Point d’aventure galante dont on ne puisse faire une pièce dramatique, on l’a fait d’un très-grand nombre, et point de comédie dont ne fit un roman, il ne faut que dialoguer l’un et raconter l’intrigue de l’autre. […] Qui fera le judicieux discernement d’un petit nombre de bonnes choses, noyées dans un tas immense de mauvaises. […] Si quelque pièce se soutient, malgré l’orage, que le nombre en est petit. […] Mais ce peu de vraies beautés est éclipsé par des verbiages, des déclamations, des plaidoyers, des fadeurs sans nombre. […] Il est sans doute très-possible que, dans le nombre de prédicateurs et d’avocats qui ont paru dans le monde, quelqu’un ait été assez peu sage pour copier ces modèles.
Ce n’est même qu’un très petit nombre des citoyens du théâtre qui y recueillent ces prétendus fruits. Il peut corriger de quelque ridicule, quoique rarement et en petit nombre, et qu’il en donne ordinairement de plus grands que ceux dont il corrige, ce qui importe fort peu à l’Etat. […] Voici la traduction de son passage, faite en 1612 par le Docteur Bellier : « Pour quelle autre raison pensons-nous que les théâtres qui sont par toute la terre, soient remplis tous les jours d’un nombre infini de spectateurs, car ceux qui sont alléchés et amadoués de contes, et ayant laissé à l’abandon leurs yeux et leurs oreilles, s’adonnent et affectionnent à des joueurs de luth, à toute sorte de musique lâche et efféminée (« Lactatoribus et Mimis inhiant propter gestus, motus ac status effeminatos ») : « Recevant chez eux des danseurs et joueurs, à cause qu’ils représentent des mouvements et contenances sensuelles. […] Nous en avons vu nombre de traits ; en voici un qui nous avait échappé.
et vu mêmement qu’ils connaissent bien, que c’est la façon des adulateurs, flatter leurs Princes follement, afin d’être les bienvenus, et reçus pour mignons de cour, les eussent-ils mis au nombre des dieux après leur mort ? […] fut mis en pièces par les Sénateurs qui le haïssaient, pour être trop fâcheux et difficile : et afin qu’ils ne fussent lapidés et saccagés du peuple, firent courir le bruit, qu’il était canonisé et mis au nombre des dieux de Rome, et qu’il voulait être appeléVois Fest[us] Pompeius de verb[orum] significat[ione] [Festus Grammaticus (Sextus Pompeius Festus)]. […] à cette occasion son effigie était faite tenant en sa main dextre le nombre de 365. pour montrer la dimension de l’année, qui se voit par le cours du Soleil. […] Pour autant que les anciens Romains estimaient, que le métier de jouer ces jeux, et toute la scène était chose infame, ont voulu, que telle manière de gens non seulement fût privée de l’honneur des autres citoyens, et du droit de bourgeoisie : mais aussi que par la note et répréhension du Censeur elle fût ôtée de la tribu, ou du nombre de ceux, qui étaient enrôlés chacun en son cartier ou canton.
Leurs Ennemis sont en pétit nombre. […] D’ailleurs, le nombre de ceux qui dédaignent le Théâtre est heureusement très-médiocre ; leurs vaines clameurs ont peine à se faire entendre.
Dans le temps que j’étais au bal et à la comédie, il y avait dans l’enfer un nombre infini de personnes, qui n’y sont que pour avoir pris les divertissements que j’ai pris, et que je viens de quitter. […] Tout ce qu’il vous est possible pour paraître belle, agréable, charmante, et pour être du nombre de celles à qui on vient rendre des hommages comme à des divinités visibles.
Le vol cependant est constant, les voleurs sont connus, mais leur nombre est trop grand, et parmi eux il en est de trop puissants qui ont abusé de la confiance de plus puissants encore. […] Je suis, en cela, bien éloigné d’être du nombre de leurs accusateurs.
Comme il serait possible, si on ne les arrêtait dans l’ardeur du zèle qui les emporte, qu’ils trouvassent aussi matière à faire un Tartufe de bravoure ou de vaillance, et qu’ils fissent de grands efforts pour nous prouver, en nous donnant cela aussi comme bien peu naturel, peut-être comme abominable, qu’un bon nombre des guerriers auxquels ils doivent le repos dont ils jouissent dans leurs méditations, ne courent pas si intrépidement aux combats, n’exposent pas leur vie par le plus pur amour de la patrie ; mais que, semblables à Dervière, qui est bienfaisant pour avoir une place, ils sont courageux et vaillants, ils s’exposent par le désir et l’espoir d’obtenir des récompenses. […] Entre les différents moyens depuis long-temps indiqués, pour là réformation du théâtre, je crois devoir recommander d’abord celui de cesser de condamner en principe, ou en théorie, ce que nous approuvons dans la pratique ; je veux dire, de commencer par être plus conséquents et plus justes envers les hommes qui se vouent au théâtre, soit comme auteurs2, soit comme acteurs, et reconnaître le droit qu’ils ont, lorsque d’ailleurs ils sont bons citoyens, à l’estime et à la considération dont ils jouissent de fait, par un accord à peu-près général ; et ôter enfin à un petit nombre de gens de bonne foi, et à tous les gens de mauvaise humeur, le droit de traiter d’infâmes la profession ou les personnes de Molière, de Corneille, Racine, Voltaire, et de Lekain, de Molé, Larive, Talma, des idolâtrées Comtat, Raucourt, Mars, etc., lesquels ont emporté les regrets, ou font encore aujourd’hui les délices et l’admiration des Français et des étrangers, qui leur rendent les plus grands honneurs, qui leur élèvent des statues. […] L’importance de mieux régler l’emploi de ce fléau sur la scène, est d’autant plus grande, que non-seulement les méchants, mais aussi des auteurs très-estimables en ont fait l’usage le plus préjudiciable ; car, je le demande encore une fois aux plus grands partisans même de son utilité et de son indépendance accoutumée, l’auteur du Tartufe, qui, en considération du mal réel qu’il avait intention d’arrêter, du vice odieux qu’il voulait combattre, peut être justifié ou excusé d’avoir saisi l’arme du ridicule, tandis qu’un si grand nombre d’individus foulaient aux pieds avec scandale et paisiblement lès censures, la religion, toutes les vertus, et d’aller combattre d’abord ceux qui les recommandaient du moins à l’extérieur par des exemples et des discours ; et les combattre de manière encore à frapper également les bons et les méchants, à frapper ceux qui se cachaient de peur de scandaliser l’innocence et la vertu, comme ceux qui se cachaient seulement de peur d’être pris et pendus ; cet auteur, dis-je, est-il aussi excusable d’avoir employé cette arme cruelle dans ses critiques éclatantes et solennelles d’égarements, ou travers innocents qui accompagnent même les plus sublimes vertus, qui tiennent à la faiblesse humaine, lesquels n’ont pas plutôt disparu que d’autre les remplacent par une succession aussi nécessaire que celle des pensées frivoles qui assiègent continuellement les esprits forts et les faibles ? […] L’utilité de légitimer et bien organiser cette justice intermédiaire qui n’aurait d’action que sur les justiciables de l’opinion, qui n’appellerait sur eux que la peine intermédiaire aussi de la honte et du ridicule (et tout au plus de la surveillance spéciale du ministère public qui, même dans les cas d’une certaine gravité, bornerait là son intervention, en vertu d’un pouvoir discrétionnaire ad hoc), et ferait alors concourir efficacement à la réforme ce puissant et précieux moyen de répression, dont toutefois, ainsi que je viens d’en faire le vœu, il ne serait plus fait d’application inconsidérée aux écarts et défauts légers qui n’excluent point l’honneur ou la droiture de l’âme ; l’utilité, dis-je, de cette sorte de tribunal correctionnel de première instance, qui ne décernerait ses peines morales que pour en prévenir d’afflictives et plus graves, me parait frappante dans ce temps de perversité et de dépravation générale où tant d’hypocrites de toute espèce que la loi ne peut atteindre, serpentent long-temps dans la société, et rusent paisiblement, font, comme on dit, tout juste ce qu’il faut faire pour ne pas être pendus, et deviennent ainsi des scélérats endurcis ; dans ce temps où les tribunaux existants, encombrés de coupables, suffisent à peine, et seront bientôt obligés, s’ils ne le sont pas encore, de fléchir, de fermer les yeux souvent, ou tolérer les désordres, par l’impossibilité d’en juger et punir tous les auteurs, dont un grand nombre, leur repentir, l’abîme de regrets et de douleur où on les voit plongés après leur condamnation, ne permet pas d’en douter, dont un grand nombre, dis-je, ne sont arrivés au point d’avoir encouru les peines les plus graves et infamantes, que pour n’avoir pas été arrêtés dans la route du crime, ou par l’effet, ou par la crainte d’un premier et moindre châtiment plus difficile à éviter.
Il en avoit fait représenter grand nombre dans le Collège de Louis le Grand, où chaque année la représentation d’une piece étoit une grande fête. […] Point d’aventure galante dont on ne pût faire un drame, on l’a fait d’un très-grand nombre ; point de drame dont on ne fît un roman, il ne faut que dialoguer l’un & raconter l’intrigue de l’autre ; par conséquent même danger, même obligation de s’en abstenir. […] On voit un nombre d’Acteurs choisis, parés avec tout l’artifice que l’esprit du monde peut imaginer, & que la passion qu’ils expriment peut inspirer ; de jeunes personnes qui se font un point d’honneur de plaire, gagés pour peindre la passion de la maniere la plus vive, qui se font une gloire de l’inspirer ; des voix douces & insinuantes, des manieres engageantes, des paroles tendres, des vers composés avec art pour inspirer l’amour ; cet assemblage prodigieux de choses, dont une seule seroit une tentation, n’est-il qu’un amusement indifférent ? […] n’est-ce pas se rendre complice de leur désordre, & comptable de leur scandale, que d’entretenir des gens dévoués au vice, qui ne travaillent que pour lui, & l’inspirent à un grand nombre ? […] Dans le nombre infini de Casuistes qui ont écrit depuis deux siecles, dans la foule immense de distinctions & de subtilités qui font de leur doctrine une espèce de labyrinte, il ne seroit pas étonnant que quelqu’un fût favorable.
Augustin, n’éxerce la sévérité de ses censures que sur les pécheurs dont le nombre n’est pas grand.
& sont-ce des Chrétiens qui veulent qu’on mette au nombre des plaisirs permis un amusement que ce Philosophe leur démontre être si criminel ?
Les parties doivent estre variées, differentes, mais sans perdre leur rapport avec le tout, & sans que le nombre donne de la confusion, ou force à y en ajoûter de superfluës.
Il s’agit maintenant, sur notre Théâtre Français particulièrement, d’exciter à la vertu, d’inspirer l’horreur du vice, & d’exposer les ridicules : ceux qui l’occupent, sont les organes des premiers génies, & des hommes les plus célèbres de la Nation ; Corneille, Racine, Molière, Renard, monsieur de Voltaire, &c. leur fonction exige pour y exceller, de la figure, de la dignité, de la voix, de la mémoire, du geste, de la sensibilité, de l’intelligence, de la connaissance des mœurs & des caractères, en un mot, un grand nombre de qualités, que la nature réunit si rarement, dans une même personne, qu’on compte plus de grands Auteurs que de grands Comédiens.
On peut mettre de ce nombre celle qui regarde la Comédie.
Or, quelles atteintes mortelles ne doivent pas donner à leur innocence le nombre infini de maximes empestées qui se débitent dans les tragédies, dans les opéras, et les images licencieuses que présentent les comédies ?
La proposition générale qu’il tâche d’établir est celle-ci : « Les comédies, de leur nature & prises en elles-mêmes, indépendamment de toute circonstance bonne ou mauvaise, doivent être mises au nombre des choses indifférentes. » Il tire ses autorités, i°. des pères ; 2°. de l’écriture ; 3°. du raisonnement. […] d’indignes bateleurs avec d’honnêtes gens, dont la fonction exige, pour y exceller, de la figure, de la dignité, de la voix, de la mémoire, du geste, de l’ame, de l’esprit, de la connoissance des mœurs & des caractères ; en un mot, un grand nombre de qualités que la nature réunit si rarement dans une même personne, qu’on compte plus d’excellens auteurs, que d’excellens comédiens. […] Le plus grand nombre a trouvé trop de faste dans cette amende-honorable, faite à la religion.
Il étoit très-opposé à la faction des Médicis, qui vouloient asservir Florence, & y réussirent enfin, perfas & nefas, à force de guerres civiles, d’assassinats, d’intrigues sans nombre, qui forment l’histoire la plus chargée & la plus odieuse : on pourroit en tirer vingt tragédies. […] Il faut aussi rendre les sujets pauvres, établir de grands subsides & en grand nombre, pour les appauvrir. […] Aristote, lib V. cap. 11 & 12, rapporte les artifices dont se sont servis les tyrans de la Grece en grand nombre.
Le manque de Décorations entraîne l’impossibilité des changemens, & celle-ci borne les Auteurs à la plus rigoureuse unité de lieu ; règle gênante, qui leur interdit un grand nombre de beaux sujets, ou les oblige à les mutiler.
Nous avons la consolation, de voir dans la Ville, qu’il y a des Dames d’une vertu solide, qui nous édifient très-souvent, & qui sont si assidues aux devoirs de la Religion, qu’on les voit frequemment qu’elles s’approchent de la sainte Table : peutêtre il y a de ce nombre quelques-unes, qui pourroient dire ; tout ce que nous voions, tout ce que nous entendons, quand nous allons à la Comedie, nous divertit, & rien de plus ; du reste nous n’en ressentons aucune impression, & n’en sommes nullement touchées.
Au reste, je ne rapporterai qu’un très petit nombre d’endroits de nos Poètes, eu égard à la multitude infinie qu’ils sont en état de me fournir ; L’Anglais dit : Un Inventaire de leurs meubles eût été etc.
.), il est dit qu’un jour Notre Seigneur lui fit voir, en extase, un bon nombre d’âmes religieuses qui brûlaient dans des flammes effroyables, et qui étaient tombées dans ce malheur infiniment déplorable, pour avoir mal usé des récréations que la religion donne.
On invite tous les gens de lettres à y contribuer, il auront part à la gloire de Voltaire, cela est flatteur ; mais à toute la république des lettres, l’invitation est bien étendue, il est vrai que les gens de lettres ne sont pas pécunieux, & qu’on n’espere de se sauver que dans le nombre ; on avertit que M. d’Alembert sera le caissier, sans doute il y mettra beaucoup du sien, & il n’est pas douteux que quand la somme convenue sera remplie, & qu’on aura gagné apparament quelque sol par livre, pour les frais de la fête de la dédicace de la statue, la souscription sera fermée ; quelle apparence que les admirateurs du généreux Voltaire, par un sentiment bas & mercénaire, voulussent gagner sur le public, comme ces marchands libraires qui s’enrichissent par des annonces pompeuses, & des souscriptions frauduleuses, & comme Voltaire lui-même, qui par des éditions innombrables de ses ouvrages, a cent fois noblement vendu sa muse en gros & en détail, il est pourtant vrai que la voie de la souscription a quelque chose de mesquin, il ne convenoit guere de faire une quête pour l’illustre Voltaire. […] Ce jour à jamais mémorable étant venu, tout le corps illustre des comédiens fut en mouvement, les trois théatres se réunirent, danseurs, danseuses, musiciens, musiciennes, officiers, jusqu’au moucheur des chandelles, le grave conseil en robe, tous les acteurs dans leurs plus beaux habits, & leurs plus riches parures ; la plus élégante toillette avoit prodigué ses trésors, la décoration étoit la plus brillante, & les amateurs sans nombre, tous s’écrioient en chœur : Grand Voltaire ce jour est un grand jour pour vous. […] Du char sortoient nombre de grands drapeaux ainsi peints, qui pendoient jusqu’à terre après chacune des pauses déterminées par la trompette, la troupe chantoit en marchant, d’une voix tremblante, entrecoupée de soupirs, Miserere mei. […] Chaque estampe est accompagnée de quelques vers Latins, & d’un grand nombre de vers François, en mauvais langage, & en dialogue, entre la mort qui appelle, & la personne représentée, qui apporte les raisons pour différer ce moment fatal, & la mort inexorable qui l’entraîne.
Mais ce qui vous oblige, malgré vous, d’abandonner ce malheureux divertissement, c’est une foule et un nombre presque infini de péchés, qui composent une longue chaine, dont on a de la peine à voir la fin. […] Cependant il n’en demeure pas là, il travaille, il prie, il fuit les occasions, et dans ses retraites il fait de très austères pénitences, il afflige son corps par les jeûnes et par les veilles, il lève la main sur lui, et le châtiant jusqu’a l’effusion du sang, il le réduit à vivre selon les lois de l’esprit, de peur, dit-il, qu’en l’épargnant, je ne me trouve dans le nombre des Réprouvés. […] Je vous l’avais bien dit que notre Dieu est un esprit infiniment pur et infiniment saint, et que suivant la parole de son Fils unique, pour être du nombre de ses véritables adorateurs, il faut l’adorer avec un esprit saint, et un cœur épuré. […] Mais celui du saint homme Job me semble encore plus fort pour prouver cette vérité : c’est un homme qui tenait le rang d’un prince dans son pays, comblé de richesses, d’honneurs, d’amis, et d’autorité, au au milieu d’une famille la plus heureuse qui fût au monde, par le moyen du nombre des Enfants bien nés et bien faits, que Dieu lui avait donnés.
Ce n'est guère à un Chrétien à se déclarer si fort le partisan de la joie, lui à qui les risques de son salut, la crainte d'une éternité de supplices, des remords de conscience, des péchés sans nombre, la nécessité indispensable de la pénitence, doivent, comme à David et à la Madeleine, faire verser des torrents de larmes. […] Cependant le plus grand nombre aime le théâtre, il n'y vient que dans le dessein et l'espérance de s'y réjouir, et s'afflige d'y être si peu satisfait. […] 165.) : « La salle du spectacle était décorée avec des étoffes d'or à fonds cramoisi, avec des franges et glands disposés en feston, des glaces sans nombre, des girandoles sur des tables de marbre à pieds dorés fort riches. […] Non, je ne prétends pas que le théâtre soit la seule folie, quoique une des plus grandes et qui en produit le plus grand nombre ; mais cet esprit de futilité si répandu lui doit tous ses progrès.
Moliére a donc fait un grand nombre de Comédies, tant en Vers qu’en Prose que l’on a partagées en sept volumes, dont le premier en comprend quatre, savoir, les Précieuses Ridicules, le C. […] L’autre, fougueux Marquis, lui déclarant la guerre, Vouloit vanger la Cour immolée au Parterre, Mais si-tôt que d’un trait de ses fatales mains La Parque l’eût rayé du nombre des Humains, On reconnut le prix de sa Muse éclipsée.
Il est donc plus essentiel d’en attirer le grand nombre dans son parti, que de leur plaire. […] Les factions sont fréquentes, parce que le nombre des créatures supplée à celui des beautés.
Eschyle, qui vivoit vers l’an du Monde 3508, augmenta le nombre des Acteurs, pour former des dialogues. […] Le nombre & la cadence chatouillent l’oreille ; la fiction flatte l’imagination ; & les passions sont excitées par les figures. […] « Le nombre des pauvres, dit M. […] Gresson, de l’Académie des Sciences & Belles-Lettres de cette Ville en est du nombre. […] Ce fut donc l’idiôme Roman qui donna lieu d’appeller Romans toutes ces frivoles fictions, qui ont un si grand nombre de partisans.
La salle était éclairée par un grand nombre de lumières qui toutes furent éteintes en un instant.
S’agit-il ici d’amuser le petit nombre des Sages ? […] Le plus grand nombre de nos Drames Comiques déposerait le contraire. […] Le nombre peut en augmenter. […] Rien de plus facile, puisque les Acteurs seront en grand nombre, & que tous joueront des Pièces différentes. […] Le plus grand nombre est contre cette manière d’envisager le Comédisme.
Aussi n’ai-je pas avancé que tous les anciens avaient gardé le silence ; mais au contraire, qu’il s’était toujours trouvé des gens, quoiqu’en petit nombre, qui n’avaient pu trahir leurs sentiments. Vous pourriez mettre ceux dont vous parlez de ce petit nombre. […] Vous serez sans doute obligé de réduire le nombre de ceux qui vont à la Comédie pour délasser le corps ou l’esprit à quelques gens d’affaires, de commerce, d’étude, de barreau, ou de quelque autre profession laborieuse. […] le nombre en sera bien petit. […] Comptez-bien, et parmi ceux-là et parmi les autres, et vous verrez que le nombre de ceux en qui se trouve la première condition que Saint Thomas exige est bien petit, s’il est vrai qu’il y en ait.
Ce n’étoit pas la mere, c’étoit elle-même qu’on représentoit, comme une femme de mauvaise vie, livrée à grand nombre de libertins, qui en abusoient d’une maniere indécente. […] Nous le mettons au nombre des amans, parce qu’Elizabeth l’aima, & ne fit de toute cette négociation de mariage qu’une galanterie, c’est-à-dire une vraie comédie. […] ou plutôt ce ne fut qu’une fète continuelle, diversifiée par des bals, des comédies, des jeux, des festins sans nombre. […] Le plus grand nombre étoit incrédule, & regarder tout ce fracas comme une comédie, il ne se trompoit pas. […] Ses saillies, ses bons mots, ses pensées ingénieuses sont sans nombre ; la Reine n’en a presque point.
en fournissent de même ; mais le nombre en est petit, une vingtaine de pieces dans chacune l’épuiseroit. […] Nombre des principaux habitans accepterent les bienfaits du Roi d’Angleterre, & toute la Ville lui demeura fidele jusqu’en 1458, qu’elle fut prise par le Duc de Guise. […] L’Auteur n’est pas de l’avis des saints Peres, des Synodes Protestans, de tous les gens de bien, de Boileau, de Fagan, de Ricoboni, & du plus grand nombre des Dramatiques, qui ne veulent point qu’on profane l’Ecriture en la mettant sur le théatre. […] Les Juges au nombre de dix examinerent l’affaire avec le plus grand soin, & jugerent Calas coupable. […] Les Acteurs & les Musiciens sont en grand nombre, & leurs habits fort riches.
Enfin, tout exemple doit être examiné par la règle, devant que d’être approuvé ; Autrement il faudrait dire, qu’il est aussi licite de se tuer soi-même, en certains cas, à savoir, pour éviter la force et vilénie d’un paillard ; Ce que plusieurs femmes Chrétiennes, voire mises au nombre des Saintes, firent à la prise de Rome, par les Goths ; desquelles S. […] Cor. 11 bt , quand il se fit dévaler par les murailles de Damas, ce qui ne fut sans péril, comme aussi il le met en ce nombre. […] Je m’en rapporte à leur conscience, s’ils ne prennent mille fois plus de plaisir à voir une farce, qu’à ouïr une moralité, s’ils ne béent plus après un mot de gueulecz, qu’après un grand nombre de belles sentences : En vain aussi ferait-on des ordonnances pour empêcher les excès, pour y garder la modestie : Ne sait-on pas, combien les premiers commencements en étaient petits et simples ? […] Que celui qui aurait envie de danser, le pourrait faire tout seul en sa chambre : par ce moyen s’en allaient à vau-l’eau les branles ; ou danses rondes ; auxquelles, comme dit quelqu’un, le Diable fait le centre, et les anges la circonférence ; on faisait aussi évanouir la plupart des autres danses, qui demandent compagnie : et ne se fut pas trouvé grand nombre de danseurs à cette mode ; Encore estimait-on, qu’il ne serait pas trop séant, à un fidèle, combattant en l’Eglise militante, sous l’enseigne de la croix en temps toujours calamiteux, ou pour soi, ou pour les membres d’un même corps ; de sauter, et gambader, comme un fol, en une chambre à part, cela sentant plus son bouffon, ou son ivrogne, que son Chrétien, au jugement même des Païens, l’un d’entre lesquels ditCic. pro Mur. […] Ce sujet pourrait être traité plus amplement, et confirmé par plus grand nombre de raisons, tant de la parole de Dieu, que des écrits des Pères, Décrets de Conciles, histoire Ecclésiastique, et même de la Discipline de nos Eglises réformées ; mais ayant éclairci la question de droit par l’Ecriture sainte, et montré celle du fait, par la pratique de l’Eglise primitive : ceci pourra suffire aux dociles ; et tout ce qu’on en pourrait dire au monde, ne suffirait aux opiniâtres ; auxquels je proposerai derechef l’exemple des premiers Chrétiens, lesquels croyant, que Dieu abhorrait généralement tous hypocrites, et toute hypocrisie ; (car ces mots, pris en leur propre et naïve signification, signifient les joueurs de Comédies ou TragédiesHeb. 10. ver. 33 fb , et le rôle, l’action ou geste qu’ils représentent.) ne parlaient jamais de tels jeux, que pour les détester, n’entraient aux Théâtres, que pour y souffrir opprobre, non pour y recevoir du plaisir ; servant eux-mêmes de sujet aux Païens ; pour jouer des Tragédies, où il n’y avait rien de feint, ni de déguisé : Et s’en est vu de nos jours, de si sanglantes en Europe, principalement sus le Théâtre de France, jouées aux dépens des vrais Chrétiensfc ; que ceux qui veulent être de ce nombre, se devraient montrer plus zélés à apaiser l’ire de Dieu par repentance, et nouveauté de vie ; que curieux à l’irriterZosim. lib. 2 fd , en recherchant et approuvant la nouveauté des farces, et vanités Païennes ; lesquelles un des grands ennemis des Chrétiens, se plaint tant, avoir été abolies par le premier Empereur Chrétien, imputant la ruine de l’Empire Romain, à l’abolition de cette abominationfe.
« Tous les Savans en l’Art, dit l’Abbé d’Aubignac, nous apprennent que les Fables polymythes, c’est-à-dire, chargées d’un grand nombre d’incidens, ou sont vicieuses, ou ne sont pas des meilleures. » C’est parce qu’elles sont toutes occupées par les actions, qui ne laissant point de place au discours, tiennent le sujet comme étouffé, sans air & sans mouvement.
Le plus grand nombre de nos gens de Lettres, loin d’écrire avec art les bagatelles qu’ils composent, s’éxemptent même quelquefois de mettre du bon sens dans les Ouvrages un peu relevés que leur plume ose enfanter.
y Il n’y a donc rien dans ce passage qui favorise les comédiens : au contraire, on peut remarquer que Dieu voulant faire voir à un grand saint que dans les occupations les plus vulgaires il s’élevait des âmes cachées, d’un rare mérite, il ne choisit pas des comédiens dont le nombre était alors si grand dans l’empire, mais un homme qui gagnait sa vie à jouer d’un instrument innocent : qui encore se trouva si humble qu’il se croyait le dernier de tous les pécheurs, à cause, dit-il, que de la vie des voleurs il avait passé « à cet état honteux : fœdum artificium » : comme il l’appelait : non qu’il y eût rien de vicieux, mais parce que la flûte était parmi les anciens, un des instruments les plus méprisés ; à quoi il faut ajouter, qu’il quitta ce vil exercice aussitôt qu’il eut reçu les instructions de Saint Paphnuce ; et c’est à quoi se réduit cette preuve si décisive, qu’on prétend tirer de Saint Thomas à l’avantage de la comédie.
nous représentons sur nos théâtres les fureurs de Médée, les vices d’un grand nombre de personnes que l’on métamorphose en héroïnes et en héros, sans aucun égard pour la raison qu’elles n’ont jamais respectée !
Gacon, ex-Oratorien, mort Prieur de Baillon, trop fameux par son esprit caustique, qui lui valut plusieurs mois de prison, sans le corriger, Gacon ne composa point de drame, ni de farce, quoiqu’il eût du talent pour la grosse plaisanterie, il n’avoit pas assez de génie pour faire un tout régulier, une bonne piéce de théatre ; dans le nombre infini de satyres, épigrammes, sonnets, rondeaux, chansons qu’il a fait, il a donné un recueil intitulé le Poëte sans fard, où sous prétexte de candeur & de sincérité, il satyrise tout le monde, tout cela nous est étranger, & d’ailleurs fort peu intéressant. […] Le très-grand nombre des Evêques vit bien, personne dans ce corps n’est responsable du petit nombre qui s’oublie. […] Un Empire est plus ou moins illustre, à mesure qu’il produit un plus grand nombre d’hommes immortels, un Corneille, un Moliere, un Baron , c’est-à-dire, plus de comédiens. […] Ceux qui sont moins dévots, disent que le théatre étant alors fermé, c’est une raison pour l’ouvrir, & avoir tous les dévots de la Ville, qui sont en grand nombre, & par-là autoriser le théatre, & leur vendre la liberté d’y jouer, sous les auspices de la charité.
Le nombre la variété, la beauté de ses pieces, en sont le plus grand ornement ; & quoique dans un genre different de Corneille & de Racine, il peut se mesurer avec eux. […] On a encore des talismans & des caractères magiques de ce tems-là, & des médailles où Cathérine est soutenue entre des constellations & des diables, ayant en main & sur la tête des nombres & des instrumens magiques, & ce qui est presqu’inséparable, puisque l’un ne se fait que pour l’autre. […] Ce soupçon n’entra point dans les accusations sans nombre, qu’on lui fit pour le perdre. […] Une actrice française sa maîtresse, que Charles II avoit amenée de Paris, plusieurs enfans naturels, un théatre brillant, des bals, des fêtes sans nombre, un luxe qui épuisa toutes les finances ; production naturelle du païs d’où il venoit, & où il avoit demeuré depuis la mort de son pere, signalerent un regne, que de si tragiques événemens auroient du rendre sage. […] On dressa un vaste théatre, dans la plaine d’Avila, le Clergé & la Magistrature y dressent leur siége, un peuple immense remplit le parterre, & des loges sans nombre, dressées tout au tour sur des échafauts, une mauvaise statue de bois, couverte des ornemens Royaux, fut élevée sur le théatre, représentant le Roi ; toute cette nouvelle Cour de Justice vient en cérémonie, se placer sur le théatre, & en passant salue le Roi, très-profondement.
Elles sont en très-grand nombre plus libres, plus hardies, plus entreprenantes que les hommes, souvent obligés de se tenir en garde contr’elles. […] Elles étoient en petit nombre, renfermées, & sous l’autorité de la Supérieure, qui veilloit sur leurs actions. […] On exigeoit d’elles une reputation saine & une vie irréprochable ; leur nombre étoit grand, n’étoit pas fixe ; leur crime n’étoit puni que par l’exclusion infamante du Corps respectacle qu’elles deshonoroient. […] Le premier est établi pour juger avec précision du degré de blanc & de rouge, selon la couleur du tein & le nombre des années, avec le droit d’imposer une amende à ceux qui outrent ce ridicule vernis, fruit du caprice & de la folie. Le second est chargé de juger des modes, & de fixer le nombre des jours que doit regner une certaine couleur, une étoffe d’un certain goût, ou une certaine façon de s’habiller.
Depuis que les spectacles ont acquis une si grande faveur, qu’on ne respire que spectacle, le torrent les a entraîné ; quelques Instituteurs ont eu la foiblesse de mettre au nombre des leçons utiles à leurs éleves precisement les mêmes choses qu’on croyoit autrefois devoir leur laisser ignorer. […] Les pieces de College sont d’un fort petit secours ; elles sont trop rares, se bornent à un rop petit nombre d’Ecoliers Acteurs, donnent top de peine au maître, & détournent trop de tout le reste pour être de quelque utilité au public. […] Je n’en faisois pas mieux , lui dit-il brusquement ; car, ajoute l’Auteur, le nombre des vrais sages est toujours très petit, & celui des foux le plus grand. […] Le nombre en est petit, si même il en est quelqu’une. […] La Loi Julia sur les Adulteres admet ces libertés au nombre des preuves.
Pourvu qu'on veuille être de bonne foi, on en sera facilement persuadé, si on veut examiner la nature de la Comédie, son origine, ses circonstances, et ses effets, et si on veut s'instruire de la tradition universelle de l'Eglise sur ce sujet par les sentiments des Pères qui en ont parlé, et par ceux de l'Eglise assemblée dans un très grand nombre de Conciles. […] Il y aura en cet endroit beaucoup de personnes qui assureront qu'ils n'ont jamais reçu aucune impression mauvaise par la Comédie; mais je soutiens, ou qu'ils sont en petit nombre, ou qu'ils ne sont pas de bonne foi, ou que la seule raison par laquelle la comédie n'a pas été cause de la corruption de leurs mœurs, c'est parce qu'elle les a trouvés corrompus, et qu'ils ne lui ont rien laissé à faire sur cette matière. […] Il est vrai qu'elle ne fait pas ces effets dans toutes sortes de personnes: mais il est vrai aussi qu'elle les fait dans un grand nombre, qu'elle les peut faire dans toutes, et qu'elle les doit faire même plus ordinairement, si on considère de bonne foi quel est l'empire naturel d'une représentation vive, jointe à une expression passionnée, sur le tempérament des hommes.
Mais si nous considérons en quel point est aujourd’hui la Comédie, nous trouverons qu’elle n’a aucune marque de l’antiquité, et ceux qui la professent, témoignent par la probité de leur vie, et par la représentation de leurs actions, qu’elle est entièrement dépouillée de toutes les qualités, qui pouvaient la noter d’infamie, et son mérite, l’ayant montée au plus haut degré de sa perfection, s’est mise dans une telle considération, auprès des Rois et des Princes, qu’elle leur tient lieu d’une sérieuse occupation ; Aussi se fait-elle avec tant de modestie, par l’innocence de ses poèmes, qu’elle dépite l’envie d’en offenser la réputation ; Je dirai de plus qu’elle est tellement Civile en ses diversités, qu’elle contraint les plus Religieux de lui donner des louanges, et chacun confesse que la force de ses charmes est si grande, qu’il faut être privé de sens commun pour en choquer la bonne odeurk ; Si l’on regarde le nombre de ses qualités, on verra, que c’est le tableau des plus agréables passions, la parfaite image de la vie humaine, la vraie histoire parlante, la pure philosophie visible, l’entretien des bons esprits, le trône de la vertu, l’exemple de l’inconstance des choses, l’ennemie de l’ignorance, le modèle de l’Orateur, le raccourci de l’éloquence, le Cabinet des plus riches pensées, le trésor de la moralité, le miroir de la justice, le magasin de la fable ; bref j’en dis peu pour n’en pouvoir dire assez, et j’ai de trop faibles Eloges, pour la moindre de ses parties : Et quoique ce Pédant l’attaque par les plus rudes invectives de sa haine, elle est un puissant rocher, contre l’orage de ses malédictions, une tour, pour résister aux écueils de sa médisance, une muraille de bronze contre ses calomnies, un boulevard pour s’opposer à ses accusations, un bouclier contre ses impostures, un rempart capable de dissiper la foudre de passion, elle est enfin à l’épreuve de ses machines, et conservera sa renommée malgré l’effort de ses intentions. […] A La Rochelle pendant la Mairie du Sieur des Herbiers, se représenta une Tragi-comédie tirée de l’histoire Romaine, dans le Collège où avaient été autrefois les Prêtres de Sainte Marguerite, où il y avait grand nombre de Spectateurs, et plusieurs Ministres, entre lesquels je reconnus le Sieur Salbert, La Chapelière, le Blanc, et Bonis. […] Outre que la question ayant été depuis peu réveillée dans cet auguste Parlement de Paris, touchant la réception de Laffémas 1que l’on accusait de l’avoir exercée, (sans preuve toutefois), où les plus beaux esprits de la Cour assistèrent, et nombre de Docteurs en Théologie pour vider ce différend ; il fut conclu et arrêté, après les diverses contestations d’une part et de l’autre,s que la Comédie n’ayant plus rien du Paganisme et de contraire aux bonnes mœurs, elle pouvait être reçue entre les honnêtes récréations, puis même que le Concile de Trente ne l’avait décidée que comme action indifférente ; Et que quant au regard dudit Sieur de Laffémas soit qu’il l’eût professée ou non, il jouirait pleinement de la charge de Lieutenant Civil, avec injonction et défense de ne jamais opposer ce reproche à ceux qui voudraient être admis aux offices de judicature, comme superflu et de nul effet ; Jugez par là si ce Docteur particulier, a raison de vouloir contester une proposition que les plus savants de la Sorbonne ont définie.
Ne fussent-elles que des bagatelles pour des laïques, ce sont des blasphèmes pour vous : « Nugæ sunt nugæ in ore laïci, in ore Sacerdotis blasphemiæ : Consecrasti os tuum Evangelio, illis aperire nefarium assuefacere sacrilegium. » Qu’on parcoure tous les Auteurs sans nombre qui ont traité des devoirs des Ecclésiastiques, Denys le Chartreux, traduit depuis peu par l’Abbé Moni, Molina le Chartreux, Godeau, la Rochefoucault, Olier, Tronçon, Lafon, Lambert, Pastoral de Limoges, l’Abbé Dugué, Buvelet, Malliot, Tiberge, etc., même les Jésuites, Dupont, Crésolius, etc. […] 30), met au nombre des Ecclésiastiques irréguliers ceux qui ont été Comédiens, furieux, ou énergumènes : ces trois choses vont de pair (V. […] La plupart étendent la défense aux laïques, et un très grand nombre ordonnent aux Curés d’en avertir les Fidèles au prône, et de les exhorter à fuir les spectacles.
Soyons-en persuadé, si l’Opéra-Comique n’avait eu un certain mérite, il n’aurait point soulevé contre lui un si grand nombre de jaloux, ardens à le déprimer, & à lui susciter mille traverses. […] De nouveaux énnemis renaissaient à chaque instant, semblables à l’hydre domptée par Hercule, plus on en terrassait, plus leur nombre se multipliait.
Le corps d’une société de Comédiens, sous la protection du Roi, devrait être fixée à un nombre invariable de personnes, comme celui d’une Académie. […] Pensons maintenant au nombre et à l’espèce de Spectacles qui devraient être établis à demeure dans Paris.
Eschyle augmenta le nombre des acteurs pour former des dialogues. […] Charlemagne, dans une de ses ordonnances, les met au nombre des personnes notées d’infamie.
Le nombre de ceux qui condamnent Jansénius, est trop grand, le moyen de se faire connaître dans la foule ? Jetez-vous dans le petit nombre de ses défenseurs, commencez à faire les importants, mettez-vous dans la tête que l’on ne parle que de vous, et que l’on vous cherche partout pour vous arrêter, délogez souvent ; changez de nome si vous ne l’avez déjà fait, ou plutôt n’en changez point du tout, vous ne sauriez être moins connus qu’avec le vôtre : surtout louez vos Messieurs, et ne les louez pas avec retenue.
Ainsi il s’en faut bien que ce petit nombre suffise pour remplir un Théâtre.
Cet art a plus de charmes s’il est débarrassé d’un grand nombre de difficultés.
Je fais qu’il est un grand nombre d’Auteurs, & sur-tout parmi ceux qui écrivent des Opéras-Bouffons, qui pensent que c’est assez qu’un Drame réussisse au Théâtre, & qu’il faut peu s’inquiéter de l’éffet qu’il sera à la lecture.
Parmi les Compositeurs de nos jours, il s’en trouve plusieurs dont l’esprit est très-cultivé ; mais il en est malheureusement un petit nombre qui ne connaissent que leur Art.
C’est avec cette créature qu’ils goûtent tous leurs plaisirs : ceux d’une union légitime sont devenus sans piquant & sans saveur ; ils ne sont plus connus que d’un petit nombre d’honnêtes gens, assez heureux pour avoir rencontré de ces femmes rares tendres sans fadeur, plus propres que magnifiques, belles sans hauteur, caressantes sans importunité ; qui, faites pour le plaisir, sont aussi réservées & plus vertueuses que les froides.
Tout le monde connaît maintenant que vous êtes du nombre des vrais sages puisque vous avez terrassé le plus grand ennemi de la sagesse.
k L’Église même, dit saint Augustin, « n’exerce la sévérité de ses censures que sur les pécheurs, dont le nombre n’est pas grand : severitas exercenda est in peccata paucorum » Epist. ad Aur, 22.
Les amateurs de Paris n’ont pas besoin d’aller à Venise, ils y trouvent des théatres, des actrices, des courtisannes sans nombre, & le marché est bientôt conclu à un prix raisonnable. […] L’Académie Françoise n’a-t-elle pas admis plus de trente comédiens dans le nombre de quarante ? […] Ses ennemis, qui étoient en grand nombre, firent frapper une médaille bien différente. […] Dans le grand nombre d’ouvrages pour élever la jeunesse, que ce siecle a vu éclorre, on n’oubliera pas un des plus instructifs, & on en fera un livre classique. […] Tous ses ouvrages en grand nombre ne respirent que la débauche.
Je suivrai ces trois objets avec vous, et je m’arrêterai d’abord sur le premier, comme sur celui qui intéresse le plus grand nombre des Lecteurs. […] Quoi qu’il en soit, Monsieur, nous avons trop besoin de plaisirs, pour nous rendre difficiles sur le nombre ou sur le choix. […] L’amour-propre qui n’annonce que des prétentions modérées, en déclarant qu’il se borne à l’approbation du petit nombre, est un amour-propre timide qui se console d’avance, ou un amour-propre mécontent qui se console après coup. […] Si quelques Comédies en petit nombre s’écartent de cet objet louable, et sont presque uniquement une école de mauvaises mœurs, on peut comparer leurs Auteurs à ces hérétiques, qui pour débiter le mensonge, ont abusé quelquefois de la chaire de vérité. […] Je ne sais si vous êtes du petit nombre des sages qu’elles ont su quelquefois rendre malheureux, et si par le mal que vous en dites, vous avez voulu leur restituer celui qu’elles vous ont fait.
Pontas, Dans lequel on trouve un grand nombre de Remarques et de nouvelles Décisions ; On y a joint les Résolutions latines imprimées à Ferrare, avec la Critique ; Par M.
Il est donc certain que la partie du public, dont le goût est invariablement décidé pour le vrai, l’utile et le beau, n’a fait dans tous les temps que le très petit nombre, et que la foule se décide pour l’extravagant et l’absurde ; ainsi, loin de disputer à la farce les succès dont elle jouit, j’ajouterai que dès qu’on aime ce spectacle, on n’aime plus que celui-là, et qu’il serait aussi surprenant qu’un homme qui fait habituellement ses délices de ces grossières absurdités, fût vivement touché des beautés du Misanthrope et d’Athalie, qu’il le serait de voir un homme, nourri dans la débauche, se plaire à la société des honnêtes femmes.
Que des hommes dégradés par la cupidité, aient oublié qu’ils sont Chrétiens, qu’ils sont pères ; qu’ils voient de sang froid immoler leurs enfans aux pagodes dont les sacrificateurs leur en ont payé le prix ; c’est une infamie concentrée dans un petit nombre de citoyens avilis et dégénérés, que le public ne partage point et dont il ne peut être responsable. […] Il est à croire sans doute que tous ne jouissoient pas d’une santé égale ; mais le nombre des infirmes étoit si petit que l’histoire n’en parle pas, que les conducteurs de ces hordes conquérantes, ne s’en plaignirent pas, et que l’ennemi ne s’en aperçut jamais… La décence me défend de tracer ici le tableau d’un monstre qui en même-temps qu’il engloutit la génération présente, creuse le tombeau des générations futures. […] Contenez autant qu’il est possible les mimes dans les règles de la décence et de la subordination aux lois ; ce genre de gêne qui pour eux est un supplice redoutable, en diminuera le nombre. […] Incendie de celui de Saragosse, où périt le capitaine-général d’Arragon avec un grand nombre de personnes de toutes les conditions, 1 Janv. 1779, p. 38 : de celui de Goritz, 15 Mai 1779, p. 141 : de celui d’Esterhas en Hongrie, 15 Déc. 1779, p. 625.
Et cependant, on ne rougit point de mettre un tel homme au nombre de ceux qui ont le plus illustré leur siècle ; on porte la prévention & le blasphême jusqu’à dire qu’il a plus corrigé de défauts que les Ministres mêmes de la parole de Dieu. […] Qui ne sait, en effet, mes Frères, que c’est dans de telles assemblées que se trouvent réunies les trois concupiscences, dans lesquelles consistent, selon Saint Jean, la corruption du monde & le titre de sa réprobation ; la concupiscence des yeux, la concupiscence de la chair, & l’orgueil de la vie ; que c’est-là qu’on étale le luxe le plus condamnable & les parures les plus insensées ; que le motif qui y conduit un si grand nombre de mondaines, est autant le désir d’y être vues que celui de voir ; qu’elles y deviennent elles-mêmes la partie la plus dangereuse du Spectacle ; qu’une infinité d’hommes, rassasiés du plaisir de la comédie ou incapables de le goûter, n’en connoissent point d’autre que celui de promener sur elles leurs regards indiscrets & voluptueux ? […] Lorsque nous leur représentons que les loix de l’Etat les comptent à peine au nombre des Citoyens, & les excluent de tous les emplois qui supposent de l’honnêteté & de la vertu ; ils nous objectent que ces hommes, que nous traitons avec tant de mépris, sont souvent l’objet de la faveur des Grands, & qu’ils exercent leur art sous la protection du Gouvernement & des loix. […] Vous y êtes venus à la voix d’un Pasteur vigilant & charitable pour vous exciter mutuellement à la pratique des bonnes œuvres, & soulager par vos libéralités l’indigence dans laquelle gémissent un grand nombre de vos frères infortunés.
Au dernier siécle, François d’Amboise, homme de théatre, qui faisoit beaucoup de vers licencieux, & fit représenter nombre de farces de sa façon, voulut tirer de la poussiere des bibliotheques, Abaillard, qui étoit abandonné aux vers. […] Paris n’a peut-être jamais été aussi peuplé qu’il l’est aujourd’hui, on le remarque par le concours qu’on voit à tous les spectacles, (mauvaise preuve, il en résulte seulement que le nombre des gens frivoles est devenu plus grand ;) il s’y présente journellement un si grand nombre de personnes, qu’on est obligé de réfuser des billets, faute de places ; on parle à cette occasion, d’établir deux nouvelles troupes de comédiens, une dans le quartier du Marais, à l’Arcenal, l’autre au fauxbourg Saint Honoré ; il en faudra un aussi à la rue d’Enfer, & au fauxbourg Saint-Laurent, sans compter les théatres du centre de la Ville, & les théatres de société. […] Le vin de Cahors vaut bien le théatre de Moliere ; l’hiver rassembla le peuple dramatique, que l’automne avoit dispersé : pour réparer le tems perdu, on joua tous les jours, fêtes & dimanches ; la coterie n’auroit pu fournir à un si grand travail, si elle n’eût été renforcée par une troupe de tabarins, que le bon vin de Cahors, & la grande réputation de la scéne Quercinoise attirerent, au nombre de vingt-cinq gens peu faits d’ailleurs pour amuser la bonne compagnie, qui n’avoient encore que débité de l’orviatan sur des théatres ; mais reçus avec enthousiasme, ils se sont évertués, ils ont pris, l’essor, par une noble émulation, & ont essayé des piéces régulieres ; on a dit qu’ils réussissoient, & la recette a été bonne, quoique la Ville soit déserte, misérable, chargée d’impositions, qu’elle ait souffert depuis bien des années, de grandes calamités, les bourses fermées aux pauvres, se sont ouvertes pour des charlatans, qui ne savent pas même leur métier, tant l’amour du théatre est une aveugle ivresse.
Elles l’obtiendroient aisément, si le Marquis, auteur de cette farce, ou Voltaire son approbateur, étoient seigneurs de Salenci, & avoient le droit de l’adjuger : celle qui passeroit la nuit dans la campagne tête-à-tête avec son amant, & qui viendroit effrontément le baiser sur le théatre, seroit aussi-tôt la Rosiere : il ne seroit qu’embarrassé pour choisir sur le grand nombre. […] Le nombre des filles vertueuses est plus grand que ne pensent, & le monde, & le théatre : ils ne les croient rares qu’en jugeant sur celles qu’ils voient. […] Les arietes sans nombre qu’on met dans la bouche des acteurs, selon le génie italien, ne sont certainement pas du caractere des paysans, ni pour la musique, ni pour la poësie. […] Il est des naturels heureux portés à la vertu, qui ont moins besoin de secours : le nombre en est petit, & ceux-là même risquent tout, s’ils sont exposés aux dangers du monde.
Ninive écouta la voix de Jonas, & un grand nombre de personnes se convertirent sincerement. […] Nombre de ses confreres ont fait des comédies, toute la Société en faisoit représenter ouvertement, Port-Royal a traduit Térence : mais la Rue étoit prédicateur ; il sentoit que le théatre contrastoit trop avec la chaire, qu’il lui faisoit tort, & détruisoit le bien que pouvoient produire ses sermons. […] Ainsi le prétend l’Abbé la Chapelle son inventeur, qui a fait là-dessus un gros livre orné du figures, où il rapporte nombre d’expériences qui lui ont réussi. […] Il prétend que si on avoit eu ses scaphandres, il s’en seroit sauvé un plus grand nombre.
Des exceptions si rares confirment la règle ; le très-grand nombre de ces partisans le décrédite par sa vie licencieuse. […] Je sais qu’un honnête homme peut une ou deux fois y être attiré par curiosité, engagé par complaisance, entraîné par un malheur ; mais à ce très-petit nombre près, qui n’y revient plus, & dont je ne parle point, il est de notoriété publique que tout le reste ne se distingue que par son dérangement. […] L’Évangile répond à ces beaux discours : Le nombre des Élus est petit, la foule marche dans la voie large : vous n’êtes pas de ce monde, vous ne seriez pas de mes Disciples, si vous aviez l’esprit, si vous suiviez les exemples du monde. […] Le nombre des Élus est petit, je le répette, la foule marche à grands pas dans la voie large.
Besplas peut retrancher ce Prélat du nombre de ses partisans, & le mettre au rang de ses adversaires. […] Il vient à Paris des gens de quatre ou cinq nations voisines, & en assez petit nombre ; est-ce là l’univers ? […] Les Opéra se passent presque tous en fêtes & divertissemens, & dans le petit nombre de tragédies qu’ils donnent, le chant, la danse, les décorations éteignent tous les sentimens tragiques. […] Ce sont moins les Auteurs que les spectateurs qui veulent l’amour ; un grand nombre gémit de la nécessité de le mettre par-tout.
D’abord, je m’étois proposé d’aller vous communiquer de vive voix mes réflexions, mais elles sont en grand nombre, et j’ai craint d’en omettre quelques-unes ; j’ai appréhendé encore que, dans une conversation rapide et toujours superficielle, nous ne puissions, moi, approfondir la matière, vous, peser mes raisonnemens ; enfin, pour vous donner les lumières que vous consentez à recevoir de moi, il faut que je sois méthodique : tout m’a déterminé à écrire. […] Sans doute les risques seroient moindres pour qui n’iroit là qu’une fois ou deux en passant ; mais une triste expérience prouve que le plus grand nombre aime à y retourner, et qu’on ne peut se défendre de cet enchantement, tout grossier qu’il est, à peu près comme les malheureux qui avoient été chez Circé, et qui ne vouloient plus redevenir hommes. […] Ses Opéra comiques étoient au nombre des pêchés qu’il se reprochoit. […] Je me borne, pour ne point rebuter votre patience, à un petit nombre de preuves tirées, entre plus de mille, d’ouvrages que l’on voit tous les jours.
J’avais pour voisin un brave homme, qui jouissait dans le quartier d’une grande réputation, pour la réparation de la chaussure ; sa femme, son honnête et digne compagne, avait par jour dix ménages à faire, le mien était de ce nombre. […] Levez-vous de bonne heure, allez assister au lever du soleil, en dirigeant votre promenade le long de ces boulevards qui bordent les murs de Paris ; chaque groupe d’hommes que vous verrez sortir des barrières, au nombre de quatre ou de six, redingotes croisées, l’air occupé, marchant deux à deux, et cherchant à éviter tous regards indiscrets, affaires d’honneur ! […] Les oreilles déchirées par la voix rauque des hommes, par les sons criards des femmes, et par les mutilations sans nombre de la grammaire et du sens commun, inhumainement outragés par tous ! […] Aboli en 1791, le système des privilèges a été réinstauré, sous une nouvelle forme par Napoléon Ier, en 1806-1807, par des décrets qui limitent le nombre des salles de théâtre à Paris et en province.
Dans son Epître à Donat, chef-d’œuvre d’éloquence, où le saint Martyr fait le tableau le plus vif de la corruption du siècle, il met la fréquentation du théâtre au nombre des plus grands désordres dont il fait le détail. […] Il ne nous reste d’un grand nombre d’ouvrages de ce savant et pieux Evêque du second siècle, qu’une apologie de la religion Chrétienne contre ses calomniateurs, entre autres un Philosophe habile nommé Aurolique. […] Le second, Archevêque de Séville, l’oracle de l’Espagne pendant trente-cinq ans, à la tête de toutes les affaires ecclésiastiques, fils du Gouverneur de Carthagène, élevé dans le grand monde, qu’il connaissait parfaitement, a laissé grand nombre d’ouvrages excellents qui l’ont fait mettre au rang des Pères de l’Eglise, et ses règlements au nombre des canons.
Mais, ne savez-vous pas que le grand nombre se damne ; que le monde court à sa perdition ? […] Rien n’y sert qu’à la ruine des Chrétiens, et la vertu même n’y est représentée que d’une manière à la rendre ridicule : aussi voyons-nous qu’il n’y a point d’examen de conscience où l’on ne mette au nombre des actions contraires à la pureté, l’assistance aux Spectacles ; aussi voyons-nous que tous les Confesseurs qui remplissent les devoirs de leur ministère, et qui ne délient les pécheurs que lorsqu’il faut les délier, refusent la grâce de l’absolution à tous ceux qui fréquentent les Théâtres. […] Examinez ceux qui travaillent pour le Théâtre, ceux qui récitent, ceux qui écoutent, et vous trouverez dans le plus grand nombre des personnes qui vivent sans espérance et sans foi. […] où l’on s’imagine être vivant, et où l’on est véritablement mort, état où l’on persévère ordinairement jusqu’à la fin des jours, état qui est celui du plus grand nombre ; et Dieu veuille, mes Frères, que ce ne soit pas le vôtre, et qu’actuellement même que je vous fais voir le danger des Spectacles, vous ne murmuriez pas en secret contre la sévérité de cette morale, comme si elle n’était pas celle de l’Evangile, et comme si j’exagérais sur cette matière, uniquement à dessein de vous effrayer.
Mais outre que ces ames sensibles & éclairées, font en petit nombre ; c’est que, fussent-elles susceptibles d’émotions à quel dégré que l’on voudra, une longue habitude diminuera enfin ces émotions ; elles en jouiront vingt fois au-delà des spectateurs ordinaires, mais elles arriveront enfin au même dégoût. […] Dans le premier leur effet est en proportion de leur nombre, & comme après beaucoup de représentations il n’est pas possible qu’il soit grand, l’impression ne le sera pas non plus.
Il s’est si bien imaginé que c’est une charité des plus chrétiennes de diffamer un homme pour l’obliger à vivre saintement, que si cette manière de corriger les hommes pouvait avoir un jour l’approbation des docteurs et qu’il fût permis de juger de la bonté d’une âme par le nombre des auteurs que sa plume aurait décriés, je réponds, de l’humeur dont je le connais, qu’on n’attendrait point après sa mort pour le canoniser. […] Quand on compose un livre qui diffame quelqu’un, tant de différentes personnes sont curieuses de le voir, qu’il est bien malaisé que, parmi ce grand nombre de lecteurs, il ne se rencontre quelque homme de bien qui ait du pouvoir sur l’esprit du décrié, et c’est par là qu’on le tire peu à peu de son aveuglement.
Dans cette disposition de tous les sens, ou gagnés ou captifs, et d’un cœur si près de l’être, on voit paraître sur la scène un nombre choisi d’acteurs parés avec tout l’artifice que l’esprit du monde peut imaginer pour séduire, et qui ajoute à l’artifice, tout ce que la passion qu’ils expriment peut inspirer. […] Un nombre infini de Chrétiens se sont retirés dans le désert : plusieurs s’ensèvelissent, encore tous les jours dans la solitude et dans le cloître pour éviter les pièges et le péril, à quoi le commerce du monde les exposait.
Avec le nombre des Personnages qui sont à la fin dudit livre. Et sont en nombre CXLI.
Mais notre Auteur fait tout le contraire, sans se mettre en peine du prodigieux nombre d’âmes dont il va causer la perte : Il abandonne le sentiment de tous les Conciles et de tous les Pères, pour se ranger du côté de quelques Scholastiques, qui se sont exprimés en apparence, comme s’ils tenaient la mauvaise cause qu’il défend. […] Secondement, que si on ne parle si ordinairement contre ceux qui jouent à des jeux de hasard, c’est qu’il ne paraît pas à présent aux yeux de l’Église que le mal soit ni si général ni si contagieux, et qu’il est du nombre de ceux qui n’ont pas leur malignité toute entière dès l’abord. Il n’y a pas un si grand nombre de personnes qui s’expose à perdre tous leurs biens à ces sortes de jeux, comme il y en a qui exposent leur salut à la Comédie. […] Voila pourquoi il est à présent moins d’usage dans l’Église de s’élever contre ces sortes de jeux, que contre la Comédie, qui est du nombre de ces maux qui ont d’abord une difformité suffisante pour être condamnée. […] Caffaro Lettre d’un théologien illustre, p. 20-21 : « Je dis que, selon moi, les Comédies de leur nature, et prises en elles-mêmes indépendamment de toute circonstance, bonne ou mauvaise, doivent être mises au nombre des choses indifférentes.
Cette Fête couta la vie à un grand nombre d’hommes & d’animaux, à cinq cens Lions, six cent Pantheres, & à ces vingt Eléphans, qui se plaignant au Peuple de la perfidie de Pompée, (comme je l’ai rapporté sur Phedre en parlant des Imprécations) furent cause que le Peuple oblitus Imperatoris, oubliant tout ce que le Grand Pompée faisoit pour lui plaire, le chargea d’imprécations qui bientôt, comme dit Pline, eurent leur effet, ensorte que ce fameux Théâtre fut fatal à celui qui l’avoit établi. […] Pylade & Bathylle, les premiers Pantomimes, eurent un grand nombre de Successeurs, qui mirent toute leur science à imiter les Actions les plus infames. […] Ce jugement nous étonne, parce que nous sommes accoutumés à mettre Plaute & Terence au nombre des excellens Poëtes ; je dirai bientôt la raison qui a fait parler ainsi Quintilien.
Ce n’est pas à vous, Monsieur, qu’il siérait de me répondre que les tragédies, ayant bien des Rois pour Acteurs, mais non pour spectateurs, doivent purger les passions de tous les hommes, et non celles du petit nombre de Souverains épars dans l’immense étendue des siècles et de l’univers. Vous savez mieux que moi, que non seulement de ce petit nombre d’hommes dépendent les calamités ou le bonheur du monde entier ; qu’au seul accent de leurs voix, la guerre obéissante, le flambeau de la discorde à la main, va parcourir la terre, joncher les campagnes de morts, couvrir la mer de voiles menaçantes, et teindre de sang les flots effrayés : qu’au son plus doux de ces mêmes voix, l’abondance, une couronne d’or sur la tête, va répandre ses richesses dans les climats les plus stériles, couvrir d’épis jaunissants des champs incultes et arides, changer de vastes déserts en de superbes cités, creuser des lacs, ouvrir des canaux, joindre les deux mers, combler les précipices, aplanir les montagnes, élever les eaux, animer le marbre, fondre les métaux, et faire naître enfin tous les arts. […] [NDA] De ce nombre sont les Atrée, les Rhadamiste, les Œdipe, les Iphigénie, etc. le Misanthrope, le Tartuffe, l’Avare même, que vous avez condamné, sans avoir bien saisi, ce me semble, l’esprit de Molière.
Le nombre en fut toujours immense. […] Il en est des marchands sans nombre, des magasins immenses ; on les promene dans les rues, on en tapisse les carrefours ; on a établi plusieurs académies, plusieurs écoles de peinture, de sculpture, de dessein, avec des prix. […] Dans ce nombre infini de tableaux, trouve-t-on sur cent, une image de dévotion ? […] Il est sans exemple qu’on en ait fait brûler un seul, & ils sont sans nombre. […] Parmi les portraits sans nombre, de sa famille ; voyez la sœur à demi-nuë, d’une blancheur éblouissante, & les trois graces dont la nature a fait la draperie ; il a mis ce portrait à côté du sien, ses yeux sont tournés sur sa sœur, dont il admire la beauté, il en rapporte à Dieu toute la gloire ; admirez sa simplicité & son innocence, elles font son éloge ; il est persuadé que son clergé, ses domestiques, tout ce qui vient dans son palais est aussi chaste que lui, & ne s’occupe que des chefs d’œuvres du pinceau.
Dans toutes les poëtiques depuis Aristote on en trouve des regles sans nombre. […] Il faisoit vivre grand nombre d’Acteurs, d’Actrices & d’ouvriers. […] Il ne faut pas plus avoir égard, pour apprétier un Auteur, au nombre & à la grosseur des volumes, qu’au prix des étoffes & à la broderie des habits. […] Aussi est-il bien plus cher ; le Camus, Architecte du Roi, a obtenu le privilège exclusif pour en construire le bâtiment ; nombre d’associés en ont arrêté le plan. L’emplacement seul a coûté 80000 livres, le devis porte la dépense à 800000, sans compter les peintures, décorations, meubles, ustencilles, linge, tapisseries, gages des domestiques sans nombre, &c.
Le Théâtre qui avait été enseveli sous les ruines d’Athènes et de Rome, s’est relevé de notre siècle avec beaucoup d’éclat ; si l’on donnait les mêmes récompenses à nos Poètes, que donnaient les Grecs et les Romains à ceux qui excellaient en ce genre d’écrire, nous en aurions eu sans doute un plus grand nombre ; mais ce travail immense est trop mal récompensé, et ne conduit plus comme autrefois, aux honneurs suprêmes, ni aux premières dignités de l’Etat. […] La Tragédie est distribuée en cinq actes ; chaque acte en scènes, dont le nombre n’est point fixe. […] Ses infortunes doivent être regardées comme la suite de quelque mauvaise action ; mais il ne faut pas qu’elle parte d’un mauvais fond, ou d’une âme noire ; il faut plutôt que ce soit l’effet d’une certaine fragilité, qui n’est pas incompatible avec une grande vertu : C’est ainsi, que la jalousie injuste de Thésée, l’infidélité de Jason, qui abandonne Médée, pour prendre une autre épouse ; la présomption de Niobé, qui se glorifiait dans le grand nombre de ses enfants, et qui méprisait Latone, ont été punies avec justice. […] La Danse, compagne ordinaire des spectacles, vient à peu prés de la même source : d’abord elle était toute naturelle, et telle qu’elle s’est conservée parmi le petit peuple ; mais comme l’on raffine toujours, on en fit un art, et on y mêla une infinité de pas très subtils, et d’agréments, qui ne purent être pratiqués que par un fort petit nombre de gens ; et qui ne contribuent pas peu à amollir et à corrompre le cœur par les postures qui font la principale beauté de la Danse. […] On obligeait les Comédiens qui voulaient embrasser la Foi chrétienne, de renoncer à leur métier ; et si après avoir reçu le Baptême, ils reprenaient l’exercice de la Comédie, on les excommuniait, et on les retranchait du nombre et de la société des Fidèles.
Cependant l’on avait encore quelque chose à désirer, malgré le grand nombre de volumes où il est traité des règles dramatiques.
Il doit être regardé comme très-nécessaire, puisqu’il rend heureux tous les ans un grand nombre de Citoyens estimables.
Un jeune Chevalier est aimé d’une Fée ; après nombre d’incidents, lorsqu’il se croit condamné à rester toute sa vie dans une misérable cabane, & à mourir l’époux d’une vieille assez dégoûtante, il est transporté tout-à-coup au milieu d’un palais magnifique, & dans les bras d’un objet enchanteur : ne voilà-t-il pas du merveilleux ?
Lorsqu’une Pièce, d’ailleurs estimable, a des taches que le grand nombre n’aperçoit pas, & qui peuvent nuire au bon goût, il est utile de les faire remarquer, & que la crainte du ridicule empêche les Auteurs de nous donner du clinquant pour de véritables beautés.
Il est vrai que c’est par là que les Evêques nommés qui sont aujourd’hui en très grand nombre en France prétendent avoir droit de gouverner leur Diocèse.
Monsieur le Grand-Vicaire, Permettez à un fidèle du diocèse qui vous compte au nombre de ses pasteurs, de vous donner le témoignage le plus sincère de la confiance que vous lui avez inspirée, et de saisir, pour l’exprimer, une occasion qui peut-être ne se reproduira pas. […] Peut-être en serait-il autrement, s’il y avait beaucoup de cavaliers aussi séduisants et aussi entreprenants que vous paraissez l’être ; mais, heureusement pour nos demoiselles, les hommes d’un si grand mérite sont en petit nombre.
Sa Zaïre a de grandes beautés, puisque malgré un grand nombre de fautes essentielles, elle enlève encore tous les suffrages. […] Ce prince renvoie en France un esclave, absolument privé de toute ressource, sur la promesse qu’il lui rapportera la rançon de douze Chrétiens, au nombre desquels il met Luzignan.
Des exceptions si rares confirment la regle ; le très-grand nombre de ces partisans le décrédite par sa vie licencieuse. […] Mais, à ce très-petit nombre près, qui n’y revient plus, & dont je ne parle point, il est de notoriété publique que tout le reste ne se distingue que par son dérangement.
Voilà bien de quoi les charger ; & c’est parce qu’on néglige de les expédier que leur nombre s’accumule. […] On en voit des exemples sans nombre : on en voit qui sans éducation, sans lumiere, sans esprit, réussissent sur la scéne ; tandis que d’autres qui valent mieux qu’eux, n’ont pas de succès.
Mêmes choses, Serm. du petit nombre des Elus. […] Tous les examens de conscience, toutes les préparations à la pénitence, à l’Eucharistie, tous les détails de vices, les tableaux du monde & de ses pompes, du démon & de ses tentations, de la chair & de de ses penchans, mettent la fréquentation du théatre au nombre des péchés & des obstacles à la réception des sacremens.
En imitant des pareils modèles, on se procure nombre d’avantages, & de grandes ressources dans le cours de son ouvrage. […] Le nombre des Poèmes du Spectacle moderne, dont les Scènes sont défectueuses, est si considérable, qu’on s’imagine que le genre adopté par le nouveau Théâtre, ne demande pas un meilleur arrangement, & que ce serait le dénaturer que de chercher à lui prêter plus d’art ; on se trompe furieusement : laisserait-on toujours éxister parmi nous un Spectacle qui renverserait toutes les règles ?
Combien vous vous seriez épargné de peine Monsieur, si vous vous en étiez tenu au seul obstacle que vous pouviez opposer raisonnablement à l’établissement de la Comédie Française à Genève : il vous a fallu suer pour entasser un nombre d’invectives suffisant pour faire un volume ; il vous a fallu gagner des migraines, à faire des calculs graves et politiques, aussi faux que les principes qui vous les ont fait entreprendre. […] Vous mettez au nombre des reproches que vous faites à la Tragédie qu’elle ne vous représentera que des Tyrans ou des Héros : qu’en avez-vous à faire, dites-vous fy ?
.° Il fut fait, de son temps, sur les spectacles un grand nombre de lois, que nous avons rapportées, par les cinq Empereurs sous lesquels il a vécu dans la plus haute faveur, les deux Valentiniens, Gratien, Théodose et Honorius. […] Il a composé plusieurs ouvrages sur la virginité, et en faveur des vierges et des veuves il prêchait fréquemment sur cette vertu, avec tant de zèle et de succès, qu’un très grand nombre de personnes se consacrèrent à Dieu dans l’état religieux.
in-4°, contient sur cet objet un grand nombre d’indications, tant pour la partie littéraire que pour la partie morale. […] On doit conclure de ces réflexions, que le Clerc étoit du nombre des Censeurs des Théatres publics. […] La patrie a-t-elle acquis un plus grand nombre d’illustres défenseurs ? […] Ne pourroit-on pas encore citer en preuve le témoignage intérieur d’un grand nombre de ceux qui fréquentent les Spectacles ? […] C’est d’après l’expérience de cet effet, que les femmes publiques sont en si grand nombre dans le voisinage des Théatres.
Ce n’étoit pas un Comédien, dont il y avoit un nombre infini dans l’empire d’Orient, mais un Joueur de flûte, qui gagnoit sa vie à jouer dans les villages, in vico, & quitta même son métier quand le Saint l’eut instruit. 2.° S. […] Le théatre est donc interdit au grand nombre, qui y pèche réellement, & au petit nombre, qui prétend ne pas y pécher, parce qu’il le met dans un danger évident de pécher.
Je n’éxamine pas si elle est plus accentuée que la nôtre ; il est certain que nous avons aussi un grand nombre de Sillabes longues & brèves, que les personnes qui parlent bien ont soin de faire sentir, & que les Auteurs de nos jours commencent à marquer dans leurs Ouvrages, en employant fréquemment les accens ou les signes qui indiquent la manière de prononcer les mots. […] Je pourrais placer ici un nombre infini de noms immortels ; mais je me contenterai de citer trois ou quatre de nos plus fameux Musiciens. […] Un nombre infini de Musiciens Français ont composés de nos jours des Ouvrages célèbres, dans lesquels on apperçoit autant de grâces & de légèreté qu’en réunit la musique des Italiens.
Tous deux porterent au plus haut point la gloire du Théâtre d’Athenes, & divertirent le Peuple, en lui faisant verser beaucoup de larmes, parce qu’ils choisissoient ces Sujets terribles, dont je parlerai dans la suite, s’attachant principalement à exciter la Crainte & la Pitié, par des Actions conduites avec toute la vraisemblance possible, en présence de Chœurs, qui étant composez d’un grand nombre de Personnages, augmentoient la pompe du Spectacle. […] Il y a grande apparence que les ennemis d’Euripide qui étoient en grand nombre, parce qu’il étoit l’ami de Socrate, animoient le Peuple contre ses Piéces. […] Les Poëtes Tragiques étoient toujours en grand nombre, mais si médiocres, qu’on regrettoit Eschyle, Sophocle & Euripide, qu’on avoit déja regrettés sur la fin de la guerre du Peloponese, puisque dans les Grenouilles d’Aristophane, Bacchus alloit aux Enfers, pour rappeler un de ces illustres Morts, la ville ayant grand besoin d’un bon Poëte.
… Mais vous disputez sur le nombre, et vous dites que votre aveu ne fait contre vous, que comme exception. […] Leur nombre double, à ses yeux, par l’opinion qu’il a de leur imposture. […] Je ne disputerai pas sur le nombre, mais il n’en faut qu’une à un honnête homme ; elle existe, elle est devant vous, et je vous l’offre….
Sur tout aupres de Paris où il y a toûjours un grand nombre de troupes, il seroit de la gloire du Roy de faire un Camp exprés avec les accompagnemens & necessaires & commodes : Car aprés tout, sa valeur qui luy fait aymer la guerre ; & sa puissance qui le rend formidable à tout le monde, doivent à toute la terre, cette preuve de sa grande Ame & de sa Magnificẽce, & pour ne ceder en rien aux Romains, ny pour le merite des grãdes actions, ny pour la gloire des belles pensées, il faut que ce jeune Conquerant ait auprés de sa principale Ville, & à la veuë de son Louvre un Camp de pareille reputation, & à pareille fin que celuy de Mars.
Parmi le grand nombre de passions et de vices qui assiègent, pour ainsi dire, l’humanité, il y en a plusieurs qui la déshonorent, ou pour le moins qui la couvrent de honte ; il paraît donc qu’il faut éviter de mettre sur la Scène des Tableaux qui peuvent scandaliser les Spectateurs et leur nuire.
En effet l’invention du Théâtre qui aujourd’hui (faute d’y réfléchir) n’est pas regardée avec l’admiration qui lui est dûe, cette invention, dis-je, supposait dans l’esprit où elle a pris naissance, des idées confuses du merveilleux, où les grands Hommes ont peut-être toujours voulu atteindre, mais où ils n’ont pû réellement parvenir qu’après un nombre infini de réfléxions, d’examens et de rapports combinés, qui supposent nécessairement de longues études, une tête bien faite, et surtout un génie supérieur.
Que penser de ces femmes mondaines (heureusement le nombre en est petit), qui mènent elles-mêmes leurs filles à la boucherie ? […] L'an 1763, les Ecoliers des quatre Facultés allaient si habituellement à la comédie et en si grand nombre, qu'on y en voyait deux à trois cents chaque fois. […] Aucun Lazariste, dont il y a grand nombre à Versailles, et même dans la maison de S. […] Cyr, partout on suivra l'exemple que vous donnerez, on se lassera des pièces de piété (elles sont en petit nombre et la plupart très médiocres), on en jouera de profanes, on y invitera des laïques ; dans toutes les maisons religieuses, au lieu de former des Novices, on dressera des Comédiennes.
Riccoboni a donné un catalogue des tragédies & des comédies qui ont paru dans le seiziéme siécle, dont le nombre passe celui des piéces Françaises, qui ont paru dans le dix-septiéme siécle, depuis Corneille & Moliere. […] Riccoboni n’en convient pas, & dans le détail de ce nombre infini de pieces italiennes, qu’il a fait dans son histoire du théatre Italien, il est bien éloigné de n’en pas trouver beaucoup d’excellentes. […] Il n’y a que l’Académie des Jeux Floraux à Toulouse, fondée par Clemence Isaure, qui se pique assez de galanterie, pour donner des prix aux femmes, & les admettre au nombre des maîtresses, quand elles en ont remporté trois ; sans pourtant les incorporer dans l’Académie. […] Pour les opéras comiques, le théatre de la foire, branche des Italiens, c’est un amas d’obscénités, en France comme en Italie ; les libertins se repaissent de leur licence, le peuple de leur grossiereté, on en chante les jolis airs ; mais les honnêtes gens, les gens d’esprit les méprisent ; il est vrai que comme ils sont en petit nombre, & que la foule porte de l’argent, on se passe de leur suffrage quand la caisse du receveur est bien remplie. […] Mais son stile inegal & froid n’a pas la grace, l’élegance, & la douceur, qui ont fait à son Eléve un plus grand nombre de Partisans, & une réputation plus éclatante que celle de son Maître.
Mais dans des temps si éloignés, qu’on appelle avec raison, des temps fabuleux, dont un si grand nombre de circonstances ajoutées, toutes ridicules & sans vraisemblance qui le défigurent, c’est faire beaucoup d’honneur à Hésiode, à Ovide, & aux autres Historiens du Parnasse de faire des recherches, & former des conjectures pour lui donner un air de vérité. […] La fable des trois Furies revient à peu près au même dans les métamorphoses des filles, dont Ovide rapporte un grand nombre ; on voit communement leur visage & leur corps rendus difformes, en punition des crimes que ses attraits & sa pature ont fait commettre. […] La débauche avoit terni toutes ces belles qualités, & l’avoit précipité dans les désordres sans nombre que Ciceron lui reproche dans ses Phillipiques, dont l’un en particulier éroit d’entretenir une Actrice, & de l’avoir toujours après de lui. […] Aucune parabole de l’Evangile, où l’on en voit un très-grand nombre, l’Enfant Prodigue, le mauvais Riche, les dix Vierges, le Pharisien, ne présentent que des vertus. […] Grand nombre d’interpretes attribuent tous à l’inspiration divine ; c’est une défaite générale & commode, comme les miracles dans la Physique, qui ne sert qu’à montrer l’impuissance de résoudre la difficulté, comme si Dieu pouvoit inspirer des péchés.
Simple dans sa composition, varié dans ses pieces sans nombre, jamais répété, précis, & caracterisé &c. […] On a fait bien de fautes en donnant ce livre au public. 1.° On a ramassé, sans choix, tout ce qu’on a pu trouver de badineries de l’Auteur, & la moitié auroit dû demeurer dans son portefeuille, 2.° On a inséré des Lettres & Epitres du Comte de Gramont, de Rousseau, de Chaulieu, & ce sont de mauvais voisins. 3.° Le Libraire avance dans des Avis & des Notes, que ce sont des Chefs-d’œuvres : la charlatanerie saute aux yeux. 4.° On a laissé grand nombre d’images obscenes, de traits d’irréligion qu’on auroit dû supprimer. Cet assaisonnement répandu pour donner du débit, ne peut piquer que les palais des agréables du tems, dont le goût n’est pas plus respectable que la foi & les mœurs. 5.° On a laissé aussi de mauvais vers, des galimathias, des bassesses, &c. en grand nombre. […] Ils sont en trop petit nombre pour y suffire ; dans trois ou quatre mois les Chefs-d’œuvres seront épuisés. […] Herculanum étoit une vraie Sodome ; on en voit des preuves sans nombre dans les tableaux, dans les statues, les meubles, où tout est plein d’obscénités, surtout dans les lampes.
Ajoutons y ce qui est à la vérité au-dessous de cet objet divin ; mais qui frappe davantage les hommes ; ajoutons les circonstances étonnantes de cet événement unique, qui forment autant de traits de ce sublime tableau ; les trois puissances, la Synagogue, Hérode, Pilate, réunies contre cet adorable mourant ; le nombre, la varieté des plus cruels tourmens ; l’homme le plus grand, le plus saint, le plus éclairé qui fut jamais, qui a fait les plus grands miracles, enseigné les plus grandes vérités, établi la plus sainte religion, rempli d’admiration toute la Judée. […] Les maux que fait une femme immodestement parée, sont sans nombre. […] L’histoire en fournit-elle un grand nombre ? […] Le theatre n’ignore point un évenement qu’il joue souvent, ce que sur grand nombre d’amans, moins braves qu Hercule, mais aussi sous, les actrices renouvellent par de funestes présens, qui valent bien le poison d’une chemise, & le bucher d’Oëta. […] Celles de la ville en avoient sans nombre.
Les Catholiques dont elle professa la Religion ne s’en embarrassent guère davantage ; mais quand on a besoin de recruter ses troupes, tout fait nombre, le théatre n’y gagne guère qu’une assez mauvaise Actrice couverte de clinquant. […] L’Abbé Menage dont elle avoit entendu parler, qui lui avoit adressé des vers, & qui connoissoit toute la république des lettres, fut chargé d’être son nomenclator ; il ne manquoit pas lorsque quelqu’un se montroit de dire à Sa Majesté son nom, ses qualités, ses talens, ses ouvrages avec de grands éloges ; elle en fut fatiguée, & ne pouvoit croire un si grand nombre de gens savans, elle dit en se moquant de lui : ce Monsieur Menage connoît bien des gens de mérite. […] Quelqu’un dit que quand Charles IX venoit chez Ronsard aux assemblées des gens de lettres, tout le monde étoit assis ; la question fut décidée, & sans demander permission on s’assit, dès que la Reine fut assise on lui fit des complimens sans nombre, on lui récita des vers, on lut quelque pièce. […] Voltaire en a extrait quelques-uns, sur lesquels il se récrie, & qui en effet ont quelque chose de fin & de délicat ; le nombre en est petit, en général mauvais style, de la hardiesse, de la hauteur, de la singularité. […] Toutes ses actions avoient quelque chose d’extravagant & digne de risée, elle ne ressembloit point à une femme, & n’en avoit pas la modestie ; on rapporte d’elle une vingtaine de bons mots qui ne sont la plûpart que des méchancetés : il n’y a pas de femme du commun qui n’en dise d’aussi bons, & en aussi grand nombre.
Theophile Patriarche d’Alexandriea, parce que les Spectacles sont contraires à la discipline des Chrêtiens ; Minutius Felixb, parce qu’ils sont mauvais ; Tatienc, parce que les Comédies sont pleines de choses frivoles & inutiles ; Tertuliend, par le jugement que les hommes font de ceux qui les representent & qui passent dans leur esprit pour des gens infames ; par le jugement que Dieu même en porte, n’y aïant rien dans les Spectacles qu’il ne condamne ; parce que les Spectacles sont du nombre des pompes du diable, ausquelles nous avons renoncé dans nôtre Baptême ; parce que les Païens mêmes jugeoient qu’un homme estoit devenu Chrêtien à cause qu’il s’en abstenoit, reconnoissant que l’instinct de la pieté Chrêtienne éloignoit du theâtre ceux qui en faisoient profession ; parce qu’il est impossible d’y conserver les sentimens de pieté qu’un Chrêtien doit toûjours avoir dans le cœur ; parce que tous les objets qui s’y presentent à lui, ne sont propres qu’à le détourner de Dieu & à l’attacher à la creature ; parce qu’il est ridicule de pretendre en pouvoir faire un bon usage & les rapporter à Dieu ; parce que supposé qu’il y en eût d’honnêtes, les Chrêtiens ne doivent toûjours les regarder que comme un miel envenimé, dont ils ne peuvent goûter sans danger de se donner la mort ; enfin, parce que l’état d’un Chrêtien en cette vie est de fuïr toutes sortes de plaisirs, & de faire consister toute sa joïe dans les larmes de la penitence, dans le pardon de ses pechez dans la connoissance de la verité & dans le mépris même des plaisirs les plus innocens & les plus legitimes. […] Les Ecclesiastiques ne peuvent pas douter que toutes ces raisons ne les regardent, puisqu’elles regardent tous les Chrêtiens, & qu’ils ont l’honneur d’en estre du nombre, & d’en faire la plus illustre partie. […] A la verité les desordres qui en sont déjà arrivez ne sont pas en grand nombre, parce que la chose n’est pas encore bien vieille, ni fort en usage. […] Mais, à dire le vrai, combien peu y en a t-il de ce nombre ? […] & dont ce Règlement est tiré en partie, ils mettent les danses au nombre des dissolutions.
, dit-il, vous verrez un grand nombre de chrétiens, non seulement aller aux théâtres : mais aussi les défendre, et tâcher d’inspirer aux autres le désir de les imiter ; attachez-vous à la loi de Dieu ; et gardez-vous bien de suivre ceux qui en sont les ennemis et les prévaricateurs. […] Quand le nombre de ces faux dévots qui ne laissent pas d’aller sans scrupule à la Comédie, avec l’horreur qu’on prétend qu’ils ont du péché, serait encore mille fois plus grand qu’il n’est ; il ne serait nullement capable de justifier et de rendre licite un divertissement qui est condamné par les Conciles. […] La multitude de ceux qui vont présentement à la Comédie, est une conviction manifeste de l’horrible dépravation de nos mœurs ; puisque cela fait voir que le nombre de ceux à qui le bien ne plaît pas, l’emporte infiniment au dessus de celui des gens de bien. […] Il ne faut point juger du péril qu’il y a en général d’aller à la Comédie, par les dispositions toutes singulières qui se peuvent trouver dans un très petit nombre de personnes ; mais par la multitude de ceux à qui l’expérience a fait connaître qu’on ne peut aller à ces assemblées du grand et du beau monde, sans un extrême danger de la pureté, de la piété et du salut ; et par conséquent sans crime, car je veux que la pièce soit si innocente, si modeste et si honnête, qu’on la pourra avoir et entendre sans que la pureté des yeux, des oreilles et de l’esprit en ressente aucune maligne impression (quoique cela soit très difficile dans la pratique) ce sera la pompe du siècle, l’empressement pour la satisfaction des sens et pour les plaisirs ; l’ardeur pour se remplir l’esprit et le cœur de l’estime et de l’amour de ce que le monde a de plus charmant et de plus propre à faire oublier Dieu et l’éternité, qui feront tout le mal, dit le P. […] Chrysostome ; mais c’était à des gens mariés qui étaient en grand nombre sur la montagne.
J’ai vu à Munich représenter par les Ecoliers des Jésuites un Spectacle moitié Lyrique et moitié Dramatique, la partie Lyrique servait d’Intermède à ce dernier Poème, elle avait pour sujet le triomphe de David sur Goliath, le sujet Dramatique était la Parabole du mauvais Riche ; on peut, comme vous voyez, allier le Théâtre avec l’édification, et si les Saintes Ecritures n’offrent pas un assez grand nombre de sujets Théâtraux ce n’est pas sans doute exciter le scandale que d’en choisir dans l’histoire prophane pour les Tragédies et de puiser dans le commerce du monde des vérités morales pour en orner une Comédie. […] J’ai vu moi un grand nombre de scènes presque aussi cruelles dont le détail serait de trop ici. […] Cet accident et l’indigne conduite de la plupart de mes Camarades me déterminèrent à revenir à Paris, sans renoncer cependant au Théâtre, parce que je n’ignorais pas que la troupe que je quittais était la plus mauvaise du Royaume, je reçus bientôt un engagement pour la Cour de Bayreuth et j’y vins me convaincre que les bonnes mœurs, la probité, la conduite se peuvent très bien accorder avec le talent et le métier de Comédien, j’avoue en même temps que je n’ai pas trouvé la même pureté dans les troupes dans lesquelles j’ai été engagé depuis, mais j’y ai cependant trouvé toujours un bon nombre de sujets capables de justifier la bonne opinion que j’ai de ma profession. […] Je sais bien que c’est de tous les états celui qui renferme le plus grand nombre de bons Chrétiens ; mais je sais de même que les devoirs de cet état étant en bien plus grand nombre, que ceux de tout autre, il est défendu par la Religion de se les imposer sans une vocation bien déterminée.
Mais, en supposant que les gouvernements ne puissent pas sans danger supprimer les théâtres, ni en diminuer le nombre, chose qui ne paraît pas croyable, ne courent-ils pas des dangers infiniment plus grands en s’exposant aux atteintes mortelles que leur portent chaque jour des pièces vraiment immorales, qui, à la faveur du plaisir qu’elles procurent, font couler dans l’âme des spectateurs le poison des plus désolantes doctrines, et qui, par des allusions perfides et adroitement ménagées auxquelles l’art des acteurs ajoute encore un merveilleux relief, ne sont propres qu’à nourrir et à fortifier cet esprit d’insubordination qui de nos jours a fait tant de ravages, et qui est encore bien éloigné d’être entièrement anéanti ?
Les escaliers étaient au nombre de vingt-cinq, dont six montaient au premier étage de degrés, sept au second, et le reste aux Portiques. […] Les Princes étaient contraints de s’accommoder au plus grand nombre, et ils laissèrent pour ce sujet les spectacles. […] » Doutez-vous, disait-il à son peuple, que ces jeux ne doivent être mis au nombre des vanités ? […] Il y a des défenseurs et des Protecteurs des Théâtres et des Comédies ; et ils ne sont pas en petit nombre ni de petite autorité. […] Il y en eut un grand nombre qui l’accompagnèrent de Provence à Sens où se fit le mariage.
Ce n’étoit pas une sale, c’étoit une vaste pleine, où, par des machines & des ouvriers sans nombre, on étaloit les décorations les plus étranges ; C’étoit une Ville affiégée, une armée qui la bat & la prend. […] Il en est sans nombre, de toute espece, dans tous les goûts. […] Et tous dans le goût des ballets, entremêlé de danses, de pas de trois, de dix, de vingt, de trente ; leur Chorégraphie embrasse un très-grand nombre d’actrices, leur orchestre n’est pas si régulier que celui de l’opera ; ils n’ont pas de Francœur pour battre la mesure ; mais ils ont de tambours, de siflets, de flutes, de grêlots, une boëte en machée où l’art a renfermé des bales de plomb, de petites pierres qui en les agitant plus ou moins vite rendent des sons moins harmonieux ; il est vrai que la Chacone de Phaëton, mais qui marque pourtant une mesure à laquelle leurs oreilles sont accoutumées, leurs pas, leurs bras, leurs contorsions, s’accommodent fort exactement.
L’académie de danse fut établie en 1661, par lettres patentes bien & duement enregistrées, le nombre des Académiciens est fixé à treize, ils ont le privilège exclusif de montrer à danser par eux-mêmes ou par leurs associés honoraires, droit de committimus & autres privilèges accordés aux Officiers commensaux de la Maison du Roi. […] Il faut d’abord former les pas, & ils sont sans nombre, régler les attitudes du corps, les gestes, les regards ; cela seul feroit un art. […] De là un nombre infini de danses, pour toutes les passions, l’amour, la tendresse, la colère, la fureur, la joie, la tristesse, le désespoir ; pour toutes les nations, Turcs, Chinois, Sauvages, Maures, Indiens ; pour tous les états, les sexes, les âges, les enfans, les vieillards, les femmes, Soldats, Matelots, Esclaves, Bergers.
La Tragédie de Britannicus en cet état pourrait être mise au nombre des meilleures et des plus estimables, et serait très convenable au nouveau Théâtre. […] Un tel exemple dispose les esprits aux infidélités conjugales ; et, si l’on dit que les hommes de tout temps ont un penchant naturel à le suivre, je répondrai que par cette raison même il est moins permis de l’exposer en triomphe sur la Scène ; et que, pour ne pas s’écarter d’une règle mal entendue, on ne doit pas courir le risque de scandaliser un seul Spectateur, quand on supposerait même qu’il y en a un nombre infini de corrompus. […] Il est vrai que, malgré toutes ces raisons, je n’ai pas osé non plus placer cette Pièce dans le nombre de celles que l’on peut conserver.
La différence de nous à cet égard, c’est que pour l’ordinaire un Prédicateur prêche l’aumône, excite l’Assemblée à soulager les malheureux ; mais il se garderait bien de se priver du superflu pour rendre leur misère plus supportable ; non, souvent il se met du nombre des pauvres, & les frustre de la moitié des charités dont il est l’Administrateur. […] Que l’on multiplie le nombre des Orateurs, il n’y aura plus de différence. […] ce serait donc aux Auteurs qu’il faudrait s’en prendre, mais non : le Roi ne pensionnerait pas les Spectacles si les Spectacles étaient le Temple des vices : il punit les assassins, les bandis, les usuriers, &c. il eut mis la Comédie du nombre : une Académie ne l’approuverait pas, & les Comédiens de Paris ne feraient point nombre dans leurs assemblées. […] Ces Pièces ayant passé dans les mains de ces Acteurs, perdirent le nom de Comédie. » (Même Théât. p. 24) Charlemagne, par une Ordonnance de l’an 789, mit les Histrions au nombre des personnes infâmes, & auxquelles il n’était pas permis de former aucune accusation en Justice, &c. […] Les Turcs, au nombre de 80000, furent obligés de lever le siège au bout de quatre mois, après avoir perdu 20000 Combattans.
… Mais continuons : Moïse le plus grand, le plus respectable de nos patriarches, le législateur des Israélites, le prophète qui nous a transmis les livres de la loi, l’Ancien Testament, Moïse que nous caractérisons dans notre propre religion par le titre de serviteur du Seigneur, Moïse qui est rangé au nombre de nos propres saints, dont le culte est marqué sur la montagne de Nébo, et dont l’Eglise romaine fait la mémoire, le jour même de la transfiguration de N.S. […] Le cortège était précédé d’une grande musique ; l’on faisait même venir de Rouen un grand nombre de musiciens. […] Des deux côtés de cette procession était un grand nombre de jeunes gens avec des attributs et des habits caractéristiques, propres à exprimer les saints qu’ils voulaient représenter. […] Ceux qui prennent cet exercice sont obligés d’y retourner tous les ans, faute de quoi ils tombent malades ; et ce ne sont pas seulement des gens du peuple ou des bourgeois qui font cela, mais aussi des personnes de la plus grande qualité. » A Séville, le nombre des disciplinants va jusqu’à sept ou huit cents ; et ils l’emportent sur ceux de Madrid par la rigueur avec laquelle ils se fustigent. […] Parmi ces garçons, il y a aussi un grand nombre de jeunes filles, d’une figure et d’une taille d’élite, qui représentent des saintes.
Ce n’est pas la premiere fois que Thalie a mis son favori sur ses treteaux ; on fit l’Ombre de Moliere d’abord après sa mort ; on la trouve à la fin de ses ouvrages, avec ses Epitaphes en grand nombre, quoiqu’il n’ait pas même eu de tombeau.
Leurs besoins sont si pressans, leur nombre est si prodigieusement multiplié, qu’il devroit vous engager jusqu’au sacrifice d’une partie de votre nécessaire.
et plus d’un souverain et grand nombre de particuliers succombèrent sous le poignard du fanatisme religieux.
Les coquettes sont en grand nombre, entendent leur art parfaitement, & se font gloire d’avoir ruiné plusieurs amans, & avec la fortune font perdre la santé. […] Il en résulte encore que le danger est extrême, parce qu’un penchant naturel & violent dans la jeunesse se joint à la facilité de se satisfaire par la dépravation des femmes dont un grand nombre corrompu, non-seulement se rend sans peine, mais tend des pieges à dessein, agace, poursuit, fait tomber dans le crime, & s’en fait gloire. […] Rotrou ne lui auroit pas été inférieur, s’il se fût appliqué au travail ; mais c’étoit un homme du monde, qui, pour soutenir son jeu & sa dépense, cherchoit des ressources dans le profit de ses pieces, & dans les largesses du Cardinal de Richelieu qui le mit au nombre des cinq Auteurs, chargés du département de la poësie, c’est-à-dire, de mettre envers ses idées dramatiques. […] La peste désoloit la ville de Dreux ; sa famille, ses amis dont la douceur, la probité, les vertus lui avoient fait un grand nombre, le presserent vivement de se retirer.
Le nombre en est très-grand, & ce ne sont pas les bonnes qui font le plus grand nombre ; il est aisé de sentir combien le burin augmente le scandale du pinceau, le répand de toute part, & le perpétue. […] Malgré le nombre infini de figures & de groupes qui y sont répandues, nulle confusion, nulle répétition. […] Un domestique ne prend pas un cahier sur un nombre de cahiers rassemblés, qu’il doit juger être quelque chose d’important : il étoit aisé de ramasser & de copier ces papillotes.
L’Evangile nous dit que le plus grand nombre est celui de ceux qui périssent ; & que si plusieurs sont appellés, très-peu ont le bonheur d’être élus, pauci vero electi. […] Il suffit d’aller où va le plus grand nombre & de suivre la multitude, pour se laisser bientôt entraîner par le torrent, dans le bourbier de mille désordres & dans le précipice. C’est le train du grand monde : défiez-vous-en par ce seul endroit, puisque c’est le plus grand nombre qui se damne.
Le nombre distingue les divers ordres de Bacchas, à une, deux ou trois queues. […] Ce n’étoit d’abord qu’un simple cordon, mais on l’a divisé, sous-divisé, entrelassé de tant de manieres que chacun d’eux a plusieurs queues terminées par des glands, dont le nombre distingue les dignités ecclésiastiques. […] Le Pontificat & cérémonial des Evêques offrent des estampes sans nombre, où sont représentées toutes les cérémonies.
Madame la Marquise du Chatelet, qui avoit pour Voltaire, son Philosophe, son Poëte, son ami, un amour Platonique, n’est pas du nombre des Cagots & des Perroquets. […] On peut mettre au nombre des témoignages peu favorables au théatre ses raisons & ses demêlés avec Voltaire, & l’infâme portrait qu’il en fait. […] Le grand nombre n’a fait de chez Serci qu’un saut chez l’Epicier .
Le théatre a été fidelle à ces décorations, & en a inventé le plus grand nombre, la scene en fait le plus d’usage, l’élevation & la hardiesse des actrices met au jour les graces piquantes de la chaussure. […] On oublié de se compter soi-même au nombre des boéloques, quoiqu’on y soit la plus risible de toutes. […] La même chose fut ordonnée à Isaïe : Vadam discalceatus & nudus ; & Jérémie dans ses lamentations met au nombre des malheurs de Jerusalem d’avoir les pieds salles & nuds : Sordes in pedibus ejus .
Mais cette étrange & incroyable révolution a été plus frappante en Pologne : la Société y étoit plus accréditée & plus riche ; elle y avoit des maisons & des sujets sans nombre, & enseignoit seule toute la jeunesse. […] On remarque que les deux chambres du Parlement sont ordinairement peu nombreuses ; parce que leurs membres les hommes les plus sages, les plus éclairés de la nation sont au spectacle ou en fête : & quand on veut en angmenter le nombre, les huissiers doivent courir les cafés, les berlans, les théatres, pour aller chercher ces grands politiques qui tiennent la balance de l’Europe, qui regnent sur la terre & sur l’onde, donnent des loix à l’Asie & à l’Amérique, & regnent souverainement sur la Religion & l’Etat. […] On a inventé dans ce siecle une foule de nouveaux exercices militaires : cellui-ci est, du nombre.
Je sais qu’il est quelques pieces où les passions sont traitées décemment, & justement condamnées ; mais leur nombre est si petit, elles sont si rarement représentées, si froidement accueillies, qu’on ne doit les compter pour rien ; encore même faut-il se consoler de la contrainte, par quelque farce dont la licence satisfasse le goût du spectateur & de l’Acteur. […] Il seroit aisé par un recueil de ces traits prétendus décens, & qui sont sans nombre, de faire des extraits du théatre qui seroient le livre le plus infame. […] Dans le nombre infini d’Auteurs & d’ouvrages sur l’éducation que la chûte des Jesuites fait éclore, on voit une Demoiselle Brohon, Institutrice de la jeunesse, qui a jugé à propos de chausser le cothurne en faveur des jeunes Demoiselles.
Si on peut la mettre au nombre des choses indifférentes. […] « Je dis que selon moi, les Comédies de leur nature, et prises en elles-mêmes indépendamment de toute circonstance, bonne ou mauvaise, doivent être mises au nombre des choses indifférentes. »p. 20. […] « La Comédie étant devenue toute honnête, ceux qui la représentent et qui vivent honnêtement d’ailleurs, doivent sans difficulté être mis au nombre des honnêtes gens. »p. 34.
Le plus grand nombre des autres sont le renversement du christianisme. […] A quelque pièce pieuse près, en très petit nombre, dont les rôles exigent un jargon dévot, je défie de rien trouver au spectacle qui ne convienne aussi bien à des Païens qu’à des Chrétiens, qui n’eût pu paraître sur la scène de Rome ou d’Athènes, comme sur celle de Paris. […] Rousseau, citoyen de Genève, quoique amateur et compositeur, a pris la défense de sa patrie contre les Encyclopédistes, quoiqu’il fût de leur nombre, et a fait pour la défense de la vérité et de la vertu un ouvrage digne de la plume la plus éloquente.
La sage gravité des Chinois, qui ne permet pas d’avilir la science et la magistrature, a porté une loi qui défend aux bourreaux, bouchers, Comédiens et bâtards, et à leurs enfants, d’entrer au nombre des lettrés, ni d’obtenir aucun grade, et par conséquent les exclut du mandarinat, c’est-à-dire de toute charge publique. […] , tot millia virorum tam pueriliter ludentes spectare. » Il est vrai que dans quelques villes de la Grèce le théâtre ne déshonorait pas, il donnait même une sorte de considération ; mais ces exemples en petit nombre doivent être mis parmi bien d’autres dont personne ne s’autorisera. […] une foule de Chrétiens se rassemble dans une salle pour applaudir à une troupe d’excommuniés qui ne le sont que par le plaisir qu’ils leur donnent. » C’est une question chez les Jurisconsultes si ces deux mots, infamis, inhonesta persona, marquent deux choses différentes, quoique ordinairement réunis, et je le crois avec le plus grand nombre.
quelles cautions de leurs mœurs et de leur religion, que des pécheurs publics, des maîtres publics du vice, qu’elle ne met point au nombre de ses membres, à qui elle ne peut accorder les choses saintes sans les profaner ! […] L’Eglise refuse de les admettre au nombre des Chrétiens, pendant qu’ils exercent une profession qu’elle déteste ; elle les regarde comme des brebis égarées et des enfants rebelles, qu’elle ne désespère pas de ramener au bercail. » « Les Comédiennes, dit l’autre, sont des séductrices de profession ; elles ne se donnent en spectacle que pour ruiner et déshonorer ceux qui sont assez imprudents pour s’attacher à elles ; elles sont la terreur des pères et des mères. […] On peut voir ces deux plaidoyers de Messieurs Cochin et Laverdi, où la question est savamment traitée pour et contre, et où l’on rapporte nombre d’arrêts qui l’ont ainsi jugé.
Si l'on veut en voir des fruits plus durables, qu'on consulte les Lieutenants de Police, les pères de famille, les habiles Chirurgiens, les Sages-femmes, qu'on fouille les registres des Enfants trouvés, de la Salpêtrière, des maisons de Refuge, on verra si depuis l'établissement du théâtre et dans les villes où il est le plus florissant, les mœurs sont plus pures, la jeunesse plus sage, les femmes de mauvaise vie en plus petit nombre, les sacrements plus fréquentés. […] Je ne parle même ici que de quelques honnêtes gens, en petit nombre, qui abhorrant la réalité des grandes passions, veulent se repaître de leur image, et en courir le risque dans leurs préludes ; car pour le grand nombre, dont la conscience est peu délicate, il ne demande ni ne mérite d'apologie.
Mais il y auroit plus d’émulation, & très-souvent un plus grand nombre de pieces dont on est privé. […] Leur nombre s’est fort multiplié ; elles sont le plus ferme soutien du luxe ; les arts, le commerce, l’industrie ont le plus grand intérêt à les ménager, aussi-bien que leurs amans ; & le Théatre y a plus d’intérêt que personne : elles en sont l’ornement & les protectrices. […] Son Commandeur (de Malthe) lui donne un brillant équipage, des diamans sans nombre, un train du plus grand ton : il joue à s’abymer, malgré son opulence. […] La Troupe ne manquera pas de mettre dans ses archives cette cause singuliere au nombre de ses titres de noblesse ; ils ont même menacé de l’évoquer au Conseil, pour promener leur gloire & montrer leur crédit. […] La Comédie ayant délibéré sur vos demandes, voici l’avis qui a réuni le plus grand nombre des voix, & qu’elle m’a chargé de vous communiquer.
J’avoue qu’il y a des jeux que l’église même ne défend absolument que durant l’office ; mais la comédie ne fut jamais de ce nombre.
Nous voyons encore Charlemagne, à l’instar des empereurs romains ses prédécesseurs, rendre une ordonnance, en l’année 789, qui rangeait au nombre des personnes infâmes cette espèce de comédiens histrions auxquels il n’était pas permis de tester, ni de former des accusations en justice.
Ce n’est point, comme était l’ancienne, une école d’impudicité ; on n’y voit ni postures ni actions indécentes, les paroles libres en sont bannies et c’en serait assez pour faire siffler et choir la pièce la plus excellente, s’il y avait, même en petit nombre, des équivoques grossières.
Il faut cependant mettre encore au nombre des Apologistes, le célèbre M.
Ce fut dans ce même temps que parut l’ordonnance de l’Archevêque de Paris, qui supprimait un certain nombre de fêtes.
Quant à moi, je ne les ai jamais regardés que comme un reste des Spectacles des Anciens ; j’y ai trouvé par tout l’image vivante de la Lutte et des combats des Athlètes ; de la course des chariots ; des combats des bêtes fauves, etc. et je répète encore que, si les Savants, qui se sont donnés la torture pour découvrir les usages des morts, avaient bien étudié les vivants, ils seraient parvenus, peut-être, à expliquer bien des passages des Anciens, qui sont encore inintelligibles par les contradictions sans nombre de ceux qui ont entrepris de les interpréter.
Le Supérieur des Bénédictins & le Curé, après la Messe, procéderent au scrutin : chacun mit son billet sur l’Autel dans une boëte, les deux nommées ci-dessus réunirent le plus grand nombre de suffrages, le Curé les proclama à l’issue de Vêpres & on commença la cérémonie. […] Cette satyre est outrée, il y a encore dans le monde plusieurs personnes vertueuses, plusieurs filles sages, quoique le nombre en soit petit ; mais dans un autre sens, on pourroit sans exagération écrire à l’entrée du Théatre : ci git la vertu, c’est-à-dire : c’est ici le tombeau de la vertu ; il n’y en substitue, il n’y en substituera jamais, toutes celles qui osent y entrer, y reçoivent le coup mortel, l’innocence n’y vient jamais impunément & ne s’en retourna toute entiere pour ceux qui l’aiment & le fréquentent, la vertu y est profondement enterrée.
Ces notions toutesfois aussi-bien que toutes les autres choses n’ont pas receu leur derniere perfection de leurs premiers Inventeurs ; & la suite des temps, ou la diversité des gousts ont multiplié le nombre des Instruments. […] Ie veux bien que le sujet du Poëme en reglât le nombre & la situation, par ce qu’il avoit ou de serieux ou d’enjoüé : & je n’ignore pas absolument les diverses opinions qui sont si amplement deduites chez les Autheurs.
Sainte Thérèse nous apprend dans l’histoire qu’elle a écrite elle-même de sa vie, que la lecture des comédies et des livres de chevalerie (que eût-ce été de la représentation effective) refroidit tellement en elle la piété et les bons sentiments dont le Seigneur l’avait prévenue, que sans une grâce spéciale elle se fût engagée dans la voie de perdition où marche le plus grand nombre des hommes. […] Si l’Eglise n’exerce pas la sévérité de ses censures sur ceux qui vont à la comédie, parce que le nombre de ces coupables est trop grand, elle exclut les comédiens à la vie et à la mort de la participation des Sacrements s’ils ne promettent sincèrement de renoncer à ce métier infâme, on les passe à la table de la communion comme des pécheurs publics s’ils sont assez hardis que de s’y présenter.