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142. (1664) Traité contre les danses et les comédies « [FRONTISPICE] »

A PARISChez George Soly, ruë Saint Jacquesau PhœnixM DC LXIV avec privilege du roy

143. (1677) L’Octavius « [FRONTISPICE] »

d'Ablancourt A PARISPar la Compagnie des Libraires associez du PalaisM DC LXXVII avec privilege du roy

144. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Voisin, Prêtre, Docteur en Théologie, Conseiller du Roi. […] D’ordinaire on dit aux Rois de se garder des flatteurs ; aujourd’hui il faut dire aux flatteurs de se garder du Roi. Cependant être Roi à dix-neuf ans ! […] Le bonheur d’un Peuple dépend de la piété de son Roi. […] Ambroise disoit d’un grand Roi : il a eu des foiblesses qui ne sont que trop ordinaires aux Rois ; mais il s’en est repenti, ce qui leur arrive rarement ; erravit, quod solent Reges ; pænituit, quod non solent.

145. (1574) Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces « Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces. » pp. 423-426

Rois. 2. 12. […] Rois. 6. 14. […] Rois. 2. 12. […] Rois. 6. 14.

146. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

Molière, employé à la cour, vivait parmi des courtisans accoutumés à cette maxime consacrée dans les palais des rois : Pas de bruit si je n’en fais. […] Voltaire, qu’autorisait l’exemple d’Euripide, ne le suivit pas en tout ; plus délicat dans le choix de ses sujets, il rejeta en général ces grands coupables qui ne peuvent rapprocher de la vertu que par l’horreur qu’ils inspirent, mais qui peuvent aussi faire avancer dans le crime. « Il y a du bon dans cette pièce , disait un avare assistant à l’une des représentations de Molière, elle offre d’utiles leçons d’économie. » La répugnance de Voltaire à donner au public cette dangereuse instruction, mérite notre reconnaissance ; son respect pour les mœurs, nos éloges et notre admiration ; car, il faut le dire, le vice alors infectait la nation, et siégeait impudent au conseil de son roi. […] Je ne parlerai ni de Hernani, ni du Roi s’amuse, ni de Lucrèce Borgia, œuvres d’un grand génie qu’on est forcé d’admirer même dans ses écarts ; la célébrité qu’a eue la Tour de Nesle fixera mon choix. […] La Neustrie est le royaume franc du nord-ouest de la France, issu du partage entre les rois mérovingiens, environ jusqu'à la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant à la bataille de Hastings en 1066.

147. (1690) Entretien sur ce qui forme l’honnête homme et le vrai savant « [FRONTISPICE] »

avec privilege du roy.

148. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

Etienne, premier Martyr, sont les Rois, gloriosus Apostolorum chorus, chorus sacratus Martyrum. […] Les Rois ont toujours sous leur main un moyen assuré de distraire la multitude des opérations du gouvernement. […] Catherine de Médicis, qui les avoit apportés d’Italie, s’en servit pour amuser les Rois ses enfans, & demeurer maîtresse de tout. […] On demanda au Roi de lever la défense. L’Evêque de Londres s’y opposa, & le Roi le refusa.

149. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « [FRONTISPICE] »

avec privilege du roy.

150. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « [FRONTISPICE] »

avec privilege du roy.

151. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « [FRONTISPICE] »

LXVI Avec Privilège du Roi.

152. (1697) A Monseigneur de Harlay, Archevêque de Paris « [FRONTISPICE] »

M DC XCVII, avec privilege du roy

153. (1697) Lettre à Mme la Marquise de B. « [FRONTISPICE] »

M DC XCVII, avec privilege du roy

154. (1694) Lettre d’un théologien « [FRONTISPICE] »

JeanM DC XCIV avec privilege du roy.

155. (1715) La critique du théâtre anglais «  [frontispice] »

avec privilège du Roi.

156. (1697) Essais de sermons « [FRONTISPICE] »

avec approbation et privilege du roy.

157. (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « [frontispice] »

avec privilege du roy.

158. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE PREMIER. De la Passion de presque tous les Peuples pour la Poësie Dramatique. » pp. 8-16

Dans les Fêtes solemnelles on représentoit devant les Rois & les Seigneurs de la Cour des Tragédies & des Comédies, dont les intermedes contenoient des choses graves & sententieuses. […] Les Sujets de leurs Tragédies étoient les exploits militaires des Rois & des Grands hommes : les Sujets des Comédies étoient des Actions de la vie privée.

159. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XII. Que la représentation des Comédies et Tragédies ne doit point être condamnée tant qu'elle sera modeste et honnête. » pp. 237-250

Mais comme ils furent corrompus par la licence des Poètes, et par la mauvaise conduite des Acteurs, les Rois jetèrent l'infamie sur ceux qui montaient sur le Théâtre, où l'on avait porté tant de dissolution. […] Il est certain néanmoins que depuis quelques années notre Théâtre se laisse retomber peu à peu dans sa vieille corruption, et que les Farces impudentes, et les Comédies libertines, où l'on mêle bien des choses contraires au sentiment de la piété, et aux bonnes mœurs, ranimeront bientôt la justice de nos Rois, et y rappelleront la honte et les châtiments ; et j'estime que tous les honnêtes gens ont intérêt de s'opposer à ce désordre renaissant, qui met en péril, et qui sans doute ruinera le plus ordinaire et le plus beau des divertissements publics ; Car l'opinion des doctes Chrétiens, est que la représentation des Poèmes Dramatiques ne peut être condamnée quand elle est innocente, quand elle est honnête.

160. (1705) Traité de la police « Chapitre II. De l’origine des Histrions, des Troubadours, des Jongleurs, et des autres petits spectacles qui ont précédé en France l’établissement des grandes pièces de Théâtre, et des Règlements qui les ont disciplinés. » p. 436

Nos premiers Rois tout occupés à conserver, ou à étendre leurs conquêtes, et à s’affermir sur leur nouveau Trône, plus souvent à la tête de leurs Armées que dans leurs Palais, négligèrent longtemps les jeux et les plaisirs, qui ne sont ordinairement que les fruits d’une heureuse et parfaite tranquillité. […] néanmoins qui se reformèrent s’y rétablirent, et y furent soufferts dans la suite du règne de ce Prince, et des Rois ses Successeurs : nous en avons la preuve dans un tarif qui fut fait par saint Louis, pour régler les droits de péage, qui se payaient à l’entrée de Paris sous le Petit Châtelet ; l’un des articles porte, que le « Marchand qui apporterait un Singe pour le vendre, payerait quatre deniers ; que si le singe appartenait à un homme qui l’eût acheté pour son plaisir, il ne donnerait rien : que s’il était à un joueur, il en jouerait devant le Péager, et que par ce jeu, il serait quitte du péage, tant du singe, que de tout ce qu’il aurait acheté pour son usage.

161. (1777) Des divertissements du Carnaval « [frontispice] »

Avec Approbation et Privilege et du Roi.

162. (1777) Des Spectacles « [frontispice] »

Avec Approbation et Privilege et du Roi.

163. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « Fait à Orléans le 23. Mars 1697. »

Vu la Requête et l’approbation des Sieurs Mauduison et Aleaume Docteurs de Sorbonne en la Faculté de Paris, et Chanoines de l’Eglise d’Orléans, ouï le Procureur du Roi, et ce consentant, Nous avons permis à la veuve Paris et à Jacob son gendre, d’imprimer, vendre et débiter le Livre mentionné en ladite Requête.

164. (1731) Discours sur la comédie « [FRONTISPICE] »

Avec Approbation et Privilège du Roi.

165. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « [FRONTISPICE] »

Avec Approbation et Privilège du Roi.

166. (1705) Traité de la police « [FRONTISPICE] »

avec privilege du roy.

167. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

Ce Seigneur regna moins que les Consuls Romains ; il ne finit pas son année, ayant déplu à sa Compagnie, il fit par désespoir, démission de sa place ; il s’en répentit inutilement ; le Roi ne voulut plus de lui. […] Peisonnel, Consul de la nation, intitulée Selim ou la foi du sujet ; elle a eu les plus grands applaudissements, le sujet en a été trouvé neuf, & vraiment tragique ; les caractères bien soutenus, la conduite sage, les situations intéressantes, le style noble & nerveux, les sentiments d’amour & de fidélité du sujet envers son Roi, y sont dévelopés d’une maniere, qui fait autant d’honneur à l’auteur qui en est rempli, qu’au Monarque qui les inspire. […] Le Roi porte le sceptre de la Justice, jamais la Justice n’a porté les armes de France, encore moins d’un sujet, même Prince. […] Cette longue file de Portiques étoit couronnée, à chaque pilastre, d’une statue analogue à quelqu’un des cinqs sujets, & le chef du ceintre, des armes du Roi, du Comte d’Eu, du Chancelier, du Conte de Périgord, de l’Archevêque de Narbonne, très-canomiquement placé entre Vénus, l’Amour, les Graces & Mars ; & enfin, l’Intendant, chacun suivant son rang. […] Au milieu du répas, le Prince du Sénat porta à l’assemblée, la santé du Roi, on y répondit par acclamation, au bruit des boëtes ; ensuite celle de Monseigneur le Dauphin, de Madame la Dauphine, Monsieur le Comte de Provence, Madame la Comtesse de Provence, des trois Dames de France, Madame Marie-Élizabeth, toute la Famille Royale ; celle du Comte d’Eu, du Chancelier, du Comte de Périgord, de l’Archevêque de Narbonne, de l’Intendant.

168. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

Quand ce partage essentiel eut été fait, les Poëtes crurent ne devoir chercher les exemples des Passions réservées pour-la Comédie, que parmi les hommes du commun : non que les Rois & les Héros en soient exempts, mais parce qu’ils cachent leurs foiblesses aux yeux du Public, ne voulant y paroître que pour inspirer l’admiration ou le respect. Les Poëtes chercherent les exemples des Passions réservées à la Tragédie parmi les Rois & les Héros, non seulement parce que leurs Passions ayant des suites que n’ont pas celles des Particuliers, causent le bonheur ou le malheur des Peuples, & les révolutions des Etats ; mais parce que les exemples frappent bien davantage, quand ils sont pris parmi ceux dont on craint le pouvoir, dont on respecte la dignité, ou dont on admire les grandes qualités. […] Un Comédien très-fameux s’étant un jour mêlé parmi les courtisans d’Agesilas, & surpris de ce que ce Roi ne lui disoit rien, & même ne le regardoit pas, lui dit, Seigneur, ne me connoissez-vous pas ? […] Le Roi des Parthes célébroit les nôces de son fils, lorsqu’on apporta la tête de Crassus, qu’on jetta à ses pieds. […] Le Roi des Parthes, dit Plutarque, tiroit des Tragédies Grecques les divertissemens qu’il donnoit, & le Roi d’Armenie composoit des Tragédies en Grec.

169. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre III. But que le Spectacle moderne doit se proposer. » pp. 123-132

Or comme il y a trois sortes de vie ; celle des Grands dans la Cour des Rois, celle des Bourgeois dans les Villes, & celle des gens de la Campagne, le Théâtre aussi a reçu trois genres de Poèmes dramatiques, savoir, la Tragédie, la Comédie, la Pastorale ou la Satire. » Cette explication des divers genres de Spectacles pouvait être juste du tems des Grecs, mais elle ne l’est plus actuellement. […] La Tragédie est l’Histoire du malheur des Rois, des amours & de la faiblesse des Heros ; elle apprend à craindre l’effet des grandes passions, & à redouter la foudre, même à l’ombre du dais.

170. (1709) Mandement de M. L’Evêque de Nîmes contre les Spectacles pp. 3-8

ESPRIT FLECHIER, par la grâce de Dieu, et du Saint Siège Apostolique, Evêque de Nîmes, Conseiller du Roi en tous ses Conseils : A tous les Fidèles de notre Diocèse, Salut et Bénédiction. […] Convient-il, Mes très-chers Frères, d’étaler sur des théâtres un attirail de vanité; d’y jouer des Scènes divertissantes, et d’y remplir l’esprit et le cœur des peuples de frivoles et ridicules passions, dans des conjoncturesh où chaque citoyen doit prier pour son Prince j ; où le Roi s’humiliant le premier lui-même sous la main toute-puissante de Dieu, implore ses anciennes miséricordes ; et touchék d’une guerre que la justice et la Religion l’obligent de soutenir, met tout son Royaume en prière Prières ordonnées partout.

171. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Livre second. » pp. 2-7

Les Sénateurs Romains, ce consistoire des Rois, les Censeurs même, ces hommes graves, faits pour conserver les bonnes mœurs, Caton lui-même, ce Censeur si rigoureux, allaient au spectacle. […] Lorsque les Italiens et les Anglais apprennent que nous flétrissons de la plus grande infamie un art dans lequel nous excellons, qu’on excommunie des personnes gagées par le Roi, que l’on condamne comme impie un spectacle représenté dans des couvents, qu’on déshonore des pièces où Louis XIV et Louis XV ont été acteurs, qu’on déclare œuvre du démon des pièces reçues par des Magistrats et représentées devant une Reine vertueuse, quand des étrangers apprennent cette insolence et ce manque de respect à l’autorité royale, cette barbarie gothique, qu’on ose nommer sévérité chrétienne, peuvent-ils concevoir que nos lois autorisent un art déclaré infâme, ou qu’on ose couvrir d’infamie un art autorisé par les lois, récompensé par les Souverains, cultivé par les plus grands hommes, et qu’on trouve chez le même Libraire l’impertinent libelle du Père le Brun à côté des ouvrages immortels de Corneille, Racine, Molière ? 

172. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

Les Rois, les Papes l’admirent, les écoliers le suivent à milliers, dans ces divers campemens. […] Le Clergé frisé à la Greque, a traité les gens rigides de Jansénistes, & mêlant Saint Augustin, dont ils savoient le nom, avec le roi de cœur, qu’ils connoissoient parfaitement, ont proscrit par leur décision, la morale sévere qu’ils avoient déjà proscrit dans leurs actions. […] Vicaire de l’Abbé, & le Procureur du Roi au Sénéchal. […] Quelque Procureur dirigea la procédure, & servoit de Greffier, il le faloit bien, les Dames sont peu faites au jargon de la chicane ; il y a bien loin d’une information criminelle aux billets doux ; enfin tout bien considéré, & murement pesé, après plusieurs séances, le Procureur du Roi & le Dignitaire du Chapitre furent déclarés atteints & convaincus d’avoir composé, fait écrire, affiché & répandu dans la Ville des chansons diffamatoires, contre un grand Prélat & plusieurs Dames distinguées par leur naissance, leur beauté, leur mérite : pour réparation de quoi le Dignitaire fut interdit de l’entrée au chœur, & aux assemblées du Chapitre, condamné à demeurer trois mois dans un Seminaire, jeûnant & prenant la discipline le vendredi de chaque semaine, de quoi il rapportera un certificat en bonne forme, signé du Supérieur. Le Procureur du Roi ne pourra paroître sur le theatre, ni assister à la comédie, & il ira passer trois mois à planter des choux, & mener la vie pastorale avec ses chevres & ses moutons, de quoi il portera un certificat en bonne & due forme, signé du Curé & du Juge de la Paroisse, après quoi ils pourront revenir chez eux, mais non pas se trouver dans les compagnies avec Lesdites Dames offensées, & seront tenus de se retirer quand elles entreront, & défense à eux sous des plus grieves peines, de faire ni de chanter jamais de pareilles chansons, contraires à l’honneur des Dames & des Evéques.

173. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

 4.), conformément aux ordonnances des Rois Catholiques qu’il cite. […] Il promit tout, et tint parole en partie, il acheta un office d’Auditeur des Comptes ; mais sous prétexte de servir aux divertissements du Roi, il éluda l’autre, en quittant le théâtre de la Comédie Française pour s’appliquer à l’Opéra, où il se mit aux gages de Lully, et s’y fit une brillante réputation. […] La Chambre des Comptes n’en fut pas plus contente, elle fit la même difficulté de le recevoir que firent à Lully, son associé, les Secrétaires du Roi, quand il voulut entrer parmi eux : « Il n’est pas, disait-on, de l’honneur d’une compagnie si respectable d’admettre un Comédien. […] Et quand on prouverait qu’un pareil homme aurait eu la bassesse de monter sur le théâtre, peut-on penser qu’une pareille extravagance l’ait exempté des lois du royaume, et que l’excès de son libertinage donne à un mariage honteux qu’il contracte, contre la disposition de ces lois, une validité qu’il n’aurait pas, s’il eût resté au service du Roi, à l’exemple de ses pères ?  […] Tout le monde vit avec indignation le trouble qu’excita Lully quand il s’avisa d’acheter une charge de Secrétaire du Roi.

174. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « [FRONTISPICE] »

M DCC XXIV avec approbation, et privilege du roy.

175. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202

Charlemagne les chassa, & la sagesse de nos Rois a plus d’une fois mis un frein à la licence de pareils Spectacles. […] Le Roi voulut voir leurs Spectacles, & en ayant été édifié, approuva leur Confrairie par Lettres Patentes du 4 Décembre 1402, leur permettant de représenter la Passion & les Vies des Saints. Lorsqu’en 1420 les Rois de France & d’Angleterre firent leur entrée dans Paris, on représenta, disent nos Historiens, un molt piteux mystere de la Passion, & n’étoit homme qui le vît, à qui le cœur ne apiteast. […] Peu de tems après, Ruccellai donna son Oreste, & en 1546 fut imprimée la Tragédie du Roi franc Arbitre, qui épouse la Grace justifiante.

176. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » p. 14

) Celui qui aurait attenté à la personne du roi, pourrait-il rire d’un bon rire ?

177. (1770) Des Spectacles [Code de la religion et des mœurs, II] « Titre XXVIII. Des Spectacles. » pp. 368-381

En 1609, une Ordonnance de Police défendit aux Comédiens de représenter aucunes comédies ou farces, qu’ils ne les eussent communiqué au Procureur du Roi. […] Les Directeurs de l’Opéra & les Comédiens François, fâchés de perdre cette semaine, se sont avisés de solliciter à la Cour la même faveur ; mais le Roi, loin de répondre favorablement à leur requête, vient de donner une nouvelle preuve de son zèle pour la Religion, & sur-tout dans ce saint temps, en interdisant, même aux Comédiens Italiens, toute représentation pendant ladite semaine. […] L’Impératrice-Reine défendit en 1754 les Comédies, Opéras, Concerts, & autres Spectacles publics ; 1°. tous les vendredis de l’année ; 2°. dans l’Avent, à commencer au 14 Décembre ; 3°. le jour de Noël, tout le Carême, le jour de Pâques, les jours des Rogations ; 4°. les jours de la Pentecôte, Trinité, Octave de la Fête-Dieu ; 5°. les Fêtes de la Sainte-Vierge & leurs veilles, quand même ces dernières ne seroient point fêtées ; 6°. les jours des Quatre-Temps, de la Toussaint & la veille des Trépassés, des Rois ; 7°. le premier Octobre & le 14 Novembre, jours anniversaires de la naissance & du nom de l’Empereur Charles VI ; le 28 Août & 19 Novembre, jours de la naissance & du nom de l’Impératrice Elisabeth ; & le 20 Octobre, jour de la mort de l’Empereur Charles VI.

178. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

C’est un amas de termes de peinture où l’on a cousu de mauvaises rimes, & mêlé une foule de plats éloges du Roi, de la Reine, des Ministres, du Peintre. […] Pour aller au Théatre, Roi passe par un sallon très-richement décoré, qui en annonce la magnificence. Cette salle a quatre rangs de loges, & même cinq ; l’amphithéatre où se place la Cour se prolonge de droite & de gauche jusqu’au bord du théatre ; au milieu, en face de la Scène, est placé le fauteuil du Roi. […] Il est digne à tous égards de couronner ce superbe bâtiment, ouvrage du sieur Gabriël, premier Architecte du Roi. […] Quelques-temps après les désordres se renouvellerent, les spectacles furent rétablis, & Dieu pour punir ce peuple infidele le livra à Genseric, Roi des Vendales, qui prit la ville de Rome, la pilla pendant quatorze jours, en emporta des richesses immenses, y fit une infinité d’esclaves, & S.

179. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Extrait des Registres de Parlement, du 22 Avril 1761. » pp. 210-223

CE jour, les Gens du Roi sont entrés, & Me. […] Les Gens du Roi, Mc.

180. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286

Et pourtant l’Auteur place des Ecoles jusques dans les Hameaux, puisque le Bucheron balance s’il ne désirera point d’être Maître d’Ecole : même sous la seconde race de nos Rois, l’ignorance était générale, le Gentilhomme se fesait gloire de ne rien savoir ; les Prêtres mêmes savaient à peine écrire leurs noms : or, comment y aurait-il eû des Ecoles dans les Villages ? Il est clair que l’action est tout-à-fait modernes ; ainsi l’on fait agir Mercure, Jupiter, dans un tems où l’on ne connait que la Religion Chrétienne, que le culte du vrai Dieu : il est aussi comique d’avoir fait une telle faute, que si l’on fesait paraître un des Saints de la Légende au grand Aléxandre, ou bien à un des anciens Rois de Perses.

181. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XI. Du jeu des Acteurs. » pp. 345-354

Les Rois, les Hèros & les Princes, ne parlent-ils pas comme le reste des hommes ? […] Les Anglais n’ont point rougi d’accorder quelquefois la sépulture de leurs Rois aux célèbres Acteurs qu’ils applaudissaient sur la Scène.

182. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

L’académie de danse fut établie en 1661, par lettres patentes bien & duement enregistrées, le nombre des Académiciens est fixé à treize, ils ont le privilège exclusif de montrer à danser par eux-mêmes ou par leurs associés honoraires, droit de committimus & autres privilèges accordés aux Officiers commensaux de la Maison du Roi. […] Ce prix est une médaille d’or du grand module, le type représente le buste du Roi, avec la légende Artium parens. […] Les Comédiens François crurent avoir trouvé le moment favorable, & présentèrent au Roi une requête tendante à obtenir l’état de citoyen, & à faire confirmer les lettres patentes de Louis XIII, qu’ils disoient le leur avoir accordé. […] mêler & combiner tontes ces choses pour en faire un tableau, exprimer une passion & peindre un caractère, représenter l’agitation du public à l’occasion d’un évenement qui l’intéresse, assortir tous les traits qui caractérisent le personnage, la profession, la passion, l’événement, jusqu’aux habits & au costume, chacun à sa place propre & ses attributs, & s’en servit avec grace, le Matelot a la rame, le Soldat son épée, le Berger sa houlette, le Roi son sceptre, la Furie ses torches. […] Tylandre, le plus apparent, ayant beaucoup dansé, le Roi lui dit : Vous dansez trop bien pour ma fille, votre danse a rompu votre mariage : De saltasti matrimonium.

183. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Par le Roi, en son Conseil. […] J’ai vu la maison du Seigneur, les Livres de la Loi, les cérémonies du sacre des Rois de Juda. J’ai la tête remplie de nouvelles Prophéties des grandeurs & de la puissance de Dieu ; tout cela m’a pénétré d’une terreur religieuse & d’un respect profond pour le Roi des Rois. […] Ce saint Roi ne put détruire cet usage monstrueux que dans les Tribunaux de ses Domaines. […] Un jour il prit congé du Roi, pour retourner à l’armée.

184. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  résume général et comparatif du clergé de france.  » pp. 363-364

Je termine cet ouvrage en jetant le cri de tous les hommes de bien : la religion, le roi, la justice égale pour tous, et le respect pour toutes les professions qui ont un caractère imprimé par les lois et par la volonté du prince.

185. (1824) Un mot à M. l’abbé Girardon, vicaire-général, archidiacre, à l’occasion de la lettre à M. l’abbé Desmares sur les bals et les spectacles, ou Réplique à la réponse d’un laïc, par un catholique pp. -16

Je suis trop respectueux pour jamais croire que des paroles obscènes soient tolérées sur le théâtre de Sa Majesté ; au reste je renvoie votre compliment au ministre de la maison du Roi : il ne m’appartient pas de l’accepter. […] Mais de quelque beauté que brille ce chef-d’œuvre de Jean-Jacques, ma réponse sera toujours celle-ci : le même volume qui renferme sa lettre contre les théâtres, contient également ses pièces de théâtre ; et on lit à la note 66 de cette même lettre les paroles suivantes échappées à l’auteur du devin du village : « Je n’ai jamais manqué volontairement une représentation de Molière… J’aime la comédie à la passion… » Qu’en pensez-vous, M. le Laïc, et que diriez-vous si un personnage auguste s’était chargé de me fournir, par le courrier d’aujourd’hui, un argument de plus : lisez l’ordonnance du Roi du 8 décemb. 1824, qui a pour but de favoriser l’art dramatique et de procurer aux jeunes comédiens les avantages d’une instruction graduée. […] Si nous en croyons un chanoine de Paris, l’abbé Bergier (dans un ouvrage imprimé en 1788 avec approbation et privilège du Roi), lorsque David fit transporter l’arche sainte de la maison d’Obédedom dans sa ville, il dansait de toutes ses forces devant le Seigneur.

186. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

Bourdaloue, le Roi des Prédicateurs, & Prédicateur des Rois, M. […] Le sort même des Rois & des Héros qui ne sont plus, vous avertit de votre derniere fin.

187. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « [Lettre] » pp. 4-32

Je n’oserais vous découvrir mes sentiments touchant les louanges que cet observateur donne au roi. La matière est trop délicate et tous ses beaux raisonnements ne tendent qu’à faire voir que le roi a eu tort de ne pas défendre Le Festin de Pierre, après avoir fait tant de choses avantageuses pour la religion. […] Je ne parle point des louanges du roi, par où elle finit, puisqu’elles ne veulent dire que la même chose que celles qui sont au commencement du livre.

188. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [D] »

pour l’hist. de ce Théâtre, les Noms de ses Auteurs, de ses principaux Acteurs, le Catalogue des Pièces qu’on y joue, ses Priviléges & ses Règlemens, le Calendrier des Spectacles, en particulier l’année 1754 ; & l’Etat actuel de la Musique du Roi.

189. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

Un Ambassadeur de Spire est fort indifférent à l’Etat : cependant comme il est dangereux de permettre qu’un Sujet soit attaché à un Prince étranger ; ce qui dans bien des occasions, & de la part de plusieurs Princes pourroit tirer à conséquence, le Roi a déclaré qu’il ne vouloit pas que dorénavant aucun de ses Sujets représentât en France un Prince étranger. […] Dans l’Histoire, qu’il appelle le Théatre des Mœurs, on voit , dit-il, Néron à côté de Titus, Domitien & Trajan, Ciceron & Catilina, les monstres & les héros, l’opprobre & la gloire de l’humanité y paroissent dans le même rang ; &, ce qui est plus déplorable, c’est que ceux qui ont écrit pour les jeunes princes l’Histoire des Rois, se sont appesantis sur leurs vices, & ont insisté avec force sur le tableau de leurs crimes, sous prétexte d’en inspirer de l’horreur ; au lieu d’en détourner les yeux du lecteur. […] Que ne laisse-t-on les monstres dans l’oubli qu’ils méritent, pour ne proposer que les modeles des grands rois ? […] La différence des vices des rois & des vices des sujets n’est pas facile à comprendre ; les mauvais exemples produisent par-tout le même effet, & ceux de particuliers sont plus dangereux, parce qu’ils sont plus à la portée, & plus faciles à imiter. Mais comment comprendre ce qu’il avance, qu’un Instituteur, qui doit cacher les vices des rois, doive pourtant avoir un esprit philosophique qui entre dans les replis du cœur, & sonde la profondeur du caractere , jusqu’à tourner en vice ce qu’on avoit pris pour vertu ; & en démasquant les hommes, les faire paroître tous mauvais.

190. (1675) Traité de la comédie « XIV.  » pp. 294-295

« Si mon âme à mes sens était abandonnée, Et se laissait conduire à ces impressions, Que forment en naissant les belles passions. » Et l'humilité de théâtre souffre qu'elle réponde de cette sorte en un autre endroit : « Cette haute puissance à ses vertus rendue, L'égale presque aux rois dont je suis descendue ; Et si Rome et le temps m'en ont ôté le rang, Il m'en demeure encor le courage et le sang.

191. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Il n’y a de spectacle à Rome que dans le carnaval, depuis le lendemain des Rois jusqu’au jour des Cendres. […] Voltaire, le docteur à la mode, qui fait quelquefois montre de bel esprit, aux dépens du jugement, auroit embouché la plus bruyante trompette, & crié, du ton de son frere Sourdis, dans le Poëme de la Pucelle, Français rougissez de honte, & voyez les judicieux Anglois mettre au nombre de leurs législateurs, un de ces héros que vous condamnez à l’infamie, on l’auroit cru, ou auroit vu suppliques & mémoires présentés au Roi, pour obtenir qu’il fit ouvrir l’Eglise & le Palais aux comédiens, & donner à la nation le glorieux avantage de les compter au nombre des Magistrats & des Chanoines : le Parlement auroit fait des remontrances, le Clergé des mandemens, les arrêts & les excommunications du vieux tems paroîtroient habillées à neuf, les Avocats du bon ton feroient imprimer des factums, les beaux esprits chamailleroient en prose & en vers ; les Gaffés de Paris, & les antichambres de Versailles fairoient passer la cause des foyers aux boutiques, & des boutiques aux halles. […] Celui-ci descend de sa place, se met derriere le barreau, remercie les Gens du Roi, & donne son acquiescement. […] Un acteur des plus distingués de ces graves sénes, fit incognito un voyage à Bruxelles pour se divertir, le lendemain de son arrivée il se présenta au directeur de la comédie, pour entrer dans la troupe, & s’offrit à l’essai pour toute sorte de rôles d’homme ou de femme, dans plus de trente pieces qu’il savoit par cœur ; en effet, pendant un mois il joua le roi, le valet, l’arlequin, la soubrette, &c. parfaitement. […] Lopes de Véga, comme Corneille en France, le rendit décent, & guérit les Rois & les Princes de la maladie ordinaire aux grands, de ne pas aimer à entendre leurs vérités.

192. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Theodorit, Roi des Visigots, les tolléroit, comme il paroit par les lettres de calliodore ; mais ne les goûtoit pas, & les resserroit dans des bornes bien étroites de décence. […] Les Rois de la premiere race, ni les Maires du Palais, ne firent jamais leur cour à Thalie. […] Ce fut à son retour de Rome qu’ayant été fait véritablement Roi par Auguste, & par conséquent la puissance souveraine ayant passé à un étranger ; Hérode bâtit des théatres, fit jouer des piéces à Jérusalem, à l’honneur de son bienfaiteur. […] Malgré tant de désastres, le théatre eut en Judée un éclair de rétablissement sous le regne d’Hérode Agrippa, petit-fils de l’Ascalonite ; qui étant passé de la prison au thrône, jouit pendant trois ans du titre de Roi ; c’est à lui que, pour contredire Tibere, son prédécesseur, Caligula donna une chaîne d’or aussi pesante que la chaîne de fer qu’il avoit porté dans son cachot. […] Cinq Rois voisins qui y furent traités magnifiquement.

193. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Mais ce qui la rendit singulierement célébre, ce fut la sale magnifique que le Roi fit bâtir exprès pour la représenter dans le Palais des Tuilleries, avec une dépense Royale. […] Elle fut de nouveau abandonnée, quand le Roi alla à Versailles ; on l’a depuis donné à l’opera, quand la sale du Palais Royal fut brulée ; depuis qu’elle a été rebâtie, on la livrée aux Comédiens Français, qui par ce moyen superbement logés dans une Maison Royale sont déchargés de l’entrétien de leur sale, & des embellissements qu’il y faudroit faire, & qui sont sur le compte du Roi. […] Comme si le Roi & la Nation, à l’exemple des actionnaires des villes de Province, se tussent chargés de donner la comédie au public. […] Ces images se trouvent dans l’Ecriture, la femme prostituée, dans l’Apocalypse, enivre comme Circé, les Rois & les sujets, de sa coupe empoisonnée. […] Parce que avant l’Evangile, il n’y avoit que l’adultere & la brutalité des excès, de défendus ; excès qui perdirent les compagnons d’Ulysse, mais non la modération qui sauva leur sage Roi, lequel agissoit par un motif d’humanité, qui rendoit sa complaisance nonseulement excusable, mais glorieuse.

194. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

Le Roi, depuis bien des années, avoit accordé à six Académiciens des places distinguées au théatre de la Cour ; ils y avoient été solemnellement installés avec tous les honneurs bacchiques. […] Il n’en est pas comme du discours du Sieur Thomas, de l’Archevêque de Toulouse, & de quelques autres que le Roi a supprimé. […] On signifie au Sieur Renou que sa piece ne sera pas jouée jusqu’à ce qu’il soit venu, la corde au col, nud en chemise, la torche au poing, faire une amende honorable à Dieu, au Roi & à la Justice de Melpomene. […] Offense-t-on impunément des gens de qualité qui sont tous les jours Rois, Empereurs, Héros, & un Tribunal au-dessus de tout soupçon d’erreur ou de partialité ? […] Les Masques, chacun sur la frenne, déguisés en Roi, en Reine, en Cavaliers, en fous, &c. forment une partie en regle, & suivent en dansant la marche ordinaire.

195. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

C’est pour ceux que le Ciel fit naître Puissans & justes à la fois, A qui l’on permet d’étre Rois, Parce qu’ils sont dignes de l’être. Le sage ne connoît donc pas les Rois qui ont des défauts ? Les Rois ne sont-ils Rois que par la permission de leurs Sujets, qui ne la leur donnent que quand ils sont dignes de l’être ? […] Qu’est-ce qu’un Pontife en mules, un Roi en souliers ? […] Il fait descendre les Dieux de l’Olympe, les Rois de leur Thrône, les Héros de leur Char de triomphe, tous viennent rougir à ses pieds de leurs vices & de leurs foiblesses.

196. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

Un jour étant à la représentation de Caton, son chef d’œuvre, fait contre le Roi & le Ministere plein d’allusions malignes ; & les Wigs affectoient de redoubler les applaudissemens en ces endroits. […] Un vieillard de quatre-vingt-cinq ans, & sa femme âgée de soixante-dix-sept ans, s’aviserent de donner un bal, & d’en être le Roi & la Reine. […] La cause est jugée par trois salles magnifiques, bâties par l’Etat, au nom & par ordre du Roi, une à Versailles & deux à Paris, dans les maisons de deux Princes du sang ; l’Opéra chez le Duc d’Orleans, la Comédie Françoise à l’Hôtel de Condé. […] Un édit exprès enrégistré dans tous les Parlemens, qui casseroit toutes les anciennes & gothiques diffamations, tous les requisitoires des Gens du Roi, & les arrêts sans nombre qui ont flétri & défendu la comédie, ne vaudroit jamais trois salles royales & plusieurs millions. […] Si Arlequin portoit le nom du Roi, diroit-on décemment ?

197. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Vous avez fait , dit-il, plus que les rois, ces illustres ingrats, vous leur apprenez les droits et les devoirs du génie. […] Le mépris des rois qu’on appelle grandeur romaine, est le style ordinaire du père de la tragédie et de tous ses imitateurs. […] Qui entend ce galimatias, verser l’âme dans le cœur.Un républicain n’aime pas l’autorité royale ; mais ne méprise pas le rang des rois, il ne serait pas grand, il serait fou. […] Et, si le roi des Huns ne lui charme l’oreille, Traiter de Visigoths tous les vers de Corneille. […] Point de tragédie où quelques acteurs ne parlent des rois, des grands de l’Etat sur un ton à se faire mettre à la Bastille, s’il tenait dans le monde le même propos.

198. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VII. » pp. 115-130

Les Grecs qui haissoient la Monarchie ont pris plaisir à voir humilier les Rois sur leur Théâtre, les grandes fortunes renversées ; parce que l’élevation les choquoit. […] Voyez entr’autres Valadier, Prédicateur ordinaire du Roi ; suses Sermons sont imprimés l’an 1606.

199. (1607) Recit touchant la comédie pp. 2-8

En un autre plus bas étaient d’un côté le pape et sa suite, les rois catholiques, et chrétiens : d’autre part les Turcs, le prêtre Jeanp, les mécréants et hérétiques. […] [NDE] Prêtre Jean = figure mythique, roi d’un hypothétique royaume chrétien en Orient.

200. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112

Les jésuites ne faisaient-ils pas trembler eux-mêmes les rois et les souverains pontifes ? […] Mémoire au Roi, sur l’imposture et le faux matériel de la conciergerie, etc., in-8° de 30 pages.

201. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « A Monseigneur le duc de Nemours » pp. -

A Monseigneur le duc de Nemours Monsieur, Encore que ce petit discours ne soit digne de la grandeur de votre esprit, j’ai cru que vous me feriez l’honneur de l’accepter, non tant pour vous satisfaire, que pour honorer ma nécessité, qui espère que vous estimerez l’effet pour le mérite de la cause, et un pauvre don d’un riche désir : le mien n’a rien de plus cher que le respect qu’il rend en affection à vos perfections, Monsieur, qui enrichissent le monde, remplissent les âmes d’admiration, l’univers de gloire, et cette grande Princesse (vive image de la vertu de nos antiques Rois) de contentement, voyant plus louer la personne que le Prince, parce qu’il est aussi grand de mérite que de nom, en l’un la pensée manque, en l’autre la voix se perd : Et pour ne perdre cette petite œuvre, j’ai pris la hardiesse de l’appuyer du vôtre, Monsieur, jugeant qu’il n’aura faveur ni lumière que celle qu’il tirera de vous, qui portez en terre les grâces du Ciel où il éclairera ses ténèbres : Et parce qu’en l’entreprise glorieuse la faute est digne de pardon, j’ai cru que vous y serez aussi prompt, Monsieur, comme je vous ai vu libéral aux louanges de l’esprit de la Signore Isabelle, dont les Comédies se peuvent maintenir, puisque vous les avez jugées, Monsieur, un plaisir semblable aux repos des Avettes, où il n’y a souillure, pollution, ni amertume : la crainte que mes paroles en apportent aux douceurs de vos Muses, me fera finir, et en toute l’humilité que je puis, vous baiser les mains, et supplier me permettre la gloire de me qualifier, Monsieur, Votre très humble, très obéissante, et très fidèle servante.

202. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XIV.  » p. 469

Il faut que la dévotion de ces Saints de Théâtre soit toujours un peu galante: c'est pourquoi la disposition au Martyre n'empêche pas la Théodore de M. de Corneille de parler en ces termes: « Si mon âme à mes sens était abandonnée, Et se laissait conduire à ces impressions Que forment en naissant les belles passions. » Et l'humilité de théâtre souffre qu'elle réponde de cette sorte en un autre endroit : « Cette haute puissance à ses vertus rendue, L'égale presque aux rois dont je suis descendue ; Et si Rome et le temps m'en ont ôté le rang, Il m'en demeure encor le courage et le sang.

203. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Idée d’un Roi patriote, Ouvrage estimable, trad. de l’Anglais. […] Que de Sujets utiles au Roi & à l’Etat, se sont coupé la gorge depuis l’établissement de ces maudits Jeux ! […] Idée d’un Roi patriote, Ouvrage estimable, trad. de l’Anglais. […] Idée d’un Roi patriote, Ouvrage fort estimable, traduit de l’Anglais ; je l’ai déjà cité ci-devant. […] Quelques personnes de la premiere qualité, protecteurs de la Comédie Italienne, agitent fortement auprès du Roi, pour la révocation de son Arrêt contre elle mais leurs démarches furent inutiles.

204. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « XIV. » pp. 66-67

Il faut bien se garder de se souvenir que dans le Prélude Apollon a représenté la personne du Roi, et qu’il doit encore bientôt la reprendre.

205. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

Mais, du centre de la bassesse & de l’ignominie où elle s’est dégradée, qu’on leve les yeux vers le plus grand roi qui fût alors dans le monde, le plus rempli de sa grandeur, le plus jaloux de son rang, pour ne pas dire le plus fier des hommes, & qui pendant près de quatre vingts ans a le mieux soutenu la majesté du trône ; il vient terminer ses jours, déposer ses lauriers & son diadême aux pieds de la veuve Scarron, adorer & recevoir dans ses bras les restes d’un vil poëte, aussi burlesque dans sa personne que dans ses vers Qui peut mesurer cette distance & comprendre cet anéantissement de la majesté royale. […] Vous êtes bien raisonnable , lui dit le Roi. […] Cette dame, d’ailleurs si vertueuse, eut le malheur d’affoiblir & de faire presque évanouir deux conversions les plus importantes en ce genre, d’un grand roi, l’amateur le plus déclaré, & du plus grand poëte dramatique, par l’air contagieux du théâtre qu’on leur fit respirer.

206. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116

Un Chef ou Président pour le Roi, ou pour le Sénat ; un Substitut du Lieutenant Général de Police, ou du Magistrat qui a l’inspection du Gouvernement intérieur de la Ville ; deux Docteurs de la Faculté de Théologie ; deux Poètes de Théâtre, d’un âge mûr et en état de juger des Pièces, et un ou deux anciens Comédiens. […] Pour prévenir cet inconvénient, et pour ne pas laisser croupir dans le désordre des jeunes gens, qui se porteraient, peut-être, au bien, et dont la République pourrait tirer un jour quelques secours, le Roi ordonnerait qu’on ne reçût point d’Acteur qui ne fût connu pour homme d’honneur, et, comme tel, avoué de sa famille.

207. (1733) Traité contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE TRAITÉ. CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 247-261

On dit que la longueur de ce cirque était de trois stades et demi ; et que la largeur était moindre d’environ un quart ; ce qui ferait 1981. pieds de roi en longueur, donnant à chaque stade 566. pieds de roi mesure de France ; et environ 1486. en largeur.

208. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

La Ville eut enfin sa part des divertissemens du Roi. […] L’Abbé Perrin sollicita auprès du roi l’établissement de l’Opéra en France. Il obtînt en 1669 des Lettres patentes qui lui en accordèrent le privilège, sous le titre, d’Académie des Opéras de musique, établie par le roi. […] Perrin fut obligé de céder en 1672, son privilège à Lully, Sur-Intendant de la musique de la Chambre du Roi. […] En un mot, les Seigneurs généreux dont je parle, sont les Mécènes des Talens & des Arts, autant pour satisfaire leur propre penchant, qu’afin de prévenir les désirs d’un Roi surnommé avec raison le Bien-Aimé.

209. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Le Roi des Moabites envoya ainsi des femmes dans le camp d’Israël pour gagner le peuple, & plus d’une fois les Gouverneurs des places ont fait habiller les femmes en soldats pour en imposer à l’ennemi par le nombre apparent de leurs troupes. […] Ce nom qui ne convient qu’à ce qui émane du Roi a quelque chose de grand. […] Le Roi regla les rangs, & fit asseoir le Prince auprès de lui sur un trône d’ébene, orné de filigrammes d’or (ce cérémonial n’est pas encore dans l’étiquette de la Cour de Pekin). […] En suite des Comédiens représenterent sur le champ la piece dont le Roi leur prescrivit le sujet. […] Nous sommes par-tout bien venus, depuis les Rois jusqu’au moindre Artisan.

210. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Le Roi en fit tous les honneurs, & son frère le Duc d’Alençon en eut tant de honte, qu’il refusa d’y assister. […] Elles occasionnoient encore de vives & fréquentes querelles entre le Roi & son frere, d’un caractere fort différent. […] Le Roi le visita dans sa maladie, promit cent mille francs au Médecin, s’il le guérissoit. […] La Ligue avec tous ses excès n’a rien d’étonnant dans les circonstances où se trouvoit le royaume depuis trois regnes, & sous un Roi tel qu’Henri III. […] Barthelemi, les variations politiques de Catherine de Médicis, le Prince de Condé & le Roi de Navarre après une abjuration solemnelle revenus à la tête des Protestans, des impositions immenses, des profusions énormes, les minorités de deux Rois, les vices abominables & les puérilités inouies du troisieme ; l’effervence des esprits est elle surprenante ?

211. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXV. Conclusion de tout ce discours. » pp. 138-152

Pour ceux qui voudraient de bonne foi qu’on réformât à fond la comédie, pour à l’exemple des sages païens y ménager à la faveur du plaisir des exemples et des instructions sérieuses pour les Rois et pour les peuples : je ne puis blâmer leur intention ; mais qu’ils songent qu’après tout, le charme des sens est un mauvais introducteur des sentiments vertueux. Les païens dont la vertu était imparfaite, grossière, mondaine, superficielle, pouvaient l’insinuer par le théâtre : mais il n’a ni l’autorité, ni la dignité, ni l’efficace qu’il faut pour inspirer les vertus convenables à des chrétiens : Dieu renvoie les Rois à sa loi, pour y apprendre leurs devoirs : « Qu'ils la lisent tous les jours de leur vie »Deut.

212. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

La Mettrie, chassé de France, fugitif de Hollande, pour son impiété, ses mœurs & sa folie, fut reçu en Prusse, fait lecteur du Roi, reçu dans l’académie de Berlin, & après sa mort, par une distinction singuliere, honoré d’un éloge funebre par le roi de Prusse lui-même, qui le fit imprimer. […] Mais, outre que dans la Mettrie le mérite étoit médiocre, d’ailleurs c’est un impie, un débauché, quelque talent qu’on lui suppose, qui mérite peu les éloges publics d’un roi & d’une académie. […] A l’arrivée de la grande Dauphine, une troupe de comédiens & de danseurs étoit allé à Châlons, où le Roi & le Dauphin allerent recevoir cette princesse. […] Le Roi vint à passer, & ayant vu cette scène comique, il se mit à rire, & dit pour les consoler : Il vaut mieux que ce soit eux que d’autres ; ils ont bonnes jambes, ils se tireront mieux d’affaire : mais je doute que sur un tel théatre ils puissent jouer comme il faut. […] Il y a fort peu de fable dans l’histoire ; on n’en voit qu’une dans l’Ecriture, des arbres qui choisissent un roi ; on voit parmi les grecs celle d’un orateur qui, pour se faire écouter, commence son discours par une fable ; parmi les romains, celle de l’estomac qui digere les alimens pour tout le corps.

213. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre V. Il n’est point de Drame sans Mœurs. » pp. 139-141

Tel Roi peut être jaloux, galant, ambitieux, aussi bien qu’un de ses Courtisans, au lieu que les mœurs dépeintes dans notre Opéra ne sont applicables qu’à une seule classe d’hommes.

214. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre dernier. Conclusion. » pp. 345-347

Il s’enfuit de ce que je dis ici, & que j’ai donné assez à entendre dans le cours de mon Ouvrage, que les Poèmes relevés du nouveau Spectacle, tels que le Roi & le Fermier, Isabelle & Gertrude, la Fée Urgèle, Tom-Jones, &c. n’y seraient point déplacés, si l’on n’avait à leur reprocher que la noblesse de leur action.

215. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

Patavii 1630 On trouve dans la Bibliothèque du Roi cet Ouvrage Latin, dont le titre signifie en Français, Avertissement aux Acteurs et aux Spectateurs des Comédies, composéb par François Marie del Monaco Sicilien de la Ville de Drapanoc, Docteur en Théologie, de la Congrégation des Clercs Réguliers, imprimé à Padoue en 1630. […] Il y a aussi dans la Bibliothèque du Roi trois Volumes in 4°. contre la Comédie, écrits en Italien par le R. […] Dans ce volume, son nom est orthographié « Monacho », comme dans le catalogue des livres imprimés de la bibliothèque du roi, mais nous corrigeons en Monaco.

216. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Ce sont tous ces traits répandus, qui forment le caractère des personnages ; ainsi dans l’Iphigénie tout ce qui entre dans la représentation d’un homme amoureux, mais violent, tel qu’était Achille ; tout ce qui sert à nous peindre un Roi fier et ambitieux, tel qu’Agamemnon ; une mère tendre, une jeune Princesse courageuse, telles que Clytemnestre, et Iphigénie ; c’est précisément ce que nous appelons mœurs. […] Quelques-uns voudraient que la présence des spectateurs fût essentiellement liée à la pièce, dans la vérité, comme dans la représentation ; mais il y a peu de Tragédie, qui ait cette exactitude ; cela était bon du temps de ces Rois populaires, qui paraissaient si souvent dans les places publiques. […] On ne s’intéresse aux aventures des misérables, ou des personnes de la lie du peuple ; ainsi il faut que le sujet de la Tragédie soit l’action de quelque Roi, de quelque Prince, de quelque Princesse, ou de quelque personne considérable par son rang, ou par ses emplois, parce que les personnes infiniment élevées au-dessus des autres, produisent des effets bien plus étranges, et que leurs malheurs font une plus vive impression sur l’esprit, et causent un plus grand étonnement. […] Quoique ce Roi barbare eût bien mérité ce cruel traitement, cependant ce triste spectacle diminue la douleur, que les infortunes d’Hécube avaient causée. […] C’est ce que Sophocle a sagement ménagé dans son Antigone : Tiresias annonce à Créon, que les Dieux vengeront sur lui, et sur toute la Maison Royale, la mort de cette innocente Princesse, que ce Roi barbare avait fait inhumainement massacrer.

217. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Privilége du Roi. » pp. 369-370

Par le Roi en son Conseil.

218. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre I. Que les Danses ne sont pas mauvaises de leur nature. » pp. 1-5

Cela paraît dans l’exemple de David, qui comme il est rapporté au second Livre des Rois, jouait de toute sorte d’Instruments lors qu’on porta l’Arche dans la ville de Jérusalem, et dansait en la présence de Dieu, et à la gloire du Seigneur :« David ludebat coram Domino in omnibus lignis fabre factis, et cytharis et lyris, et Tympanis, etc. »« David saltabat totis viribus ante Deum » 2. 

219. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VI. Des Comédiens français rétablis dans leurs droits civils et religieux, à raison de leur profession, et entièrement affranchis des anathèmes et des excommunications de l’Eglise. » pp. 130-133

En lisant l’histoire du droit canonique, au chapitre de la puissance des rois, comme protecteurs des canons, on y voit que les ecclésiastiques y sont, à double titre, soumis à l’autorité séculière ; premièrement en leur qualité de citoyen, qui les soumet à la puissance temporelle, comme tous les autres sujets ; en second lieu, en leur qualité d’ecclésiastiques, ils sont également soumis au prince, qui, étant protecteur des saints canons et décrets des conciles, a droit de veiller sur les mœurs des ecclésiastiques, afin de s’opposer au relâchement de la discipline de l’Eglise.

220. (1590) De l’institution de la république « SIXIEME TITRE. Des Poètes, et de leurs vertus, item quels Poètes on peut lire et quels on doit rejeter des Théâtres. » pp. 117-127

Berose li. 5. de l’onzième Roi des Assyriens, vois les comment[aires] de Jean Annieb. […] Les Poètes donnant quelque couleur à cette opinion, pour éterniser la mémoire du Roi, qui avait fait tant de bien à tout le monde, et aussi consoler aucunement la Reine Isis sa femme, qui était merveilleusement dolente, et éplorée de la mort de son mary. […] Les Egyptiens affirment que le Soleil fut leur premier Roi Osiris, le nom duquel fut après sa mort adjoint à cet astre, à cause de la splendeur et grandeur de ce Roi. […] Berose li. 5. de l’onzième Roi des Assyriens, vois les comment[aires] de Jean Annieb.

221. (1768) Observations sur la nécessité de la réforme du Théatre [Des Causes du bonheur public] «  Observations sur la nécessité de la réforme du Théâtre. » pp. 367-379

Il faut que nos Souverains se montrent à leur Peuple ; donnez des spectacles auxquels ils puissent assister sans danger, & où le Sage puisse avouer le Roi. […] ou bien, si vous l’aimez mieux, pourquoi ne pas placer l’intérêt de vos Théâtres dans l’amour de la vertu, de la patrie & de nos Rois.

222. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

Toutefois, si nous étions parvenus au dernier degré de corruption, et qu’il n’y eût pas à présent plus d’espoir de retour que l’affreux état de guerre, et de folles illusions n’en laissaient concevoir dernièrement, je préférerais me taire pour ne pas grossir inutilement le nombre des moralistes déclamant et prêchant dans le désert depuis tant d’années ; mais autant l’on a été découragé à la vue de la contagion du mauvais exemple, et des lois d’un despote bataillard qui ne respectait rien, qui a attiré sur nous tous les fléaux avec la malédiction du ciel et des nations ; autant l’on doit espérer de l’influence des lois sages qui vont nous régir, de cette Charte, si long-temps disputée, que nous venons de recevoir d’un Roi juste qui la secondera encore par l’exemple de toutes les vertus, d’un Roi qui recommande et protège tout ce qui est respectable, dont le cœur est véritablement bon, les vues sages et paternelles, les promesses sincères ; puisque rien ne le détourne de sa mission sacrée, et qui ne forcera donc pas les écrivains de désirer, à la fin de son règne, pouvoir déchirer les pages où ils en auraient trop loué le commencement trompeur.

223. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre II. Utilité des Spectacles. » pp. 8-21

La Comédie est l’école des hommes d’une classe ordinaire, ou pour mieux dire l’image de ce qui se passe dans les moindres actions de la vie ; & la Tragédie instruit les Particuliers & les Rois. […] Lorsqu’on exprimera, par éxemple, à l’aide des paroles, les mœurs & les actions d’un Savetier, d’un Bucheron, &c. copiera-t-on ces Pièces où l’on ne voit que des Rois, ou pour le moins de bons Bourgeois ?

224. (1731) Discours sur la comédie « TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. »

Vu par nous le Privilège du Roi et l’Approbation du Censeur Royal, permettons à la Veuve de Florentin Delaulne, Imprimeur et Libraire, d’imprimer un Livre intitulé : Traité Historique et Dogmatique des Jeux de Théâtre, etc. […] Pierre le Brun, Prêtre de notre Congrégation, conformément au Privilège à nous accordé par les Lettres Patentes du Roi, en date du 26.

225. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre VII. Des Carozels. » pp. 191-195

Rien n’a paru de plus galant, ny de plus magnifique en Europe, & le tout peut servir d’exemple à tous les Rois & à tous ceux qui voudront entreprendre un pareil Spectacle.

226. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre X. Des entrées faites aux Rois & aux Reines. » pp. 205-208

Des entrées faites aux Rois & aux Reines.

227. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « PRIVILEGE DU ROI. » pp. -

Par le Roi en son Conseil.

228. (1590) De l’institution de la république « QUATORZIEME TITRE. Du Théâtre et Scène. » pp. 507-508

Ce qui fut de tel estime, que les Architectes attirés par gros loyers, que les Rois et Princes leur donnaient, ont écrit fort doctement des livres touchant la dimension et ordonnance des1.

229. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Les sujets de leurs Tragédies étaient des actions militaires, les triomphes de leurs Rois, & d’autres hommes illustres. […] Nous venons de voir les Théocrates dépossédés, renfermés dans leurs Temples par les Rois. […] de représenter la Souveraine puissance comme un Roi qui séduit des femmes, & s’est matériellement changé en pluie d’or pour Danaé, en taureau pour Europe ? […] Les hommes, plus grossiers que méchans, avaient tout bonnement les vices de leurs Dieux, ou plutôt, de leurs Rois déifiés. […] On avait fu profiter de la fermentation que causa ce Spectacle perfectionné, pour exciter les Peuples & les Rois à se croiser ; & l’on ne réussit malheureusement que trop : dès que le but fut rempli, on négligea le Spectacle.

230. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Tels les Rois d’Israël et de Juda, fidèles adorateurs du vrai Dieu, détruisaient les hauts lieux, coupaient les bois sacrés, anéantissaient les idoles. […] Ecouterez-vous avec plaisir des injures contre votre père, des insultes contre votre Roi, même dans la bouche de vos ennemis ? […] Il tourna à la frivolité et à la débauche ce peuple si grave et si vertueux, ce peuple dont la majesté éclipsait celle des Rois, dont l’autorité disposait des couronnes, dont la prudence donnait des lois à l’univers.

231. (1731) Discours sur la comédie « PRIVILEGE DU ROI. »

Par le Roi en son Conseil.

232. (1765) Apologie du théâtre français pp. 1-4

[EN-TETE] Apologie du théâtre français APOLOGIE DU THÉATRE FRANÇAIS,Dédiée à Messieurs les Comédiens Français ordinaires du Roi.

233. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

Les plaisirs des Rois étaient plus naturels et de moindre dépense. […] Aussi cette Déclaration du Roi ne leur a pu servir de rien. […] Les Evêques les toléreraient-ils, et souffrirait-on qu’ils s’autorisassent du nom du Roi ? […] J’ai revu les anciens Historiens de la Vie de ce grand Roi, et je ne trouve point qu’il ait chassé les Comédiens. […] Car il se jouait devant le Châtelet où est la Justice du Roi.

234. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « Avertissement de l’Éditeur, En forme de Table des Matières. » pp. 7-16

D’un côté, il ferait face au Temple de Thémis, de l’autre à la Statue du bon Roi ; au lieu de l’entrée de la Place percée vis-à-vis la porte du Palais, il y aurait deux passages suffisans pour l’aller & le retour des voitures, dans les deux angles, & le Théâtre occuperait le milieu : on pourrait élargir, & orner d’un arc à la gloire du Dauphin, l’entrée du côté du Pont-Neuf : on ouvrirait plusieurs portes de côté sur les deux quais, dont celles du milieu seraient pour les carrosses, & la Place aurait quatre grandes issues, outre un nombre d’autres pour les gens-de-pied ; elle serait environnée de trottoirs, pour donner à ces derniers la facilité de faire le tour de la Place, & de se retirer sans danger : le quai des Orfèvres, toujours tranquille, se garnirait de deux files de carrosses, lorsque la Place ne pourrait les contenir tous. […] Détruisons donc l’opposition dont je viens de parler, avant de construire des Théâtres, sans quoi ce serait une inconséquence de plus : Mais si nous parvenons enfin à la conciliation, en prenant l’esprit tolérant de l’une, & donnant aux autres la majesté, la sagesse & la décence dignes de la première Nation de l’Univers, alors quon élève un Théâtre somptueux comme le Palais des Rois*.

235. (1761) Epître sur les spectacles « Epître sur les spectacles » pp. 3-14

Délicieux séjour, Olympe des Mortels, Où l’Amour a son Temple, et Vénus ses Autels, Paris, je vous revois ; déjà mon œil découvre La Forêt de Cythère et perce jusqu’au Louvre : Tout fixe mes regards ; d’un côté j’aperçois La Retraite de Mars et le Tombeau des Rois. […] Je reverrai Claironk maîtresse de la Scène En longs habits de deuil sous les traits de Chimène Contre un cher ennemi, tendre objet de ses pleurs, Craindre de décider par ses vives douleurs La Justice d’un Roi qui l’aime, et qui balance, Ou Camille en fureur respirant la vengeance, Contre les jours d’un frère en ses criminels vœux Soulever la Nature, et l’Enfer, et les Cieux ; D’un laurier tout sanglant lui reprocher la gloire, Et le forcer enfin à souiller sa victoire.

236. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Le Roi trouve qu’un tel homme est digne de mort, alors le Prophéte venant à l’application lui dit : Tu es ille vir. […] Je dis plus, non seulement le Roi a arrêté cette fureur, mais il a même forcé en partie de changer l’opinion. […] On l’attaquera, il se défendra avec bravoure, et; n’aura pas désobéï au Roi. […] Voilà cependant quel étoit le talent pour lequel on a enterré la sublime Oldfield parmi les Rois. […] On me dira qu’il en faut aux Rois pour la guerre.

237. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Cette Pièce mérita à l’Auteur une Pension du Roi, de mille liv. […] Les sujets des Tragédies étaient les exploits & les victoires de leurs Rois & de leurs Héros. […] On tient néanmoins toujours pour certain qu’ils dérogent, exceptés ceux du Roi, comme il résulte d’une déclaration de Louis XIII, du 16 Avril 1641, enregistrée en Parlement le 24 du même mois, & d’un Arrêt du Conseil du 10 Septembre 1668, rendu en faveur de Floridor. […] Paris, Melle. telle, privilégiés du Roi ou des Magistrats, procurent des victimes dévouées aux plaisirs de la volupteuse jeunesse. […] Comme il n’y avait pas d’apparence de l’éxécuter sans le consentement de Nannus, Roi des Ségobrigiens, ils lui députèrent leurs chefs Simos & Protis, pour le prier de leur en accorder la permission.

238. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Car comme les Rois gravent leurs faces sus les monnaies, et ordonnent le prix, et valeur à chaque pièce ; ainsi ce Roi des Rois, marque par sa parole, comme de son coin, toute action ; lui donnant le nom propre, et l’estimation qu’il sait lui être convenable. […] Quand, dit-il, un Roi est assis en son trône, les Seigneurs et Officiers de son Royaume, n’y comparaissent, qu’avec les marques et enseignes de leurs grades et honneurs : Ainsi les hommes et les femmes, ne doivent comparaître devant Dieu, sans les marques de la condition, en laquelle il les a créés ; afin de ne faire déshonneur au Roi des Rois. […] Et pourra être vêtu d’habit de femme, un roi en son Trône, un Juge en son Siège, un Ministre en sa chaire, sans aucun blâme, avec toute honnêteté, et bienséance ; pourvu qu’ils protestent, que ce qu’ils en font, n’est pour tromper personne, mais pour user de la permission, et liberté Chrétienne ; voire il suffira, de laisser seulement le masque de femme, et montrer la face, afin qu’étant connus, un chacun voie, et juge, par charité Chrétienne, qu’ils n’usent point de fraude.

239. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXI. Les spectacles condamnés par les auteurs profanes anciens et modernes. » pp. 179-182

Ce grand roi demandait un jour à Bossuet son avis sur les spectacles : « Sire, répondit l’illustre prélat, s’il y a de grands exemples pour, il y a des raisons invincibles contre. » 40.

240. (1695) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras contre la Comédie [4 décembre 1695] « Mandement  » pp. 34-37

Mais si la Comédie est criminelle dans tous les temps, combien le doit-elle être plus particulièrement dans ceux que l’Eglise consacre d’une manière particulière à la pieté et à la Pénitence tels que l’Avent et le Carême, et où par des Prières et dans des calamités publiques, elle implore, comme on le fait actuellement dans notre Diocèse, la miséricorde de Dieu et travaille à apaiser sa colère si manifestement irritée ; dans un temps en un mot où la nôtre est particulièrement occupé à attirer sa protection sur les Armes de notre invincible Monarque, en n’oubliant rien pour sanctifier ceux qui les portent pour son service, et pour les rendre aussi bons serviteurs de Dieu que du Roi ?

241. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE III. » pp. 29-67

C’est lui qui prétend que l’on doive supprimer les deux premieres Races de nos Rois, que les fameux Ecrivains du siécle d’Auguste, sont la plûpart des Auteurs supposés par des Moines, qui, dans un siécle où le bon goût étoit ignoré, ont composé tant de beaux Ouvrages sous des noms imaginaires. […] Les Souverains ne sont plus aujourd’hui dans le cas des censures Ecclésiastiques ; Jean XXII. accorde1 à certains Moines le privilége de n’être pas excommuniés ; combien plus faut-il supposer une semblable prérogative attachée à la personne des Rois ; mais ils la tiennent des mains de l’Eglise qui l’a jugée nécessaire, sa puissance lui ayant été donnée pour l’édification des peuples. […] On n’ignore pas la maniere dont les élections aux grands Siéges se faisoient autrefois, le concordat les a remises à la disposition du Roi, & les nominations se font avec autant de sagesse, & ne sont pas exposées à la Simonie, aux violences que l’ambition mettoit pour lors en usage.

242. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VIII. Dans quelle Nation la Poësie Dramatique Moderne fit-elle les plus heureux progrès ? » pp. 203-230

Ils avoient pour Spectateurs, des Papes, des Empereurs, des Rois. […] Pour juger d’une Piéce de Poësie, les Papes, les Rois, les Cardinaux étoient Peuple, & pour plaire au Peuple, il n’est pas nécessaire de suivre les Régles. […] C’est-là qu’un Roi vaincu, & méditant d’aller encore attaquer son Vainqueur se dit à soi-même, Le chêne après avoir combattu cent hivers contre les vents, quand il est abattu par eux, vole ensuite sur la mer, pour les y aller trouver & les combattre encore.

243. (1722) Chocquet, Louis [article du Supplément au Dictionnaire Historique et Critique] « article » pp. 42-44

Ces Spectacles de pieté parurent si beaux dans ces siecles ignorans, que l’on en faisoit les principaux ornemens des receptions des Princes quand ils entroient dans les Villes, & comme on chantoit Noël Noël, au lieu des cris de Vive le Roi, on representoit dans les ruës la Samaritaine, le mauvais Riche, la Passion de Jesus-Christ, & plusieurs autres Mysteres, pour recevoir nos Rois.

244. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [C] » pp. 391-398

Les Poètes Grecs ont mis sur leur Scène des Souverains qui venaient de mourir, & quelquefois même des Princes vivans : ils se proposaient par-là de plaire à leur Partie, en rendant odieux le gouvernement d’un seul ; & c’était un moyen d’y réussir, que de rendre les Rois méprisables par un caractère vicieux, & l’exposition de faiblesses dont l’univers retentissait encore. […] Cependant, l’objet des Arts, qui sons tous faits pour embellir la nature, étant de viser toujours au plus grand & au plus noble, où peut-on trouver le Tragique parfait, que dans les Rois ?

245. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIII. Si les Comédiens doivent prendre le titre de Compagnie. » pp. 122-128

Etre les dépositaires des constitutions de l’Etat, & des volontés suprêmes de nos Rois, les organes de la Justice, les appuis du Trône, des Peuples & des Loix ; voilà leurs fonctions.

246. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VIII. Que le Compositeur doit chercher à peindre. » pp. 340-344

Il suffit de citer le Soldat Magicien, le Roi & le Fermier, Sancho-Pança, le Sorcier, le Bucheron, dont quelques morceaux de musique nous causent toujours un nouveau plaisir ; parce que le chant, & sur-tout la simphonie, sont des images détaillées de ce que contiennent les paroles.

247. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXII. Le repentir de quelques auteurs dramatiques d’avoir travaillé pour les théâtres doit nous engager à éviter ces divertissements. » pp. 183-186

Voulons-nous suivre l’extravagante conduite des rois d’Israël qui ne consultaient que de faux prophètes ?

248. (1764) Comédie pp. 252-254

avec approbation et privilege du roy.

249. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Par Mr. le chevalier de Mouhy, ancien officier de cavalerie, pensionnaire du roi, de l’académie des sciences et belles-lettres de Dijon. […] Il peut s’élever un Suger, un Amboise, un Ximenès, qui parleront aux rois avec cette fermeté que donne la vertu unie à l’attachement le plus vif aux intérêts de la chose publique ; il peut naître un Théodose, un Louis IX qui ne prêteront point à leurs discours une attention stérile. […] Mais si ces deux inconciliables ennemis ne peuvent faire de conquête qu’aux dépens l’un de l’autre ; si leur gloire simultanée est un monstre dans l’ordre des choses possibles ; que deviendra, à moins d’une révolution imprévue et subite, cette religion antique qui a couvert le globe de ses branches et de ses fruits, qu’un philosophe, qui ne l’aimoit pas, a nommée le foyer de toutes les vertus, la philosophie de tous les âges, la base des mœurs publiques ; le ressort le plus puissant qui soit dans la main des législateurs, plus fort que l’intérêt, plus universel que l’honneur, plus actif que l’amour de la patrie ; le garant le plus sûr que les rois puissent avoir de la fidélité de leurs peuples et les peuples de la justice de leurs rois ; la consolation des malheureux, le pacte de Dieu avec les hommes, et pour employer une image d’Homère, la chaîne d’or qui suspend la terre au trône de l’éternel.

250. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Jamais il n’y a eu au théatre plus de déchaînement qu’il y en eut contre le Tartuffe, le Parlement le défendit par arrêt, le Roi fit pareille défense ; les Prédicateurs, les Confesseurs, les Magistrats, les Écrivains, tout s’éleva avec zèle, le sublime Bourdaloue prêchant sur les divertissemens du monde le troisième dimanche après Pâques, s’étend beaucoup sur les spectacles qu’il démontre être impurs, criminels, scandaleux de leur nature, faisant naître mille pensées & désirs impurs défendus par l’Église & par tous les Saints Pères dont le témoignage vaut bien celui de quelques libertins, sans sciences, sans études, sans autorité, qui n’ont pour guide & pour oracle que des passions dont ils sont idolâtres. […] Malgré la sage défense du Roi, les Comédiens aussi méchans que leur père, ont toujours continué de l’habiller en Abbé, ils ont mieux aimé faire à contre-temps que de renoncer à leur malignité. […] Ciran, livre plein d’erreurs que le Roi supprima & fit arrêter l’Imprimeur, ce livre contribua à l’emprisonnement de son Auteur, M. […] Viclet poussoit plus loin son erreur, il vouloit que le péché privât de toute autorité temporelle les Rois, les Magistrats & toute les personnes en place, ce qui seroit le renversement de toute la société.

251. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. La Rosiere de Salenci. » pp. 10-37

L’orateur finit en mettant la Rosiere sous la protection du jeune Roi, qui, en montant sur le trône, s’est déclaré pour les bonnes mœurs, & qui sans doute en verra avec plaisir le triomphe. […] & les Rois ses successeurs, depuis près de deux siecles, l’ont-ils jamais prétendu ? […] M. au cinquieme siecle, sous les Rois Merouée, Childeric & Clovis. […] Un Roi, une Reine, l’Impératrice Marie-Thérese, auroient pu faire cet Etablissement.

252. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

Le fleuve suivit la pente & reprit son cours, la comédie devint intolérable ; toutes les nations où elle se produisit furent indignées ; les ordonnances des Rois, les plaintes réitérées des États généraux, les arrêts des Parlemens, le châtiment, le bannissement, la suppression de différentes troupes, enfin les idées communes, le langage ordinaire, qui par un consentement unanime de tous les peuples & de tous les siècles, depuis la Chine & le Japon jusqu’en Portugal & en Écosse, a fait du nom de Comédien une injure proverbiale, une expression de mépris, de folie & de vice, peuvent en convaincre les plus incrédules. […] Le Maréchal, pour se moquer d’elle & amuser le Roi de cette farce, lui déclare que c’est une affaire d’État qui passe ses pouvoirs & doit être portée aux pieds du Trône. Pour toute réponse du Roi, ils eurent ordre de jouer le 15 avril le Siege de Calais, qui étoit affiché. […] Son mal empira, & comme toutes les Facultés de Paris & de Montpellier, non plus que tous les Médecins du Roi, ne suffisent pas pour conserver une vie si précieuse à l’État, il fallut aller chercher du secours hors du royaume.

253. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

Il s’y fait quelquefois tant de bruit qu’on n’y entendroir pas le tonnerre, & elles y disent des choses si plaisantes qu’elles font mourir de rire ; car leur vivacité n’est arrêtée par aucune bienséance ; elles savent les avantures de tout le monde, & s’il y a un bon mot à dire sur le Roi ou la Reine, elles aimeroient mieux être pendues que d’y manquer. […] Ces lettres sont signées par le Roi, l’Evêque de Noyon, Levi, Comte de Melun, &c. […] La le Maure, Actrice de l’opéra, eut ordre de s’y rendre ; elle refusa d’y aller, si on ne lui envoyoit un carrosse du Roi & des Pages ; le carrosse & les Pages vinrent la chercher. […] Mais plus glorieuse qu’intéressée, cette Héroïne a répondu fierement qu’ayant été appelée par un grand Roi, l’invitation d’un Directeur étoit trop peu pour elle, qu’elle n’iroit en Allemagne que sous les auspices de l’Impératrice-Reine, & qu’à moins d’un ordre de Sa Majesté Impériale, elle n’avoit point de voyage à faire.

254. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

Neron usa de Iumens Hermaphrodites ; & pour aller plus loin, Sesostris y attella les Rois qu’il avoit vaincus. […] Tout cet assemblage de tant de belles choses estoit immediatement suivy des Rois, des Princes, des Capitaines & autres Personnages considerables & mal-heureux. […] Ce ne fut pas une des moins illustres parties du Triomphe de Pompée de faire paroistre Tigrane, Aristobulle, qui estoient de puissans Rois dans l’Orient, l’un d’Armenie & l’autre de IudéeAlex. ib. […] Car cet Illustre & fier ennemy qui ne respiroit que la gloire, qui fit preceder son Char par Iuba, un des plus grands Rois de l’Affrique, & porter les Images de Caton, de Scipion & de Petrejus, voulut épargner cette honte à Pompée, & il retrancha du nombre des Statuës ordonnées, celles de ce grand homme.

255. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre V. De l'impudence des Jeux Scéniques. » pp. 104-134

Je ne veux pas examiner si ces Jeux Scéniques étaient les mêmes qui se nommaient Floraux sous le premiers Rois, s'ils furent de nouveau donnés au peuple, ou seulement renouvellés, s'ils furent célébrés en l'honneur de Flore, qu'ils estimaient la Déesse des Fleurs, ou de cette fameuse Débauchée de même nom, qui devint si riche par sa mauvaise vie, qu'elle osa faire le Peuple Romain son héritier ; ni si l'ignorance ou la perte de tous leurs Acteurs par cette prodigieuse maladie, ou par quelque autre malheur les obligea de recourir à leurs voisins. […] Et le peuple qui se plaisait à la danse d'Hylas s'étant écrié contre Pylade qu'il ne pourrait mieux faire lui-même, il quitta sa place, et monta sur le Théâtre, pour danser cette Poésie ; et étant arrivé à cette parole, qui avait donné lieu à la contestation, il pencha la tête, et l'appuya de la main, à la façon d'un homme qui rêve ; et Auguste qui assistait aux Jeux, lui demandant pourquoi il représentait ainsi le grand Agamemnon, il répondit, parce que la grandeur d'un Roi ne consiste pas en la masse du corps, mais aux soins qui le font sérieusement penser aux affaires de son Etat.

256. (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162

Croyant faire les Rois et les Empereurs de parfaits Amants, nous en faisons des Princes ridicules ; et à force de plaintes et de soupirs, où il n’y aurait ni à plaindre ni à soupirer, nous les rendons imbéciles comme Amants et comme Princes. […] Les désordres causés par ces sortes de Jeux, furent représentés au Parlement de Paris d’une manière très vive et très forte en 1541 par le Procureur du Roi.« Pendant lesdits jeux, dit-il, parlant du Mystere de la Passion, et des Actes des Apostres), le commun peuple dès huit à neuf heures du matin ès jours de Fêtes délaissait sa Messe Paroissiale, Sermon et Vêpres pour aller èsdits jeux garder sa place, et y être jusqu’à cinq heures du soir ; eutd cessé les Prédications, car n’eussent eu les Prédicateurs qui les eût écoutés.

257. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

Jason voulant se justifier de répudier sa femme pour en épouser une autre, se contente de dire qu’il veut par une alliance avec un Roi, donner de l’appui à ses enfans. […] J’en aurois fait mes Rois, j’en aurois fait mes Dieux. […] Qu’on se rappelle qu’il entra dans la carierre, dans un tems où l’on n’étoit point choqué de voir le Sujet d’Œdippe orné d’une Episode amoureuse, dans un tems où la Galanterie regnoit dans la brillante Cour d’un jeune Roi, dans un tems où les Tragédies de Quinaut faisoient la fortune des Comédiens.

258. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

« Autour de Carême-prenant, dit-elle, et de la fête des Rois, on représente quelques petites histoires de dévotion. […] Le Roi l’a de tout temps autorisée, le Lieutenant de Police en fait l’ouverture, et vient ce jour-là dans la maison de S.  […] Tachard, autre Jésuite, ne montra pas moins de régularité à Siam, puisqu’il ne voulut assister aux spectacles du pays, comme il le dit dans son voyage, que forcé par ordre du Roi, quoique pour un étranger qui n’entend pas la langue, ils fussent moins dangereux que plusieurs pièces de collège.

259. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

 » C’est donc avec raison, que les Rois Philippe le Bel et saint Louis chassèrent de France tous les Comédiens, et que le Parlement de Paris rendit dans le seizième siècle plusieurs Arrêts contre eux, tels que furent celui du 6.  […] L’un s’habille en Roi ; l’autre en Princesse ; l’autre en Courtisan ; l’autre en Accusateur ; l’autre en Juge ; ou de quelque autre manière, selon le rôle qu’il doit faire. […] La cinquième qui doit frapper davantage tout esprit raisonnable, est, qu’il est honteux et indigne de la sainteté de l’état d’un Religieux, qu’il se travestisse en femme, en Roi, ou en Courtisan, et qu’en cela il représente un personnage qui ne convient qu’à des Arlequins, et à des Bouffons.

260. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

L’un commandoit les troupes, l’autre représentoit le malade imaginaire ; mais l’un a été enterré à Saint Denis avec nos Rois, l’autre au coin d’un cimetiere, avec les excommuniés, voilà Turenne & Moliere. […] La mode en est passée, il en reste quelque vestige dans ce qu’on appelle divertissement, qu’on entremêle en entr’acte dans les piéces ; mais il a été défendu par les capitulaires de Charlemagne, sous de très grandes peines, & par les Ordonnances des Rois, d’employer aucun habit ecclésiastique ni réligieux ; ce seroit prophaner les choses saintes, & le jouer de la Réligion. […] Comme il n’y avoit point de président dans ce corps acephale, l’un des plus petits, mais des plus éveillés, se leve & prend la parole : permettez-moi, Messieurs , dit-il à l’assemblée, d’être votre interprete , & se tournant vers l’auteur, incertain de son fort, comme un prévénu sur la sellette ; nous avons , lui dit-il, été par goût, à Richard III, nous irons par reconnoissance, cueillir les trois Roses Ils y vinrent en effet, en grand nombre ; mais ils eurent beau argumenter, le parterre, les sifflets n’eurent ni goût, ni reconnoissance, ils répondirent à tous les argumens, & les trois Roses ne furent pas moins sifflées entre les mains de la fille ainée des Rois, malgré l’amplitude de l’amplissime recteur. […] L’auteur dont l’intention est bonne, n’a pas pensé qu’au tems des croisades, où il place cette aventure, il n’y avoit point de spectacle réglé où l’on pût ordonner des piéces à son gré ; que la Hongrie, dont le Roi allant à la Terre-Sainte, laissa régner le mari de cette femme ; que la Moravie, dont le Souverain fut le séducteur artificieux, étoient des pays barbares, où le théatre étoit inconnu, où il n’est guere connu encore ; ainsi le représente l’auteur de l’histoire de Jeanne de Naples, qui avoit épousé dans ce même tems, le frere du Roi d’Hongrie. […] Le poison n’avoit pas échapé à celui d’une auguste Princesse, qui dès la premiere représentation, en temoigna un grand mécontentement ; elle releva avec force, l’indécence ou plutôt le scandale, qu’il y avoit à travestir si indignement la Réligion, & à rendre en quelque sorte le Roi, la Famille Royale & toute la Cour, complices de cet attentat, en osant exposer sous leurs yeux une pareille piéce.

261. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Parallèle du Poème épique avec les Pièces du nouveau genre. » pp. 107-112

Voyez Annette & Lubin, le Bucheron, Sancho-Pança, le Roi & le Fermier, Soliman second, la Bergère des Alpes, &c.

262. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [P] » pp. 441-443

La Parade est ancienne en France ; elle est née des Moralités, des Mystères, & des Facéties que les Elèves de la Bazoche, les Confrères de la Passion, & la Troupe du Prince-des-Sots jouaient dans les Carrefours, dans les Marchés, & souvent même dans les cérémonies les plus augustes, telles que les entrées & le couronnement de nos Rois.

263. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIII. Si l’on peut excuser les laïques qui assistent à la comédie, sous le prétexte des canons qui la défendent spécialement aux ecclésiastiques. » pp. 52-57

P. de Chiniac, Paris, 1780, tome 2, additio tertia, chap. 71, col. 1170] , d’où il a été transféré dans les capitulaires de nos Rois : « Ab omnibus quaecumque ad aurium et oculorum pertinent illecebras, unde vigor animi emolliri posse credatur, quod de aliquibus generibus musicorum aliisque nonnullis rebus sentiri potest, Dei sacerdotes abstinere debent : quia per aurium oculorumque illecebras turba vitiorum ad animum ingredi solet.

264. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre III. De la Fable Tragique. » pp. 39-63

Un Roi doit être accessible à tout le monde. […] * Voici comme on lit ces vers, dans un discours de Corneille au Roi.

265. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

Mais ce ne sont pas les ridicules qui font la honte des rois & le malheur des peuples ; ce sont les passions qui les dominent ; & jamais les auteurs ni les acteurs tragiques & comiques n’en ont guéri aucune, ni dans les princes, ni dans les sujets. […] Les sénateurs romains, ce consistoire des rois ; les censeurs, ces hommes graves, faits pour conserver les bonnes mœurs ; Caton lui-même, ce censeur si rigoureux, alloient aux spectacles.

266. (1753) Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies et les mascarades [Missionnaire paroissial, II] « Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies & les mascarades. » pp. 268-287

Nos Rois très-Chrétiens, protecteurs des loix de l’Église, ont fait aussi plusieurs ordonnances conformes à celles de ces Conciles. […] Nous remarquerons cependant, 1. que l’usage des masques étant un desordre très-pernicieux & défendu par les ordonnances de nos Rois & les Parlements du Royaume ; les Magistrats & autres supérieurs doivent s’y opposer & l’empêcher autant qu’ils peuvent. 2.

267. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335

Un Etranger accourt de Corinthe pour lui apprendre qu’on y est prêt à l’y nommer Roi à la place de Polybe qui vient de mourir. […] Puisqu’Œdippe a vécu plusieurs années avec Jocaste, comment n’a-t-il jamais songé à faire la recherche des meurtriers d’un Roi dont il possede le Trône & la Veuve ?

268. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Callipides, fameux Acteur de la Grece, croyant qu’Agésilaüs, Roi de Lacédémone, lui feroit un accueil distingué, se présente à lui en habit de courtisan ; surpris de ne recevoir du Roi que des regards dédaigneux : Peut-être ne connoissez-vous pas votre serviteur ? […] Tous les Rois Chrétiens, à l’exemple de Charlemagne, n’ont-ils pas abandonné les Comédiens au mépris du Public & aux anathêmes de la Religion ? […] Les protecteurs de la Comédie Italienne firent des démarches inutiles auprès du Roi pour la révocation de son Arrêt trop justement porté contr’elle.

269. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

Mon intention est de me rendre utile à la vraie religion, au roi, à son gouvernement, au peuple, et en particulier s’il est possible, à la cause qui va être agitée contre les deux journaux inculpés par le réquisitoire de M. le procureur-général Bellart. […] Les disciples de Loyola particulièrement, et dans les temps modernes, poussèrent à un haut degré cette puissance morale en s’emparant de l’éducation de la jeunesse, en dirigeant celle des princes et en s’arrogeant le droit de donner pour ainsi dire exclusivement des confesseurs aux rois. […] Toujours ils seront les adversaires irréconciliables des rois, auxquels ils n’accorderont des instants de paix qu’autant qu’ils les auront subjugués, avilis et rançonnés.

270. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

Ils ferment bien le théâtre à la maladie du Roi, à la mort des Princes ; l’ouvriront-ils à la mort d’un Dieu ? […] Les ordonnances de nos Rois ne sont pas moins sévères sur tous ces articles, et si elles s’expliquent moins sévèrement sur le théâtre, il est aisé de comprendre que le théâtre égalant et surpassant même tous ces désordres, il est à plus forte raison conforme à leur esprit de s’en abstenir. […] A combien plus forte raison seraient-ils inexcusables, s’ils insultaient leur maître, leur Roi, si au lieu de ménager ses intérêts, ils lui causaient du dommage.

271. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Chrysostome, et fait pour quelque chose de mieux que des comédies, fit dès l'an 1580 la pièce de la Pucelle d'Orléans, que personne ne lui demandait, pour divertir à Plombières le Roi et la Reine qui y étaient allé prendre les eaux. […] Nous avons même fait voir en divers endroits qu'Esther par ses traits satiriques et ses flatteries outrées, et Athalie par sa doctrine meurtrière des Rois, étaient des pièces répréhensibles, malgré toute leur piété ; qu'elles produisirent de mauvais effets à S. […] La thèse qu'il y expose est l'affirmation que le Pape avait le pouvoir de déposer les rois et de les punir de peines temporelles, et de dispenser, pour de justes causes, les sujets du serment de fidélité (Wikipedia).

272. (2019) Haine du théâtre: Bibliographie France (traités, pamphlets, documents, etc.)

Garde du corps du Roi, de l’académie royale des sciences & des belles-lettres de Villefranche, & de la société littéraire-militaire de Besançon, Londres et Paris, Lambert, 1758, in-12, (2 ff.) 142 p. (1 f.). […] • Lettre de M. le Chevalier de *** à M. de C[ampigneulles], garde du corps du Roi, de l’Académie Royale des Sciences et des Belles-Lettres de Villefranche, & de la Société Royale-Militaire de Besançon, au sujet de la lettre de M. […] Par Mr. le chevalier de Mouhy, ancien officier de cavalerie, pensionnaire du Roi, de l’académie des sciences et belles lettres de Dijon. […] Préparé en 1766 pour le roi, mais resté lettre morte, non publié et attesté par lettres de Voltaire du 4 février 1766 et du 1er mars 1766 (Besterman, D 13157). […] Mauroy, avocat aux Conseils du Roi, Paris, impr. de Lachevardière fils, 1825, in-8°, 50 p.

273. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

bientôt avec le ministre éloquent qui le soutient et le console, au milieu des plus grandes afflictions, et comme ce roi puissant dont la fidélité fut mise à une épreuve si douloureuse et si terrible, il s’écriera, « je suis sorti nu du sein de ma mère, et j’y rentrerai nu. […] « Prêtres, écoutez-moi, Soyez intéressés, soyez cruels, sans foi, Soyez ambitieux ; soyez rois sur la terre ; Prêtres d’un Dieu de paix, ne prêchez que la guerre ; Armez et divisez pour vos opinions, Les pères, les enfants, les rois, les nations : » Voilà ce qu’ils ont fait … … » Où donc en est la preuve, de ces horribles imputations. […] ils ont des rois, égaré le plus sage. » Athalie, scène 3, acte 4. […] Ainsi que dans leurs mœurs, tout est pur dans leurs lois : C’est par eux qu’on apprend à respecter les rois, Et que même aux Néron on doit l’obéissance. […] NDE Charles IX, ou la Saint-Barthélemy, de Marie-Joseph Chénier (1789), ensuite rebaptisée Charles IX, ou l'école des rois.

274. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre IV. Il faut que le nouveau Théâtre se fonde sur la Vérité & sur la Nature. » pp. 133-138

On doit se garder de conclure des sages paroles de ce Roi, qu’il est inutile d’aller à l’Opéra-Bouffon, contempler la peinture d’un Maréchal-ferrant, d’un Savetier, &c. puisque chaque jour nous pouvons voir les originaux.

275. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IV. Du Clergé considéré comme protecteur et fondateur des Comédiens du troisième âge en France, et comme en ayant lui-même exercé la profession. » pp. 113-119

[NDE] Dans l’ouvrage auquel ce livre fait suite, l’auteur trace l’histoire des comédiens, en commençant par les Grecs et les Romains, avant de tracer les trois âges des comédiens sous les rois de France.

276. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VII. De l’inconséquence de quelques prêtres ignorants envers les Comédiens, et de leur fanatisme mis en opposition avec l’autorité du pape et avec la conduite éclairée du haut clergé et des ecclésiastiques sensés en France. » pp. 134-140

pourquoi, disait-on, le roi ne nous a-t-il pas donné un évêque qui ait fait ses études ? 

277. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VI. Les obstacles qu’on peut rencontrer pour parvenir à la Réformation du Théâtre. » pp. 59-68

Nous ne lisons point que les Ordonnances de ces deux Rois aient rencontré la moindre résistance dans les peuples des deux nations, et l’on s’y soumit de part et d’autre sans aucun murmure.

278. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. —  De la Comédie.  » pp. 267-275

C’est précisément comme si dans la Comédie de l’Avare, la cassette ne se retrouvait pas,13 et que lors du dénouement de la Pièce le Roi envoya à Harpagon pour le consoler du vol qu’on lui a fait, quatre fois autant d’argent qu’on lui en a pris : ou que dans la Comédie du Joueur un ami donnât à Valère deux mille pistoles, pour le mettre en état de jouer encore, et de regagner ce qu’il a perdu.

279. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

Souffrirait-on à la Cour, ni même dans un Etat policé, qu’on jouât le Roi, les Princes, les Magistrats même des autres royaumes, non seulement par la crainte de la satire, mais encore, ne jouât-on que leurs belles actions, pour ne pas blesser le respect qui leur est dû, et familiariser le peuple avec ses maîtres, en les lui donnant en spectacle ? […] On a trouvé le moyen d’en empêcher l’exécution, et on a fort bien fait, le Roi a révoqué le privilège. […] Au lieu de les ridiculiser et de les faire détester, on les loue, les honore, les admire, on leur rend un culte suprême, on les propose à l’imitation publique, si bien et si grossièrement qu’on loue les Rois, les héros, les gens de mérite, en les comparant à ces Dieux. […] Les ordonnances de nos Rois et les arrêts des Parlements ont constamment défendu, sous peine de prison et de punition corporelle, de porter sur le théâtre, non seulement les ornements sacerdotaux, mais même les habits ordinaires des Ecclésiastiques et des Religieux : les paroles de l’Ecriture sont-elles moins respectables ?

280. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Je ne refuse point de courir, dit-il, mais trouvez-moi des Rois avec qui je le puisse faire : Les autres virent bien qu’ils avaient passé la ligne, et qu’il ne fallait plus aller si avant. […] Le Roi mourut soudainement à la chasse au grand regret de tous ses sujets ; Si la Danse des Noces est innocente ? […] Le Roi en voulut être : Leur habit était velu, de couleur de cheveux, bien gommé et bien poissé ; après avoir dansé jusqu’à se lasser, comme tout allait à la fin, un de leurs vêtements prit feu. Cet Elément se trouvant attaché à une matière combustible, car tout était de laine et d’estouppe, mit aussitôt tout en flammes : Tout ce qu’on put faire fut de sauver le Roi ; deux des Momons y laissèrent la vie, et si une Dame qui portait un grand manteau, ne se fut avisée d’en couvrir le Roi pour étouffer le feu qui commençait à se jeter sur lui, il était pour y demeurer avec les deux autres. […] Monsieur, répondit le Philosophe ; je vous prie seulement de vous souvenir que vous êtes fils de Roi.

281. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

S’il était vrai que les Comédiens fussent infâmes pour monter sur le Théâtre et pour jouer la Comédie, je voudrais savoir en vertu de quoi les jeunes gens dans les Collèges, les personnes les plus sages, et quelquefois les plus qualifiées, les Princes mêmes et les Rois, les Prêtres et les Religieux, qui tous pour se divertir, et sans scandale, représentent des personnages dans des Comédies, ne sont point infâmes ; et que les Comédiens le sont, eux qui ne font pas autre chose ? […] J’ai fait encore quelquefois une réflexion qui me paraît assez judicieuse en jetant les yeux sur les Affiches qu’on lit au coin des rues, où l’on invite toutes sortes de personnes à venir à la Comédie et aux autres Spectacles qui se jouent avec Privilège du Roi, et par des troupes entretenues par Sa Majesté. […] Il est constant que les Magistrats, bien loin de permettre la publication de ces sortes d’Affiches, en puniraient sévèrement les Auteurs qui abuseraient de l’autorité d’un Roi très-Chrétien et très-Religieux, pour inviter les fidèles à commettre des crimes si énormes. […] Le 10 septembre 1668, au temps où l’on recherchait les usurpateurs de noblesse, il avait obtenu du Conseil du Roi un délai d’un an Sour rapporter ses titres restés en Allemagne, d’où sa famille tait originaire. […] (Le Mazurler, Galerie historique des acteurs du théâtre jrancois, Paris, 1810, 2 vol. in-8 ; Jal, Dictionnaire critique; Ëmife Campardon, Les Comédiens du Roi, Paris, 1879, in-8).

282. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  dénombrement général du personnel et des revenus de l’ancien clergé séculier et régulier de france.  » pp. 351-362

., mais qui fut augmentée par un édit du Roi de 1768, à la somme de 500 f., n’allaient guère au-delà de 200 f. ; mais aussi il y en avait quantité d’autres qui valaient plus de 2.000 f.

283. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

L’Architecture, après avoir formé ces lieux, les embellissait par le secours de la Peinture & de la Sculpture Comme les Dieux habitent dans l’Olympe, les Rois dans des Palais, le Citoyen dans sa maison, & que le Berger est assis à l’ombre des bois, c’est aux Arts qu’il appartient de représenter toutes ces choses avec goût dans les endroits destinés aux Spectacles. Ovide ne pouvait rendre le Palais du Soleil trop brillant, ni Milton le jardin d’Eden trop délicieux : mais si cette magnificence est au-dessus des forces des Rois, il faut avouer d’un autre côté que nos décorations sont fort mesquines, & que nos lieux de Spectacles, dont les entrées ressemblent à celles des prisons, offrent une perspective des plus ignobles. » De tous les genres de Spectacles en usage chez les Anciens, il ne nous reste, à proprement parler, que le Théâtre Dramatique. […] Sois heureux ; jouis des biens qui te sont prodigués par la Nature ; goûte l’inexprimable volupté d’être homme & le roi de la moitié de la création ; aime tes parens, ton ami, ton concitoyen ; chéris celle dont le chaste sein renferme le plus grand des trésors, des hommes qui te devront le nom de père ; vis avec elle, dans une tendre, une paisible union ; voila les seules bonnes œuvres qui plaisent à l’Éternel, à ce Brama que tu révères.

284. (1772) Spectacles [article du Dictionnaire des sciences ecclésiastiques] « Spectacles. » pp. 150-153

Voyez aussi l’article 17, pag. 233, des maximes pour se conduire chrétiennement dans le monde, par M. l’Abbé Clément, Aumônier & Prédicateur ordinaire du Roi de Pologne, Duc de Lorraine & de Bar, Prédicateur du Roi, & Doyen de l’église collégiale de Ligny, imprimées à Paris en 1753, chez Hyppolite-Louis Guerin & Louis-François Delatour. […] qu’ils sont dignes de la fille du Roi très-Chrétien & de l’auguste Reine, qui honore bien davantage, par le lustre de ses vertus, le premier trône de l’univers sur lequel elle est assise, qu’elle n’en reçoit d’honneur par l’éclat qui l’environne.

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