Ces descriptions du berger & de la bergère, du moineau & de sa femelle, des déguisemens de sexe, ne font que réaliser le mot de Virgile en répandant le poison dans les oreilles & allumant le feu dans le cœur : Est mollis flamma medullas. […] On a voulu depuis peu leur donner un air de nouveauté, & presque de découverte d’un nouveau genre, en leur donnant le nom de Proverbes dramatiques, dont on vient d’imprimer un recueil en deux tomes, & bien-tôt en cinquante ; car il n’y a qu’à ouvrir ces innombrables Recueils de Contes, bons Mots, Facéties, Passetemps, Ana, Adajes, qu’on trouve par-tout, & faire jaser des interlocuteurs, & on aura des proverbes, de bons mots, des contes, &c. dramatiques. Ces petits soi-disans drames de trois ou quatre scènes, qui dans une action d’un quart d’heure forment un croquis d’intrigue, se rapportent, dit-on, à une sentence ou proverbe (& pourroit se rapporter à trente), qui est l’ame, dit-on, le fonds, le mot de l’énigme ; comme presque toutes les fables d’Esope, de Phedre, de la Fontaine, qu’on commence ou termine par quelque trait de morale, elles forment chacune un petit drame, qu’il ne faudroit qu’étendre pour en faire des Proverbes dramatiques. […] Voilà le caractère du siecle, & la prétendue décence des Comédiens de nos jours, une décence factice, une délicatesse de mots, qui voile les horreurs du vice, & assaisonne l’aliment de la corruption par un petit sel de modestie qui le rend plus piquant.
« ils prennent bien garde, (dit l’Auteur de la Lettre) à n’employer dans leurs pièces, non seulement aucuns mots évidemment déshonnêtes, mais même équivoques ». […] « Je viens sacrifier ; et c’est à ses beautés Que je viens immoler toutes mes volontés. » Ces mots de sacrifier et d’immoler, qui ne sont dûs qu’au Créateur devraient-ils être employés pour des Créatures, qui se regardent après cela comme de petites Divinités, à qui l’on doit offrir l’encens de toutes sortes de louanges. […] Nous verrons ci-après qu’elles sont les leçons qu’on donne dans cette pernicieuse Ecole, après que nous aurons dit un mot ou deux des pièces de cet Auteur, qui ont fait le plus d’éclat dans le monde : LE TARTUFFE. […] En un mot, il prétend vivre dans un entier libertinage. […] « Il lui dit qu’il l’aimait d’un amour sans seconde, En se servant de mots les plus jolis du monde.
Jamais profanation plus éclatante que celle du théâtre ; ce n’est pas une conversation particulière, où quelque bouffon détourne à un sens profane quelque mot de l’Ecriture, c’est ici une pièce entière, où de propos délibéré, avec le plus d’art et de réflexion, on change, on ajoute, on retranche, on altère, uniquement pour amuser le parterre, le texte, les pensées, les événements des livres saints, souvent avec la plus grande indécence, par des épisodes et des personnages qui y mêlent la galanterie et le crime. […] Ils feront dix hérésies pour un bon mot : les Païens sont leurs oracles, la mythologie leur théologie, les métamorphoses d’Ovide leur évangile. […] que Judith était belle et parée, Esther tendre et insinuante, Bethzabée immodeste et fragile, la femme de Putiphar impudente et infidèle ; ils admirent la fierté d’Assuérus, l’ambition d’Absalon, les intrigues d’Architopel, en un mot tout ce qui est capable de nourrir la passion : tout le reste leur paraît vide ; à peine l’ennui laisse-t-il tomber un regard distrait sur ce qui porte à la piété, un œil de mépris sur ce qui combat la passion. […] L’Ecriture qui raconte en peu de mots les événements, prête peu au Poète ; il est obligé d’avoir recours à la fiction. […] Je frémis en prononçant ces mots ; ils ont un air de blasphème et d’impiété : qui sera assez téméraire pour en jouer le rôle, et recevoir des adorations ?
Cette maturité de raison paraît dans les paroles vraies, justes, précises, décentes, sans exagération, sans déguisement, dictées par la droiture et le bon sens d'un style simple et naturel, éloigné de l'affectation, des pointes, des jeux de mots, soit singulièrement assortis, soit détournés de leur signification ordinaire ; dans l'air, le ton grave dont on parle, qui donne du poids au discours et de la dignité à la personne, fait écouter et respecter. […] Il se ligue avec tous les ennemis du bon ordre, et par l'esprit frivole qu'il donne, leur assure le plus grand succès ; légèreté qui voltige sans choix et sans discrétion, indifférence qui néglige et ne fait que glisser rapidement sur les plus grandes affaires, vivacité qui offense par mille traits piquants qui font rire aux dépens du prochain, d'autant plus cruels que le bon mot qui les aiguise en rend la plaie plus profonde, épanchement perpétuel hors de soi-même, qui regarde sa maison et son cœur comme une prison insupportable. […] Une nouvelle ridicule, une réflexion bizarre, un mot, un geste, un habit, une parure en rompt le fil et tourne ailleurs tous les esprits. […] Cette langue ne parle pas, elle articule des mots qui signifient tout et n'expriment rien ; l'un détruit le sens que présentait l'autre. […] Au reste, nulle maxime chrétienne, nulle règle évangélique, nul rapport à Dieu, nul mérite pour l'éternité ; patriotisme, humanité, magnanimité, quelques grands mots, l'Evangile du théâtre ne passe pas, n'atteint pas la loi naturelle, et n'est bon qu'à nourrir l'orgueil et la corruption, mais ne corrigera aucun vice, ni ne donnera aucune vertu, encore même ces faibles étincelles de raison étouffées sous un tas de cendres, sont à peine aperçues un instant.
en un mot, on a joué le Tartufe de mœurs ; regardez comme nous sommes devenus plus sages, comme nos mœurs se sont améliorées ! […] vous ne savez que faire redouter et haïr ; il est nécessaire que la religion recouvre ; dis-je, assez de consistance, assez de crédit et d’ascendant pour se faire, comme autrefois, respecter et soutenir par l’opinion publique, de manière à obliger de nouveau ses ennemis à paraître d’abord la respecter aussi, à rendre hommage, du moins extérieurement, à ses préceptes, à donner de bons exemples, à se cacher quand ils font le mal, en un mot, à redevenir hypocrites, en repassant pour monter à la première école, comme ils l’ont été en descendant à la dernière. […] Malgré le dernier résultat de ce grand procès, cette nominative et rude attaque a plus épouvanté et tiendra plus en respect les chefs de tontine que vingt comédies vagues, fussent-elles intitulées : les Tontinéries ou Tontinières, représentant la mauvaise foi, la honteuse avidité, les faux calculs, les jeux cupides, en un mot, les iniquités de ces administrations et d’autres prises en masse auxquelles ne président point des Larochefoucaulds. […] L’injustice de déshonorer et avilir une profession par des critiques ou satires vagues est d’autant plus grande que le vice ou la corruption n’est pas attachée particulièrement à tel ou tel état, qu’elle appartient aux personnes, ou aux mœurs, au siècle, en un mot, et que tous les états recèlent dans la même proportion, à peu-près, des hypocrites et des fripons. […] Oui, un épisode, une scène, et même une simple citation, un trait lancé à-propos, en un mot, un coup de plume suffira souvent pour porter ces arrêts imposants dont la sévérité pourra par ce moyen se graduer sur la gravité des délits ou des défauts, ce que les Athéniens ont trop négligé, etc., etc.
Le Saint-Esprit dit ailleurs parlant des gens sans religion : leurs filles sont magnifiquement parées & ornées comme des temples filiæ eorum compositæ circum ornatæ ut similitudo templi , d’où est venue la façon proverbiale de parler : parée comme un autel ; le mot compositæ peut aussi signifier leurs filles sont belles, bien faites ; le mot temple doit se rapporter aux temples des idoles qui étoient richement ornés ; car du temps de David le temple de Salomon n’étoit pas bâti, ou au tabernacle qui étoit fort orné d’or, d’argent, de pierres, d’étoffes précieuses. […] Les grands pour la plupart sont masque de théatre, l’âne n’en sait juger que par ce qu’il en voit, le renard au contraire à fonds les examine, & leur applique un mot qu’un buste de Héros lui fit dire fort à propos ; c’étoit un buste creux & plus grand que nature. […] Voici le mot de l’énigme : chaque annonce est bien payée. […] Ce passage traduit mot à mot est inintelligible : qu’est-ce que recevoir un visage contre son visage, & le mensonge contre son ame ?
C’était sans doute dans un moment de délire qu’on a écrit ces grands mots. […] Si les dieux ne sont que ses égaux, ce combat n’a rien de bien merveilleux, s’ils sont supérieurs, il est un crime, et tous ces grands mots se réduisent en fumée. […] On trouve dans tous les autres des tours vicieux, des mots surannés ou impropres, des inversions forcées. […] Une boutique de bijoutier, c’est une scène, un portrait, un bon mot, ou plutôt une galerie de grotesques, qui étale des magots. […] De là ces pièces muettes, où les pantomimes se parlaient si bien par leurs gestes que sans dire un mot ils jouaient des pièces entières.
La Tragédie tire son nom de deux mots Grecs, qui signifient Bouc, et Chanson, parce que l’on donnait un Bouc pour récompense au Poète, qui avait réussi, et qui avait bien diverti le peuple par ses chants. […] J’avais oublié, Madame, à vous expliquer ce terme dont vous m’avez demandé la définition ; il vient de deux mots Grecs, qui signifient Village, et Chanson, parce que les faiseurs de Comédies allaient réciter leurs Vers par les campagnes : Dans ces temps grossiers les premiers Comédiens se barbouillaient le visage avec de la lie ; le Poète Eschyle inventa le masque, qui avait quelque chose de plus honnête, et de plus commode. […] En un mot, il faut exposer son sujet avec art ; se hâter de faire agir ses personnages, amener des événements extraordinaires, qui se combattent et se produisent les uns et les autres ; intéresser, suspendre, tromper le spectateur ; qu’il n’y ait que des caractères élevés ; nulles images, nul esprit hors d’œuvre, des chutes brillantes, des Scènes vives et courtes, heureusement tournées, beaucoup de feu et de mouvement, peu de récits, une action continuelle et qui se précipite à sa fin. […] Quoique le Poète ait la liberté de changer quelques circonstances de son Histoire, d’en supprimer une partie, d’en ajouter de nouvelles ; il ne lui est pas permis cependant d’altérer les événements principaux, et qui sont connus de tout le monde : Il n’est pas cependant obligé de suivre mot à mot la vérité de l’Histoire, pourvu qu’il ne la corrompe pas dans les points essentiels, et qu’il ne confonde point par des changements notables les idées du spectateur. […] Ce n’est pas que si l’on introduisait un Philosophe sur la scène, on ne lui pardonnât quelque Sentence grave et sérieuse, en faveur de son caractère, pourvu qu’il s’énonce en peu de mots, pour ne pas sentir le déclamateur.
L e mot de Naumachie ne signifie autre chose qu’un combat donné sur l’eau. […] L’Empereur, comme se souciant peu de leur vie, ne leur rendit pour tout salut que deux mots & encore avec peine & dedain.
» Voilà en peu de mots un panégyrique bien glorieux au Théâtre Anglais, et capable d’inspirer de la jalousie à toutes les autres Muses Dramatiques ; s’il est fondé sur le vrai. […] On ne présume pas néanmoins d’avoir toujours heureusement rencontré dans la traduction de ces noms, qui sont composés de plusieurs mots et faits à plaisir : tels sont par exemple chez nos Comiques, Le Baron de la Crasse, Comédie.
» lui répond le valet, qui ne veut que faire rire le parterre ; j’ose inviter l’illustre Auteur de cette pièce à retrancher ces trois mots, qui ne sont là que pour défigurer un chef-d’œuvre. […] Il me reste à vous dire un mot sur les deux autres articles de votre Lettre, et en premier lieu sur les raisons que vous apportez contre l’établissement d’un Théâtre de Comédie à Genève. […] Je me contenterai donc d’examiner en peu de mots les raisons que vous apportez contre l’établissement d’un Théâtre à Genève, et je soumets cet examen au jugement et à la décision des Genevois. […] Cela supposé, il serait aisé de répondre en deux mots à vos autres objections. […] Ce mot de Sociniens ne doit pas vous effrayer : mon dessein n’a point été de donner un « nom de parti » ac à des hommes dont j’ai d’ailleurs fait un juste éloge ; mais d’exposer par un seul mot ce que j’ai cru être leur doctrine, et ce qui sera infailliblement dans quelques années leur doctrine publique.
Une parodie n’est qu’un travestissement, où en changeant quelques mots, on tourne en bouffonerie la tragédie la plus lugubre. […] Mais ce qui est bien au dessus de la Bourgeoisie & de l’Echevinage, on lui envoya une boëte d’or avec ces mots : S.P. […] Ces grands mots d’homme en place, de défenseur de la ville, d’autorité, de vigilance s’en vont en fumée. […] accoudé sur le balustre de la loge, vérité capitale, qu’on a rendue dans ce jeu de mots fort connu : Quid facies ? […] Ces grands mots état, croyance, Trône, Autel, balance font une comparaison odieuse & fausse dans l’objet de l’Auteur.
A ces grands mots ne diroit-on pas qu’il s’agit de quelque affaire d’Etat entre des têtes couronnées ? […] Le moral n’est qu’un mot, tenons-nous au physique. […] Le moral n’est qu’un mot, tenons nous au physique. […] Le mot de recette, disent les comédiens, ne doit s’entendre que de ce qui se reçoit à la porte. […] Les langues ont de même des déclamations, des mots rudes, des mots coulans, qui n’annoncent pas moins les mouvemens du cœur.
En un mot, nos Prédicateurs, nos Avocats les plus célèbres, ne rougissent point de convenir que c’est à cette école qu’ils doivent leurs perfections. […] La bassesse n’est point notre partage : chérir les Arts, est la vertu qui nous distingue ; en un mot, c’est elle qui nous donne partout le pas. […] Le mot d’Histrion est déplacé, je lui en ai donné assez de preuve ; la Comédie doit sa naissance à la Grece. […] Lui-même s’est bien emporté sur le mot Secte, en parlant à son Ami ? […] Je n’ai plus qu’un mot à dire touchant cet art.
Ie doute, en un mot, qu’il soit possible de mieux apprendre à se méfier des Hypocrites que par la représentation de cette piéce. […] Nous avons attaché à ce mot une signification toute autre que celle d’un juste critique. […] En un mot, solliciter un Juge n’est un mal que quand on sent bien qu’on travaille à substituer le mensonge à la vérité. […] Il est certain que l’étymologie du mot semble le marquer. […] La remarque des Théatres élevés dans les Eglises Chrétiennes me donne lieu de citer ici un fait assez singulier, rapporté au Tome I. des recherches pour servir à l’Histoire de Lyon, page 148. le voici mot à mot.
Quoiqu’il en soit, il est toujours à craindre de se mettre dans le danger du péché, quand même Dieu ne nous en devrait dire mot pendant cette vie. […] Saint Augustin ne l’aurait pas fait, encore que le sujet fût indifférent et d’une simple curiosité ; on raconte de lui un beau mot. […] En un mot, c’est assez de faire autre chose. […] Peu échappaient sa correction ; car il aurait plutôt fait une calomnie, que de donner un mot de louange. […] NDE Le mot "exercice" n'est pas attesté au féminin dans les dictionnaires de l'époque.
Sect. 12. et il cite seulement ces deux mots, Ludus scenicus. […] Pour dire un mot du reproche qu’il fait au Théologien d’avoir falsifié saint Antonin, en ajoutant le mot de Comédie dans un endroit où il est parlé des conversations agréables, et de rendre cet Archevêque protecteur des Comédies, lui qui ne permet pas d’entendre le chant des Femmes, parce qu’il est périlleux, et selon son expression, « Incitativum ad lasciviam ». […] L’Auteur de cette Pièce ne pourra effacer que par les larmes d’une véritable Pénitence le sacrilège qu’il a commis, en donnant un Amant à une Veuve qui n’en a jamais eu, puisque l’Ecriture n’en dit pas un mot ; et il s’est condamné lui-même, en avançant au commencement de sa Préface, qu’on ne peut altérer les sujets de l’Ecriture sans une espèce de sacrilège.
Je conviens que le Poète pouvait se dispenser de mettre dans la bouche de Pauline le mot d’amour, qui force Polyeucte à lui faire la réponse que nous venons de voir ; mais on ne doit pas oublier qu’elle est Payenne ; elle a recours, pour persuader son mari, aux plus fortes armes dont elle pouvait faire usage : si Pauline avait été Chrétienne, Corneille ne lui aurait pas fait tenir un pareil langage ; ou, s’il l’eût fait, on aurait pu, avec justice, le lui reprocher. […] « En un mot, dit-il, je suis persuadé que les tendresses, ou les jalousies des Amants ne sauraient trouver que fort peu de place parmi les incestes, les parricides et toutes les autres horreurs qui composent l’histoire d’Œdipe et de sa malheureuse famille. » M. […] Je ne m’arrêterai pas à parler des critiques et des apologies qui furent imprimées pour lors ; mais je ne puis me dispenser de dire un mot sur l’article de l’amour, qui est le fondement de la Tragédie d’Inès, et le but principal de mon ouvrage, quoique dans des sens fort différents. […] Il est vrai que Pilade aime Iphigénie ; mais cet amour n’est connu que par un mot, et est traité avec la plus grande circonspection.
On a de lui des mots ingénieux, des traits de justice & de générosité ; mais encore plus de mauvais que de bons, de bouffonneries, de mauvaises pointes, de sarcasmes amers, qu’il se permettoit ou plutôt qu’il se plaisoit à lâcher contre tout le monde, sur-tout contre les chrétiens, qu’il n’appelloit que galiléens. […] Ce sonnet est dans le goût de celui de Scarron, où après les plus grands mots sur les monumens de la grandeur romaine, qui ont été mutilés par le temps, on s’écrie d’une façon douloureuse : Si vos marbres si durs ont senti son pouvoir, Faut-il être surpris qu’un méchant pourpoint noir ? […] A ces mots, résolue à se précipiter, Elle hâte ses pas, & sans plus consulter, Elle alloit satisfaire une fatale envie.
Dans l’usage ordinaire, on entend par le mot de spectacles tous les divertissemens que l’on donne au public, & plus particulierement les représentations du théâtre, opéra, comédie, tragédie, tragi-comédie, pastorale, ballets, &c. […] En un mot, le théâtre le plus épuré n’est autre chose que l’art réduit en pratique de farder les passions, pour les inspirer plus sûrement, & les faire triompher avec moins de peine des résistances de la pudeur. […] Pontas, de Lamet & Fromageau, au mot Comédie ; le Pere Concina, traité latin des spectacles ; lettre de M.
rendre raison aux Païens pourquoi les Fidèles refusaient d'assister à leurs Spectacles, il dit en un mot. […] » Où je dois dire en passant qu'en ce lieu le mot de vanité s'entend de l'Idolâtrie au sens de l'Écriture Sainte ; qui considère toujours l'Idole pour une chose vaine et sans réalité, comme Saint Paul dit que l'Idole est un néant. D'où vient que le mot Hébreu Bethaven, est différemment interprété, « Maison d'Idole, de Vanité ou de Néant ».
Si tout le monde s'accordait à ne vouloir point regarder leurs sottises, ils cesseraient bientôt de les faire : mais lors qu'ils vous voient tous les jours quitter vos occupations, vos travaux et l'argent qui vous en revient; en un mot renoncer à tout pour assister à ces Spectacles, ils redoublent leur ardeur, et ils s'appliquent bien davantage à ces niaiseries. […] Vous ne pouvez souffrir rien de sale dans vos enfants ni dans vos femmes le moindre mot qui choque l'honnêteté ; et lors que les derniers des hommes vous invitent à entendre publiquement ces infamies que vous détestez si fort dans vos maisons ; non seulement vous n'en avez point de peine, mais vous vous en divertissez et vous louez ceux qui les débitent, n'est-ce pas le comble de l'extravagance ? […] Comment vous pouvez-vous appliquer aux bonnes choses, étant accoutumé à ces sortes de discours ; comment pourrez-vous supporter le travail qui est nécessaire pour s'affermir dans la continence, lors que vous vous relâchez jusqu'à prendre plaisir à entendre des mots et des vers infâmes ; car si lors même qu'on est le plus éloigné de ces infamies, on a tant de peine à se conserver dans toute la pureté que Dieu nous demande ; Comment notre âme pourra-t-elle demeurer chaste, lors qu'elle se plaira à entendre des choses si dangereuses.
« En certains lieux les Spectacles seront utiles pour rendre les gens riches moins mal-faisants ; pour distraire le peuple de ses misères ; pour lui faire oublier ses Chefs en voyant ses Baladins ; pour maintenir et perfectionner le goût quand l’honnêteté est perdue ; pour couvrir d’un vernis de procédés la laideur du vice ; pour empêcher, en un mot, que les mauvaises mœurs ne dégénèrent en brigandage. […] Mauvais bon mot d’une imagination ardente de jeune homme, que les nouveaux protecteurs de M. […] Le hasard est un être de raison, un mot vide, inventé par l’ignorance : ce que nous nommons hasard, ce que nous croyons fortuit, est un résultat dont nous ignorons le calcul, de même que l’axiome que nous croyons le plus certain.
Les premiers mots qu’il entendroit, lui causeroient-ils une grande surprise ? […] Il vaudroit mieux, pour les connoisseurs délicats, qu’il continuât son jeu, ils ne perdroient que quelques mots, & ces mouvemens de terreur, qu’on vient d’exciter en eux, ne seroient point réfroidis.
On voit par ce peu de mots, que la voix & le geste ne sont pas plus naturels à l’homme que le chant & la danse ; & que l’un & l’autre sont pour ainsi dire les instrumens de deux arts auxquels ils ont donné lieu. […] Voila la véritable explication de ce phénomène, & pour le dire en passant, de beaucoup d’autres qui ne semblent point y avoir de rapport ; comme par exemple l’attrait des Jeux de hazard, qui n’est un attrait, que parce que ces sortes de Jeux tiennent l’âme dans une émotion continuelle, sans contension d’esprit ; en un mot, voila pourquoi la plupart des hommes sont assujétis aux goûts & aux inclinations qui sont pour eux de fréquentes occasions d’être occupés par des sensations vives & touchantes.
Pour moi, qui ne crois pas qu’un certain nombre de mots et une rime au bout, soient des Vers, je ne crois pas aussi que tous ceux qui parlent à la Comédie soient Comédiens : Pour bien faire des Vers il faut les savoir tourner comme fait Racine ; et pour être ce qu’on appelle des Comédiens, l’être comme Baron et Raisin. En un mot, Madame, pour avoir un plaisir parfait à la Comédie, il y faut de bonnes Pièces, et qu’elles soient bien représentées : et c’est ce que vous n’y trouvez plus.
Il y a même bien de la différence entre jouer et lire des comédies ; les décorations, les danses, le chant, les gestes, le ton de la voix, la parure des Actrices, la compagnie, en un mot cette multitude de dangers qu’on y rassemble, contre lesquels la plus ferme vertu ne tient pas, ne se trouve point dans la lecture ; on lit les livres des Médecins et des Casuistes, voudrait-on en voir la représentation ? […] Je n’ai qu’à répondre les deux mots d’Horace : « Ridendo dicere verum, quid vetat ?
Le Misanthrope dont nous venons de parler, n’est pas une Pièce où cette passion paraisse avec les défauts contre lesquels je me suis si fort révolté ; les Amants de la Coquette aiment plutôt en petits Maîtres et en étourdis, qu’en hommes véritablement amoureux : Célimène fait son métier, et le Misanthrope, quoique passionné, traite l’amour suivant son caractère qui influe beaucoup sur sa passion, ce que le grand Molière n’a pas négligé en travaillant : je cherchais donc dans une Comédie un de ces excès de la passion d’amour qui portent les Amants à tout tenter pour se satisfaire : qui les rendent aveugles : en un mot un de ces excès qui font regarder les Amants comme des insensés, et qui leur attirent tout à la fois l’indignation et la compassion des Spectateurs, et je l’ai trouvé à la fin. […] En un mot je ne trouve rien dans cette Comédie qui ne soit conforme aux règles les plus sévères de la bienséance ; et par conséquent très digne d’être représenté sur le Théâtre de la Réformation.
Tranchons le mot.
La fin du Poème dramatique est de porter à la vertu et d’éloigner du vice ; c’est de montrer l’inconstance des grandeurs humaines, les revers imprévus de la fortune, les suites malheureuses de la violence et de l’injustice ; c’est de mettre en jour les chimères de l’orgueil et les boutades du caprice, de répandre du mépris sur l’extravagance, et du ridicule sur l’imposture ; c’est en un mot d’attacher à tout ce qui est mal, une idée de honte et d’horreur.
Cette lacune doit être remplie par le mot incerta obscura. […] Si l’on vouloit remplir la lacune par le mot certa, clara, cela seroit faux. […] On croit qu’il à formé le mot Egoïsme pour tourner ce défaut en ridicule ; & il est vrai que ce mot aujourd’hui reçu ne se trouve point dans les Auteurs qui ont écrit avant lui. […] Mot nouveau comme celui d’inconduite : Ils passeront, ils sont énergiques. […] Cet homme à qui les bons mots & les saillies malignes venoient naturellement sur toutes sortes de sujets, n’a jamais lancé de traits contre les choses saintes.
., qui ne finit point sur les éloges de Cicéron, ne dit qu’en passant un mot sur la latinité de Térence, & lui préfere le poëte Afranius, que nous n’avons pas, qu’il appelle excellent, pour le style, quoique très-blâmable pour la licence ; Plût-à-Dieu, dit ce grand instituteur de la jeunesse, qu’Afranius n’eût pas souillé ses drames par les amours des jeunes gens, peignant aussi sa propre corruption : Utinam juvenem amoribus poemata non fœdasset, mores suos &c. […] On y fera, dit-on, des changemens peu considérables ; ce seul mot décéle l’inutilité & l’imprudence du projet de l’Auteur. […] Un style mâle, nerveux, concis, plusieurs mots dans ce genre masculin qui lui échappent, décelent une autre main ; nous n’en prendrons que ce qui regarde le théâtre. […] Le même Abbé s’est avisé de faire revivre & de rajeunir Rabelais, ce débauché sans pudeur, dont le Pantagruel est un amas d’ordures ; il en a donné une Edition, en a fait un commentaire & une clef, où il tâche de deviner les allusions que Rabelais lui-même ignoroit, & substitue des mots intelligibles à des mots factices & ridicules qui ne signifient rien, & auxquels l’Auteur n’a voulu faire rien signifier. […] Une femme qui attend, de sang froid, son mari pour l’égorger ; l’égorge sans être combattue d’un seul remords, ni dire un mot qui ressemble à la passion, & après l’avoir assassiné, s’en vente avec une insolence tranquille.
Pourquoi dans toutes les comédies des Comtes, des Marquis, des Comtesses, en un mot des gens de qualité ? […] Mais encore, ce n’est pas un poison lent, le vice de l’impureté lance ses traits avec violence, ils blessent subitement ; un coup d’œil suffit pour perdre l’ame la plus vertueuse, quand on regarde avec plaisir le séduisant objet : ce que l’Evangile exprime par ces mots, qui viderit ad concupiscendum, jam machatus est in corde sue . […] Ce ton tragique forme une comédie larmoyante : quand tous les acteurs seroient autant de Roscius, ils ne le seront pas long-tems faute d’émulation ; on censurera les débutans, on ne voudra que des Pïgmées ; en un mot, c’est le renversement de l’État ; mais de quoi se plaint-il ? […] Pour la Réligion catholique & ses exercices, la priere, la Messe, les Sacremens, ce sont choses indifférentes : quoiqu’il parle d’une infinité de choses dont il veut qu’on instruise les enfans, il ne dit pas un mot de celles-là. […] Tous ces grands mots, ces blasphêmés dramatiques, qui sont un vrai galimathtias, n’annoncent qu’une ignorance présomptueuse de son art : & après avoir dégradé tout le reste, il met son Fayel au dessus de tout.
Ne bravent-ils pas l’honnêteté à tous moments, pour dire un bon mot ? […] En un mot tous ces amusements flatteurs ne sont que des stratagèmes du démon. […] [NDE] Dans le texte anglais, il s'agit d'un jeu de mots qui ne se traduit pas. […] Mot écrit "damaret" dans le texte. […] [NDE] Il manque un mot ici.
Car si personne ne doute que ce ne fût une vie très criminelle que celle d'un homme qui ne ferait que manger, et qui serait à table depuis le matin jusqu'au soir ; ce que le Prophète condamne par ces paroles : « Vae qui consurgitis mane ad ebrietatem sectandam, et potandum usque ad vesperam » ; il est facile de voir que ce n'est pas moins abuser de la vie que Dieu nous a donnée pour le servir, que de la passer toute dans ce qu'on appelle divertissement ; puisque le mot même nous avertit qu'on ne le doit rechercher que pour nous divertir et nous distraire des pensées et des occupations laborieuses, qui causent dans l'âme une espèce de lassitude qui a besoin d'être réparée.
Car si personne ne doute que ce ne fût une vie très criminelle que celle d'un homme qui ne ferait que manger, et qui serait à table depuis le matin jusqu'au soir, ce que le Prophète condamne par ces paroles : « Vae qui consurgitis mane ad ebrietatem sectandam, et potandum usque ad vesperam » ; il est facile de voir que ce n'est pas moins abuser de la vie que Dieu nous a donnée pour le servir, que de la passer toute dans ce qu'on appelle divertissement ; puisque le mot même nous avertit qu'on ne le doit rechercher que pour nous divertir, et nous distraire des pensées et des occupations laborieuses, qui causent dans l'âme une espèce de lassitude qu'on a besoin de réparer.
Un seul mot de S. […] Car, qui est-ce qui demeurant entièrement en l’état que requiert la modestie et la pudeur honnête, pourra exprimer de paroles, ces imitations de choses infâmes, ces ordures de voix et de mots, ces sales mouvements, ces gestes vilains et indécents ? […] Ce sont les mots qu’on faisait dire à ceux qui étaient baptisés étant en âge de discrétion : et que les parents et parrains disaient au nom des petits enfants, pour leur faire ratifier en temps. […] Le mot est ici féminin, selon un usage archaïque à l’époque de Rivet. […] Le mot est ici masculin, comme le latin error.
On dit naïvement : Le prologue est trop gai (trop libre) pour que nous nous y arrêtions ; mais il peint bien le goût actuel : le siecle dans les mots veut de la modestie, sur tout le reste il vous absout. […] Les personnages du prologue sont la Parade, ce sont les farces licentieuses de Vadé, la Gravelure, mot nouveau, c’est-à-dire discours obscène ; la fausse Décence, c’est-à-dire l’hypocrisie de la chasteté, qui se donne toute sorte de licence sous des dehors décens ; enfin le Poëte la Fontaine, qui se moque de la décence, comme en effet il s’en est joué dans ses Contes. […] Là-dessus vient la gentille Gravelure voilée d’une gaze très-fine, qui laisse tout voir ; elle demande de l’honnêteté dans les mots, voile léger dont il faut couvrir tout ; sauver le mot, c’est sauver tout. […] N’en dites mot à la Commission chargée de réformer les Religieux, qui ne trouveroit peut-être pas trop bien observés les vœux de Religion que font les Chevaliers à la veille d’obtenir une Commanderie.
I’aymerois autant l’etymologie d’un autre mot qui est aussi Grecτριάμβη. […] Robe Peinte, ou autrement Tunique de Palme, & quelquefois d’un nom d’un seul mot Trabea. […] Ces mots exprimez avec autant de Religion que de Majesté, Il montoit sur un Chariot preparé & qui l’attendoit. […] Il est d’une necessité indispensable d’expliquer icy la difference qu’il y eut entre tous ces Monuments, des divers Triomphes des dépoüilles si vantées dans toute l’Histoire Romaine, sous le mot Latin d’Opima Spolia. […] Les Romains appellerent ces depoüilles extraordinaires d’un mot qu’ils tirerent d’un autreOpimum ab opibus.
Arrivé à la barrière de Belleville, deux jeunes gens, dont l’un sortait du faubourg du Temple et l’autre descendait la chaussée de la Courtille, s’abordèrent en ces termes : « viens donc, Pierre, la répétition est arrêtée pour toi ; j’allais voir si nous pouvions afficher. » — « Me v’là, mais permets que j’respire un peu… j’avais des souliers à r’porter à des pratiques qu’on n’ trouve que l’ dimanche, ça m’a r’tardé d’une heure ; je n’ suis que d’ la septième scène, avec le quart d’heure de grâce, je n’ la gobe qu’ d’une demi-heure. » J’avais ralenti le pas au mot répétition, je croyais d’abord qu’il s’agissait d’un exercice de Lycée ; mais la mise et la suite du dialogue de mes champions, fixèrent mes idées sur eux. […] En côtoyant les rues basses, je tirai mille conjectures des derniers mots du commissionnaire, lorsqu’arrivé au boulevard de Bonne-Nouvelle, jadis si sombre dans son renfoncement, et que, pour plus d’une raison, le commissaire du quartier eût dû, depuis longtemps, faire éclairer, surtout au coin de l’escalier, projeté vis-à-vis la rue Hauteville, un vif éclat de lumières me fit doubler le pas ; oh ! […] Je m’approchai de la barrière du limonadier, privilégié pour la vente intérieure de l’établissement comique ; deux flâneurs disputaient sur les chances de ce nouveau théâtre ; je prêtai une oreille attentive, et voilà, mot pour mot, ce que j’entendis : « le Gymnase, appelé dès sa naissance à de hautes destinées, restera toujours ce qu’il est, heureux ! […] [NDA] Mot passé en proverbe, extrait du Pied de Mouton, mélodrame de la Gaîté.
L’intrigue & l’action forment des images révoltantes : les détails respirent la passion même ; en un mot, tout peint & célebre la volupté. […] Rousseau, ne font qu’un misérable jargon criminel, qu’on est bien heureux de ne pas entendre, une collection faite au hasard, d’un très-petit nombre de mots sonores que notre langue peut fournir, tournés & retournés en toutes les manieres, excepté de celles qui pourroient lui donner du feu. […] On ne peut disconvenir que l’oubli de Dieu, le libertinage, la fornication, l’adultere, la jalousie, la vengeance, l’homicide, en un mot, tous les crimes qui déshonorent l’humanité, y sont représentés : désobéissance des enfans, dépenses inutiles & ruineuses, esprit de dissipation & d’irréligion qui y regnent ; tout d’une voix unanime dit anathême aux Théatres. […] Je connois les héros du parti, ils sont comme les femmes irritées qui veulent toujours avoir le dernier mot, je trouve dans la vérité confirmée par l’expérience de quoi me consoler ; pour avoir raison, il n’est pas nécessaire de crier le plus haut, & de forcer les autres à se taire.
.), est remplie de tant de licence, que du style comique fait pour délecter & corriger les mauvaises mœurs par la moquerie, elle passe dans celui de la bouffonnerie, de l’impudicité & de l’impudence, & ces farces exécrables dont la France fait un dessert de cigue après la piece sérieuse, mériteroient une sévere punition des Magistrats, parce que les mauvais propos que l’on y tient corrompent les mœurs, apprennent au peuple des mots de gueule, des traits de gausserie, des quolibets sales, & le portent à l’imitation des sottises & des fripponneries qu’il voit représenter. […] Ce seul mot ne renverse-t-il pas toute l’apologie que Marmontel en a osé faire ? […] où a-t-il pris ce mot ? […] Il est vrai que par ordre du Prélat un Grand Vicaire ad hoc examine toutes les scènes d’opéra qu’on y chante, & pour écarter les mauvaises pensées a grand soin de substituer les mots d’ami & d’amitié aux termes profanes d’amant & d’amour, souvent, il est vrai, aux dépens de la mesure & de la rime, mais au grand profit des bonnes mœurs.
On s’apperçoit que la langue, ou du moins certains mots peuvent reveiller en nous l’idée de ce qu’il y a de repréhensible. Ces mots ont donc un rapport, un sens, une analogie criminels.
Joindre aux excez de luxe & de galanterie des excez de bouche & d’intemperance, ne se pas contenter des discours, qui nourcissent le prochain, se relâcher jusqu’à dire des paroles, qui le scandalisent ; En un mot ajoûter aux vices des femmes tous les vices & tous les desordres des hommes, en verité sont-ce là des divertissemens de Chrêtiennes ? […] Voiez s’il vous plait si ces mots ne disent pas tout ce, que je viens de dire en les expliquant.
Trouve-t-on dans cette Scène un seul mot inutile ? […] Elle est une de celles de l’Opéra-Bouffon dont le Dialogue soit le plus vif, & qui contienne moins de mots répétés.
.° Une médaille qu’elle fit frapper comme les Empereurs Romains ; autour de quelques vaisseaux submergés, on voyoit cette légende : Veni, vidi, vici , mots fameux empruntés de Jules César, de l’autre côté ces mots de Virgile Dux fœmina facti . […] Il y eut bien des sortes de prétendans, tous pour monter sur son trône ; car à l’exception de Devonshire, aucun ne l’aima ; plusieurs de ses Sujets aspirèrent à sa main, elle les dédaigna, & quoique des regards tendres, des petites caresses, des mots obligeans, en un mot le manège d’une coquette les retint à son service, & les empêcha de former de parti, elles les en croyoit indignes. […] Il est vrai que tous les cœurs étoient changés, jusqu’aux Protestans, les Calvinistes aussi opposés que les Catholiques à la Religion Anglicane, faisoient plus du bruit qu’eux, & menaçoient d’un soulevement général ; elle s’imaginoit qu’un mari pourroit rétablir ses affaires, appaiser ou contenir les mécontens ; quand elle vit manquer cette ressource, elle tomba dans une espèce de désespoir ; & dans sa maladie, lorsqu’on lui présentoit des remèdes, elle disoit avec douleur ces mots singuliers qui la trahissoient & démontroient ses éloges dont on la combloient encore : Laissez-moi mourir en repos, les Anglois sont las de moi, & je suis lasse d’eux, il est temps de nous séparer. […] Jeu de mots & plate équivoque, même fausse ; puisque la punition de Saul qui offrit un sacrifice, d’Ozias qui porta la main à l’encensoir, & tant d’autres Rois d’Ifraël & de Juda qui mêloient les superstitions au culte de Dieu, font voir dans ce livre plus que dans tous les autres combien Dieu a horreur de ce mêlange sacrilège, & des attentats des Rois sur les choses saintes. […] On ne peut justifier, dit Gregoireleti, ce Chef des Protestans qui affectoit d’avoir à cœur la propagation de leur foi, de les abandonner sans dire mot, à la rage des loups affamés ; il faut couvrir cette dureté du voile du silence pour en cacher le scandale, mais les Auteurs Protestans qui l’ont blâmée, ne veulent pas voir qu’en les plaignant elle se fut condamnée elle-même, ainsi que son père & son frère : leur vie & la sienne n’ont été qu’une Saint Barthelemi continuelle, ils ont plus versé de sang Catholique en Angleterre & en Irlande, qu’il n’en a été versé de Hugenot en France.
Ainsi tout le dessein d’un Poëte, tout son travail, c’est qu’on soit comme son héros, épris des belles personnes ; qu’on les serve comme des divinités ; en un mot qu’on leur sacrifie tout, si ce n’est peut-être la gloire, dont l’amour est plus dangereux que celui de la beauté même.
La moindre Chanson a ses règles, ses loix particulières ; les Strophes doivent en être coupées avec simétrie, certains mots rejettés, le stîle clair & concis.
Ce mot se prend quelquefois dans plusieurs sens, surtout dans la Poétique d’Aristote.
On dirait que mon attachement le fatigue… A ce mot, la vanité se révolte, ma fierté s’éveille, & je me sens prête à rougir de mes larmes.
… Honorine est plus tempérée : elle remarque encore ses amies ; elle ne leur dit que quelques mots mais ils sont si tendres !
Voici ce que dit le fameux Rhéteur Longin ; « Les grands mots, selon les habiles gens, sont en effet si peu l’essence entière du Sublime, qu’il y a même dans les bons Écrivains des endroits sublimes dont la grandeur vient de la petitesse énergique des paroles3. » Si l’on voulait récuser l’Auteur Grec que je viens de citer, sous prétexte de son ancienneté, & que les goûts ne sont plus tels qu’ils étaient autrefois, le témoignage de Boileau montrerait que les Auteurs Modernes sont du même avis. […] Je ne dirai peut-être qu’un mot pour les confondre ; mais c’est parce que mon Livre en général doit les détruire aisément, & que je me repose sur les lumiéres de mes Lecteurs. […] En un mot, notre Littérature doit périr à cause de l’Opéra-Bouffon ; il la mine chaque jour en acquérant de nouvelles forces ; semblable à l’insecte qui dévore en se formant, le fruit dans lequel il a pris naissance.
Sont les joueurs artisans mécaniquesaa, comme cordonniers, savetiers, crocheteurs de grève, de tous états et arts mécaniques, qui ne savent lire ni écrire et qui onques ne furent instruits ni exercés en théâtres et lieux publics à faire tels actes, et davantage n’ont langue diserte, ni langage propre, ni les accents de prononciation décente, ni aucune intelligence de ce qu’ils disent, tellement que le plus souvent advient que d’un mot ils en font trois, font point ou pause au meilleur d’une proposition, sens ou oraison imparfaiteab, font d’un interrogant un admirantac ou autre geste, prolation ou accents contraires à ce qu’ils disentad, dont souvent advient dérision et clameur publique dedans le théâtre même, tellement que, au lieu de tourner à édification, leur jeu tourne à scandale et dérision. […] [NDE] Farceurs, diseurs de bons mots, plutôt que jongleurs. […] [NDE] Floris omet le mot « ordinaire », transcrit par Runnalls, dont la lecture semble juste. « Ordinaire » peut qualifier un procès civil : le sens pourrait donc être que la décision est prise dans le cadre d’un procès civil.
De là le mot si célèbre du Poète : Les Romains, vainqueurs de l’univers, ont été vaincus par les plaisirs ; l’impudicité, plus funeste que les armes, a vengé le monde : « Sævior armis luxuria incubuit, victumque ulciscitur orbem. » Vous pouvez sans risque, Romains voluptueux, disait Juvenal (Sat. […] Le mot ludicras artes de Justin, constamment employé pour les jeux du théâtre, ne permet pas d’en douter. […] Ce nom Hébreu serait peu propre à la rime et à la mélodie, il rendrait les vers et les chansons barbares ; ne lui a-t-on pas heureusement substitué les mots harmonieux d’Amathonte, de Flore, de Pomone, de Bacchus, d’Adonis ?
Le mot essentiel, gratis, manque ici ; on a fait payer très-exactement, à l’entrée, & on a même quêté par une annonce par tout répandue, pour fournir aux frais de la statue à ériger : rendons justice à tout le monde ; je ne doute pas qu’on ne soit redevable à l’Académie Françoise de cette effervécence de zèle. […] Jamais magicienne n’a déployé son art magique pour avoir un buste, il ne faut qu’un scuplteur ; aussi Moliere ne dit-il mot, quoique revenu à la vie. […] Paroît un Médecin qui a répandu des avis de tous côtés, & pour mieux attirer tous les états, il a mis le mot essentiel, il donnera ses avis gratis , (satyre triviale ;) arrive Sosie de l’Amphitrion, Thalie se couvre de son voile, Sofie la prend pour la nuit ; comme si on voyoit la nuit en plein jour, pour amener un prétendu bon mot, qui se trouve par-tout ; il se souvient des coups de bâton que la nuit lui a valu. […] A ces mots, tous les comédiens qui remplissent le théatre & les coulisses, s’empressent au tour de Moliere, c’est à-dire, de son buste, l’embrassent, c’est-à-dire, le pied d’estal, se jettent à genoux, le baisent, l’encensent, le parfument, le couronnent de lauriers ; les actrices ne font pas moins les empressées & les caressantes, quoique bien fachées de n’embrasser qu’un buste. […] Le Bureau de l’administration y trouva si peu d’avantage qu’il, s’abonna avec la troupe, a une somme fixé ; tous ces grands mots ne sont qu’une charlatanerie.
Telle est en peu de mots l’histoire de nos théâtres. […] Les mots convenus, arrangés avec plus ou moins d’art, peuvent servir à communiquer avec plus ou moins de force & d’énergie, les pensées & les sentimens, & les différens mouvemens de la passion. […] Luxe, est un de ces grands mots sur lesquels les Philosophes ont beaucoup disserté sans les avoir encore parfaitement défini. […] Rente y est encore le mot générique & le synonime de revenu. […] De-là est venu le mot, livrée, parce qu’on livroit ces habits aux frais du Roi….
Boissi ne voulant perdre ni ses bons mots, ni les profits de la représentation, changea le titre de la farce & l’appela la Péruvienne, rhabilla quelque scène, y sema des vaudevilles, & la fit jouer. […] Dans les Mémoires de Milord Bolinbroke on trouve ces mots remarquables : Le luxe est avide, nourrissez-le. […] Si dans un endroit d’attendrissement on se laisse emporter au sentiment du rôle, le cœur se trouvera resserré, le gosier s’embarrassera de sanglots, & il sera impossible de dire un seul mot sans des hoquets ridicules. […] C’est que dans la vérité nos Auteurs lyriques & tragiques, ainsi que nos Poëtes champêtres, ne savent qu’un certain nombre de mots & de pensées qu’ils tournent, retournent, déplacent, arrangent, répettent sans cesse.
Ainsi font illusion les noms & les mots à ceux qui, sensibles au rithme & à l’harmonie, se laissent charmer à l’art enchanteur du Poëte, & se livrent à la séduction par l’attrait du plaisir ; en sorte qu’ils prennent les images d’objets qui ne sont connus, ni d’eux, ni des auteurs, pour les objets mêmes, & craignent d’être détrompés d’une erreur qui les flatte, soit en donnant le change à leur ignorance, soit par les sensations agréables dont cette erreur est accompagnée. […] Quant à la simplicité des rapports sur laquelle on a voulu fonder le plaisir de l’harmonie, j’ai fait voir dans l’Encyclopédie au mot Consonance, que ce principe est insoutenable, & je crois facile à prouver que toute notre harmonie est une invention barbare & gothique qui n’est devenue que par trait de tems, un art d’imitation. […] Il ne faut pas prendre ici ce mot de partie dans un sens exact, comme si Platon supposoit l’ame réellement divisible ou composée. La division qu’il suppose & qui lui fait employer le mot de parties, ne tombe que sur les divers genres d’opérations par lesquelles l’ame se modifie, & qu’on appelle autrement facultés.
Disons tout en un mot ; il instruit en amusant. […] Il me semble que le mot Opéra est assez usité parmi nous, pour mériter d’avoir un pluriel.
Moliere avoit hasardé quelques mots dans une préface. […] Ensuite prenant le ton érudit, lui qui ne savoit pas un mot de latin. […] Des piéces sans nombre qui n’enseignent, ne représentent, ni ne respirent que les passions & singuliérement l’impureté, des génies singuliers, éloignés de nos éloges, s’ils faisoient un bon usage de leurs talens, des voix luxurieuses ; des femmes à demi-nues, des peintures lascives, des paroles équivoques, des danses lubriques, l’empire du luxe, en un mot un assemblage recherché de tous les plaisirs & de tous les dangers à la fois, un élixir de tous les vices, un chef-d’œuvre de séduction toujours subsistant & multiplié à l’infini, qui fait par-tout les plus grands ravages : y a-t-il d’objets plus importans dans la Réligion & les mœurs, & peut-il y avoir deux avis dans le Christianisme sur les anathêmes qu’il mérite. […] De quelque maniere qu’on prenne le mot de sceptrum, par une autorité quelconque, & le mot de Juda, pour la tribu de Juda, & pour la nation entiere, qu’Hérode & son pere fissent ou non profession de la loi Judaïque, il est certain qu’ils n’étoient ni de la tribu de Juda ; ni-même Juifs d’origine.
Il s’agit maintenant, sur notre Théâtre Français particulièrement, d’exciter à la vertu, d’inspirer l’horreur du vice, & d’exposer les ridicules : ceux qui l’occupent, sont les organes des premiers génies, & des hommes les plus célèbres de la Nation ; Corneille, Racine, Molière, Renard, monsieur de Voltaire, &c. leur fonction exige pour y exceller, de la figure, de la dignité, de la voix, de la mémoire, du geste, de la sensibilité, de l’intelligence, de la connaissance des mœurs & des caractères, en un mot, un grand nombre de qualités, que la nature réunit si rarement, dans une même personne, qu’on compte plus de grands Auteurs que de grands Comédiens.
[NDE] Les mots « Eglise » et « Ecriture » apparaissent systématiquement sans majuscule initiale dans l’édition originale.
retentissent et résonnent tellement, qu’ils redoublent les derniers mots qu’on a proférés : autres retentissent de manière, que d’une parole ils en font plusieurs.
En un mot le Théâtre est toujours le même au fond sous une autre forme. […] Il est guindé sans cesse ; et dans tous ses propos, On voit qu’il se fatigue à dire de bons mots. […] En un mot point d’utilité dans la Comédie, beaucoup de danger. […] L’Orateur insère un mot sur chaque chose, et fait ensuite une récapitulation des vices plus pernicieux, que la Comédie moderne a, dit-il, introduits, et qu’elle autorise. […] On trouve ce mot dans le théâtre de Molière.
Philippe de Macédoine disoit un mot qui lui fait peu d’honneur : On amuse les enfans avec des jouets, & les hommes avec des traités & des sermens. […] Qu’on ramasse tous ces traits dans une tête exaltée & naturellement caustique, on aura le mot de l’énigme & le fil du Machiavélisme. […] On fait beaucoup valoir quelques sentences jettées au hasard dans un rôle, démenties un moment après, étouffées sous un tas d’erreurs & de crimes, qu’on parera fierement de grands mots.
Que l’Académie de Musique réunisse toutes ses grandeurs, le grand Quinaut, le grand Lulli, le grand Pécour, le grand Batistin, le grand Servandoni, & les grands mots du grand Mercure, & qu’on ose mettre en parallelle leurs puériles croquis, avec l’immense, l’éternel spectacle que nous offre l’Évangile. Ce mot de spectacle, si commun du temps de S. […] Ce mot de théatre que quelques Commentateurs de S.
Il élevait un Théâtre, mais moral : un Théâtre qui tournât au profit du cœur et de l’esprit ; qui formât des Citoyens, des Pères et des Mères de famille, des Enfants et des Sujets dociles ; qui ne respirât que l’honneur et la probité ; qui rectifiât les fausses idées et les remplaçât par de plus justes ; qui mît un frein aux passions et apprît à les régler ; qui fût ennemi déclaré du vice et épargnât le vicieux : persécuteur infatigable de tout ce qui conduit au détriment de la Société : protecteur zélé de ce qui en serre les liens ; qui montrât le crime et le vice dans toute leur difformité, et la vertu dans tout son lustre : en un mot, qui ne proposât que de bons exemples, et couvrît de confusion les mauvais. […] Ce mot de bravoure ne serait-il point équivoque, et ne renfermerait-il pas deux sens qu’il serait important de démêler ? […] Ne serait-ce pas encore une nouvelle preuve que nous ne cherchons, n’aimons, ne suivons de Spectacles que ceux qui flattent nos passions les plus répréhensibles, et vers lesquelles nous avons plus de pente ; qui les entretiennent ces passions, qui les échauffent, qui les animent ; dégoûtés de ceux qui nous apprendraient à les calmer, à en tirer un parti raisonnable ou à les vaincre : en un mot, que tout Théâtre où l’on se proposera de redresser les mœurs, restera désert, et que les chambrées, pour me servir du terme consacré que vous m’avez appris, ne seront bonnes qu’autant qu’on aura employé plus d’art pour les renverser de fond en comble ?
C’est qu’elles éclairent & n’échauffent point dans ce dernier cas ; c’est en un mot, comme le dit Scaliger, que si le Théatre doit instruire, il n’y parvient que d’une manière indirecte & détournée, & par le tableau des actions.
Elle n’eut pas le temps d’attendre nôtre réponse sur ce qu’elle avança, on la vint chercher : mais elle nous prêta : l’occasion de vous prier un mot de réponse sur toutes ces difficultés : vous ferez une œuvre de charité, & vous obligerez, Monsieur, vôtre très-humble & trés-obéïssante Servante.
Je ne me suis pourtant pas fait scrupule d’ajouter en quelques occasions un mot ou deux à l’Original ; mais uniquement pour en rendre le sens plus intelligible, pour en conserver mieux toute la force, et pour garder en même temps les règles de la langue dans laquelle j’écris.
Enfin elle récitait ces mots : Nunciate dilecto meo, quia amore langueo y. […] La seconde strophe, où l’on trouve les mots : saliit in Bethleem, prouve, comme je l’ai déjà dit, que toute cette cérémonie avait rapport au rôle que l’âne joue dans la nativité du Christ ; et qu’elle ne doit son origine ni à l’âne de Lucien ou d’Apulée, ni à l’âne de Balaam, comme quelques auteurs l’ont prétendu. […] Après ces proses, le célébrant lisait les tables, et entonnait vêpres ; il chantait le Deus in adjutorium, et le chœur le terminait par un alleluia coupé de la manière suivante : « Alle — resonent omnes ecclesiæ, Cum dulci melo symphoniæ, Filium Mariæ, Genitricis piæ, Ut nos septiformis graciæ Repleat donis et gloriæ, Unde Deo dicamus — luia. » « Alle — que toutes les églises chantent au son d’une douce symphonie, le fils de Marie, mère pieuse, afin qu’il nous remplisse des dons de la grâce septiforme et de la gloire, et que nous puissions dire à Dieu — luia. » Il y a des livres où on lit une prose dans laquelle le mot alleluia est, à certaines solennités, coupé par quatre mots de la manière suivante : alle — cœleste nec non et perenne — luia ; mais ici le mot alleluia est coupé par vingt-deux mots ; ce qui est bien plus bizarre, et par conséquent bien plus convenable à un office de la messe des fous. […] Evovæ remplace partout le mot Amen. […] Le missel est terminé par trois épîtres, pour les fêtes de Saint Etienne, des Innocents et de Saint Jean ; l’une d’elles commence par ces mots : Ut queant laxis resonare fibris, etc., dont J.
Cet usage de suspandre à la jaretiere de jolies bagatelles, est monté à la ceinture : on y voit suspendu, avec la chaîne de la montre, une infinité de colifichets de toute espece, d’or, d’argent, d’ivoire, qu’on appelle breloques, mot pittoresque, qui représente le petit cliquetis que font ces joujoux quand on les remue. […] Il me semble même qu’il y a quelque scene Italienne où l’on parodie cette avanture, & Arlequin pour se faire Chevalier ramasse & met à la boutonniere une jarretiere de Colombine, & chante une ariette sur ces mots : Honni soit qui mal y pense. Les Evêques Anglois ne manquent pas d’étaler dans leurs armoiries ces mots sacrés & ce ruban bleu, ainsi que le chef de l’Eglise Anglicane dans les siennes. […] Le cérémonial se sert de ce mot & non de celui de calceus, qui marque un soulier fermé, qu’on n’employoit pas quand le cérémonial a été fait.
Ces recueils d’Anecdotes, Bons mots, Ana, &c. sont des ouvrages très-faciles ; il ne faut que copier des livres. […] Voltaire a poutant tort de se moquer de l’Abbé de Voisenon, qui étoit son partisan déclaré : mais il sacrifie tout à un bon mot. […] Mais comment cet Instituteur si délicat, qui trouve les fables du lion, du renard, du loup pernicieuse à la jeunesse, ne trouve-t-il pas scandaleux les exemples des personnages de la Scène, le Duel de Rodrigue, le meurtre de la sœur d’Horace, l’assassinat de Pompée, l’inceste de Phedre, les amours de Mitridate, les mœurs de Neron, l’adultere de Danaée, en un mot tout le Théatre, qui n’est qu’un tissu de crimes, semé de quelques sentences & de quelques traits de vertu. […] Mais ne voyant point onque dans la Comédie, Pour qui je me sentois un merveilleux génie, Je formai le dessein de faire en ce métier Ce qu’on n’avoit pas vu depuis un siecle entier ; C’est-à-dire en un mot, les fameuses merveilles Dont je charme aujourd’hui les yeux & les oreilles.
Ce sont des « solitaires, dites-vous,j des austères qui ont quitté le monde » et parce qu’ils ont écrit cinq ou six mots contre la Comédie, vous invectivez aussitôt contre eux, et vous irritez cette austérité chrétienne qui pourrait vous dire des vérités dont vous seriez peu satisfait. […] Vous voulez abuser du mot de Comédies, et confondre celui qui les fait pour le Théâtre, avec celui qui les traduit seulement pour les Ecoles, mais il y a tant de différence entre eux qu’on ne peut pas tirer de conséquence de l’un à l’autre. […] [NDE] Goibaud du Bois cite une nouvelle fois Nicole, mais décale la portée du jugement : dans la première des Visionnaires (Les Visionnaires, ou seconde partie des lettres sur l’Hérésie Imaginaire, contenant les huit dernières, Liège : Adolphe Beyers, 1667) ces mots s’appliquaient non aux pièces de théâtre elles-mêmes, mais aux qualités qui leur sont généralement attribuées : « Ces qualités qui ne sont pas fort honorables au jugement des honnêtes gens, sont horribles, étant considérées selon les principes de la religion chrétienne, et les règles de l’Évangile. » h. […] « Or, de nos jours encore, nous voyons des prêtres de Dieu eux-mêmes négliger les évangiles et les prophètes, mais lire les comédies, fredonner les mots sensuels des vers bucoliques, s’attacher à Virgile, et ce péché que les enfants commettent par contrainte, s’y adonner, eux, volontairement. » (trad.
.), et comme lui toute l’histoire, que ses liaisons avec les Comédiennes, jusqu’à les traîner dans ses voyages et dans sa litière : « Inter quos ledica tua Mima pertabatur. » Ce qu’il appelle avoir perdu le bon sens, par un jeu de mots qu’on ne peut rendre en français : « Venisti Brundusium in sinum et complexum tuæ Mimulæ, cum in gremiis Mimularum mentum et mentem depeneres. » Ses débauches avec Cléopâtre, sa défaite, sa mort funeste, furent les tristes suites de son amour aveugle pour ces créatures, qui l’avaient d’abord perdu. […] Son Confesseur lui ayant fait jeter au feu un opéra qu’il venait de composer, un Seigneur de la Cour lui témoigna du regret de cette perte : « Ne dites mot, Monseigneur, lui dit-il, j’ai attrapé mon Confesseur, j’en ai dans mon cabinet une copie. » Les guerres de Charles VII contre les Anglais fournirent une nouvelle matière à la Basoche. […] Qui peut soutenir ces innombrables répétitions de mots, de pensées, de phrases, qui font la moitié de cette assommante production ? […] On assure que la consultation renferme en peu de mots la certitude des principes de l’Auteur du Mémoire, et qu’« elle couronne le zèle d’une Actrice digne des éloges de l’Eglise même. » On ajoute, « elle ne trouve de vraie gloire qu’à répandre dans le sanctuaire de la religion qu’elle professe, celle que la France lui défère ».
J’en reviens toujours à mon principe, Monsieur, et ce principe est que tous les hommes tenant plus ou moins à la concupiscence, (voilà un terrible mot à prononcer dans une Lettre ; mais je vous dirai, comme Phèdre dit à sa nourrice, à propos d’Hippolyte, c’est toi qui l’as nommé,) je vous dirai donc qu’attendu le malheur de notre nature corrompue, nous sommes tous plus ou moins sensibles à la vive peinture des passions, et que celle de l’amour étant la dernière mourante chez les hommes, le moindre souffle d’amour vertueux ou corrompu, le réveille dans tous les hommes, comme le moindre petit zéphyr est capable d’agiter les feuilles ; que cela n’est point l’effet de la disposition du cœur de quelque homme en particulier, que c’est la faute de la machine prise dans toute son étendue. […] Il est le premier à convenir qu’Homère est excellent dans ses inventions fabuleuses, et qu’il charme l’esprit par ses agréables rêveries : mais il se déchaîne aussi contre le torrent de la coutume, qui porte à lire des choses si chatouilleuses pour les bonnes mœurs ; jusques là qu’il fait honneur au Christianisme qu’un Auteur nourri dans ces sciences profanes, et dans la Religion du Paganisme, que Cicéron, en un mot, eût reproché à Homère qu’il faisait des Dieux des hommes, et qu’il érigeait les hommes en Dieux : au lieu, dit-il, qu’il aurait dû rendre les hommes semblables aux Dieux, plutôt que d’abaisser la divinité à la condition des hommes.
Vous pouviez employer des termes plus doux que ces mots « d’empoisonneurs publics », et de « gens horribles parmi les chrétiens ». […] Vos bons mots ne sont d’ordinaire que de basses allusions.
[NDE] Le mot est féminin à l'époque.
A la vérité les Empereurs de Constantinople ont jusques au declin de leur Empire retenu le gonfanon où était le Dragon peint, et l’appelaient Flammulum du Latin, duquel nom tant Cédrène que le Curopalate se servent, et dont vient le mot Français d’Oriflamme et le Flamboler des Turcs.
Les autres étaient ceux du Théâtre qui se faisaient à l’ombre, d’où est venu le mot de Scène. […] Il y a eu des impies plus méchants que les habitants de Sodome, qui n’auraient pas voulu prononcer ces mots. […] Enfin, pour réduire en peu de mots toutes les autres raisons de Tertullien. […] Pour un mot que je voulais ajouter à ma Lettre, voilà déjà bien des lignes. […] Ces mots Latins Histriones et Joculatores, sont traduits par Plaisanteurs et Bateleurs.
comment en un mot avez-vous pu mettre « scenicus » au lieu de « secundus ». […] Or je vous demande, puisque vous l’avez vue, où était dans l’expression le mot pour rire, si ce n’est dans le geste et dans la posture indécente de l’Acteur. […] En un mot tous ces exemples ne prouvent rien pour la justification de la Comédie. […] » Qu’en un mot on abandonne la Foi de Jésus- Christ par cette seule démarche. […] En un mot vous avez eu autant de Censeurs et de Critiques, qu’il y avait de Prédicateurs.
Rien de plus mince à travers de grands mots, que l’éloge qu’il lui adresse à lui-même dans sa seconde satyre dont il a tant rabattu dans l’Art poetique, il n’a garde de louer sa religion & ses mœurs ; toute la France l’eût démenti. […] Un si léger repas déclare la stérilité du poëte qui ne fait que coudre des mots, & la frivolité d’un amateur assez imbécile pour en être enchanté, & trouver Moliere divin parce qu’on l’a comparé à Appollon. […] On a donné dans le même temps en différentes Académies trois sujets pour le prix qui doivent déplaire aux Molieristes, 1.° à Lyon, Combien il est dangereux de préférer les talens agréables aux talens utiles, sur ces mots de Ciceron de offic., liv. […] Terence dit en quatre mots & avec la plus élégante simplicité ce que celui ci ne dit qu’avec une multitude de métaphores qui approchent du galimatias. […] Mais Rousseau rachette ces défauts par des beautés d’un autre prix que les bons mots du Théâtre, auxquelles Moliere ne peut ni ressembler ni atteindre.
Les meilleurs mots se présentaient au bout de leur plume ; les rimes les plus riches venaient les trouver en foule, comme pour les narguer.
Souffrez seulement qu’après demain (samedi) je vous dise un mot chez votre amie.
ou les instructions de Jésus-Christ, ou les bons mots d'un Bouffon ?
Mais afin que la conclusion soit légitime, il faudrait en premier lieu qu’il fût bien certain, que sous le nom d’« histrions », Saint Thomas eût entendu les comédiens : et cela, loin d’être certain, est très faux ; puisque sous ce mot d’« histrions », il comprend manifestement un certain joueur : joculator, qui fut montré en esprit à saint Paphnuce, comme un homme qui l’égalait en vertu.
Mais si la Comédie est criminelle dans tous les temps, combien le doit-elle être plus particulièrement dans ceux que l’Eglise consacre d’une manière particulière à la pieté et à la Pénitence tels que l’Avent et le Carême, et où par des Prières et dans des calamités publiques, elle implore, comme on le fait actuellement dans notre Diocèse, la miséricorde de Dieu et travaille à apaiser sa colère si manifestement irritée ; dans un temps en un mot où la nôtre est particulièrement occupé à attirer sa protection sur les Armes de notre invincible Monarque, en n’oubliant rien pour sanctifier ceux qui les portent pour son service, et pour les rendre aussi bons serviteurs de Dieu que du Roi ?
C’est ce que signifie le mot publicat. […] III d’Isaïe, remarque que le même mot Hébreu, une belle coiffure, qui orne la tête, signifie aussi du poison, pour faire entendre que la parure des femmes empoisonne le cœur. […] Les mots si communs de sacrifice, victime, immolation, autel, &c. le leur rappellent à chaque instant. […] On prend ce petit animal pour le symbole de la pudeur, avec ces mots : Malo mori quàm fœdari ; parce que l’Hermine est si jalouse de la propreté, qu’elle aime mieux se laisser tuer par le chausseur qui la poursuit, que de se sauver en passant dans la boue, où elle se saliroit. […] Je sais bien que les Phœdres, les Sémiramis, les Cléopatres, les Messalines, les Armides, les Angéliques, sans compter les Déesses Venus, Diane, Junon, Flore, &c. en un mot toutes les Héroïnes du théatre dans le tragique les Isabelles, les Eléonor, les Lucile, &c. dans le comique, pensent différemment, & que celles qui jouent leurs rôles croiroient manquer au Costume, perdre une partie de leurs graces, & rendre mal leur personnage, si elles ne prennoient les sentimens, & n’imitoient la conduite des Princesses qu’elles représentent.
S’il a des Pièces sans nœud, ce mot pris à la rigueur du terme, il en a tant d’autres où les préceptes du Philosophe Grec sont suivis, qu’on ne peut accuser ses Poètes d’y manquer par faiblesse ou par ignorance ; mais j’ai observé plus haut que ces Pièces dont l’action est un peu relevée ne sont nullement dans son genre. […] On ne m’annonce point que je dois voir un Roi chassant ; le peu de mots que l’on en dit me fait bien espérer qu’il paraitra, mais je ne sçais ni pourquoi ni comment. […] Je citerai pour éxemple les dernières Scènes de Tom Jones, où les éclaircissemens se font par un seul mot ; & où chaque Acteur ne dit que ce qu’il doit dire absolument.
Il faut que nous mettions notre complaisance et notre joie, et que nous nous appliquions à le louer ; Il est le seul dans lequel il n'y ait rien qui nous déplaise ; comme au contraire, il n'y a personne en qui les infidèles trouvent tant de choses qui leur déplaisent : Tenez ce peu de mots pour une maxime indubitable, que l'homme à qui Dieu plaît, plaît aussi à Dieu. […] Il n'est point nécessaire de nous étendre plus au long sur ce sujet, il suffit de vous représenter en peu de mots, ce que vous devez rejeter, et ce que vous devez aimer. […] Je laisse pour juge de cette demande, la conscience de tous les Chrétiens, et je n'ai que faire de dire ce qu'une pernicieuse coutume fait voir trop clairement, l'on retient plus facilement un mauvais mot, qu'une sentence de l'Evangile, et l'on est plus content d'écouter les paroles de la mort, que celles de la vie: ainsi le Criminel aime mieux entendre ce qui le condamne, que ce qui lui donne la grâce.
., au Mot Comédie. […] Dans l’Edition de Paris, 1699., au Mot Comédie.
Envie, jalousie, soupçons, haine, vengeance, dépit, rage, fureur, désespoir &c. en un mot toutes les passions s’emparent du Théâtre. […] On peut aisément deviner la réponse qu’y fait notre Docteur : des principes qu’il vient de nous exposer, il conclut qu’on ne peut ni permettre ni favoriser aucun Spectacle indécent, qu’aucune raison de bien, même plus grand, ne peut l’autoriser, & qu’on est obligé de s’y opposer de tout son pouvoir : en un mot le Théologien Espagnol met ces Spectacles au rang des poisons dont on doit empêcher le débit.
Envie, jalousie, soupçons, haine, vengeance, dépit, rage, fureur, désespoir &c. en un mot toutes les passions s’emparent du Théâtre. […] On peut aisément deviner la réponse qu’y fait notre Docteur : des principes qu’il vient de nous exposer, il conclut qu’on ne peut ni permettre ni favoriser aucun Spectacle indécent ; qu’aucune raison de bien, même plus grand, ne peut l’autoriser ; & qu’on est obligé de s’y opposer de tout son pouvoir : en un mot le Théologien Espagnol met ces Spectacles au rang des poisons dont on doit empêcher le débit.
Il doit le jour à la farce, aux quolibets & aux bons mots tant soit peu indécens. […] En un mot, malgré les plaisirs qu’il inspirait, & malgré les gémissemens du Public, ce singulier Spectacle fut entiérement aboli8.
On verra dans le cours de cet Ouvrage que l’envie des succès d’autrui n’est pas l’éguillon qui m’a guidé : si ma fortune était moins bornée, la preuve serait aisé à donner : mon bien serait celui des enfans des arts ; au surplus, j’ai pour garands ceux qui me connaissent : souvent avili par des gens méprisables, c’est l’ordinaire, en état de leur faire payer cher leurs infâmes menées, j’en ai dédaigné les moyens, on le sait… un mot m’eut mis à même d’en avoir satisfaction, Mais me venger est au-dessous de moi.
En un mot, l’action est la prémière partie d’un Drame, & le stile en est la seconde.
Quoi, parce qu’un Poète aura mis par hazard dans les paroles qu’on module, le mot ramage, ou celui de ruisseau, faut-il aussi-tôt se mettre à la torture pour nous faire entendre le chant des oiseaux, ou le doux murmure d’une onde claire ?
Adieu… Ursule, je t’adore : songe au sentiment qu’exprime ce mot ; la bouche qui le prononce, le cœur qui l’éprouve ne se rétracteront jamais.
Enfin, en sixième lieu, encore que Saint Thomas spéculativement et en général ait mis ici l’art des baladins ou des comédiens, ou en quelque sorte qu’on veuille traduire ce mot histrio, au rang des arts innocents, ailleurs, où il en regarde l’usage ordinaire, il le compte parmi les arts infâmes, et le gain qui en revient, parmi les gains illicites et honteux ; « tels que sonta. 2. q. 87. art. a. ad. 2.
Pour les premiers ; nos Amants & nos Belles en sçavent plus qu’on n’en peut écrire : Pour le second, outre que nous en avons dé-ja parlé sur le propos des Dances, je n’adjoûteray que ce mot, que la belle Dance est une certaine finesse dans le mouvement, au port, au pas, & dans toute la personne, qui ne se peut ny exprimer ny enseigner par les paroles.
On ne vous demande pas que vous l’eussiez répétée trente-six fois, comme on fit alors : une seule aurait suffi pour vous mettre au moins à couvert du juste reproche que l’on vous peut faire, de n’avoir pas dit un seul mot ni de Dieu, ni de Jésus Christ dans toute cette fête.
[NDE] Floris ajoute deux mots qui ne sont pas dans le document, en transcrivant : « sont sans bulles seront tenuz bailler ».
En un mot, une fournaise de Babylone, en laquelle l’âme chaste se brûle, et se consomme dans les flammes ardentes de la concupiscence.
Que si on les souffre à Rome et ailleurs, (quoiqu’ils y soient fort différents de ce qu’ils sont en France, soit pour les Acteurs, soit pour les Pièces, qui toutes subissent l’examen avant que d’être jouées,) ce n’est que comme on tolère un moindre mal pour en éviter de plus grands, selon ce mot de S.
Tels sont les hypocrites, ils ne peuvent trop veiller sur eux-mêmes, pour ne pas se laisser démasquer ; le moindre évenement, un coup d’œil, un mot, un geste, découvre sans qu’on y pense, le fond du cœur. […] On prétend que le mot Britannos, est composé de deux mots, Brit picta tania Regio, c’est-à-dire, Regio picta. […] C’est vraissemblablement de Poppée qu’est venu ce proverbe d’un homme ou d’une femme fardée & parée, c’est une poupée, & le mot même de poupée qu’on donne aux figures de cire, de plâtre, de carton qu’on envoie de Paris dans les Provinces, pour enseigner les modes nouvelles, qui sont la regle & le compas de la toilette, l’ornement étalé des boutiques des coëffeuses, la matiere de l’étude des femmes de chambre & l’objet de la dévote contemplation de leur maîtresse.
Elle rajeunit des vieux bons mots qu’on trouve par-tout, qu’elle donne pour nouveaux & sublimes, en appliquant à Maurice ce qui avoit été appliqué à Turenne, à Condé, à Vendôme, à Villars, comme celui-ci d’un gascon, dit-on, qui ne donnoit pas à ces héros le titre de Monsieur. […] Ce mot, dit-elle, est méchant, mais a quelque chose de vrai. […] Il n’étoit grand qu’à la tête des armées, par-tout ailleurs il avoit la petitesse des ames vulgaires : ce qui me rappelle ce mot de la Bruyere : il est difficile d’être héros aux yeux de son vâlet-de-chambre . […] Dès qu’il l’apperçut, il la salua & tourna la bride de son cheval, sans s’arrêter ni lui dire un seul mot.
« La violence du sentiment, [Fils Naturel,] coupant la respiration, portant le trouble dans l’esprit, les syllabes des mots se séparent ; l’homme passe d’une idée à une autre ; il commence une multitude de discours, il n’en finit aucun, & à l’exception de quelques sentimens, qu’il rend dans le premier accès, & auxquels il revient sans cesse, le reste n’est qu’une suite de bruits foibles & confus, de sons expirans, d’accens étouffés, que l’Acteur connoît mieux que le Poëte. […] Ces sons expirans, ces mots inarticulés, il ne sçait donc pas ni ce qu’ils signifient, ni l’effet qu’ils produiront ?
Vous avez tort, M. de Molière : il fallait que le père fût absolu, qu’il parlât toujours sans que le fils osât lui dire mot, que la religieuse, bien loin de paraître sur un théâtre, fit dans son couvent une pénitence perpétuelle de ses péchés, et cet athée supposé n’en devait point échapper ; ses abominations, toutes feintes qu’elles étaient, méritaient bien pour leur mauvais exemple une punition effective. […] Mais aussi, s’il m’est permis de reprendre mes maîtres, je vous ferai remarquer que vous laissâtes glisser dans votre critique quelques mots qui tenaient plutôt de l’animosité que de la véritable dévotion.
un objet trop mondain vu par hasard, un mot trop libre dit sans dessein, une lecture peu modeste faite sans malice, mettent en danger la vertu la plus affermie, et sont très souvent des sources de réprobation : et tout ce que la passion a de plus vif et de plus empoisonné, tout ce que l’art de tenter a de plus fin et de plus poli ; un assemblage de tout ce qui peut séduire, ne sera ni une occasion prochaine de péché, ni un manifeste danger à des gens nourris, la plupart dans une criminelle mollesse, nourris même dans le péché ! […] Ces Directeurs si peu dignes de l’être, qui de peur d’aigrir ceux qu’ils croient avoir intérêt de ménager, les laissent marcher par la voie de la perdition, sans leur dire mot, et les voient tranquillement venir des spectacles au sacré Tribunal, et passer de la table de la Communion aux spectacles.
Thomas, tiennent et maintiennent notre profession non seulement honorable, ains utile et très nécessairey ; affirmant outre qu’elle se peut exercer illaesa conscientia z, mot qui en son emphase coupe la gorge à nos censeurs contre lesquels il eût suffi, si c’étaient gens qui voulussent recevoir la doctrine ecclésiastique pour règle de leurs opinions. […] Le dictionnaire de Godefroy donne le mot eschionné, avec une seule occurrence, sans en expliquer le sens.
Combien ceux qui traitent des Cas de Conscience approuvent-ils, ou condamnent-ils tous les jours d’actions, conformément à la doctrine de l’Écriture, quoiqu’ils n’y aient pas trouvé mot à mot les résolutions solides qu’ils donnent à ceux qui les consultent. […] Ce sont là les sentiments de l’Eglise ; sentiments dans lesquels elle n’a jamais changé : Elle a toujours cru que les divertissements de la Comédie étaient condamnés par l’Écriture, quoique le Texte sacré ne prononce point le mot de Comédie. […] Or dans toutes ces Pièces il n’y avait d’abord pas un mot équivoque ; tout y était presque dans le style d’une Histoire ordinaire, si ce n’est qu’on parlait en Vers. […] Je souhaite de tout mon cœur, qu’au moins à la mort ils reconnaissent l’infamie de leur profession, et qu’ils y renoncent, afin d’être inhumés en terre sainte, et qu’on leur donne un Épitaphe où il y ait ces mots : Ci-gît honorable homme. […] Mais sans nous débattre sur les mots de blasphême et d’idolâtrie ; qu’appellez-vous les pompes du monde, qu’appellez-vous les pièges de satan, qu’est-ce que mépris de la véritable Religion, insulte à la Majesté de Dieu, corruption des bonnes mœurs, si ce n’est cela ?
Celui-ci, dont la fortune était alors fort délabrée, ayant appris peu de temps après ce mot flatteur, courut aussitôt à l’appartement du Cardinal, qu’il trouva couché. […] Il rapporte un long passage Latin des Annales de Baronius, dont peut-être il n’avait jamais vu la couverture, et dont assurément il n’aurait pu expliquer le titre, puisque de son aveu il n’entendait pas un mot de Latin ; il prétend qu’Alexandre III, en récompense des services que lui avait rendus la République de Venise, accorda au Doge l’honneur insigne d’avoir la troisième place sur le théâtre du Pape, après l’Empereur, qui avait la seconde. […] Le mot théâtre ne signifie là qu’une estrade élevée de quelques marches, où le Pape se plaça (pour recevoir les Ambassadeurs), et ensuite l’Empereur, lui donner l’absolution, et jurer la paix qui fut conclue entre eux : estrade sur laquelle il était naturel de placer ce Prince à la droite du Pape, et par honneur à la gauche le Doge, Souverain du lieu.
C’est ce mot qu’Horace avoit en vue quand il comparoit un Poëte Tragique à un Magicien. […] Aristote ne s’arrête point à cette troisiéme partie de la Tragédie, parce qu’il renvoye à ce qu’il a dit dans sa Rhétorique, des Sentimens, & il entend ici par le mot qu’il employe, la disposition de l’esprit où nous sommes, & que déclarent nos paroles. […] Elie parlant en souverain aux Elémens ; les Cieux fermés par lui, & devenus d’airain, & la terre trois ans sans rosée & sans pluie ; à la voix d’Elisée les morts se ranimans. » Aucun mot n’est changé, l’ordre seul est changé, & l’oreille est contente d’une Prose noble : que les mêmes mots soient remis dans l’ordre de la Versification, une harmonie bien plus agréable contente l’oreille, L’impie Achab détruit, & de son sang trempé Le champ que par le meurtre il avoit usurpé : Près de ce champ fatal, &c. […] Quel éloge de Lully dans ce seul mot !
Je laisse rire ceux que la moindre chose étonne, & je vais prouver en peu de mot ce que j’avance.
Il nous assure que les Jésuites n’ont pas seulement songé à répondre ; il devait suivre leur exemple et craindre le bon mot d’un Sicilien,3 " Quæso, inquit Prætor, Adversario meo da istum patronum, deinde mihi neminem.
L'Auteur s’est contenté la plupart du temps de rapporter à peu près les mêmes mots, et ne se hasarde guère à mettre des vers: il lui était bien aisé, s’il eût voulu, de faire autrement, et de mettre tout en vers ce qu’il rapporte, de quoi quelques gens se seraient peut-être mieux accommodés; mais il a cru devoir ce respect au Poète dont il raconte l’ouvrage, quoiqu’il ne l’ait jamais vu que sur le théâtre, de ne point travailler sur sa matière, et de ne se hasarder pas à défigurer ses pensées, en leur donnant peut-être un tour autre que le sien.
Quant à l’art théâtral, je n’en dirai que peu de mots.
Par le mot danser, on entend ordinairement, sauter de joie, marcher, se tourner, se plier & se relever en cadence. […] Considérez que pendant que vous dansiez, un million de personnes étoient à l’agonie & souffroient de cruelles douleurs ; que votre tour viendra ; que le temps passe, & que la mort approche où il vous faudra rendre compte de tous ces vains amusements ; en un mot qu’ils sont indignes d’une ame qui a un vrai desir de se sauver : S.
La piece, qui est très-ingénieuse, finit ainsi : Enfin chacun des Dieux discourant de sa gloire, Le plaçoit par avance au Temple de Mémoire : Mais Bacchus & Venus n’en disoient pas un mot. […] Effectivement elle le rencontra dans un sentier fort étroit : le Roi la salua, sans lui dire un seul mot, tourna la bride de son cheval, & s’en retourna dans l’instant ; desorte, dit Voltaire, que la Comtesse ne remporta de son voyage que la satisfaction de pouvoir croire que le Roi de Suede ne redoutoit qu’elle : C’est la conduite que la Religion fait tenir à ceux qui veulent conserver la purete, bien differente de celle que fait tenir le Théatre à ses amateurs.
En un mot tous les Prédicateurs, anciens & modernes, ont tenu le même langage. […] La mortification, la simplicité, la pauvreté, y sont des ridicules ; le goût des choses saintes, le recueillement, la présence de Dieu, le soin des petites choses, la vigilance sur soi-même, l’emploi du temps, l’exactitude à ses devoirs, le rapport de toutes les œuvres à Dieu, en un mot, le corps entier de la piété chrétienne, quelle chimère !
Ils iront plutôt voir des bâteleurs ou autres jeux qui dépendent du diable, comme dit ici monsieur Saint Pierre en ces mots pris de Saint ClémentSaint Clément, livre 4 des Recognitions. […] Au 16e siècle, ‘eschez’ est une variante de “eschec” et se réfère aux jeu d’échecs ; le mot signifierait ici met en échec, combat.
.° Il y a une infinité de phrases commencées, de mots suivis de points de réticence. […] De même la répétition du même mot, dans mon cœur, dans mon cœur, & vous, vous son épouse, ces murs, ces murs sacrés, ce Dieu, ce Dieu jaloux, &c. […] Eh bien, ce mot affreux, le puis-je prononcer ?
Ce qui fait percer partout d'une manière singulière l'esprit de théâtre qui dirigeait cette plume ingénieuse, c'est que rien n'y est plus fréquemment répété que ces mots, théâtre, scène, rôle, personnage, acte, nœud, dénouement, tragique, tragédie, spectacle, Acteur. En un mot on trouve partout l'empreinte du dramatique. […] Il n'y a pas jusqu'au mot de troupe, qui communément ne s'applique qu'à des Comédiens, qu'il n'emploie en parlant des Apôtres, la troupe des Apôtres : en cent endroits le reste du jargon théâtral, les fers, les chaînes, les feux de l'amour, de l'hymen, les traits de la beauté, une amante, un amant, etc.
On trouve une Estampe de M. le Prince de Conti, avec ces quatre vers au-dessous : « L’or des Lys immortels qui brille en ta Couronne N’est pas ce que ton sort a de plus éclatant, C’est que la Grâce en sa personne Fit d’un Prince pécheur un Prince pénitent. » J’ai seulement retranché les premières pages de ce Traité, mais j’ai copié mot à mot tout le resteab. […] [NDE] Il y a pourtant quelques coupures dans le texte, ainsi que des différences de ponctuation, d’orthographe et de mise en page, et occasionnellement de mots.
D’Alzan, tout-à-l’heure, on m’entretenait d’elle, de ses vertus, de sa douceur, de sa tendresse envers vous ; une femme qui la connaît comme vous-même, celle qui m’a révélé ce secret qu’il m’eût été moins cruel d’apprendre de votre bouche, une inconnue en un mot qui me fit promettre, avant de parler, de ne point chercher à la deviner, vient de m’assurer qu’elle est toute belle, cette épouse que vous aimez……… Oui, vous l’aimez ; je connais trop bien votre cœur pour en douter : il n’est point fait pour l’ingratitude, l’inhumanité, la perfidie ; vous aimez votre épouse bien plus que vous ne le croyez : vous l’aimez plus que moi, plus que vous ne vous aimez vous-même.
Ce reproche sort de la question que je me suis proposée, et je n’en ai dit que quelques mots à la page 170 du livre des Comédiens et du Clergé.
Cette pensée triviale a été cent fois employée pour les peintres & les sculpteurs, qui sont toujours en commerce d’immortalité avec les gens de lettres qu’ils représentent : il n’y a de neuf que ce mot, il brave la caducité ; car il est rare qu’on peigne les héros & les belles dans leur caducité. […] Ces grands mots, qui n’ont aucun sens dons le moral, en ont un faux dans le physique. […] Les danses baladoires (petit mot d’érudition que presque personne ne connoissoit), frondées par les SS. […] Il semble que l’amour des Princes de cette auguste Maison, soit un sentiment général, que la bonté de chacun d’eux se plaît à proroger [ce mot ne regarde que le temps].
Les Mysteres sont incompréhensibles, il faut s’en tenir au Bon-sens, ne pas se payer de mots. […] L’équilibre n’est qu’un mot qui ne doit pas en imposer ; l’Europe est une famille où il y a de trop mauvais enfans pour qu’il subsiste ; c’est en le bravant qu’on va au grand ; les Anglois le méprisent ; ils sont maîtres de la mer ; il n’y a plus d’équilibre sur l’Océan, personne n’ose s’y montrer sans leur permission. […] Le mot Discipline est équivoque ; chaque état doit avoir la sienne ; c’est une folie de vouloir adopter celle de son voisin. […] Ne vous laissez pas éblouir par le mot de justice, il est fort équivoque ; la justice est l’image de Dieu ; qui peut atteindre à cette perfection ?
Porée y répond dans un mot ; rien de tout cela ne s’exécute. […] Un mot, une lecture, un coup d’œil, mettent en danger la vertu la plus affermie, & l’assemblage de tout ce que la passion a de plus vif, & l’art de plus rafiné, ne sera point un danger pour des ames nourries dans la mollesse & le péché ! […] Il décide, 1.° que les Magistrats ne peuvent tolérer les Comédiens que comme en certaines villes on tolere les femmes publiques ; 2.° que quand on n’y va que par simple curiosité, & moralement certain qu’on ne risque point de consentir à quelque mauvaise pensée, on peut ne pécher que véniellement, sans quoi on pèche mortellement ; 3.° enfin qu’on peut donner de l’argent à l’entrée quand les Acteurs sont déterminés à jouer, parce qu’alors on n’en est pas la cause, mais qu’on ne pourroit pas sans péché mortel les appeler chez soi ou dans une ville, faire marché avec eux, en un mot les faire jouer : Indubitatum est eos qui antecedenter conveniunt cum Histrionibus peccare mortaliter. […] Ce mot est d’une simplicité admirable & du sens le plus profond.
Les Confrères ajoutaient des bouffonneries à la religion, mauvaise broderie sur une riche étoffe ; aujourd’hui on sème quelque mot de religion sur le fond de la passion, c’est une perle dans le fumier. […] Ces rôles comportent de l’humilité, de la modestie, de la religion, de la charité, en un mot, les vertus chrétiennes : en ont-ils l’idée ? […] Voyez cette Actrice ; elle rit, elle pleure, s’irrite, s’apaise ; tantôt les charmes de la douceur, bientôt les emportements de la colère, on la prend tour à tour pour une grande Princesse et pour une misérable soubrette ; c’est une prude qui fait des leçons de modestie, une Agnès, qu’un mot, un regard font rougir ; une coquette qui tend des pièges à tout le monde ; une effrontée qui se permet les paroles, les parures, les manières les plus licencieuses. […] [NDE] Le sens de ce mot n’est pas clair.
Cette double signification du mot affection d’une chose et à unec hose n'est pas Française ; ce mot ne se prend que dans l'actif aimer un objet, non dans le passif, en être affecté, mais la pensée est vraie, et d'un grand usage pour les mœurs. […] Ce mot de foyer, le mot propre de la comparaison que je fais, me rappelle un autre foyer derrière le théâtre, où tous les feux du vice sont encore plus ardents.
N’est-on blasphémateur et impudique que lorsqu’on dit de gros mots, et qu’on se montre tout nu ? […] Sur la raison qu’il tire de la tolérance qu’a le Roi pour la Comédie, il est à propos de dire un mot. […] Les doux mots de « remède », et de « divertissement » ne lui imposent point ; elle déteste tout ce qui est un mal en soi, tout ce qui nous lie à autre chose qu’au Créateur. […] Mais il est à propos de dire encore deux mots pour les défenseurs de la Comédie.
Il paroît singulier que ce Saint emploie le mot prophane de spectacle, en parlant de la passion & de la mort de J. […] Les Prédicateurs à la mode se servent de ces mots malheureusement trop appropriés à leur style, à leur conduite, à leurs habits, à leur parure, qui en font de vraies actrices. De tous ces termes de l’art on doit excepter le mot Spectacle. […] En changeant le mot, ces foires sont encore plus communes en France, & les femmes à meilleur marché. […] Qui peut compter les pensées, désirs, paroles, actions, en un mot, les péchés qu’elle fait faire, non seulement dans l’instant que le trait part, maïs long-temps après par le souvenir ?
L’esprit y pétille, un confident qui n’a que deux mots à dire, ne s’exprime que par comparaison, dilemme ou apostrophe.
mon ami, tu seras enchanté lorsque tu la verras : dans son jeu, c’est la nature ; mais embellie, mais séduisante, parée de fleurs de la jeunesse & de la beauté : son ton est celui de la douceur & de la vertu ; avec ce ton enchanteur, l’expression devient plus honnête, le sentiment se place sous chaque mot qui sort d’une si belle bouche ; à tout elle donne un prix inconnu.
En un mot, nous faisons gloire d’avoir trouvé ce qu’ils cherchent toujours, et qu’ils ne trouvent jamais.
D’autres n’en font point, parce qu’un certain Public n’en veut plus, (& notez que l’on calomnie les femmes d’être ce Public-là) : il a tort ; un Ouvrage sans Préface est un Château sans avenue, un Jardin sans allées, un Apartement sans porte, une Femme sans toilette ; & quiconque ne les lit pas, est un génie superficiel, un ignorant paresseux, une tête à l’évent, un suffisant présomptueux ; ou tout cela en un seul mot, un Petit-maître. […] [A] L e Mimisme [A], ou l’Art de donner, par l’imitation, les grâces & la vie aux personnages d’un Drame ; de leur prêter ses organes d’une manière convenable à leur caractère ; de les animer de ce feu que l’Auteur n’a pu que leur supposer ; en un mot, l’Art aussi noble qu’utile en lui-même, d’exprimer avec énergie les diverses passions des hommes, m’avait toujours paru mériter d’aller au moins de pair avec la Musique & la Peinture. […] On y définit le mot Spectacles, Représentations publiques, imaginées pour amuser, pour plaire, pour toucher, pour émouvoir, pour tenir l’âme occupé agitée, & quelquefois déchirée .
En un mot, un seul événement suffit pour animer le Drame de notre Opéra : encore n’est-il pas nécessaire que cet événement soit essentiel & considérable : il suffit même de copier la moindre petite action de la vie de son principal personnage ; & souvent rien du tout. […] « Lorsque l’on fait des jeux, il faut les faire en jouant, & les accompagner d’une grace naive & simple, non pas d’un appareil de grand éclat. » Scaliger encourage les Poètes du Théâtre moderne à être simples : « En un mot, dit-il, les petits sujets entre les mains d’un Poète ingénieux ne sauraient mal réussir16. » D’Aubignac dit encore la même chose : « Il faut remarquer aussi que le Poète doit toujours rendre son action la plus simple qu’il lui sera possible17. » En voilà assez pour éxcuser notre Opéra.
Elle fait les plus grands éloges du Prince de Condé, & des services qu’il a rendus à l’Etat, de ceux qu’elle a rendu elle-même, entretenant les peuples dans la soumission, tandis qu’elle avoit mis tout en œuvre pour les soulever ; elle déplore les malheurs de sa maison & les siens (dont elle étoit la cause), & prétend avoir été forcée de recourir à la protection des ennemis de l’Etat, pour se défendre des entreprises formées contre elle ; elle assure que son innocence, sa conscience, son devoir l’obligent à sa légitime défense (ces grands mots s’appliquent ce qu’on veut) ; que les personnes les plus distinguées de l’Eglise, de la Cour, de la Robe, de l’Epée, toutes les grandes villes du Royaume, l’ont sollicitée d’être la protectrice de l’Etat ; que le Roi d’Espagne (tant elle étoit une personne importante) l’avoit invitée de le seconder, pour rétablir l’ordre & la paix en France ; sans quoi on auroit une guerre civile qui le désoleroit ; qu’elle étoit seule en état de rémédier à tant de maux, que la Reine étoit aveuglée par son Ministre ; que le Duc d’Orléans, trop facile, négligeoit tout par foiblesse ; qu’en conséquence elle avoit fait un traité avec le Roi d’Espagne, pour joindre leurs forces & agir de concert ; que la paix se feroit surement quand tout seroit réparé ; que jusqu’alors il ne falloit pas s’y attendre. […] Dans votre orient vous avez jettez des feux & des lumieres (pardonnez-moi ce mot de mon style ancien) qui ont ébloui, enflammé les cœurs les plus nobles & les moins nés à la servitude ; aujourd’hui vous brillez bien d’un autre éclat, vous inspirez un respect & une pitié qui valent bien tous les hommages du tems passé. […] Sans un foudroyement tel que celui de votre maison (ce foudroyement est du précieux de l’Hôtel de Rambouillet) La folie, l’injustice, l’ingratitude du monde, & pour tout dire en un mot le néant , (le néant est-il ingrat, injuste ?) […] Le galimatias de sa conduite est le mot de l’énigme. […] Après quelques mots, on parla politique : l’état des affaires ne pouvoit gueres l’amuser.
Ils prouveront que le but de cet art funeste est de faire naître & d’émouvoir les passions dans les ames innocentes ; & d’excuser le crime dans ceux qui y sont livrés : en un mot d’autoriser, & même de canoniser tout ce qui est condamné par l’Evangile.
Lorsque je me livre délicieusement à la douceur de plaindre un malheureux, faut-il par un bon mot m’arracher à mon ivresse ?