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149. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — VI. Elle le donne pour une foiblesse : mais on veut qu’il y régne. » p. 12

Mais, dira quelqu’un des partisans de la Comédie, ne grossit-on pas ici les objets ?

150. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre VIII. De la Mascarade. » p. 196

Il faut donc pour faire une Mascarade, entenduë, galante, & purgée de toute indecence, faire un dessein & former un sujet dont l’Idée s’estende à plusieurs objets sensibles, ou du moins connus ou connoissables, sous des formes sensibles.

151. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « [Introduction]  » p. 2

Les spectacles en sont un objet très intéressant, ils ont la plus grande influence sur les mœurs.

152. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Il est vrai que l’ancien Mousquetaire ne fait pas de la vertu son objet capital. […] Le premier, l’Auteur le plus obscène de l’antiquité même grossierement ; est pour cela même un homme admirable, Chevalier Romain, Proconsul de Bithinie, Consul sous Néron, & plus que tous cela ; (voici son vrai mérite :) & plus que tout cela, homme de plaisir & de bonne compagnie ; il savoit rendre avec éloquence les objets les plus licencieux ; il excelloit en ce genre ; personne n’a porté plus loin la recherche de la volupté & l’érudition du luxe & des plaisirs. […] Les Ouvrages de Lafontaine n’ont que trois objets : ses fables ont les bêtes. […] Il est orné de quantité de vignettes & de culs de lampe, analogues au texte qui peignent les objets les plus dangereux, magnifiquement imprimé à la Haye. […] La licence de la Presse est incroyable, il s’imprime ; il se débite sans cesse de mauvais livres ; le royaume en est inondé ; c’est l’objet d’un commerce immense.

153. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Quel objet plus important à l’attention d’un sage gouvernement, pour empêcher la composition, l’impression, le débit de ces pernicieux livres ? […] Parmi tant d’objets si capables de plaire, & qui plaisent en effet, est-on maître de ses désirs ? […] La vertu la plus parfaite exposée sans défense à l’ait le plus contagieux, aux objets les plus séduisans, en butte & à découvert à une grêle de traits empoisonnés, peut-elle sans miracle n’être pas blessée ? […] On vient par degrés aux derniers crimes ; l’objet plaît d’abord, la tentation suit de près, le feu de la passion s’allume, on pense au crime, on le désire, on le commet : Primò placent in commissis alienæ fœditates, sentiuntur stimuli, scintilla suscitatur, ignis accenditur, scelus cogitatur, appetitur, committitur. […] Il est même vrai qu’en France jusqu’à la fin du dernier siecle, & dans le reste de l’Europe jusque dans celui-ci, cet objet peu intéressant étoit plutôt méprisé que combattu.

154. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Tout est borné dans le dramatique ; il n’a que trois objets, les vices des grands, les ridicules des petits, les amusements du plaisir. […] Il faut, pour plaire, que le pinceau cherche un bel objet et le rende décemment. […] Dans toutes les pièces de rapport de la parure, le jargon de la toilette ne peint que les plus minces objets. […] Jamais université avec ses quatre facultés n’embrassa tant d’objets. […] Sera-t-il possible dans une région frivole, où les nuages de la dérision enveloppent et défigurent tous les objets, de ne pas franchir ces faibles barrières ?

155. (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71

Dans Electre du même auteur, le Gouverneur d’Oreste, en arrivant avec lui sur le scène, l’explique en même tems au spectateur en ces termes : « Illustre rejetton de ce Prince qui conduisit l’armée grecque à Troye, fils d’Agamemnon, il vous est donc permis de revoir l’objet de vos desirs. […] La premiere est celle qui remonte à la poésie elle-même, qui a pour objet les hymnes, les cantiques, la religion & les fêtes publiques. […] Mais quels seront enfin les objets de ces Spectacles ? […] Rien ne seroit plus beau, sans doute, que des assemblées de plusieurs familles, où la jeunesse, sous les yeux de ses parens réunis, non seulement craindroit de leur déplaire, mais où chacun chercheroit encore à mériter par ses soins l’affection & l’estime de ceux parmi lesquels il rencontreroit l’objet de son amour. […] Plus grand lorsqu’il éprouva les revers, il vit la mort lui enlever les objets de sa tendresse sans en être abattu ».

156. (1607) Recit touchant la comédie pp. 2-8

Il a fait l’objet d’une traduction en anglais  en 1607 (The Jesuites comedie. […] [NDE] L’objet de la représentation étant le Jugement dernier, qui relève du style élevé, le terme de comédie, qui définit une composition de style bas, pourrait paraître peu adapté.

157. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 3. SIECLE. » pp. 107-119

Y a-t-il, mes frères, de Spectacles plus beau, plus agréable, et plus nécessaire, que de contempler sans cesse l'objet de notre espérance, et de notre salut ? […] et comme tout le monde les regarde avec plaisir, ils apprennent par là ce qu'ils peuvent faire: Ces objets allument dans leurs cœurs le feu de l'impureté, qui s'enflamme par la vue.

158. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PENSEES SUR LES SPECTACLES. » pp. 1-12

L’âme était déjà si languissante et si faible lors même que les objets étaient éloignés, et elle était si touchée de leur seule idée lorsqu’ils n’étaient présents qu’à sa mémoire ; que sera-ce donc quand sa faiblesse sera livrée aux passions des autres, et qu’elle sera assez imprudente pour admettre dans son cœur tant de mouvements étrangers, et assez aveugle pour savoir gré à tous ceux qui les lui ont inspirés ? […] Il est vrai qu’on s’y ennuie aussi quelquefois ; mais on n’en est pas moins coupable, et rien ne fait mieux voir au contraire combien on est injuste de chercher sa satisfaction dans des choses que le cœur trouve insipides malgré sa corruption, et de n’être pas averti par son dégoût qu’il est destiné à un plus grand objet.

159. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « EXTRAIT DE QUELQUES PENSEES SAINES. Qui se rencontrent dans le livre de J.J. Rousseau contre le Théâtre, ou condamnation de son système par lui-même. » pp. 66-77

changer les actions dont l’estime publique est l’objet, il faut auparavant changer les jugements qu’on en porte. […] me souviens d’avoir été frappé dans mon enfance d’un spectacle assez simple, et dont pourtant l’impression m’est toujours restée, malgré le temps et la diversité des objets.

160. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85

Les Comédies modernes n’ont pour base, et souvent pour objet, que des intrigues d’amour et de mariage. […] Quel ouvrage d’esprit, et quel autre genre de Poésie pourrait-on imaginer qui fût plus utile à la société, et plus propre à y soutenir les bonnes mœurs que la Comédie, lorsqu’elle aura pour unique objet d’instruire et de corriger généralement toutes sortes de personnes ?

161. (1658) L’agent de Dieu dans le monde « Des théâtres et des Romans. CHAPITRE XVIIII. » pp. 486-494

Ce n’est pas un amour purement brutal et sensible, qui fait les grands désordres dans le monde ; c’est cet autre amour qui tient de l’esprit, qui se repaît de ses idées ; qui ne veut pour prix que des complaisances, qui se figure quelque choses de divin en son objet, et qui lui croit aussi rendre des respects fort innocents ; c’est cet amour qui met les soupirs au cœur, les larmes aux yeux, la pâleur sur le visage, qui occupe jour et nuit toutes les pensées, qui porte l’extravagance et à la fureur, et voilà l’amour que les plus chastes théâtres mettent dans les cœurs. […] C’est dites-vous, un plaisir d’y voir les passions naïvement bien représentées, ce plaisir vient de la sympathie et du rapport qui est entre les secrets mouvements de votre cœur, et ceux de ces personnages où vous vous voyez comme dans un miroir, Il semble même qu’ils soient les objets, et que vous en représentiez les espèces, car vous pleurez avec eux dans les disgrâces, vous combattez, vous surmontez, vous jouissez avec eux : les craintes, les espérances, les joies vous sont communes ; vous êtes d’esprit et d’affection dans tous leurs accidents.

162. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Je commencerai par ces derniers objets. […] Passons vite sur cette affreuse circonstance, qui n’est pas cependant étrangère à notre objet. […] C’est abuser des mots que d’employer cette expression pour caractériser des hommes du premier ordre qui ont embrassé avec succès plus d’objets que d’autres, comme Aristote, Cicéron. […] Ou celui-ci n’avoit pas les mêmes ressources dans son génie, ou il a un peu négligé cet objet ; faute inexcusable dans un maître de l’art. […] Je ne dirai qu’un mot des Plaideurs, & ce mot sera relatif à l’objet de mes réflexions.

163. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XII.  » p. 467

Mais ce qu'il tire de là pour justifier la Comédie, qui est que le Théâtre est maintenant si chaste que l'on n'y saurait souffrir les objets déshonnêtes, est ce qui la condamne manifestement.

164. (1675) Traité de la comédie « XII.  » pp. 291-292

Mais ce qu'il tire de là pour justifier la Comédie, qui est que le Théâtre est maintenant si chaste que l'on n'y saurait souffrir les objets déshonnêtes, est ce qui la condamne manifestement.

165. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Si la plupart de ces objets sont vicieux, ils ne le sont qu’à un certain égard ; et ils ne le sont pas assez pour influer sur les mœurs. […] On doute fort que celui dont elle partait eût été aussi loin, s’il avait connu par lui-même les Pièces qui en étaient l’objet. […] L’objet principal de la Comédie est d’amuser. […] En général deux folles passions, capables seules de corrompre toute une nation, lui paraissent être le grand objet de nos Poètes, et en être l’objet bien plus pour les réveiller que pour les éteindre. […] Elle doit être bien jalouse de se voir l’objet de sa prédilection, et d’être proposée pour modèle à la France.

166. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XVIII.  » p. 474

N'écoutons plus ce penser suborneur. » Et la raison en est que les passions s'excitent par les objets et par les fausses opinions dont l'esprit est prévenu.

167. (1675) Traité de la comédie « XVIII.  » pp. 300-301

Il ne faut pas s'imaginer que ces méchantes maximes dont les Comédies sont pleines ne nuisent point; parce qu'on n'y va pas pour former ses sentiments, mais pour se divertir: car elles ne laissent pas de faire leurs impressions sans qu'on s'en aperçoive ; et un Gentilhomme sentira plus vivement un affront, et se portera plus facilement à s'en venger par la voie criminelle qui était ordinaire en France, lorsqu'il aura ouï réciter ces Vers: « Mourir sans tirer ma raison : Rechercher un trépas si mortel à ma gloire ; Endurer que l'Espagne impute à ma mémoire D'avoir mal soutenu l'honneur de ma maison; N'écoutons plus ce penser suborneur. » Et la raison en est que les passions ne s'excitent pas seulement par les objets, mais aussi par les fausses opinions dont l'esprit est prévenu.

168. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre V. Des Ioustes. » pp. 186-187

Car outre que l’on peut y executer toutes choses : toute sorte de bastimens, de combats & d’exercices : Le divertissement en est d’autant plus fin qu’il part d’un objet un peu plus difficile, & que les succez en sont plus surprenans & moins ordinaires.

169. (1638) L’Image du Vray Chrestien. Chapitre IV « Chapitre 4. » pp. 106-108

[NDE] Action de tourner l'esprit vers un objet.

170. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

Leur unique objet étoit d’exciter une grande émotion ; & une Action simple, mais terrible leur suffisoit. […] Si nos premiers Poëtes eussent connu leur Art, ils eussent pensé tous, qu’un Poëme dont l’objet est d’exciter la plus grande émotion, ne devoit point prendre pour Passion ordinaire, celle qui ne cause ordinairement qu’une foible émotion : mais aucun de nos premiers Poëtes Tragiques n’avoit, comme je l’ai dit plus haut, étudié son Art : ils ne songeoient qu’à satisfaire le goût de leurs Spectateurs. […] Mais lorsqu’un digne Objet a pu nous enflammer, Qui le cede est un lâche, & ne sait pas aimer. Il faut même que cet Amour soit victorieux de la respectable amitié qui a regné jusques-là entre ces deux Freres, L’Amour, l’Amour doit vaincre, & la triste amitié Ne doit être à tous deux qu’un Objet de pitié.

171. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XVIII. Sentiment d’Aristote.  » pp. 66-68

La jeunesse et même l’enfance durent longtemps parmi les hommes : ou plutôt on ne s’en défait jamais entièrement : quel fruit après tout, peut-on se promettre de la pitié ou de la crainte qu’on inspire pour les malheurs des héros ; si ce n’est de rendre à la fin le cœur humain plus sensible aux objets de ces passions ?

172. (1675) Traité de la dévotion «  Méditation. » pp. 66-67

Il te fera voir des objets qui te raviront ; il te fera entendre une douce et charmante musique dans le concert des Anges et des Saints, qui chanteront éternellement les louanges de notre Dieu.

173. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — V.  » p. 459

L'esprit y est tout occupé des objets extérieurs, et entièrement enivré des folies qu'il y voit représenter, et par conséquent hors de l'état de la vigilance chrétienne nécessaire pour éviter les tentations, et comme un roseau capable d'être emporté de toutes sortes de vents.

174. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Lettre premiere. » pp. 2-17

Si un Magistrat tenoit ce langage, nous lui répondrions : Vous n’êtes point vous seul Interpréte de la Loi, il faut attendre que vous ayez de votre côté la pluralité des suffrages, nous ajouterions : Vous êtes l’Interpréte des Loix civiles, mais les décisions qui concernent la foi dans sa morale & dans ses dogmes, sont du ressort exclusif des Ministres de l’Eglise ; vous avez votre objet, les Prélats ont le leur : l’un & l’autre n’ont aucune dépendance respective. […] Je ne distingue que deux objets dans la contestation présente : l’excommunication & la peine d’infamie ; celle-ci sera traitée en une seule Lettre qui suivra immédiatement ; la censure ecclésiastique demande plus d’étendue.

175. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114

Des objets deshonnêtes. […] Plus bas, Cornelie parle à César2 : Et parmi ces objets ce qui le plus m’afflige, C’est d’y revoir toujours l’ennemi qui m’oblige Laisse-moi m’affranchir de cette indignité, Et souffre que ma haine agisse en liberté.

176. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Les quatre sortes de sentiments que je viens d’indiquer sont tels que, s’ils étaient mis sur la Scène avec tout l’appareil propre à en faire valoir l’intérêt, ils ne pourraient manquer de remplir l’objet que l’on doit se proposer, qui est de corriger et d’instruire ; mais on ne saurait disconvenir que la passion de l’amour, ainsi qu’on a coutume de nous la représenter, ne produise des effets tout contraires. […] Les meurtres, les usurpations, les infidélités, les trahisons, le mépris des Loix, les conspirations, etc. sont ordinairement le fruit que l’amour produit sur la Scène dans les Tragédies ; et dans les Comédies, qui font ici mon objet principal, c’est l’amour qui cause les divisions dans les familles, le mépris de l’autorité paternelle, la violation de la foi conjugale, la dissipation des biens, et tous les vices enfin où se livre un jeune homme qui ne connaît rien de sacré, quand il s’agit de satisfaire sa passion.

177. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116

Si pourtant le Conseil jugeait à propos d’en conserver quelques-unes, où la passion d’amour ne parût pas nuisible, ni capable de corrompre le cœur, il ne faudra l’insérer dans le Registre qu’après qu’on se sera assuré qu’elle est propre à corriger les mœurs, à inspirer une bonne morale, et à faire aimer la vertu ; ce qui doit être le premier objet de toutes les Pièces du nouveau Théâtre. […] Pour le quatrième examen, il sera fait par un des Comédiens du Conseil, et aura pour objet tout ce qui concerne l’exécution théâtrale ; sur quoi les Comédiens sont plus en état que personne de juger : il examinera sévèrement les plaisanteries, et surtout les équivoques d’un certain genre, qui ne percent pas aisément à la lecture, mais qui frappent à la représentation ; parce que souvent ils dépendent plus du geste que des paroles.

178. (1675) Traité de la comédie « VI.  » pp. 280-282

L'esprit y est tout occupé des objets extérieurs, et entièrement enivré des folies que l'on y voit représenter, et par conséquent hors de l'état de la vigilance chrétienne, nécessaire pour résister aux tentations, et comme un roseau capable d'être emporté par toutes sortes de vents.

179. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

Ces idées sont obscenes, & prêtent à l’imagination un champ vaste & dangéreux, plein de toute sorte d’objets d’impureté, mais les reflexions de l’Abbé Desfontaines sont très-vraies. […] Nous nous contentons de cacher à la vue ce que la nature a destiné pour la conservation de notre espece, de peur d’accoutumer nos yeux à des objets qui vus sans cesse plaisent moins. […] Elle veut des témoins qui déposent de leur conduite, des gardes qui défendent leurs vertus, des objets imposans qui les protégent elles-mêmes. […] Une Actrice en Paradis est un objet insoutenable. […] Les inférieurs, les esclaves même ne sont pas faits pour être l’objet des poursuites, & l’aliment du vice de leurs maîtres.

180. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

Il s’est fait dans le même temps deux grandes fêtes, pour des objets que le sage traite de frivoles ; mais qu’on a estimé dans tous les temps, & que la qualité de ceux qui en reçoivent les honneurs nous oblige de respecter. […] Ici un portrait est l’objet unique, l’intrigue, le dénoument & toute la piece : c’est peut-être la premiere fois qu’on a fait une pareille entrée & un pareil drame. […] Il a voué une admiration exclusive & sans bornes aux objets de son culte : c’est lui-même & l’actrice sa maîtresse. […] Les bons magistrats, les vrais nobles qui soutiennent leur dignités par leur mérite, n’en furent jamais ni ne peuvent en être l’objet. […] Il avance que la danse, la poësie, la musique sont intimement unies, ont la même origine, même objet, le même effet : elles imitent la nature, & rendent les sentimens & les faits.

181. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Pourquoi le vrai et le fabuleux, le sacré et le profane, le saint et l’impur, le sérieux et le comique, le Paganisme et le Christianisme ramassés ensemble en un seul objet de divertissement ? […] Les Epicuriens se donnaient bien la liberté d’établir une notion du plaisir et d’en déterminer l’objet ; pourquoi n’aurions-nous pas sur cela le même droit qu’eux ? […] Défendre ouvertement une chose, c’est souvent donner envie de la faire, le commandement perd alors toute sa force, pour en avoir nommé l’objet. […] L’homme Chrétien a bien d’autres objets à considérer que les spectacles ; il a bien d’autres délices en son pouvoir : délices qui le rendent vertueux et content tout ensemble ! […] L’objet de la passion des Héros du Théâtre n’est pas moins que leur divinité.

182. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — VII. Le mariage dans les Comédies n’est que le voile de ce vice. » pp. 13-14

Rappellons ici un principe déja établi & avoué par les plus grands maîtres de l’art, que la passion qui charme, qui transporte le spectateur, est l’objet direct de la Piéce ; & que tout ce qui ne l’intéresse que foiblement, ne s’y trouve que pour la forme.

183. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Avertissement. » pp. -

Je suis loin de penser que dans un ouvrage tel que celui-ci, qui embrasse tant d’objets différens, il ne me soit pas échappé un grand nombre de fautes : c’est au Public à m’apprendre les changemens, la réforme que je dois faire dans mon Livre.

184. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « introduction » pp. 175-177

Elle a deux objets, les satisfactions permises dont elle règle l’usage, les réduisant à une juste modération, et les illicites qu’elle retranche absolument.

185. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Ces objets n’excitent dans l’ame que des mouvemens doux & tranquilles qui ne portent à aucun péché, & ne favorisent aucune passion, ils invitent même à louer, à aimer, à admirer un Dieu dont ils peignent les perfections, mais les beautés théatrales, vanités des vanités, pompe du monde, attraits de la chair, cette musique efféminée, ces paroles tendres, ces intrigues galantés, ces nudités, ces gestes, ce fard, ce luxe ne viennent que du vice, ne portent qu’au vice, n’entretiennent que les passions les plus criminelles, & ne peuvent que conduire au dernier crime. […] Tels sont les romans, les pièces de théatre, les ouvrages de galanterie, on y admire la finesse des pensées, la délicatesse de l’expression, la variété des images, regardez-y de près ; le cœur y est bien plus touché que l’esprit, le plaisir vient sur-tout du vice qu’on y a délicatement répandu, qui flatte une imagination gâtée ; on ne sauroit soutenir la vue d’un objet grossier, montré à découvert, mais nous sommes bien aise qu’on nous le fasse entrevoir à travers un voile délié, qui le laisse voir ànu à l’imagination, qui s’y applique avec un plaisir extrême, & lève aussi-tôt le voile, & il ne faut pas un grand effort pour le lever au théatre où il est des plus transparens. […] Elles n’oublient rien pour se conserver l’air de jeunesse, elles veulent tromper les hommes, & je ne sais si elles n’espèrent pas de tromper la mort, elles veulent toujours être l’objet de l’amour des hommes, afin d’avoir part à tous les plaisirs quand la vieillesse a répandu ses caractères sur leur tein, elles tirent le rideau dessus pour la rendre invisible ; vous les voyez ces femmes idolâtres du monde & de la volupté ensevelir leurs têtes sous un amas de poudre pour confondre la blancheur de leurs cheveux avec cette blancheur étrangère ; elles comblent avec du fard les enfoncemens de leur visage, elles ombragent les rides de leur front avec des boucles, des rubans, des dentelles ; ce qu’elles font de plus prudent, c’est d’embaumer leur corps avec des parfums pour arrêter l’odeur qui sort de leur cadavre : dans cet équipage elles se mêlent dans toutes les sociétés, dans toutes les parties, au bal, à la comédie, elles y tremblent de foiblesse, à peine distinguent-elles les couleurs, après avoir été les idoles du monde, elles le châtient des crimes qu’elles lui ont fait commettre ; ce sont des spectres qui le poursuivent, il les fuit, il en a horreur. […] Le cœur donne du courage, de la gloire, de la témérité, il peut aussi inspirer quelque chose de plus doux, de là dépend une félicité parfaite, il faut pour y parvenir faire un choix avec goût & discrétion suivant simplement la sympathie qui fait pencher vers un objet plutôt que vers un autre (c’est pour le fixer qu’on se farde & qu’on étale des nudités) ; cette sympathie formera bientôt le sentiment qu’on nomme amour (une jolie femme n’en doute pas) ; que cet amour produiroit la délicatesse seule source des vrais plaisirs (ce galimathias feroit rire une Actrice). […] Eile y a semé quelques traits de morale, d’histoire, de politique très-superficiels : il est vrai, mais qui supposent quelque lecture, & qui sont comme le passeport de l’inépuisable coquetterie qui en fait le tissu, & qui n’est propre qu’à allumer les passions, à justifier & faire goûter la galanterie & repaître l’imagination d’objets dangereux, ou un mot à corrompre le cœur.

186. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

Née tendre & sensible (Voilà de grands & de rares talens dans une femme), ses foiblesses semblent avoir été annoblies par celui qui en fut l’objet & par celui qui en fut le fruit. […] Il a tort cependant de se borner aux demi-dieux, Mars, Apollon, Mercure, Bacchus, Cupidon, Minerve, Diane, Venus, les Muses, ne sont pas plus légitimes qu’Hercule, ni moins propre à annoblir, à consacrer, à diviniser la débauche des héroïnes dont les fautes merveilleuses ont eu un si grand objet, & produit un si beau fruit. […] On est impunément, on est avec honneur la maîtresse d’un grand, la distributrice des graces, le mobile des affaires, l’objet des adorations. […] C’est en effet un acte bien héroïque de voltiger d’objet en objet, de quitter une femme dont on est dégoûté pour en prendre qui plaît davantage : l’héroïsme à ce prix est bien commun.

187. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — ESSAI SUR LES MOYENS. De rendre la Comédie utile aux Mœurs. » pp. 7-10

La Comédie a un grand avantage au-dessus des instructions philosophiques, contenues dans une infinité de bons ouvrages, en ce qu’elle expose sous les yeux un tableau animé des passions humaines, & qu’elle ébranle fortement les sens, pour porter par leur canal la conviction jusqu’au fond du cœur : car telle est la loi de l’union de l’ame avec le corps, que toutes nos idées ont pour cause premiere les objets sensibles, lesquels ne peuvent parvenir jusqu’au siége intellectuel sans y avoir été portées par les sens qui veillent sans cesse autour de l’ame pour l’avertir de ce qui se passe hors d’elle.

188. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — A SA MAJESTÉ IMPERIALE ELISABETH PREMIERE, IMPERATRICE DE TOUTES LES RUSSIES. » pp. -

Parmi tous les beaux Arts que Pierre le Granda introduisit dans son Empire, cet Auguste Prince ne songea pas à y établir un Spectacle : les soins qu’il prit, soins si dignes d’un vrai Monarque, n’eurent pour objet que le bonheur du peuple innombrable qu’il gouvernait ; et sans doute le Théâtre, tel qu’il le voyait, lui parut moins propre à polir ses Sujets, qu’à corrompre l’innocence de leurs cœurs.

189. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

Sur la scène, elles sont l’art de jetter un voile sur des objets que le spectateur ne peut approuver ouvertement, & qui allument des passions dangéreuses. […] Cette analogie qu’on a remarquée entre eux & certains objets, mais qui est dans les mœurs d’une nation, & non dans sa langue, n’est connue que la derniere.

190. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

Enfin si le bien de l’ordre, comme vous le dites, exige des Théâtresa, qu’ils soient parmi nous, ce que la Censure étoit à Rome ; qu’un Censeur aussi rigide que recommendable veille sur cet objet d’administration. […] J’ai dû m’adresser aux Grands, en parlant de cet objet si important.

191. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

Après le Bal, un esprit mondain, mille pensées des objets, qui ont frappé les yeux, des attachemens le plus souvent criminels… Le Bal & les Danses, tels qu’ils se pratiquent en ce tems sont criminels, parce qu’ils sont contraires à la profession du christianisme étant défendus par les Conciles, & par la Doctrine de l’Eglise, & une occasion de plusieurs pechez, & qu’il est rare, qu’on s’en retourne aussi pur, & aussi innocent qu’on y est allé… On ne peut nier que les Saints de l’ancien Testament, n’ayent quelque-fois témoigné leur joye par une espece de danse, mais c’estoit pour rendre graces à Dieu de quelque heureux succés, ou de quelque signalée faveur, qu’ils en avoient reçuë, & ces marques de rejoüissance étoient accompagnées d’un culte religieux, qu’ils rendoient au Seigneur. […] Dites aux personnes mondaines, que le bal est defendu, parce qu’il est presque toûjours l’écueil de l’innocence, le tombeau de la pudeur, le theatre de toutes les vanitez mondaines, & le triomphe de toutes les passions : que c’est un assemblage de tous les dangers du salut : que tout y est écueil, que tout y est poison : danses, instrumens, objets, entretiens, assemblées ; que tout y concourt à étouffer les sentimens de pieté, à seduire & l’esprit, & le cœur : que rien n’est plus opposé que le bal à l’esprit du christianisme : avec quel mépris serez-vous écouté ?

192. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251

Le fameux Boileau achève encore de les rassurer par ces Vers de sa Poétique : D’un Pinceau délicat l’artifice agréable, Du plus affreux objet fait un objet aimable.

193. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre II. De la Comedie. » pp. 163-177

Cependant, puisque le plaisir est l’objet naturel & primitif des Spectacles, sitost qu’on s’aperçoit que l’on ne plaist plus, il faut que le Poëte face iudicieusement sa retraite, qu’il se resolve de bonne foy à quitter une Place qu’il ne peut tenir, & qu’à l’exemple d’un Ancien, il cesse par raison, sans attendre de s’y voir forcé par sa foiblesseMaluit desinere quam deficere. […] Ces sortes d’objets ont un don infaillible de plaire, sans aucun secours du bel esprit ou de l’Art.

194. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  TABLE. DES MATIERES. Et des Personnes dont il est parlé dans les deux Volumes. » pp. 567-614

Sur ceux qui attribuent à la Tragédie une fin morale, comme son objet essentiel, b, 4. […] Son sentiment sur l’objet moral de nos Drames comiques, 423. […] Idée & objet de cet Art, a, 68. […] Autre Sonnet d’un Comédien sur le même objet, 602 Sophocle. […] Dangereux & condamnables par l’objet du plaisir qu’on y éprouve, 32.

195. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — V. La Comédie donne des leçons de l’amour impur. » pp. 9-11

Ce n’est point ici une accusation hasardée ni exagérée par un vain scrupule ; c’est leur objet direct, c’est le but formel de leurs auteurs.

196. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — VIII. Les intrigues sont la vraie fin de la comédie. » pp. 15-17

La passion a saisi son objet.

197. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre V. Il n’est point de Drame sans Mœurs. » pp. 139-141

Admirons l’Art avec lequel on met sous nos yeux des objets si connus, & qui ont pourtant les charmes de la nouveauté, quoiqu’ils soient sur la Scène, à très peu de différence près, les mêmes que dans le monde.

198. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Douzième Lettre. De madame d’Alzan. » pp. 250-253

de leur nouveauté : Nous sommes un objet neuf : voila le plus grand mérite des femmes.

199. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIV. Réponse a l’objection qu’il faut trouver du relâchement à l’esprit humain : que celui qu’on lui veut donner par la représentation des passions est réprouvé même par les philosophes : beaux principes de Platon. » pp. 58-60

Mais si notre goût corrompu ne peut plus s’accommoder des choses simples, et qu’il faille réveiller les hommes gâtés par quelques objets d’un mouvement plus extraordinaire ; en laissant à d’autres la discussion du particulier qui n’est point de ce sujet, je ne craindrai point de prononcer qu’en tout cas, il faudrait prouver des relâchements plus modestes, des divertissements moins emportés.

200. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XIX.  » pp. 475-477

Tu blâmes ma douleur, tu l'oses nommer lâche ; Je l'aime d'autant plus que plus elle te fâche, Impitoyable père, et par un juste effort, Je la veux rendre égale aux rigueurs de mon sort. » Et ensuite parlant à son frère, elle fait cette horrible imprécation contre sa patrie : « Rome l'unique objet de mon ressentiment, Rome à qui vient ton bras d'immoler mon amant, Rome qui t'a vu naître, et que ton cœur adore, Rome enfin que je hais, parce qu'elle t'honore.

201. (1675) Traité de la comédie « XIX.  » pp. 302-305

Impitoyable père, et par un juste effort, Je la veux rendre égale aux rigueurs de mon sort. » Et ensuite parlant à son frère, elle fait cette horrible imprécation contre sa patrie : « Rome l'unique objet de mon ressentiment, Rome à qui vient ton bras d'immoler mon amant, Rome qui t'a vu naître, et que ton cœur adore, Rome enfin que je hais, parce qu'elle t'honore.

202. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

Mais le rieur devenu lui-même l’objet des railleries universelles, le but était rempli, et la sottise flagellée. […] Ainsi donc, l’objet du drame aujourd’hui n’est pas de peindre les mœurs, ni de les épurer, mais d’en exagérer la perversité au point que le plus grand scélérat sortant du spectacle serait content de lui. […]  » Nos auteurs en s’écartant d’une route suivie par nos grands maîtres, s’éloignent aussi de l’objet du drame, qui ne doit être qu’une école de civilisation.

203. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Est-ce que le lieu change tout à coup la disposition de leur cœur, et convertit en objet de plaisir ce qui était un objet d’aversion pour elles ? […] Enfin il laisse quelque ressource à la modestie, il respecte la dignité de l’homme raisonnable, et fait assez sentir que la corruption des mœurs n’est point son objet. […] Car voilà leur objet principal : la finesse de l’intrigue, et la naïveté de la représentation se terminent là pour l’ordinaire. […] Ce qu’il a de particulier et de personnel c’est la netteté du style ; ce sont certains principes, certains retours heureux de morale ; c’est l’art de remuer à coup sûr les passions, et surtout celle qu’on nomme la Pitié : c’est une étendue d’esprit qui le fait approfondir et épuiser un objet de quelque côté qu’il le saisisse. […] La poésie et la peinture ont également pour objet le mélange de l’utile avec l’agréable : mais le Poète et le Peintre doivent irrémissiblement se retrancher toute idée qui peut induire à un indigne plaisir : sans cela, ils renoncent à leur fin ; et tandis qu’ils plaisent à l’esprit, ils empoisonnent le cœur….

204. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Il seroit aisé, si l’objet en valoit la peine, de montrer que la moitié de son théatre n’est formé que de dépouilles. […] Le tragique fait penser profondément, s’occupe d’objets sérieux, fait parler des personnes graves, décentes, élevées, raisonne dans le conseil des Princes d’affaires importantes, & traite de grands intérêts. […] Mais l’objet est devenu si considérable & si noble, que l’art du Théatre fait un huitieme art libéral. […] Qu’importe, il y aura du moins celle du lieu & de l’objet. […] Ce n’est que faute d’invention & de goût qu’on accumule tant d’objets.

205. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « II. » pp. 9-11

Si elle en avait été d’une part moins évaporée et moins mêlée d’objets tristes, elle aurait parû de l’autre plus naturelle et plus raisonnable et aurait moins choqué les gens de bien.

206. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XII. La représentation des pièces de théâtre est plus dangereuse que la lecture. » pp. 108-110

Voilà l’objet de toutes les pièces dramatiques ; et c’est ce qui en rend même la lecture souvent pernicieuse.

207. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE IV. Spectacles singuliers. » pp. 106-127

Ces objets, ne produisent pas aujourd’hui de si violens effets, parce qu’on y est accoutumé, & qu’on connoît les cordes, les poulies, les contrepoids, qui en font tout le merveilleux, mais frappent pour-tant encore presque aussi vivement les enfans, les femmes, les gens de la campagne, & leur donnent les idées les plus noires. […] L’importance de l’objet, le prix des invitations, l’immensité des recherches, l’espérance d’une gloire immortelle, & sur tout d’une riche récompense, ont produit une foule d’ouvrages & de plans. 1°.  […] Le Prince de Condé voyant que la maison d’Orléans avoit obtenu le théâtre de l’Opera, aux dépens de la Ville ; demanda, comme branche aînée, & comme un digne objet de ses prérogatives, la préférence sur la maison de Conti, pour le théâtre de la comédie Françoise ; il l’obtint aux mêmes conditions, que la Ville de Paris en fera tous les frais ; que le théâtre fera corps avec l’Hôtel, s’y simétrisera avec la façade : c’est un si bel ornement, il est bien juste de l’y incorporer. […] Destination & succès plus convenable à la dignité, la Majesté Royale, mais on craint le ridicule ; on avance que Louis XIV. avoit eu le même dessein, qu’il en avoit fait jetter les fondemens ; mais qu’ensuite il l’avoit détruit : il sentit sans doute l’inutilité & le danger d’un pareil édifice ; & c’est peut être un des objets ; qu’il avoit en vue, lorsqu’au lit de la mort, parlant à son petit fils il s’accusa d’avoir trop aimé ses bâtimens, & l’exhorta à ne pas l’imiter.

208. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

Un Peintre à portrait crayonne l’objet qu’il a devant les yeux : un amateur qui voit le portrait ressemblant, s’en amuse & loue le peintre. […] Le premier objet qu’ils voient en se levant, le dernier en se couchant, c’est une jolie Actrice ; ils lui adressent leurs prieres avec plus de ferveur qu’à Dieu. […] Leur foi étoit fortifiée par l’habitude qu’ils contractoient avec les objets. […] Il y en a bien davantage sur des objets plus importans que la grammaire, sur le plan, la conduite, les sentimens, la vrai-semblance, &c.

209. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Je ne leur ai fait aucune question sur le premier objet de votre libelle : les matières théologiques sont trop au-dessus de moi : d’ailleurs ce serait entreprendre sur M. d’Alembert ; qui peut mieux que lui réfuter les reproches que vous lui faites, s’ils méritent de l’être ? […] Térence et Molière ont eu le même objet, ils ont offert des spectacles de même espèce à des peuples différents par les lois, les mœurs, le gouvernement et la Religion.

210. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Si c’est-là braver la caducité, si c’est-là son feu, son génie, cet objet est peu brillant. […] La plupart des auteurs & des acteurs ne sont à la vérité que des misérables débauchés : mais, dans le grand nombre, il en est qui auroient servi la Religion & l’Etat, si leurs talens avoient eu un objet digne d’eux. […] On en concluoit que l’ame plus que le corps étoit l’objet d’un amour platonique. […] Cela est vrai : aussi est-il d’une bonne éducation de faire prendre pendant quelques mois des leçons de danse : mais de faire des danseuses, de faire courir les bals, de mêler les deux sexes dans les danses, la plupart licencieuses, & toujours dangereuses à l’un & à l’autre sexe, regarder, admirer, imiter les danses théatrales, écoles & objets du vice ; c’est l’éducation la plus pernicieuse, qui n’est propre qu’à faire des libertins, & même à énerver le corps. […] On confond dans les fêtes les exercices qui font le culte de Dieu, les prieres, le sacrifice, les cantiques, les cérémonies, avec les marques de la joie qu’excite l’objet qu’on y célebre.

211. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Dignes objets de la faveur du Théâtre Anglais ! […] Preuve certaine, que le vice n’était pas alors l’objet des Muses, et qu’Horace jugeait que le but de la Poésie Dramatique est d’instruire. […] Mais supposant même qu’il ne s’agit point ici du bon ou du mauvais goût pour discerner le plaisir, et que l’on n’en prend pour juge que l’impression qu’un objet fait sur nous il ne faut pas pour cela saisir tout ce qui se montre à nous, ni courir après tout ce qui peut nous frapper agréablement l’imagination. […] Car si le plaisir doit faire le fondement de la Comédie, il faudra bien à quelque prix que ce soit obtenir cette fin : dès là qu’un expédient, quelque illicite qu’il soit d’ailleurs y pourra contribuer, on ne le rejettera jamais : on étalera les plus scandaleuses expressions : on profanera les choses les plus saintes, on convertira en amusements dramatiques le plus graves objets de la Religion : comme si le mauvais penchant des Spectateurs devait être flatté par-dessus tout, leur folie entretenue, et leur Athéisme favorisé. […] Ne serait-ce pas haïr et aimer au même degré le même objet ?

212. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

C’étaient des Pélerins qui d’abord dans les Eglises et les cimetières, ensuite dans les maisons particulières, dans les places publiques, enfin sur un théâtre régulier pour le temps, voulaient mettre d’une manière sensible, sous les yeux d’un peuple grossier, des objets sublimes qu’il n’était pas en état de comprendre ; ce qu’on a souvent fait avec fruit dans les missions, par des tableaux allégoriques ou des représentations animées. […] Un Chrétien est révolté de voir les objets de sa vénération servir aux ris du parterre, et métamorphoser en drame au milieu de la dissolution, les mêmes traits de foi et de charité qu’on vient de lui donner dans la chaire pour le modèle et la règle de sa conduite, au milieu de ce que le culte a de plus auguste. […] Si ces Auteurs ont voulu servir la Religion, ils ont mal réussi, ils n’ont fait au contraire que l’avilir, en dégradant les objets les plus respectables. […] Ce n’est pas se réjouir dans le Seigneur d’en faire une matière d’amusement ; le véritable objet de la joie Chrétienne, c’est le souvenir de ses miséricordes, la vue de ses bienfaits, l’espérance de la félicité éternelle : « Lætatus sum in his quæ dicta sunt mihi, in domum Domini ibimus. » Ce n’est pas, il est vrai, un langage à tenir aux Comédiens ; ils le prendraient pour un délire. […] Les gens de bien se flattent d’arrêter quelque péché, et d’arracher quelque proie à l’enfer, en supprimant les passions criminelles et substituant des objets pieux ; peut-être espèrent-ils de réformer la scène, et de convertir les Comédiens, en les tournant du côté de la religion.

213. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

La raison n’a point été tellement éteinte en eux qu’ils n’aient bien connu les défauts les uns des autres : mais comme les sentiments, qui sont les suites des impressions qu’on a reçues des objets sensibles ont toujours prévalu dans le courant du Monde, personne durant plus de quatre mille ans n’a pu se connaître soi-même. […] Il n’est pas difficile de concevoir que dans cette disposition générale du genre humain ceux qui ont eu le cerveau propre à recevoir des images vives et nettes ont eu beaucoup d’avantage sur les autres : aussi ne les ont-ils pas épargnés, et ils ont su donner à leurs Critiques tant de différents tours, que ceux mêmes qui en étaient l’objet ne s’y sont pas reconnus, et qu’il a été facile de les assembler pour les jouer en leur présence. […] Il est vrai qu’Albert le Grand considère la Musique et la Danse selon l’usage que David et la sœur de Moïse en faisaient ; et que notre Théologien a pour objet des jeux, où l’esprit du Monde et les passions triomphent : mais Albert le Grand a parlé de jeux, de danses, de Spectacles, c’est assez pour appuyer le Théâtre, et laisser vivre sans remords les Comédiens. […] La politique met l’ordre qu’elle peut dans les dehors, elle s’accommode à l’homme tel qu’elle le trouve ; mais la Religion va droit à l’intérieur, et tend à rendre l’homme tel qu’il doit être ; l’une n’a pour but que la conservation d’une société extérieure ; l’autre établit entre Dieu et nous une communion parfaite de sentiments et de pensées ; l’une et l’autre sont subordonnées, mais chacune a son objet déterminé. […] Il faut ici parler haut à notre Théologien, et sur son témoignage scandaleux lui déclarer qu’il ne connaît pas assez l’homme, ni les impressions que les objets sensibles font sur nous, pour se mêler de direction.

214. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIX. Autre principe de Platon sur cette matière. » pp. 69-71

Par un principe encore plus universel, Platon trouvait tous les arts qui n’ont pour objet que le plaisir, dangereux à la vie humaineDe Rep.

215. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrisostome. » pp. 180-195

Embrasé de la concupiscence que le théatre a allumé, épris des objets que vous y avez vu, vous méprisez, vous insultez, vous maltraitez cette épouse simple & modeste, non qu’elle l’ait mérité, mais parce que vous ne voyez votre maison qu’avec dégoût, que vous ne soupirez qu’après ces objets criminels ; le son de leur voix retentit encore à vos oreilles, leurs traits, leurs graces, leurs attitudes sont encore gravés dans votre cœur ; à plus forte raison avec quelle répugnance venez-vous à l’Eglise, avec quel ennui entendez-vous la parole de Dieu, sur-tout si on vous parle de modestie & de pureté ? […] Il vaudroit mieux couvrir votre visage de boue que de voir avec plaisir l’image du crime : la boue ne nuit pas tant à vos veux, que la vue de ces objets nuit à votre ame.

216. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

 » Mais tel est le caractère de la nation, la folie l'amuse, on la veut partout : triste effet de la frivolité Française, qui s'ennuyant de la vraie sagesse, et ne sachant pas l'apprécier, parce qu'elle ne juge du prix que par le plaisir, n'estime que la folie qui lui plaît, et malheureusement se répand jusques dans les objets les plus saints. […] C'est si fort l'aliment naturel du théâtre, l'air qu'on y respire, le langage qu'on y tient, l'objet qui y occupe, que selon Varron (de lingua Latina lib. […] C'est ce qui rend si dangereuse la danse moderne : elle n'est que l'étalage séduisant des objets voluptueux, dans le point de vue le plus piquant, le plus favorable.

217. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des Sentences mélées à l’action Théatrale, chez les Anciens & les Modernes. » pp. 153-158

Il faut avoir une grande expérience pour les employer à propos ; il faut être consommé dans l’étude des Poëtes, & avoir mûrement observé leurs ouvrages, & réfléchi sur l’objet du théatre, sur le goût des spectateurs, & sur la nature des applaudissemens que l’ignorance accorde au tissu, à l’éclat emprunté des maximes mal enchassées.

218. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  AVERTISSEMENT DE. L’ÉDITEUR. » pp. -

Comme Racine en est l’objet, elle trouve ici naturellement sa place.

219. (1580) De l’institution des enfants « De l’institution des enfants. Essais, I, 26 [fin] »

De l’institution des enfants Essais, I, 26 [fin]a [a] Mon âme ne laissait pourtant en même temps d’avoir à part soi des remuements fermesb [c] et des jugements sûrs et ouverts autour des objets qu’elle connaissait, [a] et les digérait seule, sans aucune communicationc.

220. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

Cette inscription dont Voltaire est peut-être l’auteur, (car elle est dans son goût & dans son style,) & que tous ses entousiastes régardent comme un chef-d’œuvre, est très-maladroite, & trop sincere ; celle de la statue de Louis XIV à la place de Montpellier est bien mieux entendue, & plus glorieuse à ce Prince, à Louis XIV après sa mort ; ces deux inscriptions, tout à fait opposées, precisément sur le même objet, par la même raison, ne sauroient être toutes deux bonnes ; & ce n’est pas celle de Montpellier qui est mauvaise   : Lauda post mortem, magnifica post consummationem , dit l’Ecriture. […] C’étoit un charivari digne de son objet, & de la fête. […] Tous les jours, & par-tout on voit des convois dans les rues, des funérailles dans les Eglises, des chants lugubres, des drapeaux mortuaires, des ossements, des têtes de morts, & de morts véritables dans la bierre, des tombeaux ouverts ; en un mot, les mêmes objets qui devroient encore plus nous frapper, puisqu’ils nous intéressent bien plus que les représentations ; mais on y est accoutumé. […] Les obséques des Princes, des Généraux d’armée, des gens en place, des moindres citoyens, à proportion vont encore plus loin que Casimo dans l’assemblage des objets lugubres de toutes especes.

221. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

Cet Auteur étoit si plein de cet objet que ses amours lui avoient rendu personnel, qu’on voit dans ses piéces je ne sai combien de mariages clandestins, qu’il fait toujours approuver par les parens, à l’insçu & contre la volonté desquels ils ont été contractés, & que dans le cours de la piéce on conseille, on justifie cette morale. […] Tous les auteurs, tous les drames ne sont pas également repréhensibles ; mais dans le spectacle public l’assemblage de ce qu’on y voit & qu’on y entend, la compagnie, les objets, les exemples, font un très-grand danger pour les mœurs dans les pieces même les plus châtiées ; à plus forte raison dans les autres, qui font incomparablement le plus grand nombre. […] Elle manqueroit son but, elle ennoyeroit, si elle attaquoit ces monstres ; mais une Prétieuse, une Savante, un Mari jaloux, un Medecin à chapeau pointu, un Malade imaginaire, un Avare, un Misantrope, voilà les objets de ses exploits & les bornes de sa reforme. […] Tous les Musiciens de l’Opéra sont comme les Poëtes, ou des gens voluptueux qui n’ont vécu que pour leur plaisir, ou de vils & bas mercénaires qui ont gagné leur vie à faire le plaisir des autres ; ce qui ne fait l’éloge ni de leur sainteté, ni de la sainteté du théatre qui les a perdus, & engloutis dans les vices, ou les en a rendus les agens & les objets.

222. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

La chaussure & la forme de ce qu’elle couvre sont devenues comme la tête & la coiffure un objet très-important de la toilette. […] Ce grand objet de la galanterie Romaine & Françoise revient cent fois sous sa plume. […] L’Esprit Saint, qui pour le bien de l’homme daigne s’abaisser jusqu’à parler son langage, & entrer dans le détail de ses mœurs, nous avertit du danger de cette tentation, & nous fournit des objets pour les combattre. […] Les deux objets les plus touchans de la religion, la mort de J.

223. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

Aussi ne le crois-je pas assez profondément méchant pour ourdir cette chaîne diabolique ; c’est une troupe de libertins qui donnent les plus mauvais exemples, tiennent les plus mauvais discours, offrent les objets les plus dangereux, mais n’agissent qu’au hasard, par goût & par passion, sans avoir en vûe aucun plan raisonné de conduite. […] Le théatre est le plus hardi courtisan & le moins délicat sur l’objet des éloges. […] Cet esprit est inconnu à la scène, on ne les goûte que comme un sentiment noble, une idée sublime, uu objet merveilleux, qui frappe l’esprit & l’amuse. […] Peut-on, sans gémir, voir une action si importante pour la vie présente & pour l’éternité, abandonnée aux folies du théatre, être l’objet de ses amusemens & de ses désordres, y être traitée de la maniere la plus licentieuse, avec la morale & les sentimens les plus opposés à la religion, y devenir l’école du vice, le fruit de l’intrigue, la récompense des passions, y être préparée par le crime, accompagnée d’infamie, troubler enfin toute la société, & conduire à la réprobation éternelle ?

224. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Ce fut l’objet de la tragédie. […] C’est l’objet de la bonne comédie. […] Voici du délire : Ecoute, toi qui te prépares à courrir la carriere de Corneille, si la simplicité des mœurs, la force d’être insensible aux ridicules que t’attirera le mépris ou l’ignorance des petites choses, l’austérité de la vertu, l’impatience de toute domination, le dédain de l’or, l’opiniâtreté au travail, sont des affections inséparables de ton jeune cœur, si un pouvoir impérieux te tient enfermé seul avec la gloire & la vertu, si un respect soudain s’empare de tous tes sens, & les prosterne devant ses effigies sacrées, releve-toi, adore Corneille, quand le feu de ton génie s’emparera de ton ame, quand dans le délire de l’extase tes sens seront fermés à tout autre sentiment qu’à celui de l’admiration, quand tous les objets anéantis autour de toi, tu ne verras plus, tu n’entendras plus, ne respirant qu’à peine, les yeux fixés au ciel, & cherchant le temple de mémoire, le nom de Corneille au dessus de celui des Homeres & des Sophocles, écrie toi, j’ai du génie ; Corneille, adopte moi pour ton fils, c’est moi qui suis ta postérité, digne rejetton d’une si noble tige, je laisserai mon nom comme le tien, la gloire de mes descendans, & l’honneur de ma patrie au-dessus des Monarques les plus vantés, &c. […] Il faudra que nous passions pour honnêtes les impiétés & les imfamies dont sont pleines les comédies de Moliere, des pieces où la vertu & la piété sont toujours ridicules, ta corruption toujours excusée & toujours plaisante, la pudeur toujours offensée & toujours en crainte d’être violée par l’image des objets les plus dangereux, auxquels on ne donne que l’envelope la plus mince, &c.

225. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

Les Auteurs de notre Opéra se croyent peut-être moins coupables parce qu’ils sçavent èxprimer avec délicatesse ce qui pourrait allarmer la pudeur ; parce qu’ils étendent un voile léger sur les objets qu’ils n’oseraient découvrir entièrement. […] Son imagination prévenue va toujours au devant des objets ; il achève ce que vous n’osez dire qu’à demi ; il en voit dix fois plus qu’on ne lui en représente. […] Un jeune homme ne pénètre point dans une maison, au risque de ce qui peut en arriver ; ne grimpe point sur les arbres, au risque de se casser le cou ; pour avoir seulement le bonheur de jurer un amour éternel à l’objet de sa flamme, ou de lui baiser respectueusement la main. […] Je rougis de m’arrêter si long-tems sur des objets aussi scandaleux.

226. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

Ce détail n’est pas de notre objet, il serait ennuyeux et infini. […] Nos ancêtres auraient-ils jamais deviné que l’objet de leurs mépris et de leurs alarmes, qu’ils avaient chassé avec indignation, pût être recherché avec empressement par leurs descendants, et devenir la matière de leur enthousiasme ? […] Ce grand homme vit avec tant de dégoût des objets si frivoles, qu’il félicite son ami, à qui il écrit, d’avoir préféré la tranquillité de la campagne, et la douceur de la lecture, aux fêtes bruyantes dont l’éclat frappe le peuple, mais ne peut plaire à un homme sage : « Lætor te animo valuisse ut ea quæ cæteri mirantur, neglexeris. » Dans le livre de la corruption de l’éloquence, que quelques-uns attribuent à Cicéron, et qui n’est pas indigne de lui, on assure que le théâtre est une des principales causes de cette corruption. […] Ce qui m’étonne, c’est que les apologistes du théâtre moderne aient été assez peu instruits, ou assez peu de bonne foi, pour confondre ces objets, et ne pas voir par les dates même des lettres patentes et des arrêts qu’ils citent avec tant de confiance, que ces titres ne peuvent appartenir à des hommes nouveaux, si différents de ceux qu’on a voulu autoriser, qu’ils ne peuvent au contraire que proscrire des gens si opposés à l’esprit et aux vues religieuses qui les firent accorder.

227. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

L'air dissipé, le style badin, le ton comédien, déprécie le discours, décrédite l'Auteur, verba sapientiam statera ponderabantur ; dans le maintien décent et posé d'un homme qui s'écoute et se respecte soi-même, est occupé de son objet, ne parle et n'agit qu'à propos, ne dit que des choses utiles et réfléchies ; enfin dans la nature et l'importance des objets dont on parle. […] Il prête à l'imagination les objets, les couleurs, le pinceau de la frivolité et du crime. […] Ces regards ne se fixent que sur quelque objet indécent.

228. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

Ces délais inexpliquables, & sur lesquels il est bon de fixer l’attention du Comité, dégoûtent ceux qui écrivent pour le Théâtre, fatiguent l’émulation, tournent le travail vers un autre objet. » Rien de mieux dit, rien de plus vrai ! […] Revenons à notre objet, puisqu’il est tems de parler, & disons que la conduite de ces Messieurs & ces Dames envers les Éleves du Parnasse est si indécente, qu’elle souleve tous les esprits.

229. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Du mandemant de Monseigneur l’Archeveque de Rouen. » pp. 379-401

Les ministres de ce culte doivent donc s’attacher à ne jamais contrarier, ni offenser l’autorité qui les a constitués ; ils doivent au contraire la consulter sans cesse, dans tout ce qui a rapport à des objets d’importance, surtout lorsqu’il s’agit d’infliger des pénalités qui pourraient avoir un effet civil. […] Les laquais, les cuisiniers, les carrosses, les tableaux, les glaces et tout ce qui est objet de luxe, doit disparaître d’un évêché, car tout cela est proscrit par la simplicité de notre religion, qui est la religion du pauvre et de l’humble.

230. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  AVERTISSEMENT. DU LIBRAIRE. » pp. -

Rien n’est moins fondé que l’opinion de ceux qui prétendent que l’art dramatique, Ficta voluptatis causâ, a pour objet primitif & essentiel l’utilité morale.

231. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVI. Efficace de la séduction des Spectacles. » pp. 36-39

Le feu impur perce jusques dans les déserts ; sa chaleur se fait sentir dans les retraites les plus profondes ; & eux nouveaux prodiges, au milieu de la licence du Spectacle, ouvrant leurs oreilles & leurs yeux à des paroles, à des objets qui blessent la pudeur, n’en reçoivent pas la moindre impression !

232. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

d’augmenter une voluptueuse sensibilité* : ce qui pour les autres serait un objet indifférent, devient pour lui une occasion de chute : j’ai connu un de ces hommes saints, que le bruit de la marche d’une femme fesait tressaillir. […] Parce que la vue de ces objets charmans peut faire naître des passions, préférerons-nous les mœurs Asiatiques aux usages honorables & sages de l’Europe ? […] La charge ne rend pas les objets haïssables, elle ne les rend que ridicules : de-là résulte un très-grand inconvénient ; à force de craindre les ridicules, les vices n’effrayent plus. […] Les Religions, simples d’abord, comme la Divinité unique qui en était l’objet, n’eurent presque point de cérémonies. […] A Rome, les Comédiens-esclaves étaient le jouet du Peuple, & l’objet de son mépris.

233. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

Cette contradiction déshonore plus les auteurs qu’elle n’honore l’idole qui en fut l’objet. […] Louis il fut refusé aux Comtesses de Flandre & de Champagne, &c. mais cet objet nous est étranger. […] C’étoit un objet de sa vanité, pour porter celui qui lui sieroit le mieux. […] Ses immenses profusions, dit-il en plusieurs endroits, n’eurent jamais pour objet que son luxe. […] Sixte V & Elizabeth sont deux objets si différens, qu’on ne peut faire entre eux aucun paralelle.

234. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Henri nous est si connu, sa vie tient à tant d’objets respectables & de circonstances délicates, qu’aucun poëte n’a osé courir le risque de se briser à tant d’écueils, jusqu’à M. […] Cette petite poëtique sur l’objet le plus mince, contient une critique de la Partie de Chasse du sieur Collé, & la Bataille d’Ivri de Durozoi, avec des regles de sa façon sur la composition des proverbes. […] Il est vrai que, quand il s’y est trouvé, il a agi familierement avec eux, & leur a donné quelque chose : c’étoit son rôle, son caractere, mais jamais l’objet de ses déguisemens. […] Quand on lui eut enlevé l’objet de sa passion, il n’épargna pour la ravoir ni les ambassadeurs, ni les armées ; il fit entrer les Puissances de l’Europe dans les intérêts de son amour, sous prétexte des intérêts de l’Etat. […] Henri IV. n’avoit point alors d’enfans ; le Prince de Condé son neveu étoit l’héritier présomptif de la Couronne : on le maria avec Mademoiselle de Montmorenci, pour ôter au Roi l’objet de ses amours, comptant que l’alliance & le rang de cette Princesse les éteindroient.

235. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Ainsi par des miroirs & des lunettes on fait du même objet vingt objets différens. […] feroient voir le Théatre, quoique son nom fût inconnu aux Juifs, condamné dans son objet, dans son esprit, dans ses circonstances, dans ses dangers, dans ses passions, dans ses crimes, si opposés à la religion & à la vertu. […] Voilà toute la piece des Guebres ; son objet, sa fin, son intrigue, son dénouement, son langage, la liberté de conscience de toutes les religions. […] Qu’importe à l’idolâtrie qu’on change d’objet de culte ? […] Ces grands mots état, croyance, Trône, Autel, balance font une comparaison odieuse & fausse dans l’objet de l’Auteur.

236. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XV. Des nouveautés & de leur nombre. » pp. 2-7

Les yeux ne peuvent être perpétuellement fixés sur un objet.

237. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre prémier. Qu’on ne doit pas se figurer que la composition des nouveaux Drames soit aisée. » pp. 116-120

Elle ressemble à ces gens qui voyent tous les objets de travers, parce qu’ils ont l’œil mal organisés.

238. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE V. Que la circonstance d'aller aux Spectacles un jour de Fête, et de jeûne est une circonstance aggravante. Que ceux qui les fréquentent ne sont pas disposés à approcher des Sacrements. » pp. 83-87

Les Eglises sont désertes un jour de spectacle : Et si un Chrétien y vient sans savoir qu'on en donne quelqu’un, dès qu'il en est averti par les acclamations des Spectateurs, ou par le son des instruments, il abandonne l'Eglise, et l'Autel, pour aller au Théâtre prostituer ses yeux à des objets impudiques. » « Nos Ecclesiis ludicra anteponimus, nos altaria spernimus, et Theatra honoramus.

239. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

Cet établissement ridicule est dans les mœurs du siecle, où les systêmes d’éducation, & les écoles de toute espece, sont sans nombre, & où l’amour du théâtre porte jusqu’au délire, & fait un objet capital du bien public & de la bonne éducation, & une matiere de premiere nécessité : on en a l’équivalent dans cette multitude de maîtres de danse, de musique, d’instruments ; de déclamation, à la suite des comédiens. […] Cette réflexion dont l’objet est commun à quelque chose de neuf dans son application au théatre, où personne ne songe à la mort, quoique tout la rende présente. […] Les Régens disent qu’il leur étoient impossible de fournir d’aliment à tant d’années, ils ont imaginé des pieces de théatre, qui donnent de l’occupation à leurs écoliers ; abus qui sollicite fortement l’autorité civile ; il faut admirer malgré qu’on en aie l’adresse de ceux qui sont parvenus à déguiser aux parens le peu de rapport de ces distractions avec l’objet principal, & leur faire approuver cette mascarade de leurs enfans. […] Sont-ce bien là des images à mettre sous les yeux des jeunes gens, des détails à exercer leur mémoire, des objets à remplir leur imagination ? […] Il a embelli le théâtre de peintures, de point de vue & d’objet intéressant.

240. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

Il tint parole ; & après avoir montré cette curiosité à tout le monde, il le vendit cherement à un libertin qui en fit l’objet de sa dévotion. […] Il n’est point de roman, de poësie, de piece de théatre où on ne voie des objets de vice, presque à chaque page, dont cette liste, faite sans choix, présente le plus bisarre assemblage. […] Les grands poëtes & les grands peintres devroient prendre pour objets de leurs travaux les sujets qui sont l’objet de notre foi. […] Le premier objet du zele du Pontife & de la pénitence des romains, fut l’abolition du Théatre, à la corruption duquel Saint Léon attribuoit tous les malheurs.

241. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE III. » pp. 29-67

LE second objet de nos contestations, Mademoiselle, est l’Excommunication des Comédiens. […] Dans ce Conventicule on a discuté sans doute les objections triomphantes qui sont énoncées dans le Mémoire ; la premiere que je saisis est l’origine sacro-sainte de la Comédie Françoise, dès l’année 14021 ; il s’étoit introduit en France, parmi les Confreres de la Passion, une sorte de Comédie bizarre où l’on représentoit nos saints mystéres, Charles VI. assista à plusieurs représentations : ces pieux Auteurs, (dont vous & votre troupe, Mademoiselle, si nous nous en rapportons au témoignage de votre Avocat, êtes descendues en ligne droite,) dressoient leur Théâtre en une Chapelle, tout le profit passoit dans les mains des pauvres : ce Spectacle, tout religieux qu’il étoit en son objet, ne put conserver long-tems sa décence premiere, il admit des fourrures profanes, qui attirerent un interdit sur toute la piéce. […] Je suis fâché, Mademoiselle, de vous offrir tant d’objets épineux, à vous qui n’entendez & ne prononcez que des choses agréables : le chemin de la vérité n’est pas sémé de fleurs, il en coûte presque autant à la chercher, qu’à marcher sur ses traces, parce qu’aussi-tôt elle est bien connue, on la suit avec moins de peine que l’on ne se l’imagine.

242. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre III. Origine des Théâtres. » pp. 22-49

Leur âme portée à la gaité, par tous les objets qui les environnaient, a dû plutôt éloigner d’eux jusqu’à la moindre apparence de chagrin. […] L’âme passe plus facilement du plaisant au sérieux, que du triste à l’enjoué ; après que l’homme s’est occupé d’objets amusans, il tombe malgré lui dans des idées affligeantes. […] On crut d’abord qu’une chose qui n’avait pour objet que de faire rire, méritait peu d’attention.

243. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50

Les femmes ne négligent rien pour paraître belles : elles y réussissent quelquefois, et s'il y en a quelqu'une qui ne la soit pas, il ne faut pas s'en prendre à la Comédie, rien n'est plus contre son intention, puisqu'elle lui fait tenir la place d'une personne qui a été l'objet d'une passion violente, qu'une Comédienne sans beauté ne représente pas fidèlement: mais ce qui est de plus déplorable, c'est que les poètes sont maîtres des passions qu'ils traitent, mais ils ne le sont pas de celles qu'ils ont ainsi émues ; ils sont assurés de faire finir celles de leur Héros et de leur Héroïne avec le cinquième acte, et que les Comédiens ne diront que ce qui est dans leur rôle, parce qu'il n'y a que leur mémoire qui s'en mêle. Mais le cœur ému par cette représentation n'a pas les mêmes bornes, il n'agit pas par mesures : dès qu'il se trouve attiré par son objet, il s'y abandonne selon toute l'étendue de son inclination ; et souvent après avoir résolu de ne pousser pas les passions plus avant que les Héros de la Comédie, il s'est trouvé bien loin de son compte, l'esprit accoutumé à se nourrir de toutes les manières de traiter la galanterie n'étant plein que d'aventures agréables et surprenantes, de vers tendres, délicats et passionnés, fait que le cœur dévoué à tous ces sentiments n'est plus capable de retenue, et quand même ces effets, que je n'ose faire entrevoir ne s'ensuivraient pas, n'est-ce pas un terrible mal que cette idolâtrie que commet le cœur humain dans une violente passion, n'est-ce pas en quelque sens le plus grand péché qu'on puisse commettre ? […] « C'est là que tu verras sur la terre et sur l'onde Le débris de Pharsale armer un autre monde, Et c'est là que j'irai pour hâter tes malheurs, Porter de rang en rang ces cendres et mes pleurs, Je veux que de ma haine ils reçoivent des règles, Qu'ils suivent au combat des urnes au lieu d'Aigles; Et que ce triste objet porte à leur souvenir Les soins de me venger, et ceux de te punir. » On ne peut pas dire qu'en cet endroit le Poète ait voulu donner de l'horreur de la vengeance, comme il a voulu en donner de celle de Cléopâtre dans Rodogune; au contraire, c'est par cette vengeance qu'il prétend rendre Comélie recommandable, et la relever au-dessus des autres femmes, en lui faisant un devoir, et une espèce même de piété, de sa haine pour César, qui attire le respect, et qui la fasse passer pour une personne héroïque.

244. (1753) Compte rendu de Ramire « Compte rendu de Ramire » pp. 842-864

Sur la Scène on ne parle que de prison, de chaînes, de captivité ; on ne vit que de soupirs & de larmes ; le Soleil, les astres, les fleurs les plus brillantes fournissent à peine des métaphores assez nobles ; on divinise son objet pour l’adorer, on encense ses Autels, & on s’immole dans son Temple. […] Pour ne prendre qu’un honnête délassement à une Scène dont le jeu réunit tant d’objets si capables de faire des impressions contraires à l’honnêteté, quelle violence ne faut-il pas faire à ses sens & à son imagination !

245. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien cinquieme. Le danger de la Comedie en particulier, decouvert par le R. P. F. Guilloré de la Compagnie de Jesus. » pp. 67-79

Je demande si cette disposition de l’esprit, & du cœur secondant elle-même les sollicitations molles & douces de ces objets, il est possible, qu’on s’en defende, sans s’y laisser aller fort sensuellement ? […] Ce seroit, ou ne pas sçavoir la force de ces objets, ou ignorer la foiblesse de nôtre nature, ou se faire une vertu chimerique, ou, par une vaine présomption, vouloir trouver sa seureté au milieu des écueils.

246. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « EXTRAIT Du Journal de Trevoux ; Mois d’Avril 1753. Art. XXXIX. » pp. 59-70

Sur la Scène on ne parle que de prison, de chaînes, de captivité ; on ne vit que de soupirs & de larmes ; le Soleil, les astres, les fleurs les plus brillantes fournissent à peine des métaphores assez nobles ; on divinise son objet pour l’adorer, on encense ses Autels, & on s’immole dans son Temple. […] Pour ne prendre qu’un honnête délassement à une Scène dont le jeu réunit tant d’objets si capables de faire des impressions contraires à l’honnêteté, quelle violence ne faut-il pas faire à ses sens & à son imagination !

247. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XIII. S’il est nécessaire qu’une Pièce de Théâtre plaise autant à la lecture qu’à la représentation. » pp. 359-363

Le suffrage qu’on accorde au stile est moins flatteur que celui qu’on prodigue à la manière dont l’intrigue est composée ; puisqu’il n’est que l’accessoir, tandis que l’action est l’objet principal.

248. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VIII. Que le Compositeur doit chercher à peindre. » pp. 340-344

Loin d’avoir de tels objets à peindre dans l’Ouverture des Pièces du nouveau genre, rien ne se présente à l’enthousiasme du Compositeur ; il ne peut annoncer que les mêmes passions, que des intérêts aussi faibles les uns que les autres.

249. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « XII. » pp. 58-61

Ces yeux doubles que vous lui donnez, et dont les uns servent à regarder danser et les autres à veiller sont peut-être le Symbole de cette direction d’intention si célèbre dans votre Morale qui fait qu’on peut, selon vous, prendre part extérieurement à une chose défendue, pourvu que par d’autres yeux on se porte intérieurement à un objet permis.

250. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXII. Le repentir de quelques auteurs dramatiques d’avoir travaillé pour les théâtres doit nous engager à éviter ces divertissements. » pp. 183-186

D’ailleurs la conduite d’un comédien est bien plus opposée au salut, toutes choses égales, que celle d’un auteur dramatique : ses jours se passent dans la dissipation, dans l’oubli du christianisme, et parmi les objets de séduction qui se succèdent les uns aux autres.

251. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

Excés ou défauts, voilà les objets de ses observations & de ses réformes : objets que la Philosophie dédaigne d’observer, & de réformer. […] L’idée de ce puissant genie avoit un objet bien plus sublime. […] Je réponds simplement qu’aucun d’eux n’a fait profession de rechercher ce que le Theatre peut devenir par sa nature ; objet unique de ma premiere question. Leur objet a été précisément le Théatre réel ; c’est par lui-même qu’ils en ont jugé. […] C’est qu’entre vos mains toute la Poësie Dramatique s’éloigne de son objet.

252. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre III. Du Bal. » pp. 178-183

Ie ne voudrois pourtant pas que ce soin fût ou trop grand, ou trop affecté, ou trop manifeste ; car pour lors outre qu’il occupe trop, & qu’il peut détourner des objets serieux & de devoir, il laisse un certain charactere baladin & violon, qui ravale tout le merite du succez, & qui perd une bonne partie de la bonne grace.

253. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

La légèreté des femmes voltige d’objet en objet : ils viennent ici tous & les mieux choisis s’offrir en foule à l’imagination. […] on a du moins le plaisir d’entendre les protestations & de s’en voir l’objet. […] Elles sont infiniment susceptibles de tendresse, & portées à la passion : tout ici respire la licence, en offre les objets, en découvre les moyens, en inspire les sentimens, en lève les obstacles, en ôte la honte ; & ce qui les enchante, c’est que jetant un voile transparent sur le crime, on y familiarise en le déguisant, on soulage la pudeur en l’affoiblissant, on les flatte d’assez de vertu pour en éviter la grossiereté, d’assez de bonheur pour sauver les apparences, & d’assez d’indulgence dans le monde pour n’en être pas moins estimées ; leurs exploits font bien-tôt voir de quels lauriers méritent de ceindre leur front des guerrieres si bien exercées.

254. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XX. Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. » pp. 63-85

Elle donne, comme le coloris, une forme, un corps, & presqu’une ame, aux objets tracés par le burin. […] La froide raison présente les objets sous tant de faces, qu’elle est souvent embarrassée du choix.

255. (1680) Entretien X. Sur la Comédie « Entretien X. sur la Comedie » pp. 363-380

Je demande si cette disposition de l’esprit, & du cœur secondant elle-méme les sollicitations moles, & douces de ces objets, il est possible, qu’on s’en défende, sans s’y laisser aller fort sensüellement ? […] Ce seroit, ou ne pas sçavoir la force de ces objets, ou ignorer la foiblesse de nôtre nature, ou se faire une vertu chimérique, ou, par une vaine présomption, vouloir trouver sa seureté au milieu des écüeils.

256. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. De la Pastorale Dramatique. » pp. 59-77

Les hommes avaient l’idée remplie des objets de la campagne ; ils n’avaient point encore eu le tems d’oublier la vie que leurs Pères y menaient. Il est naturel de penser que des peintures champêtres s’offrirent plus aisément à leur imagination, accoutumée à s’y arrêter, que le détail des mœurs des habitans de la ville, qui leur présentait des objets tout-à-fait nouveaux.

257. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

L’autorité séculière, dans son extrême sagesse, les arrêts de nos parlements, défendent la représentation des saints mystères, et la mise en scène des personnages divins qui forment l’objet de notre culte public ; Et le chapitre de S.  […] à un portefaix ; Qui a l’insigne faveur de porter la croix, signe du supplice de Jésus-Christ et l’objet de notre véritable rédemption, le sujet de notre vénération, et de tous nos respects ? un portefaix ; A quel objet servent cette croix et celui qui la porte ? […] Sa foi était fortifiée par l’habitude qu’il contractait avec les objets, et en entendre parler, c’était les avoir vus. […] La fête de l’âne avait lieu le jour de la Circoncision ; son objet était d’honorer l’humble et utile animal qui avait assisté à la naissance de Jésus-Christ, et l’avait porté sur son dos lors de son entrée dans Jérusalem.

258. (1824) Du danger des spectacles « DU DANGER DES SPECTACLES. » pp. 4-28

Les femmes, voyant les adorations qu’on ne cesse d’y prodiguer à leur sexe, se pénètrent tellement de ces idées nouvelles, s’enfoncent tellement dans cette nouvelle atmosphère, que bientôt elles prennent en dégoût les affaires de leur famille et les choses de la vie commune : lorsqu’elles rentrent chez elles, l’esprit plein de ces brillantes extravagances, tout leur déplaît, et surtout leurs maris qui, occupés de leurs affaires, ne sont pas toujours d’humeur à leur prodiguer ces complaisances ridicules dont elles sont les objets dans tous les romans, dans toutes les pièces de théâtre et dans tous les ouvrages où une vie idéale est substituée à la vie véritable. […] « Vous reconnaissez que Dieu vous ordonne la pureté dans la conversation, qu’il vous défend les discours insensés et les plaisanteries indécentes aussi sévèrement qu’il vous défend de prendre son nom en vain : vous savez qu’il vous a été recommandé de ne laisser échapper de votre bouche aucune parole impure ; et néanmoins vous allez dans un lieu où vous n’entendez qu’un langage impur et profane ; les hommes que vous voyez ne vous entretiennent que d’objets grossiers et immoraux ; ces hommes sont chargés de revêtir toutes ces obscénités de toute la magie du langage, afin de vous en faire avaler le poison, et ils poussent si loin cet art funeste, qu’il n’est point de mauvaise compagnie qui pût vous être aussi fatale ! […] ce n’est pas dans ces amusements factices et dangereux que nous les rencontrerons ; c’est dans le spectacle et les scènes de la nature, dans ses admirables productions, dans les travaux utiles des arts, dans le tableau fidèle de la vie humaine, dans la peinture des objets intéressants, dans le charme des relations sociales et de la vie domestique, dans des actes de charité et de bienfaisance, enfin, dans le témoignage honorable et délicieux d’une conscience pure.

259. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Aucun nouveliste de ces pays n’en fait mention : la haute Asie, d’Hispahan à Pekin, & à Meaco fourmille de troupes de comédiens, & jamais, depuis deux mille ans, la Gazette de l’Inde, de la Chine & du Japon ne s’est avisée d’en parler ; ce n’est pas que leurs piéces ne vaillent la plupart des nôtres, & ne soient aussi bien représentées ; mais c’est qu’on ne croit pas que cet objet mérite d’occuper le public. […] & d’être informé d’un pas de trois, dansé à Vienne, d’une ariette chantée à Berlin, d’une décoration de Madrid, & c. il en est ainsi des établissemens dramatiques, il s’en fait de tous côtés ; en France, théatres publics, théatres de société, salles de spectacles, coliesées, vauxhal, académie de danse, académie de musique, salles de Bal, manufactures de fard, troupes d’acteurs, lottereis d’amateurs, sociétés d’actionnaires, imprimeurs, colporteurs, libraire de comédie, peinture, décoration, & c. enfin, il vient de se former, ce qu’on n’avoit jamais vu encore, une académie de Pactes-comiques, dont l’unique étude, l’unique emploi est d’examiner & de composer des comédies ; ils s’assemblent chaque semaine pour cet unique objet ; ils ont avoir des lettres-patentes, tous les Parlemens les attendent avec impatience, pour les enrégistrer avec honneur, la souscription est ouverte pour établir des couronnes en faveur de la meilleure piéce, & tous les papiers publics sont gagés pour l’annoncer. […] Il salut trouver un local pour tenir cette grave assemblée, digne de l’objet important qu’on devoit y traiter. […] On n’y voit jamais de femmes, les mœurs sont trop décentes, pour offrir au public, & étaler avec toutes leurs graces, des objets de débauche, qui la facilitent, y invitent, la répandent, & n’emploient que des jeunes garçons de douze à quinze ans, pour qui c’est un exercice de mémoire & de déclamation ; à cet âge on ne peut encore servir la patrie. Des hommes faits doivent s’occuper des choses utiles, ce théatre quoique fort élagué, est encore dangereux ; mais combien doit être souverainement pernicieux un corps de spectacle, toujours subsistant ; des corps d’acteurs & d’actrices établis, soudoyés, protégés, favorisés ouvertement, qui passent leur vie à donner tous les jours des leçons, des objets, des modeles, des occasions, des exemples de tous les vices.

260. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

Le goût dominant de ce licentieux Ecrivain est de se repaître d’objets impurs, de combattre le célibat, de décrier la continence, de tourner en ridicule le mariage ; il va par-tout ramasser toutes les aventures galantes, pour en régaler ses lecteurs & s’en régaler lui-même. […] L’assassinat & la déposition sont deux objets très-différens, que jamais l’Eglise n’a unis. […] Si quelque étranger venu en France est allé voir le spectacle, si on a vendu à l’étranger des exemplaires de ces deux Poëtes, ce mince objet peut-il être comparé aux trésors du Mexique & du Pérou ? […] Mais il ajoute, & voici le faux : La comédie n’est pas moins utile, elle adoucit les mœurs, purge les passions (l’amour sans doute, en rendant libertin, & offrant les objets les plus séduisans du libertinage), rend le vice odieux, corrige les travers & les ridicules. […] Mais le microscope dramatique grossit terriblement les objets.

261. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

Cependant un tel caractere ne paroît point théatral : nous aimons à voir dans les Heros de Théâtre, dans Pyrrhus, dans Mithridate, &c. les troubles, les agitations, le choc des passions : voilà les objets que nous aimons, & qu’il est bien plus facile à un Poëte de nous présenter. […] L’objet de la Comédie est d’inspirer la joye : l’objet de la Tragédie est d’inspirer la tristesse, & l’on ne remporte pas la tristesse d’un Spectacle qui finit par des danses & des chants. […] Après ce que je viens de dire sur la Musique ajoutée à la Tragédie ; & après avoir établi dans tout ce que j’ai dit jusqu’à présent sur la Poësie Dramatique, qu’elle a deux objets, ou de faire pleurer ou de faire rire, dans quelle espece mettrai-je une Poësie qui aidée de la Musique, ne produit aucun de ces effets ? […] Le grand objet d’un Spectacle où la Volupté attaque tous les sens, est de troubler cette œconomie.

262. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Je me propose, Monsieur, de vous entretenir de ces objets, plus intéressans qu’on ne se l’imagine peut-être, dans un autre moment. […] Plus les causes de l’oisiveté, plus les objets de dissipation & de plaisirs sont multipliés, plus la jeunesse indocile & précoce trouve de raisons pour haïr les parens qui veulent la contenir & la moriginer. […] Souvent l’objet de son prétendu bonheur lui échappe à l’instant où elle est prête à le saisir. […] Cette question intéressante ferait l’objet d’une discussion trop longue iciNos plus grands Magistrats ont tonné contre ces abus. […] , combien les objets obscenes, qui frappent nos yeux, font de ravages dans notre ame !

263. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Parallèle du Poème épique avec les Pièces du nouveau genre. » pp. 107-112

Un jeune Chevalier est aimé d’une Fée ; après nombre d’incidents, lorsqu’il se croit condamné à rester toute sa vie dans une misérable cabane, & à mourir l’époux d’une vieille assez dégoûtante, il est transporté tout-à-coup au milieu d’un palais magnifique, & dans les bras d’un objet enchanteur : ne voilà-t-il pas du merveilleux ?

264. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Onzième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 244-249

Il atteint vingt-deux ans, est assez bien fait ; il a l’œil ardent plutôt que vif, le caractère sombre ; je crois que ses passions seront intraitables : l’amour les absorbe toutes aujourd’hui, heureusement pour un objet capable de lui faire aimer la vertu !

265. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVIII. Prétention des Comédiens au titre d’homme à talens, mal fondée. » pp. 19-44

Des deux côtés on voit le même principe & les mêmes vûes, seulement appliqués à des objets différends. […] Pouvoit-on porter de plus sensibles coups à celui-ci, que d’exposer aux yeux de tout le monde, les objets de ses désirs ?

266. (1705) Pour le Vendredy de la Semaine de la Passion. Sur le petit nombre des Elûs. Troisiéme partie [extrait] [Sermons sur les Evangiles du Carême] pp. 244-263

Oseriés-vous lui dire : oüi, mon Sauveur, c’est pour vôtre gloire que je cours à ces spectacles, à ces assemblées mondaines, que je me presente devant ces objets scandaleux. […] un malheureux pécheur ne se trouble pas le moindre moment sur un objet où les plus justes ont séché de fraieur !

267. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

La gloire d’avoir une cour qui flatte leurs passions, est le seul objet qui fixe leur esprit ; & les maris sont négligés, méprisés, & presque toujours déshonorés, ou deviennent eux-mêmes les adorateurs des héroïnes des coulisses, qu’une affaire de cœur n’effarouche point, & qui sont ordinairement femmes de tous les maris. […] Je l’avoue donc avec sincérité ; je sens dans toute son étendue le grand bien que produiroit la suppression entiere du théatre, & je conviens sans peine de tout ce que tant de personnes graves & d’un génie supérieur ont écrit sur cet objet ». […] L’objet de la plupart des drames même les plus estimés, n’est-il pas de nous peindre sans cesse des intrigues amoureuses, des vices que l’on s’efforce de rendre aimables, des désordres faits pour séduire la jeunesse inconsidérée, des fourberies capables de suggérer les moyens de mal faire ?

268. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

Les libelles sur toute sorte d’objets font gémir la presse, ils se débitent rapidement, ils font la fortune des Lioraires, on se les arrache ; il y a trente ans qu’aux dépens de la religion, de la décence, de la vérité, il se débite régulierement chaque semaine dans toute la France, au vû & au sû de tout le monde, une gazette dont la malignité fait tous les frais, tout le succès & tout le mérite. […] C’est un scandale pour tous ceux qui l’entendent, soit en leur découvrant le mal qui en est l’objet, soit en leur montrant l’exemple de sa malignité, leur faisant boire le poison, & leur enseignant à le répandre. […] Voudriez-vous être l’objet des discours malins que vous tenez ?

269. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

C’est assez de sentir combien les jeux plaisans, les propos facétieux, sont éloignés de la comédie dans l’état où nous la voyons, où tout tend à exciter les passions, où tous les objets sont dangereux, où l’assemblage artisé de tous les dangers imaginables forme une totalité de tentation à laquelle on ne résiste pas, dont les effets sont aussi funestes qu’inévitables. […] Qu’on cherche la moindre preuve de gravité dans ces bouffonneries, ces ris immodérés, cet excès de passion, cette ivresse de plaisir, ce ravissement du chant, cet éblouissement des décorations, cette espèce d’extase où l’homme hors de lui-même, absorbé dans ces objets, n’est occupé que de ce qu’il voit, ce qu’il entend, ce qu’il sent dans ces momens de plaisir : Gravitas totaliter relaxatur. […] En conclurra-t-on que tout le monde peut pour son plaisir lire ces livres, regarder ces objets, écouter ces détails ?

270. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

Les femmes ne négligent rien pour y paraîttre belles : elles y réussissent quelquefois, et s’il y en a quelqu’une qui ne le soit pas, il ne faut pas s’en prendre à la Comédie, rien n’est plus contre son intention, puisqu’elle lui fait tenir la place d’une personne qui a été l’objet d’une passion violente, qu’une Comédienne sans beauté ne représente pas fidèlement. […] Mais le cœur ému par cette représentation n’a pas les mêmes bornes, il n’agit pas par mesures ; dès qu’il se trouve attiré par son objet, il s’y abandonne selon toute l’étendue de son inclination, et souvent après avoir résolu de ne pousser pas les passions plus avant que les Héros de la Comédie, il s’est trouvé bien loin de son compte ; l’esprit accoutumé à se nourrir de toutes les manières de traiter la galanterie n’étant plein que d’aventures agréables et surprenantes, de vers tendres,délicats et passionnés, fait que le cœur dévoué à tous ces sentiments n’est plus capable de retenue. […] La vengeance n’est-elle pas encore représentée dans Cornélie comme un effet de la piété, et de la fidélité conjugale, jointe à la force et à la fermeté Romaine, au troisième Acte de la mort de Pompée, Scène quatrième, lors qu’elle dit à César : « C’est là que tu verras sur la terre et sur l’onde, Le débris de Pharsale armer un autre monde : Et c’est là que j’irai pour hâter tes malheurs, Porter de rang en rang ces cendres et mes pleurs ; Je veux que de ma haine ils reçoivent des règles, Qu’ils suivent au combat, des urnes au lieu d’Aigles, Et que ce triste objet porte à leur souvenir, Les soins de me venger, et ceux de te punir. » « On ne peut pas dire qu’en cet endroit le Poète ait voulu donner de l’horreur de la vengeance, comme il a voulu en donner de celle de Cléopâtre dans Rodogune ; au contraire c’est par cette vengeance qu’il prétend rendre Cornélie recommandable, et la relever au-dessus des autres femmes, en lui faisant un devoir, et une espèce même de piété, de sa haine pour César, qui attire le respect, et qui la fasse passer pour une personne héroïque.

271. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

La licence, la mauvaise foi et; la crapule de ces méprisables Baladins les rendit bientôt l’objet de la haine et; du dédain public. […] Je ne puis mieux vous comparer les charges qu’on emploie au Théatre pour ridiculiser le vice qu’à ces lunettes qui grossissent les objets pour en faire appercevoir jusqu’aux moindres défauts. […] Et où, s’il vous plaît, paroissent-ils sans être des objets d’exécration ? […] Il n’est donc point, cet objet si plein de charmes ? […] Je n’ai jamais pu refléchir sans indignation à notre injustice, à l’égard de l’objet de nos hommages et; de nos adorations.

272. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre IV. Il faut que le nouveau Théâtre se fonde sur la Vérité & sur la Nature. » pp. 133-138

C’est pourquoi le plaisir qu’on éprouve à quelques uns de ses Drames, nous remplit de cette douceur délicieuse qu’on ressent à con templer des objets réels, qui nous occupent & nous attachent.

273. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IV. Du Clergé considéré comme protecteur et fondateur des Comédiens du troisième âge en France, et comme en ayant lui-même exercé la profession. » pp. 113-119

L’autorité séculière se crut enfin obligée de mettre un terme à tant de désordres scandaleux, et, d’accord avec les lois canoniques, elle régla le sujet des pièces de théâtre, et ordonna que la scène théâtrale serait transportée hors des églises et placée dans des salles construites pour cet objet.

274. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. —  De la Comédie.  » pp. 267-275

Une action comique soit qu’elle nous donne le vrai, ou qu’elle nous présente le vraisemblable, ne peut jamais avoir d’autre objet que de peindre les hommes tels que nous les voyons.

275. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CONCLUSION, de l’Ouvrage. » pp. 319-328

Les uns et les autres ont compris sans doute, que les Poètes dramatiques sont en possession d’inspirer dans le cœur des Spectateurs telles passions qu’il leur plaît : et que l’objet unique des Acteurs est de donner à l’impression de ces passions toute la force et toute la vivacité dont leur art est susceptible.

276. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

L’Esprit d’Henri IV, qui paroit depuis peu, ainsi que tant d’autres livres qui ont un pareil titre, & tous les Ana, Peroniana, Scaligeriana n’est qu’un recueil des bons mots attribués à ce Prince, objet de l’amour des Français par la honté de son cœur & les charmes de la familiarité naïve & ingénieuse de sa conversation. […] On rapporte sur la comédie un trait vraisemblablement copié de Louis XII, comme Henri IV pere du peuple, & sur le même objet, sur les finances. […] Mais comment, dans un si grand détail des objets qui occupent Uranie, non plus que dans tous les éloges qu’on en a fait, n’y a-t-il pas un mot de réligion ; est ce oubli dans le calculateur, au zéro dans le calcul ? […] Ces grands mots, ce jargon, bien loin de donner de la grandeur aux objets, ne montrent que la petitesse de celui qui les jette à la tête, & qui, concentré en lui-même, circonscrit dans la sphere de sa cotterie, le prend & se donne pour l’univers.

277. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

Quarante billets par représentation font un objet au bout de l’an. […] Il est généralement vrai qu’un homme qui ne jouit que de l’un de ses sens, est beaucoup plus recueilli & plus attentif aux objets de l’autre, & en juge bien mieux. […] Parmi tous ces ennemis qui nous font une cruelle guerre pour nous amuser, disent-ils, ils devroient dire pour nous perdre, la passion de l’amour est la plus dangereuse, par le penchant violent qu’y donne la concupiscence, par les crimes sans nombre qu’elle fait commettre, par l’empire souverain qu’elle exerce sur le théatre, ses attraits, ses dangers, ses objets, toutes les batteries qu’elle y dresse contre un cœur déjà demi vaincu, & qui aime sa défaite par les erreurs qui lui ouvrent toutes les avenues ; que c’est la foiblesse des Héros, l’amusement de la jeunesse, que la sévérité de la vertu est un ridicule ; par la réunion de mille autre ennemis, le chant, la danse, la pompe avec ses vanités, ses charmes & ses immodesties, par l’assemblage des deux sexes, avec tout ce qu’ils ont de séduisant, & de tous les libertins, avec tout ce que leur compagnie a de pernicieux. On saisit tous les sens par les objets de la volupté, l’esprit y est occupé de folies, le cœur rempli de sentimens ; & on se flatte que Dieu fera des miracles pour nous sauver, que nous n’aimons que Dieu, que nous lui plairons, le servirons, obtiendrons ses récompenses : Stultorum infinitus est numerus.

278. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

Tant de prix académiques de tant d’especes : Science, Eloquence, Poésie, Musique, Peinture, Sculpture, Chirurgie, Agriculture, Dessein, & notamment prix Dramatique, établi depuis quelques années, & accordé pour la premiere fois, au sieur du Beloy ; bourgeois de Calais ; & ces innombrables académies ou écoles, pour toutes sortes d’objets, ont bien pu faire naître dans une Cour toute Française, l’idée d’une école dramatique, pour la représentation ; on y joindra bien tôt aussi l’académie de musique, de la danse, de poésie, on en fera une Université théatrâle, avec les quatre facultés, les assemblées de ce corps gravissime de l’amplissime Recteur, des savantissimes Professeurs, des illustrissimes Docteurs, de ces méritissimes Licenciés, Bacheliers, comédiens, formeront une jolie scéne, qu’ouvrira un bedeau avec sa masse ; on n’y oubliera pas les écolieres & les régentes des actrices, qui ne sont pas moins nécessaires que les acteurs, soit qu’on les incorpore dans les classes & les corps des acteurs ; soit qu’on en fasse une université fémelle, séparée avec ses facultés, ses suppots, ses appartenances, ce qui seroit plus décent, mais qui exerceroient moins les uns & les autres, que s’ils prenoient leurs leçons & faisoient ensemble leurs exercices académiques. […] Ce n’étoit, ni les sciences de la Réligion, ni de l’Ecriture, ni les Conciles, ni les Peres, ni des Théologiens ; mais des Litterateurs & des Poëtes : car c’étoit uniquement vers cet objet qu’on avoit tourné son esprit frivole, qui n’aimoit que le plaisir. […] On pourroit rapporter mille autres traits de ce fameux Pape, que les événemens ont si fort donné en spectacle à l’Europe, pour & contre lequel on a tam écrit ; mais ce n’est pas notre objet, nous nous bornons à ce qui a rapport au théatre, & nous concluons, que si on ne peut conserver avec trop de soin le plus profond respect pour le Chef de l’Eglise, on ne doit pas moins malgré les exemples de Léon avoir une véritable horreur du théatre. […] Outre ces objets religieux, Barreti fait l’apologie de bien des usages que les Anglois blâment, ou par humeur, ou par ignorance. Il traite en particulier des théatres Italiens, le seul objet qui nous occupe.

279. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Ces deux objets sont en effet toujours exposés aux regards & aux libertés criminelles, & toujours propres à faire naître des complaisances & des mouvemens contraires à la pureté, à occasionner les plus grands désodres. […] C’est se jouer du signe de la Redemption, de l’unir aux objets dont elle a reparé le mal. […] Tout cela est très-vrai ; cependant comme le visage & le sein ne sont pas les seuls objets de l’idolatrie, & que l’idolatrie ne se porte pas sur le sein & sur le visage, le Saint-Esprit va plus loin ; il entend, non l’idolatrie & l’impureté consommée, mais la parure artificielle & excessive qui induit au péché en rendant la beauté plus dangereuse. […] Les trois Furies étoient représentées à peu près de même, tantôt blanches & charmantes images des objets du péché, qui séduisent par leurs attraits ; tantôt noires & affreuses images des suites du péché, qui déchire l’ame, par les remords vivement représentés par les serpens qui sifflent sur leur tête, la torche & les fouets qu’elles ont à la main, & la difformité insoutenable de leur visage. […] Les nouvelles découvertes dans l’art sublime de coëffer les têtes, & de farder les visages, sont l’un des plus importants objets dont s’occupe l’Académie Royale des Sciences.

280. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Cette cause célèbre qui fera briller les plus grands Avocats, qui embellira les Registres & le Journal du Palais, n’est pas encore jugée, nous en attendons la décision avec tout l’empressement que mérite l’importance de l’objet. […] Voici un article qui nous intéresse : Les objets des fermes consistent ; 1.° dans la fabrication & la vente exclusive des cartes à jouer, soit dans les jeux publics, soit dans les maisons particulières . […] Cette idée dictée par l’enthousiasme d’un amateur, cette comparaison de deux hommes grands, chacun dans son genre, sont absolument fausses, soit en comparant esprit à esprit, objet à objet, travail à travail ; il s’en faut bien qu’il faille autant de pénétration, d’étendue, de précision, de justesse, de force pour faire parler les Héros de Corneille, que pour embrasser le système du monde. L’arrangement de quelques vers est fort au-dessous des calculs algébriques du Philosophe Anglois, qui semble tenir de l’infini ; tout cela fut-il égal, l’objet de la nature mettra toujours une distance infinie entre le théatre & la philosophie, Horace & Cinna & le livre sublime de ses principes ; un homme sage n’y sera point embarrassé dans le choix, il n’aura garde de le montrer, une perplexité aussi peu sensée le rendroit indigne d’avoir à choisir .

281. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Le bel objet à offrir au parterre, vis-à-vis d’une Actrice, qu’un homme vénérable qu’on ne voit qu’à l’autel, en chaire, au confessional, exhortant les malades ! […] Sur les objets même de discipline générale, que l’Eglise suit partout & a toujours suivi, un Catholique n’a pas un avis différent du sien. […] Une fille qui s’empoisonne pour ne pas faire des vœux, vomit des imprécations horribles contre son père, ne fut jamais l’objet ni de la chaire ni du théatre, c’est une folle à renfermer. […] lors que tant d’objets ont partagé le jour, Ce qui doit en rester est bien peu pour l’amour. […] deux mots d’une Religieuse dont les passions, l’endurcissement, l’impénitence, les calomnies, l’impudence, devoient décréditer le témoignage, & le rendre un objet de pitié auprès de toute personne sensée.

282. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Corrections et additions. » pp. 364-368

Il aurait bien dû considérer qu’elle va à son but d’une manière enjouée, & en répandant sur tous les objets un air de plaisanterie, afin de faire une impression plus facile, plus douce, ou qui soit différente de celle qu’on éprouve aux Drames des Corneille.

283. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Croirait-on que la suppression de la comédie ait occupé les Etats généraux du Royaume, et soit un objet de leurs doléances ? […] Le théâtre, comme tout le reste, doit sans doute, selon le génie des nations ou des siècles, le goût de la Cour ou de la ville, la diversité des modes, la variété des circonstances, le caractère des Auteurs, prendre des tons différents de modération ou de débauche, de différentes nuances de décence ou d’effronterie ; mais ce n’est que changer d’habit, le fond est toujours le même, c’est toujours une troupe de gens sans religion et sans mœurs, qui ne vit que des passions, des faiblesses, de l’oisiveté du public, qu’il entretient par des représentations le plus souvent licencieuses, toujours passionnées, et par conséquent toujours criminelles et dangereuses, et qui enseigne et facilite le vice, le rend agréable, en fournit l’objet, et y fait tomber la plupart des spectateurs. […] Obligé de réprimer des séditions fréquentes, arrivées au spectacle, il se plaint d’avoir à perdre un temps précieux à parler d’un objet si méprisable : « Inter gloriosas Reipublicæ curas pars minima videtur de spectaculis loqui. » L.

284. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

 » N'est-ce pas outrager la Divinité, et profaner les choses saintes, de faire représenter des objets de religion par des gens vicieux et infames ? […] Tout cela est également superstitueux et l'objet de notre horreur. […] De deux objets qui le partagent, la tragédie, impie et cruelle, ne présente que des forfaits ; la comédie, lascive et prodigue, n'offre que des impuretés.

285. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — QUATRIEME PARTIE. — Tragédies à corriger. » pp. 180-233

Perpenna, au contraire, fait éclater toute la tendresse et tout l’emportement que la passion peut inspirer ; et, si ce n’est pas devant l’objet de son amour, parce qu’il n’est point à portée de le faire, il les fait éclater, ces deux mouvements, en toute autre occasion. […] Il est aisé par là de reconnaître que plusieurs des Tragédies modernes sont mal nommées, et que d’autres le sont exactement : par exemple, dans Héraclius, c’est ce Prince sur qui tombe la catastrophe, quoique ce soit Phocas qui meure ; parce que l’action et tout le mouvement des Acteurs n’ont pour objet que la reconnaissance du fils de Maurice, et non pas la punition et la mort de Phocas, sur lequel cependant on dit abusivement que la catastrophe tombe. […] On ne voit que des yeux de l’âme les évenements qui sont racontés dans un Roman, ou represéntés dans une Tragédie ; mais c’est des yeux du corps que l’on voit le coupable exécuté et tourmenté par les mains des Bourreaux : ces deux manières de voir les objets, doivent y mettre des distinctions essentielles.

286. (1634) Apologie de Guillot-Gorju. Adressée à tous les beaux Esprits « Chapitre » pp. 3-16

Il n’appartient qu’aux renfrognés Stoïciens à défendre l’autre opinion, encore faudrait-il qu’ils fussent entourés des objets de la peur qui les faisait blêmir et démentir le plus souvent leur orgueilleuse Philosophie. […] Que deviendrait enfin cette propriété de rire qui se retrouve en l’homme à la distinction des autres animaux, s’il ne se rencontrait quelque objet légitime pour donner exercice à cette puissance : C’est selon l’avis de GUILLOT-GORJU pour cette raison que nous estimons fous et insensés ceux qui rient pour rien et sans aucun sujet légitime : Si on veut donc condamner le plaisir de la Comédie, il faut aussi désapprouver le plaisir du Cours, des promenades, du récit gracieux des Histoires, de la Musique, des Tableaux et mille autres récréations qui ont été inventées, pour assaisonner les actions de la vie.

287. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

D’abord pour accoutumer les hommes à voir de sang froid mourir leurs semblables sans leur donner l’assistance, il avait fallu accompagner ces meurtres mystérieux, de cris si grands, et d’une symphonie si haute, qu’on ne pensait presque pas aux misérables qui perdaient la vie : comme l’on voit à l’Armée que le bruit des tambours et des trompettes met les Soldats dans une certaine animosité qui leur soutient le cœur devant les objets les plus sanglants. […] Elles viennent ici par un penchant de cœur Dans le desir ardent de voir et d’être vues, Et par de vains objets leurs âmes trop émues, Il en coûte souvent bien cher à la pudeur. […] Les Prêtres doivent s’éloigner de tous les objets qui ne font que charmer les oreilles, et surprendre les yeux par des apparences vaines et pernicieuses ; et ils ne doivent pas seulement rejetter et fuir les Comédies, les Farces et les Jeux déshonnêtes : Mais ils doivent encore représenter aux Fidèles l’obligation qu’ils ont de les rejetter et de les fuir. […] Dieu voyant l’homme insensible à son amour, ne propose rien de plus terrible que ces objets pour le retenir sur le penchant du précipice ! […] Allez, allez Prédicateurs ; travaillez à exciter la crainte de Dieu dans les âmes : parlez, menacez, tonnez, représentez les Jugements de Dieu ; faites des Discours sur la mort, sur l’enfer, sur les démons ; tout cela ne fait plus rien dans l’esprit des hommes ; ils ont trouvé moyen de se faire un divertissement des objets les plus redoutables : et rien n’est plus capable de toucher une personne addonnée aux représentations du Théâtre.

288. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE II. » pp. 18-28

LA matiere que je traite aujourd’hui, Mademoiselle, ne doit point effrayer votre Jurisconsulte, elle est parfaitement de son ressort : il se donne pour l’organe & l’Interpréte de la Loi, & c’est touchant cet objet, qui lui est si familier, que j’ose lui prêter le collet.

289. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « MANDEMENT  du Chapitre d’Auxerre, Touchant la Comédie. » pp. 51-58

Soyez assidus à vos paroisses, & vous y recevrez toutes les instructions, dont vous avez besoin sur une matiére, qui devient l’objet de leur zéle.

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