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127. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108

laisserait-on dire à un Arlequin : « Nos Prélats ne sont point ingrats, ils ont fait pendant ces jours gras, banquets, beignets et grand fracas, pour les mignonnes de la ville. » (Histoire du Théat. […] Sans doute elle n’alla pas lui jeter à la tête ces condamnations de la comédie, qu’il faisait représenter à la ville et à la campagne. […] Marc à Venise, et ces faits peints sur les vitraux de quelque Eglise et je ne sais quel tableau dans l’arsenal de cette ville. […] La dissipation, le goût du luxe et du plaisir, firent du mal à l’Eglise ; Dieu ne bénit pas leur pontificat, il fut très malheureux, l’un par l’hérésie de Luther, qui ravagea toute l’Allemagne, l’autre par le sac de la ville de Rome par le Connétable de Bourbon et les troupes de Charles Quint.

128. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

Enfin contre la ville d’Antioche, confondant l’innocent avec le coupable, dans ses calomnies & ses sarcasmes : ce qui n’est gueres philosophique, & se fit détester de tous les gens de bien. 7°.  […] Il est dans toutes les villes des insensés qui courent les rues deguisés de mille manieres bizarres : cette mode étoit trop du goût du jeune chanoine pour ne pas la suivre. […] Un prélat estimé du public & du prince,         Qui de la ville & de la cour,         Fait les délices & l’amour         De Paris & de la province.

129. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

Une vaine curiosité la fit monter dans la ville de Sichem pour y voir les femmes du pays ; elle fut malheureusement rencontrée par le jeune prince, et cette fatale entrevue causa la ruine de tout un peuple et la sienne propre. […] Il se tint un nouveau concile dans la même ville l’an 452, qui renouvela ce canon contre les comédiens avec la censure33.

130. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

Ainsi parlait l’Empereur Julien dans l’éloge de la ville d’Antioche : on y voit tant d’Acteurs, danseurs, sauteurs, joueurs d’instruments, qu’il y a plus de Comédiens que de citoyens : « Plures sunt Histriones quam cives. » (Misopogon. pag. 342.) […] Les petites villes trouvent des fonds pour bâtir des salles de spectacles, et s’abonnent avec des troupes de Comédiens, malgré la misère publique, qui rend et nécessaire et presque inutile, exerce et décourage le zèle des personnes charitables.

131. (1731) Discours sur la comédie « a tres-haut et tres-puissant seigneur, monseigneur louis-auguste d'albert d'ally, duc de chaulnes, pair de france. » pp. -

Chevalier des Ordres du Roi, Commandant, et ci-devant Capitaine Lieutenant de la Compagnie des deux cents Chevaux Légers de la Garde ordinaire du Roi, Lieutenant Général de ses Armées, Gouverneur des Villes et Citadelles d’Amiens et de Corbie, Vidame d’Amiens, Baron de Picquigny et Châtelain de Vignacourt, Flexicourt, etc.

132. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Comparons nos Villes de Provinces sans Spectacles, avec celles qui jouissent de cet avantage. […] Ce qui vient d’arriver dans la petite Ville de B… en fournit une preuve convaincante. […] Rousseau, que les Comédiens ne corrompissent les mœurs de votre Ville ? […] Les Romains entassent conquêtes sur conquêtes : les richesses s’introduisent dans la Ville & corrompent les mœurs. […] Cet avantage existera toujours dans une grande ville : mais il est sensible sur-tout de nos jours dans la Capitale.

133. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

La Ville eut enfin sa part des divertissemens du Roi. […] Le prémier Acte est en Thessalie dans la ville d’Yolcos. […] Le second Acte se passe dans l’Ile de Scio, qui est située dans l’Archipel ; on assiége la Ville capitale de cette Isle. Je demande si l’on peut dans un instant traverser un bras de mer considérable, former un siége dans toutes les règles, & faire la conquête d’une Ville fortifiée ? […] Les Salles de ces différentes Villes sont èxtrêmement grandes, aussi voit-on la Scène occupée par un nombre considérable d’Acteurs ; & la moindre décoration y frappe-t-elle davantage.

134. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Le Chinois sans doute se réjouit comme le François, aux dépens des ridicules ; mais jamais n’a fait une affaire d’Etat d’un divertissement frivole ; jamais la ville de Pekin n’a fait bâtir une salle d’opéra, jamais la Cour Impériale n’a pensionné de troupe d’acteurs, jamais n’a proposé aux Lettres des récompenses pour l’éloge d’un comédien ; jamais on n’a disserté pour ou contre la comédie, en vaut-elle la peine ? […] Nous avons parlé ailleurs du Pape Leon X, des Médicis, par rapport à la comédie, ces noms fameux par des richesses immenses, acquises dans le commerce, a été célébré par tous les litérateurs, parce que cette famille opulente par une libéralité jusqu’alors inconnue, fesoit des pensions aux gens de lettres, moins à la vérité pour amour pour les sciences, ils n’ont rien écrit, ils n’étoient pas savant, par que magnificence & par vanité ; elle est encore plus fameuse par les statues, les tableaux infâmes dont elle a rempli ses palais, la ville de Florence & toutes les écoles de peinture & de sculpture ; par les maux que deux Papes de ce nom ont fait à l’Eglise, & deux Reines, sur-tout la premiere, ont fait à la France. […] Donner des noms & des titres, suppose une supériorité sur celui à qui on le donne, que la Ville de Paris n’a pas sur le Prince : ordonner de l’employer par-tout, suppose une autorité que la Ville n’a ni sur le Royaume, ni sur elle même. […] Le Sénat Romain en a donné souvent à ses Empereurs, il donna le nom d’Auguste à Octave ; mais le Sénat Romain avoit une vraie autorité législative, même sur les Empereurs, qui n’étoient proprement que des Magistrats perpétuels, en qui étoient réunies toutes les Magistratures : quoiqu’il en foit, l’Ordonnance de la Ville de Paris fut exécutée dans tout le Royaume. […] Madlle. de Montespan, enlevée à son mari, entretenue pendant 15 ans, mere de six à sept Princes, promenée en triomphe dans toute la Flandre, avec des Gardes du Corps aux portieres de son Carosse, logée dans toutes les Villes comme une Reine, avec les plus beaux meubles de la Couronne, qu’on portoit par-tout, des bals masqués, des bals parés, des comédies, des feux d’artifice, recevant tous les honneurs, tous les hommages en présence du Roi & de la Reine qui accompagnoient la favorite, & pour comble de gloire, justifiée par le plus saint Prédicateur, Pocquelin de Moliere ; dans les beaux sermons de George Dandin & d’Amphitrion, qui peut méconnoître les heureux fruits du théatre ?

135. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

Monsieur, Comte de Provence, a donné son portrait à la ville d’Angers, capitale de son Apanage. […] Le maire & le procureur du Roi y répondirent au nom de la ville & de la province. […] La piece qu’on joua sur le théatre de la ville étoit neuve, & composée exprès pour la fête par un homme du métier, comme les habits uniformes de la milice bourgeoise. […] Dusseldorp, ville forte de Westphalie, a cru devoir ajouter à ses fortifications, pour être imprenable, un bel ouvrage à cornes. […] On n’est pas surpris que la ville de Gênes lui en ait donné de toute espece : mais il est très-singulier que l’Université lui ait donné le sien.

136. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Les Courtisannes y viennent de tous côtés se joindre à celles de la ville. […] Je n’ai point pénétré dans le Conseil de la Seigneurie, mais il n’est pas douteux que ces folies ne fassent rouler dans la ville un argent immense, & que le peuple de Venise ne soit, par la dissolution de ses mœurs & la frivolité de ses amusemens, hors d’état de soutenir une révolte sérieuse. […] Dans les autres villes d’Italie on voit différentes sortes de fêtes, comme les Cocugnes de Naples, &c. qui en approchent ; mais aucune n’est poussée aux plus grands excès comme à Venise. […] Venise n’est pas la seule ville où le carnaval fait faire des folies en masque ; il s’en fait partout. […] Ainsi, ire ad feretra, aller au fenetra, c’est-à-dire aller aux bieres, au lieu où sont les bierres, au cimetiere, parce qu’autrefois on alloit enterrer ou brûler les morts hors de la ville, à l’extrémité des fauxbourgs.

137. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

Il peut y avoir du plus ou du moins, toutes les troupes ne sont pas également corrompues, toutes les Actrices ne sont ni aussi artificieuses ni aussi vénales, il est des pièces plus décentes, tous les siècles, toutes les villes, ne sont pas aussi dépravés, etc. […] Son père, baigné de larmes, le suivait de ville en ville, errant avec la troupe, pour tâcher de le ramener. […] M. de Samson, Gentilhomme du Maine, étant au service, fit connaissance avec la Comédienne le Grand, déserta son Régiment pour la suivre en Flandre ; à la première ville où il s’arrêta avec la troupe, il l’épousa, et en eut un enfant. […] Il n’est pas dans nos mœurs de faire fouetter personne en plein théâtre, ni personne publiquement qu’après une condamnation en justice ; mais dans toutes les villes du royaume le Magistrat chargé de la police fait sans façon emprisonner les Comédiens qui font quelque sottise, et leur fait faire sans bruit dans le cachot une correction paternelle.

138. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-3

Ce témoignage de fait est de tous le plus décisif, la plus forte preuve de la contagion dans une ville, c’est la mort ou la maladie de presque tous ses habitans.

139. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XI. Son opposition à l’Evangile. » pp. 23-24

celui qui bâtit une ville de sang, & qui la fonde dans l’iniquité.

140. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre VI. Des Courses de Bague, & des Testes. » pp. 188-190

Les Academies mesme de Paris, & la Noblesse des autres Villes, & dans les Campagnes, se donnent assez souvent ces ébats.

141. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VIII. » pp. 42-43

Cependant le Génie de la Ville d’Aix ayant appris ce qui s’est passé, suivi de la Religion et de la Piété, vient supplier Apollon de faire un choix qui lui soit avantageux.

142. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Cirque. » pp. 9-43

Depuis la delicatesse & le luxe éleverent leurs desirs, firent fixer ces choix changeans, & ajuster vn lieu proche les murs de la Ville, qui fût comme consacré à leurs plaisirs. […] On compta dans Rome jusqu’à huit Cirques, dont divers particuliers, soit par Religion, soit par vanité, ornerent la Ville. […] L’on passoit par les Places, & par les principales ruës de la Ville, & on entroit ainsi dans le Cirque. […] L’Empereur Caracalla ne fut guere moins extravagant dans la passion qu’il conceut pour un Cocher de sa Faction, car il en prist les interests avec tant d’emportement, que pour le vanger de quelque railleries que certains particuliers en avoient faites, il fit courir sus par ses soldats, & assembla exprez son Armée & luy abandonna le pillage d’vne partie de la ville.

143. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

Mais dans notre Patrie, & dans toutes les grandes Villes du Royaume, où il se trouve beaucoup de Riches, que le Spectacle ne dérangera pas, comme les Citoyens de Genève, de leurs importantes occupations, il est essenciel qu’il y en ait. […] Ignore-t-on, que dans un Pays tel que le nôtre, où elles sont réellement la moitié de la Nation, puisqu’elles y sont admises au gouvernement public & particulier des familles ; qu’elles y font l’ornement de la Cour ; l’embellissement des Villes ; que leurs atours & leurs charmes augmentent la pompe des plus augustes cérémonies ; ignore-t-on, dis-je, qu’on ne peut les exclure d’aucun divertissement, soit comme Actrices, soit comme Spectatrices, sans s’exposer à le voir bientôt deserter par les hommes ? […] S’il faut les souffrir dans une petite ville ? […] Pourquoi les Citoyens d’une Ville médiocre seraient-ils pour jamais privés des plaisirs que le Spectacle procure, surtout si l’on considère, que les desordres publics des Acteurs, & des Particuliers avec les Actrices, y seront plus rares ; parce que le deshonneur qui suit le vice, est toujours sûr dans un pays où tout le monde se connaît ?

144. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

C’est une grace bien particuliere, que le Seigneur a repandüe dans les cœurs des Dames de la Ville ***, qu’elles frequentent si souvent la sainte Eucharistie : ce seroit une marque peu équivoque que ce Dieu de bonté voudroit les priver de cette consolation, s’il permettoit, que ces Dames prîsent goût dans la Comedie, ou qu’elles s’y trouvassent : car, S.  […] Et c’est justement ce qui se passe encore aujourd’hui dans les Comedies qu’on represente à la Ville.

145. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVI. Des périls auxquels on s’expose en allant au bal. » pp. 97-118

Celui de Sichem est encore épouvantable, qui ayant vu la beauté de Dina en devint passionné, et attira par ce crime des maux inconcevables sur sa ville et sur son peuple f. […] Et on ne doit pas excepter dans cette occasion les personnes grossières et de la campagne, à cause de leur simplicité ; parce que encore bien qu’il semble d’une part qu’elles ne pussent pas être si sujettes à cette sorte de péchés que ceux qui vivent dans les villes, et principalement ceux qui y mènent une vie oiseuse et faineante ; Il est pourtant assuré de l’autre, que leurs passions naturelles sont plus facilement émus, aussi bien que dans les animaux privés de raison, à la présence des objets qui les peuvent exciter.

146. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Vint-il jamais dans l’esprit d’un homme raisonnable d’approvisionner une ville qu’on veut prendre par famine ? […] Qu’est-ce, pour une ville immense, que quelques morceaux de pain au bout d’une pique, comme à un oiseau ? […] Après avoir été bien promené, il fut suspendu au ceintre d’un arc de triomphe, qu’on avoit érigé à la porte de la ville, comme si le Roi eût dû y faire son entrée : ce fut au contraire la Ville qui y fit la sienne sous le sacré Berceau. […] Le Parlement se rendit au Palais, & fut réintégré ; toute la ville fut illuminée, toute la nuit se passa en danses & en festins. […] Ce titre lui fut donné solemnellement par la ville de Paris, & adopté par tout le royaume.

147. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Privilege du Roy. » pp. -

Nous a fait remontrer, qu’il auroit composé un Livre intitulé, l’Idée des Spectacles Anciens & Nouveaux, qu’il desireroit donner au public, s’il nous plaisoit luy en accorder la permission, & iceluy faire imprimer, requerant nos Lettres à ce necessaires : A ces causes, desirant favorablement traiter l’Exposant : Nous luy avons permis & octroyé, permettons & octroyons par ces Presentes, de faire Imprimer le dit Livre par l’un de nos Imprimeurs par nous choisis & reservez, que bon luy semblera, en tel marge, volume & caractere, & autant de fois qu’il voudra, durant le temps de sept années, à commancer du jour qu’il fera achevé d’imprimer ; pendant lequel temps, faisons tres-expresses deffences à tous Imprimeurs, Libraires & autres personnes de quelque qualité & condition qu’elles soient, de l’imprimer ou faire Imprimer, vendre & distribuer en aucun lieu de nostre Royaume, Païs & Terres de nostre obeïssance, sans le consentement dudit Exposant, ou de ceux qui auront droit de luy : à peine de deux mille livres d’amande, aplicable un tiers à l’Exposant, un tiers à Nous, & l’autre tiers à l’Hôpital General de nostre Ville de Paris, de confiscation des Exemplaires contrefaits, & de tous despens, dommages & interests ; à la charge qu’il en sera mis deux Exemplaires en nostre Bibliotheque, un en celle de nostre Cabinet, de nostre Chasteau du Louvre, & un autre en celle de nostre Amé & Feal, le Sieur Seguier, Chevalier, Chancelier de France, avant que de l’exposer en vente, & que ces Presentes seront registrés sur le Livre de la Communauté des Marchands Libraires & Imprimeurs.

148. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIV. Réponse a l’objection qu’il faut trouver du relâchement à l’esprit humain : que celui qu’on lui veut donner par la représentation des passions est réprouvé même par les philosophes : beaux principes de Platon. » pp. 58-60

, dit Platon, ni la tragédie ni la comédie dans notre ville ».

149. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre premier. Du Theatre. » pp. 73-99

aprés celle de Rome, vne cruelle peste ravageant les champs & la ville, on recourut aux Dieux pour en obtenir quelque remede. […] Mummius apres avoir détruit Corinthe, remporta à Rome les Vases d’un celebre Theatre, qu’il avoit trouvé dans cette mal-heureuse Ville, & qu’aux Ieux qui se donnerent à son Triomphe, on en fit parade & on s’en servir sur le Theatre. […] fonds renommé par son ancienneté ; par les monumens de Ianus, autrement apellé Vertumnus,, & qui est au bout de la ruë Toscane au pied du Capitole, dans la seconde region de la Ville.

150. (1608) Traitté contre les masques pp. 3-36

A riston disoit ainsi, ne vne estuue, ne vn discours ne sert de rien s’il ne nettoye : celuy cy des masques nuëment representé & sans masques pourra nettoyer vne vieille tache qui saillit ceste ville de Clairmont & plusieurs autres, en monstrant que le Diable est l’autheur des masques, que masquer est vne Idolatrie, vne heresie, condamnee par les Peres, par les Conciles & saincts Decrets, qu’il est defendu par les ordonnances des Roys & Arrests des Cours souueraines, & est contre les bonnes mœurs & honnesteté publique. […] le Concile 8. de Constantinople deffend auec vne aigre piqueure ces ieux, danses & masquarades : le Concile de Basle, la Pragmatique Sanction, le Concile de Coloigne, les Synodes de Salisburg & de Tournay conspirẽt & d’vn commun accord condemnent les festes des fats & des fols que l’on celebroit aux festes de Noel : & le venerable Chapitre de l’Eglise Cathedrale de ceste ville de Clairmont composé de graues personnages, par acte solemnel du 5. de Decembre 1450. les bannit à perpetuel de l’Eglise & de son diocese, & auec regretie suis contrainct de dire que quelques Eglises exemptes les retiennẽt encores au grand desauantage de l’estat Ecclesiastique. […] que le Roy Rotarit appelle VValapaus : par Arrest du Parlement fut deffedu à tous marchans de Paris de vendre & tenir masques, & trois hommes vils trouuez masquez furent condamnez à estre fustigez de verges au preau de la Conciergerie & banniz pour quelque temps : Bref par autre Arrest subsequent fut deffendu de porter & vẽdre masques & par plusieurs Arrests des Cours souueraines, & speciallement en ceste ville par les ordonnãces de mes predecesseurs y à presque cent ans long temps auant ces ordonnances & Arrests. […] Ceste anticipation de l’an a fait anticiper les masques en ceste ville & autres de ce diocese : le respect & la reuerence de ces saincts iours ne les a point abrogez, Concil. […] il s’est refugié en la grand place qui est au deuant où il mene en triomphe ceste ville serue & esclaue de l’idolatrie, de l’heresie, de la folie & superstition ?

151. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre I. Que les Danses ne sont pas mauvaises de leur nature. » pp. 1-5

Cela paraît dans l’exemple de David, qui comme il est rapporté au second Livre des Rois, jouait de toute sorte d’Instruments lors qu’on porta l’Arche dans la ville de Jérusalem, et dansait en la présence de Dieu, et à la gloire du Seigneur :« David ludebat coram Domino in omnibus lignis fabre factis, et cytharis et lyris, et Tympanis, etc. »« David saltabat totis viribus ante Deum » 2. 

152. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Aristote eût bien mieux dit qu’il faut raser les théâtres, et fermer les portes de la ville aux Comédiens. » Aristote dit la même chose dans ses morales : les Comédiens corrompent les villes, « Mimi civitates corrumpunt. » Il n’est pas permis de regarder les actions mauvaises, et toutes les comédies en sont pleines :  « In comœdiis tota fabula criminosa. » Le divin Platon (de Repub. […] Il faut bannir la tragédie d’une ville bien polices ; elle a quelque chose de violent, d’emporté, de forcené, qui peut rendre furieux et insensé : « Tragædia penè omnis ab optima civitate explodenda ; habet enim quamdam violentium et desperationem, quæ facilè insanos reddere potest, et in furore compellere. » Il ne fait pas plus de grâce aux comédies. […] Le théâtre, comme tout le reste, doit sans doute, selon le génie des nations ou des siècles, le goût de la Cour ou de la ville, la diversité des modes, la variété des circonstances, le caractère des Auteurs, prendre des tons différents de modération ou de débauche, de différentes nuances de décence ou d’effronterie ; mais ce n’est que changer d’habit, le fond est toujours le même, c’est toujours une troupe de gens sans religion et sans mœurs, qui ne vit que des passions, des faiblesses, de l’oisiveté du public, qu’il entretient par des représentations le plus souvent licencieuses, toujours passionnées, et par conséquent toujours criminelles et dangereuses, et qui enseigne et facilite le vice, le rend agréable, en fournit l’objet, et y fait tomber la plupart des spectateurs.

153. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE V. En quoi consiste le Plaisir de la Comédie, & de ce Sel qui assaisonnoit les Comédies Grecques. » pp. 131-144

Jamais Poëte ne fut si extravaguant en apparence, & ne traita des Sujets si sérieux : mais jamais Poëte ne put traiter de pareils Sujets, que dans une Ville où toute critique étoit bien recue sur le Théâtre, pourvu qu’elle fût tournée de façon, qu’elle fît rire : les Atheniens s’imaginoient que quand Bacchus étoit fustigé sur leur Théâtre, ce Dieu en rioit lui-même. […] De quel genre étoient les anciennes Comédies des Italiens, & dans quel Ville celle qui est regardée comme la meilleure, & qui a pour Auteur Machiavel, a-t-elle pû trouver un Théâtre & des Spectateurs !

154. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VIII. Erreurs des Modernes sur ce sujet. » pp. 165-186

Maxime, qui prend les Mimes pour les Comédiens, comme a fait cet Apologiste ; car où Valère dit que la Ville de Marseille fut toujours si sévère en ses mœurs qu'elle ne permit point aux Mimes de monter sur le Théâtre, parce qu'ils ne représentaient que des actions d'impureté, cet Interprète dit que les Marsiliense furent si sages qu'ils bannirent de leur Ville la Comédie et tous les Jeux Scéniques.

155. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

Grégoire demeure constante, comme il n’y a pas lieu d’en douter, que celui qui peut empêcher le crime, et ne l’empêche pas, se rend coupable du même crime : qui pourra exempter Messieurs les Gens du Roi, de tous les péchés que commettent et font commettre dans leur Ville, ces sortes de gens ; vue que non seulement ils le peuvent empêcher, mais de plus qu’ils y sont obligés par leurs Charges ? […] Mais pour faire voir que ce n’est qu’un prétexte de la part des Magistrats ; combien y a-t-il de Juges et autres Gens du Roi, qui ne les ont jamais voulu souffrir dans leur Ville, et qui n’ont pas pu voir qu’à la sortie de la Messe, des Vêpres, ou du Sermon, on trouvât un Théâtre dressé, comme un Autel pour le Diable, contre Jésus-Christ, pour détruire en une heure de temps tous les bons sentiments que les Prédications avaient fait naître dans les âmes pendant toute une semaine.

156. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

C’est aussi cet esprit de société, répandu en torrent, ou sans mesure ni ménagement, qui, de l’aveu ingénu du plus éloquent panégyriste de Molière, a produit l’abus de la société et de la philosophie, qui est cause que la jeunesse a perdu toute morale à quinze ans, et toute sensibilité à vingt ; qui fait aussi qu’après avoir perdu l’honneur, on peut aujourd’hui le recouvrer rentrer dans cette île, du temps de Molière escarpée et sans bords, c’est-à-dire, jouir de la considération, de tous les avantages et priviléges de la vertu Comparez les temps et jugez, dis-je, vous verrez de plus que, malgré les cent cinquante mille pièces de théâtre environ qui nous ont passé sur le corps, ou plutôt sur l’âme, depuis la restauration des lettres, pour nous perfectionner, nous nous sommes toujours détériorés de plus en plus ; vous verrez que les rares petits coins de la terre civilisée qu’on pourrait encore proposer pour exemples d’innocence et de vertus, sont précisément ceux où il n’a jamais paru ni théâtre, ni comédie, ni beaucoup des gens qu’ils perfectionnent dans les villes ; et vous en inférerez que pour mettre le comble à la dépravation, surtout aujourd’hui que les hommes corrompus sont presque partout en grande majorité, et que jouer les vices au théâtre, c’est à peu près comme si on jouait l’anglomanie en Angleterre, il ne manquerait plus que de livrer de même à la justice précipitée du public malin, qui a besoin de rire, qui ne se rassemble que pour cela, à ce tribunal confus, incohérent et enthousiaste, composé de toutes sortes de gens, qui tient ses assises dans toutes sortes de lieux, qui passe en sections du théâtre dans les salons et dans les réduits, sur les places publiques et aux coins des rues, où il délibère d’après ses passions discordantes, propres on empruntées, qui dénature on change les actes d’accusation, qui juge cent fois in idem, dont la jurisprudence est incertaine et si versatile qu’il désavoue habituellement ses jugements, lesquels, en effet, sont cassés en grande partie, et souvent, après des années de la plus cruelle exécution, quelquefois dans un autre siècle, par le public mieux éclairé, sage et impartial, dont les arrêts méritent seulement alors toute confiance et respect ; il ne manquerait plus, dis-je, que de traduire à ce tribunal les hypocrites des autres vertus dont il reste plus de lambeaux, en ajoutant aux tartufes de religion, de mœurs, de bienfaisance, etc., les tartufes de justice, d’indulgence ou de pitié, de patience ou de modération, de modestie, de grandeur d’âme, d’amour filial ; et vous n’aurez aucun doute non plus qu’une satire en comédie dirigée contre une hypocrite de tendresse maternelle, comme il y en a effectivement, sur qui, par le jeu d’un Brunet ou d’un Potier, qui représenterait la marâtre, on livrerait à la risée publique le ton, les soins empressés, les caresses, les émotions ou les tendres élans du cœur d’une mère, ne portât une atteinte funeste à la plus précieuse des vertus, et ne détruisit en peu de temps l’ouvrage du génie supérieur qui a défendu si éloquemment la cause de l’enfance et mis à la mode, en les faisant chérir, les premiers devoirs de la maternité. […] Dans l’intervalle qui nous sépare de l’époque de cette déclaration, qui serait très-certainement mieux accueillie aujourd’hui qu’alors, de bons publicistes, académiciens, et même religieux, ont soutenu avec raison, contre l’avis de quelques autres, que les lois sévères indispensables à cet effet pouvaient être exécutées au théâtre comme à la ville. […] La loi ne peut pas vouloir qu’on atteigne de cette manière les fripons d’une classe quelconque, plus qu’elle ne veut qu’on atteigne les fripons d’une ville en faisant passer tous les habitants par la main du bourreau. […] Considérés sous ce point de vue, les comédiens allant de ville en ville, ou de spectacle en spectacle, vendre un tel plaisir et de telles leçons, ont en effet le plus grand rapport avec ces empyriques, non-aggrégés aussi, qui courent les pays ou les rues, vendant du baume et du vulnéraire qui empoisonnent.

157. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre X. Des entrées faites aux Rois & aux Reines. » pp. 205-208

S’ il est quelque chose parmi nous qui puisse estre comparée aux triomphes Romains, & remplir en quelque façon les idées qui nous en restent, ce sont sans doute les Entrées que les bonnes Villes font à leurs Souuerains ; la depense, la magnificence, & la foule du peuple & des aclamations r’appellent dans le souvenir, & representent assez fortement ces anciennes & fastueuses Pompes dont on recompensoit les Vertus & les Succez des grands Hommes.

158. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIX. Autre principe de Platon sur cette matière. » pp. 69-71

 : Nous ne pouvons endurer ce que vous criez sur vos théâtres, ni dans nos villes écouter personne qui parle plus haut que nous.

159. (1590) De l’institution de la république « QUATORZIEME TITRE. Du Théâtre et Scène. » pp. 507-508

Mais de notre temps il n’est point de besoin, de dresser des Théâtres, d’autant que toutes les farceries, Tragédies et Comédies ne sont plus en usage comme du passé, ains ont été rejetées et bannies des villes, tant pour garder les mœurs honnêtes et vertueuses, que pour la sainteté et révérence de la vraie Religion Chrétienne, laquelle ne permet telles corruptions et déguisements.

160. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Elle traversa dix fois toute la France, parcourant les villes & les provinces, alla même hors du royaume chez le Duc de Savoye pour négocier la paix ou la guerre, & plus la guerre que la paix, mais toujours environnée de sa fidelle troupe, comme d’un regiment de Gardes, sans lequel elle ne marchoit pas. […] Il s’en est formé en sous-ordre dans les grandes villes du royaume, & des camps volans pour les petites villes & les campagnes, sans compter les petits partis de théatres de société, qui sont sans nombre. […] Elles suffissoient pour lui donner un amusement, qu’on prétend nécessaire à l’oifiveté d’une grande ville. […] Par une ambition aveugle & sans bornes elle a voulu diviser pour regner, formé des partis, causé des guerres civiles, occasionné des guerres étrangeres ; elle a brouillé la Cour, la ville, le royaume, les familles, les amis, le frere & la sœur, le mari & la femme : c’est la discorde qui sécoua son flambeau. […] Il fait aller son Brennus en Orient conquérir la Médie, & ensuite revenir en Italie bâtir ces deux villes, d’où il conclud qu’il n’y a point de Maison plus brillante, ni de personne au monde plus noble que Cathérine de pere & de mere.

161. (1644) Responce à deux questions, ou du charactere et de l’instruction de la Comedie. Discours quatriesme « Responce à deux questions, ou du charactere et de l’instruction de la Comedie. » pp. 100-132

Il ne tonnoit pas deuant le Peuple, quand il n’estoit question que de faire nettoyer les ruës de la Ville, ou de releuer vn pan de muraille, qui estoit tombé, ou de taxer la viande de la boucherie. […] Il assistoit à la representation d’vne piece, remarquable par ces belles choses ; admirée de tous les habiles de la Ville, & de toute vne Academie, qui estoit presente. […] Ie veux dire, qu’ils font parler toutes les personnes, comme si elles auoient toutes estudié ; comme si l’Vniuersité estoit deuenüe toute la Ville ; comme si les Histoires rares & les Fables peu connües, les Allegories & les Antitheses s’estoient débordées iusques dans les Appartemens des Femmes ; dans les Sales du Commun ; dans les Boutiques des Artisans.

162. (1640) Traité des Spectacles des Gentils « SAINCT CYPRIAN DES SPECTACLES. » pp. 155-193

Romvle qui ietta les premiers fondemens de céte pompeuse cité, qui porte encor son nom, consacra les premiers leux du cirq au Dieu des conseils surnommé Consus, pour estre aydé de ses conseils dans l’enleuement des Sabines, qui trop curieuses de voir vne Comedie, se veirent la proye d’vn tas de frippons & de bannis que Romule auoit appellés pour peupler sa nouuelle ville. […] Demandez-luy en-suitte le chemin qu’il a tenu pour arriuer au Spectacle, vous le verrés confus, & forcé d’auoüer que les lieux infames, la conuersation des femmes prostituées, la veuë des débauches publiques, & des nudités scãdaleuses, le deshonneur & l’infamie, & tout ce qui se peut imaginer de lascif & de plus honteux dans vne ville ? […] Ainsi vn hõme qui est souple de tous ses mẽbres quoy qu’il ait le corps affoibly de débauches ; vn hõme qui ne merite pas le nom de fẽme pour ses dissolutiõs ; bref vn ie ne sçay qui, vn voluptueux, vn mõstre en nos iours qui n’est ny hõme ny femme, a biẽ le pouuoir de ietter le desordre dans vne ville, & de donner par ses bouffõneries vn credit absolu aux salles plaisirs & aux fables du temps passé, qu’il fait reuiure dans la scene : C’est de céte façon que nôtre nature defectueuse nous porte à l’amour des choses illicites ; & que les hommes pour authoriser leurs vices recherchent les memoires des anciens afin d’en tirer quelques mauuaises actions qui ont esté la proye de plusieurs siecles, & que l’aage deuroit auoir estouffées, ces squelettes qui sont fraischement sorties de la poussiere & du tombeau, paraissent sur le theatre ; & comme si les voluptez n’auoient pas assez d’empire d’elles mesmes, on expose aux Spectateurs ces exemples de l’impudicité de nos ancestres, pour leur en donner dauantage.

163. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

L’histoire Romaine est pleine de ces ridicules et impies dévotions, vouées dans les calamités publiques, dans un jour de bataille, au siège d’une ville ; les Vestales même y avaient un rang distingué. […] En suivant même l’application ordinaire de cette vision de l’Apocalypse à la ville de Rome, le théâtre n’y perdrait rien. Il est certain que la fureur des spectacles a été un des plus grands désordres, et une des principales causes de la perte de cette grande ville, et même de l’empire Romain, en Orient et en Occident, et elle produira les mêmes pernicieux effets, surtout pour la religion, partout où elle sera dominante.

164. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [H] » pp. 416-417

Les Tragiques représentaient toujours de grands bâtimens, avec des colonnes, des statues, & les autres ornemens convenables : les Comiques représentaient des édifices particuliers avec des toîts & de simples croisées, comme on en voit communément dans les Villes : & les Satyriques, quelques maisons rustiques, avec des arbres, des rochers, & les autres choses, qu’on voit d’ordinaire à la campagne.

165. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « V. » pp. 23-26

Jésuites le véritable Dieu que nous adorons, qui descend exprès du Ciel dans l’air pour promettre un Archevêque à la Ville d’Aix.

166. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « JUGEMENT DE M. DE VOLTAIRE, SUR LES SPECTACLES. » pp. 78-81

Les mêmes esprits qui bouleverseraient un Etat pour établir une opinion souvent absurde, anathématisent les plaisirs innocents, nécessaires à une grande ville, et des Arts qui contribuent à la splendeur d’une nation : l’abolition des Spectacles serait une idée plus digne du siècle d’Attila, que du siècle de Louis XIV.

167. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

Les villes célebrent ces fêtes avec le plus grand éclat, tout l’empire des lettres devoit solemniser de même la dédicace des statues de leurs Princes ; il en avoit comme les villes, fait les frais, il devoit en faire les honneurs. […] Homere a été honoré comme un Dieu, il a eu des tamples, des autels, des sacrifices dans plusieurs villes de la Grece, de l’Italie, de l’Egypte. […] Cette procession roula toute la nuit dans les rues de Florence, & jetta l’épouvante dans toute la ville.

168. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

Ils ont été sans doute composés à Constantinople, sur ce que l’Auteur pendant son séjour entendoit dire des serrails de cette grande ville. […] Chaque ville pourroit faire dans ce goût une jolie compilation bien édifiante. […] Au lieu de villes détruites, de forêts renversées, de l’univers bouleversé, suites qui doivent être répandues de toutes parts d’un déluge qui dure encore, dit-il, il fait voir les boccages du Mont Parnasse, des statues debout sur leur pied d’estal, & des Acteurs qui, comme la colombe sortant de l’arche, ne doivent savoir où mettre leur pied, se promenant, conversant tranquillement, & se disant tour-à-tour des fadeurs & des injures : Quid hoc si fractis enatat hospes navibus ? […] C’est-à-dire que parce qu’on peut être malade dans le meilleur air & le lieu le plus sain, il faut l’abandonner pour aller dans une ville pestiférée, se mêler sans précaution, se lier, se familiariser avec tout ce qu’il y a de plus contagieux.

169. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

Point du tout, repliqua Golli, il est très facile de faire une comédie, & moi qui ne m’en suis jamais mêlé, si je voulois en prendre la peine, j’en ferois une de trois oranges, où je suis sûr qu’on verroit courir toute la ville. […] Ces institutions sont plus utiles que les sociétés d’actionnaires établies dans plusieurs villes. […] A l’exemple du Duc de Parme, ce sera une pépiniere féconde, où il croîtra toujours des jeunes arbres, ou si l’on veut un noviciat, moins dévot il est vrai, que ceux des Capucins, mais absolument nécessaire à la grande œuvre qu’ils ont entreprise : je ne désespere pas qu’on ne la mette sur l’état des villes, & que quelque jour on ne bâtisse, aux frais du public, dans les grandes villes, un Collége Royal de comédie, qui réussira mieux que les autres ; tout cela nous annonce que les Canons qui défendent l’assistance à la comédie, & qui excommunient les comédiens, ne sont plus comptés pour rien ; déjà dans le Duché de Parme & de Plaisance ils sont régardés comme la Bulle in Cœna Domini, qui n’y a plus lieu depuis deux ans ; aussi les affaires avec le St. […] Les personnages Italiens qui reviennent à toutes les comédies, représentent quelque ville ou quelque canton particulier : Brigelle un Ferrarois, Pantalon un Venitien, le Docteur un Bolonois, Scaramouche un Florentin, Polichinel un Plaisantin, Spavienta un Napolitain, Giastgurla un Paysan de la Pouille, Garomina un Romain, Arlequin, le plus fameux de tous, un Balourd de Bergame, comme si en France on faisoit une troupe composée ; Karkadec, Breton ; Gargauville, Normand ; Trotinac, Gascon ; Soriniere, Angevin, &c. […] Tels ont été Dominique, Arlequin, Pantalon, & quelques-uns de leurs successeurs ; ce qui est fort rare, & ne peut se trouver que dans les grandes villes, tout le reste n’est bon que pour la populace ; aussi tâche-t-on d’y suppléer par des danses, des chansons, des décorations, ou si l’on est réduit à des pieces sérieuses & régulieres, l’habitude qu’on a du reste, unie à la noblesse & à la finesse du jeu, & les auteurs qui travaillent pour eux n’ont qu’un succés passager & médiocre ; soit que regardant le génie comme un avilissement de la scéne, ils ne travaillent que foiblement leurs pieces ; soit que voulant conserver l’air de licencé & de tabarinage, propre aux Italiens, ils se licentient ; il y a très peu de bonnes pieces, tout le reste, malgré l’immense recueil de Cherardi & de ses continuateurs, à quelques farces près, tombées bien tôt dans l’oubli, qui se souvient des noms de deux cents auteurs qui ont écrit pour les Italiens, il n’y a guere qu’Apostolo-Zeno & l’Abbé Metastasio, qui aient mérité l’attention du public.

170. (1725) Mr. de Moliere [article des Jugemens des savans] « Mr. de Moliere, » pp. 339-352

Enfin tu reformas & la Ville & la Cour. […] Moliere, & qui publient hautement dans Paris, qu’il a corrigé plus de défauts à la Cour & à la Ville lui seul que tous les Prédicateurs ensemble.

171. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

Les Écrits sans nombre pour prouver la nécessité de ce Théâtre honorable à la Nation, utile pour les mœurs, inondoient & la Ville & la Cour. […] « Si une fois les Troupes de Province se forment, & que les procédés de celle de Paris continuent de révolter les Gens de Lettres, on ne voit pas pourquoi ceux-ci ne rameneroient pas la méthode ancienne de faire jouer leurs Piéces sur les Théâtres des grandes Villes ; ils y seroient jugés plus équitablement peut-être qu’à Paris.

172. (1761) Epître sur les spectacles « Epître sur les spectacles » pp. 3-14

déjà tout finit, et la vive Camilleh Pour le séjour des Dieux abandonnant la Ville, Des trois Grâces suivie, et son fils dans les bras, Va priver les Mortels de ses riants appâts : Vénus toutefois prête à quitter sa toilette, Adressa ce discours à plus d’une Coquette : "Il n’est qu’un seul moyen de parer la Beauté, C’est l’Amour : ce miroir sans cesse consulté, Ne vous y trompez pas, apprend mal l’art de plaire, Le cœur conseille mieux dans l’amoureux mystère ; Belles qui m’écoutez, quand vous saurez aimer, Mon fils vous montrera comme on peut enflammer." […]  Mais tout change ; et je vois trompant leurs surveillants, A l’aide d’un Valet, intriguer deux amants ; Sous le masque des Ris, la fine Dangevilleq , Jouer d’après nature, et la Cour et la Ville ; Tantôt d’un jeune objet servant la passion, Ecarter un témoin qui n’est point de saison ; L’instant d’après, Coquette ou Bourgeoise à la mode, D’un mari tout uni faire un époux commode ; Ou lorgnant un Galant, retirée à l’écart, Pour lui rendre un poulet, minauder avec art ; Soubrette inimitable, adroite, gaie, unie, Pour la peindre en trois mots, rivale de Thalier, Cette immortelle Actrice est seule sans défauts ; Dumesnil a ses jours, et Grandvals des égaux ; Là, j’aperçois Gaussin t, cette charmante Actrice Déguisée en Agnès, d’un air simple et novice, Exprimer ses désirs par sa tendre langueur, Et peindre dans ses yeux les miracles du cœur ; Retrouver dans l’Oracle une mine enfantine, Ou du Comte d’Olban triompher dans Nanineu.

173. (1731) Discours sur la comédie « PREFACE » pp. -

Voudrait-on dire que la Cour et la Ville furent plus réglées, et qu’il se fit moins de crimes sous Henry III. lorsqu’il eût appelé les Comédiens, et qu’il les eût établi à Paris ? […] C’est ce qui arriva à saint Augustin, lorsqu’il prêcha avec véhémence à Césarée en Mauritanie, contre ces jeux cruels et extravagants, où les personnes d’une même Ville, parents, amis, citoyens se divisant en deux bandes, s’attaquaient à coups de pierre.

174. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « A Monseigneur de Nemours » pp. -

Mais s’il faut le plan d’une ville Tu peins et en ligne subtille Tu sais comprendre l’univers, Et comme un second Archimède, Bien qu’à toi-même tu ne cède Pour écrire en prose et en vers.

175. (1576) De la Censure. pp. 611-613

, qu'il faut bien garder les sujets d'aller aux jeux des comiques : il eût encore mieux dit, qu'il faut raser les théâtres, et fermer les portes de la ville aux joueurs : « quia, dit Sénèque, nihil tam moribus alienum, quam in spectaculo desidere.

176. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Quel désordre ne porte pas dans une ville l’arrivée & le séjour d’une troupe de Comédiens ! […] Combien de fois en effet la Cour & la Ville n’ont-elles pas retenti des scandales de nos Pieces dramatiques ? […] Thémistocle entoura la Ville d’excellens murs. […] Elle est une source de paix & d’activité dans les Villes ; d’industrie & d’abondance dans les Campagnes. […] Il y eut dans plusieurs Villes de Provinces le même empressement pour ce Spectacle nouveau.

177. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

be  ; il se déguisa en femme, entrant sur la nuit dans la ville, et en partant le lendemain de grand matin ; afin d’avoir au moins ce bien, d’ouïr un peu la nuit ce grand personnage-là. […] I. cap. 33 ci , quelle fureur est ceci, non pas erreur, que vous cherchez des Théâtres, y entrez, les remplissez, faisant choses plus folles qu’auparavant ; pendant que les peuples d’Orient, plaignent votre ruine, pendant que de grandes villes, en pays lointains, en mènent deuil public ? […] Que si on dit, que les Chrétiens en peuvent user à une autre fin ; je réponds, qu’on s’en peut bien proposer une autre, mais elle ne sera guère meilleure : Que sert-il de fermer plusieurs portes d’une ville, s’il en demeure une ouverte à l’ennemi ? […] Max. li.2. ca.2 db , qu’on n’apportât point de sièges pour s’asseoir, à voir jouer, ni dedans la ville, ni à mille pas près ; afin de n’y acoquiner personne. […] Je prie le lecteur de la lire sur le lieuew, et désirerais bien, que quelques-uns considérassent cette sévère mais très juste répréhension, que cet Evêque-là fait, sur la fin de ce 6. livre, à ceux de Trèves, qui après la ruine de leur ville, après des massacres, et autres malheurs, présentèrent requête aux Empereurs, pour avoir permission de célébrer des spectacles ; prononçant, que ceux qui faisaient cette demande à leurs Princes, étaient plus malheureux à cause de la pe rte de leur sens et entendement, qu’ils montraient en cela, qu’à cause de la perte de leurs biens et parents, perdus par la guerre.

178. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre X. Des Incidens & des Episodes. » pp. 159-164

Zaraès au commencement du troisième, passant pour Iphis, apprend à Alzaïde qu’il s’est fait un parti puissant dans Mémphis, que sa conspiration va éclore, & que l’éloignement des Troupes qui gardoient la ville lui répond du succès.

179. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre VI. Les spectacles produisent et favorisent l’incrédulité. » pp. 86-89

C’est depuis cette époque que les incrédules se sont tellement multipliés qu’un étranger arrivant en France, dans les grandes villes, aurait bien de la peine à se persuader que la religion chrétienne fût la religion de l’Etat.

180. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 5. SIECLE. » pp. 147-179

Il leur semble peut-être que le temps est mauvais, parce que presque dans toutes les Villes les Théâtres, ces lieux infâmes, où l'on fait une profession publique de l'impureté, tombent en ruine, d'où vient cela, sinon de la pauvreté, qui ne leur permet pas de réparer ces lieux qu'ils avaient bâtis autrefois avec une profusion honteuse et sacrilège ? […] Si vous avez eu honte de recevoir ces sortes de personnes dans votre ville pour être vos concitoyens, à plus forte raison cette sainte Cité ne reçoit point ces sortes de Dieux: C'est pourquoi si vous désirez d'avoir part à la félicité de     cette bienheureuse Cité, fuyez la compagnie des Démons. […] Que si cela paraît difficile et fâcheux à quel quelques-uns, il vous sera facile de le faire si vous fuyez les Théâtres, et le Cirque; ces Lieux infâmes qui perdent tout le monde, ou plutôt les Villes ou ces Spectacles sont représentés, et particulièrement les personnes qui se laissent emporter à la passion de ces honteux divertissements.

181. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

Ayant passé de la Campagne dans les Villes, ces jeux changerent d’objet & de forme & devinrent les délices de la Grèce. […] Les Villes, les bourgs de leur naissance partageoient leurs honneurs.

182. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XIV. La comédie considérée dans ses Spectateurs. » pp. 30-33

, qui suffiroient & seroient nécessaires aux besoins des pauvres de toute une ville ?

183. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatrième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 28-32

Madame Des Tianges doit ignorer que les habitans des villes, dans les conditions communes, privent quelquefois leurs familles du nécessaire, pour se livrer aux desordres dont leur médiocrité semblait devoir les préserver.

184. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Ville pleine de courtisannes à tout prix, & où l’on voit des théatres & des actrices commodes à toutes les places publiques. […] du Belloy dans la salle du conseil, comme la ville d’Arezzo, sa patrie, plaça celui d’Arétin. […] Appellé par les princes, & confiné dans une prison ; honoré dans toutes les cours d’Italie, vivant & mourant dans la misere ; d’une famille illustre, & fugitif de ville en ville, de province en province, sans savoir où se réfugier la moitié de sa vie ; couronné comme un grand poëte, & enfermé dans les petites-maisons, pour y être traité comme un insensé ; vivant en grand seigneur, & s’habillant en berger, pour mener la vie pastorale ; comblé d’éloge, & accablé de satyres ; regardé comme le premier poëte d’Italie, & solemnellement condamné par le jugement & les écrits de la plus célebre Académie, (de la Crusca) qui, dans le fonds, n’avoit pas tort, quoique sa conduite fut indécente dans la forme ; célébré, chanté de toute part, errant, inconnu, couvert de haillons, changeant de nom, d’habit & de gîte, par des chemins détournés, exposé à tout, souffrant tout ; ne se sauvant que par des mensonges ; philosophe modéré, se possédant en citoyen, & donnant un soufflet, se battant en duël dans sa colere ; pratiquant des exercices de piété, & traitée d’athée, de philosophe platonicien, & y donnant lieu par ses ouvrages ; faisant des vœux à la Ste. […] Les Belles-lettres brilloient alors en Italie : il y régnoit une épidémie académique ; on y comptoit plus d’Académies que de villes & de bourgs. C’est comme de nos jours l’épidémie dramatique : il y a plus de théatres que de villes & de bourgs.

185. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

Maîtres du sort de cette ville infortunée, dont les armes unies aux leurs, avoient tant de fois contribué à la défense commune de la liberté de la Grece ; ces Spartiates si jaloux de la liberté, qui pensoient qu’on c’essoit d’être homme en cessant d’être libre, n’eurent pas de honte d’être eux-mêmes les artisans de la servitude, & de forcer les Atheniens de recevoir chez eux la domination injurieuse de trente tyrans. […] Gervais ; & je me garderai bien d’être assez rigoureux pour trouver mauvais que les Dames de la ville soient sorties de leurs lits pour se mêler à cette danse militaire & bachique. […] Etoit-il bien nécessaire, si vous n’êtiez animé que du desir de servir vos compatriotes, de composer un volume contre les spectacles, uniquement dans la vûe de préserver Geneve de l’introduction d’un art si dangereux, puisque de votre aveu vous étiez intimement convaincu, que les facultés de la ville ne peuvent admettre un pareil établissement ? […] Si vous avez bien compté, vos moyens les plus plausibles paroissent renfermés dans le calcul que vous avez fait du nombre des spectateurs que votre ville peut fournir journellement ; mais par une fatalité qui semble attachée à toutes vos preuves, il faut qu’il y ait encore une erreur dans celle-ci, qui se trouve démentie par l’expérience. Il y a vingt-quatre ans qu’il y a eu une troupe de Comédiens établis à Geneve ; & ces dernieres années, plusieurs troupes ne pouvant y être admises, représenterent à Grange-Canard, aux portes de la ville, & s’y sont très-bien soutenues par l’affluence de vos compatriotes.

186. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « III. » pp. 12-16

Ce n’est donc pas au Théâtre et au bal que vous avez dû conduire un Archevêque qui fait son entrée dans la principale Ville de son Diocèse, mais à l’Eglise et à l’Autel pour implorer le secours de Dieu dans les commencements de ses fonctions Episcopales, et pour attirer les grâces dont il a besoin pour s’acquitter d’une charge qui a toujours fait trembler les plus grands Saints.

187. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Arrêt du Parlement de Paris autorisant, après avis du Roi, les représentations, sous conditions (25 janvier 1542) » pp. 167-166

Et néanmoins, pour l’intérêt des pauvresct, au moyen de la distraction du peuple au service divin et diminution des aumônescu, ordonne ladite cour que lesdits Le Royer et autres ses consorts entrepreneurs dudit mystère seront tenus baillercv, et mettre ès mains du trésorier desdits pauvres de cette ville de Paris, la somme de mille livres tournoiscw c’est assavoir cinq cents livres au commencement et avant que entrer à l’exécutioncx dudit jeu.

188. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XV. Les spectacles éteignent le goût de la piété. » pp. 133-137

N’est-ce pas de ce fond impur que coule à grands flots ce torrent de crimes qui inondent les villes ?

189. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

Et durant ce temps-là il ne se fit rien de mémorable, si ce n’est que pour apaiser la colère des Dieux on célébra les Lectisternes pour la troisième fois depuis la fondation de la ville. […] Et le Sénat défendit par Arrêt de dresser aucunsl sièges, ou échafauds pour voir les Jeux étant assis, soit dans la ville, soit à demi-lieu près de la ville « Quæ theatra inchoata quidem sunt, cæterum authore P. […] Ils commencèrent à partager avec le peuple de la ville les deniers publics qu’on levait auparavant pour l’entretien des armées de terre et de mer. […] , est celui que les citoyens, et principalement les Prêtres doivent savoir, et pratiquer dans les villes. […] Tous leurs soins ne vont qu’à complaire à la Cour de France, et à la ville de Paris ; et leurs remerciements ne sont que pour les bienfaits dont nos Princes les honorent.

190. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

On devoit représenter dans leur Couvent la Zaïre de Voltaire, les rôles étoient appris, les Actrices exercées, les habits préparés, la ville invitée, lorsque l’Evêque, Prélat rempli de religion, & de la plus grande régularité, en fut instruit, & défendit de la représenter. […] Toute la ville eut beau solliciter, il fut inflexible, Zaïre ne fut point représentée. […] On pense en Europe comme aux Indes : les mœurs des François ressemblent fort à celles des Mogols ; on voit chaque année dans toutes le villes, le jour des Cendres, un convoi grotesque qui va enterrer Carnaval. […] Un amateur du spectacle est un homme sans caractère, sans fonction, sans objet, sans occupation, qui circule dans une ville, ne sachant que faire, ne prenant aucun emploi, les dédaignant tous, ne pensant point à ceux dont il peut être chargé, n’existant que pour voir des spectacles, en parler, y figurer, y mettant l’unique, le souverain bien.

191. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

Ils traînaient leur misérable existence de ville en ville ; la sœur, victime d’un séducteur, finit sa vie vagabonde dans un hôpital, ouvert aux filles repentantes, et le frère en devint fou de chagrin ! […] Tout en exhalant ma mauvaise humeur contre cette fureur dramatique, qui menace de transformer en théâtres les cafés et les cabarets de notre bonne ville, j’arrive à la barrière des Bons-Hommes. […] Ses jeux de nuit60, jadis amusèrent la ville et encore plus la cour ; plus corrompus, mais plus susceptibles que nos pères, nous crierions au scandale si, de nos jours, on tolérait de telles licences ; et nous avons des académies clandestines, dans lesquelles on s’expose journellement à de plus grands dangers qu’aux représentations de nuit de l’après-souper de l’Hôtel Soissons 61, du Dîner des dupes 62, de la Matinée du comédien 63, et de l’Ane et le procureur 64.

192. (2019) Haine du théâtre: Bibliographie France (traités, pamphlets, documents, etc.)

A-B [la 2e partie a pour titre propre : Récit touchant la comédie jouée par les Jésuites, et leurs disciples, en la ville de Lyon, au mois d’Aoust l’an 1607, « A Londres, imprimée selon la coppie imprimée en France, 1607 »] (EEBO) N. […] A Messieurs le prévost des marchans et eschevins de ladite ville », Revue du Lyonnais, Lyon, impr. de L.  […]  d’Alembert , qui dans le VII volume de l’Encyclopédie, article Genéve prouve que l’établissement d’une Comédie dans cette Ville y ferait réunir la sagesse de Lacédémone à la politesse d’Athénes, La Haye, s. n., 1758, in-8º, viii-190 p. […] Robillon au maire et aux conseillers municipaux de la ville de Versailles], 1828 • Robillon, Clément (directeur du théâtre de Versailles) : [Requête de C. Robillon au maire et aux conseillers municipaux de la ville de Versailles, pour obtenir le remboursement de dépenses qu’il a faites comme directeur du théâtre de Versailles], Versailles, impr. de Klefer, 1843, in-4º, 8 p.

193. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVII. Que les danses sont condamnées dans l’Ecriture, et par les Pères. » pp. 119-141

Mais saint Chrysostome presque dans toutes ses Homélies, invective puissamment contre tous ces exercices du siècle, les appelant quelquefois la peste des villes, et quelquefois la fontaine de tous les maux. […] Et toutes les âmes qui ont quelque crainte de Dieu, et quelque sentiment solide de piété, souhaitent ardemment que cette mauvaise coutume soit détruite et anéantie ; leur désir est bien raisonnable et bien juste ; car outre les maux fréquents et ordinaires, desquels nous avons auparavant parlé, nous en pourrions rapporter d’autres qui se rencontrent plus particulièrement dans les bals ou dans les danses qui se font dans les villes ; mais qui sont si étranges que les oreilles chastes et pieuses ne sauraient le souffrir.

194. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

Il falloit à Rome des Théâtres dignes d’une Ville devenue la maîtresse de l’Univers. […] La corruption du Théâtre causa celle de la Ville, & celle même des Armées, circo & theatris corruptus miles, dit Tacite. […] On faisoit tout à coup cesser une Piéce pour voir passer Escadrons, Bataillons, Rois enchaînés, Chars, Chariots, Vaisseaux, Villes d’yvoires portées en triomphe, un Chameau, un Leopard.

195. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

., en aient adopté l’usage, du moins hors de Paris ; car dans cette ville plusieurs Communautés ecclésiastiques ont suivi les traces des disciples de M. […] Il est vrai encore qu’au grand Séminaire, le célèbre Supérieur qui le gouverne, le plus instruit des maximes du monde, le plus lié avec tout ce qu’il y a de plus grand à la ville et à la Cour, a jugé à propos depuis plusieurs années, de supprimer le théâtre, et malgré toutes les instances qu’on a pu lui faire, n’en a jamais voulu permettre le rétablissement. […] Plusieurs villes d’Espagne et d’Italie offrent de pareils spectacles dans les nombreuses processions des flagellants.

196. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

Les autres villes de la Grèce étaient trop peu de chose pour lui faire un accueil aussi long & aussi flatteur. […] Les Romains crurent en les instituant, calmer le couroux des Dieux, & faire cesser une terrible peste qui ravageait leur Ville. […] Les Persans se contentent de donner des noms de villes de leur pays ou des parties du corps humain, aux quarante-huit sons de leur musique ; de manière qu’ils indiquent tout de suite un Ton ou un Air, en disant, allez de cette ville à celle-là, ou, allez du doigt au coude 33. […] Le fameux Epaminondas, ce Guerrier qui sauva sa Patrie, & la fit aller de pair avec les plus célèbres ville de la Grèce, ayant dans un festin refusé de pincer d’une lyre qu’on lui présenta, se fit regarder de très-mauvais œil par tous les convives, & donna lieu de soupçonner qu’il avait été mal élevé.

197. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Nous ne recevons donc point dans une Ville gouvernée par de sages Loix, un homme qui nourrit & qui fortifie dans l’ame ce qui est insensé, & qui affoiblit ce qu’il y a de conforme à la Raison. […] Castelvetro dit, dans le même sens, que dans une Ville où la peste commence, on s’effraye les premiers jours, lorsqu’on entend parler de vingt morts, & qu’ensuite on en entend compter deux cent sans s’effrayer ; qu’un Soldat, la premiere fois qu’il se trouve à une Action, plaint ses camarades que le canon emporte à ses côtés, & craint pour lui-même : quand il a été à plusieurs actions il n’a plus la même émotion. […] Dans une Ville, capable de recevoir des combats de Gladiateurs, il faudroit, disoit un Ancien, abattre l’Autel de la Misericorde. […] Je me borne à exhorter ceux qui travaillent pour les Spectacles qu’ils trouvent établis dans une Ville, à avoir toujours en vue l’utilité publique : leur Art seroit très-méprisable, s’il n’avoit pour objet que l’amusement. […] On dit ordinairement qu’elles sont nécessaires pour occuper une multitude de Citoyens oisifs, & que si dans une grande Ville, il n’y avoit point de Plaisirs publics, il y auroit plus de crimes secrets.

198. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — [Introduction] » pp. -1

Je conviens qu’il y auroit beaucoup à élaguer en tout genre, mais d’un choix bien fait & bien tissu, il résulteroit des annales galantes, plus amusantes que celles de la trop galante Ville Dieu.

199. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Parallèle du Poème épique avec les Pièces du nouveau genre. » pp. 107-112

Tantôt l’action se passe dans un bois, tantôt dans une chambre ; ici le Hèros est à la campagne, & là dans une ville ; il se trouve ensuite dans une chaumière, & puis dans un palais superbe.

200. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « IV. » pp. 17-22

On a reproché à vos Confrères de Luxembourg. « Qu’ils avaient imité les peuples transportés d’Assyrie dans les Villes du Royaume d’Israël qui joignaient le culte du vrai Dieu qu’ils appelaient le Dieu de cette terre à celui des fausses divinités de leur pays ; Qu’ils avaient mis l’arche avec Dagon, et qu’ils avaient voulu allier Jésus Christ avec Bélial.

201. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre III. De la Fable Tragique. » pp. 39-63

En ce cas, quelque confusion qu’on suppose dans une Ville prise d’assaut, le Soudan avoit trop d’intérêt à se rendre maître de Lusignan & de toute sa famille, pour qu’il n’eût pas donné les ordres les plus précis à cet égard. […] La peste qui le ravageoit ne devoit-elle pas servir d’entretien à la Campagne comme à la Ville ?

202. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IX. Sentiments de S. Ambroise. » pp. 200-211

Plusieurs sont datées de Milan ou des villes voisines. […] Plusieurs de ces lois regardaient nommément les Magistrats, comme celles qui leur défendaient d’aller à la comédie après dîner, de faire aux Acteurs d’autres largesses que d’une somme modique qui était taxée ; de paraître aux spectacles que deux ou trois fois l’année, le jour de la naissance et du couronnement de l’Empereur ; de transférer pour leur satisfaction les Acteurs, les décorations, les chevaux, d’une ville dans une autre, afin de se donner ce divertissement dans le lieu de leur séjour, etc.

203. (1579) De l’Imposture et Tromperie « Livre premier. Des jeux et autres observations séculières retenues de l’ancien Paganisme. Chapitre 22. » pp. 101-107

Avons-nous pas vu assez faire de telles fêtes même ès principales villes de ce Royaume qui y durent jusques à minuit. […] Et comme les femmes qui aussi jadis avaient sorti des villes à la rencontre de Saül et de David retournant de la victoire de Goliath et des PhilistinsAu premier livre des Rois, 18q.

204. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Après la destruction de l’Empire de Rome, la Comédie, suivant l’expression de beaucoup d’Auteurs, resta ensevelie sous les ruines des Villes. […] Une Comédienne qui n’observeroit pas exactement les modes reçues à la Cour & à la Ville, & qui iroit au-delà, feroit une faute contre son état, & s’exposeroit à des désagrémens. […] Que l’on nomme une Ville où jamais la plus petite Troupe de Campagne ne se soit établie : y verra-t-on les hommes moins brutaux, moins yvrognes, les femmes moins galantes ?

205. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

La ville de Geneve, instruite de ces principes, n’a jamais voulu souffrir de spectacle. Le Dictionnaire Encyclopédique a blâmé la sévérité des Genevois, & leur a conseillé d’appeller des troupes de Comédiens, pour être dans leur ville les prédicateurs, les modeles de sainteté. […] Les mondains seront ils donc toujours comme nos discoureurs orgueilleux, qui ne cessent d’inonder nos Villes de brochures impies, & à qui les sots prodiguent le nom de Philosophes ?

206. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

Ces deux solennités si différentes, pour faire mieux sentir l’esprit qui les anime, sont quelquefois mises en contraste dans le même jour et le même lieu ; car dans bien des villes, sans aucun égard pour la décence, on a bâti les théâtres auprès des Eglises : les deux foules, dont l’une va prier et l’autre offenser Dieu, se croisent et s’embarrassent ; et si l’office est un peu prolongé, comme il arrive certains grands jours, le chant des psaumes et les violons de l’orchestre se troublent mutuellement, et dans un concert très irréligieux, forment des dissonances plus insupportables à un cœur chrétien qu’à une oreille délicate. […] Les temps ont bien changé : une fête publique, la plus simple entrée de quelque Seigneur dans une ville, le jour de dimanche ou quelque autre (car qui songe à la fête ?) […] Les raisons de dispense des œuvres serviles, sont le culte divin, pour parer les autels ; la charité du prochain, pour servir un malade ; une perte considérable, pour cueillir la moisson exposée à l’orage ; un danger de naufrage sur mer, une incendie à éteindre, une ville assiégée à défendre, un besoin pressant, un pauvre qui n’a pas un morceau de pain, les aliments ordinaires à apprêter, etc.

207. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre IX. Des Exercices, ou Reveuës Militaires. » pp. 197-204

Sur tout aupres de Paris où il y a toûjours un grand nombre de troupes, il seroit de la gloire du Roy de faire un Camp exprés avec les accompagnemens & necessaires & commodes : Car aprés tout, sa valeur qui luy fait aymer la guerre ; & sa puissance qui le rend formidable à tout le monde, doivent à toute la terre, cette preuve de sa grande Ame & de sa Magnificẽce, & pour ne ceder en rien aux Romains, ny pour le merite des grãdes actions, ny pour la gloire des belles pensées, il faut que ce jeune Conquerant ait auprés de sa principale Ville, & à la veuë de son Louvre un Camp de pareille reputation, & à pareille fin que celuy de Mars.

208. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Cinquième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 33-39

C’est un grand malheur pour un État lorsqu’il se trouve beaucoup de gens dans la Capitale qui peuvent y vivre sans rien faire : ces dangereux frelons y corrompent les mœurs ; la contagion gagne les conditions occupées, & de la Ville, elle s’étend jusqu’aux Provinces les plus reculées.

209. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE I. Condamnation de la Comédie par la sainte Ecriture, par les Conciles et par plusieurs raisons. » pp. 7-11

Car ils n’y ont commencé à paraître, qu’après que les grandes victoires des Romains eurent apporté dans la ville le luxe, et la corruption, avec les richesses.

210. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE V. Du principal motif de la Réformation du Théâtre. » pp. 49-58

Quoiqu’on nous recommande et qu’on nous fasse envisager, avec raison, l’éducation des enfants comme le moyen le plus assuré de former de bons Citoyens, il n’est cependant que trop ordinaire, même dans les Villes les mieux policées, de faire, en élevant les enfants, des fautes essentielles et irréparables.

211. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VI. Les obstacles qu’on peut rencontrer pour parvenir à la Réformation du Théâtre. » pp. 59-68

Edouard Roi d’Angleterre, qui, dans l’onzième siècle, chassa les Farceurs de la Ville de Londres.

212. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. —  De la Comédie.  » pp. 267-275

Molière peignit si vivement l’hypocrisie, qu’outre le scandale que cette peinture causa parmi les plus sages, si par malheur il y avait eu quelque hypocrite de bien avéré dans la Ville, le peuple l’aurait déchiré.

213. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

La Reine de Naples fut relevée de ses couches dans la chapelle du Palais, elle alla le soir sur les six heures, en grand cortége, avec le Roi, à l’Eglise Cathédrale, on y porta la jeune Princesse, pour l’offrir à Dieu ; il y eut le soir des illuminatioins dans la Ville, & au théatre de l’opéra. […] Si l’auteur étoit Gascon, il n’auroit pas négligé une épisode dont la Ville de Toulouse se fait honneur. Du Guesclin allant en Espagne, battoit partout la caisse, pour grossir la petite armée ; en passant par Toulouse il y fit recrue d’une cinquantaine de braves Gascons, qui s’enrolerent sous les étendarts ; il les fit promener en pompe dans toute la Ville, & partir avec le plus grand éclât, comme autant de Césars qui alloient conquérir l’Espagne. […] Des ribauds, en blanche chemise, agacer par leur beauté, liesse & gayeté, des animaux de toute espece marcher en procession, des enfans jouter dans un tournois, des Dames cajoler des beaux cœurs, le grand guet faire la garde ; toute la ville baler, danser, se déguiser, &c.

214. (1686) La Comédie défendue aux chrétiens pour diverses raisons [Traité des jeux et des divertissemens] « Chapitre XXV » pp. 299-346

Plutarqueg rapporte que Solon condamna les Tragédies dés leur naissance ; Que les Athéniensh estimoient que les Poëmes Dramatiques estoient des choses si indécentes & si insupportables, qu’il y avoit une Loi parmi eux qui défendoit aux Areopagites de faire des Comedies ; & que les Lacedemoniensi ne souffroient point qu’on joüât dans leur Ville de Comédies, ni de Tragédies, de crainte d’écoûter, même en se joüant, ceux qui representoient des choses contraires à leurs Loix. […] « Défendons (dit-il) à toutes personnes de quelque état qu’ils soient, d’aller par Villes, Citez, Forêts, Bois, Bourgs & chemins armez de harnois secrets, ou apparens, seuls ni en compagnie, masquez, ne déguisez, sous quelque cause que ce soit, sur peine de confiscation de corps & de biens, sans aucune exception de personnes. » « Défendons à toutes personnes de recevoir, logerc, ne receler telle maniere de gens, soit par forme de logis & hosteleries, en leurs maisons privées, sur les autres peines : ainsi nous le viennent dire, ou à nos Lieutenans, Gouverneurs, Justiciers & Officiers plus prochains des lieux, où ils auront été trouvez, sur peine d’être dits complices & fauteurs & punis de pareille peine. » « Voulons que la moitié des confiscations soit donnée aux dénonciateursd sans autre declaration ne don adjugée. » « Donnons pouvoir à tous ceux qui trouverront tels personnages armez & déguisez, les prendre, arrêter & saisir au corps ; & s’ils se mettent en défense, assembler par tocquesin ou autrement les Peuples & Communautez, & leur courir fus en maniere qu’ils puissent être puns & apprehendez, & mis prisonniers en justice. » « Et si par leur rebellion, défensea, desobéïssance, aucuns étoient à la caption tuez & occic, voulons que de ce ne soit aucune chose improperée à ceux qui auront ce fait, ne qu’ils encourent aucune peine corporelle ou pecuniaire, d’obtenir grace, remission ou pardon consequemment reprins ni aprehendez en Justice. » « Défendons (dit Charles IX. dans une Ordonnance du 5.  […] à toutes personnes de quelque état, qualité, & condition qu’ils soient, de ne plus faire des masques & momeries de jour & de nuit dedans la ville de Lyon ni Fauxbourgs d’icelle, sur peine à chacun des delinquans, ensemble de ceux qui les retireront en leurs maisons de cent écus d’amende pour la premiere fois : & pour la seconde, de punition corporelle & de deux cens écus pour chacun des delinquans, applicables aux pauvres de la grande aumône de Lyon, sinon que pour autre occasion ils eussent de nous permission. » « Et parce que, dit Henri III. dans les Etats de Blois en 1679. […] Les hommes & les femmes se masquent & courent les Villes en cet état, dansant dans les maisons des Grands & des riches, où ils sçavent qu’il y a bonne compagnie. […] Mais cela ne se rencontre gueres que dans les Villes où il y a des lieux destinez à l’incontinence publique.

215. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Un homme de condition ne doit point avoir le langage de la roture, ni une Demoiselle de campagne celui d’une coquette de Ville. […] Pour l’observer la Scène ne doit point errer d’une Ville, ou d’une contrée en une autre. Elle doit demeurer dans la même place, dans la même maison, dans la même rue, ou pour le moins dans la même ville, où d’abord elle a été mise. […] de la Ville que ce pût être. […] « Plusieurs pieux Bourgeois, et autres personnes de considération bien intentionnées pour la ville de Londres, considérant que les Comédies et les jeux de hasard étaient des pièges tendus à la jeune noblesse et autres, et voyant de grands inconvénients, tant pour les particuliers que pour toute la Ville, si on les permettait davantage, et que ce serait une honte aux Gouverneurs et au gouvernement de cette honorable ville de Londres, de les souffrir plus longtemps ; en ont averti quelques religieux Magistrats, les suppliant de prendre les moyens de supprimer les Comédies etc. dans la ville de Londres et dans ses dépendances ; lesquels Magistrats ont sur cela présenté une humble requête à la Reine Élisabeth et à son Conseil privé, et ont obtenu de sa Majesté la permission de chasser les Comédiens de la ville de Londres, et de ses dépendances : ce qui a été conformément exécuté ; et les salles de la Comédie de la rue Grace Church furent interdites et entièrement détruites.

216. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VII. De la Diction. De la Poësie dans la Tragédie. » pp. 122-130

Il n’y a guère de Tragédie où il n’y ait une description de ruine ou de saccagement de Ville.

217. (1574) Second livre. Seconde épître. Cécile Cyprien à Donat [extrait] « letter » pp. 40-41

Outre plus si tu veux détourner ta vue pour contempler les villes et cités, tu les trouveras bien peuplées, mais c’est chose plus triste, que si elles étaient désertes.

218. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Et n’est-il pas risible de faire assembler le Sénat, composé de cinq cents Sénateurs dispersés dans l’immense ville de Rome, pendant la nuit, dans l’espace d’une heure ? […] Toute la ville étoit en mouvement, toutes les affaires cessoient, le Sénat prenoit le deuil, les femmes éplorées & échevelées couroient les rues, on craignoit tout pour la République, la destinée de l’Empire paroissoit y être attachée. […] Ainsi liée & enveloppée, on la couchoit dans une biere, & on la portoit dans cet état comme on porte les morts au tombeau, suivie des Prêtres, des Prêtresses & du peuple, à travers toute la ville, depuis le Temple de Vesta jusqu’à la porte Colline, qui en étoit fort éloignée, auprès de laquelle étoit le caveau que le premier des Tatquins avoit fait construire pour cette triste cérémonie, & qu’on appeloit pour cette raison Campus sceleratus.

219. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

Non, je ne dois point rechercher loin de nous les ombres et les sépulcres, puisque nous en avons aujourd’hui dans notre France, en l’œil des cités, en la plus auguste ville de l’Europe, le corps, la lumière, et la vie de tous les plus rares et dignes Comiques du monde, en ceste troupe de Parnasse, nourrissons des Muses, Aigles de Jupiter, vrais enfants d’Apollon, race divine, interprètes des Dieux, qui ont gratifié Paris de leur présence : quelles louanges vous peut-on donner ? […] C’est vous, dis-je, Assemblée glorieuse, qui pouvez polir la rouille que l’ignorance ou la malice a fait naître en leur cerveau ; tout ainsi qu’en la ville de Tarse en Cilicie, il n’y a que l’eau de la rivière de Cidne qui puisse éclaircir, dérouiller, repolir le couteau sacré à Apollon, toutes les autres le lavent sans effet ; Faites de même de celle que vous puisez en Hélicon, comme vous en arrosez les esprits qui en sont dignes : Vous pouvez adoucir ceux qui nous piquent par la pointe d’une langue aussi tranchante qu’un rafoir affilé : L’office de la raison vous invite à leur montrer sa vérité : mais peut-être en sont-ils dégoutés : Les ânes n’aiment pas les violettes, leur pastures sont de chardons : nous leur laisserons porter la Déesse Isis sans leur donner aucun lieu en votre Théâtre, puisque vous avez enlevé sur tous une gloire qui ne laisse à aucun espérance de vous égaler : leur envie ne saurait apporter de tache à la splendeur de votre mérite.

220. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

Les lois des Païens rendent les Comédiens infâmes, et vous allez en foule avec toute la Ville pour les regarder sur leur Théâtre, comme si c'était des Ambassadeurs, ou des Généraux d'armée, et vous y voulez mener tout le monde avec vous pour emplir vos oreilles des ordures et des infamies qui sortent de la bouche de ces bouffons; vous punissez très sévèrement vos serviteurs lors qu'ils disent chez vous des paroles peu honnêtes ? […] Car le Théâtre est la peste des Villes.

221. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Les Amateurs de ces jeux étoient parvenus à faire tomber en désuétude cette sage loi ; & l’on vit s’élever dans cette Ville une multitude de Théatres domestiques. […] Comme il s’en occupoit encore en 1739, il eut le chagrin de voir la Jeunesse de la Ville de Brescia entreprendre de bâtir un grand Théatre. […] Il n’est point de Ville, ni même de quartier qui n’en offre plusieurs exemples. […] Car, comme une Ville entiere se laisse corrompre par les dissolutions & les vices de ses Chefs & de ses Juges ; de même elle est corrigée & réformée par leur régularité. […] Mais, comme le dit l’Historien de sa vie, cette loi parut si sévere aux Comédiens, qu’ils aimerent mieux quitter la Ville.

222. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

Dans Jéremie, dans Job, dans vingt endroits de l’Ecriture, il est dit qu’en punition de leurs crimes Dieu livre les impies, les villes, les nations aux opprobres, aux sifflemens du monde : In opprobrium, & in sibilum sémpiternum. […] Cet Abbé Schrone, est de l’Academie de Nimes ; ville célébre par M. […] Jamais on ne vit de comédien dans la liste des héros, on n’en voit pas même parmi les honnêtes gens, parmi les gens distingués d’une ville, non plus qu’une honnête femme parmi les actrices, ni une actrice parmi les honnêtes femmes. […] Ce n’est point dans le sable que le Caffé croit & murit, c’est dans une bonne terre : la ville de Moka est dans l’Arabie heureuse, très-bon païs : c’est un bon port à l’entrée de la mer rouge.

223. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

au retour de Troie prit Ismare d’assaut, et pilla toute la ville excepté Maron et sa famille. […] Lorsque les Troyens délibèrent sur ce que l’on fera du cheval de bois, et que quelques-uns veulent qu’il soit placé dans les enceintes de la ville ; Laocoon à la tête d’un parti nombreux se déclare contre cet avis : il harangue avec beaucoup de jugement et de résolution ; et d’un coup de lance il sonde la trompeuse machine. […] Dans ce Poème le Devin Amphiaraus est un des sept Chefs de l’armée qui assiège la ville : il y a le caractère d’un sage et vaillant Capitaine, et d’un homme qui cherche plus à se signaler par de hauts faits que par une vaine montre de bravoure. […] Tirésias déclare à Créon l’alternative de la mort de son fils, ou de la perte de la ville : Créon se possède de et n’éclate point en ces cruelles circonstances : après même que son fils s’est tué, il ne fait ni des plaintes aux Dieux, ni des reproches à leurs Ministres.

224. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

Ces événemens si extraordinaires & si intéressans y avoient attiré un monde infini : on campoit hors la ville, trop petite pour le contenir. […] Ce ne fut qu’en 1751 qu’on s’avisa d’en construire un à Burgos, capitale de la vieille Castille, l’une des grandes & des riches villes d’Espagne. […] J’avoue que sous Caligula, Néron, Commode, Héliogabale, la corruption de la Cour, de la ville, de la scène, étoit au comble de l’horreur.

225. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

La ville de Genève, centre du calvinisme, qu’on ne dira pas dirigée par des Moines, a été si fidèle à la discipline établie par les synodes, qu’elle n’a jamais souffert la comédie. […] Comédie) a blâmé la sévérité des Genevois, et leur a conseillé d’appeler des troupes de Comédiens pour être dans leur ville les prédicateurs et les modèles de la sainteté. […] « Bien des gens disent fort sérieusement à Paris que Molière a plus corrigé de défauts à la cour et à la ville, lui seul, que tous les Prédicateurs ensemble, et je crois qu’on a raison, pourvu qu’on ne parle que de certaines qualités qui ne sont pas tant un crime qu’un faux goût, comme l’humeur des prudes et des précieuses, de ceux qui outrent les modes, qui s’érigent en Marquis, qui ont toujours quelque pièce de leur façon à montrer, etc.

226. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

Les courtisanes Grecques étaient en état de bâtir des pyramides, des murailles de ville, des palais de Rois. […] , tot millia virorum tam pueriliter ludentes spectare. » Il est vrai que dans quelques villes de la Grèce le théâtre ne déshonorait pas, il donnait même une sorte de considération ; mais ces exemples en petit nombre doivent être mis parmi bien d’autres dont personne ne s’autorisera. […] Quand Cadmus édifia la ville de Thèbes en Egypte avec ses cent portes, les Bateleurs lui donnèrent plus que tous ses amis.

227. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

.), dit en termes exprès : « Nous ordonnons que tous les Comédiens soient séparés de la communion, tandis qu’ils exerceront leur métier. » Ce concile de toute l’Eglise d’Occident, et nommément des Eglises des Gaules, dont la plupart des Evêques s’y trouvèrent, est très respectable ; il est reçu partout, surtout en France, où il fut tenu : « De theatricis placuit quamdiu talia agunt à communione separari. » Un autre concile de la même ville, tenu trente-huit ans après (452), renouvela la même excommunication. […] Le théâtre, enseveli sous les ruines de l’Empire Romain, fut fort négligé en Europe pendant plusieurs siècles : les peuples, occupés de croisades, de joutes, de tournois, de chevalerie, ne connaissaient que des vielleurs, jongleurs, tabarins, danseurs de corde, vendeurs d’orviétan, qui couraient les villes et les campagnes, et sur quelques tréteaux amusaient la populace. […] ) porte l’excommunication bien plus loin ; il veut qu’on avertisse les Princes et les Magistrats qui se sont obligés de chasser de leurs terres tous les Comédiens, ces hommes perdus : « Histriones, perditos homines, de suis finibus Principes et Magistratus ejiciant. » Il ne faut pas s’attendre qu’il y ait dans chaque diocèse une excommunication particulière portée contre les Comédiens, comme il y a partout une défense d’aller à la comédie, parce que des gens de tout diocèse peuvent aller au spectacle, et qu’on ne voit des troupes réglées de Comédiens avoir un théâtre que dans les grandes villes.

228. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre III. Recherches nécessaires pour s’éclaircir si les Anciens ont connus l’Opéra-Bouffon. » pp. 101-108

Rapportons les propres mots de l’Oracle des Sçavans : « La Comédie doit son origine à ces chansons obscènes, autorisées par la coutume & par les loix, qui se chantent encore de notre tems par les Villes. » On voit donc que notre Opéra subsistait, au moins en partie, long-tems avant que les autres Théâtres fussent en usage.

229. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IV. Que la représentation des Poèmes Dramatiques ne peut être défendue par la raison des anciens Pères de l'Eglise. » pp. 90-103

On n'y reconnaît plus ces Anciens Prêtres, Ministres de l'Idolâtrie, comme Souverains Pontifes, ce n'est plus à l'honneur de quelques fantastiques Divinités que nos Poètes et nos Acteurs consacrent leurs travaux, ni qu'ils rendent des actions de grâces, quand ils y reçoivent des applaudissements ; Tous leurs soins ne vont qu'à complaire à la Cour de France et à la Ville de Paris, et leurs remerciements ne sont que pour les bienfaits dont nos Princes les honorent.

230. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230

Toute la ville de Besançon y a prit part, on s’y est rendu en foule ; un détachement de la garnison, a été commandé pour joindre les honneurs militaires, aux honneurs ecclésiastiques & civils. […] Le dernier renferme un trait de satyre contre le siecle & semble dire la vertu, n’est plus qu’un nom dans les villes.

231. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre prémier. De l’éxcellence du nouveau Théâtre. » pp. 68-93

Cette Ville est trop éclairée, trop amoureuse des belles choses, pour accorder son estime à de pures frivolités. […] Il a le secret de se faire goûter de la Cour & de la ville.

232. (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229

Ils les considèrent comme une invention du diable, qui a fait bâtir des théâtres dans les villes pour amollir le cœur des soldats de Jésus-Christ, et leur faire perdre leur force et leur générosité. […] C’est pour ce sujet qu’il a fait dresser des théâtres dans les places publiques ; et qu’exerçant et formant lui-même ces bouffons, il s’en sert comme d’une peste dont il infecte toute la ville.

233. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Ce n’est point exagérer que de le dire ; mais c’est exagérer que d’aller aussi loin que va M.F. pour les justifier, et de vouloir insinuer que leur établissement dans les villes y opèrent plus de sagesse et de régularité. Que l’on nomme, dit-il, une ville où jamais la plus petite troupe de campagne ne se soit établie ? […] On le prie lui-même de nommer une ville où l’établissement des Comédiens ait fait disparaître tous ces vices. […] En vérité cette ville, telle qu’elle soit, doit avoir bien de la reconnaissance pour M.F. qui la choisit seule entre tant d’autres pour la préconiser avec tant de force et d’énergie, et dans des termes si flatteurs. […] A la peinture qui nous est faite de la piété extraordinaire de cette ville, des mœurs estimables de ses citoyens, et surtout de la fidélité particulière de ses citoyennes, on ne jette les yeux sur aucune capitale.

234. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre X. Des Décorations. » pp. 336-344

On voit dans toutes les Villes de Province & même dans la plus-part des Spectacles de Paris, le rideau de l’avant Scène ne se baisser à la fin des Pièces qu’après qu’on en est averti par un grand coup de sifflet.

235. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « X. » pp. 47-54

Le zèle représenté par Hercule, fait le premier trait du caractère : mais il fallait, mes Pères, que vous en fussiez bien transportés vous-mêmes pour nous faire une si étrange peinture de la Ville ou du Diocèse d’Aix, en y faisant régner l’erreur, la violence, la discorde, l’impiété, la dissimulation, la calomnie, afin de donner matière à votre Hercule d’exercer son zèle et d’employer sa massue à chasser ces vices ou à les terrasser.

236. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIII. Que les lois civiles défendent de danser, et d’aller à la Comédie les jours des Fêtes. » pp. 67-75

Mais la cinquième Loi est plus forte : « C’est une chose entièrement nécessaire, et toute dans l’ordre de Dieu, que tous les Chrétiens, et tous les fidèles, s’occupent de tout le cœur, et de tout l’esprit au culte divin, et aux actions de la piété, et de la religion qu’ils professent, avec un renoncement absolu de tous les plaisirs du Cirque, et du Théâtre, dans toutes les villes du monde, le jour du Dimanche, qui commence la semaine, et qui attire les bénédictions de Dieu sur toutes les œuvres qu’on y fait ; et pendant le temps de l’Avent, des Fêtes de Noël, et de l’Epiphanie ; aux Fêtes de Pâques, et pendant tout le temps Pascal, c’est-à-dire jusques à la Pentecôte, dans lequel ceux qui ont été baptisés portent publiquement les signes de la lumière Divine dont ils ont été éclairés, et remplis au saint Baptême, par la blancheur de leurs habits  » ; Item l. 5. eod. tit.

237. (1705) Traité de la police « Chapitre II. De l’origine des Histrions, des Troubadours, des Jongleurs, et des autres petits spectacles qui ont précédé en France l’établissement des grandes pièces de Théâtre, et des Règlements qui les ont disciplinés. » p. 436

Cirques et les Amphithéâtres, dont on montre encore aujourd’hui les débris dans les principales Villes de France, qui ont été les premières sous la domination des Romains, ne laissent aucun lieu de douter, qu’après leurs conquêtes des Gaules, ils y établirent tous les jeux, et tous les spectacles qui étaient en usage à Rome.

238. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Un Dictionnaire historique portatif, fort bien fait, parle ainsi de Moliere : Louis XIV le regardoit comme le Législateur des bienséances du monde (non de celles de la vertu), & le Censeur le plus utile des ridicules de la Cour & de la ville, ses ouvrages sont l’histoire des mœurs, des modes, des goûts du siecle, & le tableau le plus fidele de la vie humaine. […] L’humeur sauvage des pères & des époux, la vertu des femmes qui tenoit de la pruderie, le savoir défiguré par le pedantisme des Medecins attachés à leur robe & à leur latin, le mélange ridicule de l’ancienne barbarie & du faux bel esprit, avoit produit le jargon des Précieuses ; l’ascendant de la cour sur la ville avoit multiplié les prétentions & la fausse importance dans la bourgeoisie. […] Montpellier n’est pas la seule ville où se tiennent ces Vauxhall bourgeois. Il en est peu en France où sous différens noms, la plupart bisarres, marais, moulins, fenetra, boulevart, &c. il ne se forme des assemblées de plaisir, comme les villes d’Italie ont chacune leur académie sous des dénominations burlesques, ricourati, escadi, la ruste, &c.

239. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

S’il y a dix lignes qui soient bonnes dans cette longue Préface, épargnez-la en leur considération : épargnez aussi la ville prochaine ; parce qu’elle n’est que fort petite. […] A l’égard de la ville prochaine, pour laquelle M. […] Ce n’était point de Segor qu’Abraham parlait, mais de Sodome et de Gomorrhe, ces deux villes si criminelles et si indignes de pardon. […] cette Religion si glorieuse par son fondateur, si raisonnable dans ses maximes, attestée par tant de miracles, signée du sang de tant de Martyrs, appuyée sur toutes les preuves de fait les plus fortes ; cette Religion servira de Comédie à une ville et de jouet à des bouffons ?

240. (1647) Traité des théâtres pp. -

h , que Satan le premier les dressa ès villes, afin qu’on y vaquât à son culte. […] Or quel conte lui en pourront rendre ceux qui aussi long temps que le Théâtre demeure dressé en une ville, n’en bougent non plus que s’ils y étaient enchantés, et abandonnent lors absolument, soit les devoirs de leurs charges, s’ils en ont, soit leurs affaires domestiques ? […] az , qui savait sur le bout du doigt toutes leurs Antiquités, que lorsqu’il se bâtissait un Théâtre en la ville de Rome, les Censeurs, qui étaient des Magistrats publics, établis pour réformer les abus, le faisaient tout aussitôt démolir, voulant « pourvoir aux mœurs, et prévoyant qu’il y aurait grand péril que la lasciveté ne s’y fourrât » (nous dit cet Ancien). […] A ce propos il nous souvient d’un effet étrange que produisit une Tragédie du Poète Euripide, en une ville de la Grèce. […] Ainsi il 1’a fait voir, outre Messieurs Colomier, Bouhereau, et Flan, Pasteurs de La Rochelle, ses Collègues, à Monsieur Aubouineau ci-devant Pasteur en l’Eglise de Saint Martin de Ré, et de présent résidant en la ville de La Rochelle, Monsieur de La Forest Pasteur de l’Eglise de Mauzé, Monsieur Lesnier Pasteur des Eglises de Sales et Theray, Mr.

241. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Livre second. » pp. 2-7

Au-delà, comme au-deçà des monts, le théâtre n’est que toléré, comme les femmes publiques en plusieurs villes.

242. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Ces spectacles feraient un des plus doux divertissements de l’homme particulier qui vit dans les villes ; et je crois qu’il ne pourrait prendre un plaisir plus innocent, que celui où l’esprit est en état d’agir pour se perfectionner, quand il se délasse.

243. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

On afficha le même jour à tous les carrefours de la ville l’édit le plus rigoureux contre tous les faiseurs de libelles : on en a été si peu intimidé ; que dès le lendemain on trouva affiché à la statue de Pasquin : Le Conclave ayant été mécontent de la tragédie, on lui donnera une farce pour le satisfaire. […] La ville de Paris, non plus que les autres du royaume, ne s’étoit jamais mêlée de l’entretien des spectacles. […] Cette grande ville a connu enfin l’importance de ses jeux, elle en a fait son affaire : elle bâtit & entretient à ses dépens des sales, des décorations magnifiques, & a obtenu la direction de cette grande œuvre.

244. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

Il a attaqué plus de femme que de villes, & commis plus d’adulteres que gagné de batailles, tout grand guerrier qu’il étoit, ses lauriers sont cachés sous un tas de myrtes : cependant il y en a fort peu. […] La vieille redoubla ses cris, la sentinelle accourut, les acteurs furent découverts, & la scène divulguée par toute la ville. […] Toute cette artillerie tiroit d’espace en espace, dans toute la route, pareille décharge à son entrée dans la ville, dans le temple, dans le tombeau, comme pour tuer la mort.

245. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

Supposons une ville aussi infectée de la contagion qu’un Hôtel de comédie est infecté de la dépravation des mœurs, on la bloqueroit, on tireroit des lignes de circonvallation pour empêcher tout commerce avec elle & sauver les provinces voisines, & vous osez commercer avec le théatre, user de ses marchandises, en respirer l’air, vous nourrir de ses alimens ! […] Elle a beau se couvrir d’or & d’argent, c’est le rendez-vous de toute la mauvaise compagnie, & comme l’égoût d’une ville. […] Pour les spectateurs de la ville & des provinces, qui, bien loin d’en imposer aux Acteurs, en sont le jouet & les duppes, toûjours faciles à se laisser entraîner au vice, que concluront-ils des exemples de la Cour, avec laquelle ils ne peuvent se mesurer ?

246. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

Un Episode d’un poëme rempli de saletés a fait naître une pantomime où Dorothée qui en est l’héroïne se défend devant les Spectateurs, avec un art trop approchant de la vérité, contre les empressemens lubriques du Maire de la ville. […] Vous savez, Monsieur, sur quoi roule le sujet de toutes ces pièces, le jeu répond au sujet ; la volupté, pour mieux séduire, met ses conseils dans la bouche de l’innocence ; et de peur que les leçons qui se débitent sur la scène ne soient perdues, il arrive de tous les quartiers de la ville, d’amples recrues de filles qui se répandent dans l’amphithéâtre, dans les loges, dans l’orchestre ; et font ensorte de se partager les spectateurs. […] Mais comment un homme (je peins les faits) qui tous les jours vient publiquement savourer l’infamie, qui, a la face de ses connoissances, de ses amis, de ses parens peut-être, se jette parmi cent prostituées, les attaque de conversation, répond à leurs apostrophes, leur donne le bras, les promène par la ville, à pied ou en voiture ; comment un homme qui ne se respecte plus lui-même, repecteroit-il encore quelque chose ?

247. (1761) Les spectacles [Querelles littéraires, II, 4] « Les spectacles. » pp. 394-420

Si ces derniers n’y vont pas à la ville, ils s’y trouvent du moins à la cour. […] Il leur garantit que cet établissement ne sçauroit nuire à la constitution ni au gouvernement de leur ville, ni à l’innocence de leurs mœurs.

248. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre III. De l’Unité de lieu, de Tems & de Personne. » pp. 211-238

Il est certain que les personnages qui ne vont que d’une chambre, d’une maison dans l’autre, qui ne passent que dans divers quartiers d’une Ville, n’en sont pas moins à blamer. […] Lorsque vous êtes témoin de quelque avanture dans le monde, c’est ordinairement une seule personne qui l’éprouve : pourquoi donc, en peignant ce qui arrive tous les jours dans les Villes, ou bien dans la Campagne, ajoutez vous à l’Histoire un nouveau personnage ?

249. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202

L’Œdippe de Sophocle traduit en Italien, fut représenté en 1585 sur le Théâtre Olympique, & le Palladio, mort quatre ans auparavant, ne fut témoin d’aucune Représentation sur ce Théâtre qu’il avoit fait à l’imitation de ceux des Romains, exécutant ce qu’il avoit lû dans Vitruve, pour orner la Ville qui lui avoit donné la naissance. […] Shakespear, fondateur du Théâtre Anglois, fit tout à la fois parler Prose & Vers, rire, pleurer, & heurler Melpomene ; & comme il est plus facile à un Poëte d’émouvoir les Spectateurs par l’appareil du Spectacle que par ses Vers ; on vit sur le Théâtre des Anglois, ainsi que sur celui des Hollandois, dont Pierre Corneille Hoof fut fondateur, des apparitions de fantômes, des meurtres, des têtes coupées, des enterremens, des sieges de Villes, des saccagemens de Couvens, des maris égorgeant leurs femmes, des patients accompagnés de leurs Confesseurs, conduits à l’échaffaut.

250. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre II. Du Théâtre Moderne, & de celui des François. Celui-ci comparé au Théâtre Grec. » pp. 25-38

Ce phénomène jetta la Cour, la Ville, & la Province dans une espèce de ravissement ; le nom de Corneille voloit de bouche en bouche.

251. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IV. » pp. 68-81

Voilà l’une des sources du Déisme qui fait aujourd’hui des progrès si rapides : on ignoroit ce monstre, tandis que la bonne Comédie étoit ignorée, le rétablissement de cette partie des Lettres, a fait tomber en décadence la simplicité de la foi ; c’est depuis cette époque fatale à la Religion, que les incrédules se sont tellement multipliés, qu’un étranger arrivant en France, sur-tout dans les grandes Villes, & n’étant pas prévenu, auroit bien de la peine à se persuader que nous habitons un Royaume où la Religion Catholique est la seule tolérée.

252. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE III. Qu'une Mère est très coupable de mener sa fille aux Spectacles. Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. Que rien au contraire n'est plus propre à les corrompre. » pp. 65-75

du dernier siècle avait corrigé plus de défauts à la Cour, et à la Ville que tous les Prédicateurs ?

253. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE IV. Deux conséquences que les Pères de l’Eglise ont tirées des principes qui ont été établis ci-devant. » pp. 82-88

C’est ce qui fit aussi que Ghuevara Gouverneur de Milan, les chassa effectivement de cette Ville, à la sollicitation de ce S.

254. (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203

Aussi ce ne fut jamais faire l’éloge de la moralité d’une ville que de dire qu’elle avait dans ses murs un théâtre fréquenté.

255. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE PREMIER. Comparaison des Théâtres anciens avec les modernes. » pp. 2-17

Quelques licencieuses que fussent, dans leur origine, les Comédies Atellanes qui s’introduisirent à Rome, elles y furent reçues avec un applaudissement général, par la raison même de la licence qui y régnait, et qui plut infiniment, non seulement aux Libertins, mais à toute la Ville.

256. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Les riches voudront toujours se distinguer des pauvres, & l’état ne sauroit se former un revenu moins onéreux & plus assuré Si le riches renoncent à leurs dépenses superflues, pour n’en faire que d’utiles, alors l’assiette des impôts aura produit l’effet des meilleures loix somptuaires Croiroit-on que cette même Encyclopédie qui met les spectacles au nombre des objets de luxe & d’oisiveté, sur lesquels il faut asseoir les impôts, qui traite les baladins, chanteurs (l’opéra), histrions, de professions oiseuses dont le seul usage est de se montrer  ; croiroit-on, dis-je, que cette même Encyclopédie fasse l’apologie & le plus grand éloge du théatre, conseille à la ville de Geneve, qui n’en a jamais eu, d’en bâtir un, de soudoyer une troupe de comédiens, comme la chose la plus nécessaire à l’état, une école de vertu & de politesse, ce qui a occasionné une dispute très-vive entre d’Alembert & J. […] Les troubadours étoient les tabarins du onzieme siecle, qui, comme les chantres du pont-neuf & les vendeurs d’orviétan, couroient les villes, chantan de mauvais vers de leur façon, en leur langue : la plupart étoient provenceaux. […] Une dame avoit un fils fort débauché, qui s’étoit fait comédien par libertinage, comme bien d’autres ; la troupe vint jouer dans la ville ; son fils fut reconnu, elle en fut outrée, & alla à la comédie incognito. […] De tout le monde, des gens les plus distingués à la cour, à la ville, de tous les poëtes dont la veine coule pour eux à grands flots, de tous les écrivains périodiques qui embouchent pour eux la trompette, & font connoître dans tous les royaume des noms obscurs faits pour rire, Clairon, la Hus, le Kain, &c.

257. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

C’est pour ce sujet qu’il a fait bâtir des théâtres dans les Villes, et qu’il a appris tant de sottises aux Comédiens ; afin de tâcher de répandre partout le poison dont il est tout plein. » « Vous ne savez ce que c’est que le Christianisme,Hom. 57. in c. 9. […] Il aurait encore mieux fait de dire, qu’il faut raser les théâtres, et fermer les portes des Villes aux joueurs…. […] L’auteur de la Lettre n’a guère mieux réussi en prétendant que ce grand Archevêque de Milan lui était favorable, et qu’il avait permis qu’on jouât des Comédies dans cette grande Ville, puisque nous voyons qu’il a fait tout le contraire. […] Il ordonna aussi dans son cinquième Concile, qu’on prierait humblement les Princes et les Magistrats de chasser de la Ville et de la Province les Comédiens et les Bouffons, et de punir sévèrement les Hôteliers et autres personnes qui les recevraient chez eux.

258. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

N’est-il pas singulier que l’on s’échauffe l’imagination au point d’appliquer sérieusement les principes de Lycurgue à une ville industrieuse et paisible, qui ne peut être que cela ? […] Vous ne prétendez pas sans doute que les femmes amollissent le laboureur et l’artisan, ni que le peuple de nos villes et de nos campagnes soit énervé par les délices d’une vie oisive et voluptueuse. […] Je reconnais donc de bonne foi, que les institutions naturelles doivent se plier aux règles établies entre les hommes ; et que ce qui était bon dans les Bois, peut être mauvais dans nos Villes. […] J’avoue que cet amour est plus commun dans les Villes opulentes et peuplées ; j’avouerai même, si l’on veut, qu’il règne à Paris autant et plus qu’en aucun lieu du monde. […] Rousseau, « dans une grande ville, la pudeur est ignoble et basse ; c’est la seule chose dont une femme bien élevée aurait honte.

259. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

On méprise une femme aimable, pour courir après le rebut de la Cour & de la Ville, on achette aux dépens de toute sa fortune, les restes de la plus vile canaille, & l’on ne craint pas de ruiner cinq ou six cens respectables personnes, pour enrichir la plus méprisable de toutes les femmes. […] Ici, l’on s’accoutume à regarder le vice sans horreur, on le verra bientôt avec une sorte de complaisance : celle-ci dispose le cœur qui se rend à la suite, l’avant-mur de la Place étant renversé, entraîne la ruine du mur principal, & la prise entiere de la Ville & de la Citadelle.

260. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre III. Origine des Théâtres. » pp. 22-49

Je pense que la Comédie, formée grossiérement dans les Peuplades, ou sociétés des hommes de la campagne, aura passé dans le sein des villes, chez les Nations les plutôt civilisées. […] Thespis, barbouillé de lie, courut long-tems dans une charette les Bourgades & les Villes ; ses bons mots amusaient grossiérement les passans.

261. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19

Il alla débuter sur la scène de Naples, qui était une ville Grecque, et son début y fut célébré comme celui de nos Actrices. […] Cet Empereur, dans les satires qu’il a faites de ses prédécesseurs et de la ville d’Antioche, se moque ouvertement de leur assiduité au spectacle.

262. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

Elle se renouvelle vingt fois par an, dans toutes les villes de France, dans toutes les Capitales de l’Europe ; &, quand l’ouvrage est imprimé, il unit à ce grand effet qui lui est particulier, le seul effet que peut produire un bon ouvrage d’un autre genre. […] Pour faire représenter une pièce, il faut monter d’échelon en échelon ; de M. le Censeur Royal, à M. le Lieutenant-Général de Police ; quelquefois à M. le Ministre de Paris ; quelquefois à M. le Magistrat de la Librairie ; quelquefois à M. le Garde-des-Sceaux : voilà pour la ville. […] On a vu Voltaire, luttant à chaque nouveau chef-d’œuvre contre la foule des envieux & des fanatiques, forcé de ménager des Courtisans qu’il méprisoit, déplorant la pusillanimité de ses Concitoyens, disant la vérité par vocation, par besoin, par enthousiasme pour elle, se rétractant, se reniant lui-même pour échapper à la persécution ; admiré sans doute, mais dénigré, mais haï, mais enfermé deux fois dans les cachots de la Bastille, exilé, contraint de vivre éloigné de sa patrie, osant à peine venir expirer dans cette ville qui se glorifie de l’avoir vu naître, jouissant des honneurs d’un triomphe, & trouvant à peine un tombeau ; avant ce dernier opprobre poursuivi, pendant trente années, jusqu’au pied du Mont-Jura, par des mandemens & des réquisitoires ; flattant sans cesse & les Flatteurs & les Maîtresses du feu Roi ; & laissant à la postérité, avec un exemple de force, un exemple de foiblesse, qui déposera moins contre lui, que contre son siècle, in ligne encore, à bien des égards, d’être éclairé par un si grand homme.

263. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

Marques d’hypocrisie qui n’ont d’autre occupation que de se contrefaire, & autre désir que de paroître ce qu’elles ne sont pas ; qui verroit en un monceau toutes leurs bagatelles, on diroit que c’est les dépouilles d’une ville. […] Ce style est suranné, ces expressions passent aujourd’hui pour basses, mais il a de l’éloquence, de la force, de la vérité, le livre d’où ce trait est pris a joui de la plus grande réputation, couru de la Cour & de la ville, imprimé plusieurs fois, traduit en toutes les langues vivantes ; on ne le lit plus aujourd’hui. […] Cette essence est approuvée par MM. les Prévôts & Syndics des Communautés des Baigneurs & Perruquiers des villes de Paris, Lyon, Rouen, Marseille.

264. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Enfin ceux qui emploient la bouffonnerie pour faire rire le peuple, oublient que dans une ville bien policée on ne peut sans crime donner aucun spectacle qui de soit la censure du vice ou l’éloge de la vertu. […] Il décide, 1.° que les Magistrats ne peuvent tolérer les Comédiens que comme en certaines villes on tolere les femmes publiques ; 2.° que quand on n’y va que par simple curiosité, & moralement certain qu’on ne risque point de consentir à quelque mauvaise pensée, on peut ne pécher que véniellement, sans quoi on pèche mortellement ; 3.° enfin qu’on peut donner de l’argent à l’entrée quand les Acteurs sont déterminés à jouer, parce qu’alors on n’en est pas la cause, mais qu’on ne pourroit pas sans péché mortel les appeler chez soi ou dans une ville, faire marché avec eux, en un mot les faire jouer : Indubitatum est eos qui antecedenter conveniunt cum Histrionibus peccare mortaliter.

265. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

Toujours grand lorsqu’il faut que la gloire de Dieu paraisse ; dans l’affliction la plus sensible et la captivité la plus humiliante, il y a des Prophètes devant lesquels se prosternent les Rois ; et quelques-uns des plus grands Rois se trouvent forcés par une main invisible de rétablir ce peuple et de faire rebâtir le Temple et la Ville sainte. […] Quoiqu’ils fassent, la Comédie sera toujours regardée par les vrais Chrétiens, comme un lieu contagieux, où la plupart des jeunes gens vont puiser la corruption du cœur, et quelque apparence de piété qu’aient les pièces de Théâtre, on sera toujours en droit de renouveler la délibération du Parlement de Paris sous François I. en 1541. où les pièces de dévotion qu’on jouait alors sont interdites ; « parce que les Auteurs de ces pièces jouant pour le gain, ils devaient passer pour Histrions, Joculateurs ou Bateleurs ; que les assemblées de ces jeux donnaient lieu à des parties ou assignations d’adultère et de fornication, et que cela fait dépenser de l’argent mal à propos aux Bourgeois et aux Artisans de la Ville. […] saint Charles, et quelques autres Saints, ont souffert qu’il y eût des femmes de mauvaise vie dans les grandes Villes ; mais ces malheureuses femmes étaient notées d’infamie, et l’on ne permettait pas qu’elles se trouvassent dans les assemblées de dévotion avec les femmes pieuses.

266. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE V. » pp. 82-97

L’Ange des ténébres prévoyant, ajoute ce Saint Pere1, que les cruautés du Cirque devoient bientôt prendre fin, qu’on se lasseroit du combat des Gladiateurs, a inventé un nouveau genre de Spectacles non moins à craindre ; on n’attente plus aujourd’hui sur le Théâtre à la vie naturelle de l’homme, c’est à la vie de l’ame que l’on en veut ; les Auteurs dramatiques s’en prennent à l’innocence des mœurs, ils jettent dans tous les quartiers d’une grande Ville des semences de péché qui germent, poussent des racines, multiplient leurs branches, & dont les fruits causeront bientôt une corruption générale.

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