

181. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — QUATRIEME PARTIE. — Tragédies à corriger. » pp. 180-233

Je ne puis soutenir, par exemple, que Néron se cache pour entendre la conversation de son rival : il n’y a rien de plus trivial, ni de moins convenable à un grand sujet ; je le répète encore, tout ce que Junie fait et tout ce qu’elle dit, pourrait être dit et fait par les Acteurs intéressés dans l’action : Britannicus en ferait confidence à Narcisse, et celui-ci le rapporterait à Néron ; ainsi la Pièce ne perdrait rien du côté de l’intérêt. […] Il semble donc que Corneille, en parlant ainsi, ait voulu faire la critique du goût de son siècle ; et qu’il s’excuse auprès de ses Lecteurs de ce que le dessein de sa Pièce ne lui a pas permis d’y placer la tendresse et les emportements si fort à la mode sur la Scène, c’est-à-dire de flatter la corruption générale ; puisqu’il est certain que, du temps de Corneille, aussi bien que de nos jours, on voulait dans la passion d’amour cette lâche faiblesse qui déshonnore notre Théâtre, en lui faisant perdre cette grandeur et cette austère majesté, dont les Anciens se servaient si avantageusement pour corriger le vice, et que les premiers de nos Modernes ont eu si grand soin d’imiter. […] Si le Poète avait donné à cette Vestale un caractère convenable, et des sentiments d’une vertu sublime, il en aurait fait le personnage brillant de sa Tragédie : Justine en remerciant Géta de sa protection, et celui-ci ne lui déclarant son amour qu’en cette occasion, le Poète en aurait tiré une Scène admirable ; la surprise dont Justine serait frappée donnerait une grande vivacité au Dialogue, et son caractère ne perdrait rien de son innocence ; la mort même de cette Vestale concourrait parfaitement au but naturel de cette Tragédie ; elle mourrait sans qu’on eût à lui reprocher qu’elle se tue moins par vertu et par religion, que par désespoir de la mort de son Amant. […] Hersilie fait donc tout ce que la vertu la plus sévère peut exiger d’elle ; et si elle parle à la fin, c’est la situation qui l’y force ; puisqu’elle se voit exposée à perdre ou son père ou celui qu’elle aime, dont l’un des deux ne peut éviter de périr dans le combat singulier résolu entre eux, et juré à la face des Autels.

182. (1768) Observations sur la nécessité de la réforme du Théatre [Des Causes du bonheur public] «  Observations sur la nécessité de la réforme du Théâtre. » pp. 367-379

Ne perdons point de vue l’origine & le but de cette institution, même chez les Païens ; & en rougissant, nous y trouverons la condamnation des abus & des vices que nous avons introduits sur la Scene. […] S’il le devenoit, toutes les passions pourroient s’y montrer à découvert ; une seule en seroit bannie ; car même l’extrême circonspection avec laquelle on la présenteroit ne seroit peut-être qu’un piége de plus pour perdre les cœurs innocents.

183. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE III. En quoi consiste le Plaisir de la Tragédie, & de la grande émotion que causoient les Tragédies Grecques. » pp. 49-62

Ce Gout nous a donc paru à tous, être le seul bon : ce qui est d’autant plus remarquable, que tout Poëme Dramatique ayant été fait pour plaire à une Nation, & non pas pour amuser les autres, pour être représenté dans cette Nation, & non pas pour y être lû, doit beaucoup perdre devant des Etrangers qui ne le peuvent connoître que par la lecture. Et que ne doivent point perdre après tant de siecles, & devant nous les Tragédies Grecques, qui dépouillées de la magnificence de ces Représentations dont j’ai parlé, le sont encore de l’Harmonie d’une Déclamation, qui par la variété de la versification, devoit être une espece de Musique, & de leur véritable Musique, qui étoit celle de leurs Chœurs ?

184. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE V. En quoi consiste le Plaisir de la Comédie, & de ce Sel qui assaisonnoit les Comédies Grecques. » pp. 131-144

Cette liberté de la Comédie cessa lorsqu’Athenes eut perdu la sienne : la nouvelle Comédie fut très-différente. […] Elle devint plus utile aux mœurs, mais elle perdit son véritable caractere, qui est d’être plaisante.

185. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE IV. Apologie des Dames. » pp. 119-155

Combien de libertins effrontés et qui font trophée de leurs débauches contre une femme perdue ? […] « Qu'un jeune homme n’ait vu le monde que sur la Scène, le premier moyen qui s’offre à lui pour aller à la vertu est de chercher une maîtresse qui l’y conduise, espérant bien trouver une Constance ou une Cénie […] C'est ainsi que, sur la foi d’un modèle imaginaire […] “nescius auræ fallacis”, le jeune insensé court se perdre, en pensant devenir un Sage. »dy Voilà donc un jeune homme tellement épris de la Vertu Scénique qu’il ne trouve d’objet estimable que celui qui ressemble le mieux à deux personnages de Théâtre, Constance et Cénie : donc le Théâtre a le pouvoir de faire aimer la Vertu. Mais « Nescius aurae fallacis, le jeune insensé court se perdre en pensant devenir un Sage. » L’intention du jeune homme est louable ; il est édifiant que le Théâtre l’ait suggérée ; mais il est injuste de vouloir faire retomber sur la scène la maladresse, l’aveuglement, le défaut de jugement du jeune homme qui, trop précipité dans son choix, en a fait un mauvais. […] Quoiqu’il ait vu tomber ses Autels et ses Dieux Profanés par l’horreur d’un désordre odieux ; Quoiqu’il ait vu le sang des enfants et des mères Se confondre en coulant avec celui des pères ; Quoiqu’il voie aujourd’hui ses temples démolis, Sous des débris affreux ses Chefs ensevelis, Les palais renversés, les maisons écrasées, Par la faux des Soldats ses Campagnes rasées, Peut-être qu’il perdrait ce triste souvenir, S’il pouvait se flatter d’un plus doux avenir ; Mais il connaît trop bien que des horreurs nouvelles Lui présagent encore des épreuves cruelles. […] Quand Messieurs nos petits-maîtres Français un peu mieux instruits, un peu plus gens de goût, rendront aux talents l’hommage qu’on leur rend en Italie ; quand ils sauront les préférer à la fadaise ; quand nos orgueilleux Philosophes ne borneront plus dédaigneusement les femmes à coudre et à tricoter ; quand les femmes riches et de qualité ne s’occuperont plus d’ouvrages qui devraient être ceux de leurs soubrettes ou faire gagner quelques sous à une malheureuse couturière ; que, pour plaire aux hommes, elles croiront devoir donner aux beaux-arts la moitié du temps qu’elles perdent à leur toilette, qu’une plume ou un pinceau feront tomber de leurs mains la navette, et le sac à l’ouvrage, je vous proteste que nous aurons bientôt autant de femmes illustres que d’hommes, et que notre sexe n’aura pas à se négliger s’il veut conserver toujours la supériorité du nombre et des talents.

186. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Le Principal et les Professeurs ne furent pas moins effrayés que les Carmélites, ils représentèrent que c'était perdre absolument leur Collège, que de donner à leurs Ecoliers une occasion si prochaine de dissipation et de vice. […]  » On peut laisser la jeunesse lire toute sorte de livres, fréquenter toute sorte de compagnies, voir les plus mauvais exemples, entendre les plus mauvais discours, regarder les objets les plus séduisants, si on leur ouvre la porte des spectacles, où se trouvent tous ces dangers à la fois, c’est-à-dire qu'il faut abandonner l'éducation de la jeunesse, la livrer à elle-même, et la laisser perdre. […] La jeunesse y perd absolument le goût de l'étude, et constamment tout son temps. […] jusqu'alors dans la plus haute piété, jusqu'à vouloir se faire Carmélite, la perdit toute dans un bal, où sa mère la força d'aller contre son gré. […] Lorsque les jeunes Etudiants avaient fini leur cours d'étude et devaient passer au rang des maîtres, ce que nous appelons passer Docteur, on les menait en cérémonie au bain, où se trouvaient, d'un côté les maîtres pour les prendre et les agréger à leur corps, et de l'autre leurs condisciples, qui faisaient semblant de s'y opposer, comme ne voulant pas perdre un camarade qui leur faisait honneur ; ce qui formait une espèce de combat qu'ils appelaient eglistræ, où les maîtres devenaient enfin vainqueurs, emmenaient le candidat, le couvraient de riches habits, le promenaient en triomphe dans la ville, et le faisaient monter sur le théâtre public pendant la représentation, pour recevoir les éloges et les applaudissements des spectateurs.

187. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

9. « Donnez-vous de garde de fréquenter des femmes qui dansent, ne les écoutez point, de peur que leurs attraits ne vous perdent. N’arrêtez point vos regards sur une fille ; plusieurs se sont perdus par de semblables regards, et c’est ce qui allume le feu de la concupiscence.  […] que dira-t-on du Dieu de la Judée ; Si par un artifice infâme et criminel, Il faut perdre Holopherne, et sauver Israël. » C’en est trop pour voir quelles pensées ces sortes de sujets font naître à des personnes qui fréquentent le Théâtre, et combien ils s’altéreront dans leur esprit. […] », exhorte les Fidèles à ne laisser jamais rien perdre de la parole de Dieu ; ainsi qu’on n’oserait rien laisser tomber de la divine Eucharistie. […] N’allez donc pas chanter un jour dans l’Eglise et le lendemain dans un lieu de plaisir ; ne soyez pas un jour attentif à la divine parole, pour en aller perdre le fruit au son des instruments ; et ne venez pas faire le pénitent dans l’Eglise, si vous voulez aller là où l’on danse.

188. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre X. Des entrées faites aux Rois & aux Reines. » pp. 205-208

Les parties doivent estre variées, differentes, mais sans perdre leur rapport avec le tout, & sans que le nombre donne de la confusion, ou force à y en ajoûter de superfluës.

189. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXVIII. Doctrine de l’écriture et de l’église sur le jeûne. » pp. 98-101

Le jeûne a encore un caractère particulier dans le nouveau testament, puisqu’il est une expression de la douleur de l’église dans le temps qu’elle aura perdu son époux : conformément à cette parole de Jésus-Christ même : Mat.

190. (1590) De l’institution de la république « QUATORZIEME TITRE. Du Théâtre et Scène. » pp. 507-508

Autres reçoivent le son de la voix, de façon qu’étant épandue par tout le lieu, elle s’évanouit tout incontinent et se perd, sans aucune formation ou signification de parole, qu’on puisse entendre.

191. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Les Poëtes, disoit-il, en nous présentant des Héros qui se lamentent, amolissent les ames, & font perdre à la Vertu tous ses nerfs. […] Nous sommes convenus par exemple, que si un homme naturellement doux & moderé, vient à perdre ou son Fils ou quelque autre chose qui lui soit extrêmement chere, il portera plus patiemment cette perte que ne seroit un homme d’une autre humeur. […] Augustin quand il se repent des larmes que Didon lui a fait verser, & du tems qu’il a perdu à suivre Ænée dans ses voyages ; mais je soupçonne Platon de mauvaise humeur contre la Poësie, dans laquelle il n’avoit pu briller, quand il condamne jusqu’à la Poësie Epique. […] Joas délivré d’Athalie qui vouloit le perdre, est placé sur le Trône qui lui appartenoit, & Athalie est punie. […] Le danger de la Tragédie n’est pas de nous faire entendre des lamentations, comme le dit en général Platon : ce sont les lamentations amoureuses qui amolissent les ames, & font perdre à la Vertu ses nerfs.

192. (1644) Responce à deux questions, ou du charactere et de l’instruction de la Comedie. Discours quatriesme « Responce à deux questions, ou du charactere et de l’instruction de la Comedie. » pp. 100-132

Elle ne perd pas l’honneur, pour renoncer à la vanité ; ny n’est degradée de noblesse, pour se familiariser auecque le Peuple, & se mesler des affaires populaires. […] Le troisiesme Acte estant à la fin venu, où Cynthio vouloit continüer de discourir de la nature des passions ; & s’estant tiré le mieux qu’il auoit pû d’vn point de Morale, s’alloit jetter à corps perdu dans vne question de Physique, la patience échapa tout d’vn coup au bon Senateur. […] Ils en ont gasté l’essentiel & le propre, pour en vouloir purifier le materiel & le terrestre : Ils en ont perdu le corps, pour en vouloir extraire l’esprit.

193. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre III. De l’Unité de lieu, de Tems & de Personne. » pp. 211-238

D’ailleurs, après que je me suis éfforcé de m’imaginer que je suis véritablement dans une salle, ou tel autre endroit où se passe la Scène, n’est-ce pas abuser de ma bonne volonté, & me mettre dans le cas de perdre à la fin toute l’illusion que je serais charmé de ressentir, que de me contraindre à recommencer à tout moment le même ouvrage ? […] On me répondra peut-être, qu’il faudrait que le lieu de la Scène fut alors dans l’obscurité ; ce qui ferait perdre beaucoup au jeu des Acteurs, & a la pompe du Spectacle. […] La moindre inattention suffit pour nous faire perdre l’illusion.

194. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Aussi voit-on Ovide, Properce, et les autres Docteurs de Cythère, conseiller la fuite ou la fréquentation du théâtre de Pompée, selon qu’on veut conserver ou perdre la chasteté. […] En suivant même l’application ordinaire de cette vision de l’Apocalypse à la ville de Rome, le théâtre n’y perdrait rien. […] La N… une Lucrèce qui se tue pour avoir perdu la chasteté !

195. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XII. Des Spectateurs. » pp. 355-358

N’est-ce pas vouloir faire perdre toute la vraisemblance & le naturel, le charme des différentes espèces de Drames, que de se permettre d’agir autrement ?

196. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « V. » pp. 23-26

Et Jésus Christ dans l’Evangile : « Les Rois des Nations dominent sur eux, et ceux qui ont puissance sur les peuples sont appelés Rois et Seigneurs, mais il n’en est pas ainsi de vous. « Il est donc clair, dit5 Saint Bernard, que la domination est interdite aux Apôtres, et que si vous voulez avoir la domination et l’Apostolat tout ensemble, vous les perdrez tous deux.

197. (1715) La critique du théâtre anglais « PREFACE DE L’AUTEUR » pp. -

Pour leur rendre la justice qu’ils méritent : leurs mesures sont bien prises dans le dessein qu’ils ont de nous perdre tout à fait.

198. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre III. L’amour profane est la plus dangereuse de toutes les passions. » pp. 29-31

Lorsque ce sentiment n’a d’autre objet que ce qui peut flatter les sens, on perd souvent de vue les principes qui doivent assujettir la conduite à la raison.

199. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à rejeter. » pp. 313-318

Ce n’est pas cependant que Molière n’y ait mis d’excellentes choses pour corriger la vanité d’un Bourgeois qui veut s’élever au dessus de sa condition par une alliance disproportionnée : mais les bonnes mœurs ont sans comparaison beaucoup plus à perdre qu’à gagner dans la Comédie de George Dandin, dont Molière a puisé le sujet dans une Nouvelle de Boccace.

200. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

Il s’est tres-bien peint lui-même : Mon goût, dit-il, est de ne m’amuser qu’à des espèces de mignatures, à des développemens naïfs du cœur, des idées riantes, que je veux toujours traiter simplement, & jamais parées que de leurs propres beautés, qui souvent même se perdent sous la main. Cette finesse, cette légèreté seroit un mérite littéraire, s’il n’avoit que des objets innocens ; mais peut-on trop déplorer l’abus des talens, quand ils ne sont employés qu’à produire des mignatures de péché, des développemens de corruption, des idées riantes du vice, parées de beautés dont la naïveté fait la séduction, & qui ne semblent se perdre sous la main que pour se glisser imperceptiblement, mais trop efficacement dans le cœur ? […] Ces pieces, ainsi que le Poëme de Madame du Boccage, sont prises du Paradis perdu de Milton, où le Poëte Anglois insére une épisode voluptueuse des premieres amours d’Adam & d’Eve, où la pudeur est peu respectée. […] Jaloux de ses productions, & ne voulant pas que le public ait le malheur d’en rien perdre, il a, comme Voltaire, conservé ses variantes & ses traductions, & jusqu’à cette derniere scène assez froide qui fait tout le dénouement de sa piece tant vantée des Graces, traduite en Italien par une Dame, car c’est une piece de femme, un joli pompon, à laquelle il a substitué une autre scène, un autre dénouement, ou plutôt, soyons sincère, où il a mis les mêmes paroles, les mêmes actions sous un autre nom.

201. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

C’est un fripon du premier ordre, je le regarde comme tel ; mais je suis charmé que l’orgueil, la prodigalité, les penchants libertins d’un plat bourgeois l’exposent au péril de tout perdre et que les autres bourgeois, entêtés de noblesse, apprennent de Jourdain que le sort qui les attend est d’être dépouillés par des Escrocs, quand pour mieux ressembler aux grands Seigneurs, ils osent en affecter tous les vices et les ridicules. » Ma foi, M. le Public, je vois bien que vous avez raison et je condamne M. de Genève à mieux regarder à l’avenir ce qu’il verra, afin d’en porter un jugement plus solide et plus sensé. […] J’en parlerai moi, et même pour justifier l’usage qu’on en fait : on les représente tels qu’ils sont, fourbes, fripons impudents, par une raison très louable, c’est comme si l’on disait aux pères de famille : « Vous qui négligez de prendre vous-mêmes soin de l’éducation de vos enfants, qui ne leur donnez souvent que vos valets pour surveillants ou tout au moins qui leur permettez trop de commerce avec eux, vous qui, par une sévérité mal entendue, êtes presque toujours opposés à des goûts que la nature et la jeunesse autorisent ; vous qui, sans faire aucune attention à l’inclination, au goût, au caractère de vos enfants, ne leur prescrivez que ce qu’ils doivent haïr, ne soyez point surpris s’ils se livrent à des conseils tout à fait opposés à vos vues, et si les avis d’un Valet fripon ou d’une Soubrette effrontée obtiennent leur confiance que votre dureté leur a fait perdre. » Voilà Monsieur l’usage que nos Auteurs font des valets. […] Si Alceste se fût contenté de dire brusquement, « Votre Sonnet ne vaut rien », son caractère y aurait perdu ces traits admirables, on n’aurait vu qu’un homme grossier, on n’aurait pas vu Alceste, et cette grande véracité que vous lui prescrivez n’est guère le propre que des rustres, des ivrognes, ou des insolents parvenus : au lieu qu’Alceste est un homme de naissance, à qui les sottises offensantes doivent coûter quelque peine à proférer. […] Ne donnez point un masque odieux à Philinte, pour en prêter un gracieux à Alceste, ils perdraient tous deux à la Métamorphose que vous leur prescrivez : laissez-nous voir les gens tels qu’ils sont, et que leur père les a faits ; et soyez sûr que la Vertu ne s’offensera pas plus de nous voir rire d’un fou qui défend la vérité comme un Dogue, que de nous voir estimer la prudence, la politesse, et la complaisance d’un homme qui se contente d’être honnête homme lui-même, en pardonnant aux autres leurs défauts, « Comme vices unis à l’humaine Nature. » dp Sachez Monsieur reconnaître dans Philinte un homme vertueux, un amant raisonnable, un ami tendre, sincère, et confiant : sachez qu’un sage à votre façon serait une espèce de fou tel que fut Diogène : sachez enfin que la Vertu, loin d’exclure les qualités sociales, leur a donné l’être elle-même : elle est donc bien éloignée de proscrire la politesse, la prudence, la complaisance et la discrétion, et de prendre des Ours pour ses Avocats.

202. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Les pertes qu’on y fait sont d’un ordre bien différent de celles qui touchent les sens ; il faut n’avoir pas tout perdu, & jusqu’à la lumiere, pour pouvoir marquer ce qu’on a perdu. […] Que de femmes chastes y vont perdre la pudeur ! […]  L’Acteur se perd par sa fatuité. […] Le Théatre paroît toujours à la plupart des Spectateurs perdre de son agrément dans la représentation des choses saintes ; & les choses saintes perdent du respect qu’on leur doit quand on les représente sur le Théatre. […] Ils perdirent également le courage de l’ame, & la force du corps : ils se diviserent bientôt en différens partis, pour trouver de quoi contenter leurs passions.

203. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

L’Opéra perdrait beaucoup si l’on s’avisait de revenir à un pareil usage. […] Le merveilleux perd alors une partie de ses charmes, & paraît sur-tout à l’homme délicat une absurdité insoutenable. […] Admette blessé est sur le point de mourir ; sa femme s’offre généreusement à perdre la vie afin de conserver la sienne. […] La dispute qui s’est élevée de nos jours au sujet de la musique, lui fait perdre beaucoup de Spectateurs, ou du moins lui en ravira un grand nombre par la suite. […] Mais si le Spectacle moderne perd du côté des paroles ; si son Drame, dénué de musique, ne peut être comparé à ceux de Quinault & des autres Poètes lyriques ; convenons en revanche qu’il les surpasse de beaucoup lorsqu’il est accompagné du chant, & des charmes de l’harmonie.

204. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

» Je le dis hautement, le Théâtre est perdu ; les Comédiens ne veulent point faire de frais de mémoire, ils s’en tiennent à leur ancien fonds, & se contentent d’avoir douze mille livres de rente chacun. […] Alors si nous avons le malheur encore de perdre un de ces Poëtes, son ombre en descendant aux Champs Élisées pourra apprendre à l’illustre Auteur de Caliste & d’Astarbé, que sa Comédie se joue enfin ; mais ce ne pourra être qu’en 1779, encore… encore… L’établissement du second Théâtre Français ne se faisant pas, quelques Poëtes Dramatiques, las d’attendre cinq à six ans, firent jouer leurs Piéces sur les Théâtres de Province ; entr’autres M.

205. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « Avertissement de l’Éditeur, En forme de Table des Matières. » pp. 7-16

On a raison de dire, que ce Plan entraîne d’énormes dépenses ; Mais cet inconvénient se réduit presqu’à rien, lorsque l’Etat exécute au-dedans, des travaux dont le coût ne lui fait rien perdre, puisqu’il n’a d’autre effet que de rendre plus vive la circulation des espèces. […] Beaucoup d’honnêtes-gens qui vont à pied, & qui n’ont qu’un jour ou deux dans la semaine dont ils peuvent disperser pour le Spectacle, trouveraient un avantage sensible dans le rapprochement des trois Théâtres : il en coûte peu à chacun de se rendre de bonne-heure dans un quartier déterminé, à quelque distance qu’il soit ; mais lorsqu’on y est parvenu, si la Salle est déjà remplie, il devient pénible & décourageant d’être obligé de chercher son pis-aller à une lieue, au risque de perdre encore ses pas, ou tout-au-moins d’arriver très-fatigué, pour rester trois heures debout au Parterre.

206. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-4

Le vice perd-il, la vertu gagne-t-elle dans des sentimens si peu justes ?

207. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  piété et bienfaisance d’un comédien.  » pp. 365-370

Quelle joie pour cette malheureuse de trouver dans la femme de son bienfaiteur une nièce qu’elle croyait perdue !

208. (1586) Quatre livres ou apparitions et visions des spectres, anges, et démons [extraits] « [Extrait 1 : Livre II, chap. 3] » pp. 104-105

 »ceux qui se jouent avec le Diable, ne peuvent se réjouir avec Jésus-Christ, et qui s’habilleront de ces simulacres hideux perdent l’effigie et similitude de Christ, qui devait être gravé en leurs âmes.

209. (1684) Sixiéme discours. Des Comedies [Discours sur les sujets les plus ordinaires du monde. Premiere partie] « Sixiéme Discours. Des Comedies. » pp. 279-325

Puissances de l’Eglise & du monde, ne souffrez point qu’on en commette ; ne commettez point vous-mesme par le defaut de vigilance, de courage, & de soin, des crimes qui affoiblissent les plus braves soldats, qui font perdre la conduite & le cœur aux plus grands Capitaines, qui rendent inutiles la science, le zele & les soins des Pasteurs, & qui font que les prieres les plus saintes sont incapables d’appaiser la colere de Dieu. […] Mais ce qui est le comble du malheur, c’est que les bons sont souvent perdus pour avoir osé les voir jouër. […] Ces Pieces ambiguës sont des perils, ces Pieces ambiguës sont tres-souvent des morts pour les personnes vertueuses qui se trouvent les victimes du monstre, parce qu’elles n’ont pas apprehendé d’entrer dans la caverne où elles ne le voyoient pas, & d’où la crainte de scandaliser les hommes, d’offenser Dieu, & de se perdre, les auroit obligées de se retirer, si elles en avoient eu la défiance que Dieu leur ordonnoit d’en avoir. […] Les Conciles du Diable sont des assemblées qui conspirent, & qui agissent pour nous en détourner, & pour nous perdre. […] Non, Messieurs, non, Dieu n’est pas seulement offensé par les crimes que le theatre inspire quelquefois ; on l’offense en effet quand on vient à la Comedie, sans sçavoir si la Piece qu’on doit joüer est innocente ou criminelle, ou mesme dangereuse, & on ne peut pas exposer sa conscience & son salut à ce hazard, sans offenser celuy qui nous défend une indiscretion si contraire à la crainte que nous devons avoir de luy déplaire, & de le perdre.

210. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

Elle avoit sans doute perdu la tête. […] C’étoit si peu de chose, que malgré l’excès de leur flatterie, les Anglois les ont laissé perdre. […] Malgré ce pompeux titre, l’Angleterre même s’en moquoit, & parloit comme ce mendiant, qui n’ayant rien à perdre, osa le lui dire. […] Le pauvre amant, joué de tout le monde, au désespoir d’avoir perdu son ingrate & perfide maîtresse, mourut d’amour, de douleur & de honte. […] On n’auroit perdu que quelques vers qui regardent Henri IV.

211. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

Tout passe, c’est peu dire, tout est précieux sous les auspices enchanteurs de l’art ; la nature a perdu son crédit. […] Une idée fausse nous égare & nous perd : d’un cœur innocent & modeste, elle en fait le séjour odieux de l’orgueil & de l’ambition. […] Une vaine & stérile distraction, qui n’est en soi qu’un tems exactement perdu ; dont l’avantage le plus flateur est de ne pas laisser de regrets, & l’effet au contraire le plus à craindre est de laisser des désirs. […] Un autre inconvénient : c’est que la Lecture vous isole, vous sépare de la société ; & c’est une chose qu’on ne doit jamais perdre de vue dans quelque tems que ce soit. […] La vraie récréation exige de la mesure : il faut perdre de vue ses affaires, mais il ne faut pas les oublier.

212. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre X. Des Incidens & des Episodes. » pp. 159-164

Au quatriéme Acte, Zaraès, toujours sous le nom d’Iphis, craint d’irriter le Roi en défendant son Maître & de se perdre lui-même.

213. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « XIII. » pp. 62-65

N’est-ce pas, mes Pères, que vous voulez qu’il vous ressemble,22 et « que craignant de perdre aussi bien que vous, la douceur et la commodité qu’il trouve à être aimé, et ne voulant pas se faire des ennemis, et s’engager dans des suites fâcheuses qu’attirent après eux les mécontentements qu’on donne aux hommes, encore que ce soit en faisant sa charge et en soutenant la cause de Dieu ; il demeure dans le silence, et dissimule les péchés des hommes, de peur qu’en les reprenant il ne trouble sa paix en troublant celle des autres.

214. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE V. Que la circonstance d'aller aux Spectacles un jour de Fête, et de jeûne est une circonstance aggravante. Que ceux qui les fréquentent ne sont pas disposés à approcher des Sacrements. » pp. 83-87

Ceux-là ont une idée bien fausse de la Pénitence Chrétienne, qui croient qu'elle ne perd rien de son mérite parmi les divertissements du Théâtre.

215. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Mitridate, septuagenaire, accablé de fatigues, de chagrins, d’infirmités, fugitif, au désespoir d’avoir tout perdu, au moment de se donner la mort à lui-même, songera-t-il à être amoureux ? […] Il est dans la plupart des piéces, soit pour faire un contraste, soit pour lier une intrigue, des rôles infames, dont on ne peut faire les actions, avouer les sentimens, tenir le langage, par conséquent qu’on ne peut ni représenter, ni composer sans avoir perdu toute honte. […] Guyot de Pitaval, qui rapporte ce trait, ajoute plaisamment : c’est un bonheur que Gacon ne se soit pas avisé d’être Avocat, il auroit eu le talent de perdre les meilleures causes ; son éloquence auroit été plus utile à ses adversaires, qu’à ses cliens, les mauvais logiciens comme lui sont la terreur du bon sens, & le fleau de la raison. […] Mais encore, ce n’est pas un poison lent, le vice de l’impureté lance ses traits avec violence, ils blessent subitement ; un coup d’œil suffit pour perdre l’ame la plus vertueuse, quand on regarde avec plaisir le séduisant objet : ce que l’Evangile exprime par ces mots, qui viderit ad concupiscendum, jam machatus est in corde sue . […] Ainsi justifieroit on les liqueurs empoisonnées qui sont perdre la raison.

216. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

Ils se font entendre de loin, & l’oreille fine de leur Climene ne perd aucun de leurs sons harmonieux, & ne les fait pas languir. […] Les coquettes sont en grand nombre, entendent leur art parfaitement, & se font gloire d’avoir ruiné plusieurs amans, & avec la fortune font perdre la santé. […] Ce sont des Sphinx qui déguisent toujours la vérité, qui n’ont que des paroles artificieuses, & qui font mourir d’une mort funeste ceux qui n’ont pas eu l’adresse d’éviter leurs pieges & de pénétrer leurs mysteres, sur-tout la jeunesse qui passe les jours dans les plaisirs & les jeux où elle perd ses biens, & le temps encore plus précieux. […] Voilà bien de l’èrudition perdue, comme si l’on disoit : les Mathématiciens ont lu dans les saints livres, deux & deux font quatre, quatre & quatre font huit. […] De toutes les avantures du Gascon, il résulte une vérité très-certaine, confirmée par une expérience journaliere, que l’amour des femmes perd les hommes dans tous les états & dans tous les âges, les fait tomber dans toute sorte de malheurs & de crimes, même les plus bas ; on peut, sans craindre de se méprendre, s’assurer qu’un libertin est un mal-honnête homme.

217. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

Ce précepte de Boileau ne sçaurait trop être entendu : Que l’Action marchant où la raison la guide, Ne se perde jamais dans une Scène vuide. […] Richard a perdu sa maîtresse ; certain Milord la lui enlève ; elle s’échappe des mains de son ravisseur, ils se rejoignent. […] Je conseille aux jeunes Poètes qui voudront éviter de tomber dans de pareilles fautes, de détacher du sujet de leur Drame tout ce qui pourrait lui nuire, & faire perdre un instant de vue l’action principale ; qu’ils ayent soin que les événemens se rapportent au Héros de la Pièce.

218. (1670) Du delay, ou refus de l’absolution [Les Instructions du Rituel du diocèse d’Alet] « Du delay, ou refus de l’absolution. » pp. 128-148

Le Confesseur doit témoigner sa fidelité à Dieu, & à son ministere dans cette occasion, demeurant ferme à refuser, ou differer l’absolution, & faisant entendre avec une sainte liberté au penitent, que s’il veut se perdre & se damner, il ne veut pas contribuer à sa perte, ny se damner avec luy : mais il le doit faire en témoignant beaucoup de douceur, de compassion, & de charité paternelle pour son penitent. […] Ce n’est donc pas perdre, mais gagner beaucoup que d’eviter ces perils : & ceux qui employent du temps aux exercices de penitence, & à l’humiliation pour se rendre capables de la veritable remission de leurs pechez, sont sans doute dans une voye plus seure, que ceux qui ne sont que les reciter, s’imaginant qu’une ombre de penitence & d’absolution est capable de les sauver. […] Et c’est ce qui a fait que nonobstant ces apprehensions qu’ils eussent pu avoir aussybien que nous, leur prattique ordinaire a esté de ne recevoir à l’absolution ceux qui avoient perdu par leurs crimes l’innocence de leur baptesme, qu’aprés les avoir fait passer par les exercices d’une longue & serieuse penitence.

219. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

La plûpart ne pouvant dissiper l’ennui qui les dévore, par aucun moyen qui soit en eux-mêmes, ont été trop heureux de recevoir ceux qu’on leur a présentés, pour se dérober à leur propre foiblesse, & perdre, dans une foule de distractions & d’amusemens, un tems qui étoit devenu pour eux un fardeau insupportable. […] Ajoutons que les Grecs eux-mêmes, en composant des corps de règles sur les plus beaux ouvrages qui avoient paru chez eux, perdirent cette force, ce sublime, qui avoient brillé dans leurs compositions.

220. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatorzième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 260-274

J’attens votre Réponse, mon aimable sœur : je compte sur de l’indulgence : j’espère être encouragée… Adieu : si j’avais eu le malheur de perdre la tendresse de ma sœur, & qu’il fallût en faire autant pour la recouvrer, je n’hésiterais pas. […] Elle était inconnue ; son mari dépuis sa nouvelle passion venait plus rarement ; elle osa former le projet, & l’exécuter, de se rendre à la Ville, les jours où la *** devait jouer, & de se modeler sur cette Rivale odieuse qui lui enlevait un cœur qu’elle n’avait pas mérité de perdre.

221. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

On s’inquiète peu qu’elles se perdent ou en perdent une infinité d’autres avec elles, pourvu qu’elles divertissent et qu’elles amusent.

222. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE I. Abrégé de la Doctrine de l’Ecriture Sainte, des Conciles et des Pères de l’Eglise, touchant la Comédie. » pp. 2-17

« Plusieurs se sont perdus par la beauté de la femme, et la passion s’allume comme un feu en la regardant.  […] Car ces péchés ne sont pas médiocres, puisqu’on y voit des femmes qui ont perdu toute honte, qui paraissent hardiment sur un Théâtre devant le peuple, qui ont fait une étude de l’impudence, qui par leurs regards et par leurs paroles répandent le poison de l’impudicité dans les yeux et dans les oreilles de tous ceux qui les regardent et qui les écoutent : enfin tout ce qui se fait dans toutes ces représentations malheureuses ne porte qu’au mal ; les paroles, les habits, le marcher, la voix, les chants, les regards des yeux, les mouvements du corps, le son des instruments, les sujets même et les intrigues des Comédies, tout y est plein de poison, tout y respire l’impureté.

223. (1726) Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat « Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat » pp. 176-194

Je sais bien qu’un nouvel Auteur peut traiter le même sujet que l’ancien, mais de peur de passer pour plagiaire, il évitera de copier les plus belles scènes et de se servir des plus beaux vers ; il fera peut-être mieux à tout prendre que l’ancien Auteur, qui a traité le même sujet, mais sa pièce aurait été beaucoup meilleure, s’il avait pu sans scrupule et sans rien diminuer de sa réputation se servir de tout ce qu’il a trouvé d’excellent dans l’ancienne pièce ; or pour cela il faudrait qu’il lui fût imposé par un prix proposé de perfectionner telle pièce, alors il ne perdrait rien des beautés de telle pièce de Corneille, de Racine, de Molière et de leurs successeurs, ou s’il se trouvait forcé de perdre quelques-unes de ces beautés, il leur en substituerait de plus grandes et y en ajouterait de nouvelles.

224. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XIII. La Comédie considérée dans les Acteurs. » pp. 26-29

Quel crime dans un enfant de Dieu de se tuer ainsi de ses propres mains, de se dégrader lui-même & de devenir entre les mains du démon un instrument dont il se sert pour perdre les ames !

225. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatrième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 28-32

Il y aura des femmes dont l’état est de plaire, de tout soumettre, de tout charmer, qui nous feront à tout moment trembler de perdre le cœur d’un époux !

226. (1574) Livre premier. Epître dixième. Cyprien à Eucratius son frère « Epître dixième. » pp. 30-31

en son art déshonnête, et vilaine manière de vivre, et comme maître et conducteur d’enfants, non pour les enseigner, et instruire quelque chose de bon, mais pour les perdre et gâter, montre aussi les autres, ce qu’il a autrefois appris à sa ruine et damnation, à savoir si un tel personnage doit vivre et communiquer avec vous.

227. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

Mais quand les plaisirs de la scène nous feraient perdre pour un moment le souvenir de nos semblables, n’est-ce pas l’effet naturel de toute occupation qui nous attache, de tout amusement qui nous entraîne ? […] Si ces vérités glissent sur les scélérats décidés, elles trouvent dans le cœur des autres une entrée plus facile ; elles s’y fortifient quand elles y étaient déjà gravées ; incapables peut-être de ramener les hommes perdus, elles sont au moins propres à empêcher les autres de se perdre. […] Je vois dans Œdipe un Prince, fort à plaindre sans doute, mais toujours coupable, puisqu’il a voulu contre l’avis même des Dieux, braver sa destinée ; dans Phèdre une femme que la violence de sa passion peut rendre malheureuse, mais non pas excusable, puisqu’elle travaille à perdre un Prince vertueux dont elle n’a pu se faire aimer ; dans Catilina, le mal que l’abus des grands talents peut faire au genre humain ; dans Médée et dans Atrée les effets abominables de l’amour criminel et irrité, de la vengeance et de la haine. […] Si donc les peintures qu’on fait de l’amour sur nos Théâtres étaient dangereuses, ce ne pourrait être tout au plus que chez une nation déjà corrompue, à qui les remèdes même serviraient de poison ; aussi suis-je persuadé, malgré l’opinion contraire où vous êtes, que les représentations théâtrales sont plus utiles à un peuple qui a conservé ses mœurs, qu’à celui qui aurait perdu les siennes. […] qu’un bourgeois qui veut sortir de son état, avoir une femme de la Cour pour maîtresse, et un grand Seigneur pour ami, n’aura pour maîtresse qu’une femme perdue, et pour ami qu’un honnête voleur ; dans les scènes d’Harpagon et de son fils ?

228. (1691) Nouveaux essais de morale « XXI. » pp. 186-191

Il dirait sans doute que nous aurions bien perdu le goût de la Religion de Jésus-Christ.

229. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Conclusions générales. » pp. 371-378

On a vu des comédiens enterrés dans nos églises, tandis que d’autres n’ont pu obtenir de places dans nos cimetières ; et l’on voit journellement nos comédiens entrer dans nos temples, participer même aux exercices de notre religion, en même temps qu’ils exercent leur profession ; donc ils ne sont pas excommuniés dénoncés, car en ce cas ils devraient être exclus de l’église, et l’église purifiée après leur expulsion ; Les papes, les rois et tous les souverains de la chrétienté ayant institué des théâtres et des comédiens dans leurs Etats, pour le plaisir et l’instruction de leurs sujets, n’ont pas prétendu se damner eux et toutes leurs nations, par la fréquentation obligée qu’ils établiraient avec des excommuniés ; Le clergé usurpe sur l’autorité séculière en blâmant, en punissant, en damnant ce qu’elle a créé et institué ; Certaines processions et d’autres cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, sont infiniment plus obscènes, plus coupables, plus nuisibles à la majesté de notre sainte religion que l’exercice de la comédie ; Le clergé qui veut anéantir une profession que les princes et les lois ont instituée, prétexte la rigueur des anciens canons des conciles, et il oublie lui-même, en ce qui lui est propre et absolument obligatoire, ce que ces mêmes canons ont dicté et voulu ; circonstance qui met l’auteur dans la nécessité de les lui rappeler ; La puissance séculière doit veiller avec d’autant plus de soins à ce que le clergé ne s’éloigne pas des devoirs qui lui sont imposés par la discipline ecclésiastique, que c’est l’oubli de ces mêmes lois, au dire de notre roi, Henri III, qui a porté le clergé à faire ensanglanter son trône, et à bouleverser ses Etats ; que l’expérience du passé doit toujours servir de leçon pour l’avenir ; Le prince étant le protecteur né des canons des saints conciles, ainsi que l’Eglise le reconnaît elle-même, doit surveiller tant par lui que par ses délégués l’exécution de ce qu’ils ordonnent, afin que la religion ne perde rien de son lustre et des dogmes de son institution, parce qu’il est utile que les ministres du culte donnent eux-mêmes l’exemple de cette conformité aux saints canons, afin d’y amener successivement les fidèles commis à leur instruction ; les procureurs du roi, les préfets, les sous-préfets et les maires qui sont les délégués du prince, tant en ce qui concerne la justice que la police du royaume, doivent, avec tous les procédés convenables en pareils cas, faire sentir aux prêtres qu’ils ont sur eux une suprématie d’action, qui est assez forte pour les faire rentrer dans les lois de la discipline de l’Eglise, s’ils commettaient la faute de s’en écarter.

230. (1802) Sur les spectacles « RÉFLEXIONS DE MARMONTEL SUR LE MEME SUJET. » pp. 13-16

On perd l’habitude de réfléchir, comme celle de marcher, et l’âme s’engourdit et s’énerve comme le corps, dans une stupide indolence.

231. (1643) La discipline des Eglises prétenduement réformées « Chapitre XIV. Des règlements ou avertissements particuliers » pp. 381-625

Ceux qui tirent des billets blancs perdent.

232. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [E] » pp. 399-406

Parce qu’ils n’abusent pas de la faveur du Prince, pour perdre l’homme de bien ? […] On peut dire que ce genre de mauvaise Comédie dont nous sommes surchargés, est très inutile : outre que le commun des Spectateurs perd les deux tiers de ce que l’on dit, ces Comédies-Italiennes ne sont que de basses-farces, assez ressemblantes à nos Parades ; l’on y trouve rarement un mot d’instruction, & presque jamais rien de délicat, qui puisse dédommager l’honnête Spectateur de la mauvaise compagnie qu’on lui donne.

233. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IX. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques n'étaient point infâmes parmi les Romains, mais seulement les Histrions ou Bateleurs. » pp. 188-216

Max. l. 2 c. 4 étaient originairement venus d'Etrurie, et leurs Fables tenaient beaucoup des vieilles Satires, mais avec une modération digne de la sévérité Romaine ; et pour cela, dit-il, jamais ils ne furent notés d'infamie ; ils ne perdirent point leur droit de suffrage dans les assemblées publiques, ni le privilège de servir dans les Armée, avec la solde et les avantages de leur milice. » Pouvait-il s'expliquer plus clairement ? […] Les Poèmes qu'ils récitaient se sont perdus dans les ruines de Rome, et nous n'en avons pas seulement des fragments « Histriones non inter turpes habitos Cicero testimonio est quem nullus ignorat Roscio et Æsopo Histrionibus tam familiariter Usum ut res rationesque eorum sua solertia tueretur quod cum aliis multis tum ex Epistolis quoque eius declaratur. » Macrob, Satur. l. 3.

234. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVII. Que les danses sont condamnées dans l’Ecriture, et par les Pères. » pp. 119-141

Et certes c’est avec beaucoup de justice que les Saints ont combattu ces divertissements avec tant d’ardeur, puisque suivant le jugement qu’ils en ont porté dans la lumière de Dieu, ce sont des choses opposées à l’honnêteté et à la vertu, et des inventions du démon pour perdre les âmes. […] Il appelle les danses un divertissement du Diable, parce qu’il s’en sert pour surprendre les âmes, et pour les perdre ; et il les condamne avec tant de fermeté, qu’il prouuve qu’elles sont contraires à tous les commandements de Dieu, et qu’elles anéantissent tous les fruits de nos Sacrements.

235. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

Le théâtre perdrait son agrément sans ce délicieux artifice. […] Ces faux Prophètes, qui s’étudient à ne dire jamais rien qui ne plaisent, et qui tâchent de se faire accroire à eux-mêmes que c’est l’esprit de Dieu qui les guide, seront-ils bien reçus à dire qu’ils ne pensaient pas qu’il y eût du mal d’assister quelquefois aux spectacles, quand le Seigneur leur demandera compte de tant de gens qui s’y seront perdus ?

236. (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162

Le Théâtre perd tout son agrément dans la représentation des choses saintes, et les choses saintes perdent beaucoup de la religieuse opinion qu’on leur doit, quand on les représente sur le Théâtre.

237. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

Débarrassé du Chant qui lui faisoit perdre la respiration, il dansa avec plus de vigueur : ce qui fut cause qu’on partagea pour toujours la Danse & le Chant entre deux Personnages. […] La fureur des Spectacles qui perdit les Grecs, perdit aussi les Romains.

238. (1608) Traitté contre les masques pp. 3-36

Que masquer ne soit contre les bonnes moeurs mesmes entre les Payens, prenons en à tesmoin Plutarque, lequel discourant des enfans perdus & desbordez parle ainsiAu traitté comment il faut nourrir les enfans. […] ceux-là n’ont-il pas perdu l’image de Dieu, la ressemblance de Iesus Christ qui se transforment en des simulacres rempliz de sacrilege ? […] , où Cassiodore observe : Iaçoit que Dieu ayt crée tous les iours, singulierement il est dit qu’il à fait ce iour qui est sainct & sacré par la natiuité de nostre Seigneur, auquel il faut triompher & mener liesse, pource que le Diable a perdu son credit & auctorité, & le monde a receu la vie & son salut ? […] que la pauureté porta à desrober vn porceau la veille de Noel, duquel ayant faict festin à ses compagnons au l’endemain, la nuict d’apres gaigné du sommeil, tenant la bride de son cheual en main de laquelle il auoit commis le larrecin le perdit si bien que le larrecin d’vn porc luy cousta la perte de son cheual  : De quelle punition serõt chastiez les masques qui desrobent l’honneur de Dieu à leur Dieu qui se desrobent à eux mesmes, & se mettent hors d’eux pour folier ? […] changement l’on fit perdre du tout la memoire de ceste adoration & l’insolence des masquarades, croyant que nul ne seroit si temeraire & osé de violer la saincteté de ces iours : oultre la preuue des rituaires & Kalendriers de l’Eglise Romaine de Iean de Paris, & de Lucidus au Cõcile de Cõstance, plusieurs autheurs Paul.

239. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — [Introduction] » pp. -1

Elle en sera effrayée, elle y verra le déplorable monument de la folie humaine, qui a perdu, dans la chose la plus frivole & la plus dangereuse, & communément la plus criminelle, les momens prétieux d’une vie qui nous a été donnée pour acquerir une éternité de bonheur.

240. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre II. De deux sortes de Danses, dont il est parlé dans l’Ecriture Sainte. » pp. 6-13

Ce qu’ils ont fait par l’instinct du Diable, qui dans le dessein de tromper les hommes, et les perdre, et par l’ambition qu’il a de se rendre semblable à Dieu, et de se faire adorer, a voulu qu’on employât dans l’exercice de la superstition, et de l’idolâtrie, tout ce que les hommes inspirés du S.

241. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VI. De la Poésie de style. Si elle fait seule la destinée des Poëmes. » pp. 94-121

Nous y perdons des nuances, mais nous sommes dédommagés par l’objet principal ; & cela nous suffit pour que les idées des Anciens fassent, pour ainsi dire, valoir le rapport qu’elles ont avec les nôtres. […] Ce bel édifice, renversé comme d’un coup de baguette, auroit perdu cet éclat, qui attachoit nos regards, & ne leur offriroit que des décombres informes.

242. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE VI. Où l’on examine si le Bal public proposé par M. Rousseau ne serait pas plus préjudiciable aux mœurs de Genève, que le spectacle qu’il proscrit. » pp. 211-224

Sully n’aurait pas manqué de dire : « Je vois que les travaux des Genevois cessant d’être leurs amusements, aussitôt qu’ils auront un Bal public, […] il y aura chaque jour un temps réel de perdu pour ceux qui assisteront à ce Bal ; et l’on ne se remettra pas à l’ouvrage, l’esprit rempli de ce qu’on aura vu, ou de ce qu’on aura fait : on en parlera, ou l’on y songera. […] C’est, au contraire, de toutes les passions celle qui en fait commettre le plus : tel qui, de sang-froid, aurait été retenu par la crainte et la réflexion, perd l’une et l’autre par l’ivresse et se livre à toute sa fureur, que le vin anime.

243. (1579) De l’Imposture et Tromperie « Livre premier. Des jeux et autres observations séculières retenues de l’ancien Paganisme. Chapitre 22. » pp. 101-107

Comme il y a èsdites processions des maisons et des lieux dédiés, selon le plaisir et commodité d’un chacun, où il s’en fait aussi lesquels ne seraient mauvais, sinon que plusieurs y vont seulement pour cela, et aiment mieux y avoir perdu la Messe, et tout le service qu’un déjeuner. […] S’il y a du mal, de la vilénie, du dolt, de la tricherie et de l’avarice, ce n’est plus jeu, il perd son nom – au moins sa nature.

244. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

M. de Louvois n’avoit jamais, comme Aman, voulu détrôner Louis XIV, & perdre tout un peuple. […] Il est formé de main de maître sur les débris de la charité, dont on lui a fait perdre jusqu’à l’idée à l’école de la plaisanterie. […] Enfin, pour ne rien perdre de cette gloire brillante, la nation paye chèrement un Mercure & plusieurs Journalistes pour en ramasser ponctuellement & étaler pompeusement les petites étincelles : Le François né malin forma le vaudeville : La liberté Françoise en ces vers se déploie.

245. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

Il le répette dans l’Avare, comme si c’eût été dommage de perdre un si bon mot & de si bons exemples donnés à la jeunesse :    Non, voyez-vous, ma mère, Il n’est père ni rien qui puisse m’obliger. […] Tartuffe dans la suite est un ingrat qui veut dépouiller son bienfaiteur ; mais c’est un homme poussé à bout par la perfidie la plus noire & de la personne qu’il aime, qui l’appelle & fait semblant de l’aimer pour le tenter & le perdre, & de celui qu’il a le mieux servi, qui l’estimoit le plus, & qui par le plus bas artifice se rend complice de la trahison. […] Le théatre a beau rire, il ne justifiera jamais les nudités, le fard, les parures recherchées ; il perdra les ames en inspirant ce goût, s’en faisant un jeu, un honneur, un agrément nécessaire : Quiconque à son mari veut plaire seulement, Ma bru, n’a pas besoin de tant d’ajustement.

246. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

Deux amans de Rosaria, touchés de son exemple, ayant perdu toute espérance de la posséder, se firent aussi Religieux. […] Moliere fut attaqué sur le théatre, représentant le Malade imaginaire, & mourut une heure après, Scarron cul de jatte, ne voyant, ne parlant, ne connoissant que le burlesque, Lulli perdu de débauche. […] On rempliroit des volumes des traits innombrables de ce mélange impie & ridicule des choses saintes avec les profanes, où la piété perd toujours.

247. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148

Elle le suit des yeux jusqu’à ce qu’elle cesse de l’appercevoir, & se livrant au désespoir d’avoir perdu son amant, elle s’écrie, je n’ai plus qu’à mourir, & tombe évanouie, les bras étendus sur la pierre sépulcrale. […] Malgré la force & la beauté de l’expression, la religion, la vertu, la décence frémissent des innombrables blasphêmes répandus dans le Paradis perdu de Milton ; mais enfin ce font des démons qui parlent, c’est leur rôle. […] Dès ce moment ce monde à mes yeux se perdit, & la foudre en éclats nous frappe.

248. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Cirque. » pp. 9-43

Ordinairement on le choisisoit entre vne coline & vne riviere, soit en faveur des regardans éloignez, qui se tenant sur les diverses hauteurs voyoient pardessus la teste des plus proches, tout ce qui se passoit au milieu du Cirque ; soit pour borner la longueur des courses, ou la suite des poltrons : de sorte que ce grand espace destinée aux jeux estoit pris en forme d’ovale, environ deux tiers plus long que large, toutefois sans perdre absolument la forme spherique & disposée en rond. […] Mais si les Ieux ne conserverent point toute leur premiere Pompe, ils perdirent aussi beaucoup de leur premier ordre, Al. ab. […] Quelquefois ceux qui avoient perdu à la course des Chariots ou des chevaux, tâchoient de regagner leur gloire en courant à pied.

249. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

Ces louanges sont des vérités, Monsieur ; mais elles vont se perdre dans le gouffre de vos maux. […] Je connais les femmes : j’ai eu vos erreurs : le plaisir me les a fait perdre ; l’estime m’en a fait rougir ; et je m’acquitte en combattant pour elles. […] Vous êtes au centre des plaisirs ; les croirez-vous plus dangereux, plus méprisables que des imposteurs qui vous ont perdu….

250. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

« De quelle utilité ne doit pas être pour l’Etat un établissement de Congrégations qui tous les jours de fête, qu’on sait être pour la multitude des jours de dissolution, ôte deux ou trois heures à la passion, et occupe à la prière, à de pieuses lectures, à de bonnes œuvres, un temps qu’elle perdrait peut-être dans l’ivresse, les querelles, la débauche, les théâtres ? […] Quoique les autres œuvres de piété ne soient pas d’une obligation aussi précise que la messe, puisque l’Eglise nous laisse la liberté du choix, ce serait s’abuser de croire qu’après une messe basse entendue, on est quitte de tout, et si fort maître de son temps, qu’on peut impunément le perdre. […] Les péchés que vous y commettez, vous en font perdre le mérite.

251. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

« Maintenant qu’il s’agit de mon seul intérêt, Vous demandez ma mort, j’en accepte l’arrêt, Votre ressentiment choisit la main d’un autre, Je ne méritais pas de mourir de la vôtre, On ne me verra point en repousser les coups, Je dois trop de respect à qui combat pour vous, Et ravi de penser que c’est de vous qu’ils viennent, Puisque c’est votre honneur que ses armes soutiennent, Je vais lui présenter mon estomac ouvert, Adorant en sa main la vôtre qui me perd. » « En vérité peut-on pousser la profanation plus avant, et le faire en même temps d’une manière qui plaise davantage et qui soit plus dangereuse ? […] Cependant combien y a-t-il de pères et de mères qui souffrent sans scrupule que leurs enfants se remplissent l’esprit et la mémoire de ces Chansons, qu’ils les chantent en leur présence et avec plaisir ; de sorte qu’en les répétant librement, ils s’accoutument insensiblement à perdre la honte et la pudeur, qui les ferait rougir dans un âge plus avancé de les entendre, si on ne les avait accoutumés de bonne heure à ce langage corrompu. […] Ne leur permettez point d’ouïr des Chansons efféminées et lascives, de peur que ce ne soit un malheureux charme qui amollisse leurs âmes, et qui leur fasse perdre toute vigueur.

252. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre IV. Il faut que le nouveau Théâtre se fonde sur la Vérité & sur la Nature. » pp. 133-138

Les Auteurs de Romans, d’Histoires, d’Épîtres & particuliérement d’Héroïdes, loin d’être naturels dans leurs Ouvrages, & de chercher à dire des choses qui nous concernent au moins un peu, se perdent dans le pays de l’imagination, & n’écrivent que des chimères ; leur stile maniéré, plein d’un faux brillant, n’est qu’un vrai persiflage.

253. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. Des différens genres qu’embrasse le nouveau Théâtre. » pp. 14-20

Il est vrai que la Comédie nous offre aussi des Drames tout-à-fait enjouées, & d’autres qui sont plus graves ; mais encore une fois, le fond de ses Poèmes ne perd jamais le caractère propre à la Comédie.

254. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE V. Du principal motif de la Réformation du Théâtre. » pp. 49-58

Je ne parlerai point des Scènes d’amour qui, peut-être, leur apprendront, pour la première fois et toujours trop tôt, à connaître cette passion ; car, quand même il serait vrai de dire que, tôt ou tard, il faut bien qu’ils la connaissent, (ce que je suis très éloigné de croire) il n’y aurait pas pour cela moins d’inconvénient et, si je l’ose dire, moins de cruauté à leur donner, sur une matière si délicate, des leçons prématurées et du moins infiniment dangereuses, et à leur faire courir le risque de perdre leur innocence, avant même qu’ils sachent quel est son prix, et combien cette perte est affreuse et irréparable.

255. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. —  De la Comédie.  » pp. 267-275

C’est précisément comme si dans la Comédie de l’Avare, la cassette ne se retrouvait pas,13 et que lors du dénouement de la Pièce le Roi envoya à Harpagon pour le consoler du vol qu’on lui a fait, quatre fois autant d’argent qu’on lui en a pris : ou que dans la Comédie du Joueur un ami donnât à Valère deux mille pistoles, pour le mettre en état de jouer encore, et de regagner ce qu’il a perdu.

256. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

j’ai tout perdu, le monde a tout détruit… Le monde, affreux cahos d’intrigue & d’injustice, Où l’intérêt confond les vertus & les vices… Où le luxe au front d’or des cieux atteint la cime Et de ses pieds d’airain presse un immense abyme. […] C’est grand dommage que ce que la délicatesse & la bienséance rejettent soit perdu. […] Il doit trouver dans son ame toute la virilité de son sexe qu’il a perdu. […] Le livre des trois Siecles qui fait l’éloge des talens poétiques, de Dorat sans entousiasme, ajoute : Ses productions sont des especes de phosphore qui éblouissent un instant pour se perdre dans l’obscurité fameuse, ressemble à une femme plus jolie qu’intéressante, sans cesse occupée à plaire, & qui plait en effet à ceux qui preferent l’art à la nature.

257. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Laissant donc à part cette circonstance ; Valentin est un homme perdu de vices, un prodigue, un débauché, un impie, un mauvais cœur, un fils dénaturé. […] Moraïme perd tout sentiment d’humanité même envers son père : elle lui attire une rude bastonnade ; et elle se livre ensuite à Antonio. […] Un homme qui a perdu l’esprit ne rit de tout son cœur que parce qu’il est fou : la frénésie même et la fièvre chaude peuvent tellement remuer le diaphragme qu’elles excitent le ris à un malade. […] Ce n’est point assez de faire dire des choses où il y ait beaucoup d’esprit, si elles ne conviennent pas à la personne qui les dit, ou qu’elles soient dites hors de saison ; ce sont comme autant de coups perdus.

258. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Le Théologien perd un peu contenance sur l’anathème fulminé par plusieurs Conciles, et exprimé dans les Rituels contre les Comédiens. […] On n’y perd pas la gravité de l’âme. […] Où est l’homme sage qui voudra s’exposer à perdre la paix intérieure, et à éteindre l’esprit qui anime un vrai Chrétien, pour un divertissement frivole  N'est-il pas écrit que celui qui aime le danger y périra ? […] C’est par cette raison « qu’ils ne perdent point la gravité de l’âme ».

259. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Son père Gustave étoit trop sérieux & trop sage pour s’amuser de ces folies, & occupé dans la guerre qu’il fit en Allemagne n’avoit pas de temps à y perdre ; ses prédecesseurs n’en connoissoient pas même le nom : sa fille Christine fit à Thalie une réparation authentique du mépris de sa nation & de sa maison, elle bâtit un théatre, fit venir à grand frais & soudoya des troupes de Comédiens, fit jouer toute sorte de piècces, y passoit des temps considérable ; des dépenses & des occupations si frivoles qui nuisoient à toutes les affaires de l’État, furent une des raisons qui dégoûtèrent de son gouvernement, & enfin l’obligèrent d’abdiquer. […] La France même qui avoit paru l’admirer, & qui à la prière de son successeur Charles XI l’avoit reçue magnifiquement, perdit toute l’estime qu’elle avoit eue pour elle, ses indécences l’y firent mépriser, elle voulut y faire un second voyage, on y consentit avec peine, on la fit rester à Fontainebleau, sans paroître à la Cour, elle s’y rendit odieuse par l’assassinat de Monadelschi, le Roi lui fit dire poliment qu’elle avoit été assez long-temps dans le Royaume ; elle s’en retourna à petit bruit mourir obscurément à Rome, où même le Pape qui l’avoit d’abord reçue en triomphe pour faire honneur à la religion Catholique de la conversion d’une grande Reine, s’en dégoûta, & n’avoit presque plus pour elle que des égards d’étiquettes. […] Christine ne voulut rien perdre de ce faste, & la France saisit avidemment l’occasion de le déployer. […] Herminigilde qui aima mieux perdre son Royaume & la vie que de recevoir la communion d’un Évêque Arien, que son père lui avoit envoyé. […] C’est , dit ingénieusement Madame de Motteville, une Héroine d’Amadis & de Roland ; c’est Marphise & Bradamante , elle étoit du moins en aussi mauvais équipage, sans domestiques, sans argent, sans vaisselle ; elle faisoit seule toute sa maison & toute sa Cour, il fallut que le Roi lui donna tout : le peu de temps qu’elle demeura à la Cour lui fut peu favorable ; ses défauts qui étoient grands furent d’abord couverts par les bonnes qualités & par le plaisir de la nouveauté, mais ces défauts percèrent bientôt, la surprise cessa, elle parut une personne très-commune, nous lui verrons bientôt perdre honteusement tous les avantages, c’est le sort des grands, ils sont plus exposés que les autres, leurs belles qualités sont au grand jour, ils sont d’abord reçus avec applaudissement ; leurs défauts aussi exposés, sont soustraits à la rigueur des loix & à l’autorité des Juges.

260. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

quand je fais réflexion que nonobstant mes remontrances et mes exhortations, plusieurs de ceux qui m’écoutent et qui participent aux divins mystères, perdent encore des apresdinées entières aux spectacles ; et se vont jeter de propos déliberé dans les pièges que le diable leur tend ; sans que ni mes exhortations, ni la vanité de ce divertissement, ni le danger où ils s’exposent, soient capables de les faire rentrer dans eux-mêmes. […] Car les coupables ne deviennent pas innocents par la multitude de leurs complices ; et une Loi ne perd rien de sa force, quand les infractions s’en multiplient. […] Mes chers frères, ne perdons pas malheureusement le temps que Dieu nous donne pour faire pénitence, et pour opérer notre salut : et souvenons nous de cette terrible menace que Jésus-Christ nous fait dans l’Evangile ; « Malheur a vous autres qui riez et qui vous divertissez, parce que vous pleurerez un jour. […] Une seule nuit est capable de faire perdre à votre corps toute sa force et sa vigueur. […] Vos bras et vos mains perdront leur force, vos yeux s’obscurciront, votre langue ne pourra plus se remuer, et votre voix peu articulée viendra tout d’un coup à vous manquer.

261. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

L’auteur, naturalisé dans tous les pays & tous les siecles, parle de toutes les langues & de leur naissance comme s’il eût vêcu au tams de la dispersion des peuples à la tour de Babel Il y a bien des choses ingénieuses, mais il y en a bien d’autres dont on peut dire, comme le chevalier de Méré disoit des étymologies de Ménage, en venant de-là jusqu’ici il a bien perdu sur la route . […] Ragoût bizarre que forment les restes des autres alimens qu’on ne veut point perdre Une piece bouffonne appellée farce, est de même un mêlange, un composé de plusieurs choses diverses, souvent des restes, c’est-à-dire, des plagiats de plusieurs pieces qu’on ajoute, qu’on tourne d’une maniere burlesque où regne la plus grande liberté. […] Je n’avois point à choisir , répondit-il, Corneille avoit prix le ciel, Racine la terre, il ne me restoit plus que l’enfer, je m’y suis jetté à corps perdu. […] Ils perdent le train de leurs études, & prennent du goût pour la dissipation ; & cet inconvénient, tout grand qu’il est peut-être, le moindre qui puisse en arriver. […] En est-il quelqu’un à qui ces représentations ne fassent perdre le train de leurs études & beaucoup de temps, ne donnent un goût de dissipation ; &, par un autre inconvénient encore plus grand, en est-ils dont ils ne corrompent les mœurs ?

262. (1804) De l’influence du théâtre « PREFACE. » pp. -

Jetant ensuite un coup-d’œil rapide sur les malheurs déplorables dont l’Etat un jour serait la victime, si par la perte ou le trépas des Orateurs chrétiens, que la Providence a su nous conserver au milieu des tempêtes, la religion venait à perdre son plus beau lustre et son dernier appui, j’en ai conclu que rien ne nous importait d’avantage que de rétablir, dans tout leur éclat, ces maisons illustres, où le savoir et la vertu formèrent autrefois ces saints Docteurs, qui depuis ont rempli l’Univers du bruit de leurs heureux succès, et ont fait de la France le berceau comme le séjour ordinaire de la véritable éloquence.

263. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IX. Les spectacles nuisent au bonheur et à la stabilité des gouvernements. » pp. 96-101

Mais après qu’ils eurent vaincu les Carthaginois et qu’ils se furent enrichis des dépouilles de la Grèce, ils vécurent dans le luxe ; ils perdirent également le courage de l’âme et la force du corps, ils se divisèrent bientôt en différentes parties pour trouver de quoi contenter leurs passions.

264. (1825) De quelques naïves coutumes « De quelques naïves coutumes. » pp. 262-266

Ces sortes d’alliances spirituelles deviennent rares depuis que les croyances se perdent. « Je J...

265. (1607) Conviction véritable du récit fabuleux « letter » pp. 3-26

Tu appelles commencement plus de trois ou quatre heures après avoir commencé : car si tu n’as été informé à faux, ou si de Lyon allant à Genève tu n’as perdu la mémoire, tu te souviendras, que ces éclairs et pétarades artificielles donnèrent commencement à l’action du second jour, pour représenter la générale déflagration du monde, et que depuis l’on joua paisiblement, au moins quatre grosses heures. […] C’est merveille que ce menteur ayant une fois lâché la bride à l’impudence, n’ait dit que tout le mont de Fourvière avait cabriolé au-delà du Rhône, et s’était allé percher dessus le colombier de la Ferrandièreal, et que là-dessus il faisait le moulin à vent ; ou que tout le quartier de saint Sébastienam, ébranlé en ses fondements, s’était perdu dans les abîmes, quatre mille sept cents cinquante-six toisesan au-delà du centre de la terre, et que le Rhône passant ores par-dessus et se joignant avec la Saône, on y péchait des huitres longues de dix-huit brassées. […] [NDE] Apollinaire l’Ancien, rhéteur du IV siècle, adapta l’Ancien Testament en hexamètres dactyliques pour former une épopée de 24 chants, aujourd’hui perdue.

266. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre prémier. Le sujet. » pp. 160-182

Ignore-t-on qu’il ne doit point perdre la vie, puisque ce n’est point une Tragédie qu’on nous représente ? […] Ainsi quand un beau sujet a le malheur de tomber dans des mains mal-habiles, il est perdu pour jamais.

267. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre III. Que les anciens Pères de l'Eglise défendirent aux Chrétiens d'assister aux Jeux du Théâtre, parce que c'était participer à l'Idolâtrie. » pp. 57-89

"tu perds la journée à voir ces courses de Chevaux en ces assemblées illicites où tu blasphèmes. […] Oui sans doute il leur a sacrifié, non pas des Taureaux, ni quelqu'autre Victime de cette qualité, mais son âme qui lui doit être bien plus précieuse. » « Et dans ce détestable Sacrifice ce n'est pas un homme ou peu de personnes qui pèchent, toute la Ville en est coupable, puis qu'elle y consent ; Ils ne perdent pas la vie par la main de leurs Ennemis, ni par le fer des Barbares ; mais par eux-mêmes, en voyant ces crimes, en y consentant, en ne les empêchant pas, tous coupables. » « Il faut éviter les Spectacles « Vitanda spectacula omnia non solum ne quid vitiorum pectoribus insideat, sed ne cuius nos voluptatis consuetudo deliniat et a Deo atque a bonis operibus avertat ; nam ludorum celebrationes Deorum festa sunt, si quidem ob natales eorum vel templorum novorum dedicationes sunt constituti et primitus quidem venationes quæ vocantur munera Saturno attributæ sunt ; ludi autem Scenici Libero, Circenses Neptuno.

268. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

On y voit des femmes qui ont essuyé toute honte, qui paraissent hardiment sur un Théâtre devant un Peuple ; qui ont fait une étude de l'impudence, qui par leurs regards, et par leurs paroles répandent le poison de l'impudicité dans les yeux et dans les oreilles de tous ceux qui les voient, et qui les écoutent, et qui semblent conspirer par tout cet appareil qui les environne à détruire la chasteté, à déshonorer la nature, et à se rendre les organes visibles du Démon, dans le dessein qu'il de perdre les âmes ; enfin tout ce qui se fait dans ces représentations malheureuses ne porte qu'au mal : les paroles, les habits, le marcher, la voix, les chants, les regards des yeux, les mouvements du corps, le son des instruments, les sujets mêmes et les intrigues des Comédies, tout y est plein de poison tout y respire l'impureté. […] Je vous déclare à vous tous, qu'aucun de ceux qui participent à cette sainte Table, ne trouble, et ne perde son âme par ces Spectacles qui causent la mort : tout ce qui s'y fait, est plein des pompes de Satan, et ne respire que l'impureté.

269. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — [Introduction] » pp. 2-6

Les spectateurs n’y perdirent rien ; ils rioient à gorge déployée.

270. (1684) Epître sur la condemnation du théâtre pp. 3-8

Pour charmer dans ses jeux, l’esprit avec l’oreille, Il n’a plus son Molière, il a perdu Corneille.

271. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XI. Qu’on ne peut danser sans péché les jours qui sont particulièrement destinés à l’exercice de la piété Chrétienne. » pp. 41-53

Et quand bien en ces jours consacrés à la gloire de Dieu, on ne danserait qu’en secret, on ne serait pas exempt de péché ; Car encore que le scandale ne s’y trouve pas, on s’oppose manifestement, non seulement à l’ordre ; mais à l’esprit de l’Eglise, qui est celui de Dieu même ; puisqu’on perd par des actions séculières, le temps qu’elle avait marqué pour la mortification, et pour les autres exercices spirituels nécessaires à la sanctification des âmes.

272. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « IV. S’il est vrai que la représentation des passions agréables ne les excite que par accident.  » pp. 10-18

Dites-moi, que veut un Corneille dans son Cid, sinon qu’on aime Chimène, qu’on l’adore avec Rodrigue, qu’on tremble avec lui, lorsqu’il est dans la crainte de la perdre, et qu’avec lui on s’estime heureux lorsqu’il espère de la posséder ?

273. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Mais il a travaillé sur la poëtique du théatre, il ne veut pas perdre ses travaux, il en fait part au public ; & pour faire rechercher son livre, il employe le secours des images. […] Mais, ajoute-t-on, sans rien perdre de son caractere elle fit elle même son épitaphe (elle se mêloit de versifier), & la mit en musique. […] Enfin pour ne rien perdre des divers genres de mérite de la Favard, on lui assure la propriété que personne ne lui conteste, & qui ne vaut pas la peine d’être contestée, de quelque farce où on a mis son nom. […] Est-ce lui qui n’a pas voulu perdre la gloire qui lui est dûe, en demeurant confondu avec les autres ?

274. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Le théatre & le monde ont bien tort de faire au Clergé le procès sur des fautes dont ils sont auteurs & complices, s’ils se perdent, ce n’est que pour lui plaire en lui ressemblant que le clergé se dèshonore. […] Le théatre a perdu Latouche que lui-même a perdu. […] Il secoua le joug, & composa contre eux des satyres les plus ingénieuses à la vérité, mais les plus ameres & les plus indécente, qui condamnoient ses meilleurs amis, tant le théatre fait perdre aux meilleurs cœurs, les sentimens les plus justes de respect, d’amour, de reconnoissance, aussi bien que les vertus chretiennes.

275. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

 » Notre Poète s’est abandonné ici à son beau feu, mais le bon sens n’y perdra-t-il rien ? […] Pour recueillir ensemble tous les anciens Tragiques ; Sénèque se conforme assez à Euripide, et met Tirésias à couvert d’outrages : Œdipe conjure seulement Tirésias, mais sans lui perdre le respect, de révéler la réponse de l’oracle et la personne coupable ; celui-ci s’en excuse d’abord, et enfin le fort de la plainte des Dieux retombe sur Créon. […] Mais, comme Dieu n’use pas de son pouvoir absolu pour nous réduire, et qu’il laisse aux hommes l’usage de leur liberté ; il est sûr que la reconnaissance et l’obéissance qui lui sont dues se perdent à mesure qu’on affaiblit son autorité par le mépris de ceux à qui elle est commise en ce monde. […] Cet usage montre assez qu’on ne perd rien au change, que le caractère spirituel vaut bien l’autre, et pour m’exprimer ici modestement, que si la Cléricature n’efface point, elle couvre au moins le titre de Gentilhomme.

276. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

Quelle idée peut-on se faire du Sénat Britannique, dont à peine on peut arracher les membres à leurs frivoles amusemens, pour former les assemblées, dans un temps où lès plus grandes affaires ne laissent pas un moment à perdre ? […] Un étranger qui arrive croit tout voir dans le deuil & l’abattement, une morne tristesse répandue sur les visages, sur tous les états, sur-tout les grands qui perdent tout : on se trompe. […] Le spectacle , dit-on hautement, ne peut être fréquenté que par des gens qui se mettent au-dessus de toutes les bienséances ; & qui, après avoir perdu l’honneur & la liberté, ne conservent que les richesses qu’ils y ont acquisent, & ne sauroient en faire usage que pour se plonger dans le tumulte des plaisirs bruyans, se cacher à eux-même, par cette diversion, tout l’odieux de leur conduite, & empêcher la nation de faire attention à ses malheurs.

277. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

Elle n’agit pas moins en fille perdue, en fille de théatre : Le temps presse, il fait nuit ; allons sans crainte aucune, A la foi d’un amant commettre ma fortune. […] L’une de son galant, en adroite femelle, Fait fausse confidence à son mari fidelle, Qui dort en sûreté sur de pareils appas, Et le plaint ce galant des soins qu’il ne perd pas. […] Ne perdez pas le souvenir d’une autre vie, ensevelissez mon corps lorsque mon ame aura été reçue de Dieu : Cùm acceperit Deus animam sepeli corpus (quelle petitesse d’esprit de distinguer l’ame du corps !).

278. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

Tel vicieux qu’il soit, il veut qu’on le ménage, & qu’on feigne de le prendre pour ce qu’il n’est pas ; il se révolte quand on le traite en libertin ; ainsi qu’il est des malades qui s’éfforcent de cacher le mal qui les ronge, & qui s’emportent lorsqu’on leur soutien qu’ils ont perdu la santé. […] Et comme si ce n’était pas assez, il ajoute ; Par cet échantillon, Vous jugez d’une belle ; Vous perdez la raison : Pardonnez à mon zèle ; Mais, en honneur, C’est une erreur ; Souvent le pied le plus mignon Sert à porter une laidron, Une laidron. […] Mais une femme hautaine Vous donne bien plus de peine ; Tout le long de la semaine, Travaillez à perdre haleine, Toujours elle se plaindra ; Elle n’est jamais contente ; Elle éxcéde, impatiente, Et vous réduit aux abois… Jugez quand elles sont trois.

279. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

exhorte les parents d’éloigner leurs enfants de toutes les occasions où ils sont en danger de perdre le précieux trésor de leur innocence, et surtout de les empêcher d’aller aux spectacles ; comme on empêche une servante, dit-il, de porter une chandelle allumée en des lieux où il y a de la paille, de peur que lorsqu’on y pense le moins, il ne vienne à tomber une étincelle de feu dans cette matière combustible, et ne cause un embrasement entier de toute la maison. […]  Profitez du printemps  De vos jeunes ans,  Donnez-vous à la tendresse, Ne perdez point ces précieux moments. […] Racine, c’est qu’il suffit du désaveu que cet illustre Auteur en fait par sa conduite, et du regret qu’il a d’avoir perdu tant de temps à une occupation si indigne d’un Chrétien, ce qui fera toute sa vie le sujet de sa pénitence.

280. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 96-119

Voilà donc le fruit de ces pièces, elles achèvent de perdre la religion. […] Qu’il est édifiant de voir un Martyr amoureux perdre sa vie pour la foi, en regrettant sa maîtresse, et joindre des péchés à son sacrifice ! […]  1.) que deux Auteurs tragiques ayant voulu adapter à leurs pièces quelque sujet tiré de l’Ecriture sainte, ils en furent punis sur le champ : Théodecte perdit la vue, et Théopompe devint fou.

281. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

.), et comme lui toute l’histoire, que ses liaisons avec les Comédiennes, jusqu’à les traîner dans ses voyages et dans sa litière : « Inter quos ledica tua Mima pertabatur. » Ce qu’il appelle avoir perdu le bon sens, par un jeu de mots qu’on ne peut rendre en français : « Venisti Brundusium in sinum et complexum tuæ Mimulæ, cum in gremiis Mimularum mentum et mentem depeneres. » Ses débauches avec Cléopâtre, sa défaite, sa mort funeste, furent les tristes suites de son amour aveugle pour ces créatures, qui l’avaient d’abord perdu. […] Ils passaient pour apostats : le paganisme croyait les avoir regagnés, et l’Eglise les avoir perdus.

282. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

Roscius, qui était Gaulois, composa un Traité de l’éloquence du geste, qui s’est perdu, que Sanlec dans son Poème du geste, et l’Abbé Dinouard dans son livre de l’Eloquence du corps, d’après Quintilien et bien d’autres, ont tâché de nous rendre. […] Il est certain qu’un Gentilhomme qui aurait la bassesse de se faire Comédien, dérogerait et perdrait sa noblesse, qu’il devrait être imposé à la taille et payer le droit de franc-fief, qu’il ne devrait plus avoir d’armoiries ni porter l’épée, et ne pourrait être reçu dans aucun corps où il faut faire preuve de noblesse. […] La joie y est courte et bien petite, on y perd beaucoup de temps.

283. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre III. Du Cardinal de Richelieu. » pp. 35-59

Les applaudissements qu’on donnait à la pièce, ou plutôt à celui qu’on savait y prendre intérêt, le transportaient hors de lui-même, il ne se possédait pas, il se levait et s’élançait à moitié du corps hors de sa loge pour se montrer à l’assemblée », et lui dire, c’est moi qui ai fait ces merveilles, et ne rien perdre de la fumée de l’encens. […] Que l’Etat soit perdu, que ma perte le suive, pourvu que mon amante vive… Les Rois ont des sujets, et n’ont point de parents  »… quels sentiments ! […] Corneille avait trop forte partie pour espérer de gagner le procès, sa gloire ne pouvait qu’y perdre ; sa pièce n’était pas sans défauts, ses lauriers n’étaient pas à l’abri d’une critique raisonnable ; il était de son intérêt de ne pas s’exposer au risque de les voir flétrir.

284. (1685) Dixiéme sermon. Troisiéme obstacle du salut. Les spectacles publiques [Pharaon reprouvé] « La volonté patiente de Dieu envers Pharaon rebelle. Dixiéme sermon. » pp. 286-325

Cyprien appelle, magistros & doctores non erudiendorum, sed perdendorum puerorum , des Maîtres & des Docteurs plus propres à perdre & à corrompre la jeunesse qu’à l’instruire & à la bien élever ; quels Chrétiens contre lesquels l’Ordonnance de Charles IX. […] Il ne nous conduit aussi, & ne nous conserve dans cét état que par l’esprit de penitence & de mortification, qui fait mourir le vieil homme avec toutes ses passions, & qui crucifie la chair avec toutes ses concupiscences : mais comme l’homme a une aversion naturelle pour tout ce qui gene sa liberté, & qui fait violence à la nature, & que d’ailleurs il a un furieux panchant pour tout ce qui peut flater ses inclinations corrompuës, & luy donner du plaisir : que fait le demon, il se met entre deux, & prend une conduite qui contrarie les desseins de Dieu, & qui flate les passions de l’homme : & afin d’empêcher, ou de corrompre cette sainteté à laquelle nôtre profession nous oblige, il nous attire si fortement à luy par l’amorce des plaisirs de la vie, qui sont les veritables poisons de la sainteté, que Tertullien nous assure que dans la naissance de l’Eglise plusieurs furent detournés de se faire Chrétiens plutôt par la crainte de renoncer au plaisir, que de perdre la vie, plures invenias quos magis periculum voluptatis, quam vitæ avocet ab hac sectaL. de spect. c. 2. […] Ne sçavons-nous pas qu’un Philosophe repudia autrefois sa femme pour avoir assisté un jour à un spectacle publique, comme si elle y eût perdu l’honneur & violé la fidelité ; & les Empereurs même ont permis le divorce pour une pareille cause ; ce fut pour ce même sujet qu’Octave Auguste defendit aux femmes d’y assisterSuëton. in Octa. […]  ; crainte que la Republique qui avoit déja beaucoup perdu de sa vigueur sous le regne de ce Prince voluptueux par les divertissemens du theatre & du cirque, n’acheva de se perdre tout à fait dans la mollesse & dans la volupté. […] De ce que des oreilles sont attentives trois ou quatre heures à entendre des vers empoisonnez, & cependant elles se lassent d’entendre pendant une heure la parole de Dieu ; de ce que des bouches qui ont été teintes du Sang de Iesus-Christ par le Sacrement de l’Eucharistie, sont profanées à applaudir à des crimes commis avec adresse, & representez avec esprit, de ce qu’un tems qui est si precieux, & qui nous est donné pour être employé au salut & à la penitence, est miserablement perdu dans des divertissemens criminels.

285. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre X. Que l'extrême impudence des Jeux Scéniques et des Histrions fut condamnée. » pp. 217-229

« On ne doit point recevoir à la Table des Fidèles un Histrion qui persévère en la turpitude de son art, et qui perd les jeunes enfants en leur enseignant ce qu'il a mal appris. » Saint Chrysostome fut unS.

286. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXX. Profanation du dimanche : étrange explication du précepte de la sanctification des fêtes. » pp. 109-116

en connaît-on beaucoup, qui affectionnés au sermon et à l’office de la paroisse, après les avoir ouïs ; aillent perdre à la comédie dans une si grande effusion d’une joie mondaine l’esprit de recueillement et de componction, que la parole de Dieu et ses louanges auront excité ?

287. (1588) Remontrances au roi Henri III « [Chapitre 2] » pp. 128-135

[NDE] périra = sera chassé de, sera perdu.

288. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Mercure perd le respect à Jupiter son père, badine sur ses intrigues, plaisante sur sa Grandeur, et tient des discours infâmes. […] Je conçois que le Poète n’était pas d’humeur à supprimer ces pensées-là : les Spectateurs eussent trop perdu à la suppression. […] Quelle conduite étrange, de perdre d’honneur des gens par les endroits mêmes par où ils valent ? […] Défendre ouvertement une chose, c’est souvent donner envie de la faire, le commandement perd alors toute sa force, pour en avoir nommé l’objet. […] Car enfin, quels plaisirs ont-ils donc perdus ?

289. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre prémier. De l’éxcellence du nouveau Théâtre. » pp. 68-93

Concluons en, que le Spectacle moderne n’inspire point un enthousiasme qui tient de la folie, ou qu’il est très-difficile de nous rendre sages, une fois que nous avons perdu la raison. […] Il fait perdre insensiblement le goût que nous avions pour les Pièces de Corneille & de Molière ; les Comédiens ne s’en appercoivent que trop.

290. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre premier. Du Theatre. » pp. 73-99

Mais enfin les plaisirs l’emporterent sur les loix & sur la severité : L’on perdit la crainte du peril, que les meurs y pouvoient courir ; & les Censeurs mesme, qui devoient estre des obstacles eternels à toute sorte de desbauche & de licence, furent les premiers qui firent d’un nouveau luxe un des devoirs de leur Charge. […] Mais ie crois que ie puis sans perdre le respect que ie dois aux Anciens & aux Habiles, hazarder la mienne qui est naturelle & assez apparente.

291. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Procès-verbal de l’action intentée devant le Parlement de Paris par le procureur général du Roi aux “maîtres entrepreneurs” du Mystère des Actes des Apôtres et du Mystère du Vieil Testament (8-12 décembre 1541) » pp. 80-82

A cette cause supplie la cour, vu la permission du Roi, la vérification d’icelle, et considéré les préparatifs que les entrepreneurs ont faits, et que res non est amplius integra bv, il plaise à la cour lever lesdites défenses, autrement perdraient les pauvres gens beaucoup. […] Curieusement, il ne représente pas les entrepreneurs des Actes des Apôtres, convoqués par le Parlement, mais ceux du Viel Testament qui, sans être au départ incriminés, ont le plus à perdre puisque, en dépit des frais engagés, leur projet est suspendu.

292. (1574) Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces « Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces. » pp. 423-426

c’est là un Spectacle, lequel on peut voir même la vue étant perdue : c’est là un Spectacle, qui n’est point proposé ni par un Préteur, ny par quelque Consul : mais par celui qui est seul, et devant, et sur toutes choses, voir duquel sont toutes choses, à savoir le Père de notre Seigneur Jésus-Christ : auquel soit louange, et honneur ès siècles des siècles, Ainsi soit-il. […] Abolir, vouloir que le souvenir d'une chose se perde entièrement (Dictionnaire de l'Académie).

293. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Allez persuader à un charlatan de ne pas tromper le peuple, vous y perdrez votre éloquence. […] Les impressions vertueuses en déguisent le danger, et donnent à ce sentiment trompeur un nouvel attrait, par lequel il perd ceux qui s’y livrent…. […] Une femme hors de sa maison, perd son lustre, et dépouillée de ses vrais ornements, elle se montre avec indécence. […] Pensez qu’il s’agit d’un homme perdu : tout est poison pour une telle âme. […] Je me perds dans cette analyse étrange du cœur humain.

294. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Mais si ce Livre mérite de persuader ses Lecteurs, nous aurions trop à perdre pour le desirer sincerement. […] Mais quant à l’honneur & à la vertu, c’est certainement au Théatre qu’on apprend à les perdre, comme va le prouver le petit Poëme qui suit. […] Les perdez-vous un instant de vue, on les retrouve, hélas ! […] Il la perdit ; & son cœur en fut si serré de tristesse, qu’il sortit à l’âge de vingt-trois ans du Barreau, pour n’y rentrer jamais. […] Toujours juste, toujours égal, les succès ne lui cachent point son impuissance naturelle ; les revers ne lui font rien perdre de sa dignité.

295. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  RECAPITULATION. » pp. 382-390

Nous ne devons donc pas trouver étonnant que ces Spectacles ayent déplu aux Anciens Philosophes, qui pensoient que les hommes y pouvoient perdre leur courage.

296. (1705) Traité de la police « Chapitre II. De l’origine des Histrions, des Troubadours, des Jongleurs, et des autres petits spectacles qui ont précédé en France l’établissement des grandes pièces de Théâtre, et des Règlements qui les ont disciplinés. » p. 436

n’est pas que l’usage de ces spectacles se perdit ; mais les principaux d’entre les Acteurs s’étant adonnés à faire plusieurs tours surprenants et périlleux, avec des épées et d’autres armes, on commença de les nommer Batalores, et en Français Bateleurs : ce nom a depuis passé à tous les autres Histrions ou Jongleurs, et ils n’en ont point d’autres aujourd’hui.

297. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Un fils dénaturé, qui fait déclarer sa propre mere adultere, pour faire régarder ses freres comme illégitimes, & exclure ses neveux ; un Parlement assez lâche, pour prononcer un arrêt injuste & bisarte, puisqu’en la condamnant comme coupable, pour les autres, il assure qu’elle n’a été fidele que pour Richard, afin d’établir son droit au trône : une guerre sanglante contre la maison de Lancastre, dans laquelle y périt, son propre Général, qui le méprise, jusqu’à le trahir, & passe dans l’armée ennemie, pendant la bataille, ce qui la lui fait perdre ; il avoit de l’esprit, de la valeur, de la fermeté ; mais ses bonnes qualités sont effacées par ses crimes, les plus grands que l’Angleterre eût encore vu, toute accoutumée qu’elle y étoit. […] Il est juste que la vertueuse Arnoud achete à son tour un amant qui lui plaise ; c’est la loi du commerce, après avoir satisfait tant d’honnêtes gens, à un juste prix ; il y auroit de la mauvaise humeur de lui réfuser la liberté de se satisfaire ; mais le théatre y va beaucoup perdre. […] Le mari, la femme, le public n’y perdront rien, tout sera content, & le théatre ira son train. […] L’auteur & son parti, ne perdit pas toute espérance, on agit, on sollicita, enfin on choisit pour juge l’Abbé Bergier, célebre par de bons ouvrages, en faveur de la Réligion.

298. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

Pour se justifier, il a publié des Mémoires, où il entre dans un grand détail de ses intrigues, sur-tout depuis la mort de la Reine Anne, & l’entreprise du Prétendant, ce qui l’obligea à quitter son pays, où il fut condamné à perdre la tête sur un échaffaud, comme coupable de haute trahison. […] Le grand nombre se perd. […] Si quelque homme sage essaye de les corriger & de les éloigner des spectacles, tout est perdu ; vous m’ôtez la vie, l’Etat est bouleversé : Pol ! […] Le même en a rapporté grand nombre, il dit qu’il en supprime beaucoup ; il eût pu les supprimer tous, sans que le public y eût rien perdu.

299. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE II. Réponse aux objections qu'on tire de saint Thomas pour justifier les Spectacles, et aux mauvaises raisons qu'allèguent ceux qui croient pouvoir les fréquenter sans péché. » pp. 55-63

Ne perdez pas par votre exemple celui pour qui Jésus-Christ est mort. » « Noli.… illum perdere pro quo Christus mortuus est. » Rom. c. 14.

300. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Ouvrir son âme aux cruelles, ou aux lascives idées de ce qui se joue sur les théâtres ; c’est la fermer aux inspirations de la grâce ; c’est perdre l’intégrité qui nous donne la vue de Dieu ; c’est n’avoir plus la confiance de nous approcher de son trône, de demander son secours, de recevoir ses lumières, et ses consolations comme ses enfants.

301. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Compagne du péril qu’il vous falloit chercher, Moi-même devant vous j’aurois voulu marcher ; Et Phedre au labyrinthe avec vous descendue, Se seroit avec vous retrouvée ou perdue. […] Va, tu me perds d’honneur, retire-toi de grace. […] Ce Général Macédonien qui parle avec tant de fierté aux Souverains de l’Inde, a déjà perdu dans mon esprit toute sa dignité, depuis qu’il a signalé son entrée sur la Scène par un Ministère très-vil, quoique assez recherché à la Cour des Rois. […] Choisissez aujourd’hui Si vous voulez tout perdre, ou tenir tout de lui. […] Supprimez cet Essai, j’y consens ; le public n’y perdra rien.

302. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

Car, comme dit justement saint Cyprien, « comment un Chrétien, auquel il n’est pas même permis de penser aux vices, pourra-t-il souffrir des représentations impures, où après avoir perdu la pudeur on s’enhardit à commettre les plus grands crimes ?  […] , que « certains Barbares ayant entendu parler de ces jeux de Théâtre, et du plaisir que prenaient les Romains à les voir représenter, dirent ces paroles dignes des plus grands Philosophes (Il faut que les Romains, quand ils ont inventé ces sortes de voluptés, se soient gardés comme des personnes qui n’avaient ni femmes ni enfants) » et on loue Alcibiades, entr’autres choses, d’avoir fait jeter dans la Mer un Comédien trop libre, appelé Eupolis, pour avoir récité en sa présence des vers infâmes, ajoutant à ce châtiment ce beau mot qui perdrait de sa force s’il était rendu en notre langue : Tu me in Scena sæpe mersisti, et ego te semel in mario. […] Ce serait perdre temps que de faire comparaison de l’une à l’autre : Je vous prie seulement de remarquer que bien loin d’affaiblir la doctrine de saint Thomas, tout cela au contraire ne sert qu’à la confirmer ; car ce n’est que contre l’excès de la Comédie que s’arment les Saint Pères, au lieu que si de leurs temps ils l’avaient trouvée dénuée des malheureuses circonstances qui l’accompagnaient, ils auraient été du sentiment de saint Thomas, et s’ils ne l’avaient pas approuvée, du moins l’auraient-ils jugée indifférente. […] Saint Thomas Ubi sup. artic. 2. in corpora , saint Bonaventure, saint Antonin, et avant eux tous, Albert le Grand « Unum genus jocandi est illiberale, petulans flagitiosum obscanum. »avait dit que dans les Jeux il faut prendre garde à trois choses : La première et 1a principale est, que l’on ne cherche pas le plaisir dans des paroles, ou dans des actions déshonnêtes, comme on faisait du temps des Anciens ; Coutume malheureuse que Cicéron déplorait par ces paroles : « Il y a une manière de se jouer basse, insolente, criminelle et honteuse. » La seconde chose à laquelle il faut prendre garde, dit le Docteur Angélique, est, qu’en voulant donner quelque relâche à l’esprit, on ne perde entièrement la gravité de l’âme, ce qui faisait dire à saint Ambroise« Caveamus ne dum relaxare animum volumus solvamus omnem harmonis quasi concentum quemdam honorum operum. » : « Prenons garde qu’en voulant un peu relâcher notre esprit, nous ne perdions l’harmonie de notre âme, où les vertus forment un agréable concert. » Et la troisième condition que l’on demande dans nos Jeux aussi bien que dans toutes les actions de la vie, est qu’ils conviennent à la personne, au temps, au lieu, et qu’ils soient réglés par toutes les autres circonstances qui les peuvent rendre honnêtes.

303. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

Il est bien triste de voir qu’après plusieurs années d’une éducation chrétienne, tant de personnes de l’un et de l’autre sexe se laissent entraîner par le torrent du monde, on dirait presque sans crainte et sans remords ; mais ce qui est plus affligeant encore, c’est de savoir que bien souvent les parents eux-mêmes sont les premiers à perdre leurs enfants. […] Ne perdez point par votre exemple celui pour qui Jésus-Christ est mort. […] D’ailleurs quand cette passion serait traitée avec plus de réserve sur le théâtre, il n’y aurait pas moins d’inconvénient, et si j’ose le dire, moins de cruauté à leur donner sur une matière si délicate, des leçons prématurées et infiniment dangereuses, et à leur faire courir le risque de perdre leur innocence avant même qu’ils sachent quel en est le prix, et combien cette perte est affreuse et irréparable ; mais les parents s’intéresseront-ils à conserver cette vertu, s’ils n’en connaissent pas eux-mêmes l’excellence ?

304. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Princes qui étendez une domination éclairée et prévoyante sur cette belle partie du monde, menacée de perdre des avantages long-temps si marqués, sur le reste du globe, ne souffrez pas que l’ivresse des spectacles dévore une des grandes ressources de votre puissance ? […] Que des adultes, maîtres de leur sort, fixés par goût et par l’empire d’une longue habitude dans un genre de vie analogue au théâtre, se dévouent à la frivolité publique, et traînent dans les coulisses une existence presque réduite à une simple végétation ; l’Etat ne perd rien dans ce sacrifice. […] On verroit des familles respectables rougir de l’opprobre que la contagion du théâtre a répandu dans leur sein ; des enfans élevés dans les leçons de la vertu, perdre tout sentiment du devoir pour fournir à l’entretien d’une comédienne, dissiper la fortune de leurs pères, usurper l’héritage de leurs frères, se jouer de la confiance publique et envahir la possession de l’Etat13, porter par une société toujours funeste avec les histrions, dans l’enceinte d’une maison vertueuse et paisible tous les effets du vice et de la plus incorrigible licence.

305. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

Je ne crois pas ces représentations convenables, elles nuisent aux mœurs, inspirent l’esprit du monde, donnent, le goût des spectacles, dissipent la jeunesse, lui font perdre beaucoup de tems, quoique moins rapidement & moins griévement que le théatre public ; mais il ne faut pas envénimer les choses même mauvaises, & calomnier même les coupables, même les Jésuites, quelque haine qu’on aie pour eux. […] Le vin de Cahors vaut bien le théatre de Moliere ; l’hiver rassembla le peuple dramatique, que l’automne avoit dispersé : pour réparer le tems perdu, on joua tous les jours, fêtes & dimanches ; la coterie n’auroit pu fournir à un si grand travail, si elle n’eût été renforcée par une troupe de tabarins, que le bon vin de Cahors, & la grande réputation de la scéne Quercinoise attirerent, au nombre de vingt-cinq gens peu faits d’ailleurs pour amuser la bonne compagnie, qui n’avoient encore que débité de l’orviatan sur des théatres ; mais reçus avec enthousiasme, ils se sont évertués, ils ont pris, l’essor, par une noble émulation, & ont essayé des piéces régulieres ; on a dit qu’ils réussissoient, & la recette a été bonne, quoique la Ville soit déserte, misérable, chargée d’impositions, qu’elle ait souffert depuis bien des années, de grandes calamités, les bourses fermées aux pauvres, se sont ouvertes pour des charlatans, qui ne savent pas même leur métier, tant l’amour du théatre est une aveugle ivresse. […]  23, dit, la comédie ést une chose indifférente, régardée en elle même, dans la speculation, comme une simple représentation d’une action humaine : elle seroit toutefois très-dangereuse, par les circonstances , (choix de l’action réprésentée, maniere de la représenter, caractères des représentans, dispositions des spectateurs ;) mais il seroit bien plus dangereux de les affectionner. c’est dommage de semer dans votre cœur des affections si vaines, si sottes, à la place des bonnes impressions ; on ne trouve pas mauvais que les enfans courent après des papillons ; mais n’est-ce pas une chose ridicule & lamentable, de voir des hommes faits (à plus forte raison des Ecclésiastiques) s’affectionner à de si indignes bagatelles qui outre l’inutilité, nous mettent en danger de nous perdre  !

306. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Vous êtes fâchée de n’être pas à Paris, parce qu’on y joue la comédie, en vérité l’opéra vous donneroit les plus mauvais exemples du monde ; Armide a un air dévergondé qui ne sied pas même à une femme prostituée, & je ne saurois déviner par quelle fatalité le caractère de femme fait sur le modèle d’Armide, ont acquis sur le théatre un droit de plaire qu’ils ne sauroient perdre. […] Ne m’allez pas dire que lorsqu’une honnête femme a tant fait que de renoncer à son devoir, elle doit être plus furieuse qu’une autre ; que les combats qu’elle a essuyé avant de se rendre, la font devenir une fois plus sensible à l’infidélité qu’on lui a fait, qu’une honnête femme à qui il en coûte pour se laisser vaincre, veut jouir de la peine qu’elle a eue à se défendre, & que ne voulant pas tous les jours recommencer les frais d’une passion, il lui est permis d’enrager lorsqu’elle en perd les fruits. […] Je défie de déviner l’un des crimes atroces qu’elle leur impute ; c’est qu’aucun ne pouvoit souffrir le jeu, le bal, le spectacle ; je ne sais de quel Historien elle a tiré ce fait si intéressant, les grands événemens de ce siècle ont trop occupé leur plume pour s’embarrasser de la comédie ; & ces hommes célèbres eux-mêmes s’en occupoient trop pour perdre le temps à ces frivolités, ni avoir aucun goût pour elles, le théatre étoit dès-lors inconnu en Hollande, où on ne pensoit qu’à établir la république & le commerce ; elle ne faisoit que de naître en Angleterre & en France où on n’avoit encore vu que les confrères de la passion.

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