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147. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE IV. Deux conséquences que les Pères de l’Eglise ont tirées des principes qui ont été établis ci-devant. » pp. 82-88

Car si tous les Abbés, les jeunes fainéants, les Dames mondaines et autres telles gens qui ne plaignent pas trois ou quatre Louis à une Loge, pour passer deux ou trois heures de temps à voir offenser Dieu, en avaient donné chacun la moitié aux pauvres : combien y en aurait-il eu de soulagés, qui ne seraient pas morts de faim. […] Vous êtes coupables de la mort d’autant de personnes que vous en auriez pu sauver en les assistant de ce que vous avez prodigué pour votre plaisir.

148. (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203

Votre présence au théâtre est un sujet de scandale pour les acteurs que vous entretenez dans une profession frappée de tous les anathèmes de l’Eglise, et qui les voue à l’infamie publique ; c’est pour vous plaire que ces insensés se séparent de la communion des fidèles, qu’ils s’éloignent des sacrements et qu’ils seront peut-être à la mort privés de la sépulture ecclésiastique. […] Ils ajoutent que, si vous n’y renoncez pas pour toujours au lit de la mort, vous vous donnerez, à vous-même et aux autres, un spectacle bien triste et bien tragique.

149. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. -

Boerhaave (ce Descartes de la Médecine) dit que cette maladie est pire que la mort : il a raison ; car la mort peut ne point faire de mal, et l’hypocondrie livre sa victime à la noire fureur de son bitume corrosif.

150. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

Les feuilles périodiques, sous le nom de Lettres, qu’il fit paroître pendant deux ans, & qu’on a recueillies en deux volumes après sa mort, ont eu plus de succès. […] C’est la blessure & la mort de ce cheval célèbre, & il suppose qu’Alexandre en est amoureux, que Statire sa femme en est jalouse, qu’elle le fait empoisonner par son Médecin : Fais-lui manger la mort dans un boisseau d’avoine. […] Le Marquis de Chimene fit jouer en 1753 une tragédie de sa façon, où il avoit attiré la plus brillante compagnie, appelée Epicharis ou la mort de Néron. […] Il a cessé de travailler depuis la mort de ce Chartreux, & a passé vingt-cinq ans à annoncer, à composer, à enfanter Catilina, sa derniere piece, assez peu digne des autres, qui fut d’abord bien reçue par égard pour son nom, mais qui depuis est tombée, & ne mérite guere de se relever.

151. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

Enfin ce que est au dessus de tout, c’est un grand Saint, que ses vertus héroïques & ses miracles firent canoniser six ans apres sa mort. […] Il paroît singulier que ce Saint emploie le mot prophane de spectacle, en parlant de la passion & de la mort de J. […] Quel plus grand, quel plus instruisant spectacle que la passion, la mort d’un Dieu sur une croix, pour expier les péchés du monde ! […] Les viandes épicées, le vin frélaté, causent des maladies, donnent le coup de la mort. […] la mort & l’éternité ne les y rendront que trop semblables.

152. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Nicole [né à Chartres le 13 Octobre 1625, & mort à Paris le 16 Novembre 1695], en est l’Auteur. […] Jacques Benigne Bossuet, Evêque de Meaux [né à Dijon de 27 Septembre 1627, & mort à Paris le 12 Avril 1704]. […] Henry de Barillon, Evêque de Luçon, mort en 1699. […] On peut encore y admettre Samuel Werenfels, célebre Protestant, Professeur d’Eloquence, mort à Bâle en 1740. […] Pannart [le la Fontaine du Vaudeville, mort en 1765] dont nous avons rapporté, p. 177 & s.

153. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VI. De la Poésie de style. Si elle fait seule la destinée des Poëmes. » pp. 94-121

Les Langues anciennes sont mortes, & nous n’en avons que des notions imparfaites. […] Ce que nous faisons à l’égard des Langues mortes, les Etrangers le font à l’egard de la notre. […] Nous convenons qu’il a de grandes beautés ; mais les situations, les sentimens, les passions, & cette extremité où est Chiméne, de venger la mort de son pére, sur son amant, ne sont-ils pas aussi admirables que le style ?

154. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre II. Charles XII. » pp. 32-44

Il le soutint jusqu’à la mort, sans se démentir un instant ; & portées à l’excès, ses vertus furent quelquefois des defauts, donnerent dans le ridicule, & le perdirent. Quand à Bender, réfugié chez le Turc, & presque son prisonnier, il soutint un siége dans sa maison avec quelques domestiques contre une armée ; quand pour ne pas rendre visite au Grand Visir, il fit le malade, & demeura dix mois dans un lit, sans vouloir se lever ; quand allant à Varsovie, il déclare à la République de Pologne, qu’il prend la qualité de Protecteur du Royaume, comme Cromvel voulut l’être en Angleterre ; quand on voit trente mille hommes attaquer serieusement la maison où il est logé, pour en faire le siége, & le Roi, au milieu de toutes ces attaques, jouer tranquillement aux échets, & selon sa coutume & ses idées guerrieres, qui le faisoient s’exposer à tout comme le moindre soldat, faire marcher le roi du jeu comme un pion, à droite & à gauche, sans précaution ; ce qui le faisoit échouer à tout moment, & perdre la partie : on pense comme cet officier qui se trouva auprès de lui au moment de sa mort, & qui dit, la comédie est finie, allons souper, comme Auguste mourant à ses amis, j’ai bien joué mon rôle, la piece est finie, battez des mains . […] Charles XII lui-même, malgré sa résolution soutenue jusqu’à la mort de vivre dans la plus grande simplicité pour sa personne, donna des scènes de faste, que Voltaire traite avec raison de comédie.

155. (1705) Pour le Vendredy de la Semaine de la Passion. Sur le petit nombre des Elûs. Troisiéme partie [extrait] [Sermons sur les Evangiles du Carême] pp. 244-263

Un Dieu mort en croix se trouveroit sur ces infames theatres ? […] où vous ne donniés à vos sens que le triste ; mais solide plaisir de la mortification, où vôtre esprit ne s’occupoit que des choses du Ciel, où vôtre bouche ne prononçoit que des protestations d’une nouvelle fidelité, où vôtre voix ne servoit qu’à entonner des Cantiques sacrés, où l’on ne mangeoit que pour vivre, où l’on ne faisoit ensemble quelques repas sobres & mediocres, que pour serrer plus étroitement les nœuds sacrés d’une commune charité, où l’on ne parloit que de souffrances, que d’austerités, que de pénitence, où l’on s’entrexhortoit au martire, où l’on se préparoit à la mort par la pieuse lecture des consolantes verités de l’Ecriture, ou par la meditation des souffrances de Jesus-Christ. […] Je suppose que ce soit ici nôtre derniere heure à tous : (car je ne m’en exempte pas moi-même) que les Cieux vont s’ouvrir sur nos têtes, que le tems est passé, & que l’éternité commence : que Jesus-Christ va paroître pour nous juger selon nos œuvres, & que nous sommes tous ici pour attendre de lui, ou le coup de grace, ou le coup de mort.

156. (1670) Du delay, ou refus de l’absolution [Les Instructions du Rituel du diocèse d’Alet] « Du delay, ou refus de l’absolution. » pp. 128-148

Il n’y a rien que selon Dieu, les pasteurs zelez pour le salut des ames ne doivent faire pour empecher ce malheur, qui ne peut arriver que tres difficilement, puisqu’en cas de danger de mort tout Prestre peut donner l’absolution, ainsy que nous avons dit cy-devant. Mais quand cela arriveroit, on auroit toujours sujet, & mesme obligation de bien juger du salut d’une personne, qui estant vivement touché de la douleur de ses pechez, & travaillant de tout son pouvoir à les expier par de dignes fruits de penitence, est surpris d’une mort inopinée, avant que d’avoir receu l’absolution de l’Eglise, aprés laquelle il soupiroit, en s’y disposant selon l’ordre qui luy avoit esté marqué par son Confesseur. […]  Si les penitens qui executent fidellement l’ordre de leur penitence, sont surpris de la mort en lieu où l’Eglise ne puisse pas leur donner secours & assistance, on ne laissera pas de faire en leur memoire des prieres & des offrandes pour les recommender à Dieu. […] Ainsy nous voyons que l’Eglise consideroit ceux qui mouroient en cet estat comme estant morts en la paix du Seigneur & en sa grace, les Prestres recevant les oblations qu’on faisoit en leur nom, & offrant le saint sacrifice, & les prieres de l’Eglise pour le repos de leurs ames.

157. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 5. SIECLE. » pp. 147-179

Ce fut peut-être pour cela que Dieu qui se fit pauvre pour nous enrichir, qui s'est humilié même jusqu'à mourir en la Croix, et dont la mort fit trembler tout le monde, voulut être pour nous attacher sur une Croix ainsi qu'un criminel ? […] Nous reconnaissons d'une étrange façon les effets de ses souffrances ; nous avons reçu notre rédemption et notre vie par le moyen de sa mort, et ce bienfait n'est payé que par les vices d'une vie débordée. […] Mais si l'on ne trouve pas que ces Spectacles dont nous avons parlé soient de si grande conséquence, que l'on considère attentivement ce que nous avons dit, et sans doute on reconnaîtra qu'au lieu de contentement ils nous apportent la mort, qu'ils nous perdent au lieu de nous divertir ; car en se retirant de ce qui peut entretenir la vie, ne se met-on pas au hasard de la perdre entièrement ; et lors qu'on a ruiné le fondement de sa Religion, n'a-t-on pas sujet d'appréhender la perte de son salut ? […] Je laisse pour juge de cette demande, la conscience de tous les Chrétiens, et je n'ai que faire de dire ce qu'une pernicieuse coutume fait voir trop clairement, l'on retient plus facilement un mauvais mot, qu'une sentence de l'Evangile, et l'on est plus content d'écouter les paroles de la mort, que celles de la vie: ainsi le Criminel aime mieux entendre ce qui le condamne, que ce qui lui donne la grâce.

158. (1825) Encore des comédiens et du clergé « TABLE DES MATIERES. » pp. 229-258

De l’excommunication considérée comme injuste, et par conséquent nulle, de la part des prêtres, qui anathématisent les comédiens, morts sans les secours spirituels de l’église. […] Page 189 Les prêtres fanatiques semblent ignorer, qu’une seule pensée vers Dieu de l’âme du pécheur, à l’article de la mort, peut opérer le salut. Page 190 Réflexions au sujet du repentir des pécheurs à l’article de la mort. […] Page 201 Les vérités légales en matière de religion devenant lois d’Etat, condamnent à mort quiconque ose nier de pareilles vérités.

159. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II [bis]. De la Comédie considerée dans elle-même, et dans sa nature. » pp. 29-54

Enfin la vie d’un Chrétien est, selon l’Evangile, une vie de mortification, d’insensibilité, et de mort à tous les vains plaisirs et les fausses joies du monde. […] Sulpice) étant mort subitement il y a environ trois ans, il fut enterré sans Clergé, sans luminaire, et sans aucunes prières, dans un endroit du Cimetière, où l’on met les enfants morts sans Baptême. […] Cette sainte Mère des fidèles quitte ses Cantiques de joie et ses beaux ornements, pour en prendre de tristes et de lugubres ; afin de donner à ses enfants une preuve sensible de sa douleur, et pour leur faire avoir un vif ressentiment de leurs péchés, qui ont donné la mort à son divin Epoux. […] Et c’est particulièrement en cette occasion qu’a lieu cette maxime de saint Paul ; que « non seulement ceux qui sont ces choses sont dignes de mort ; mais aussi tous ceux qui les approuvent, et qui y prennent part de quelque manière que ce soit ».

160. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

Les Dames Romaines, aussi tendres et plus décentes que les Françaises, s'y livrèrent avec fureur, jusqu'à refuser la grâce au vaincu qui leur tendait les mains, ordonner brutalement sa mort, et suivre de l'œil avec plaisir le poignard qui l'égorgeait, jusqu'à se faire gladiatrices et se mêler dans l'arène avec les gladiateurs. […] Il n'y a point de tragédie dont quelque mort ne fasse le dénouement, et souvent sur le théâtre, quoique aujourd'hui la scène ne soit pas si souvent ensanglantée ; mais le théâtre Anglais est toujours inondé de sang ; les combats même des animaux y sont courus. […] On commence par servir le poison de la passion, le faire mordre par le goût du péché, et on vient annoncer une mort le plus souvent un suicide, qu'on dit en être le remède. […] Les morts dont on y parle, ne sont que des fruits de vengeance, de jalousie, de désespoir, non des punitions régulières. […] Dans une bataille les morts et les blessures des Soldats sont infiniment variées.

161. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Ce ne fut pas une folie passagere, après la mort de Jotof un officier nommé Butalir, fut créé Pape à Moscou & à Petersbourg. […] Le Marquis Scipion Maffei, homme célébre, mort en 1755 a donné des comédies de plus d’une espece. 1°.  […] La ville de Verone dont il a écrit au long l’histoire, idolâtroit son citoyen, entr’autre hommage, elle lui dressa une statue avec cette inscription simple, mais profonde, au Marquis Maffei vivant, elle est dans le goût de celle que Montpellier dressa au feu Roi, à Louis XIV après sa mort ; l’une & l’autre idée est également vive, la flatterie ne loue guere après la mort un Prince qu’on n’a plus intérêt de ménager, l’envie ne souffre guere qu’on loue pendant la vie un grand homme qui peut effacer ses rivaux, la vérité seule dicte ces éloges, Maffei eut la modestie de faire ôter la statue de la salle de l’Académie où on l’avoit placée, & où on la remise après sa mort, ce trait lui fait honneur, on doit, dit-on, en ériger une à Voltaire dans la salle du spectacle, avec la même inscription à Voltaire vivant, je doute qu’il la refuse, il y a même bien de l’apparence qu’il a mis une bonne somme dans la souscription que ses amis ont ouverte pour fournir aux frais. Voici des loteries d’une nouvelle espere ; l’opéra a besoin de quatre cens mille livres, il fait pour les avoir une lotterie où chaque billet gagnera non de l’argent ou des bijoux ; mais un prix fort léger ; des billets d’entrée au spectacle, c’est payer d’avance, comme dans la souscription des livres ; la mort, les maladies, les voyages, les affaires qui empêcheront d’y venir, autant de billets perdus, & c’en est bien la moitié, c’est manger son revenu d’avance, aux dépens des successeurs, qui représenteront gratts si tous les billets sont remplis.

162. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Œdipe apprend la mort de Polybe, Roi de Corinthe, dont il croit être le fils ; il mêle à sa douleur quelque espèce de joie, puisqu’il voit tomber par là cet Oracle, qui lui avait prédit, qu’il serait le meurtrier de son père ; mais il apprend en même temps, qu’il n’est point fils de Polybe ; et cette nouvelle emmène le dernier secret de sa destinée : Il se trouve fils de Laïos, qu’il a tué, et de Jocaste qu’il a épousée. […] Le récit que Theramène fait de la mort de son Maître, dans la Phèdre de M. […] Brutus ne manquait pas de tendresse pour ses enfants, cependant il les condamna à la mort, parce qu’ils avaient voulu remettre les Tarquins sur le trône ; le zèle de la Patrie l’emporta sur l’amour qu’un père a naturellement pour ses enfants. […] Le premier représente Achille, qui remplit l’air de ses cris, et qui se désespère, non pas de la mort de son ami Patrocle, mais de ce que les mouches s’attachaient à son corps, et suçaient le sang de ses plaies. […] C’est ce que Sophocle a sagement ménagé dans son Antigone : Tiresias annonce à Créon, que les Dieux vengeront sur lui, et sur toute la Maison Royale, la mort de cette innocente Princesse, que ce Roi barbare avait fait inhumainement massacrer.

163. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE X. De la protection due aux Comédiens par le ministère public, contre les entreprises du fanatisme. » pp. 174-185

Il se constituerait par le fait, puissance législative et exécutive dans l’état et punirait dans le corps mort d’un citoyen, le zèle et le dévouement que celui-ci aurait apporté pendant sa vie, à remplir une profession voulue par le prince et consacrée par les lois. […] le roi et les législateurs auraient honoré un comédien pendant toute sa vie, ils lui auraient accordé des regrets à sa mort, ils enverraient consoler sa veuve, ils lui auraient promis une pension, lorsque tout à coup, les justes effets de la puissance et de la munificence souveraine, se trouveraient frappés d’anathème et de déshonneur, par la réprobation d’un prêtre qui leur dirait : « Ce que vous avez voulu, ce que vous regrettez même est réprouvé, va être couvert d’ignominie et du mépris public, telle est ma volonté.

164. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies a corriger. » pp. 295-312

De l’autre côté, Ismène Maîtresse de Laurette sans avoir aucune assurance de la mort de son mari, se dit veuve et prétend épouser Acante l’amant de de sa fille. Laurette, par ordre de sa Maîtresse, fait de son mieux pour donner des preuves de la mort de son vieux Maître, et ne travaille pas moins vivement, à la sollicitation de Crémante, pour rompre toute intelligence entre les deux Amants.

165. (1658) L’agent de Dieu dans le monde « Des théâtres et des Romans. CHAPITRE XVIIII. » pp. 486-494

On voit même des hommes possédés d’une ambition si furieuse, qu’ils tenteront tous les moyens possibles quoique abominables en méchanceté pour monter au faîte de la grandeur, quand ils seraient assurés d’en descendre par le précipice ; ils ne se soucient pas comment la vie se termine, pourvu qu’elle se passe dans l'éclat, car ils n’y voient rien pire que la mort qui la finit. […] Il est vrai que ces histoires étant mortes touchant d’abord beaucoup moins, que celles que la voix, l’action, l’habit, les mouvements des personnages animent dessus les théâtres.

166. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

La réputation du mort doit décider de la conduite du vivant. […] C’est un choc continuel d’antithèses ; le supplice & le combat, la mort & la vie, le cœur & le bras, la main de Chimène & celle de Sanche. […] Sa mort eût paru moins odieuse. […] C’est ainsi que dans la mort de Pompée on est tout plein de ce héros, sans le voir sur le Théatre. […] Mais il est inutile dans Heraclius, déplacé dans la mort de Pompée, ridicule dans Sertorius, insupportable dans Œdipe.

167. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CONCLUSION » pp. 113-114

L’Eglise les juge si criminels, qu’elle ordonne à ses ministres de leur refuser les Sacrements, même à l’article de la mort, s’ils ne promettent de renoncer à ce damnable métier.

168. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

La mort ; qui est représentée par une figure noire, avec des ossements de squelettes peints dessus, et une horrible têtière ou masque bien caractérisé. […] Il était de la maison des Mansel, seigneur d’Erdinton en Angleterre, etc. ; l’autre était Gautier Dentelin, chanoine, qui devint aussi trésorier, après la mort de Mansel, en 1206. […] Ouen, chancelier de France et aussi archevêque de Rouen, le privilège et autorité de délivrer tous les ans un prisonnier ou prisonnière devant être condamné à mort. […] On dresse des théâtres sur lesquels on joue la Passion et la mort de Jésus-Christ. […] C’est lui que la prophétie a prédit devoir naître de Marie : quand cette fleur paraîtra, le diable sera confondu, et la mort mourra ; nous te louons, Seigneur.

169. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Le Mort Viuant. […] La Mort de Pompée. […] Mort d’Hercule. […] La Mort de Cesar. […] Mais laissons là les morts, & reuenons aux Viuans.

170. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

Voilà une belle préparation à la mort, un grand sujet de s’applaudir ! […] Ils croient se rapprocher en disant qu’on peut tolérer ceux qui vont au spectacle, & qu’à l’égard des Acteurs on peut au moment de la mort recevoir leur abjuration. […] Qu’on pense différemment lorsqu’au moment de la mort on examine, au flambeau de la religion, les égaremens de sa jeunesse ! […] Si quelqu’un est tenté de me condamner, qu’après avoir apprécié le phosphore qu’on nomme esprit, ce rien qu’on appelle renommée, cet instant qu’on nomme la vie, qu’il interroge la religion, qui doit lui parler comme à moi, qu’il contemple la mort, qu’il regarde au-delà.

171. (1772) Spectacles [article du Dictionnaire des sciences ecclésiastiques] « Spectacles. » pp. 150-153

Mais l’on peut dire avec vérité que l’Ecriture toute entiere est une condamnation implicite & continuelle des spectacles, puisqu’elle condamne jusqu’à un geste, un clin-d’œil, une parole inutile, & qu’elle ne parle par-tout que de gêne, de contrainte, de violence, de renoncement au monde & à toutes les choses du monde, de sacrifices, de pénitence, de mort à soi-même, de modestie, de recueillement, de retraite, de silence, de suite des occasions du péché & des passions. […] Tout ce qui s’y fait est la mort de l’ame ; ce ne sont point des divertissemens, ce sont des meurtres, ce sont des sources de crimes & de remords, avant-coureurs de l’enfer. […] Ce célebre Orateur, après avoir prouvé qu’il n’est point permis d’aller aux spectacles, & qu’il n’y pas un Philosophe ancien, soit grec, soit romain, qui n’ait regardé les spectacles, comme la source de tous les désordres, rapporte ce beau trait d’une illustre Princesse, dont toute la France a pleuré & pleurera long-tems la mort prématurée, (Madame Anne-Henriette de France.)

172. (1825) Encore des comédiens et du clergé « TABLE DES CHAPITRES ET ARTICLES CONTENUS DANS LE PRESENT VOLUME. » pp. 7-9

De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui se croient en droit d’anathématiser les Comédiens morts sans les secours spirituels de l’Eglise.

173. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114

Toute la Scene roule ordinairement sur une intrigue amoureuse : le Héros s’expose aux plus grands dangers pour la faire réussir, & quand l’obstacle ne céde point à la passion, il se livre au désespoir, la mort qu’il se donne est le dénouement de la Tragédie. […] La religion de cette femme n’est point un titre dans l’idée du Poëte ; Pulcherie tient le même langage, malgré qu’on la peint vertueuse, & qu’elle est chrétienne, elle ne respire que la vengeance, s’obstine à la mort de Phocas1.

174. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XII. Du Dimanche et des jours des Fêtes. » pp. 54-66

Ce qui est encore expressément marqué dans les Livres des constitutions Apostoliques, qui nous apprennent que les jours des Fêtes ne sont établis que pour le culte de Dieu, et afin que nous nous souvenions de sa naissance dans la chair, de sa mort, et de sa résurrection, et qu’étant remplis d’une joie toute spirituelle dans la vue de ses inestimables bienfaits, nous l’honorions par des actions de grâces, et par des œuvres de vertu. […] « Mementote præpositorum vestrorum qui vobis locuti sunt verbum Dei ; quorum intuentes exitum conversationis, imitamini fidem. » Car suivant l’interprétation de Théodoret, l'Apôtre parle en cet endroit de ceux qui étaient déjà morts comme saint Jacques qu’il appelle ailleurs, le frère du Seigneur, et qui avait été tué par le commandement d’Hérode.

175. (1697) Lettre à Mme la Marquise de B. « A MADAME LA MARQUISE DE B… » pp. 302-316

Comme le Théâtre commençait déjà à montrer son indigence, et que la mort de Molière l’avait privé d’un Ornement qu’il ne recouvrera jamais, peut-être ne serez vous pas fâchée de voir un fragment de ce Prologue. […] Toi, qui vois d’un même œil toutes les Nations, Qui rends par tout justice aux grandes Actions, Et tires de l’Oubli dont la Mort est suivie Ceux de qui les Vertus ont signale la Vie : Marque moi le Climat où je dois m’arrêter.

176. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XV. Devoir des parens & des maîtres. » pp. 34-35

Ce ne sont point des traits morts, des couleurs séches qui agissent ; ce sont des personnages vivans, de vrais yeux animés de la passion, de vraies larmes dans les Acteurs, qui en font couler d’aussi véritables dans ceux qui les écoutent.

177. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TABLE » pp. 338-343

167 La mort de César.

178. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

Après la mort de Jules II, Bibiana intrigua si bien dans le Conclave, qu’il fit élire Pape le Cardinal de Médicis. […] Après la mort de Jules II. le fidéle Bibiana fut. […] Son livre est plein de lamentations sur la mort de la chere moitié, & de marques de la plus vive tendresse. […] Il fit à sa mort une sorte de conversion, voulut par dévotion être enterré chez les Dominiquains de Venise, & leur laissa sa bibliothéque théatrale ; sans doute afin que tous ses ouvrages, si utiles pour les mœurs, ne tombassent pas en des mains profanes : tous, ces graves écrits ne sont-ils pas bien placès dans un Couvent ? […] Il est mort en 1750.

179. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Elisabeth d’Angleterre, qui après quarante ans de comédie venoit par sa mort de quitter la scène, lorsque Christine y monta ; avec tous les défauts de son sexe, une vanité, un luxe, une licence poussée plus loin que ceux de la Suédoise, parce qu’elle étoit plus aimable, plus puissante, plus riche. […] On a trouvé après sa mort cet ouvrage ridicule dans ses manuscrits avec ses sections coniques ; on a eu la sagesse de ne pas l’imprimer, & d’en épargner le ridicule à l’Auteur & à la Princesse. […] Ce Chancelier peu avant la mort apprenant les scènes qu’elle jouoit dans le monde, dit en soupirant : Je le lui avois prédit, mais taisons-nous, c’est la fille du grand Gustave. […] Ces Ministres formés de la main de son père, étoient morts ou vieillis, & les baladins qui l’environnoient n’étoient point faits pour les remplacer ; c’étoit un parti nécessaire que celui de la retraite pour conserver sa gloire. Le Roi de Pologne étant mort, elle envoya un Agent en Pologne pour négocier, & se faire élire Reine : projet le plus chimérique.

180. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

La jeune d’Aubigné fut trop heureuse d’épouser Scarron, vieux débauché, bouffon, perclus, Cudejatte qui voulut bien la prendre, il n’étoit rien moins qu’un maître & un modèle de vertu : Je lui apprendrai bien des sottises , disoit-il, après la mort de cet homme burlesque ; ne sachant que devenir, elle fut reçue quelque temps chez Ninon Lenclos, la plus fameuse courtisanne à qui elle plut, & avec qui elle vécut si familièrement qu’elles couchoient ensemble ; ce qui n’étoit rien moins encore qu’une école de vertu : enfin la veuve Scarron entra comme une espèce de femme de chambre chez Madame de Montespan, autre modèle de vertu dont elle devint la confidente, la commissionnaire auprès de Louis XIV, & enfin la Gouvernante de ses enfans naturels, dont l’éducation lui fut confiée ; elle s’acquitta si parfaitement de tous ces emplois, qu’elle plût au Roi, supplanta sa maîtresse, la fit retirer de la Cour, & devint femme du Prince, le rendit pieux, & lui fit fonder la fameuse Maison de St. […] Le siége de Namur en 1692 fut mémorable par cet assemblage singulier de plaisir & d’horreur, de morts & de réjouissance ; tout son camp en fut le règne. […] Le Gouverneur de Guienne, le Duc d’Epernon imitoit le Gouverneur du Berri ; il étoit affolé d’une bourgeoise de la ville d’Agen qui n’étoit ni jolie ni spirituelle, mais qui avoit pris sur lui le plus grand ascendant, & qui fut jusqu’à sa mort la maîtresse absolue de son cœur & de ses volontés ; il la menoit par-tout avec lui & lui donnoit le pas sur toutes les Dames de la province. […] Rien de plus comique que la Reine régente & le premier Ministre faire la Cour à cette créature, & le Gouverneur traîné en lesse adorer ses charmes ; la Clairon n’en a pas tant fait, elle jouoit assez bien son rôle, sur-tout pour ses intérêts ; car avec toutes ses ridicules scènes elle fit une fortune de deux millions, tout s’évanouit à la mort de son amant ; les héritiers du Duc ne se firent aucun scrupule de la dépouiller de tout, prétendant qu’ils ne faisoient que reprendre leur bien, elle rentra dans la poussière d’où le vice l’avoit tirée. […] Après la mort de Ladislas son frère aîné ; il fut élu Roi de Pologne, & obtint dispense du Pape pour épouser la veuve de son frère mort sans enfans, comme Henri VIII, Roi d’Angleterre l’avoit obtenue pour épouser Catherine d’Arragon sa belle-sœur ; quoique son règne fut glorieux & sage, il se dégoûta du trône, & devenu libre par la mort de sa femme sans postérité, il le quitta malgré les instances des Polonois qui l’aimoient ; il quitta même sa patrie, & vint à Paris dans le centre du plaisir, comme Amedée, Duc de Savoye se retira dans le château de Ripaille.

181. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Une amatrice du théatre, amie de ce poëte, ne le quitta point dans sa derniere maladie, sans doute pour le préparer à une sainte mort, à la place du curé dont on ne parle pas : les les amies du théatre sont fort dévotes. […] répondit-elle en soupirant & versant des larmes, vous croyez bien que s’il n’étoit pas mort, je ne serois pas ici. Admirez le prodige de l’harmonie & la constante fidélité des amitiés du théatre ; la musique recommence, les larmes s’essuient, on est charmé de la beauté des chacones, on ne pense plus à son ami, il est mort. […] Il fit dans ces vues la vie d’une courtisanne, depuis son entrée dans le monde jusqu’à sa mort. […] la cruelle mort enleva le parodieur : on ne l’a pas remplace.

182. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

Son style n’étoit pas moins théatral, que sa chevelure ; selon lui la passion est une tragédie, la mort de Jesus-Christ un événement tragique, ses souffrances des scénes pathétiques, le Calvaire un théatre ; Pilate, Hérode, Caïphe des acteurs. […] ton aîle fugitive, Tantôt couvre la sombre rive Du triste séjour de la, mort, Tantôt elle plane avec gloire Sur les lieux sacrés de l’histoire, Force la demeure du sort. […] Qu’est ce que la rive du séjour de la mort ? […] Le Stix, le Phlegeton ont un rivage mais ils ne sont pas le séjour de la mort : les morts n’y font que passer, il n’y a plus de tems dans l’enfer : c’est l’éternité. […] Pour la satisfaction des hommes, Dieu avoit établi chez les Juifs une eau de jalousie, qu’une femme soupçonnée étoit obligée de prendre ; épreuve délicate si elle n’étoit pas innocente : sa mort honteuse étoit certaine.

183. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — VII. Le mariage dans les Comédies n’est que le voile de ce vice. » pp. 13-14

On y cherche enfin tout ce qui favorise la révolte des sens, contre laquelle il faudroit armer le Chrétien, & parconséquent tout ce qui donne la mort à l’ame.

184. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Jamais je n’ai assisté à ce silence de mort sans donner des larmes à ce genre d’infanticide, et sans ressentir la plus vive indignation contre la balourdise cruelle de leurs lâches progéniteurs ou de leurs infidèles instituteurs. […] Le célèbre Montaigne occupé à montrer l’existence d’un germe de méchanceté et de malfaisance dans le cœur de l’homme, un fond de cruauté et de barbarie, cite en preuve l’empressement de la multitude à contempler les supplices horribles et dégoûtans que la justice décerne contre les malheureux, coupables de mort…. […] Il n’y a point de danger, point d’aspect de ruines et de mort qui puisse affoiblir votre victorieuse impression ! […] Eussent-ils songé seulement à s’éloigner des limites de leur patrie, s’ils avoient imaginé que les guerriers, dont le sang devoit cimenter la victoire, expireroient dans le camp d’un genre de mort vulgaire ? […] 1768) y étant mort subitement, la cour fit fermer le spectacle pour toujours, persuadée de l’influence funeste que ce divertissement factice avoit sur la santé et la vie de l’homme.

185. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-3

Ce témoignage de fait est de tous le plus décisif, la plus forte preuve de la contagion dans une ville, c’est la mort ou la maladie de presque tous ses habitans.

186. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

Dégoûté du séjour d’Athenes, il alla mourir loin de sa Patrie, qui prit le deuil, quand elle apprit la nouvelle de sa mort, & redemanda sa cendre qui ne lui fut point accordée. […] Les Poëtes Tragiques étoient toujours en grand nombre, mais si médiocres, qu’on regrettoit Eschyle, Sophocle & Euripide, qu’on avoit déja regrettés sur la fin de la guerre du Peloponese, puisque dans les Grenouilles d’Aristophane, Bacchus alloit aux Enfers, pour rappeler un de ces illustres Morts, la ville ayant grand besoin d’un bon Poëte. […] Les fonds nécessaires aux frais de ces Représentations, furent assignés sur les fonds de la Guerre, & on décerna la peine de mort contre celui qui proposeroit de restituer ces fonds au besoin de l’Etat. […] Ce n’étoit point l’usage chez les Grecs, comme parmi nous, de remettre sur le Théâtre les Piéces d’un Poëte mort, parce que les Représentations Théâtrales étoient des combats Poëtiques, où il falloit apporter des Piéces nouvelles.

187. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Elle a toujours été en possession de condamner les Théâtres, de tenir les Comédiens pour gens excommuniés, de les priver de la participation aux Sacrements ; de déclarer dans ses Rituels qu’on ne les doit point absoudre, même à la mort, s’ils ne promettent de renoncer à leur dangereux Métier. […] Ne pouvez-vous donc vivre sans les joie du monde ; vous pour qui la mort doit avoir ses douceurs ; vous qui ne devez point avoir de plus grand desir que de sortir de cette vie, et être presenté avec l’Apôtre au Seigneur… Quel plus grand plaisir peut goûter un Chrétien, que le dégoût du plaisir, que le mépris de la vie présente, que la liberté des enfants de Dieu, que la pureté de la conscience, que la paix qui se goûte par celui qui est content de son état présent, que l’affranchissement de la crainte de la mort, que cette foi généreuse avec laquelle on foule aux pieds les Dieux des Nations. […] J’ai vu une Bible entière réduite ainsi en Vers et en Colloques, qui avait bien trois cens ans : J’ai encore eu entre mes mains un Manuscrit en Vers et en forme d’Opéra tragique, où l’Histoire de la mort de Pilate était jouée ; et tout le monde sait que l’Hôtel de Bourgogne a été autrefois occupé par une Confrérie de gens qui s’étaient dévoués à représenter la Passion de Jésus-Christ. […] Je souhaite de tout mon cœur, qu’au moins à la mort ils reconnaissent l’infamie de leur profession, et qu’ils y renoncent, afin d’être inhumés en terre sainte, et qu’on leur donne un Épitaphe où il y ait ces mots : Ci-gît honorable homme. […] Ce qui fait voir qu’il n’y a pas un temps où on les doive souffrir approcher des Sacrements, puisqu’on n’aurait pas droit de les leur refuser à la mort, s’ils n’en avaient pas été retranchés pendant leur vie.

188. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

Ils passerent de mode après celui où le Roi Henri II fut blessé à mort en 1559. […] Mort en 1721, âgé de quatre-vingt-onze ans. […] Mort en 1625. […] Auteur du Polexandre, mort en 1674. […] Mort en 1663, Auteur de Cassandre & Cléopatre, &c.

189. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-10

Le caractere de son écuyer n’est pas moins faux : on le donne pour un homme sensé qui n’a jamais lu de livres de chevalerie, & ne peut par conséquent en être infatué, & qui cependant quitte maison, femme & enfans, pour courir avec un fou, qu’il connoît tel, sous l’espérance chimérique d’un gouvernement, & des aventures extravagantes où il n’y a que des coups à gagner, & en gagne en effet en abondance, aussi-bien que son maître : il est cent fois rompu & laisse pour mort, &, contre toutes les regles du moral & du physique, il est sur le champ ressuscité par miracle, & revient en extravagant s’exposer à de nouveaux coups, & mener la vie la plus misérable. […] Ce gentilhomme, si bien élevé, si doux, si judicieux, vomit plus de grossieretés contre son écuyer que la plus brutale harangere ; il lui donne des coups de lance sur la tête, l’étend presque mort à ses pieds.

190. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

Le demon ne trouve point de moyen plus puissant pour obtenir d’Herode la mort de ce grand Hommé, qui faisoit l’admiration de la Judée, que de faire danser devant le Roi une fille mondaine, bien parée, & fort adroite à cet exercice. […] vous trouverez ce méme reproche dans toutes les ames un peu timorées : & si vous voulez le demander à toutes celles, qui ont autrefois été dans le monde, & qui s’en sont retirées ou d’effet, où d’affection seulement, elles vous diront, que dans les confessions generales, qu’elles ont faites, elles se sont accusées, & repenties d’avoir été autrefois au bal : demandez à ces danseurs, quand ils sont à l’article de la mort, où l’on voit alors clairement toutes choses, & non plus par le faux jour de nos passions, s’il ne se repentent pas, & s’il ne craignent pas d’en rendre compte au jugement de Dieu ; vous-mêmes ne vous en accusez vous pas au tribunal de penitence, ne pouvant étouffer le reproche de vôtre conscience, qui vous en reprend ?

191. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Jugement sur la Comédie du Festin de Pierre. CAS II. » pp. 805806-812

On demande si ces Comédiens peuvent s’engager au service d’un Prince hérétique par avarice ou par ambition, quoiqu’ils y passent plusieurs mois sans faire aucun exercice de la Religion Catholique, sans y recevoir les Sacrements, sinon en péril de mort, et sans entendre la Messe que rarement et en cachette ? […] L’Eglise ne leur accorde pas même cette grâce à l’heure de la mort, à moins qu’ils ne fussent convertis, et ne promissent de ne plus remonter sur le Théâtre, comme on le peut voir dans le chap.

192. (1825) Des Comédiens et du Clergé « article » pp. 60-68

C’est sur cette législation protectrice des bonnes mœurs à une époque reculée et dirigée de concert par l’Etat et par l’Eglise contre des excès répréhensibles, que se fondent les membres du clergé actuel pour refuser la sépulture chrétienne aux comédiens morts sans avoir abjuré. […] [NDE] Claude Barbin, libraire parisien qui a connu le succès au xvii e siècle mais qui est mort ruiné.

193. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Louis, fils d’une Reine très-pieuse, qui l’éleva dans la piété, a passé sa vie dans les bonnes œuvres, est mort dans les sentimens les plus chrétiens, après avoir reçu tous les Sacremens ; Henri, fils d’une Reine furieuse qui fit mourir des milliers de Catholiques, néglige dans son éducation, après la vie la plus libertine, à péri de la mort la plus déplorable, par l’horrible attentat d’un de ses sujets, sans avoir un moment pour se reconnoître. 6°. […] La guerre que fit Henri IV. jusqu’à la mort d’Henri III, pour la religion protestante, lui mérite-t-elle le titre de Juste qu’on ne lui a jamais donné ? […] Cette Princesse ne fut pas plus heureuse après sa mort : poursuivie, éloignée de la Cour, brouillée avec son fils, en butte au Cardinal de Richelieu, elle alla mourir dans la misere, manquant de tout, à Cologne. […] Heureusement il se maria : la naissance de deux enfans ralentit sa passion, la mort la termina : le Prince & la Princesse de Condé revinrent à la Cour. […] Tous deux avoient été exclus du trône par une Ligue formidable : la Ligue angloise étoit encore plus terrible par la mort de Charles I.

194. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

peut-elle voir du même œil les membres des blessés, les cadavres des morts, et les gambades d’un Arlequin, les caresses d’une Actrice ? […]  5.) porte la sévérité jusqu’à traiter de déserteur de la milice, un Soldat qui fréquente les bains et les spectacles, et fait entendre que c’était la loi qu’on suivait : « Miles lavacris et spectaculis intentus velut militiæ desertor jure damnatur. » Il est fondé sur les lois Romaines, qui condamnent à la mort un Soldat qui se serait fait Comédien, car ce métier marque en lui tant de bassesse, qu’il est indigne de servir la patrie, indigne de vivre : « Militem qui artem ludicram fecisset, capite plectendum » (L. […] Qu’il va courageusement affronter le feu, et savamment ranger des légions, ce beau guerrier encore baigné des pleurs qu’il vient de répandre aux adieux de Bérénice, encore tremblant sur la mort de Phèdre !

195. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

 » « Quiconque se réjouit d’une action qui est péché mortel, pèche mortellement ; particulièrement dans les choses qui sont mauvaises par elles-mêmes, et non pas parce qu’elles sont défendues ; telles sont les Comédies de notre siècle, car selon l’Apôtre Rom 1. non seulement ceux qui font le mal sont dignes de mort, mais ceux qui approuvent ceux qui le font. […] La Comédie représentée est encore accompagnée de la pompe du Théâtre, de la vue des Comédiens, de la magnificence des habits, des danses, des instruments de musique ; ce qui la rend aussi dissemblable de la lecture, qu’un corps vivant est différent d’un corps mort qui a des yeux sans feu, des pieds sans mouvement, des membres sans action. […] [NDE] Francesco Maria del Monaco (1593-1651), né à Trapani en Sicile, mort à Paris.

196. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « IX. Qu’il faut craindre en assistant aux comédies, non seulement le mal qu’on y fait, mais encore le scandale qu’on y donne. » pp. 41-43

Ne perdez point par votre exemple celui pour qui Jésus-Christ est mort. » Ils ne savent même pas ce que prononce le même saint Paul : Rom.

197. (1775) Voyage en Italie pp. 206-208

Il peut témoigner et jurer en Justice, remplir le devoir Pascal comme un autre ; et, à sa mort, on ne lui refusera pas la sépulture Chrétienne.

198. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Le nom de Henri a été le passe-port de la licence : on l’étaye encore, contre toute sorte de vraisemblance ; par les ordres d’un Prince dont le pere est mort à Sainte Génevieve en odeur de sainteté. […] Moliere étoit si méprisé, qu’à sa mort Louis XIV. eut peine à obtenir qu’on l’enterrât dans le coin d’un cimetiere. […] Il est mort pauvre, après avoir prodigué à son plaisir les trésors que lui prodiguoient les princes. […] Un sujet si scandaleux, une maniere de le traiter si scandaleuse, jusqu’à faire admirer & aimer une femme adultere & incestueuse, qui s’efforce de séduire le fils de son mari ; &, ne pouvant le rendre coupable, le fait périr par une calomnie atroce, comme la femme de Putiphar fit mettre en prison l’innocent Joseph, comme deux infâmes vieillards firent condamner à mort la chaste Susanne. […] A la mort des Rois, des Reines & des Princes du Sang les spectacles sont fermés : c’est sans doute à l’imitation des comédiens que les Dames charitables se sont privées de ces délices.

199. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Sur la mort de son ami : Si l’Arbitre de l’avenir Me prépare à son gré des peines, (Ce n’est donc pas la justice, mais le caprice d’un Dieu qui prépare l’enfer ?) Je ne doit pas les prévenir ; (Le Chrétien le prévient par la pénitence & les bonnes œuvres : mais l’impie, comme dit le Sage,) Entre les bras de la mollesse, J’attendrai la mort sans terreur. […] Sur la Mélancolie : Tout me fuit, tout est mort & je le suis moi même, Je le suis au plaisir qui fut mon bien suprême, Au charme de la gloire, à cet instinct brûlant, Ame de l’héroïsme, & foyer des talens… Helas ! […] Ma mort que je verrai d’un œil si satisfait, Sera le premier don que mon Dieu m’aura fait. […] Dans quel deuil va la plonger sa mort prochaine !

200. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Les représentations théatrales le sont même davantage, on y goûte un plaisir plus vif : tout est mort dans la lecture, tout est animé dans l’action ; la beauté de la décoration, l’énergie du geste, l’inflexion de la voix, la parure & les graces des Actrices, la douceur du chant, les attitudes de la danse, tout augmente le danger du vice, les alarmes de la vertu. […] Qu’en pensera-t-on à la mort, où l’on juge sainement ? […] Mais pour ne pas chercher la mort, ses traits blessent-ils moins, le poison épargne-t-il pour cela ceux qui le boivent ? […] Les Pasteurs lâches & complaisans, qui par ignorance ou par foiblesse laissent dévorer leurs brebis, ou les laissent paître dans des champs agréables dont l’air contagieux ou les herbes venimeuses leur donnent la mort, ces Directeurs si peu dignes de l’être, qui pour ne pas aigrir ceux qu’ils ont intérêt de ménager, les laissent passer du spectacle au sacré Tribunal, & de la sainte Table au spectacle, ces faux Prophètes qui s’étudient à ne dire rien qui ne plaise, quel compte ne rendront-ils pas des ames qu’ils ont perdues ? Quelle idée auroit-on d’une mort subite arrivée à la comédie ?

201. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Mais la continuité du travail sans perspective d’une interruption, serait pour l’homme le supplice que le paganisme avait infligé à Sisyphe ; ce serait le désespoir et la mort : et c’est ce désespoir que Dieu a voulu prévenir par le repos du septième jour. […] Et vous, manufacturiers industrieux, qui variez chaque jour vos tissus et donnez la vie et l’existence à tant de familles qui vous consacrent leur intelligence et leurs bras : vous tous qui disposez et tressez ces tissus légers, dont les grâces et la beauté se couvrent et se voilent, gazes transparentes sous lesquelles se cache le tentateur, brisez vos métiers, fermez vos magasins, renoncez à ces occupations profanes, dangereuses pour vous et pour votre prochain ; cessez enfin de vous rendre des instruments de mort spirituelle et de damnation éternelle… Que deviendront nos femmes, nos enfants, nos familles, direz-vous ? […] … (Il y a déjà loin de ces temps à notre époque) notre Molière, poète et comédien, descendant presque mourant de la scène, aurait appelé en vain un prêtre auprès de son fauteuil de mort. […] [NDE] L’empereur Constantin Ier, converti au christianisme, a fait mettre à mort son fils Crispus et sa femme Fausta pour des raisons assez obscures. […] [NDE] La loi sur le sacrilège est votée en janvier 1825, après la mort de Louis XVIII, sous un gouvernement ultra.

202. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVIII. Autorité des loix. » pp. 45-47

On prive des Sacremens & à la vie & à la mort ceux qui jouent la Comédie, s’ils ne renoncent à leur art.

203. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [I] » p. 418

En France elle est moins honorée ; l’Eglise Romaine les excommunie, & leur refuse la sépulture Chrétienne, s’ils n’ont pas renoncé au Théâtre avant leur mort.

204. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXVIII. Doctrine de l’écriture et de l’église sur le jeûne. » pp. 98-101

« Les amis de l’époux ne peuvent pas s’affliger pendant que l’époux est avec eux : il viendra un temps que l’époux leur sera ôté, et alors ils jeûneront. » Il met ensemble l’affliction et le jeûne, et l’un et l’autre selon lui, sont le caractère des jours où l’église pleure la mort et l’absence de Jésus-Christ.

205. (1640) Traité des Spectacles des Gentils « SAINCT CYPRIAN DES SPECTACLES. » pp. 155-193

Par succession de temps, & à la poursuite du peuple superstitieux qui estoit cruellement pressé de la famine, on donna naissance aux autres ieux comiques, qui furent dediés les vns apres les autres à la memoire de Baccus, de Ceres, des Morts, des Idoles, des Diables. Tous les Demons president diuersement à ces disputes de course, de force, de vigueur des nerfs, de voix & d’instruments, qui ont pris origine dans la Grece ; les Demons sont arbitres de ces assemblées : Et si l’on recherche soigneusement la source de toutes ces illusions & de ces charmes trompeurs qui gaignent si subtilement la veuë & les oreilles d’vn spectateur, on la découurira dans vn mort, dans vn Idole, ou dãs vn Diable : c’est ainsi que ce rusé aduersaire preuoyant que l’Idolatrie route nuë & sans fard paraistroit mõstrueuse, & qu’elle dõneroit plus d’horreur que d’amour, s’auisa de la reuestir des spectacles, afin qu’auec le foïble plaisir dont ils sont meslés, elle pût cacher sa laideur sous vn visage est ranger. […] Il verra reuiure ceux qui estoient morts ; bien plus il verra des squelettes décharnés, & quasi pourris sortir des tombeaux pleins de vie.

206. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IX. Spectacles de la Religion. » pp. 180-195

Qu’y a-t-il de plus délicieux que l’amour de Dieu, la connoissance de la vérité, la paix de la conscience, une vie pleine de bonnes œuvres, une mort tranquille & sainte, le mépris même de la volupté, les victoires remportées sur soi-même, l’union avec Dieu, & le bonheur de lui obéir & de lui plaire ? […] Vous verrez dans la religion Chrétienne, la foi combattre le fer & le feu, vaincre & adoucir les bêtes féroces, & à la fin des siecles la résurrection générale des morts, & le démon qui avoit triomphé du monde entier, mordant la poussiere aux pieds du Sauveur. […] C’est au jour du jugement que paroîtra dans tout son jour le contraste de ces deux grands spectacles ; le Juge des vivans & des morts, assis sur son tribunal, porté sur un nuage, environné de ses Anges, qui prononcera l’arrêt de la destinée éternelle du monde ; les hommes & les démons rampans à ses pieds, les hommes eux-mêmes séparés les uns des autres, les bons à la droite, les méchans à la gauche, se maudissent mutuellement, opposant les vertus aux vices, confondant les vices par les vertus ; le grand spectacle de l’ouverture du livre des consciences, qui en développera les plus secrets replis ; le ciel recevant en triomphe ses heureux habitans ; l’enfer ouvrant ses abîmes, & engloutissant pêle mêle tous les damnés ; l’un & l’autre fermé sans retour, & présentant un hommage éternel à la justice & à la bonté divine, par les supplices & les récompenses.

207. (1765) Apologie du théâtre français pp. 1-4

le bon Crébillon, d’éternelle mémoire, A fait jusqu’à sa mort les plus doctes écrits ; Qui n’est émerveillé d’entendre ses récits !

208. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

Horace se moque d’une coquette de son temps, qui étoit inconsolable de deux choses, de la mort de son chien, & de la perte de sa jarretiere : Periscelidem raptam sibi stentis. […] Je vous défends, dit le Seigneur à Ezechiel, de donner aucun signe de tristesse à la mort de votre épouse qui vous étoit fort chere ; vous porterez au contraire la chaussure à vos pieds, la thiare à la tête. […] Les deux objets les plus touchans de la religion, la mort de J. C sur la croix, la mort prochaine des agonisans, forment dans un Chrétien qui baise les pieds du crucifix, & reçoit le Sacrement de l’Extreme-Onction, des idées bien differentes, mais bien utiles, & plus justes que celles que les pieds d’une danseuse inspirent aux amateurs du théatre.

209. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

C’est une métaphore prise des criminels condamnés à mort, qu’on donnait en spectacle au peuple avant que de les exécuter, « a damnatis qui traducebantur populo spectandi ». Mais vous nous citez un Auteur mort il y a plus de seize cents ans. […] Les traitants, par un moyen si incertain et si borné, auraient risqué de voir tomber leur demande, si Floridor avait quitté le théâtre, comme il le quitta en effet deux ans après, ou du moins à sa mort, sans pouvoir attaquer sa famille sur ce prétexte ; au lieu qu’en s’attachant à ses titres, ils s’assuraient, si on n’en produisait pas, un succès durable contre lui et ses descendants. […] Un jour, revenant d’un grand repas, il fut appelé dans la rue pour confesser un homme qu’on venait de blesser à mort ; il s’approcha de ce mourant, et pour toute exhortation, il lui dit : « Mon camarade pensez à Dieu, dites votre Bénédicite », et s’en alla.

210. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Il ne cessa jusqu’à sa mort d’aimer, de boire & de chanter l’amour & la débauche. […] Le jeune Voltaire, qui pouvoir avoit une vingtaine d’années, puisque Chaulieu est mort en 1720, & qui étoit déjà sans mœurs, sans religion, peint ainsi les parties de débauche qu’il faisoit avec lui. […] De-là l’écrivain fut conduit dans un chambre abandonnée, où on lui montra un vieux coffre plein de vieux papiers livrés aux vers & à la poussiere depuis la mort de Montagne en 1592. […] tout est vanité ; la vie n’est qu’un songe d’où la mort nous réveille, nous verrons alors la vérité ; jusques-là tout est réveries. […] Phedre a fait de profondes blessures que la mort ne guérit point.

211. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

Les événemens ordinaires, les aventures passées, les changemens de modes, les bons mots, les vaudevilles, & pour dernier trait enfin, la mort des Auteurs. […] Célebre Critique que la mort vient d’enlever à la République des Lettres, au mois de Février 1775.

212. (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292

Madelaine peinte dans une Eglise, offre à la vérité des charmes, mais ce sont des charmes pénitents ; c’est un cruel correctif pour des yeux lubriques que cette tête de mort qu’on peint toujours à côté d’elle. […] Mais croyez-moi, Monsieur, une Madelaine contrite, et qui n’a plus d’autre miroir que la mort, et des Vierges, dont le seul aspect prêche l’humilité, tout cela n’amorce point les libertins comme l’essor d’une Poésie amoureuse, quelque chastement que vous la puissiez traiter.

213. (1761) Epître sur les spectacles « Epître sur les spectacles » pp. 3-14

Oses-tu te montrer, méprisable A***d Bâtarde d’un hautbois, épouse d’un bandit, D’un imbécile amant, trop insolente idole, D’E*** te doit la mort, Licidas la v[érole] F*** son déshonneur, l’Univers du mépris : Mais quelle autre Beauté ? […] [NDE] Lucius Junius Brutus, qui ne fléchit pas devant la condamnation à mort de ses deux fils.

214. (1802) Sur les spectacles « FUITE DES MUSES ET DU BON GOUT : Peut-on compter sur leur retour ? » pp. 3-11

Dans Racine, vous voyez reculer épouvanté le flot qui apporte le monstre, auteur de la mort d’Hippolyte. […] [NDE] La Mort d'Abel, tragédie de Gabriel-Marie Legouvé, représentée en 1792.

215. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Est-ce exciter l’ambition d’un usurpateur que de lui représenter Polifonte justement mis à mort par le jeune Égiste son Prince légitime ? […] Le Roi trouve qu’un tel homme est digne de mort, alors le Prophéte venant à l’application lui dit : Tu es ille vir. […] Les gladiateurs s’égorgeoient réellement ; l’un des combattans, et; quelquefois tous les deux, étoient mis à mort. […] Le Prince, dites-vous, en décernant un arrêt de mort contre toute personne convaincue de combat assigné, n’a pas remédié au mal. […] Le plus excellent vin pris avec intempérance a souvent donné la mort comme le poison.

216. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE V. Que la circonstance d'aller aux Spectacles un jour de Fête, et de jeûne est une circonstance aggravante. Que ceux qui les fréquentent ne sont pas disposés à approcher des Sacrements. » pp. 83-87

ou la parole de vie, ou la parole de mort ?

217. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

C’étoit la défaite, la mort & les funerailles de leur dernier Roi Atalipa, où tout le monde versoit des larmes en abondance sur le renversement de l’Empire du Soleil. […] Ce sont des Sphinx qui déguisent toujours la vérité, qui n’ont que des paroles artificieuses, & qui font mourir d’une mort funeste ceux qui n’ont pas eu l’adresse d’éviter leurs pieges & de pénétrer leurs mysteres, sur-tout la jeunesse qui passe les jours dans les plaisirs & les jeux où elle perd ses biens, & le temps encore plus précieux. […] Elle y cachoit sous des fleurs le poison qui donne la mort. […] Personne, à l’entendre, ne prêche si bien que lui, & ne fait tant de conversions ; c’est un véritable Apôtre qui, à la vérité, n’a pas été élevé au troisieme Ciel avec St, Paul, & n’est pas mort martyr comme lui pour la foi. […] Gourdan vêcut toujours saintement, & n’eut pas besoin de se convertir à la mort, comme le bon larron.

218. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

L’état de péché actuel & d’impénitence doit faire trembler ; on peut mourir à tout moment, & paroître devant Dieu, & si l’on est surpris par la mort dans ce triste état, on est perdu éternellement. […] Un jeune-homme est bien à plaindre, si dès ses premieres années il se livre au péché, & se prépare ainsi une vie criminelle ou une mort prématurée dans la disgrace de Dieu, qui le punira éternellement. […] On va plus loin, & on a tort, on accuse les Religieux & les Ecclésiastiques d’allarmer les jeunes-gens par des tableaux de la mort, du jugement, de l’enfer, du purgatoire. […] La mort vient comme un voleur ; tenez vous toujours prêts, & à tout âge, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. […] Le libertinage est incomparablement plus commun, plus dangereux, plus facile, que la puérile frayeur des sorciers & des morts.

219. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

Ecoutons encore Tertulien, Mademoiselle, c’est lui qui s’est chargé de répondre : quiconque jouit1 tranquillement du Spectacle, sans s’écarter en apparence des Loix de la modestie, étant retenu par son âge ou par sa dignité, ou par la sévérité de son caractère, n’est pas aussi insensible au fond de l’ame, qu’il veut bien le supposer ; courroit-il à l’Amphithéâtre avec tant d’empressement, s’il ne prenoit aucune satisfaction à voir ce qui s’y passe : ce plaisir suppose l’affection & le consentement de la volonté, le mal a des progrès successifs, le poison ne fait pas son effet sur le champ, mais peu-à-peu, c’est une sémence qui demeure quelque tems en terre, & qui produit à la fin des fruits de mort, ut fructificent morti 1. […] Contemplons les merveilles de sa Naissance & de sa vie, les circonstances édifiantes de sa Mort, la gloire de sa Résurrection, la Mission & le zéle de ses Disciples, leurs succès prodigieux ; sans lettres, sans crédit, ils établissent jusqu’aux extrémités du monde, la Religion d’un Dieu crucifié. […] Cette double vie est tout ce que nous avons de plus précieux, le reste est un accessoire dont on pourroit absolument se passer ; cependant la profession que vous exercez vous fait perdre l’une & l’autre ; l’Excommunication est une mort spirituelle que vous ne pouvez éviter, la peine d’infamie vous fait mourir aux yeux des hommes, malgré les applaudissemens dont on vous berce, & la sorte de gloire qui vous couvre de ses aisles.

220. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19

Cependant Louis XIV, naturellement grand, en revint bientôt après la mort du Cardinal, lorsque rendu à sa propre sagesse, il commença de penser d’après lui-même. […] Par une de ces contradictions qui faisaient son caractère, il défendait la comédie aux Prêtres, et leur menait les Acteurs jusque dans les sacrifices ; il affectait d’aller rarement au spectacle, et ne pouvait se passer de la compagnie des Acteurs ; il se moquait du goût des César pour le théâtre, et de la fureur des habitants d’Antioche, et les Acteurs étaient ses meilleurs, ses plus familiers amis ; aussi firent-ils après sa mort ses honneurs funèbres avec le plus grand éclat. […] qui jamais a craint la mort jusqu’à ne pas la préférer au rôle d’un mari jaloux, ou au métier d’Acteur dans la troupe de Corinthe ?

221. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

En voici un qu’on pourroit y joindre, & qui fait honneur à la mémoire de l’illustre Cardinal Quirini, Evêque de Brescia (mort le 6 Janvier 1755). […] Enfin, tandis que vous étiez là, le temps s’est écoulé, la mort s’est approchée. […] Oui, si la vie & la mort de Socrate sont d’un Sage, la vie & la mort de Jesus sont d’un Dieu. […] « Tout homme de condition intimement pénétré de ce principe, est courageux, parce que ne craignant que Dieu, il ne craint ni la mort, ni tous les maux de la vie en faisant son devoir. […] Ils pensoient qu’il y avoit autant de différence qu’il y en a entre un corps vivant & un corps mort, qui a des yeux sans feu, des pieds sans mouvement, des membres sans action.

222. (1574) Livre premier. Epître dixième. Cyprien à Eucratius son frère « Epître dixième. » pp. 30-31

Que si l’Eglise de par-delà n’est pas suffisante, de nourrir et sustenter ceux qui ont disette, il se pourra retirer vers nous, pour recevoir par-deça ce qui lui sera nécessaire, tant pour son vivre, que pour s’entretenir : et que hors de l’Eglise il n’enseigne plus les autres, ce qui est abominable, et qui engendre la mort, mais que dedans l’Eglise il apprenne ce, qui est bon, et qui appartient à son salut.

223. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXII. Le repentir de quelques auteurs dramatiques d’avoir travaillé pour les théâtres doit nous engager à éviter ces divertissements. » pp. 183-186

Il ne faut pas s’étonner que Molière soit mort dans des sentiments tout contraires ; il n’a point eu le temps de se convertir.

224. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVII. On y risque tout par une seule assistance. » pp. 40-44

Enfin il sortit de là avec une telle ardeur pour les Spectacles, qu’il ne respiroit plus autre chose ; & non seulement il étoit prêt d’y retourner avec ceux qui l’y avoient amené, mais qu’il en étoit plus entêté qu’aucun, & qu’il y menoit les autres. » Que ne dit point un tel exemple à quiconque craint sérieusement d’offenser Dieu, & de donner la mort à son ame ?

225. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XIII. Du temps que l’on perd au bal et à la danse. » pp. 280-284

Enfin, je ne vois pas quel temps il peut rester pour rechercher ces amusemens criminels, à ceux dont l’esprit doit être éternellement occupé de deux objets, qui y ont trés-peu de rapport, je parle de la mort de Jesus-Christ et de nos pechés.

226. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

Pierre le Vénérable, Abbé de Cluni, l’a converti, il est mort dans la paix de l’Eglise. […] Il ne seroit jamais sorti de l’obscurité où il étoit depuis sa mort, si le plaisir de faire un roman licencieux, & de décrier le Clergé, sous le nom d’un homme célebre, ne l’avoit scandaleusement ressuscité, pour en faire l’aliment du vice ; ainsi que son Héloïse, encore plus inconnue, que le même dessein a peint des plus belles couleurs, pour donner de la vogue à ses infamies ; qu’on juge de son mérite par l’idée qu’elle donne d’elle même dans ses lettres. […] Abaillard avance qu’Héloïse qui faisoit le bel esprit, & avoit lu quelques poëtes, récita à haute voix, pendant la cérémonie de sa profession, quelques vers de Lucain, sur la mort de Pompée, dont elle faisoit l’application à ses amours, à ses malheurs, à sa profession forcée, qu’elle faisoit par désespoir ; c’est donner une bien mauvaise idée de sa vertu, de la prudence, de la décence de son amant ; mais l’écrivain de la lettre à Philinte en donne-t-il une bien avantageuse de lui-même, en rapportant la traduction de ces vers, pris de la tragédie de Corneille, sur la mort de Pompée.

227. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Sa maison est le chemin de la mort, & sa conduite la voie de l’enfer ; tous ceux qui s’y sont une fois engagés, n’en reviennent plus : Qui ingrediuntur ad eam non revertentur. […] Il détacha un Officier pour en savoir la cause : On célèbre, lui dit-on, les funerailles de la musique, que vos ordres ont mise à mort ; & les cris que vous entendez, sont ceux de ses enfans, qui la pleurent. […] Les Académies se sont mises sur le pied de faire l’éloge de chacun de leurs membres, à leur réception & à leur mort ; ce qui nous a valu l’immense recueil d’Eloges de Fontenelle, tous remplis d’esprit & de graces, quoique plusieurs assez peu mérités. […] Il n’y a point d’Acteur & d’Actrice à qui on ne paye ce double tribut à son début & à sa mort.

228. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

La mort de sa mère ne changea point la décoration, l’habitude en étoit prise. […] On l’a vu habillé en femme, dit l’Auteur de sa vie, dans sa vieillesse & jusqu’à sa mort. […] Ainsi, ire ad feretra, aller au fenetra, c’est-à-dire aller aux bieres, au lieu où sont les bierres, au cimetiere, parce qu’autrefois on alloit enterrer ou brûler les morts hors de la ville, à l’extrémité des fauxbourgs. On y trouve encore quantité d’urnes remplies de cendres ; on y bâtit des chapelles, où l’on alloit en foule faire des prieres pour les morts les dimanches du carême.

229. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

Saül tombe à la renverse, l’ombre de Samuel lui annonce sa mort prochaine : Quare imposuisti mihi ? […] Cependant le Moine s’éveilla, & voyant cet homme, il crut que c’étoit le diable qui étoit venu prendre le mort. Il fit des cris si horribles, que le Magistrat s’éveilla en sursaut, & s’enfuit tout épouvanté, croyant avoir le mort à ses trousses. […] Leur est enjoint de non user de paroles perdues, mais doivent du beau premier bond entrer en matiere d’amour, si ce n’est aux vieilles & anciennes, auxquels on pourra parler de la journée de Mont-l’héri ou de la mort du Connétable, & s’ils ne peuvent, pour les difficultés des Damoiselles, parachever dans l’heure les propos, pourront remettre au lendemain, ou prendre autre assignation.

230. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

Le nombre de Citoyens sauvez, & celuy des ennemis ou morts ou blessez, devoit estre exact & fidelle, & le detail sans exageration & sans deguisement. […] Il nous reste encore des Medailles de Cleopatre, dont la Statue fut veuë au Triomphe d’Auguste, parce que sa mort l’avoit soustraire à l’ignominie. […] Mais si la mort nafranchissoit pas les Captifs de leur ignominie, elle ne frustroit pas non plus les Vainqueurs de la recompense duë à leurs belles actions. Adrian opiniastra de faire Triompher Trajan, & de luy faire rendre apres sa mort les mesmes honneurs que s’il eust esté en vie.

231. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

On s’étonne de la témérité des navigateurs qui n’ont rien, dit-on, qu’une planche entr’eux, et la mort. […] Alors nos deux morts, par la vertu d’un baume merveilleux, sont sur pied. […] Lisent-ils un seul des soixante-neuf opéra de d’Orneval ou des associés de d’Orneval, qui a vécu et est mort à la peine ? […] Je pourrois ajouter, la mort.

232. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

D’ailleurs on remarque dans les plaintes d’Electre, & dans l’impatience où elle est de revoir Oreste, je ne sçai quoi de personnel, qui nous apprend qu’elle souhaite son retour, presque autant pour la retirer elle-même des mains d’Ægiste, que pour venger la mort de son pere ; ce qu’elle attend pour elle semble un larcin à ce qu’elle doit aux mânes d’Agamemnon. […] Des enfans qui retrouvent un pere & une mere, qu’ils croyoient morts, ou qu’ils ne connoissoient pas, causent un saisissement qui est naturel à tous les hommes.

233. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

Ce que Boileau a dit, du coup fatal porté à la Comédie, par la mort de Moliere, fut dit par Varron sur la mort de Plaute, Comœdia luget, Scena est deserta, Deinde risus, ludus, jocusque & numeri Innumeri simul collachrymarunt. […] Quoiqu’il fût devenu fort vieux, & que la perte d’un vieux Comédien ne soit pas fort à regretter, Ciceron regarde sa mort comme un malheur public, & parle de lui comme d’un homme qui ne devoit jamais mourir.

234. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

Quelle folie et quel péché (de peccato et vanitate) de négliger des études utiles, pour m’occuper des aventures de je ne sais quel Enée, tandis que j’oubliais mes propres égarements, et de pleurer la mort que se donna Didon pour son amant, tandis que je vois d’un œil sec la mort de mon âme ? […] Tandis que ceux-ci vous donnent des spectacles de vice au théâtre, il vous offre dans l’Eglise le spectacle de sa passion et de sa mort, et de celle des Martyrs.

235. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

On y voit le Fils de Dieu renverser les loix de la nature, en éclairant les aveugles, en redressant les boiteux, en rendant l’ouye aux sourds, en guérissant les lépreux, en ressuscitant les morts, en prêchant l’Evangile aux pauvres ; & par tous ces miracles de sa bonté rendre un témoignage authentique au grand miracle de son Incarnation. […] Le Ciel irrité par nos crimes, a livré toutes les nations à la fureur des combats, & elles exécutent les unes sur les autres l’arrêt de mort que la justice divine a prononcé contre elles. […] Tantôt la famine, tantôt la mortalité, luy tiennent une triste & fidele compagnie ; & la jeunesse la plus riante est la plus exposée aux traits de la mort. […] la vûë de ces combats sanglants & de ces morts généreuses les pouvoit entretenir dans cette courageuse disposition. […] Les Comediens péchent, parce qu’ils exercent une profession reprouvée par l’Eglise, qui les prive par ses Décrets de la participation des Sacrements, même à la mort, s’ils ne font une promesse solemnelle de quitter cette profession.

236. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

La séparation est déjà toute faite, la mort la fixera pour l’éternité. […] Soit que la mort le prévint, soit que se défiant de lui-même, il ait craint de ne pouvoir l’achever, avec la même perfection ; soit que par vanité il ait voulu prouver à la postérité qu’on ne pouvoit l’égaler, comme en effet aucun Peintre n’a osé entreprendre de le finir. […] C’est la preuve ordinaire de la passion d’avoir le portrait de ce qu’on aime, l’étaler chez soi, le porter sur soi, l’envoyer par ses confidens : misit nuntios ad eos, ce prophete fait le même reproche aux Prêtres & aux femmes qui prophanoient le Temple par les images des Dieux des nations, nommément d’Adonis, le fils de Venus dont elles pleuroient la mort. […] Ces arts sont par eux-mêmes innocens, ils furent employés inocemment pour conserver la mémoire d’un fils cher enlevé par la mort, d’un Roi respectable, éloigné de ses sujets ; ne pouvant les voir on traça leurs images, qui sembloient les rendre présens, & consoler de leur absence : on dit aussi que l’amour crayonna le premier portrait d’un amant, par les mains de sa maîtresse ; on abuse de tout, cette image adorée comme l’original, est devenue une idole, la passion lui a rendu un culte sacrilége, & de combien d’abominations, ce culte n’a-t-il pas été suivi ? […] Les Chapitres 13 & 14, couvrent de ridicule un des abus de la peinture ; c’est d’adresser la parole à des tableaux, des statues inanimées, comme si c’étoit des personnes vivantes ; tant, il est vrai, que les images entretiennent la passion jusqu’à s’épencher en vains discours, à des actes sans vie, qui ne peuvent ni leur répondre, ni les entendre ; non erubescit loqui cum ille qui est sine animâ, il demande la protection d’un bois mort, pro vila rogat mortuum ; car ils ont des yeux, & ne voient pas ; des oreilles, & n’entendent pas ; des pieds, & ne marchent pas ; des mains, & ne touchent pas ; une bouche, & ne parlent pas.

237. (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71

Après la mort d’Eschyle, l’estime des Athéniens fut si grande, qu’elle alla jusqu’à rendre un decret par lequel l’Etat s’engageoit à fournir le chœur, c’est-à-dire, les frais des spectacles, toutes les fois que quelqu’un voudroit représenter une des soixante & dix pieces qu’il a composées. […] Après sa mort, les Macédoniens refuserent son corps aux Athéniens & lui firent élever un tombeau magnifique. […] Ces Enfans sans souci donnerent, à l’exemple de ceux dont ils avoient pris le nom, des pièces & moralités, la plupart tirées du livre du Jardin de plaisance & fleurs de Rhétorique, imprimé à Paris en 1547, contenant la doléance de Megere, le fief ou châtel de joyeuse destinée, le débat du cœur & de l’œil, le débat de l’amoureux & de la dame, le Parlement d’amour, la complainte d’un prisonnier d’amour, l’amoureux au purgatoire d’amour, l’amant entrant en la forêt de tristesse, & la mort & résurrection d’amour, par Marguerite de Valois, &c. […] Depuis l’enfant au berceau qui répand des larmes, ou sourit au plaisir & s’exprime par des accens de douleur ou de joie, jusqu’au soldat qui marche aux combats & court à la victoire ou à la mort au son des instrumens, tout est musique & harmonie dans la nature. […] Plus grand lorsqu’il éprouva les revers, il vit la mort lui enlever les objets de sa tendresse sans en être abattu ».

238. (1608) Traitté contre les masques pp. 3-36

Quiconque donc des croyans est le temple de Dieu ou desire l’estre, que soigneusement il se garde qu’en ensuyuant les choses vaines & mortes il ne soit le manoir des tenebres & le monumẽt du Diable. […] Almache martir repandit librement son sang pour estancher la cruauté des gladiateurs, & arrester le desordre & superstition des masquarades, & par la sentence de mort de l’impie & impiteux Alipius Prefect de Rome consacra son martire à ce iour de Ianuier : par ceste entresuite des saincts Peres de l’Eglise, on voit comme ils ont employé toutes les forces de leur entendemẽt pour arracher des esprits des Catholiques, ces superstitieuses & idolatres masquarades, les Conciles y ont trauaillé à l’enuy : Cap. […] Thamar n’eust iamais violé l’honneur de son vefuage & commis inceste auec Iudas son beaupere, si elle ne se fut masquee : C’est ceste mort pourpree qui tyranniquement a rauy la vie, & la chasteté à infinies vierges, assassiné innumerables personnes, cõme deplore S. […] , iamais on n’eust sentencié à mort le parangon de toute sagesse humaine SocratesEunapius in Ædesio. […] celuy se trompe bien fort qui en faict ce iugement, celuy est tyrã qui prend l’habit d’vn tyran, celuy qui se faict Dieu se reuolte contre Dieu, celuy n’a pas voulu porter l’image de Dieu qui porte celle d’vn Idole, qui vouldra gaudir auec le Diable ne pourra s’esiouyr en Iesus Christ, nul ne se iouë seurement avec vn serpent, nul ne se iouë impuneement auec le Diable, s’il nous reste tant soit peu de pieté, si nous auons esgard à nostre humanité, si nous auons soing du salut de nostre prochain, retirons ceux qui courent ainsi à toute course à perdition, qui sont rauiz á la mort, sont emportez aux enfers & sont precipitez à la gehenne : Que le pere donc retire son enfant, le maistre son seruiteur, le parent son parent, le citoyen son concitoyen, l’homme l’homme, & tous les Chrestiens, qui se transforment en bestes, iumens, pecores, demons, & celuy, qui les deliurera rẽportera le loyer, qui le mesprisera commettra offense, biẽ-heureux est celuy qui se garde de ne faire chose que bien a point, & qui est soigneux du salut d’autruy.

239. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — [Introduction] » pp. -1

Chacun est endroit de faire passer en liberté, par cette fente, tous les mémoires qu’il veut, sur la conduite du Prince & sur les affaires publiques ; on ne l’ouvre qu’après la mort de chaque Empereur.

240. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre III. De la Fable Tragique. » pp. 39-63

Assurément cette mort est trop mal préparée pour avoir le caractère de la vraisemblance. […] Dans l’Œdipe du même Auteur, Philoctète, parent de Laïus, lié encore à sa famille & à Jocaste, par les nœuds de l’amitié, ignore la mort de Laïus, la victoire d’Œdipe sur le Sphinx, le mariage du Vainqueur avec Jocaste, & le Trône de Thebes perdu pour sa propre maison.

241. (1698) Théologie du cœur et de l’esprit « Théologie du cœur et de l’esprit » pp. 252-267

La parole de Dieu, qui est la semence de la vie ; & la parole du Démon, qui est la semence de la mort, ont cela de commun, qu’elles demeurent quelquefois long-temps cachées dans le cœur, sans produire aucun effet sensible. […] Le Démon se contente de même, de remplir notre mémoire des idées qu’on reçoit à la Comedie, sans passer plus avant ; & long-temps aprés il les excite, pour nous faire porter des fruits dignes de mort.

242. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

Le théatre s’est souvent approprié ce spectacle dans plusieurs comédies & tragédies, où l’on fait plaider & prononcer des jugemens les plus fameux sont le Cid & Horace où Corneille, fait comparoître le vainqueur devenu coupable, devant le Prince qui doit le juger, & où il plaide sa cause, au risque de voir flétrir ses lauriers par une mort infame, & quelques fois dans les Opéras, faisant venir Minos, Æacus, Radamante pour juger les ombres. […] C’est là que du haut de son fauteuil, l’un d’un air indifférent, l’autre d’un regard dédaigneux, tantôt d’un souris malin, tantôt d’un ait de compassion, celui-ci par des sarcasmes, un autre avec des injures, accablent l’auteur tremblant & à demi mort, attend comme un criminel sur la scélette, sa destinée de cette cour altiere.

243. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

C’est là où le Démon forge les traits de feu qui enflamment la convoitise, & où la mort entre par tous les sens ; où l’on apprend le crime en le voyant ; où l’image des choses qu’on représente, fait de malheureuses impressions qui ne s’effacent presque jamais ; où une intrigue d’amour, de vengeance, ou de quelque autre passion, représentée avec adresse, est une amorce pour le même vice ; où les plaisirs qu’on goûte en voyant les ressorts que le péché met en œuvre, devient un appât pour le commettre. […] La gloire du Thabor, la multiplication des pains, les douceurs des repas Eucharistiques, la victoire de la résurrection, le triomphe de l’ascension, la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres, la conversion du monde par leurs prédications, la mort héroïque de tant de Martyrs ; non, encore une fois, rien de tout cela n’est le théatre, rien qui l’approuve, qui ne l’anathématise.

244. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335

Nous nous contentons de faire pleurer les Spectateurs par le récit de la mort d’Hippolyte : il étoit apporté sur le Théâtre d’Athenes, déchiré & respirant encore, pour qu’on le vît mourir. […] Suivant Homere, plus voisin qu’eux du tems d’Œdippe, Jocaste, sitôt qu’elle eut découvert qu’il étoit son Fils, se donna la mort, & il paroît par Homere qu’elle n’en eut point d’enfans.

245. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265

Racine, dans la Préface de cette Tragédie, nous dit : « Que ce n’est point une nécessité qu’il y ait du sang et des morts dans une Tragédie ; qu’il suffit que l’action en soit grande, que les Acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s’y ressente de cette tristesse, majestueuse qui fait tout le plaisir de la Tragédie. » Je ne crois pas que l’on puisse disconvenir de la vérité de ce principe ; mais, soit dit avec tout le respect dont je suis pénétré pour ce grand homme, ne pourrait-on pas demander si, dans sa Tragédie, on trouve tout ce qu’il juge lui-même être nécessaire dans une Pièce où il n’y a ni mort, ni sang répandu ?

246. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Cette représentation du Jugement de Pâris, étoit suivie de l’exposition d’une femme condamnée à mort, & à une prostitution dont la pudeur ne permet pas de nommer le genre. […] Il arrivoit encore que beaucoup de Comédiens, à l’exemple des Gladiateurs, se blessoient à mort sur la Scéne ; de sorte que, sans qu’il soit besoin de multiplier les exemples, on voit clairement que ce n’étoit alors, qu’horreurs, que meurtres, que prostitutions. […] S’il est criminel, il cause la mort ; s’il ne l’est pas, il fait un mariage.

247. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VII. De l’inconséquence de quelques prêtres ignorants envers les Comédiens, et de leur fanatisme mis en opposition avec l’autorité du pape et avec la conduite éclairée du haut clergé et des ecclésiastiques sensés en France. » pp. 134-140

Jésuite à seize ans, mort en 1702.

248. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. —  De la Comédie.  » pp. 267-275

Aristophane fit passer Socrate pour Athée dans une de ses Comédies, et il n’en fallut pas davantage pour occasionner ensuite la mort de ce Philosophe.

249. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Après la mort de César & la bataille de Philippes, Cléopatre essaya ses charmes sur Antoine, à qui l’Orient étoit échu en partage, le vainquit, & en fit son esclave le plus insensés. […] Ce Prince avoit dos talens & de la réputation ; il comproit plusieurs grands hommes parmi ses ancêtres ; sa valeur, son courage, son habileté, plusieurs victoires l’avoient rendu très-utile & fort cher à Jules César, dont il vengea la mort. […] Jezabel, s’en couvrit jusqu’au moment de sa mort. […] Le même coup qui coupa la tête d’Holopherne, fit rentrer tous ses ornémens dans l’obscurité où ils avoient été ensévelis depuis la mort de son mari. […] D’abord apres la mort de son mari elle bâtit au haut de sa maison une chambre & un oratoire où, sans voir personne, elle passoit les jours en prieres avec ses femmes, quoique jeune encore, d’une beauté parfaite, ayant tous ce qu’il faut pour plaire au monde.

250. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

Enfin il se donna au théatre de Paris, où il a joué les rôles de bouffon, & est mort misérablement. […] La contagion se communiquant de proche en proche, porteroit bientôt la mort dans toutes les sources de la ville : c’en seroit fait des mœurs, & les races futures seroient même perdues avant que de naître. […] Il y a une grande différence entre un corps mort qu’on disseque, qui n’a rien que de dégoûtant & d’horrible, & une femme vivante, dans un état & des attitudes infames, qui excitent tous les mouvemens de la sensualité. […] Il inspire plus que toutes les tragédies anciennes & modernes, l’humanité & la bienfaisance ; témoins Hérode dans Mariamne, Brutus & ses enfans, la Mort de César, Mahomet & Oreste, Semiramis. […] Le mot que nous venons de dire de Saint-Foix, nous engage à faire quelques réflexions sur ses ouvrages, sur sa mort Nous nous sommes expliqués assez au long sur son théatre. liv. 7, ch. 3 & 5, par rapport à ce qui concerne la religion & les mœurs que cet auteur n’a point du tout respectées.

251. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VII. De la Diction. De la Poësie dans la Tragédie. » pp. 122-130

On n’y oublie point les morts entassés, les ruisseaux de sang, les enfans expirans dans les bras de leurs meres ; les Soldats assouvis de meurtres & de pillage.

252. (1825) De quelques naïves coutumes « De quelques naïves coutumes. » pp. 262-266

Si, disait-elle, vêtue d’habits sacerdotaux, « Si, dussé-je de mort mourir, Je ferai chacun accourir Après moi, et me requérir, Pardon et merci, à ma guise.

253. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Mais après la mort de Tibère, Caligula les rappela, cette peste de la République, rétablissant la peste des bonnes mœurs. […] La terre est couverte de corps morts ; les rivières sont rouges de sang humain en plusieurs endroits. […] Lequel82 étant en forme de Dieu, s’est anéanti soi-même, ayant pris forme de serviteur, et a été obéissant jusqu’à la mort, voire la mort de la croix. » Est-ce ainsi que Christ nous a instruits, quand il a enduré pour nous telles choses ? Nous rendons une belle récompense à sa passion, quand après la rédemption que nous avons reçue par sa mort, nous le payons d’une vie très vilaine ? […] Or qu’est-ce autre chose qu’encourir la mort, quand on perd l’origine de la vie ?

254. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre prémier. Le sujet. » pp. 160-182

Regnard vint traiter après lui ceux qui lui échappèrent ou que la mort l’empêchat de peindre. […] Je parlerai ailleurs de ce qui le concerne : il me suffira de faire remarquer ici, combien il est mal adroit dans une Comédie, quelque soit son genre, de mettre un des personnages en danger de mort.

255. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

Ce n'est qu'une feinte, dites-vous, c'est pour cela même que ces personnes sont dignes de mille morts d'oser exposer aux yeux de tout le monde, des désordres qui sont défendus par toutes les lois : Si l'adultère est un mal, c'est un mal aussi que de le représenter. […] Je vous déclare à vous tous, qu'aucun de ceux qui participent à cette sainte Table, ne trouble, et ne perde son âme par ces Spectacles qui causent la mort : tout ce qui s'y fait, est plein des pompes de Satan, et ne respire que l'impureté.

256. (1634) Apologie de Guillot-Gorju. Adressée à tous les beaux Esprits « Chapitre » pp. 3-16

Et comme autrefois après que l’on eût fait plusieurs lois, pour arrêter le désespoir des Vierges Milésiennes, qui se précipitaient à la mort, voyant qu’on n’en pouvait venir à bout : Les Magistrats s’avisèrent de publier un Edit, qui déclarait infâmes ces filles et les exposait à la peine d’une honteuse nudité après leur mortc. […] Il remplace Gaultier-Garguille (Hugues Quéru), mort en 1633, et partage la scène de la farce avec d’autres compagnons farceurs, Turlupin (Henri Legrand) et Gros-Guillaume (Robert Guérin).

257. (1690) Entretien sur ce qui forme l’honnête homme et le vrai savant « VII. ENTRETIEN. » pp. 193-227

, où il est dit qu’une « vieille femme n’ayant pu échapper durant sa vie à un homme, qui l’avait forcée à le faire son héritier, elle voulut qu’il la portât après sa mort sur son corps frotté d’huile, afin de lui échapper du moins à cette fois ». […] Car la guérison d’un aveugle ou d’un sourd ; la résurrection même d’un mort montre-t-elle plus de sagesse et de divinité que cette distribution de couleurs qui paraît dans un instant quand nous ouvrons les yeux sur l’idée que nous avons de l’espace, que cette succession et cette variété de sentiments, que nous éprouvons si propres à la conservation de la vie, et de la société civile, que cette Mécanique qui fait faire à de petits insectes des ouvrages réguliers, et travailler à tout ce qui est nécessaire pour leur conservation ?

258. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65

« L’on croit s’assembler au Spectacle, et c’est là que chacun s’isole : c’est là qu’on va oublier ses amis, ses voisins, ses proches, pour s’intéresser à des fables, pour pleurer les malheurs des morts, ou rire aux dépens des vivants. […] Qu’importe si les sujets sont morts ou vivants ?

259. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE II. » pp. 18-28

Il suit de-là que les Auteurs qui travaillent pour le théâtre, quoiqu’on ne puisse les excuser devant Dieu, n’ont toutefois aucune note infamante aux yeux des hommes, parce que ce ne sont pas des mercenaires, au lieu que votre troupe, Mademoiselle, qui joue pour de l’argent, ne peut éviter cette humiliante flétrissure ; c’est une maniere de mort civile à quoi elle est condamnée, & qu’elle subit, en effet, dans toute l’étendue du Royaume.

260. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — [Introduction] » pp. 2-6

Ce n’est pas la premiere fois que Thalie a mis son favori sur ses treteaux ; on fit l’Ombre de Moliere d’abord après sa mort ; on la trouve à la fin de ses ouvrages, avec ses Epitaphes en grand nombre, quoiqu’il n’ait pas même eu de tombeau.

261. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « MANDEMENT  du Chapitre d’Auxerre, Touchant la Comédie. » pp. 51-58

& si dans l’yvresse des amusemens & des plaisirs on étouffe tous les remords de la conscience, ne doit-on pas craindre qu’ils ne se réveillent & qu’ils ne deviennent plus cuisans, mais trop tard, à l’heure de la mort ?

262. (1684) Epître sur la condemnation du théâtre pp. 3-8

Ou, s’il est à pleurer certaine volupté, Pleurons des saints héros la mort, l’adversité.

263. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « IV. S’il est vrai que la représentation des passions agréables ne les excite que par accident.  » pp. 10-18

Si les peintures immodestes ramènent naturellement à l’esprit ce qu’elles expriment, et que pour cette raison on en condamne l’usage, parce qu’on ne les goûte jamais autant qu’une main habile l’a voulu, sans entrer dans l’esprit de l’ouvrier, et sans se mettre en quelque façon dans l’état qu’il a voulu peindre : combien plus sera-t-on touché des expressions du théâtre, où tout paraît effectif : où ce ne sont point des traits morts et des couleurs sèches qui agissent, mais des personnages vivants, de vrais yeux, ou ardents, ou tendres et plongés dans la passion : de vraies larmes dans les acteurs, qui en attirent d’aussi véritables dans ceux qui regardent : enfin de vrais mouvements, qui mettent en feu tout le parterre et toutes les loges : et tout cela, dites-vous, n’émeut qu’indirectement, et n’excite que par accident les passions ?

264. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE VI. » pp. 456-466

C’est donc par ce moyen que tous les mystères du Symbole sont ruinés dans nos cœurs , et après avoir sapé ce premier fondement de notre créance, tout ce qui suit des autres vérités du Symbole menace ruine dans nos esprits : et un peu après, ce même Saint ajoute : s’il y a donc quelqu’un qui s’imagine que de se trouver aux spectacles ne soit qu’une faute légère, qu’il considère attentivement tout ce que nous venons de dire, et qu’il prenne bien garde que le plaisir et le contentement ne se trouve pas aux spectacles, mais la mort ; et quelques lignes après il dit, qu’est-ce qu’on remarque de semblable chez les Infidèles et chez les Barbares ?

265. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver sur le Théâtre de la Réformation. Avant Propos. » pp. 118-127

Ajoutons à cela que je n’aurais pu examiner toutes les Pièces de Théâtre, sans courir le risque de critiquer les vivants, ainsi que les morts ; car il aurait bien fallu nommer la classe où je crois que chacune de ces Pièces doit être placée ; et si, par hasard, j’avais arrangé l’Ouvrage de quelque Auteur vivant sous la classe de Pièces à corriger, ou à rejetter, j’aurais infailliblement déplu à mes amis (et sous ce nom je comprends les Poètes que je fais profession d’aimer et d’estimer tous sans exception) et je me serais attiré la haine de tous les amis des Auteurs.

266. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SIXIEME DISCOURS. Si le Prince peut apprendre les Arts Libéraux, comme la Peinture, la Musique, et l’Astrologie. » pp. 195-201

Les Grecs se servaient de la Musique dans le combat, et ils jugeaient que ses accords plus puissants que les fanfares des Trompettes inspiraient à leurs Soldats un généreux mépris de la mort.

267. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

L’Eglise leur refuse les Sacrements, même à la mort, à moins qu’ils ne renoncent au Théâtre. […] Mais ils ne savent donc pas que la parole de Dieu qui est la semence de la vie, et la parole du diable qui est la semence de la mort, ont cela de commun, qu’elles demeurent souvent longtemps cachées dans le cœur, sans produire aucun effet sensible. […] Le diable se contente aussi quelquefois de remplir la mémoire de certaines images, sans en former encore aucune tentation sensible : mais, dans la suite, il les excite et les réveille, pour leur faire porter des fruits de mort. […] Après avoir apprécié, dans la raison, ce phosphore qu’on nomme l’esprit, ce rien qu’on appelle la renommée, ce moment qu’on nomme la vie ; qu’il interroge la Religion qui doit lui parler comme à moi ; qu’il contemple fixément la Mort ; qu’il regarde au-delà, et qu’il me juge… Le temps vole, la nuit s’avance, le rêve va finir : pourquoi perdre à douter ou à délibérer, le seul instant qui nous est laissé pour croire et pour mériter ?

268. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

Elles étoient punies de mort, si elles s’oublioient pendant le temps de leur sacerdoce. […] Tel fut Elie, le plus puissant des Prophêtes, à qui les élemens obéissoient, que les Corbeaux nourrissoient, que la mort redoutoit. […] Mais il n’est pas douteux que la chasteté ne doive soutenir tous les assauts, sacrifier tous les biens, souffrir tous les tourmens & la mort la plus cruelle même. Les Agnez, les Cathérines, les Agathes, & tant d’autres vierges & Martyres, dont les noms ornent les fastes, & font la gloire du Christianisme, & ont souffert la mort plutôt que de souffrir la plus legere tâche.

269. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

Attaqué & vaincu de nouveau, il fut obligé de prendre la fuite, il fut poursuivi ; il eut beau se déguiser & se cacher, les odeurs le trahirent, il fut découvert à la trace comme le gibier dont le chien de chasse suit la piste ; il fut pris & mis à mort. […] 2.° Le livre des Paralipomènes pour marquer le luxe des embaumemens, nous dit qu’après la mort du Roi Asa on répandit sur son lit & sur son corps une multitude prodigieuse de parfums ; mais qu’on choisit par préférence comme les plus exquis, ceux dont se servent les courtisannes qu’on fit préparer par les Parfumeurs : posuerunt eum super lectum plenum aromatibus unguentis meretriciis, arte pigmantarii . […] Mais on a beau faire, l’homme est destiné à souffrir & à mourir pour punir ses péchés, tous ses efforts ne retarderont pas d’un instant le coup de la mort, & n’empêcheront pas que l’odeur qui s’exhale de leur cadavre, n’oblige à les enfoncer bien avant dans la terre, pour n’en être pas infecté ; & c’est souvent au moment de leur dernier soupir, que comme Antiochus, leur corps tombe en pourriture, écarte leurs plus chers amis qui ne peuvent en approcher.

270. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

Enfin il s’est retiré du théatre à cinquante-trois ans, & est mort en 1753. […] Les violens transports qu’elle fait paroître à l’occasion de la mort de son amant sont indécens dans une fille bien née, blessent également les sentimens qu’on doit à sa patrie, & ceux qu’inspire la bienséance. […] Il ne faut qu’étudier les vivans, pour bien connoître les morts.

271. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 96-119

Dieu l’avait expressément ordonné ; le Grand Prêtre avait seul droit d’entrer dans le Saint des Saints une fois l’année ; l’Arche d’alliance était toujours couverte, il en coûta la vie à cinquante mille Bethsabites pour avoir osé la regarder ; lors de la publication de la loi il fut défendu, sous peine de mort, d’approcher du mont Sinaï. […] C’est un personnage postiche d’un amant de Judith, jaloux et passionné, avec qui elle a les conversations les plus tendres, tandis que l’histoire nous apprend que depuis la mort de son mari elle avait vécu dans la plus profonde retraite et la plus austère pénitence. […] « Il fallait, dit-elle, des personnes innocentes pour chanter les malheurs de Sion : la Chammêlé nous eût fait mal au cœur. » Madame de Maintenon, après la mort du Roi, apprit avec surprise que le théâtre s’était emparé de la pièce d’Athalie, et que le Cardinal de Noailles, Archevêque de Paris, qui lui devait la mitre et la pourpre, et qui faisait profession d’une morale sévère, ne s’opposait pas à une représentation qu’elle traitait de profanation, quoiqu’elle lui eût autrefois paru une œuvre de piété dans ses filles.

272. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

Satellites diaboliques, on ne vous craint pas, & vous ne sçavez que nous frayer cette voie large & spacieuse qui mène à la mort éternelle ! […] on n’y voit que des morts ou des mourans ; & Rama (Jer. 31. […] Il me semble entendre un de ces morts s’écrier du fond de son tombeau : quelle est la mission de ce Jérémie, de ce Job ? […] A lueur de son flambeau, Guerre, Peste & la Famine réunies ensemble, le charnier de vos corps morts n’auroit rien de si horrible. […] ) si ce n’est pas assez pour vous d’hurler, déchirez-nous à pleines dents, victimes pour la Patrie, nous trouverons un gain dans la mort même, heureux de ne pas emporter le regret d’avoir été pour vous des chiens muets, canes muti non valentes latrare .

273. (1675) Traité de la dévotion « Chapitre III. De la trop grande sensibilité aux plaisirs de la terre ; troisième source de l’indévotion. » pp. 58-65

Un homme voit rouler pour ainsi dire sa vie et sa mort, sa fortune et son infortune dans un cornet, avec des inquiétudes et des transports inconcevables.

274. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « HISTOIRE DES OUVRAGES. Qui ont paru pour et contre la Comédie, depuis le 17e Siècle. » pp. 161-175

Il donna ordre, peu de mois avant sa mort, à M. de Voisin de faire imprimer ce Traité, ce que ce Docteur exécuta en 1666, à Paris, chez Promé.

275. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — Méthode et règlement pour réformer le Théâtre. Avant Propos. » pp. 87-98

Quant à moi, je ne les ai jamais regardés que comme un reste des Spectacles des Anciens ; j’y ai trouvé par tout l’image vivante de la Lutte et des combats des Athlètes ; de la course des chariots ; des combats des bêtes fauves, etc. et je répète encore que, si les Savants, qui se sont donnés la torture pour découvrir les usages des morts, avaient bien étudié les vivants, ils seraient parvenus, peut-être, à expliquer bien des passages des Anciens, qui sont encore inintelligibles par les contradictions sans nombre de ceux qui ont entrepris de les interpréter.

276. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

Ce qui se pratiquait aux funérailles des Grands & même des Empereurs, où un Personnage couvert d’habits semblables à ceux du mort, ayant sur le visage un masque qui lui ressemblait parfaitement, précédait le corps, & représentait sans ménagement les actions de sa vie les plus connues, de quelque nature qu’elles fussent, semble donner une idée de ce que l’on pouvait exprimer dans ces Pièces, qui, devraient être fort libres, ou même des Satyres sanglantes & personnelles]. […] Qu’aurait-il donc fait si la mort ne l’avait surpris, cet homme qui voyait quelque chose au delà du Misanthrope ?

277. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

On s’y endette pourtant par mille folles dépenses ; à la mort de Quienet, en 1712, les dettes de l’Opéra montaient à quatre cent mille livres ; à la mort de Berger, en 1745, elles montaient à cinq cent mille, que l’Hôtel de ville de Paris, c’est-à-dire le public, s’est chargé de payer.

278. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

Après avoir rempli la Grèce de leurs pompes, après l’avoir instruite de leur puissance en civilisation, les muses dramatiques s’introduisirent à Rome, sans y pouvoir vaincre la rivalité que leur suscita le féroce spectacle des combats à mort des gladiateurs ; mais bientôt les barbares ravagèrent la métropole du monde : ensevelies sous les ruines de l’empire, elles restèrent sans voix. […] Le public était déjà instruit que la reine avait des assommeurs, chargés de faire passer de ses bras dans la Seine les compagnons de ses orgies nocturnes ; il avait déjà entendu Marguerite dire à Philippe d’Aulnay son fils et l’un de ses amants : « Je viens avant que tu n’expires te donner le plaisir de connaître ta maîtresse et celle qui t’a donné la mort.

279. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Il est facile de se persuader que l’affreux Damien, ni les abominables Jésuites, auteurs de l’attentat contre Sa Majesté Portugaise, ni la Marquise de Tavora, n’auraient jamais eu les idées funestes qui les ont conduits au supplice si justement mérité, s’ils avaient vu souvent représenter les Tragédies de Cinna, de Brutus, de Venise sauvée, de Catilina, et de La Mort de César z. Ces Poèmes admirables où tout respire l’amour de la Patrie et fait connaître les suites dangereuses des conspirations, auraient gravé dans leur cœur la morale qu’elles contiennent, et sans doute éloigné de leur esprit les projets affreux qui leur ont causé la mort et l’ignominie. […] « Savoir souffrir la vie, et voir venir la mort, C'est le devoir du sage, et ce sera mon sort ; Le désespoir n’est point d’une âme magnanime, Souvent il est faiblesse, et toujours il est crime. […] Vous prétendez que Les Nuées d’Aristophane furent cause de la mort de Socrate : ce ne fut cependant que vingt-trois ans après la représentation de cette pièce que Socrate but la ciguë. […] [NDE] Corneille, Cinna, 1643 ; Voltaire, Le Brutus, 1731 ; La Mort de César, 1743 (Scudéry, 1637) ; Crébillon, Catilina, 1749.

280. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

A l’égard des Duels, il ne s’agissait pas seulement d’empêcher de se battre, il s’agissait d’empêcher en même temps qu’un brave, en se soumettant à la loi, ne passât pas pour un lâche : or c’est ce qu’on ne pouvait empêcher ; se taire tout à fait, c’était se compromettre ; permettre le Duel, dans certains cas, et sous l’autorité de votre Cour d’honneur, c’est exposer à la mort celui des deux Champions qui a raison, et qui par conséquent devrait toujours être vengé. […] Telle serait la loi du combat : si l’agresseur tuait l’offensé, il serait pendu, si l’offensé tuait l’agresseur, il serait libre ; estropié tous deux, une pension de la part de l’agresseur à l’offensé ; l’agresseur blessé seul, tant pis pour lui ; tous deux seraient punis de mort pour s’être battus sans l’aveu du Tribunal. […] Si l’on osait se battre tête à tête, et que les combattants fussent dénoncés, ils seraient sans rémission punis de mort, aussi bien que les témoins volontaires de leur combat. […] [NDE] Raimondo, comte de Montecuculli (ou Montecuccoli (1609-1680)), généralissime des troupes impériales et grand adversaire de Turenne lors de la guerre de Trente Ans et de la guerre de Hollande (où Turenne trouva la mort). C’est à cette occasion qu’il aurait déclaré : « Aujourd’hui est mort un homme qui faisait honneur à l’Homme. » fh.

281. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « X. » pp. 47-54

On ne répond pas de ce qui s’est pu faire après sa mort lorsque vous avez eu plus de crédit dans le Diocèse que vous n’en aviez auparavant ?

282. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIII. Que les lois civiles défendent de danser, et d’aller à la Comédie les jours des Fêtes. » pp. 67-75

) commemoratio Apostolicæ passionis, totius Christianitatis magistræ, a cunctis jure celebratur, omni theatrorum, atque Circensium voluptate, per universas urbes earundem populi denegata, totæ Christianorum, ac fidelium mentes Dei cultibus occupantur, si qui etiam nunc vel Judaicæ impietatis amentia, vel stolidæ paganitatis errore, atque insania detinentur, aliud esse supplicationum noverit tempus, aliud voluptatum. » et enfin lorsqu’on fait les Fêtes, et la mémoire de la mort des Apôtres, qui ont été les Maîtres de la terre, et qui nous ont enseigné toutes les vérités du Christianisme.

283. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

Il n’eut point de frayeur de la mort, à laquelle il y avait longtemps qu’il se préparait. […] Si nous considérons l’âge de ce Prince par le nombre de ses années, il semble que sa mort ait été bien précipitée, puisqu’il est mort à l’âge de trente-six ans. […] Enfin le peuple ne s’en va point que tout ne soit mort : tout passe par le fer, et par le feu. C’est ce qui se fait tandis que l’Amphithéâtre n’est point occupé, si quelqu’un a volé, il mérite d’être pendu ; s’il a tué il doit souffrir la mort. […] C’était autrefois un crime de l’instruire à porter, ou à recevoir des coups ; il y est maintenant exposé tout nu et sans armes ; et l’on se fait un divertissement de sa mort.

284. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Heureusement pour lui, dit-on, il se convertir à la mort, & mourut chrétiennement. […] On ne fait revenir les morts de l’autre monde que pour se jouer de la croyance d’une autre vie, & faire passer l’idée du jugement & de l’enfer pour un conte de revenant. […] Il n’étoit que pour les ames des guerriers qui s’étoient distingués dans les combats, sur-tout s’ils étoient morts les armes à la main. […] L’Abbé Perrin, auteur de l’Opera, est mort en prison pour dettes ; l’Abbé Pelegrin, qui a fait tant de drames & de vers de toute espece, n’avoit point de pain, &c.

285. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Même frivolité, même mensonge, même mollesse, elle y est même incomparablement plus dangereuse, ce ne sont pas des poisons froids, et comme morts dans l’écriture. […] Que l’homme ose se mesurer avec son Dieu et le sujet avec son roi, l’accuse, le condamne, le brave ; que dans la colère on donne la mort à ses semblables, on se la donne à soi-même, l’audace extravagante de ces idées qui renversent tout ce qu’inspire la religion, les lois et la nature, frappe, étonne, effraye, saisit d’horreur. […] Trop heureuse en tombant dans la nuit éternelle, Si ma mort t’arrache un soupir ! […] L’empereur Auguste, grand amateur, étant au lit de la mort, dit à ses amis, N’ai-je pas bien joué mon personnage ?

286. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IX. » pp. 158-170

La douceur recommandée par le Sauveur à ses Disciples, & l’esprit de domination qu’il leur a défendu, ne concluent rien touchant la contestation présente : il faudroit improuver la conduite de Saint Pierre envers Ananie & son épouse qui tomberent morts à ses pieds ; de même que la Sentence d’Excommunication qu’il porta, selon la remarque de Saint Epiphane1, contre Simon le Magicien, qui vouloit acquérir le don de Dieu pour une somme d’argent2.

287. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

La Mettrie, chassé de France, fugitif de Hollande, pour son impiété, ses mœurs & sa folie, fut reçu en Prusse, fait lecteur du Roi, reçu dans l’académie de Berlin, & après sa mort, par une distinction singuliere, honoré d’un éloge funebre par le roi de Prusse lui-même, qui le fit imprimer. […] Quelqu’un ayant dit qu’à sa mort il avoit fait voir quelques sentimens de religion, les philosophes de Sans-souci dirent, la Mettrie nous a déshonoré pendant sa vie, par ses extravagances, & à sa mort, par son repentir. […] Tels sont le gland & le paysan, le laboureur & les jeunes gens, le vieillard & ses fils, l’avare & son trésor, Ulisse & les syrenes, simonides, paroles de Socrate, le philosophe Scythe, le fou & le sage, le charlatan, le charetier embourbé, la jeune veuve & les deux médecins, le Songe du Mogol, la femme & le voleur, le trésor & les deux hommes, le statuaire, le savetier & le financier, les femmes & le secret, la laitiere, Démocrite & le notaire, l’écolier & le pédant, le curé & le mort, le satyre, l’ivrogne, l’oracle, le jardinier & le seigneur, les œufs d’or, l’homme & l’idole, l’homme & son image, l’homme entre deux âges, la fortune & l’enfant, la besace, l’astrologue, Momus & le bucheron, &c. […] Joconde, les deux amis, la matrône d’Ephese, le talisman contre le Pape, le curé & le mort, l’âne chargé de reliques contre le clergé, comme une grande partie de ses contes contre les religieux, les prêtres, les choses saintes.

288. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

Ne perdez point par votre exemple celui pour qui Jésus-Christ est mort. […] C’est là, dit Fléchier, que le démon forge des traits de feu qui enflamment la convoitise, que la mort entre par les sens. […] Et si la mort vous surprenait dans cet état, je tremble en pensant quel sort serait le vôtre.

289. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IIbis. Autre suite du Fard. » pp. 61-89

Quand vous avez appris l’arrivée de vos amans, dit Ezechiel, 23. 40. à la fameuse prostituée Oolibama, vous vous êtes habillée magnifiquement, vous vous êtes baignée & fardée, & vous serez lapidée & mise à mort : Lapidetur lapidibus ornata in mundo mulieri ab his quibus te lavisti & circumlinisti occulos tuos stibio. […] Il n’y a point de femme qui ne conserve jusqu’à la mort le goût de la parure. […] Des troupes ambulances d’acteurs, dont tout est plein, & qui pour de l’argent font ce qu’on veut, suivent la biere du mort jusqu’au tombeau, & par une scene mouvente représentent en chemin sans s’arrêter ce qu’ils jugent à propos, analogue autant qu’ils peuvent à la nature de la fête & au caractere du défunt, des choses lugubres & tragiques, des traits graves pour les Magistrats, des mouvemens vifs pour la jeunesse, pésans pour un âge avancé, des exploits guerriers pour les Militaires.

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