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139. (1758) Réponse pour M. le Chevalier de ***, à la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles [Essais sur divers sujets par M. de C***] « Réponse pour M. le Chevalier de***, A la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles. » pp. 128-142

Zamor auroit son cœur, si Gusman n’avoit sa main. Dans ces instans cruels, elle adresse sa prière à l’Eternel : Les vainqueurs, les vaincus, tous les foibles humains, Sont tous également l’ouvrage de tes mains.

140. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

Ils plient avec respect, & peut-être avec reconnoissance, sous la main du Très-haut qui les frappe. […] Saint Charles Borromée corrigeoit de sa propre main, des Piéces destinées à la déclamation.

141. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

David en fit autant devant l’Arche, lors qu’elle fut recouvrée des mains des Philistins ; mais ces danses, ces chants se faisoient, par des motifs, & pour des sujets bien differens de ceux des mondains, que l’Eglise a souvent condamnez avec juste raison : c’estoit alors chanter les Victoires que Dieu remportoit sur les ennemis ; c’estoit pour marquer la joye qu’ils avoient de voir le Seigneur exalté, & glorifié, au lieu que les mondains y cherchent leur plaisir, & leur divertissement, & que la vanité, l’immodestie, la licence, & l’impureté sont presque inseparables des bals, des danses, & des cercles de compagnies enjoüées. […] … La danse, dit Petrarque, est une action indigne d’un honnête homme, & de laquelle on ne peut remporter que de la honte, c’est en effet un spectacle aussi honteux qu’inutile ; c’est une assemblée d’intemperance ; ces branlements des mains, & des pieds, cette évagation, & cette impudence des yeux ; tous ces gestes aussi indecens que risibles, montrent qu’il y a quelque chose dans l’interieur, qui répond au dereglement exterieur.

142. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IX. Du Dialogue. » pp. 320-335

Je vais comparer une des Scènes du Théâtre moderne, prises au hazard, avec la prémière du Théâtre Grec qui me tombera sous la main. […] Ai-je envahi ton trône à main armée ?

143. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVI. Des périls auxquels on s’expose en allant au bal. » pp. 97-118

» Périclès qui était avec lui, le reprit : « Il ne suffit pas, lui dit-il, que les mains d’un Prêteur soient chastes ; il faut que ses yeux le soient aussi. » « O pulchrum puerum ! […] Car comme ceux qui se trouvent dans ces assemblées veulent tenir le haut bout, et précéder les autres, par cet amour de propre excellence dont le cœur humain est empoisonné, et qui fait la principale partie de l’esprit du monde, soit en dansant actuellement, soit pour se placer, soit encore pour prier ou inviter les femmes ou filles à danser ; il se rencontre mille occasions de contestation, dans lesquelles on s’emporte souvent à dire des paroles aigres, offensantes et injurieuses ; on se pique d’honneur ; on entre dans le ressentiment ; on conçoit de la haine et des désirs de vengeance ; on en forme le dessein, et on en vient même aux mains et aux armes.

144. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

Vous nous promettez une Edition de vos Œuvres, revue et examinée, le flambeau de la Morale chrétienne à la main. […] Je finis, Monsieur, en vous réitérant ma satisfaction de votre Lettre, malgré toutes les censures privées et publiques : ente autre, celle d’un Ecrivain fort connu et de beaucoup d’esprit, qui s’est adressé une Lettre d’un Poète Anglais, auteur de plusieurs Poésies dramatiques qu’il abjure entre les mains d’un Ministre Anglican, savant Docteur, et également habile médecin, puisqu’il le guérit sur le champ de tous ses scrupules, en lui apprenant que ses Pièces de Théâtre sont à peine connues, et qu’elles tomberont bientôt dans un entier oubli.

145. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

Même d’avoir une cuirasse sur le dos, et des armes à la main, cela n’est pas toujours pris pour l’équipage d’un homme, parce qu’on tient qu’il s’est trouvé des Amazones qui ont porté les armes. […] Les avis de ces gens-là ne sont pas des Arrêts ; c’est à ceux qui ont le pouvoir en main d’ordonner ce qui est juste.

146. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVI. De la présentation des Poëmes aux Comédiens ; de leur réception, & du choix de ceux qu’on joue dans les intervales. » pp. 8-11

Le public n’a pas même reclamé un droit, qui dans les mains des Comédiens, est la source de mille abus.

147. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — I. Fin principale de l’Incarnation du Verbe. » pp. 5-6

Un vrai Chrétien est donc un homme qui n’est occupé qu’à bénir la main toute-puissante qui l’a arraché à l’Enfer ; qui a abbatu le mur de séparation, que ses infidélités avoient élevé entre le Seigneur & lui, & qui a fait sa paix avec Dieu.

148. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre V. Il n’est point de Drame sans Mœurs. » pp. 139-141

Si un fameux Peintre de l’antiquité5 se méprit en voyant sur un tableau un voile imité de main de maître6, les Artisans qui servent de modèles à l’Opéra-Bouffon pourraient bien prendre leurs copies pour autant d’originaux.

149. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre VIII. Les spectacles favorisent les duels. » pp. 93-95

« Quel usage plus ridicule, dit Jean-Jacques Rousseau, que celui qui présente l’opinion la plus extravagante et la plus barbare qui jamais entra dans l’esprit humain, savoir, que tous les devoirs de la société sont suppléés par la bravoure, qu’un homme n’est plus fourbe, fripon, calomniateur, qu’il est civil, humain, poli, quand il sait se battre ; que le mensonge se change en vérité, que le vol devient légitime, la perfidie honnête, l’infidélité louable, sitôt qu’on soutient tout cela le fer à la main ; qu’un affront est toujours bien réparé par un coup d’épée, et qu’on n’a jamais tort avec un homme, pourvu qu’on le tue !

150. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

Elle fit jouer un rôle bien plus dangereux à son amant, lui mettant les armes à la main contre son Roi, pendant les troubles de la Fronde, dont elle fut l’ame. […] On partit de l’Hôtel-de-ville pour se rendre à la Paroisse, avec tout le cortége consulaire, les tambours, les fifres, les trompettes, les archers en uniforme, les échevins en robes de cérémonies, les conseillers de ville, les huissiers, les domestiques en livrées, le parrain à la tête donnant la main à la marraine, & un peuple innombrable. […] La Fronde fut toujours les armes à la main contre son Roi. […] Il favorisa si bien ses amours que la Châtillon devint toute-puissante, tout passa par ses mains, elle vêcut en Princesse favorite. […] Ce même Prince de Conti emprisonné, fletri, declare rébelle, poursuivi à main armée par le Cardinal, lui donna sa niece.

151. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

Mais moi, je l’ai, repliqua le Moine, j’en lève la main, je vous en sais serment ; introduisez-moi la nuit à votre place auprès de votre infidèle, & je vous réponds……. […] Une jolie fille, ajoute-t-il, déguisée en homme, fut prise dans le couvent des Cordeliers ; elle servoit Frère Jacques, dit le Cordelier aux belles mains. […] Les Ultramontains n’en ont jamais tant dit, ils n’ont jamais mis l’autorité entre les mains du peuple, infiniment plus dangereux & plus remuant que les Papes. […] Que le Pape bien ou mal dépose un Prince, jamais il n’arme une main parricide contre lui ; il le laisse vivre comme un autre. […] Est-ce bien payer le zèle du plus déclaré partisan de la France, tiré de son sein, placé de sa main ?

152. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Privilége du Roi. » pp. 369-370

Faisons défenses à tous Imprimeurs, Libraires, & autres personnes, de quelque qualité & condition qu’elles soient, d’en introduire d’impression étrangere dans aucun lieu de notre obéissance ; comme aussi d’imprimer, ou faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire ledit Ouvrage, ni d’en faire aucun extrait, sous quelque prétexte que ce puisse être, sans la permission expresse & par écrit, dudit Exposant, ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confiscation des Exemplaires contrefaits, de trois mille livres d’amende contre chacun des contrevenans, dont un tiers à Nous, un tiers à l’Hôtel-Dieu de Paris, & l’autre tiers audit Exposant, ou à celui qui aura droit de lui, & de tous dépens, dommages & intérêts : A la charge que ces Présentes seront enregistrées tout au long sur le Registre de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, dans trois mois de la date d’icelles ; que l’impression dudit ouvrage sera faite dans notre Royaume & non ailleurs, en bon papier & beaux caractères, conformément aux Réglemens de la Librairie, & notamment à celui du 10 Avril 1725, à peine de déchéance du présent Privilége ; qu’avant de l’exposer en vente, l’Imprimé qui aura servi de copie à l’impression dudit Ouvrage, sera remis dans le même état ou l’Approbation y aura été donnée, ès mains de notre très-cher & féal Chevalier, Chancelier de France, le Sieur de Lamoignon, & qu’il en sera ensuite remis deux Exemplaires dans notre Bibliothéque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, un dans celle dudit Sieur de Lamoignon, & un dans celle de notre très-cher & féal Chevalier, Vice-Chancelier, & Garde des Sceaux de France, le Sieur de Maupeou : le tout à peine de nullité des Présentes.

153. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « Stances à Madame Isabelle, sur l’admiration où elle a tiré la France » pp. -

, une main anonyme a remplacé par « cités ».

154. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « IX. Qu’il faut craindre en assistant aux comédies, non seulement le mal qu’on y fait, mais encore le scandale qu’on y donne. » pp. 41-43

Qu’il est heureux d’en trouver tant sous sa main et que la voie étroite soit si fréquentée : « Mille gens, dit-il,i d’une éminente vertu et d’une conscience fort délicate pour ne pas dire scrupuleuse, approuvent la comédie et la fréquentent sans peine. ».

155. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE IV. Spectacles singuliers. » pp. 106-127

Pluton & sa fourche à la main ; Prométhée & son vautour. […] On le prend par la main, on l’habille d’une belle robe, on le méne au milieu de l’assemblée, & l’appellant par le nom du mort qu’on lui donne : Un tel, dit-il, est mort, le voilà ressuscité, je vous le présente ; il sera toujours ressemblable à lui-même, plein de sagesse & de courage ; il battra tous vos ennemis : vous devez le servir & lui obéir. […] Quand on l’a découvert, on se cache dans les broussailles, on se met en embuscade pour le surprendre, on en vient aux mains, on combat, & sans doute on remporte la victoire, comme on fait en des siéges simulés, où l’on donne des batailles feintes ; tantôt on appelle l’ennemi à grands cris, on vient donner l’alerte, on emporte des chevelures, on lie des prisonniers. […] La Procession s’ouvre par une brigade d’Archers à cheval, suivis d’un chœur de Chantres, un cierge à la main, & portant un étendart noir, les uns habillés de noir, & les autres couverts de haillons tout déchirés, en signe de dueil.

156. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Que de mains téméraires furent mollement repoussées ! […] Il ne leur manque plus qu’une marotte en mains ; cet attribut falot leur conviendrait à merveille. […] Personne n’ignore que l’un & l’autre sortaient de recevoir leur Dieu aux pieds des Autels, lorsqu’ils portèrent leurs mains parricides sur ces Princes, hélas ! […] St Cyprien, lib. 3 cap. 11, ne peut souffrir que la même main qui sert aux sacrés Mystères, touche des cartes & des dés. […] Preuve en main.

157. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Le goût se blasa à tel point de jour en jour, qu’on devint totalement insensible au sel que les Graces ont répandu à pleines mains sur leurs charmans Ecrits. […] A voir les largesses de ces galans de profession, on dirait que Plutus leur a confié les clefs de ses coffres, & leur a donné la permission d’y puiser à pleines mains. […] Sous ce frivole prétexte, plus d’une main habile laisse échapper ses pinceaux34. […] Quelle main invincible & ennemie peut donc les soutenir ? […] Monsieur, nous n’en doutons point, sa main protectrice & bienfaisante comblera, avec le tems, tous ces précipices affreux qu’une politique mal entendue a creusés sur ses pas.

158. (1697) Essais de sermons « POUR LE VINGT-TROISIÈME DIMANCHE D’APRÈS LA PENTECÔTE. » pp. 461-469

« Comme Jésus parlait aux troupes, un Prince de la Synagogue vint à lui, et l’adorant lui dit : Seigneur, ma fille vient présentement de rendre l’esprit ; mais venez, touchez-la de votre main, et elle vivra. […] Après qu’on eut fait sortir tout ce monde, il entra où était la fille, et l’ayant prise par la main, elle se leva ; et le bruit s’en répandit par tout le pays. » Le Fils de Dieu s’est toujours ouvertement déclaré contre les jeux, les danses, et les spectacles publics : témoin ce grand miracle dont il est parlé dans notre Evangile, qu’il ne voulut pas opérer tandis que ces danseurs et ces joueurs d’instruments seraient dans la maison du Prince de la Synagogue ; c’est pourquoi il les fit chasser avant que d’y entrer.

159. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

 » C'est donc l’autorité des Magistrats qui concourt à ces grands maux, et à la perte des âmes, par la permission et le consentement qu’ils donnent à ces farceurs et bateleurs : c’est leur permettre d’arracher les âmes d’entre les mains de Dieu, pour les rendre les esclaves du diable. […] car, de grâce, quelle est la pratique, quelle est la fin, quel est le fruit de ces gens qui paraissent sur les Théâtres, sinon les mêmes que l’Ecriture marque de cet homme de perdition, et dont ils sont les avant-coureurs, à savoir d’arracher les âmes d’entre les mains de Dieu, pour les faire les esclaves de Satan, par la liberté que Messieurs les Juges leur ont donnée ?

160. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

Bouhours, Maniere de bien penser, qui d’ailleurs louoir le talent de Moliere, blâmoit avec raison les exagérations grossieres & gigantesques, communes dans ses pieces, par exemple, dans l’Avare qui a perdu sa cassette : Je n’en puis plus, je me meurs, je suis mort, le suis enterré, n’y a-t-il personne qui veuille me ressusciter ; je veux faire pendre tout le monde, & me pendre moi-même après ; montre-moi ta troisieme main , &c. […] La cabale fait tomber ou valoir une piece, on crie merveille, on se moque, on siffle, on bat des mains, & l’expérience fait voir en effet que mise dans cette balance vénale, la faveur l’emporte sur le mérite. […] Les Canons distinguent dans la fimonie trois sortes de présens : les présens de la main, de la langue & des services : Munus à manu, à linguâ, ab obsequie. Donner grossiérement de l’argent ou d’autres effets, c’est un présent de la main. […] Il tente l’homme par les femmes, par l’attouchement, la vue & l’ouïe ; au bal par l’attouchement des mains, le regard de la beauté, la douceur du chant.

161. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

elle en est étonnée, mais elle tend les deux mains à cette chaîne, parce que Commenge la portait : c'est tout dire, quel soulagement que l'amour ! […] Commenge, bien loin d'être touché de cette conversion et de cet affreux spectacle, et de se convertir lui-même, à son exemple et à son invitation, se montre le plus scandaleusement amoureux ; il quitte son rang, s'élance auprès d'elle et se jette à ses pieds, lui prend et lui baise la main ; et bientôt, par un second transport qui met le comble au scandale, il s'élance sur son lit, se jette sur elle, l'embrasse, l'arrose de ses larmes. […] Ce vénérable Abbé a grand besoin d'un commentateur : « Que je me plonge au sein des miracles divers, Créés par tes mains immortelles… » Qu'est-ce que le sein des miracles ? […] Ce sont des opérations divines ; les mains de Dieu créent-ellesleurs opérations ? […] On avait cru devoir reléguer ces objets funèbres au-delà de la mer, jusqu'à ce que des Moines, la pioche à la main, sont venus étaler un cimetière sur la scène.

162. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

 : « Voici ce que dit le Seigneur, parce que les filles de Sion se sont élevées, qu’elles ont marché la tête haute en faisant des signes des yeux et des gestes des mains, qu’elles ont mesuré tous leurs pas, et étudié toutes leurs démarches, le Seigneur rendra chauve la tête des filles de Sion, et il arrachera tous leurs cheveux…. […] Toujours grand lorsqu’il faut que la gloire de Dieu paraisse ; dans l’affliction la plus sensible et la captivité la plus humiliante, il y a des Prophètes devant lesquels se prosternent les Rois ; et quelques-uns des plus grands Rois se trouvent forcés par une main invisible de rétablir ce peuple et de faire rebâtir le Temple et la Ville sainte. […] Au lieu que cette sainte femme est bien assurée qu’après trois jours elle coupera la tête d’Holopherne, sans contracter la moindre souillure ; en sorte même qu’elle ne touchera pas à d’autres viandes qu’à celles qu’elle avait apportées ; ce qui lui fait dire si positivement. « Quoniam non expendet omnia hæc ancilla tua, donec faciat Deus quæ cogitavi : Avant que votre servante ait consumé tout ce qu’elle a apporté, Dieu fera par ma main ce que j’ai pensé.  […]  » L’Ecriture Sainte ne sera entre leurs mains que comme ce vase de Babylone, dont parle Jérémie Chap. 5. […] Elles savent qu’entre les mains de ceux qui travaillent pour le Théâtre, l’Ecriture sera toujours altérée ; altérée, parce qu’ils ne l’entendent pas, parce qu’ils ne peuvent se dispenser d’y mêler de la galanterie, parce qu’ils veulent exciter d’autres mouvements que ceux que l’Ecriture inspire, parce qu’ils choisissent des sujets, qui, sans les précautions que le Théâtre ne saurait admettre, s’altèrent nécessairement dans l’esprit des gens du monde ; enfin parce qu’on ne saurait souffrir sur le Théâtre l’Ecriture expliquée et entendu comme elle le doit être.

163. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XX. Exemples de pratique. » pp. 48-50

Montrons-leur la République Romaine abattant de ses propres mains, sur les représentations fortes & pressantes de Scipion Nasica, le Théâtre qu’elle avoit fait construire.

164. (1731) Discours sur la comédie « Lettre à Monsieur *** » pp. -

Un jugement si avantageux a fait croire à ceux qui avaient cet ouvrage entre les mains qu’ils devaient le donner au Public : On le demandait de toutes parts, et l’on peut dire qu’il était attendu avec quelque sorte d’impatience.

165. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « PRIVILEGE DU ROI. » pp. -

Faisons défenses à tous Imprimeurs, Libraires, et autres personnes, de quelque qualité et condition qu’elles soient, d’en introduire d’impression étrangère dans aucun lieu de notre obéissance ; à la charge que ces Présentes seront enregistrées tout au long sur le Registre de la Communauté des Imprimeurs et Libraires de Paris, dans trois mois de la date d’icelles ; que l’impression dudit Ouvrage sera faite dans notre Royaume, et non ailleurs, en bon papier et beaux caractères, conformément à la feuille imprimée attachée pour modèle sous le contre-scelb des Présentes ; que l’Impétrant se conformera en tout aux Règlements de la Librairie, et notamment à celui du 10 Avril 1725 ; qu’avant de l’exposer en vente, le manuscrit qui aura servi de copie à l’impression dudit Ouvrage sera remis, dans le même état, où l’approbation y aura été donnée, ès mains de notre très cher et féal Chevalier, Chancelier de France, le sieur de Lamoignon, et qu’il en sera ensuite remis deux Exemplaires dans notre Bibliothèque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, un dans celle de notre dit très cher et féal Chevalier, Chancelier de France, le sieur de Lamoignon, et un dans celle de notre très cher et féal Chevalier, Garde des Sceaux de France, le sieur de Machault, Commandeur de nos Ordres ; le tout à peine de nullité des Présentes.

166. (1644) Responce à deux questions, ou du charactere et de l’instruction de la Comedie. Discours quatriesme « Responce à deux questions, ou du charactere et de l’instruction de la Comedie. » pp. 100-132

Il y a eu des images de quelques Dieux, qui sembloient plustost venir de la main d’vn Charpentier que de celle d’vn Sculpteur, tant elles estoient grossieres & mal-polies : Mais on les faisoit ainsi tout expres ; & cette rudesse estoit de l’essence de la Religion, comme icy elle est de l’essence de l’Art. […] On y voit de plus, Monsievr, cinq ou six hommes derriere les Satyres & les Nymphes, entre lesquels je m’imagine Menandre & Aristophane, les tablettes & le crayon à la main, & aupres d’eux vn chariot à demy renuersé, d’où sont tombez des habillemens de Theatre, quelques flustes, plusieurs brodequins, & force masques. […] Il auoit vn poncire en la main, qu’il jetta à la teste du Discoureur, auec ces paroles, Bvffon fa me rider .

167. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  AVERTISSEMENT DE. L’ÉDITEUR. » pp. -

On a inséré à la suite de ces Vers trois Lettres de Racine, non encore imprimées, & copiées d’après les originaux, qui sont entre nos mains.

168. (1823) Instruction sur les spectacles « Préface. » pp. -

Quand même nous ne parviendrions à arracher qu’une seule âme à un scandale si redoutable, nous aurions la consolation de ne pas avoir inutilement pris en main les foudres dont Jésus-Christ arme ses ministres, et nous nous croirions trop bien récompensés de nos efforts et de nos peines.

169. (1731) Discours sur la comédie « PRIVILEGE DU ROI. »

Livres, seront remis dans le même état où les Approbations y auront été données, ès mains de notre très cher et féal Chevalier Garde des Sceaux de France le Sieur Chauvelin, et qu’il en sera ensuite remis deux Exemplaires dans notre Bibliothèque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, et un dans celle de notredit très cher et féal Chevalier Garde des Sceaux de France le Sieur Chauvelin ; le tout à peine de nullité des Présentes.

170. (1765) Apologie du théâtre français pp. 1-4

***  Ici vient se mêler un héros dans nos Scènes, Qui, par son ton superbe, ébranle tous les cœurs, Et nous fait, bien souvent, répandre bien des pleurs : Il semble avoir en main de l’Empire les rênes.

171. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 96-119

L’Eglise a longtemps caché les mystères eucharistiques, et garde encore un silence mystérieux au canon de la messe ; elle n’a jamais approuvé qu’on mît l’Ecriture sainte entre les mains de tout le monde par des traductions en langue vulgaire. […] N’avez-vous, Seigneur, daigné parler aux hommes que pour être, comme dans votre passion, traité en Roi de théâtre, couvert d’un manteau de pourpre, un roseau à la main, une couronne d’épines sur la tête ? […] Ce cœur double marche par des voies différentes ; cet Acteur me bénit dans la bouche, me maudit dans le cœur, ses discours sont chrétiens, ses œuvres Païennes, sa créance impie, il ne mérite que mes anathèmes : « Væ homini nequam, ingredienti duabus viis. » Le Sage fait dans ses proverbes deux comparaisons qui ne sont pas flatteuses, 1.° Les bonnes maximes dans la bouche d’un fol sont comme des épines dans la main d’un ivrogne : 2.° Comme il est inutile à un boiteux d’avoir la jambe belle, ainsi les sentences sont déplacées dans la bouche d’un insensé. […] « Sicut frustra pulchras habet claudus tibias, sic in ore stulti parabola. » Cette vertu théâtrale est une épine dans sa main ; il en est le premier piqué, elle fait sa condamnation ; il en pique les autres, les condamnant sans bruit, dans un lieu et dans un temps où elle n’est prise que pour des propos de comédie.

172. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — SECONDE PARTIE. Si les Comédies Françoises ont atteint le vrai but que se propose la Comédie. » pp. 34-56

J’avertis par avance que quand même Moliere ne sortiroit pas de cet examen aussi pur que je le souhaiterois, je ne l’en regarderois pas moins comme le meilleur Poëte comique que la France ait eu, & qu’elle aura peut-être jamais ; il sera toujours vrai que ses portraits sont de main de maître, & que les dialogues de ses personnages sont d’un naturel inimitable : ce que je dis ici, est pour me garantir de la malignité de ceux qui croiroient que je choisis Moliere au hasard, sans en connoître le mérite. […] Il croit en être trompé, il s’emporte contre elle, & sur le soupçon bien fondé de sa perfidie, il refuse l’offre de sa main.

173. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des caractères & des Mœurs Tragiques. » pp. 131-152

Ce n’est qu’à un parricide qu’elle veut donner sa main. […] Au reste l’objet de l’Abbé Terrasson étant de démontrer qu’on a tort de regarder les talens dans les mains du plus grand nombre, comme une véritable perte pour le bon goût ; c’est ajouter une absurdité au peu de justesse de ses expressions.

174. (1698) Caractères tirés de l’Ecriture sainte « [Chapitre 1] — DU SEXE DEVOT. » pp. 138-158

L’on dit qu’on a grand tort d’avoir condamné et réduit les femmes à l’ignorance ; car on leur trouve aujourd’hui tant d’esprit pour les Sciences, et principalement pour le droit, que bien des gens, et même leurs maris, jugent qu’un procès réussit mieux entre leurs mains. […] Faire tourner la tête à un homme par le charme de l’amour, ç’a été de tout temps l’art trop naturel des femmes, qui ont même quelquefois ce malheur contre leurs propres intentions ; mais qu’elles entreprennent de lui brouiller la cervelle le verre à la main ; je ne l’avais pas ouï dire depuis le bon homme Loth qui y fut vilainement attrapéd : moins coupable cependant en un sens, que ne sont ceux qui feignent de l’être pour se divertir des mauvaises suites.

175. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 12. SIECLE. » pp. 187-190

Un homme d'honneur ne doit point regarder les Spectacles, et particulièrement ceux qui sont déshonnêtes, de peur que l'incontinence de sa vue ne soit un témoignage de l'impureté de son âme ; C'est avec raison que Périclès étant Préteur reprit Sophocle son collègue, en ces termes: Il faut qu'un Magistrat n'ait pas seulement les mains pures, mais les yeux même ; C'est pourquoi un homme à qui la puissance Royale donnait une grande licence, faisait cette prière à Dieu: Détournez mes yeux afin qu'ils ne regardent point la vanité; car il savait bien qu'il est certain que la vue cause une infinité de maux ; ce que le Prophète Jérémie déplore dans ses Lamentations ; Mes yeux, dit-il, ont ravi mon âme comme une proie.

176. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVII. Accidents arrivés dans les spectacles. » pp. 150-153

bm « Que quelqu’accident imprévu, disait Tertullien, vous surprenne au théâtre, qu’un coup de tonnerre, par exemple, vous avertisse des vengeances du Seigneur, aussitôt on vous voit effrayé ; vous vous empressez à porter la main à votre front, pour y tracer le signe de salut ; mais que faites-vous ?

177. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Je les abandonne à d’autres mains. […] L’épée à la main, lâche. […] Ici Amanda devient tout à coup d’une extrême agilité, et lui échappe des mains. […] Et quelle main le renverse donc ? […] de nous enchanter à l’aide de leurs mains mercenaires ?

178. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XV. Des nouveautés & de leur nombre. » pp. 2-7

Si l’on n’y prend garde ses diamans se transformeront en mille petits ouvrages de ses mains.

179. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — IX. La Comédie donne des leçons de toutes les passions. » pp. 18-21

Reconnoît-on sous ce masque ces hommes dont Dieu brisera les os, &c dans le sang desquels il lavera ses mains  ?

180. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre prémier. Qu’on ne doit pas se figurer que la composition des nouveaux Drames soit aisée. » pp. 116-120

Apprenez que le tems seul met la dernière main aux Ouvrages d’esprit.

181. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre VI. Les spectacles produisent et favorisent l’incrédulité. » pp. 86-89

« Et qui peut parmi nous approuver une scène Où règne avec éclat l’impiété païenne ; Où l’on voit chaque jour les démons encensés Rétablir par nos mains leurs autels renversés ? 

182. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « AU LECTEUR. » pp. -

Si je n’ai pas mis la derniere main à mon ouvrage, ce n’est ni par négligence, ni par caprice, ni par défaut de respect ; il falloit arrêter promptement le poison dont j’appercevois les symptomes.

183. (1695) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras contre la Comédie [4 décembre 1695] « Mandement  » pp. 34-37

Nous nous reprocherions d’employer en cette occasion, pour arrêter ce mal, l’autorité que Dieu nous a mise en main, si nous n’avions pas auparavant inutilement employé nos remonstrances : mais l’ayant fait sans aucun fruit, Nous n’avons pas cru pouvoir nous taire, sans nous rendre coupables d’approuver le crime par notre silence, et responsables devant Dieu de tous les désordres, dont ces divertissements criminels sont la source.

184. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

que si de vos mains je ratrappe mon cœur, Je bénirai le ciel de ce rare bonheur ! […] Il est probable que l’outil sera brisé auparavant, ou jeté bien loin de main en main comme un instrument de dommage lui même. […] Fut-il jamais une époque à laquelle il y eut plus de familles indigentes, plus de pauvres honteux, qui ont besoin d’un protecteur généreux, d’un ami obligeant, et, à défaut de ceux-là que vous dites vous-même être bien rares, d’un interprète quelconque, d’un voisin hypocrite, d’un tartufe de bienfaisance en un mot, qui fasse connaître leur situation, qui soit du moins l’affiche de leur misère, l’écho de leurs gémissements vis-à-vis des personnes vraiment sensibles et prêtes à leur tendre une main secourable ? […] C’est pourquoi on ne les voit jamais porter l’inquisition dans le cœur de celui dont ils ont à récompenser une belle action : ils le considèrent tant qu’il est possible de l’en croire digne, comme ils le méprisent ou le punissent avec sévérité, selon les circonstances, lorsque le masque de son hypocrisie vient à lui être arraché d’une main sûre.

185. (1640) Lettre apologétique pp. 2-42

Sa plume qui est le truchement de ses pensées, et ses écrits le symbole de ses mœurs, font connaître, que ses œuvres sont l’image de son esprit, et son visage étant l’âme raccourcie de son naturel et le miroir de son cœur, montre par la débilité de son cerveau, que ses sens sont égarés, et que son jugement a sorti les bornesc de la raison, par ce grand débordement d’injures dont son libelle est rempli : Ce Casuiste semble avoir mal pris ses mesures, d’avoir voulu faire un parallèle, de la Profession des anciens Histrions, à celle des Comédiens ; d’autant qu’il n’y a aucune affinité ni correspondance entre leurs exercices, l’une étant un pur batelage et souplesse de corps, et l’autre une représentation d’une fortune privée, sans danger de la vie, comme témoigne Horace, en son livre, de Arte d, « Comedia vero est Civilis privataeque fortunae sine periculo vitae comprehensio » ; Je sais bien qu’il y en a plusieurs, qui ne sachant pas la différence de ces deux professions, confondent l’une avec l’autre, et sans distinction de genre, prennent leur condition pour une même chose ; Mais il y a une telle inégalité entre elles, qu’il est facile de juger par la diversité de leurs fonctions, qu’elles n’ont nulle conformité ensemble, car celle des histrions n’est comme j’ai déjà dit qu’une démonstration d’agilité de corps et subtilité de main, mais l’autre étant une action plus relevée, fait voir qu’elle est une école des plus belles facultés de l’esprit, et où la mémoire fait un office digne d’admiration ; l’antiquité nous apprend qu’autrefois les Romains avaient ces Bateleurs en quelque considération, à cause du divertissement qu’ils donnaient à leurs Empereurs, mais ayant abusé du crédit qu’ils avaient obtenus du Sénat, s’adonnèrent à toutes sortes de licences pernicieuses, ce qui obligea la ville de Rome de les chasser, et particulièrement un nommé Hyster, qui s’étant retiré à Athènes, fut suivi d’une bande de jeunes hommes, auxquels il enseigna ses tours de passe-passe et autres parties de son métier, et furent appelés Histrions, du nom de leur Maître, ces Libertins s’ennuyant de demeurer si longtemps dans un même lieu, prirent résolution de revenir à Rome pour exercer leurs jeux : Mais l’Empereur Sévère, ne pouvant souffrir ces Ennemis des bonnes mœurs, fit publier un Edit, par lequel ils furent pour la seconde fois bannis de tout le pays latin ; Lisez ce qu’en dit Eusebius, et Prosper Aquitanus, sur la remarque des temps et des siècles : Pour le regard des Mimes, ou Plaisanteurse, ils ont pris leur source d’un certain bouffon appelé Mimos qui signifie en langue grecque Imitateur, d’autant qu’en ses représentations il contrefaisait divers personnages, et imitait les façons des uns et des autres. […] Il n’a trouvé de crédit que parmi les beurrières pour peser leur marchandise, et le libraire qui l’a imprimé s’est trompé, en ce qu’il l’a plutôt pris au poids de la main qu’au jugement. […] Je le conjure en finissant cette lettre, de se servir en tous ses discours des armes de la Déesse Adrastie, que les anciens figuraient un mors dans la main, enseignant par cette figure emblématique, qu’il est nécessaire que les Détracteurs donnent un frein à leur langue, quand ils se jettent trop avant dans l’excès de la médisance : Cette bonne Déesse dit Artémidore, fut adorée par les Egyptiens, comme étant celle qui prenait la défense des Innocents, pour les venger de la persécution des Calomniateurs.

186. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

Ce portrait de main de maître n’est-il pas souvent trop ressemblant ? […] Voilà les mains qui tiendront la balance, et la bouche qui prononcera, comme dit Gresset, « les arrêts dictés par Cypris ». […] Ce n’est pas des mains de l’Ariadne de la comédie qu’il recevra le fil pour s’y conduire.

187. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatorzième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 260-274

si dans ce moment, l’on eût mis la main sur mon cœur ! […] Sans être une beauté régulière, la *** avait un air de vivacité, un nez voluptueux, des yeux noirs pleins de feu, de belles dents, beaucoup de blancheur, une gorge appétissante, des mains faites pour caresser l’amour, en un mot, elle était en tout point un objet séduisant.

188. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « APOSTILLE » pp. 33-57

Je ne sais pas, Monsieur, si je m’en tiendrai là, et si, après avoir mis la main à la plume, je pourrai m’empêcher de combattre quelques endroits dont je crois ne vous pas avoir assez parlé dans ma lettre. […] Comme il sait que tout le monde est désabusé, il a appréhendé que l’on ne le jouât, et c’est ce qui lui a fait mettre la main à la plume.

189. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

« En commençant par observer les faits avant de raisonner sur les causes, dit Jean-Jacques Rousseau2, je vois en général que l’état de comédien est un état de licence et de mauvaises mœurs ; que les hommes y sont livrés au désordre ; que les femmes y mènent une vie scandaleuse ; que les uns et les autres, avares et prodigues à la fois, toujours accablés de dettes, et toujours versant l’argent à pleines mains, sont aussi peu retenus sur leurs dissipations que peu scrupuleux sur les moyens d’y pourvoir. […] ces valets filous, si subtils de la langue et de la main sur la scène, dans le besoin d’un métier plus dispendieux que lucratif, n’auront-ils jamais de distractions utiles ?

190. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. Que le Musicien doit seconder le Poète, & que le Poète doit s’entendre avec le Musicien. » pp. 292-296

Ce précieux dépôt ne serait-il pas mieux placé entre les mains de celles qui le confient ?

191. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VIII. Que le Compositeur doit chercher à peindre. » pp. 340-344

Ainsi la pierre est dirigée par la main qui la lance.

192. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PREFACE CONTENANT L’HISTOIRE DU DIX-SEPTIEME SIECLE, SUR LA COMÉDIE. » pp. -

On n’avait point vu de Réponse à tous ces savants et solides Ecrits contre la Comédie, et on ne croyait pas que personne osât mettre la main à la plume pour la défendre.

193. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Il me prenait et les mains et les bras, Et de me les baiser il n’était jamais las. […] Ses Comédies sont même entre les mains de tout le monde, et particulièrement de ceux qui apprennent la langue Latine, et de ceux qui l’enseignent. […] Il est encore moins extraordinaire que l’on ait un recueil de ses Comédies de l’impression du Vatican, puisque d’après le Concile le plus respectable, elles peuvent être sans crime entre les mains des personnes les plus pieuses. […] S’il ne parle que d’après Riccobonim, qui prétend que ce saint Archevêque n’a pas dédaigné d’approuver quelques canevas Italiens de sa propre main, sa décision ne doit pas être fort respectable. […] Quoi qu’il en soit, on ne rapporte aucun de ces canevas signés de la main de saint Charles ; et il en faudrait pour juger jusqu’où il portait sa tolérance.

194. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVII. On y risque tout par une seule assistance. » pp. 40-44

qui leur prescrit de couper une main, d’arracher un œil qui leur sont une occasion de scandale.

195. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Arrêt du Parlement de Paris autorisant, après avis du Roi, les représentations, sous conditions (25 janvier 1542) » pp. 167-166

Et néanmoins, pour l’intérêt des pauvresct, au moyen de la distraction du peuple au service divin et diminution des aumônescu, ordonne ladite cour que lesdits Le Royer et autres ses consorts entrepreneurs dudit mystère seront tenus baillercv, et mettre ès mains du trésorier desdits pauvres de cette ville de Paris, la somme de mille livres tournoiscw c’est assavoir cinq cents livres au commencement et avant que entrer à l’exécutioncx dudit jeu.

196. (1643) La discipline des Eglises prétenduement réformées « Chapitre XIV. Des règlements ou avertissements particuliers » pp. 381-625

Les Blanquese aussi ne peuvent être approuvées, soit qu’elles se fassent par la permission du Magistrat, ou autrement : Et les Magistrats fidèles sont exhortés d’y tenir la main.

197. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

La religion vous oblige de respecter dans les Rois l’image du Très-haut ; elle regarde comme un crime énorme tout attentat contre leur personne ou leur autorité : & vous vous plaisez à voir sur le théâtre le jeu criminel d’une révolte ou d’une conjuration ; vous applaudissez au fanatisme de ces fiers républicains implacables ennemis de la royauté ; vous les voyez sans horreur tremper leurs mains dans le sang du chef de la patrie. […] Que ne pourrois-je point vous dire en faveur des pauvres, qui ont des droits si sacrés & si imprescriptibles sur ce superflu que vous employez à vous procurer ce dangereux plaisir, sur la profanation dont vous vous rendez coupables ; lorsque vous choisissez pour assister à ces pernicieux spectacles le jour même du Seigneur ; lorsque, pour me servir de l’expression de Tertullien, vous sortez de l’Eglise du Dieu vivant pour aller à celle du démon ; lorsque de ces mêmes mains que vous venez d’élever vers le ciel dans la prière, & de cette même voix qui vient de célébrer les louanges du Seigneur, vous applaudissez à de vils comédiens ? […] Oui, mes Frères, votre ame hors d’elle-même est, pour ainsi dire, entre les mains de ces habiles imitateurs de la nature : ils vous font ressentir leurs craintes, leurs désirs, leurs douleurs, plus véritablement qu’ils ne les sentent eux-mêmes. […] Vous y êtes venus sous les auspices de ce juste, de ce fils de David, à qui Jésus Christ a donné le doux nom de père, & qui en a eu, pour ce Dieu fait homme, toute la tendresse ; qui l’a soustrait aux fureurs du cruel Hérode, qui a protégé son enfance, qui l’a nourri du travail de ses mains.

198. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

Surpris d’un changement si subit, on lui en demanda la raison, il raconta son avanture : Puis-je, dit-il, laisser mon sort entre les mains d’un danseur de corde ? […] Le Capitaine du guet fut mandé, on lui ordonna de prêter main forte pour empêcher la comédie ; ayant voulu obéir, ce pauvre Capitaine fut mis en prison par les Echevins, heureusement huit jours après arrive l’ordre, le spectacle cesse, le Capitaine est délivré ; nouvelle difficulté pour leur rentrée ; faut-il dater leur cessation du premier ou du second ordre ? […] Le comedien Maillard étant dans une boutique, vit passer sa femme, la salue, quelqu’un lui demanda s’il connoissoit cette jolie actrice, il répondit des obcénités sur le commerce qu’il disoit avoir eu avec elle : touchez-là, dit un homme qui ne le connoissoit pas, je puis vous en dire autant : Maillard piqué, lui dit, c’est ma femme, & mit l’épée à la main, le cavalier se défendit, le blessa légerement & le désarma. […] Vois ces spectres, Dorés, s’avancer à pas lents, Traîner d’un corps usé les restes Chancelants, Et sur un front jauni qu’a ridé la molesse, Étaler à trente ans leur precoce vieillesse, C’est la main du plaisir qui creusa leur Tombeau, Et bienfaiteur du monde, il devient leur bourreau.

199. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

Mais il a été couronné à l’opéra des mains d’une belle actrice ; voilà l’immortalité bien assurée : mais malheureusement une autre actrice a détruit cette immortalité, & l’a tué par un excès de plaisir Cher & cruel théatre ! […] Ce trait du lutheranisme & de la philosophie dont il faisoit professions, ne fut jamais semé par les mains de l’Evangile, de la bienséance & de l’humanité On aura beau remonter à la loi naturelle, on n’y en trouvera pas l’approbation. […] Sa maison, quoique maison royale, n’étoit, avec ses meubles magnifiques, sa riche argenterie, sa belle architecture, ses vastes appartemens, n’étoit qu’une vile & grossiere guinguette, où son éclat, sa hauteur, sa gloire sont ensévelis dans la songe, & dont aucun panégyriste n’a pu le tirer, sans se souiller lui-même les mains. […] Prince le plus chaste, le plus frugal, le plus austere, qui menoit la vie la plus dure, & ne vouloit voir aucune femme : il faut avoir toute l’ivresse de la passion pour croire qu’il remettra ses intérêts entre les mains d’une femme ; eh !

200. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

C’est là que tous les jours Eve est séduite par le serpent, & Adam follement épris de sa femme reçoit le poison de sa main. […] Tout le bonheur n’est qu’un spectacle ; c’est la frivolité même, semblable aux repas en peinture d’Héliogabale, où les alimens & les fruits artificiels n’offrent que des ombres au convive affamé, ou, si l’on veut, comme Tantale, que les alimens & les eaux fuyoient à mesure qu’il vouloit y porter la main. […] Ce petit Dieu, de son aîle légère, Un arc en main, parcouroit l’autre jour Tous les recoins de votre sanctuaire ; Car le théatre appartient à l’amour, Tous ses Héros sont enfans de Cythère. […] (c’est à peu près comme les Médecins qui font des traités de la matiere médicale), Portrait du bouffon Preville : Il reçut le grelot des mains de la folie.

201. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

Violento force ce cavalier inconnu de mettre l’épée à la main ; Inès tombe en s’écriant : « je suis blessée ». […] si lorsqu’ils se séparent, qu’ils se rapprochens, que leurs mains s’entrelacent, que leurs bouches sont près l’une de l’autre, ils n’expriment sur leurs visages, ni le desir, ni le refus, ni l’espoir, ni le chagrin, ni la volupté ». […] Dans la prison, tandis qu’elle est étendue sans connoissance, un hideux geolier transporté d’amour, l’œil en feu, les mains tremblantes de desir, la contemple, lui prend les bras et les mains, paroît à tous momens prêt de se porter aux derniers attentats.

202. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Electre y dit qu’elle se sent capable de tuer sa mere de sa propre main. En effet elle l’attire dans le piége ; elle est non-seulement présente à sa mort ; mais elle encourage son frere, et; elle met la main au poignard. […] Jamais Hector mettant la main dans le chapeau du joueur pour escamoter quelques pistoles, malgré toute son adresse, ne m’a intéressé assez délicatement pour me faire pleurer de plaisir. […] Souffrez qu’une main adroite les ôte, afin de profiter d’une si aimable fleur. […] Le plus sage seroit peut-être de mépriser la calomnie, et; c’est indubitablement le parti que je prendrois, si votre livre ne devoit tomber qu’entre les mains de personnes raisonnables.

203. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [E] » pp. 399-406

Cette Note est d’une autre main ? […] Parce que, serviteurs nés du genre-humain, ils ne paraissent jamais que pour nous offrir une main secourable ?

204. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

La licence que sa bonté nous a concédée jusques ici de tirer l’épée et de mettre toutes sortes d’armes à la main en sa présence, avec autant de franchise et de liberté que en ce lieuah, nous lave de toutes calomnies, montrant la créance qu’il a que nos armes non plus que nos âmes ne sont faites que au détriment et à la ruine de ses ennemisai. […] Ils reprennent en main le collège de Bourges en 1604 et leur retour a manifestement provoqué des tensions dont ce conflit théâtral est l’un des effets.

205. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Le savant magistrat, l’habile officier, le bon père de famille, la femme fidèle, sont-ils des personnages formés de la main des actrices ? […] Ce fou qui se disait le Père éternel, la taille gigantesque de Poliphème dans la fable, de Gargantua dans Rabelais, le sculpteur qui voulait faire du mont Athos une statue d’Alexandre, lui mettre une ville dans une main et un fleuve dans l’autre, étaient donc sublimes ? […] Voyez une troupe de faunes et de satyres qui, le masque à la main, passe la vie à danser, rire, chanter, se moquer de tout : voilà le théâtre ; nos acteurs et nos actrices valent bien les satyres de la fable. […] Aussi les stupides écrivains qui ne respirent pas l’air subtil de ce riant climat, n’ont qu’une maussade et ennuyeuse solidité, tandis que les jolis officiers de la toilette des actrices sont pétris de grâces, et sèment à pleines mains dans leurs ouvrages, les fleurs qu’ils y ont cueillies. […] battez des mains et tirez le rideau.

206. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

Examinez un enfant qui commence à peine à bégayer & à faire usage de ses pieds & des ses mains ; il pousse quelquefois lorsqu’il est joyeux des accens qui ressemblent assez à des espèces d’airs notés. […] Les prémiers habitants de la terre rendirent sûrement un culte à un Etre suprême ; ils sortaient trop nouvellement de ses mains pour le méconnaître. […] J’ai déjà donné l’éxemple d’un enfant qui, à mesure qu’il se développe crie & s’agite, & se plaît à former un certain bruit avec tout ce qui lui tombe sous la main. […] Timothée, le même qui fut mis à l’amende par les Lacédémoniens, pour avoir ajouté une corde à la lyre, joua un jour à Alexandre, dans le tems qu’il était à table, un air Phrigien sur sa flûte : ce Prince en fut si transporté, que mettant le sabre à la main, il se leva tout-à-coup pour aller combattre ; sa fureur ne se calma que lorsqu’on lui eut joué un air sous-Phrigien. […] Rapportons ses propres paroles dans le langage naïf d’Amiot : « Quand ce Musicien eût un peu ébranlé & sondé la Compagnie du festin, & qu’il sentit que plusieurs étaient enclins à son intention, & se laissaient mener pour le plaisir qu’ils prenaient à tout ce qu’il voulait leur sonner, & à toute dissolution qu’il voulait représenter ; alors se découvrant tout à l’ouvert, il nous fit voir clairement que la musique, à ceux qui en abusent impudemment à toutes heures, enivre plus que pourrait faire toutes sortes de vins que l’on pourrait boire : car ceux qui étaient à table ne se contentèrent plus de crier à pleine tête & de frapper des mains l’une contre l’autre ; mais à la fin la plus-part d’iceux se levèrent de table & commencèrent à se tremousser de mouvemens dèshonnêtes & indignes de gens d’honneur, mais qui convenaient aux Sons & Chansons qu’il leur sonnait. » Un certain Ephore, Auteur Grec, cité par l’Historien Polybe, affirme qu’elle ne fut introduite que pour tromper & abuser les esprits.

207. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — [Introduction] » pp. -1

Un auteur dramatique, un romancier, comme les trois derniers, est propre à écrire l’histoire, qui dans ses mains, sera un roman & une comédie.

208. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — CHAPITRE IV.  » pp. 109-114

L’Opéra-Bouffon, au contraire, ne saurait paraître sans le secours de plusieurs mains habiles.

209. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « IV. » pp. 17-22

Despreaux : « De n’oser de la fable employer la figure, De chasser les Tritons de l’Empire des eaux, D’ôter à Pansa flûte, aux Parques leurs ciseaux, D’empêcher que Caron dans la fatale barque, Ainsi que le Berger, ne passe le Monarque ; C’est d’un scrupule vain s’alarmer sottement, Et vouloir aux Lecteurs plaire sans agrément, Bientôt ils défendront de peindre la prudence : De donner à Thémis ni bandeau ni balance, De figurer aux yeux la Guerre au front d’airain, Où le temps qui s’enfuit une horloge à la main : Et par tout des discours comme une idolâtrie, Dans leur faux zèle iront chasser l’allégorie.

210. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIX. Si un Evêque peut défendre qu’on ne danse les jours des Fêtes, ou même en quelque temps de l’année que ce soit. » pp. 146-153

oblige encore plus étroitement les Prélats de mettre la main à l’œuvre, et de suppléer à leur défaut par leur zèle et par leur autorité.

211. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192

C’est une vrai fournaise en effet, dans laquelle le démon vous jette, c’est lui qui en allume les flammes ; ce n’est pas, comme les tyrans, du bitume, de la poix, des étoupes qu’il y emploie, mais des alimens plus combustibles & plus funestes, des ris dissolus, des discours obscènes, des airs lascifs, des objets indécens, des femmes immodestes, Les premiers feux étoient allumés par des mains barbares, & ceux-ci le sont par de mauvaises pensées, des désirs criminels. […] C’est bâtir d’une main, & détruire de l’autre.

212. (1705) Pour le Vendredy de la Semaine de la Passion. Sur le petit nombre des Elûs. Troisiéme partie [extrait] [Sermons sur les Evangiles du Carême] pp. 244-263

ce fidelle qui imite la candeur & la bonne foi des premiers Chrétiens, qui marche sur leurs traces : un homme qui n’est vigilant que pour empêcher que le vice n’entre dans son ame, qui n’est juste que pour abandonner lui-même ses droits temporels & soûtenir ceux de ses Freres, qui n’est puissant, grand, élevé en autorité que pour défendre ceux qui ont besoin de son appui, & proteger le foible & l’innocent : heureux que pour combler les pauvres de ses bien-faits : sincere qui n’entretient pas le vice en le dissimulant : désinteresse qui ne trahit pas son ministere pour un vil interêt : charitable qui ne fait pas ses largesses du bien d’autrui ; mais qui fait de son bien propre le patrimoine de l’indigent : patient qui ne murmure pas contre la main Toute-puissante qui le frappe, & qui pardonne une injure si-tôt qu’il l’a reçuë : doux & affable au milieu de l’éclat & de la pompe qui l’environne, pénitent dans la prosperité comme dans l’adversité, joïeux dans les maux comme dans les biens. […] Je renonce aux maximes de ce monde trompeur : je déteste ses Loix : je ne veux point de commerce avec un Peuple qui vous méconnoît : j’ai en horreur les fausses Divinités qu’il respecte : les Idoles qu’il adore ne sont point des Dieux comme le nôtre : ils sont l’ouvrage de ses mains ; vous seul, ô mon Sauveur, mérités qu’on vous aime, qu’on vous serve, qu’on vous adore ; & les Loix corrompuës de Babilone n’ont rien de commun avec les saintes Loix de Jerusalem.

213. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335

Tant qu’il nous entretient dans la crainte & dans les larmes, nous n’examinons point si le Sujet qu’il a traitté, est bien conduit : jamais Spectateur qui pleure, ne critique celui qui le fait pleurer, & il applaudit bien plus à la Piéce, en pleurant, qu’en battant des mains. […] Quel Poëte oseroit faire revenir Œdippe sur notre Théâtre après qu’il s’est crevé les yeux, comme il revenoit sur celui d’Athénes, couvert de sang, ayant sur les yeux un voile ensanglanté, étendant ses mains tremblantes pour chercher ses Enfans, & poussant de grands cris ?

214. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Cette action fut remarquée de tout le Spectacle et applaudie d’un battement de mains universel. […] A mon dernier voyage à Genève, j’ai déjà vu plusieurs de ces jeunes Demoiselles en juste-au-corps, les dents blanches, la main potelée, la voix flûtée, un joli parasol vert à la main, contrefaire assez maladroitement les hommes. […] La plume tombe des mains à cette idée. […] Je n’imagine qu’un Spectacle plus simple et plus terrible encore ; c’est celui de la main sortant du mur et traçant des mots inconnus au festin de Balthazar. […] Jamais vue particulière ne souilla le désir d’être utile aux autres qui m’a mis la plume à la main, et j’ai presque toujours écrit contre mon propre intérêt.

215. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Cirque. » pp. 9-43

Car ces factions s’emportoient quelquefois les vnes contre les autres avec tant de chaleur, qu’on en venoit aux mains, & l’ambition de vaincre ou le desir de gagner durant encore apres les jeux, en rendoit quelquefois les plaisirs funestes aux plus galants & aux plus braves. […] Neron en introduisit l’usage pour avoir une fois jetté la serviette où il essuyoit ses mains, pour permettre aux Acteurs d’entrer en lice, & pour se defaire de l’impportunité du Peuple qui s’impatientoit & qui ne luy laissoit presque pas le loisir de disner. […] Les 9. furent ainsi nommez, parce qu’ils portoient deux épées, une en chaque main, comme de nostre temps on se batoit à l’épee & au poignard.

216. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Cinquième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 33-39

On voit souvent aujourd’hui les Dominos ou des Cartes remplacer l’aiguille dans les mains des Maitresses Ouvrières, à des heures destinées au travail ; elles ont presque toutes, pour faire leur partie, quelqu’un de ces oisifs, qui ne savent comment se débarrasser d’eux-mêmes.

217. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CONCLUSION, de l’Ouvrage. » pp. 319-328

Une foule d’Ecrivains tant anciens que modernes donnent des notions certaines de la faiblesse des Poèmes dramatiques dans leur origine chez les différentes nations ; et par l’examen de ces Poèmes, qui, pour la plupart sont encore entre nos mains, nous sommes nous mêmes en état de juger de la lenteur des progrès qu’ont fait les Poètes avant que d’arriver au point de perfection où se trouve les Tragédies de Sophocle et d’Euripide.

218. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Le Président receuille les voix, & prononce l’arrêt d’installation, il nomme des commissaires qui vont dans toutes les autres chambres notifier l’arrêt, les inviter à la cérémonie, & prendre le jour & l’heure de la reception ; le jour venu, les officiers de chaque chambre, les huissiers à la tête, vont deux à deux, en robe & en bonnet quarré, à la salle du Capricorne, s’arrangent en cercle comme à l’assemblée des chambres, le recipiendaire à la queue, que le Président mène par la main au tabouret, où il reçoit très-respectueusement les influences du Capricorne, suspendu sur sa tête. […] Tout ce qui se trouve de support du palais, dans les allées & dans la cour, frappe des mains en son honneur, & le comble de bénédictions. […] Il est vrai qu’elle pouvoit se dispenser de la remplir de Poëtes licencieux ; ainsi que de donner pour le sujet du du prix l’Eloge de Moliere, & d’annoncer ainsi au public que des ouvrages contraires aux bonnes mœurs, qui devroient à jamais en fermer les portes, pouvoient être un titre pour être admis dans son Sanctuaire, ou être couronné de sa main. […] C’est dommage que ces taches répandues par la main d’une actrice, déparent cet ouvrage immortel, qui a immortalisé son auteur.

219. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

Henri chassé, vint en France, obtint un pareil secours, donna bataille à son frere, le tua de sa propre main, monta sur le trône, où sa postérité a long-tems régné. […] Les actrices étoient fort de son goût ; c’est celui des grands Seigneurs de tous les pays, de tous les siécles ; elles sont plus faciles ; & sans consequence ; mais plus vives, plus passionnées, plus amusantes ; elles sont toujours sous la main, on les prend, on les quitte comme on veut, quelques-unes pourtant ont fait parler d’elles. […] Il ordonna aux Evêques de le publier dans les Eglises, & aux Juges d’y tenir la main, comme d’une grande conséquence pour le bonheur du peuple & le maintien de la Religion Anglicane ; deux fins justes & salutaires qu’il se propose. […] Jean, la prévarication de Pilate, qui cependant ses mains lave.

220. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Dieu, la foudre à la main, vient me le réprocher. […] Nous courons tous vers le vieux Réprouvé, On l’interroge, on voltige, on s’empresse, Entre nos bras doucement soulevé, Le livre en main, il surmonte la presse, Vous étiez là vous charmans séducteurs, Dont l’immortelle & brillante malice, Se perpétue & vit dans tous les cœurs, De l’univers, folâtres séducteurs, Chers criminels dont je suis le complice. […] Ou détrompant le crédule vulgaire, Ta main hardie ose offrir à nos yeux. […] Je t’attens le verre à la main, & je t’attens avec Corrine.

221. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

 » J'ai vu des Jésuites arracher Racine et Molière des mains des Ecoliers, et quatre jour après ils en faisaient représenter les pièces sur leur théâtre. […] C'est ainsi qu'on a vu le Maréchal de Saxe, au retour de la campagne, venir à la comédie, et s'y laisser couronner par une Actrice, sans craindre de laisser flétrir ses lauriers par les mains de la mollesse, plus propres à couronner de myrte ou de roses quelque Céladon. […] On juge bien quels grands hommes doivent sortir de ces savantes mains, et combien doivent se féliciter du progrès de leurs classes les habiles et vigilants Professeurs qui leur développent les mystères des hautes sciences. […] Un nom à soutenir, une charge à remplir, un emploi à occuper, un métier à apprendre, réveillent l'attention des parents sur les garçons : une fille bornée à de petites fonctions, qui exigent peu de connaissances, est abandonnée à elle-même ; sa vie désoccupée se passe presque toute dans l'oisiveté ; la toilette, l'amusement, la promenade, les visites, laissent à peine un moment à un travail des mains, qui ne diffère presque pas de l'oisiveté.

222. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

La paix & la tranquilité me conduiront par la main jusqu’au bord du précipice, que l’Auteur de mes jours m’a dérobé, par les fleurs dont il l’a couvert ; & malgré les soins avec lesquels vous vous preparez à un instant que je laisse venir, je dont que votre fin soit plus heureuse que la mienne. […] Sur-tout entre les mains des femmes. […] Château que les Amours Batirent d’une main habile, Pour un Prince qui fut toujours A leurs vœux trop docile, Et dont ils filerent les jours. […] Ce Prélat qui aimoit la danse leur accorda autant de terrein qu’ils en pourroient entourer en se tenant par la main & dansant en rond. […] Ceux-ci répliquerent, les soldats déguisés mirent l’épée à la main, blesserent plus de trente personnes.

223. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Le 26 juin 1347 les assiegés reduits à l’extrémité, écrivirent à Philipe Auguste que s’ils ne sont promptement secourus, ils n’ont d’autre parti à prendre que de sortir tous, les armes à la main. […] Charger une piece de tant de circonstances, est-ce stérilité de génie qui emprunte de toutes mains, ne trouve jamais assez de matiere, ou fécondité de dépravation qui ne trouve jamais assez de crimes ? […] Sur quoi, sur un arrêt des Ministres du Tenple, Que fait votre César invisible aux humains, De quoi lui sert le sceptre oisif entre ses mains, Est-il comme nos Dieux, indifférent, tranquille, Des maux du monde entier spectateur inutile. […] Diderot dans son Père de famille avoit commencé de répandre ce germe sur la scène, qui ne peut manquer de fructifier on de si habiles mains. […] A Rio-Janeiro, dit-il, j’assistai à une comédie bourgeoise où plusieurs Moines donnoient la main à de fort jolies pénitentes.

224. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VII. De la Diction. De la Poësie dans la Tragédie. » pp. 122-130

D’autres auteurs ayant le talent de la versification, répandent les fleurs & les figures à pleines mains, dans leurs ouvrages.

225. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Septième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 282-286

Tout est égal : ces yeux si beaux & si doux, ce regard modeste & touchant, ce son de voix enchanteur, cette taille dont la proportion est si parfaite, cette gorge provocante, ces beaux bras, cette jolie main, ce pied abrégé de toutes les grâces & qu’a dessiné l’Amour.

226. (1691) Nouveaux essais de morale « XIV. » pp. 151-158

Un homme comme moi n’est point assez habile pour donner des règles à Messieurs les Confesseurs ; mais il me semble qu’on ne saurait assurer l’état de la conscience d’un homme qui s’est employé à ces compositions, s’il ne fait quelque chose de public et d’éclatant, pour marquer qu’il se repend d’avoir travaillé à ces ouvrages, et que s’il les avait entre ses mains, il les supprimerait.

227. (1804) De l’influence du théâtre « PREFACE. » pp. -

Alors, bénissant la main auguste et libérale qui, pour illustrer la Nation, veut désormais unir aux palmes de ses guerriers les trophées de ses orateurs, j’ai vu le Barreau français renaître dans toute sa gloire, et ramener les beaux jours de l’éloquence.

228. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IX. Les spectacles nuisent au bonheur et à la stabilité des gouvernements. » pp. 96-101

S’il est vrai, comme on ne peut en douter, que tout ce qui concourt à l’abolition des principes religieux et moraux, concourt également à la destruction des empires, ne s’ensuit-il pas évidemment que ces pièces de théâtre, en établissant le règne des sens sur les débris de la morale, minent et corrodent les fondements de l’édifice social, lui creusent un abîme profond vers lequel elles le poussent insensiblement, et qui finira par l’engloutir, si la main puissante de Dieu ne vient à son secours ?

229. (1825) De quelques naïves coutumes « De quelques naïves coutumes. » pp. 262-266

(le nom est en toutes lettres), fils du Dieu vivant, et époux des âmes fidèles, prends ma fille Madeleine Gasselin pour mon épouse, et lui promets fidélité et de ne l’abandonner jamais, et lui donner pour avantage et pour dot ma grâce en cette vie, lui promettant ma gloire en l’autre, et le partage à l’héritage de mon père ; en foi de quoi j’ai signé le contrat irrévocable de la main de mon secrétaire.

230. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

Va, il est en bonnes mains, & je t’en répons… Il m’a fourni jusqu’à mon titre : reconnais-tu sa main ? […] Une jeune Beauté voit également, dans une glasse fidelle, ses attraits & ses défauts : elle sourit aux premiers ; une main adroite diminue & fait disparaître les seconds.

231. (1607) Conviction véritable du récit fabuleux « letter » pp. 3-26

Les bourdes qu’il avance sont si épaisses et ont tant d’accusateurs de leur fausseté qu’il me semblait être chose superflue de mettre la main à la plume pour les réfuter. […] C’est un beau parti, nommément à un misérablebr, tel que doit être ce criminateurbs : car un homme d’honneur et de moyenbt n’aura jamais mis la main à la plume pour publier ces si puantes bourdes et tacher à plaisir la renommée de ceux desquels il n’a jamais reçu déplaisir. […] En témoignage de quoi nous avons signé cette de notre main, Lyon le 17 octobre 1607 ».

232. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Et Dieu sait si entre les verres et les pots, les écots se passent sans blasphèmes, jeux, ivrogneries ; ils ont la vanité de se qualifier honnêtes gens, et la plupart seraient obligés de mendier leur vie du ministère de leurs mains, et ne peuvent avoir ni honneur ni civilité, etc. » (Hist. du Théâtre, tom. […] est-ce bien respecter la majesté royale de faire attacher un des plus beaux fleurons à la couronne de Louis XV par la main d’un Tabarin ? […] Adieu donc, mes amis, battez des mains : « Valete et plaudite. » Il tira le rideau, et rendit l’âme.

233. (1634) Apologie de Guillot-Gorju. Adressée à tous les beaux Esprits « Chapitre » pp. 3-16

Mais on commence à découvrir que cette calomnie, dont on tâche de noircir la Comédie n’est fondée que sur un intérêt et non sur aucune vérité : Car je m’assure qu’il n’y aurait pas un qui ne louât les Comédiens, et la Comédie s’ils n’étaient point obligés de mettre la main à la bourse à l’entrée de l’Hôtel de Bourgogne ; sans aucune exaction pourtant de la part des portiers : car où est le premier Sergent qu’on ait envoyé à aucune personne pour se faire payer ? […] Aussi GUILLOT-GORJU estime que l’ayant vu vous perdrez la mémoire du défunt, et cette opinion plutôt que les Dames ne perdront leurs amours, et le Gros-Guillaume ses gouttes ; mais il ne se soucie pas que vous la perdiez ou non, pourvu que vous ne perdiez point l’envie de venir à l’Hôtel de Bourgogne, où il attend tous ses critiques, vos objections, et votre argent qu’il ne refusera jamais venant de mains si belles et si libérales.

234. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VII. De la frivolité et de la familiarité. » pp. 150-162

Aussi les stupides citoyens, les graves Ecrivains qui ne respirent pas l'air subtil de ce riant climat, n'ont qu'une maussade et ennuyeuse solidité, tandis que les jolis Officiers de la toilette des Actrices sont pétris de légères grâces, et sèment à pleines mains sur leurs personnes et dans leurs ouvrages les fleurs qu'ils y ont cueillies. […] Eh bien, battez des mains et tirez le rideau : « Nonne personam commode egi ?

235. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « MANDEMENT  du Chapitre d’Auxerre, Touchant la Comédie. » pp. 51-58

Dans une année, où la main de Dieu vient de s’appesantir sur nous, en nous ôtant la récolte qui fait la principale ressource du païs : dans un tems de calamité, où nous ne devrions penser qu’à fléchir sa colére par des œuvres de pénitence, n’attirez pas par de nouveaux crimes, de nouveaux traits de vengeance.

236. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « IV. S’il est vrai que la représentation des passions agréables ne les excite que par accident.  » pp. 10-18

Si les peintures immodestes ramènent naturellement à l’esprit ce qu’elles expriment, et que pour cette raison on en condamne l’usage, parce qu’on ne les goûte jamais autant qu’une main habile l’a voulu, sans entrer dans l’esprit de l’ouvrier, et sans se mettre en quelque façon dans l’état qu’il a voulu peindre : combien plus sera-t-on touché des expressions du théâtre, où tout paraît effectif : où ce ne sont point des traits morts et des couleurs sèches qui agissent, mais des personnages vivants, de vrais yeux, ou ardents, ou tendres et plongés dans la passion : de vraies larmes dans les acteurs, qui en attirent d’aussi véritables dans ceux qui regardent : enfin de vrais mouvements, qui mettent en feu tout le parterre et toutes les loges : et tout cela, dites-vous, n’émeut qu’indirectement, et n’excite que par accident les passions ?

237. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

On a encore des talismans & des caractères magiques de ce tems-là, & des médailles où Cathérine est soutenue entre des constellations & des diables, ayant en main & sur la tête des nombres & des instrumens magiques, & ce qui est presqu’inséparable, puisque l’un ne se fait que pour l’autre. […] On tâcha d’imiter cette magie extravagante, à l’opéra, où l’on représenta un temple de Jupiter, orné de tant de diamans, de cristaux, de miroirs, de plaques, que la lumiere des flambeaux de toute part réfléchie, étoit insoutenable ; tout cela fut fait pour Olivier Cromwel ; on le mit sur un lit de parade, la couronne en tête, le sceptre d’or à la main, quoiqu’il n’eût que la qualité de Protecteur ; il fut d’abord en purgatoire, qu’il n’avoit jamais cru, & ensuite dans le Ciel, dont il ne s’étoit guerre plus embarrassé, non plus que de l’enfer, ainsi que tous ses partisans ; tout cela fut fait par autorité publique, à Londres où l’on se pique d’être philosophe, où l’on étoit depuis long-tems protestant, où l’on brûloit le Pape dans la place publique, sans faire attention que c’est-là une pompe catholique, que Philippe II, dont on imitoit les obseques, avoit été le plus grand ennemi de l’Angleterre ; après toutes ces folies, le cadavre soigneusement embaumé, & suivi de toute la Cour, fut porté dans le tombeau des Rois. […] Cromwel poussa ses attentats jusqu’au tragique, en faisant perir son Roi sur un échafaut, par la main du bourreau. […] Le Roi dans cette école fit plus de progrès dans deux ans, qu’il n’en avoit fait dans quinze entre les mains de son précepteur.

238. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

si les vies des Saints nous étoient venues de telle main, n’auroient-elles rien d’apocriffe ? […] n’est ce pas l’ordinaire que dans tous les exercices classiques on y batte des mains ? […] N’est-ce pas l’ordinaire que les plus grossieres farces de Tabarin sur le Pont Neuf sont celles où l’on rit aux éclats, & où l’on bat des mains, & les poliçons du College ou de l’Université qui sont le plus de bruit ? […] Un Romancier a des trésors inépuisables sous sa main.

239. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Beaubourg, qui jouoit Horace, au lieu de la suivre, s’arrête, ôte fort poliment son chapeau d’une main, & lui présente l’autre pour l’aider à se lever, & la conduisit au foyer. […] La queue tient les fruits suspendus jusqu’à leur maturité, & les présente à la main de l’homme qui les cueille. […] Les Dames peuvent-elles prendre de plus parfaits modeles de coquetterie, les Petit-maîtres seroient-ils bien merveilleux, s’ils n’étoient façonnés de la main de Thalie ?

240. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

L A Grange-Chancel, à s’en rapporter à ce qu’il dit de lui-même dans la Préface de ses Œuvres, a été le génie le plus théatral qui fut jamais : Je ne savois pas lire que je savois rimer ; mon oreille étoit si fort accoutumée à l’harmonie des vers, que je connoissois les fautes qu’on faisoit en les lisant ; à peine commençois-je à lire, que j’avois toujours entre les mains des romans & des tragédies, & je pleurois à chaque aventure. […] Pour cultiver ce talent extraordinaire, la Princesse le mit entre les mains de Racine, qui lui donna des leçons, corrigeoit ses ouvrages, & pour plaire à la Princesse, le prônoit par-tout. […] qu’importe quelle main lance les traits, s’ils sont mortels ?

241. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

I) ; parce que c’est manquer de respect pour les choses saintes & pour la Parole de Dieu, de les mettre sur un Théatre, entre les mains d’acteurs & d’actrices qui les deshonorent par le plus scandaleux contraste. […] Les poëtes médiocres sont si communs sur le théatre, le respect pour la Religion y est si étranger, il est si dangereux de leur livrer les choses saintes, ils en abusent, ils les profânent si fréquemment, qu’on ne peut trop défendre aux auteurs & aux acteurs d’y porter leurs mains sacriléges. […] Peignez à vos éleves les vices à la mode, faites leur sentir le ridicule qui les accompagne, versez sur eux le mépris à pleines mains.

242. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

Qu’on les compare ; nous avons les pieces de comparaison, Sophocle, Euripide, Aristophane, Plaute, Térence, Sénèque, sont entre nos mains. […] Les Jesuites ont fait cent commentaires sur ces anciens poëmes, ils les ont mis entre les mains de la jeunesse, avec quelque léger retranchement. […] En effet les pieces de Térence sont plus châtiées que les nôtres ; tous les Collèges les mettent entre les mains des jeunes gens ; Madame Dacier, dont la vertu ne fut jamais douteuse, Port-Royal, dont la morale sévère n’alloit que trop loin, en ont donné des traductions avec des commentaires.

243. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Les pieces de théatre sont écrites en François, d’un style léger & piquant, ne se lisent que pour s’amuser, ne présentent les passions que pour les faire goûter, ne sont entre les mains de tout le monde & sur la scène que pour être assaisonnées de tout l’agrément de la représentation. […] Nous nous bornons à ceux ci, sortis d’une bonne main, offerts au public depuis deux jours, applaudis & préconisés : ils font parfaitement l’état actuel de la scene Françoise & de la pureté des mœurs qui y règne. […] Il est sans doute impossible de fixer avec précision la dose du poison qui donnera la mort ; mais chacun doit consulter son tempérament, sonder sa conscience, examiner ses foiblesses, le flambeau de la foi, de la raison & de l’expérience à la main, & ne pas tenter des épreuves où son salut court un risque certain.

244. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

Il en sera de même pour l’Acteur qui sera l’annonce ; après s’être incliné profondément, il se mettra à genoux pour aprendre au Public le nom des Pièces que l’on doit donner, & il ne se levera que lorsque les battemens de mains lui en donneront le signal. […] Ensuite, il prononcera tout-haut les peines que ces fautes méritent ; à chaque sentence, le silence, ou le battement des mains, de la part du Public, signifiera grâce ou justice. […] Ses Pièces sont au nombre de 29 : toutes ne sont pas estimées, quoique dans toutes on reconnaisse la main de maître.

245. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

« Je suis obligé d’avouer, que des Pièces qu’on imprime après qu’on les a jouées, il ne m’en ait jamais tombé aucune sous les mains, où j’aie trouvé rien qui put en quelque manière blesser le Christianisme, ou la pureté des mœurs. » §.  […] Car on leur voit sans cesse des Romans entre les mains ; elles se remplissent la tête de misérables Vers, qui deviennent ensuite les règles de leur conduite. […] Tantôt il lui prenait et les mains et les bras, Et de les lui baiser, il n’était jamais las.

246. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Selon les divers mystères qu'on célèbre, on y en étale les images, on y en répand les estampes, faites de la main des meilleurs maîtres, où tout est exposé sans voile. […] Que le flambeau de cette morale à la main, on parcoure le théâtre, en sonde son cœur, je m'en rapporte à la bonne foi de l'amateur le plus décidé. […] Mais est-ce à des mondains, à des pécheurs, à des âmes faibles, qui n'y cherchent que l'amusement et le plaisir, à irriter, à appeler des ennemis toujours vainqueurs, toujours puissants, pour se livrer à leur discrétion et leur donner une nouvelle force, à s'exposer sans défense à leurs coups, à aider la main qui les porte ?

247. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre X. Que l'extrême impudence des Jeux Scéniques et des Histrions fut condamnée. » pp. 217-229

les Histrions ne gagnent pas seulement leur vie avec leurs mains, mais avec leurs corps, il fait bien connaître qu'il n'entend pas parler des Comédiens et des Tragédiens, qui agissent plus de la langue que de tout le reste de leurs personnes ; mais seulement des Mimes, Pantomimes, et autres Bateleurs de la Scène et du Théâtre, dont l'art était de s'expliquer bien plus par les postures que par le discours : et nous pouvons découvrir son sentiment, quand il écritDe Spect.

248. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « HISTOIRE DES OUVRAGES. Qui ont paru pour et contre la Comédie, depuis le 17e Siècle. » pp. 161-175

On n’avait point vu de réponses à tous ces savants et solides écrits contre la Comédie ; et on ne croyait pas que personne osât mettre la main à la plume pour la défendre.

249. (1807) Préface pour une édition des deux lettres à l'auteur des Imaginaires « [Chapitre 2] » pp. 78-82

J’avais vu ma Lettre entre les mains de quelques gens de sa connaissance, qui en avaient ri comme les autres, mais qui l’avaient regardée comme une bagatelle qui ne pouvait nuire à personne ; et Dieu sait si j’en avais eu la moindre pensée.

250. (1698) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras au sujet des Tragédies qui se représentent dans les Collèges de son Diocèse [25 septembre 1698] « Mandement  » pp. 37-43

Nous défendons aussi de mêler des paroles profanes et qui sentent le libertinage du siècle, dans la Symphonie si on en emploie, et dans les Programmes qui restant dans les mains du public peuvent faire un mauvais effet s’ils ne sont exacts.

251. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre prémier. De l’éxcellence du nouveau Théâtre. » pp. 68-93

Pour être en état de remplir tout ce qu’il promet, je n’ai qu’à répéter les éloges flatteurs qu’on donne au genre qui me met la plume à la main. […] Notre Opéra éxcite aussi dans ceux qui viennent l’admirer un enthousiasme violent, qui les contraint à frapper des pieds & des mains : il est inutile d’avoir des choses grandes & sublimes à leur dire ; ils ne les entendraient pas.

252. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

Le désespoir qui se sert de la propre main de celui qu’il possède pour seh plonger le poignard en son sein, est un coup digne de la mémoire des plus illustres personnages, et d’être le modèle d’une glorieuse mort. […] Prions notre Seigneur d’éclairer leurs yeux, et qu’il ne permette pas qu’ils s’endorment en la mort, et qu’ils tombent en ce déplorable état entre les mains de l’ennemi.

253. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « I. Point. » pp. 178-200

, la nudité, les gestes, les airs lascifs des comédiens et comédiennes qui soit contraire à la modestie, supposé que les personnes qui y assistent ne puissent inspirer l’esprit du monde et de la vanité qui éclate dans leur parure, leurs actions, et tout leur maintien extérieur, supposé que tout ce qui s’y passe, les vers tendres et passionnés, les habits, le marcher, les machines, les chants, les regards, les mouvements du corps, la symphonie, les intrigues amoureuses ; enfin que tout n’y soit pas plein de poison, et semé de pièges, vous devez pourtant vous abstenir d’y aller, (je parle toujours avec saint Chrysostome) car ce n’est pas à des Chrétiens à passer le temps dans la joie, aux Disciples d’un Dieu homme qui n’a jamais pris sur la terre le moindre divertissement, à qui le rire a été inconnu, qui a donné au contraire sa malédiction à ceux qui rient, que l’Athlète qui étant dans la lice tout prêt d’en venir aux mains avec son adversaire, quitte le soin de le combattre pour prêter l’oreille à des folies, le démon nous attaque et tourne de tous côtés pour nous dévorer, il n’y a rien qu’il ne tente pour surprendre, il grince des dents, il rugit, il jette feu et flamme, et vous vous arrêtez tranquillement à ouïr ces extravagances, pensez-vous que ce soit par là que vous le surmonterez ? […] Là se forment des intrigues, des liaisons secrètes, d’où procèdent des mariages dont on a tout le loisir de se repentir, quelle licence effrénée ne s’y donnent pas les yeux, les oreilles, la langue, les mains, l’imagination.

254. (1574) Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces « Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces. » pp. 423-426

à savoir un homme ayant tous les membres rompus pour faire des soubresauts, voire un homme plus dissolu et efféminé que n’est une femme, sachant bien le métier de passe-passe et de la langue et des mains, et pour un je ne sais quel, qui n’est ni mâle ni femelle, toute une Cité s’émeut entièrement pour aller voir danser, et jouer des vilénies et ordures anciennes. […] Y a-t-il Théâtre fait et bâti de main d’homme, qui puisse estre comparé à ces œuvres ?

255. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

Tant de désordres et d’assassinats dans la péninsule, démontrent que notre ministère qui ne peut pas être complice des jésuites, est au moins impuissant pour y rétablir le bon ordre, et qu’il a été forcé, par une puissance occulte et inconcevable, à rétablir involontairement, sans doute, l’anarchie dans ce malheureux pays, en remettant l’autorité entre les mains d’une faction qui, aujourd’hui, opprime la souveraineté légitime ; et c’est précisément cette même faction, ainsi que leurs correspondants en France, qui craignent tant la lumière, et se déclarent les ennemis si implacables de la liberté de la presse. […] Si l’auteur que je réfute, n’était que mauvais logicien, on se bornerait à le plaindre de son peu de jugement, mais il tient à un parti formidable, qui sent qu’avec la force en main, on peut se passer de tout, et même se moquer de l’art de raisonner, ce qui n’arrive que trop souvent à la secte jésuitique.

256. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

Dans les anciens tournois les Chevaliers allaient prendre l’ordre, la devise, les couleurs de leurs maîtresses, et après le combat venaient mettre les lauriers à leurs pieds, et recevoir le prix de leur victoire : c’est à une Actrice que s’offrent aujourd’hui les hommages et secrets et publics, et depuis que le Maréchal de Saxe s’est paré d’une couronne présentée, non par une Amazone, par une Princesse, par une Duchesse, mais par une … par une … par une Actrice, tout le monde dramatique a retenti et tout le monde militaire a applaudi à cette espèce de triomphe de l’Actrice, plutôt que du Héros, si différent de ceux des Scipion, des Paul-Emile, des Pompée, qu’on ne vit jamais, passant du Capitole au théâtre, faire flétrir leurs lauriers, en les laissant toucher à des mains infâmes. […] Le premier théâtre fut donc dans les plaines de Belphégor, et tous nos théâtres ne sont que ses temples, plus artificieusement parés sans doute qu’ils ne l’étaient par la main grossière des Madianites, mais où il est également adoré.

257. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

« Oui je lui ferai voir par d’infaillibles marques, Qu’un véritable amour brave la main des Parques, Et ne prend point de loi de ces cruels tyrans, Qu’un sort injurieux nous donne pour parents. […] Je n’en dirai pas davantage, parce que ce Livre est entre les mains de tout le monde.

258. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

L’aplomb de Stella dans son apostasie, son sang froid d’incendiaire et d’empoisonneuse, ne pourraient-ils pas raffermir la main tremblante de celui qui, dévoré du poison de la jalousie, saisirait pour la première fois le stylet, le vase mortel ou la torche fatale. […] Je ne connais pas de scène au théâtre français où la main d’un grand maître soit plus sensiblement empreinte, et où le sacré caractère de la vertu l’emporte plus sensiblement sur l’élévation et le génie.

259. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « X. » pp. 47-54

Car n’est-ce pas ce qu’il a fait depuis peu en arrachant des mains d’un fort homme de bien qui en est Directeur la Théologie Morale de Grenoble qu’il enseignait aux jeunes Séminaristes, et lui ordonnant de suivre Abelly.

260. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

Le goût du théâtre a donc fait main basse sur la piété, & a fait monter le vice sur le trône. […] Les peintres des fleurs peuvent-ils les séparer de la main qui les cueille, & en fait des guirlandes ? […] Ces arts sont par eux-mêmes innocens, ils furent employés inocemment pour conserver la mémoire d’un fils cher enlevé par la mort, d’un Roi respectable, éloigné de ses sujets ; ne pouvant les voir on traça leurs images, qui sembloient les rendre présens, & consoler de leur absence : on dit aussi que l’amour crayonna le premier portrait d’un amant, par les mains de sa maîtresse ; on abuse de tout, cette image adorée comme l’original, est devenue une idole, la passion lui a rendu un culte sacrilége, & de combien d’abominations, ce culte n’a-t-il pas été suivi ? […] Les Chapitres 13 & 14, couvrent de ridicule un des abus de la peinture ; c’est d’adresser la parole à des tableaux, des statues inanimées, comme si c’étoit des personnes vivantes ; tant, il est vrai, que les images entretiennent la passion jusqu’à s’épencher en vains discours, à des actes sans vie, qui ne peuvent ni leur répondre, ni les entendre ; non erubescit loqui cum ille qui est sine animâ, il demande la protection d’un bois mort, pro vila rogat mortuum ; car ils ont des yeux, & ne voient pas ; des oreilles, & n’entendent pas ; des pieds, & ne marchent pas ; des mains, & ne touchent pas ; une bouche, & ne parlent pas.

261. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

Bien loin de les mettre aux mains, elles se favorisent mutuellement, & la victoire de l’une devient l’aliment & la force de l’autre. […] C’est terminer glorieusement sa carriere, les armes à la main : Quo semel est imbuta, recens servabit odorem testa diu. […] On n’introduit point de femmes, pour être plus libres, faire moins de dépenses, éviter les querelles de rivalité, d’infidélité ; car les femmes exigent des égards, des présens, brouillent les amis, mais chacun doit avoir sa maîtresse, à laquelle, sans vouloir la connoître, la société envoie quelque galanterie par les mains de son amant ; ou communément on profane le S.  […] Aussitôt vingt Dames des plus belles de son Serrail, parées en Actrices, recevoient les plats des mains des Officiers, les lui présentoient, & le servoient.

262. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

Il pleure sur lui, à cause de ces dangers très-éloignés, & ne pleure point sur ce même Enfant lorsqu’Athalie vient à main armée pour le lui arracher. […] Les Levites entrent, & le serment est prêté en posant la main sur le Livre de la Loi. Lorsqu’au dernier Acte le rideau se tire, l’Enfant paroît sur un Trône auprès de sa Nourrice : Josabet, son Fils, & ses Filles sont au pied du Trône, les Levites les armes à la main l’environnent, tout cet appareil a quelque chose de majestueux, qui fait plaisir à un Spectateur, & cette raison me persuade encore ce que j’ai avancé plus haut, que si cette Piéce étoit représentée gratis devant notre Populace, comme les Tragédies Grecques devant celle d’Athenes, elle y seroit attentive, & peut-être très-émue, sans songer à l’harmonie du langage, qui n’auroit rien que de très-intelligible pour elle, malgré ce qu’on nomme la contrainte des Vers. […] C’est en faisant main basse sur toutes nos Tragédies, & mettant en piéces nos plus belles Scenes, que les Italiens ont embelli leurs Ouvrages de nos dépouilles.

263. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Si vous le voulez, Madame, je vous indiquerai les livres que j’ai lus sur cette matière, afin que s’il vous en tombe quelqu’un entre les mains, vous puissiez voir les choses dans leur source. […] Les Modernes sont beaucoup plus circonspects en cela, que les Anciens, puisqu’Euripide après avoir représenté la perfidie de Jason, et la cruauté de Médée, qui trempa ses mains dans le sang de ses propres enfants, et qui commit encore plusieurs autres crimes abominables, les laisse sur leur bonne foi, au lieu de soulever contre eux les Dieux et les hommes pour les punir. […] Eschyle, ni Sophocle n’y ont pas regardé de si près ; ils ont représenté Oreste poignardant Clytemnestre sa mère, sur le Théâtre : quelque sujet qu’il eût de la haïr, il n’y a point de raison, qui puisse autoriser un fils à commettre un parricide, et à tremper ses mains dans le sang de sa propre mère. […] En effet Polyxène tirait sa naissance de l’un des plus grands Rois du monde, qui venait de perdre son Royaume, après une guerre de dix années : Cette Princesse n’avait alors que seize ans, et passait pour l’une des plus belles personnes de l’Asie ; on voulait l’immoler aux Mânes d’Achille, qui l’avait tendrement aimée, et qui avait voulu l’épouser malgré les cabales des Grecs ; et ce qui devait redoubler encore la douleur de Polyxène, c’est que Pyrrhus, le propre fils d’Achille, était celui qui demandait ce barbare sacrifice, et qui la poignarda de sa propre main, à la vue de l’Armée, et de tous les Princes de la Grèce.

264. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

 » Si l’on tenait la main à l’exécution de ce Règlement authentique, le Théâtre moderne rentrerait dans le devoir, ou bien les spectacles seraient abolis. […] Polydore a d’autres boutades impies ; mais elles sont marquées d’un sceau qui empêche tout Ecrivain un peu chaste de les tirer d’où elles ont été mises de la première main. […] elle entend La Mode, répand à toute main les trésors de sa bonté et de sa miséricorde ; non seulement elle a daigné nous pardonner nos péchés ; mais ce qui est bien plus considérable, elle m’a déterminée à devenir votre moitié. […]  » Cette brutalité présomptueuse valut à Ajax l’indignation de Minerve et fut cause qu’il devint furieux jusqu’à se tuer de sa propre main.

265. (1731) Discours sur la comédie « Lettre Française et Latine du Révérend Père François Caffaro, Théatin ; à Monseigneur L’Archevêque de Paris. Imprimée à Paris en 1694. in-quarto. » pp. -

C’est, Monseigneur, ce qui me fait prendre la liberté d’écrire à VOTRE GRANDEUR vous reconnassant pour mon Juge né et d’institution divine en matière de Doctrine, comme vous l’êtes aussi de tout le Troupeau qui vous est confié, dont je me fais honneur d’être, et auquel le saint Esprit vous a donné pour Pasteur, établi par Jésus-Christ même, et me tenant par cette raison obligé de faire cette déclaration de mes sentiments entre vos mains, pour la rendre publique sous votre autorité, si vous le jugez convenable.

266. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Verroit-on avec plaisir le Maréchal de Saxe, le Vicomte de Turenne, le Prince de Condé, Louis XIV, Louis XV, entre les mains des histrions ? […] Henri n’eût jamais conquis son royaume le verre à la main. […] Un courier, un espion arrêté, des papiers surpris, des secrets découverts, ce stratagême de se servir de la personne, de la main, de la lettre de créance, pour pénétrer, pour tromper l’ennemi, sont si communs dans l’histoire & si naturels, que le moins adroit s’en serviroit. […] Personne aujourd’hui ne les lit : mais elles décelent la main étrangere qui a fabriqué, du moins fort embelli ses bons mots. […] Le Roi voulant se retirer, s’évada doucement pour éviter le cérémonial : Viret courut à lui, le prit par la main, lâcha quelques sermens, & lui dit à haute voix, Vous resterez avec nous, pour vuider une autre bouteille .

267. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Il vaudroit mieux encore mettre entre les mains des enfans un recueil des contes sagement écrits. […] Après avoir fait réciter une fable à un enfant le livre à la main, on n’y pense plus, on va dans le cabinet se dédommager avec les contes. […] Il s’en faut donc bien qu’on puisse mettre sans choix les Fables de Lafontaine entre les mains des jeunes gens. […] Les contes de Lafontaine, si propres à corrompre, sont incomparablement plus pernicieux sur la scène que dans son livre, & c’est la malheureuse manie du sieur Sedaine & de bien d’autres comiques, de donner une existence, une vie, une action precisément à ce qu’il y a de plus mauvais dans ces trop célebres conteurs ; ils vont tirer de cet arcenal des passions des armes meurtrieres, qu’ils mettent tout dans la main des acteurs & des actrices, pour blesser les cœurs innocens ; ils ont soin de choisir les glaives les plus tranchans, & emploient tout leur art à les aiguiser. […] Ce portrait affreux des effets du spectacles, ce mépris insultant des hordes des histrions ne sont pas d’un homme suspect de morale sévere, ni en faveur d’un héros trop zélé catholique, ni hasardé sans conséquence dans un ouvrage frivole & obscur, ni approuvé par des juges prévenus contre la comédie, ni se glissant furtivement sous la main d’un écrivain peu attentif : c’est l’approbation la plus réfléchie, la plus éclatante, la plus authentique ; l’Académie la plus éclairée la confirme par un prix glorieux qui n’est destiné qu’au mérite d’un ouvrage supérieur à celui de ses concurrens.

268. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

La Novice passoit les mains à travers les barreaux du parloir. […] On ne peut, comme Moliere, mettre sur la scene qu’un mariage forcé, l’épée à la main. […] On ne se plaint point de sa violence : On ne s’indigne point du fardeau de ses fers, On tend toujours les mains à des lieux si chers. […] Ce n’est plus à travers les barreaux du parloir que la jeune Novice passe les mains, il la fait asseoir auprès de lui. […] C’est une contradiction perpétuelle dans le lieu de la scene, c’est une maison, un parloir grillé, on passe les mains à travers les barreaux, on va sonner les cloches, & bien-tôt on est dedans, on attend dedans, la mère reçoit la fille entre ses bras, le Curé la fait asseoir auprès de lui, malgré la grille, &c.

269. (1772) Sermon sur les spectacles. Pour le Jeudi de la III. Semaine de Caresme [Sermons pour le Carême] « Sermon sur les spectacles » pp. 174-217

Coupables frénétiques, nous ne cessons de repousser la main charitable qui voudroit nous guérir ; & bien loin de recevoir le remede qu’elle nous offre, nous saisissons avec fureur, nous buvons à longs traits avec délices le poison subtil qui nous donne la mort. […] Quoi, Chrétiens, reprend Tertullien de concert avec Saint Jean Chrysostome, vous oserez lever au Ciel ces mains que vous venez de fatiquer en applaudissant à un Acteur ? […] Seulement, que quelque accident imprévu vous y surprenne, disoit encore Tertullien : qu’un coup de foudre, par exemple, vous y avertisse des vengeances du Seigneur ; aussi-tôt on vous voit effrayés ; vous vous empressez à porter la main sur votre front pour y tracer le signe du salut.

270. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Parfums. » pp. 112-137

Depuis que la corruption des mœurs eut perdu les peuples long-temps vertueux, on en répandit sur tout le corps, & il y en avoit particulier pour chaque partie, les pieds, les mains, les cheveux, le visage, le sein, &c. N’avons-nous pas de même des essences pour les cheveux, des pâtes pour les mains, des fleurs pour le sein, des eaux, des huiles, &c. […] Cet homme infortuné s’y plonge sans cesse ; quelle main secourable le tirera de l’ordure ?

271. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

C’est de sa main qu’on doit recevoir une épouse : A Domino datur uxor prudens. […] L’usure énorme qu’on prête au père, & qui n’est pas dans les mœurs ordinaires, est un grand mal sans doute ; mais l’énorme prodigalité du fils, qui pour contenter sa passion, emprunte de toutes mains, à tout prix, est un mal plus grand & plus commun, qu’on excuse pourtant sous prétexte de l’extrémité où le réduit l’avarice du père, ce qui ne l’autoriseroit pas, quand il seroit vrai, & ce qui est démenti par la piece même, où le père fournit décemment le nécessaire à ses enfans, & ne leur refuse que le superflu qu’ils voudroient pour leur vanité & leur débauche. […] allez au théatre, prenez au hasard, vous ne vous méprendrez pas ; ou menez-y la vôtre, elle sera bien-tôt formée de main de maître.

272. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Ils font tout le bien & tout le mal du monde ; le vice & la vertu, le bonheur & le malheur public & particulier, sont dans leurs mains ; avec une puissance sans bornes. […] Charles corrigeoit de ses propres mains les pieces qu’on y jouoit. […] Les Grands le conduisent en foule à la ville voisine, l’y remettent entre les mains des Grands.

273. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XII. De la Déclamation Théatrale des Anciens. » pp. 336-381

Nos mains, dit Quintilien, parlent d’elles-mêmes ; c’est avec elles que nous promettons, que nous appellons, &c. […] Loin de nous le faire entendre, lorsqu’il parle d’un Comédien de son tems, dont les graces étoient si grandes, que les défauts qui auroient choqué dans un autre, plaisoient en lui, dans l’énumération de ses défauts, il comprend la voix & le geste, des mains jettées en l’air, & des exclamations trop longues, manus jactare & dulces exclamationes theatri causâ producere. […] Parce que l’amour de son opinion l’aveugloit : ce qui me dispense d’expliquer plusieurs autres passages, dans lesquels il a cru trouver de même, l’idée dont il étoit rempli : il a même cité des passages qui la détruisent, comme celui où Seneque dit qu’on admire dans les habiles Comédiens la promptitude avec laquelle leurs mains sont prêtes à répondre aux sentimens dont ils sont affectés, & la maniere dont leurs gestes suivent leurs paroles.

274. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

De tels hommes ne cherchoient point, dans les Lettres, un stérile amusement, ni la réputation plus stérile encore d’Ecrivains élégans : elles étoient, entre leurs mains, un moyen puissant de captiver les esprits, & de régner sur les cœurs ; au lieu que parmi nous, les Lettres ont été, ou entiérement méprisées, ou le plus souvent regardées comme le partage de quelques hommes obscurs qui ne pouvoient aspirer à rien de grand, & qui n’y cherchoient qu’un frele asyle contre l’indigence. […] La Prudence est l’ame de la guerre ; & il y a des loix à observer, les armes à la main, comme dans l’administration ordinaire de la Justice.

275. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Fêtes de Théatre. » pp. 169-185

Les rubriques ne se sont point expliquées là-dessus : on se plaça dans les stales, avec une gravité, une modestie, une dévotion édifiantes ; l’assemblée étoit déjà formée, on n’attendoit plus que l’Eglise, dès qu’elle fut arrivée, la toile vole, les violons jouentune ritournelle, chacun est extafié d’avance, & bat des mains, l’acteur paroît, on commence ; ce ne fut pendant toute la piéce qu’une extase perpetuelle, & des applaudissemens continuels ; elle fut terminée comme l’office des ténébres à la semaine sainte, par un bruit effroyable. […] Le paysan à beaucoup souffert, il en a sa main brûlée.

276. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Machiavel. » pp. 198-214

Je ne doute pas même que l’histoire qu’il avoit écrite n’eût exalté son imagination & rempli sa mémoire d’horreurs politiques qu’il y verse à pleines mains. […] La gravité, la modération, la droiture apparente sont un vrai pantomime ; l’hypocrisie en est un comme le pantomime est une sorte d’hypocrisie : les yeux, les mains, les allures, le ton de la voix sont autant de peintures qui rendent ou déguisent les sentimens, selon le besoin, & quelquefois, malgré tous les efforts, les trahissent.

277. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IX. Spectacles de la Religion. » pp. 180-195

Que tous ces ouvrages d’une main divine, & mille autres aussi admirables, sont dignes de la contemplation d’un Chrétien ! […] plûtôt contemplez, adorez, aimez un Dieu qui ne connoît point de bornes à son empire, de taches dans sa sainteté, de nuages dans sa sagesse, de termes dans sa durée, qui marche sur l’aîle des vents & la cime des ondes, qui porte l’univers dans sa main, devant qui toutes les créatures sont comme si elles n’étoient pas.

278. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

On n'a qu'à ouvrir le premier dramatique qui tombera sous la main, voilà de l'obscénité à chaque page. […] De là des danses de toute espèce, légères, graves, majestueuses, badines, bouffonnes, etc. qui peignent les mouvements de l'âme, des danses de Guerriers, de Bergers, de Paysans, de Furies, de Dieux, de Démons, de Cyclopes, d'Indiens, de Sauvages, de Mores, de Turcs, qui caractérisent les professions et les peuples ; de là ces mouvements compassés de la tête, des pieds, des bras, des mains, etc. qui tous doivent se réunir de concert pour former les traits du tableau ; de là tous les divers habits et parures analogues à ce qu'on veut représenter, mais qui tous élégants, dégagés, propres, conservent et rendent saillante la taille et la forme du corps, qu'ils laissent admirer ; de là cette souplesse moelleuse, cette mobilité coulante, cette marche gracieuse, cette symmétrie des pas, ces figures entrelaçées, cette espèce de labyrinthe où à tout moment on se perd et on se retrouve ; de là ces innombrables combinaisons de plusieurs danseurs qui se cherchent, se fuient, s'embarrassent, se dégagent, se parlent par gestes, varient à tous les moments la scène, mais qui dans tous leurs mouvements les plus compliqués, toujours soumis au coup d'archet, semblent n'agir que par la même impulsion.

279. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Avertissement. » pp. -

C’est l’héroïsme qui fait préférer à Bajazet une mort certaine au Thrône Ottoman ; à l’un des fils de Mithridate, une chûte honorable, aux avantages qui ont séduit son frere ; à Clitemnestre, la vie d’Iphigenie à la ruine de Troye, & à la grandeur d’Agamemnon ; à Andromaque la main de Pirrhus, & la mort au salut de son fils.

280. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XI. Du jeu des Acteurs. » pp. 345-354

On peut dire que l’Acteur met la dernière main au Drame ; il lui donne un vernis qui attire tous les yeux, mais qui malheureusement s’enlève trop-tôt : il en fait vivement sentir les passions, la force des pensées ; les sentimens qui l’animent passent dans l’ame des Spectateurs.

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