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159. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Approbation qui peut servir de Preface. » pp. -

Que tout Chrêtien lise donc cette Dissertation Epistolaire : rien n’y est contraire à la Foi, ni aux bonnes mœurs ; elle sera utile à toutes les ames, qui aiment leur salut, puisqu’elle leur fera connoître les maximes du Christianisme à l’égard de ces sortes de divertissemens.

160. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

Je ne connais qu’un Opéra dans lequel il soit bien développé : il l’est dans une seule phrase, & par un coup de maître. […] Ce qui le précède l’annonce sans le faire connaître. […] Les événemens peuvent être connus, sans préjudicier à l’intérêt. […] Ce que je dis ici n’est point pour me déclarer en faveur de ceux qui soutiennent que le dénouement peut être connu sans préjudicier à l’intérêt ; c’est seulement pour avertir qu’on est libre de le faire des deux façons.

161. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « LIVRE PREMIER. CHAPITRE I. Le Clergé peut-il aller à la Comédie ? » pp. 10-27

Sans doute ces canons ne seraient pas plus indulgents pour ceux qui donnent leurs pièces au théâtre, si ce désordre eût été connu ; mais c’eût été un phénomène. […] Le Clergé ne connaît pas ses intérêts quand il écoute le monde. […] Qui connaît mieux les anecdotes théâtrales, qui y fournit plus de matière, qui lit plus régulièrement les pièces, juge plus hardiment, prononce plus décisivementc, qui sent, qui goûte mieux le jeu des Acteurs et les grâces des Actrices, que ceux que leur état devrait y rendre les plus étrangers ? […] Comme la plupart connaissent peu les anciens canons, ils ne les citent ni en objection ni en preuve ; on ne fait mention que des Décrétales.

162. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre VIII. De la Mascarade. » p. 196

Il faut donc pour faire une Mascarade, entenduë, galante, & purgée de toute indecence, faire un dessein & former un sujet dont l’Idée s’estende à plusieurs objets sensibles, ou du moins connus ou connoissables, sous des formes sensibles.

163. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

Je vous fais connoître tous mes défauts : mais voilà l’homme. […] Veut-on connoître ma religion & mes mœurs ? consultez mes Œuvres & mon Code, le portrait est fidele, j’ai tenu le pinceau, je dois me connoître. […] Je joue avec plaisir, mais je crains de perdre : d’ailleurs le jeu est le miroir de l’ame, & je ne gagne rien à être connu. […] La discipline est même subordonnée aux circonstances, elle ne doit pas être toujours la même ; entrer dans le détail, connoître son monde, louer, caresser, récompenser à propos.

164. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 3. SIECLE. » pp. 107-119

Mais encore qu'il n'exprime pas ces crimes dans l'Ecriture, il ne laisse pas de les défendre, puisque la sévérité dont il use dans la punition de toutes sortes de crimes, le marque suffisamment, et la raison le fait connaître évidemment. […] Chacun selon son sexe se représente à son imagination dans ces Spectacles ; on les approuve lors qu'on en rit, et non seulement les enfants-là qui on ne doit point faire gouter le mal, avant même qu'ils le puissent connaître ; mais aussi les vieillards, à qui il est honteux de commettre des péchés qui ne sont plus de leur âge, emportant les vices du Théâtre, s'en retournent plus corrompus en leurs maisons.

165. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85

Les Grecs, les Latins, et avec eux les Auteurs dramatiques de tout pays ont pensé que la vraie définition de la Comédie, c’est d’être une représentation qui nous fait voir nos faiblesses, comme dans un miroir ; qui nous découvre les illusions de l’esprit humain ; qui nous met sous les yeux nos vices et nos passions ; afin que nous nous voyons nous-mêmes tels que nous sommes, et que la risée du Public nous fasse connaître combien nous sommes ridicules. […] On prétend que Cratès de Thebes ne connaissait que trois remèdes pour guérir de la maladie d’amour ; la faim, le temps et la corde : l’Histoire du Vieillard de Parme nous apprend que la Comédie est un quatrième remède, non moins infaillible que les trois autres, mais qui mérite toute préférence, parce qu’il est bien plus aisé à prendre et qu’il produit son effet en divertissant le malade.

166. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « A Madame de Nemours  » pp. -

Faites ainsi en la mienne, Madame, qui m’empêche de mettre ici mon nom, jugeant que vous me remarquerez comme ces Cités désertes qui sont connues des passants par leur pauvreté : si je le suis de toutes choses, que ce ne soit pas de votre faveur.

167. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

qu’ils les fissent connaître, les forçassent à se placer, & les débarrassassent des premières démarches, de ces tentatives, dont l’humiliant embarras n’est ordinairement dévoré sans répugnance que par les sots ! […] [Les Danses des Anciens étaient presque toujours des tableaux d’une action connue, & dont le sujet était indiqué par des paroles explicatives. […] J’ajoute : Quel mal y a-t-il donc, que les fils des Grands connaissent qu’ils sont hommes, sujets à mille imperfections, & que les talens ne sont pas plus innés chez eux que les vertus ? […] Il faudrait que les hommes ne connussent pas ces crimes seulement de nom. Mais ils les connaissaient avant ces Tragédies ; il faut donc les leur rendre effroyables.

168. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXXIII.  » p. 493

L'expérience de tant d'âmes qui se perdent à ses yeux, et le dérèglement général qui règne partout, lui fait connaître qu'il n'y a rien de plus rare, que la vertu chrétienne; rien de plus facile, que de se perdre; rien de plus difficile, que de se sauver.

169. (1675) Traité de la comédie « XXXIII.  » pp. 328-329

L'expérience de tant d'âmes qui se perdent à ses yeux, et le dérèglement général qui règne partout, lui fait connaître qu'il n'y a rien de plus rare que la vertu Chrétienne, rien de plus facile que de se perdre, rien de plus difficile que de se sauver.

170. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « A Monsieur le Comte de P***. » pp. -

Quoique je lui obéisse, j’en ai dit assez pour vous faire connaître, & pour qu’on avoue par conséquent, que cette Epitre Dédicatoire est loin de ressembler à la pluspart de celles qu’on voit tous les jours, souvent plus remplies de mensonges que de vérités.

171. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VIII. Du Stile. » pp. 287-319

Je connais deux Tragédies, dont les Vers sont durs & raboteux, qui n’ont pas laissé d’avoir beaucoup de succès, sans parler du jeu des Acteurs ; la raison en est sans doute, qu’elles ont un grand intérêt, qu’elles renferment le terrible & le pathétique, & qu’une action qui intéresse fortement, fait éxcuser une versification lâche & traînante, ou qui blesse les oreilles par sa dureté. […] Les choses sont souvent éxprimées dans notre Opéra, d’une façon qui n’est connue que de lui seul ; en voici d’autres éxemples. […] J’ai connu des Acteurs fort embarrassés sur le choix d’un pronom dans cet endroit. […] Je ne connais point de Vers si dur, si hérissé que celui-là : Et dans ce haut éclat où tu te viens offrir52.

172. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

Au contraire, nous estimons comme gens d’un bon naturel ceux qui, vivement affectés de tout, sont l’éternel jouet des événements ; ceux qui pleurent, comme des femmes, la perte de ce qui leur est cher ; ceux qu’une amitié désordonnée rend injustes pour servir leurs amis ; ceux qui ne connaissent d’autre règle que l’invincible penchant de leur cœur ; ceux qui, toujours loués du sexe qui les subjugue, et qu’ils imitent, n’ont d’autres vertus que leurs passions, ni d’autres mérites que leur faiblesse. […] Suivez la plupart des pièces du théâtre français, vous trouverez presque dans toutes des monstres abominables et des actions atroces ; utiles, si l’on veut, à donner de l’intérêt aux pièces, mais dangereuses certainement, en ce qu’elles accoutument les yeux du peuple à des horreurs qu’il ne devrait pas même connaître, et à des forfaits qu’il ne devrait pas supposer possibles. […] On convient, et on le sentira chaque jour davantage que Molière est le plus parfait auteur comique dont les ouvrages nous soient connus : mais qui peut disconvenir aussi que le théâtre de ce même Molière ne soit une école de vices et de mauvaises mœurs, plus dangereuse que les livres mêmes où l’on fait profession de les enseigner ? […] Les droits de l’amitié sont-ils mieux connus et plus respectés ?

173. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

Les laïques y sont rarement admis ; ce ne sont que des personnes choisies, dont la piété décidée et l’attachement connu à la Communauté garantissent la discrétion. […] Et dans le fond il est vrai que dans toutes les pièces monastiques les vers, les acteurs, les décorations, les habits, ne sont divertissants que par le ridicule ; ce qui a donné lieu à un couplet de chanson fort connu : « Nous jouons des comédies Dans l’enclos de nos maisons, Et même des tragédies Mieux que Molière et Baron. […] Vincent étant mort en 1660, le théâtre de la foire n’était pas connu de son temps, qu’il ne pouvait y avoir à S.  […] N’est-ce pas parce qu’il connaît mieux le monde et ses dangers ?

174. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

Son discours et son autorité furent si efficaces, que le Sénat fit enlever tous les sièges que l’on avait préparés pour voir le spectacle : « Hujus verbis commota senatoria providentia, etiam subsellia quibus in spectaculo civitas uti cœperat, prohiberet apponi. » Avec quel zèle eût-il totalement aboli ces jeux, si éclairé des lumières de la foi, il eût connu combien étaient méprisables les dieux que le peuple croyait honorer par ces fêtes ! […] Ce n’est ni le feu de Vesta ni Jupiter Capitolin, mais le vrai Dieu, qui vous donne cet empire, qui ne connaît ni bornes dans sa puissance, ni terme dans sa durée. […] C’est donc un ignorant qui ne connaît pas le prix des choses : « Qui putat melius esse quod deterius est, scientia ejus caret. » Or personne n’est plus conduit que les Comédiens par des motifs bas et corrompus. […] Ce sont donc de francs ignorants qui ne connaissent pas le prix des choses : « Nemo Histrionum qui non sibi finem in pecunia constituat, necesse est ergo musicam nescire Histriones. » Cependant, comme on peut agir contre sa foi, ses lumières et sa conscience, et préférer ce qu’on sait et qu’on croit être mauvais, « video meliora proboque, deteriora sequor », il est certain qu’on peut être savant et pécheur, et par conséquent savant et Comédien, mais ce ne sera jamais de la vraie science, incapable de préférer la terre au ciel, le démon à Dieu, la volupté à la vertu, l’intérêt à la vérité ; et c’est de cette science mauvaise, et véritablement fausse, que l’Ecriture a dit que tout pécheur, fût-il le plus habile homme, et à plus forte raison que tout Comédien est un ignorant : « Omnis peccans est ignorans, impius ignorat scientiam.

175. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

Autant que j’admire le courage d’un martyr qui répand son sang pour son Dieu, autant je méprise la bassesse d’ame qui brûlé son encens devant le bois & la pierre, après avoir connu & professé la vérité. […] Elle fit revenir malgré lui sur la scène le pieux Racine, que la religion & la vertu en avoient arraché, & revivre les talens séduisans & les coupables écrits dont il avoit connu le danger & la gloire funeste qu’il arrosoit de ses larmes, & rallumer les feux demi-éteints de Louis XIV pour des jeux que, par un pareil motif, il avoit cru devoir s’interdire, & se reprochoit d’avoir trop aimé. […] Je connois le très-fonds de leurs petits mysteres.

176. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 2. SIECLE. » pp. 81-106

Si les Tragédies et les Comédies sont des représentations de crimes et de passions déréglées, elles sont sanglantes, lascives, impies, et d'une dépense désordonnée, car la représentation d'un crime énorme, ou d'une chose honteuse n'est point meilleure que ce qu'elle représente: Comme il n'est point permis d'approuver un crime dans l'action qui le commet, il n'est pas aussi permis de l'approuver dans les paroles qui nous le font connaître. […] C'est une étrange ingratitude de n'estimer pas autant qu'il le faut, de ne vouloir pas même, connaître les abondantes et précieuses délices que Dieu vous a préparées : Qu'y a-t-il de plus aimable, et de plus propre à nous donner une extrême joie; que d'être réconciliés avec Dieu ; que d'être éclairés de sa vérité ; que de connaître les erreurs qui lui sont opposées ; que d'être assurés du pardon de tant de crimes que l'on a commis ?

177. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VII. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques étaient distingués des Histrions et Bateleurs des Jeux Scéniques. » pp. 145-164

De ces paroles il est facile de connaître combien les Scéniques ou Histrions étaient différents des Tragédiens : car ceux qui récitaient les Tragédies ne dansaient ni ne chantaient, et ces deux choses ne convenaient qu'aux Chœurs ; Mais ceux qui par leurs danses exprimaient les actions des Héros avec cette Musique impétueuse, et quelquefois en prononçant des vers, étaient les Mimes et Pantomimes que ce Philosophe nomme Scéniques par opposition formelle au Chœur de la Tragédie, qui faisait partie de la troupe des Tragédiens, à la société desquels les Mimes n'étaient point reçus. […] Il ne faut pas non plus s'imaginer que les Comédies et les Tragédies aient jamais fait partie essentielle et nécessaire des Jeux Scéniques ; car ils furent institués et joués sans elles durant cent cinquante ans ou environ, depuis le Consulat de Stolon, jusques au temps de Plaute et de Nevius, devant lesquels je ne trouve point que Rome les ait connues, et si tôt qu'elles eurent acquis de l'estime, on les fit passer dans la célébration de tous les Jeux pour en augmenter la magnificence et le plaisir, comme on sait que les Comédies de Térence ont été représentées aux Jeux Megaliensc, Romains et autres.

178. (1697) Lettre à Mme la Marquise de B. « A MADAME LA MARQUISE DE B… » pp. 302-316

Quoi qu’on fasse de beau ; la lenteur de l’Histoire Ne promet aux grands Noms qu’une tardive gloire ; Au lieu que le Théâtre a des effets présents, Plus connus en dix jours que l’Histoire en dix ans. […] Dans les Siècles passés comme au Siècle où nous sommes La Nature était lente à faire de Grands Hommes ; Et l’aimable Thalie a longtemps à pleurer Avant que son malheur se puisse réparer, etc. » Voilà, Madame, tout ce que j’en ai retrouvé, et c’en est assez pour vous faire connaître combien je voyais de difficulté à mettre de pareils Noms sur le Théâtre.

179. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Les meurtres, les usurpations, les infidélités, les trahisons, le mépris des Loix, les conspirations, etc. sont ordinairement le fruit que l’amour produit sur la Scène dans les Tragédies ; et dans les Comédies, qui font ici mon objet principal, c’est l’amour qui cause les divisions dans les familles, le mépris de l’autorité paternelle, la violation de la foi conjugale, la dissipation des biens, et tous les vices enfin où se livre un jeune homme qui ne connaît rien de sacré, quand il s’agit de satisfaire sa passion. […] Ne doit-il pas paraître extraordinaire qu’un si grand nombre de gens d’esprit perdent leur temps à traiter une matière, qui, par le fréquent usage qu’on en a fait jusqu’ici, est presque épuisée, et dans laquelle on est réduit, pour trouver le moyen de plaire, à emprunter le secours illicite des paroles et des actions licentieuses, comme en font foi plus d’une Comédie que le Lecteur connaîtra, sans que je les nomme.

180. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Elle avoit assez vécu avec la Reine pour la connoître, & avoit trop de talens pour n’être pas employée. […] Tout le reste est un cahos, où tout est absolument inconnu, & ne mérite pas qu’on cherche à le connoître. […] Benoit, Diocese de Perigueux, dont on lui donne le nom, sous lequel seul il est connu, n’a point écrit une histoire, mais un recueil en plusieurs volumes d’historiettes galantes. […] Il est vrai qu’uniquement occupé de galanteries, il n’a connu que les historiettes secrettes du temps. […] L’homme de théatre est facile à connoître à ces descriptions, aussi bien que les Actrices & leur chef.

181. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Que s’ils ne peuvent nous le prouver, ne ferons nous pas, ô mon Cher, ce que font les gens qui étant tombés dans de violentes passions, viennent à connoître le danger où ces passions les peuvent jetter ? […] Il seroit très téméraire à moi, d’oser contredire Aristote, & encore plus téméraire d’oser contredire son Traducteur, que je viens de faire connoître : qu’il me soit du moins permis de proposer mes doutes. […] Oreste tue sa mere sans la connoître, & la reconnoîtra après. […] Tous les soins qu’on a vu prendre de Joas, ont fait connoître le pere de l’Orphelin. Athalie a fait connoître le Vengeur qui la poursuit, dans les premiers Vers qu’elle a prononcés, & Mathan a fait connoître ce même Vengeur, lorsqu’il a révelé ses remords à son Confident.

182. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XV. Devoir des parens & des maîtres. » pp. 34-35

Est-ce ainsi qu’ils leur apprennent à connoître J.

183. (1677) L’Octavius « Paragraphe XII du texte latin » pp. 42-46

Partant s’il vous reste quelque peu de sagesse et de pudeur, cessez de contempler les Cieux et de rechercher les Destins du monde;  songez à vous et regardez à vos pieds ; c’est assez principalement pour des gens sans lettres, rudes et mal polis, s’il ne vous est pas donné de connaître les choses de la terre, à plus forte raison de discourir de celles du Ciel.

184. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXV.  » p. 484

Il est vrai que cette continuité de la prière ne peut consister dans une attention perpétuelle de l'esprit à Dieu, et qu'il suffit qu'il demeure quelquefois dans un simple désir que Dieu y connaît ; mais il est certain que ce désir s'éteint facilement, si l'on n'a soin de le nourrir par les prières actuelles et par la méditation des choses divines.

185. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Qu’on ne craigne pas l’injustice ou la diminution de ces impôts : c’est bien mal connoître les hommes que de croire qu’après s’être laissés une fois séduire par le luxe, ils y puissent jamais renoncer : ils renonceroient cent fois plutôt au nécessaire, & aimeroient mieux mourir de faim que de honte. […] Ce seigneur , dit-il, connu par son goût & ses talens, s’en étoit fait une occupation & un amusement pendant 25 ans. […] J’ai connu un homme en place qui avoit à ses gages des rubanniers de Paris, & achetoit des échantillons de tous les rubans qui paroissoient chaque année : il les colloit sur la feuille d’un grand livre. […] Je ne dis pas les italiens, l’opéra, les boulevards, qui ne l’ont jamais connu : mais tous les théatres de provinces & de sociétés qui ne jouent que des nouveautés ; l’hôtel même de la comédie françoise s’est cru obligé de faire un réglement pour en donner au public quatre ou cinq pieces par an, & les annoncer long-temps à l’avance. […] c’est le sort de l’humanité D’Adam nous sommes tous enfans ; la preuve en est connue, & que tous nos parens ont mené la charrue .

186. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

Je M’étais confessé à lui d’avoir joué la Comédie du Glorieuxg, il connaissait assez bien cette pièce pour être étonné de mon scrupule, « si vous avez cru mal faire en le faisant, me dit-il, vous avez péché, la meilleure action cesse de l’être, quand on croit en la faisant en faire une mauvaise Hélas ! […] Quiconque connaît les inconvénients de cette profession, doit donc bien se garder de la prendre, puisqu’elle expose à des tentations auxquelles il est très difficile de résister, puisque la prudence semble autoriser ce que la Religion condamne. […] J’ai donc bien fait, puisque j’ai connu tous les dangers des différents partis que j’aurais pu prendre, de choisir l’état le moins périlleux pour moi. […] J’abjurerai la scène si l’on peut me montrer une Profession moins périlleuse que la mienne, mais je connais le danger de toutes celles auxquelles je pourrais m’attacher, je dis hardiment à tous ceux qui les exercent que celui d’entre vous qui est sans peché me jette la premiere pierre. […] Que ces Messieurs sachent que je connais assez mon Maître pour être persuadé au contraire qu’il me saura gré de mes sentiments et qu’il me regarderait comme indigne des bontés dont il m’honore, si j’en avais d’autres.

187. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

Il faut bien qu’ils la connaissent tôt ou tard… C’est ce que je suis très-éloigné de croire : on doit toujours ignorer le libertinage. […] Mais les parents s’intéresseront-ils à leur conserver cette vertu, s’ils n’en connaissent pas eux-mêmes l’excellence ? […] » « Suivez la plupart des pièces du Théâtre français, vous trouverez, presque dans toutes, des monstres abominables et des actions atroces, utiles, si l’on veut, à donner de l’intérêt aux pièces, mais dangereuses certainement, en ce qu’elles accoutument les yeux du peuple à des horreurs qu’il ne devrait pas même connaître, et à des forfaits qu’il ne devrait pas supposer possibles. […] Prenons le plus parfait auteur comique, dont les ouvrages nous soient connus. […] Et quelle force ne doit-il pas avoir, quand on en connaît l’auteur !

188. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

Voici un portrait des amateurs du théatre : Jugeant de tout sans rien connoître ; Je parle, on m’écoute, il suffit. […] Pour perdre aisément l’innocence, on la prend au dépourvu, & sans soutien ; on lui épargne, & on s’épargne à soi-même la honte d’un crime connu ; on la prive du préservatif qui la sauve, & on se débarasse de la barriere qui arrête. […] On ne peut connoître si aisément la virginité ou le crime. […] Il a droit de dire comme aux vierges folles, je ne vous connois pas : Nescio vos. […] Non, cet homme chargé de la plus glorieuse commission, de faire connoître, de baptiser le fils de Dieu, n’est couvert que de peau de Chameau.

189. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

Il est vrai qu’autrefois le théatre n’étoit gueres connu qu’à la Cour & à Paris ; les Provinces n’en étoient pas encore infectés, on n’y voyoit que quelques tretaus, où des Tabarins, pour attirer le monde & vendre leur orviétan, donnoient quelques farces aux peuples. […] La comédie est une especé de thermometre pour la jeunesse ; elle en fait connoître les passions, les développe & les fortifie. […] Quel Médecin qui voudroit faire prendre toute sorte de remedes pour connoître le tempérament des malades que chacun y produiroit ? […] Mais les pieces de théatre ont quelquefois de belles maximes, & débitent une bonne morale ; elles font connoître le monde, peignent le vice & la vertu, offrent des situations intéressantes, le vice y est puni, la vertu récompensée. […] Il est inutile, il seroit dangereux de trop insister sur une vérité connue de tout le monde.

190. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Cet Ecrit n’étoit pas connu en France. […] Je me ferai un devoir & un plaisir de faire connoître un Livre aussi solide & aussi nécessaire pour les mœurs. […] Il y a long-temps, Monsieur, que je connois votre Ouvrage sur les Spectacles. […] Elles font connoître le fol amour. […] Je connois, Monsieur, votre respect pour la Religion.

191. (1675) Traité de la comédie « XXV.  » pp. 314-316

Il est vrai que cette continuité de la prière ne peut consister dans une attention perpétuelle de l'esprit à Dieu, et qu'il suffit qu'elle demeure quelquefois dans un simple désir que Dieu y connaît: mais il est certain que ce désir s'éteint facilement, si l'on n'a soin de le nourrir par des prières actuelles, et par la méditation des choses divines.

192. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

L’ignorance grossiere du tems lui procura des écoliers, des partisans & des ennemis : la gloire mourut avec lui, il n’étoit plus connu que dans les écoles, par ses subtilités, ses erreurs & sa condamnation, à laquelle on dit qu’il se fournit. […] André du Chesne prit la peine d’y faire quelques notes ; tout cela cependant ne tira pas Abaillard de l’obscurité, & en faisant connoître son style & ses œuvres, ne fit qu’épaissir le nuage qui l’envelopoit ; & une apologie de la doctrine d’Abaillard, qui le fit mettre à l’index. […] Ce phénomêne littéraire a fait connoître aux libertins, ces avantures galantes, & a ouvert un nouveau champ aux plumes libertines : elles si sont exercées, en vers & en prose, sous divers titres ; Traduction, Histoire, Héroïdes, Paraphrases, Dissertations, que sai-je ? […] Abaillard devoit être un grand Prophête, pour avoir connu ces vers d’une tragédie qui n’a été composée que cinq cens ans après lui. […] Il n’y eut jamais d’Imprimeur à Figeac, il falut écrire ; mais malgré le soin qu’on prit de déguiser l’écriture, on crut connoître la main, peu exercée, qui avoit tracé ces caractères.

193. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IIbis. Autre suite du Fard. » pp. 61-89

pour se rejouir, un fugitif se déguise pour n’être pas connu. […] Les Payens ont connu cette verité. […] Connoissez, Madame, dit-il à une jeune Angloise, nouvellement venue à Paris, connoissez l’aimable nation qui vous adopte. […] Il la connoîtroit.

194. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

Une fille d’une famille honnête ayant passé la nuit chez le Comte, attendoit le matin pour s’en retourner sans être connue, lorsque la maison fut investie pendant le siège qu’il soutint, ayant des affaires plus pressées que la sortie de sa maitresse ; il la confia à son valet-de-chambre, qui crut ne pouvoir mieux la faire évader que de la déguiser en homme, lui donner un habit de son maître & la descendre avec une corde dans un jardin voisin. […] Il ne tint qu’à lui d’épouser la Duchesse, & tout le monde s’y attendoit : ce qui l’auroit rendu paisible possesseur de la Courlande, & l’auroit dans la suite approché du trône de la Russie : le vice est trop aveugle pour connoître ses intérêts même temporels Au lieu de lui marquer son amour & sa reconnaissance, il viola les loix sacrées de l’hospitalité, & l’offensa mortellement en débauchant sous ses yeux quatre de ses filles d’honneur, des premieres maisons du pays. […] Il fit sa premiere campagne de Cythere, du moins que l’on connût, à Lille en Flandres, à l’âge de douze ans. […] C’étoit mal connoître Charles XII : il en fut offensé ; c’étoit une insulte. […] Pour se former une idée des richesses que la passion avoit accumulées, il faut connoître l’Electeur son pere.

195. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

Cette infamie est si ancienne, si connue et si constante, que Tertullien (de Spectaculis C. […] Aussi était-ce un Jurisconsulte éclairé, sage, de bonnes mœurs, l’ornement du barreau, qui connaissait, respectait et savait défendre les lois et les bienséances. […] On connaît les oppositions du Corps des Secrétaires, les ordres qu’il fallut arracher à Louis XIV, pour faire enregistrer ses provisions, et le peu de succès, puisque malgré sa réception forcée, il n’osa ni ne pût en faire aucune fonction. […] Un Soldat qui se fait Comédien, est indigne de servir la patrie : la loi le juge même indigne de vivre ; les Romains connaissaient et savaient conserver la gloire des armes : « Militem qui artem ludicram fecisset, capite plectendum. » (L. quadam 14. […] Ils ne sont pas même reçus dans les tribus de campagne, et s’ils s’y étaient glissés, le Censeur les en fait retrancher, ils n’ont pas d’état civil ; la loi ne les connaît que pour les mépriser, et les retrancher de la société par l’infamie.

196. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XV. La tragédie ancienne, quoique plus grave que la nôtre, condamnée par les principes de ce philosophe.  » pp. 61-63

Voilà ce que dit celui qui n’avait pas ouï les saintes promesses de la vie future, et ne connaissait les biens éternels que par des soupçons ou par des idées confuses : et néanmoins il ne souffre pas que la tragédie fasse paraître les hommes « ou heureux ou malheureux » par des biens ou des maux sensibles : « Tout cela, dit-il, n’est que corruption »De Rep. lib. 10.

197. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE PREMIER. Allégations de M. de Sénancourt, dirigées contre l’auteur du livre intitulé : Des Comédiens et du Clergé. » pp. 49-51

Il s’agit d’Etienne Pivert de Sénancour (1770-1846), connu comme l’auteur d’Oberman (1804), qui a ensuite publié en 1825 un Résumé de l’histoire des traditions morales et religieuses.

198. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148

Connois, sens tous les maux que l’homme peut souffrir. […] je ne te connois plus. […] Tu connois les transports de ces ames sacrées, & d’encens & de fiel à la fois enivrées. […] Ici tout ce qu’il y a de plus respectable tient un langage de damné, qu’il ne doit pas même connoître.

199. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

Ceux qui ont appellé Thespis le pere de la Tragédie, l’ont fait le pere d’un Art qu’il ne connut jamais. […] Cette continuité d’Action que procuroient les intermedes, fut cause que les Grecs ne connurent point le partage d’une Piéce en Actes. […] Euripide ayant commencé une Tragédie par ce Vers, Iupiter, dont le nom m’est seulement connu, le tumulte qui s’éleva fut si grand, que le Poëte fut obligé de changer le Vers. […] Un Comédien très-fameux s’étant un jour mêlé parmi les courtisans d’Agesilas, & surpris de ce que ce Roi ne lui disoit rien, & même ne le regardoit pas, lui dit, Seigneur, ne me connoissez-vous pas ?

200. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Cette conduite étoit digne d’un Prince dont la corruption est si connue. […] Car, quoique ce soit une meilleure chose de faire le bien que de le connoître, il faut cependant le connoître avant que de le faire160 ». […] Irail avoit connu l’Ecriture-Sainte, il n’auroit pas avancé qu’elle est favorable au P. […] Les droits de l’amitié sont-ils mieux connus & plus respectés ? […] Il ne nous restoit plus qu’à adopter leur Spectacle connu sous le nom de Waux-Hall

201. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

Les Jeux scéniques qui comprenoient la Tragédie & la Comédie, furent connus fort tard chez les Romains. […] Je ne connois point de projet plus insensé. […] Je suis indigné, & mon zele a peine à se retenir, quand je pense à tant de livres infames, connus sous le nom de Contes & de Romans, dont nous sommes inondés. […] Leurs Auteurs les plus connus étoient Jean Petit, Dabondance, Louis Choquet, &c. […] Ses fourberies, ses impostures & ses intrigues étoient si connues, qu’on en fit le sujet d’une piece de Théatre.

202. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

L’image du vice ne blesse les yeux que quand la réalité est trop connue : Il y a cinquante ans, le Théatre étoit plus libre & les cœurs l’étoient moins. […] Cette analogie qu’on a remarquée entre eux & certains objets, mais qui est dans les mœurs d’une nation, & non dans sa langue, n’est connue que la derniere.

203. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

Ces Chrêtiens du cinquiéme siécle se plaiserent aux spectacles que les paiens avoient inventés ; mais ils eurent soin de rectifier leur intention, & d’y assister à la Chrêtienne ; cependant le zelé Prêtre les traita encore comme des Apostats de la Foi : & en les traittant de la sorte, il nous fit connoître, que les spectacles de la Comedie ne peuvent jamais être rectifiés par l’intention la plus pure : non, Madame, aucune intention ne leur otera la malice, qui leur est propre ; & ce sera toûjours une injure à Dieu, que d’y assister. […] Je vous pourrois en citer quelques-uns, que j’ai l’honneur de connaître, je sçai ce qu’ils jugent en ce point : & mon sentiment ne sçauroit qu’y être conforme.

204. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

Je finis, Monsieur, en vous réitérant ma satisfaction de votre Lettre, malgré toutes les censures privées et publiques : ente autre, celle d’un Ecrivain fort connu et de beaucoup d’esprit, qui s’est adressé une Lettre d’un Poète Anglais, auteur de plusieurs Poésies dramatiques qu’il abjure entre les mains d’un Ministre Anglican, savant Docteur, et également habile médecin, puisqu’il le guérit sur le champ de tous ses scrupules, en lui apprenant que ses Pièces de Théâtre sont à peine connues, et qu’elles tomberont bientôt dans un entier oubli.

205. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

Il y a des Gens si simples, qu’ils croient que la même reforme dure encore, parce qu’on n’entend plus de ces Farces impudiques qui n’avaient que des railleries de crocheteurs, et dont les meilleurs mots n’étaient que des impertinentes Equivoques ; Certainement on a bien fait de les condamner, mais si on ne se sert plus de ces pointes grossières où il n’y avait qu’un jeu de paroles sales proférées sans honte et sans respect ; ne connaît-on pas qu’en ce temps-ci on en dit presque de semblables ; mais plus finement et plus couvertement ? […] Puisqu’on permet bien en des maisons Religieuses, que des Enfants de qualité jouent leur personnage dans des Comédies composées exprès, on connaît donc qu’on en peut faire de raisonnables qui ne sont pas à rejeter.

206. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Ce n’est gueres connoître le prix du temps, l’importance des arrangemens, le risque d’une action décisive. […] C’est mal connoître leur intérêt de répandre sur eux le nuage de la corruption des mœurs, qu’on ne sauroit trop ensévelir dans l’oubli. […] Henri nous est si connu, sa vie tient à tant d’objets respectables & de circonstances délicates, qu’aucun poëte n’a osé courir le risque de se briser à tant d’écueils, jusqu’à M. […] Jamais il ne s’est déguisé, & n’a été chez les pauvres, pour connoître leur misere & la soulager. […] Les senmens qu’elle excita dans le cœur du Roi, l’enflammerent avec tant d’ardeur qu’il ne lui fut pas possible de cacher le feu qui le dévoroit : sa passion éclata de tant de maniere, qu’elle fut connue de tout le monde.

207. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Cette piece, ainsi francisée, couverte de son habit retourné, est plus agréable qu’Amélie flamande, quoique ce soit le même ouvrage : des noms connus intéressent plus que des noms inventés. […] En effet il est ridicule : à peine alors la poudre étoit-elle connue ; & les plus puissans Princes avoient à peine trois ou quatre canons dans leurs armées, & un Duc en auroit eu déjà les remparts de sa ville garnis. […] Le sieur Thomas Carte, Ecrivain Anglois, connu en France sous le nom de Philips, donna en deux volumes in fol. […] accoudé sur le balustre de la loge, vérité capitale, qu’on a rendue dans ce jeu de mots fort connu : Quid facies ? […] En confondant ces choses, l’Auteur paroît connoître aussi peu les bienséances de la société que celles de la religion.

208. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Mais je rapporterai à ce sujet une Anecdote intéressante que tout le monde ne sait pas, & qui mérite d’être connue. […] Je ne connois presque point de Pieces de Dancourt, ni de le Grand, où-il n’y ait des expressions libres, & des allusions obscènes. […] J’en puis voir l’effet sans connoître la personne ni le pays. […] Je connois quelqu’un qui avoit dans son porte-feuille des Essais Dramatiques sans amour, avant que Mérope eût brillé sur la Scène Françoise. […] J’oserois croire qu’elles lui sont peu connues, puisqu’il n’a seulement pas nommé celles de Corneille & de Racine.

209. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre II. Que les nouveaux Drames sont susceptibles de règles, ainsi que les autres Poèmes. » pp. 121-122

Quétant, si connu par le succès incroyable du Maréchal-Ferrant, s’exprime à ce sujet avec beaucoup de force ; « C’est, dit-il, une erreur d’imaginer qu’il faille moins d’art pour faire un Opéra-Comique, que pour composer une grande Pièce. » Les paroles de celui à qui nous devons presque l’éxistence de notre Opéra, ne trouveront pas, je l’espère au moins, aucun contradicteur.

210. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre V. Il n’est point de Drame sans Mœurs. » pp. 139-141

Admirons l’Art avec lequel on met sous nos yeux des objets si connus, & qui ont pourtant les charmes de la nouveauté, quoiqu’ils soient sur la Scène, à très peu de différence près, les mêmes que dans le monde.

211. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Première Lettre. De madame d’Alzan, À madame Des Tianges, sa sœur. » pp. 18-20

pour le sentir… Cela n’est pas possible : moi seule je puis connaître ce qu’on souffre loin d’une amie telle que vous.

212. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Seconde Lettre. De madame Des Tianges, À sa Sœur. » pp. 21-24

Tu n’as pas encore vu le monde ; ton âme pure & naïve chérit la solitude, ne connaît qu’une chaste tendresse & tes devoirs : cela devrait bien suffire pour le bonheur ; & cependant, avec ces avantages, on ne l’atteint pas toujours : les hommes, ces êtres inconséquens, voudraient qu’adroitement nous pussions allier les deux contraires ; le manége de la coquetterie, & la naïveté de l’innocence.

213. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Douzième Lettre. De madame d’Alzan. » pp. 250-253

Tout est pour nous : nos attraits reçoivent une valeur inapréciable, non de nos vertus, de nos talens, qu’on ne saurait connaître… mais… le dirai-je ?

214. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quinzième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 275-277

Qu’il soit ingrat à présent, s’il l’ose… Mais il ne te connaît pas… Eh !

215. (1751) Avertissement (Les Leçons de Thalie) pp. -

Qui connut jamais mieux le cœur humain et qui porta plus loin l’art de tourner en ridicule les vices les plus accredités de son siècle ?

216. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIV. Réponse a l’objection qu’il faut trouver du relâchement à l’esprit humain : que celui qu’on lui veut donner par la représentation des passions est réprouvé même par les philosophes : beaux principes de Platon. » pp. 58-60

Pour ceux-ci, sans parler des Pères, il ne faut pour les bien connaître, consulter que les Philosophes.

217. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230

Une personne vertueuse d’autant plus estimable qu’elle ne veut pas être connue, a fondé un prix pour celle des jeunes filles de St.  […] Les Bénédictins qui ont donné la relation de cette fête, & dirigé les exercices pieux qu’on y a fait, peut-être fourni le prix sans vouloir être connu, ont aussi composé les couplets qu’on y a chanté & qui valent bien aux oreilles de la vertu, tous les Vaudevilles de Panard & les ariettes de Gluck & Gretri ; les voici : Sur l’air : O ma tendre Musette ! […] Ici de l’innocence Le trésor est connu, Dès la plus tendre enfance On chérit la vertu ; D’une charmante ivresse Elle échauffe les cœurs, Tout, jusqu’à l’allegresse, Y révere les mœurs.

218. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Procès-verbal de l’action intentée devant le Parlement de Paris par le procureur général du Roi aux “maîtres entrepreneurs” du Mystère des Actes des Apôtres et du Mystère du Vieil Testament (8-12 décembre 1541) » pp. 80-82

Et encore après que les Romains furent attediésm de tels jeux publics, et qu’ils connurent qu’il tournait en lascivité et in perniciem n de la république, qu’ils les laissèrent, et y euto loi expresse que les frais et impensesp qui se faisaient des jeux publics seraient employés ès réparations et fortifications de la ville de Rome. […] La seconde ils en ont fait payer trente et trente-six écus et maintenant ils les mettent à quarante et cinquante écus solal ; ainsi l’on connaît oculairement qu’il n’y a que le quête et profit particulier qui les mène et ne font qu’inventions pour tirer subtilementam argent du peuple. […] Octavo, l’on a connu par expérience que lesdits jeux ont grandement diminué les charités et aumônes, tellement que, en six mois que ont duré lesdits jeux, les aumônes ont diminué de la somme de trois mille livres, et en appert promptement par certification signée des commissaires pour le fait des pauvres.

219. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

Vous avez donné aux Gens de Lettres un exemple digne de vous, et qu’ils imiteront peut-être enfin quand ils connaîtront mieux leurs vrais intérêts. […] On ne craindrait point de s’avilir en y répondant ; on ne songerait qu’à s’éclairer avec une candeur et une estime réciproque ; la vérité serait connue, et personne ne serait offensé ; car c’est moins la vérité qui blesse, que la manière de la dire. […] La raison en est, si je ne me trompe, que les sujets communs sont presque entièrement épuisés sur les deux Théâtres ; et qu’il faut d’un côté plus de mouvement pour nous intéresser à des héros moins connus, et de l’autre plus de recherche et plus de nuance pour faire sentir des ridicules moins apparents. […] Il me semble au contraire que les hommes devant être plus vertueux à proportion qu’ils connaîtront mieux les véritables sources de leur bonheur, le genre humain doit gagner à s’instruire. […] Ces sentiments sont d’ailleurs une suite nécessaire des principes de la Religion Protestante ; et si vos Ministres ne jugent pas à propos de les adopter ou de les avouer aujourd’hui, la logique que je leur connais doit naturellement les y conduire, ou les laissera à moitié chemin.

220. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Si je connaissais moins les gens vertueux que vous avez fréquentés, vous m’en donneriez une idée effroyable. […] « Les femmes en général n’aiment aucun art, ne se connaissent à aucun. […] Rousseau, qui connaît si bien le danger des passions, à regarder cette froideur comme un vice ? […] l’amour lui-même ne les touche donc qu’au spectacle, car vous-même, vous avouez que le monde ne le connaît plus. […] Rousseau n’a connu particulièrement qu’un seul Comédien, et il avoue que son amitié ne peut qu’honorer un honnête homme.

221. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  RACINE. A Mlle. Le Couvreur. » pp. 77-80

Mais connoissez l’amour & quel est son empire.

222. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — article » pp. 419-420

& qu’il connaît peu ses intérets, lorsqu’il employe un art mal entendu, à profaner en lui, la noble simplicité de la nature ?

223. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXVII.  » pp. 486-488

 » Or l'expérience peut faire connaître à tout le monde, que rien n'éteint davantage la joie spirituelle que l'on ressent dans la lecture de la parole de Dieu, que les joies séculières et sensuelles, et principalement celles de la Comédie.

224. (1675) Traité de la comédie « XXVII.  » pp. 318-320

Or l'expérience peut faire connaître à tout le monde, que rien n'éteint davantage la joie spirituelle que l'on ressent dans la lecture de la parole de Dieu, que les joies séculières et sensuelles, et principalement celles de la Comédie.

225. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

» Les grimaces, les prestiges d’un Charlatan monté sur des trétaux, quelqu’animal peu connu, ou instruit à quelque manége extraordinaire, attirent tout un Peuple, l’attachent, le retiennent comme malgré lui ; & cela dans tout Pays. […] Pour connaître celles de la première espèce, il ne faut que rentrer en soi-même & s’intéroger : Qu’éprouvons nous au Spectacle ? […] En effet, qu’une femme galante, connue pour telle, tienne des propos indifférens, devant des gens corrompus, ils sauront impudiquer tout ce qu’elle dit, & dans les moindres choses, ils lui prêteront des vues, des desseins ; ils jugeront toutes ses paroles à la rigueur d’après ses vices ordinaires, l’impudence & la légèreté. […] Voila pourquoi ces infortunées, dont on a parlé dans le premier Volume de cet Ouvrage, lorsqu’une fois elles sont connues & deshonorées, ne gardent plus de mesures, & que notre sexe, dont la modestie & la décence sont le caractère, est, dans ce malheureux état, d’une impudence qui révolte jusqu’aux plus Libertins : Ayez des Comédiens que leur conduite précédente n’ait pas avilis à leurs propres yeux ; rendez à ceux qui cultiveront un art plus utile & plus estimable que ses partisans même ne l’imaginent, la place qu’ils doivent occuper parmi les Citoyens, place que le préjugé, de fausses vues & la jalousie leur ont ôtée, & vous verrez, s’il est possible que les Comédiennes soient aussi sages que d’autres femmes.

226. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Ce témoignage dit tout : un Prince du sang, qui connaissait si bien le monde et ses dangers, l’Etat et ses intérêts, la politique et ses maximes, la religion et ses lois, dont on ne peut ni suspecter les vues, ni soupçonner la vertu, ni méconnaître les lumières, ni révoquer en doute la prudence, à quel titre serait-il récusable ? […] Quand l’expérience leur en eut fait sentir les inconvénients, ils firent, mais trop tard, bien des efforts pour l’abolir ; il éprouva bien des attaques et des révolutions ; on n’y souffrait point de siège, pour ne pas nourrir la mollesse, et ne goûter qu’en passant un amusement si dangereux ; on y était debout, comme dans le parterre, reste parmi nous de notre ancienne simplicité et de l’état où fut d’abord le théâtre, où on ne connaissait point de loges. On n’en connut jamais à Rome, même pour l’Empereur. […] Jules-César avait le génie trop élevé pour s’amuser de bagatelles théâtrales, non par religion et par vertu, il ne fut jamais un modèle de sainteté, mais par grandeur d’âme, étendue d’esprit, vues profondes de politique ; il en méprisait jusqu’à la partie littéraire, il ne trouvait point dans les meilleures pièces connues de son temps, qu’on donne pour des chef-d’œuvres, le degré de perfection du bon comique, qu’il appelait vis comica, qui en effet est très rare, et qu’on ne trouve que très peu même dans Molière, malgré tout l’encens que brûlent sur ses autels ses vicieux adorateurs.

227. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Je me suis contenté de consulter là-dessus quelques gens éclairés, et qui connaissent particulièrement les Pasteurs de Genève. […] La Musique dans son origine ne connaissait que quatre tons.

228. (1825) Encore des comédiens et du clergé « NOTICE SUR LE MINISTERE FRANÇAIS EN 1825. » pp. 87-100

Les ministres, livrés à eux-mêmes, seront bientôt connus par un public pénétrant. […] Le vol cependant est constant, les voleurs sont connus, mais leur nombre est trop grand, et parmi eux il en est de trop puissants qui ont abusé de la confiance de plus puissants encore.

229. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

Qu’ils ne nous allèguent point que ces gens là ont la permission du Prince : s’il connaissait que toute leur intention n’est que pour tirer de l’argent de ses sujets, et pour cela se servir des moyens les plus infâmes ; il ne leur accorderait jamais cette permission. […] Ce que je viens de dire touchant Messieurs les Gens du Roi, qui souffrent les Bateleurs et Comédiens, devrait suffire pour détourner un chacun de ces honteuses assemblées : cependant pour ne rien omettre dans une matière si importante, et où il y va tant du salut, je veux y ajouter quelque chose en faveur de ceux qui peut-être ne connaissent pas assez à quel étrange péril de leur salut ils s’engagent, en assistant à ces spectacles.

230. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Il faut, dit-il, ignorer la Réligion pour ne pas connoître l’horreur qu’elle a pour le spectacle & pour la comédie en particulier. […] L’esprit de Chevalerie s’empara de la Noblesse ; on ne connut de spectacle que les joutes & les tournois, spectacles nobles & décens, où les Princes se faisoient honneur de remporter le prix, qui entretenoit les sentimens d’honneur, la probité, le courage dans la noblesse, que la comédie avilit. […] Est-ce là connoître le cœur humain ? Est ce se connoître soi même ? […] Les ombres légères, les nuances insensibles, les dégradations de la lumiere qui relevent & font sortir les objets dans les tableaux, font connoître & font passer dans les auditeurs & les spectateurs, la corruption du cœur, la dissolution de l’esprit, & les font encore mieux goûter par ces assaisonnemens séduisants.

231. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

L’amour qui n’avoit pas attendu ce mariage ne vouloit pas être connu. […] La fable de la magicienne Medée est connue de tout le monde, elle rajeunit son beau-pere Ezon, à la priere de Jason son mari : Nunc opus est succis per quos renovata juventus, in florem redeat primosque recolligat annos. […] Ce principe de la morale naturelle a été connu de tous les âges, de tous les sexes, de tous les états, des poëtes même qui s’en sont joués par leurs obscénités. […] Madame d’Acier a-t elle pu enseigner une morale différente, & traduire en François un poëte qui l’enseigne, sans y mettre un corréctif absolu, qui fasse connoître un poison dangereux, & en empêche l’effet ? […] Le théatre n’étoit pas connu du tems d’Homere, mais il l’a peint d’avance, & la plupart des piéces sont prises dans cet élégant magasin de folies.

232. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Ils savent bien connoître & reprendre un mauvais vers, un mauvais geste, un mauvais ton ; les sifflets & les huées en sont la punition. […] amis, ennemis, connus, inconnus, étrangers & proches, rien n’est épargné. […] Au contraire on leur apprend à la faire naître, à l’entretenir, à la tendre plus vive ; on leur apprend les mystères de l’amour, le langage des yeux, l’expression du geste, le hasard des rendez-vous, les fuites attrayantes, le sel des refus, l’intelligence des équivoques, le commerce des présens, l’art d’écrite des lettres, d’irriter les désirs, d’entretenir les espérances, de tromper les surveillans, de trouver des prétextes pour cacher & montrer un amour impatient de se faire connoître, & qui craint d’être connu. […] ne vaut il pas mieux ignorer que connoître cet art dangereux & perfide ?

233. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Iacynte dans L’Astrologue Joué ne connaît point cette maxime de Pinacium : jugeons par son langage de ses sentiments de respect pour son père. […] Il répond qu’il « ne connaît point de règle semblable, constamment observée dans la Comédie, soit par les anciens Poètes ou par les modernes ». […] Révérend, vous connaissez mieux les bons écus de ceux qui vous ont envoyé ici que votre bon Ange. […] Ce Sancho tout grand guerrier qu’on le fait ne connaît rien au nom de Héraut d’armes qu’on lui donne : il s’imagine qu’on l’appelle Hérode ou de quelque autre nom de Juif. […] Mais cette audace qui ne respecte personne est elle-même nouvellement établie sur le Théâtre : la Comédie Latine ne la connaissait point, ni l’Anglaise non plus ; ce n’est que depuis très peu de temps qu’on s’est avisé de l’avoir.

234. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [I] » p. 418

Nos premiers Comédiens ont été les Troubadours, connus aussi sous le nom de Trouvères & Jongleurs : ils étaient tout-à-la-fois Auteurs & Acteurs, comme on a vu Molière, Dancourt, Montfleury, Legrand, &c.

235. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « I. » pp. 6-8

Siège s’acquittaient de ce devoir : « Ce n’est pas sans beaucoup de gémissements et de larmes, disaient-ils, que nous faisons connaître à Votre Excellence, que Dieu conserve, qu’il a plu à Dieu qui gouverne le monde par les lois de sa providence, de retirer de cette vie notre très-saint Pontife, dont la mort a causé une douleur si universelle, que tous jusqu’aux pierres mêmes, s’il est permis de le dire, en ont pleuré, "Cujus cuncti verè, et si dicendum est, etiam lapides ipsi fleverunt exitum".

236. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Appliquez tout cela aux Danses et vous connaîtrez quel sentiment en avait cet illustre Prélat. […] Les saints Pères rapportant l’origine des Danses à l’invention du Démon, nous font assez connaître que leur naissance est corrompue. […] ils n’y songent guère : comme ils n’ont point connu de plaisir plus charmant que le Jeu, ils ne veulent point de Paradis si on n’y joue. […] Il en fait parfois pour ne point nous désespérer : mais il frappe d’autres fois si rudement, qu’il fait assez connaître aux insolents que toutes leurs rodomontades ne lui font point de peur. […] C’est montrer qu’on connaît le mal ; mais qu’on manque de courage pour le corriger : Le pis est que ceux-là mêmes qui font les lois les rompent, et n’ont garde d’en venir jusqu’à la punition, parce qu’ils sont les premiers coupables : Mon cher Lecteur à qui c’est assez de connaître le mal pour l’éviter ; jugez-en comme les Sages, et ne faites point comme les fols : il ne se fait point de lois que dans un esprit rassis, et lorsque la raison est la plus pure : C’est pour lors que les hommes sont capables de juger du bien et du mal, mais l’insolence agit dans la passion, et pour montrer que toute sotte qu’elle est, elle connaît son péché, elle choisit la nuit et les ténèbres pour n’en point tant rougir.

237. (1761) Les spectacles [Querelles littéraires, II, 4] « Les spectacles. » pp. 394-420

Le Brun, si connu par son livre critique des Pratiques superstitieuses, livre où il se donne pour une ame peu commune, étoit superstitieux comme un autre : on a dit que c’étoit un médecin malade lui-même. […] Un abbé, peu connu, mais d’un zèle extrême, crut qu’il viendroit facilement à bout de la terminer. […] C’est qu’on va moins à la comédie, pour connoître une jolie pièce, que pour y voir de jolies actrices ; que, touché de leur beauté, on est nécessairement malheureux, tout le monde ne pouvant pas être les premiers favoris de Mars ou de Plutus.

238. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  AVERTISSEMENT DE. L’ÉDITEUR. » pp. -

Ces Lettres feront connoître à la fois & la Religion de ce grand Poëte & la noblesse de ses Sentimens, exemple qu’on ne sauroit trop proposer dans le siècle où nous sommes.

239. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 16-18

Vous connoissez Madame *** elle a de l’esprit, & elle s’en pique, quand, disoit-elle, quelque chose de la nature porte au peché, on ne peut pas en user librement sans peché ; cela parle de soi sans autre preuve à un esprit, qui a seulement un petit raion d’intelligence : est-ce que la Comedie, qu’on represente ici, donne de soi-même quelque penchant au peché ?

240. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « JUGEMENT DE M. DE VOLTAIRE, SUR LES SPECTACLES. » pp. 78-81

Saint Thomas d’Aquin, dont les mœurs valaient bien celles de Calvin et du Père Quesneli, Saint Thomas, qui n’avait jamais vu de bonnes Comédies, qui ne connaissait que des malheureux Histrions, devina pourtant que le Théâtre peut être utile : il eut assez de bon sens et de justice pour sentir le mérite de cet art, tout informe qu’il était : il le permit, et il l’approuva.

241. (1580) De l’institution des enfants « De l’institution des enfants. Essais, I, 26 [fin] »

De l’institution des enfants Essais, I, 26 [fin]a [a] Mon âme ne laissait pourtant en même temps d’avoir à part soi des remuements fermesb [c] et des jugements sûrs et ouverts autour des objets qu’elle connaissait, [a] et les digérait seule, sans aucune communicationc.

242. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à rejeter. » pp. 313-318

En effet, elle renferme mille leçons des ruses dont une fille peut faire usage pour faire connaître à son Amant ses intentions afin de tromper son Tuteur qui veut l’épouser.

243. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

Il fut errant en Piemont, en Espagne, en Hollande, par-tout connu & craint par son talent dangereux. […] On seroit peu surpris que Moliere & des Poëtes sans caractere fussent partisans de cette corruption de mœurs ; mais qui s’attendroit qu’un homme que le maniement des affaires d’Etat a mis à portée de connoître & de vouloir le bien public, & en qui la confiance du Prince suppose de la sagesse & de la vertu, ait enfreint une loi si sage dans le temps même de son ministere, & autorise à l’enfreindre par l’exemple qu’il en donne ? […] Il connoissoit le monde, au milieu duquel il avoit vécu ; il avoit de la sagacité pour sonder les cœurs & demêler les sentimens ; ses emplois l’avoient mis dans la nécessité d’étudier, de pénétrer les hommes, & ses amours à portée de connoître les femmes ; ainsi ses caracteres, quoique souvent trop chargés, sont vrais & justes. […] La premiere de ses pieces l’éleva au comble de la gloire musicale, parce qu’il travailloit de génie sans connoître les regles de l’art, & que le Poëte devoit tout à l’art & à l’usage du monde.

244. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

On ne connaissait alors que les Mystères des Confrères de la Passion, qu’ils voulurent imiter, et qui étaient des exercices de religion. […] Il le connaît mal ; Port-Royal a toujours condamné le théâtre, et Racine dans deux lettres a fait contre Port-Royal la plus vive attaque, et en particulier le Mémoire attribue l’excommunication des Comédiens au Cardinal de Noailles, et c’est en effet par ses ordres que les Curés de Paris ont refusé les sacrements et la sépulture ecclésiastique aux Comédiens. […] L’uniformité du style, la répétition fréquente d’expressions singulières, l’adoption des mêmes idées, et sa propre lettre, font connaître évidemment que le tout est l’ouvrage du même homme, suivant qu’il en a été convaincu dans la première assemblée, du moins il y a avoué avoir vu et retouché les Mémoires à consulter, et autres pièces, avoir écrit le tout de sa main, et avoir corrigé les épreuves. […] On lui fait espérer que l’Eglise elle-même, bien loin d’autoriser ses Ministres à user d’une autorité arbitraire, s’élèvera au contraire contre la sévérité de ces zèles amers que la charité ne connut jamais.

245. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Un mépris inutile & indécent de la Philosophie & de la Thêologie de l’Ecole, & un goût décidé pour les Philosophes Anglois & leurs systêmes ; des déclamations outrées contre le fanatisme, l’enthousiasme, c’est-à-dire, la piété & le zele de la Religion ; l’affectation de la profession déclarée de ne jamais parler des Mysteres & de la Religion revêlée, tout attribuer à la raison & à la nature, sans aucune mention de l’Evangile, de la Grace & de la fin surnaturelle : c’est un vrai Pélagianisme qui fait honneur de toutes les vertus au libre arbitre, sans reconnoître que la nature corrompue par le péché originel est incapable de pratiquer & de connoître cette perfection, sans la grace intérieure. […] De tant d’ouvrage de Dieu, il n’y en a pas qui soit plus connu de l’homme que la trace que le vent laisse après lui. […] Mais l’apologiste a beau faire, l’un ne sauve pas l’autre ; il démontre au contraire la frivolité & la dépravation d’un cœur qui combat la vérité connue. […] J’ai connu des gens qui le lisoient chaque jour, qui en apprenoient des morceau par cœur. […] On ne veut pas connoître l’erreur de cette pretendue politique, puisque les maux qu’ils font sont encore plus grands que ceux qu’on dit qu’ils empêchent, qu’ils n’en empêchent réellement aucun, & que c’est entretenir le vice, comme en Sicile les brigandages.

246. (1686) La Comédie défendue aux chrétiens pour diverses raisons [Traité des jeux et des divertissemens] « Chapitre XXV » pp. 299-346

C’est une grande ingratitude de n’estimer pas autant qu’il le faut, de ne vouloir pas même connoître les abondantes & precieuses delices que Dieu nous a préparées. Qu’y a-t-il de plus aimable & de plus propre à nous donner une extréme joïe, que d’estre reconciliez avec Dieu ; que d’estre éclairez de sa verité ; que de connoître les erreurs qui lui sont opposées ; que d’estre assûrez du pardon de tant de crimes que l’on a commis ? […] « C’est un desordre, dit il, assez ordinaire parmi les François, d’aller masquez dans les maisons d’autrui, ne voulant pas estre connus, leur conscience leur marquant qu’ils n’ont nul dessein de bien faire en cette posture. […] Car ceux qui sont mal, haïssent la lumiere & ne veulent point estre connus. […] Ce qu’on appelle une école de divertissement, est un apprentissage d’impudicité : Les filles vont au bal & à la danse pour s’y faire connoître & estimer, à ce qu’elles croient ; mais c’est en effet pour y recevoir de l’infamie.

247. (1731) Discours sur la comédie « PREFACE » pp. -

Jésus-Christ même a toléré Judas, c’est-à-dire un démon, un voleur, un traître, par qui il savait qu’il devait être vendu ; il le laissa participer avec la troupe innocente des Apôtres à ce prix de notre Rédemption qui est connu des Fidèles ? […] » L’Eglise doit donc dans le cas présent, tourner toute son application à faire connaître l’ivraie aux Fidèles, et leur en donner de l’horreur de peur qu’ils ne prennent pour bonne nourriture, ce qui certainement gâterait leur esprit et leur cœur.

248. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  AVERTISSEMENT. DU LIBRAIRE. » pp. -

Notre Avertissement du premier Tome a fait connoître que l’Ouvrage dont nous donnons une nouvelle Édition, a été honoré de suffrages très-flatteurs de la part de personnes en place, qui, par état, sont dans le cas de s’intéresser avec plus de zele aux mœurs.

249. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-4

Le criminel est connu & avéré ; le Poëte veut qu’on ait pitié de son malheur, qu’on aime sa personne.

250. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

il faut bien qu’ils la connaissent tôt ou tard. […] Mais les parents s’intéresseront-ils à leur conserver cette vertu, s’ils n’en connaissent pas eux-mêmes le prix ? […] Il nous prive de beaucoup d’ouvrages que bientôt la génération actuelle ne connaîtra pas même de nom. […] Sans doute l’intrigue de la pièce est bien conduite, et offre une des meilleures plaisanteries que je connaisse. […] NDA Deux des plus célèbres sont celles connues sous le nom d’Académie de Jurisprudence et d’Académie de Législation.

251. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Seizième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 278-281

.… Me connaître !

252. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXI. Les spectacles condamnés par les auteurs profanes anciens et modernes. » pp. 179-182

Ciceron, ce grand orateur, qui connaissait si parfaitement le cœur humain et la nature des choses, s’exprime contre les théâtres en ces termes : « Ah !

253. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « AU LECTEUR. » pp. -

et; qui doit connoître mieux qu’un Comédien tout le respect qu’on doit à ce Public ?

254. (1695) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras contre la Comédie [4 décembre 1695] « Mandement  » pp. 34-37

Il faut ignorer sa Religion pour ne pas connaître l’horreur qu’elle a marquée dans tous les temps des spectacles et de la Comédie en particulier.

255. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Il est vrai qu’alors les ouvrages dramatiques étoient grossiers en Europe ; à peine même cet art étoit-il connu. […] C’est domage que le théâtre ne fut pas connu de son tems, il en eut été enthousiasmé, & quelle gloire pour lui, quels nouveaux traits à son Panégyrique ! […] Alexandre le Grand, si vanté dans tous les siécles, n’est plus connu que sous le nom d’Alexandre. […] Luther & les Luthériens trop occupés de dispute & de guerre pendant la vie de Leon X, & de Charles Quint, ne s’occuperent point du théatre, peu connu de leur tems, dans l’Allemagne, & dans tout le Nord. […] Malgré ces devotes apologies, & les graves décisions du casuiste Moliere, le Roi n’étoit pas sans remords ; & lorsqu’il courut risque de sa vie par la Fistule & par l’opération, alors peu connue, que lui fit Felix son Chirurgien, il renonça aux spectacles, ce qu’il continua jusqu’à la mort, & augmenta même à mesure qu’il voyoit approcher sa derniere heure, & ses affaires en décadence dans la guerre de la succession d’Espagne.

256. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Pour les Evêques, un grand nombre dans tous les temps a été amateur du théatre ; je n’en connois point qui ait été ni acteur ni compositeur ; ils s’observent aujourd’hui sur cet article. […] Pavin fut disciple de Theophile, ce fameux impie & débauché, brûlé en effigie, enfermé à la Bastille & banni du royaume, moins connu par ses pieces de théatre, au-dessous du médiocre que par ses désordres. […] Un naturel plein de douceur & d’humanité rend très-probales les aumônes dont en parle, quoiqu’on assure qu’elles étoient cachées, & n’ont été connues qu’après sa mort, par les regrets de ceux qui perdoient ses secours ; mais il faut convenir que le refus de bonne heure des premieres dignités de l’Eglise a grand besoin d’être étayé du témoignage des deux Prélats. […] Heureux ceux qui, comme à lui, Dieu fait la grace de connoître & d’expier leur égarement, soit ignorance de la vérité, soit malignité, car il eut des ennemis, soit pour épargner au Théatre cet exemple & cette condamnation. […] On a beaucoup ri, la farce a réussi parfaitement ; le pour & contre sont bien reçus dans les Etats de Thalie ; après tout, c’est rendre justice à Arlequin, il mérite bien des jeux séculaires, il vaut bien en son genre les plus grands poëtes ; son nom est beaucoup connu ; une infinité de piece toute sur Arlequin, & il regne sur tous les Théatres de l’Europe, il faut bien du génie, de souplesse, d’adresse, de finesse pour être un parfait Arlequin ; son nom a passé en proverbe : honneur que n’ont pas reçu les plus grands maîtres.

257. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50

L'idée qui y est attachée par l'institution des hommes, est ce qui nous en peut faire connaître la nature; car, ce qu'on entend par le mot de Comédie n'est autre chose que la représentation d'une aventure agréable et gaie, entre des personnes communes. […] Les femmes de qualité et de vertu en auraient de l'horreur, au lieu que l'état présent de la Comédie ne faisant aucune peine à la pudeur attachée à leur sexe, elles ne se défendent pas d'un poison aussi dangereux et plus caché que l'autre qu'elles avalent sans le connaître, et qu'elles aiment lors même qu'il les tue. […] Ils connaîtront leur crime, et le voudront venger; Mon zèle à leur refus, aidé de sa mémoire, Te saura bien sans eux arracher la victoire. » Ce serait une fort méchante excuse à cette horrible impiété, de dire que Comélie était païenne, car cela prouve seulement qu'elle se trompait, en attribuant la divinité à des choses qui ne la possédaient pas, mais cela n'empêche pas que, supposé qu'elle leur attribuât la divinité, elle n'eût pas des sentiments effroyablement impies.

258. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19

connaît-il l’honneur et la décence ? […] Dans la Satire 8. contre la Noblesse, que Boileau a imitée, et où il établit si bien cette grande vérité si peu connue, et qu’on a en effet si grand intérêt de ne pas connaître, que « la vertu est la seule noblesse », le caustique Juvenal, après avoir parcouru les vices, les bassesses, les folies, les ridicules des Nobles, après les avoir suivis à la guinguette, chez les Courtisanes, sur leurs cabriolets, etc.

259. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

Dalembert, « & on le sentira chaque jour davantage, que Moliere est le plus parfait Auteur comique, dont les ouvrages nous soient connus ; mais qui peut disconvenir aussi, que le Théatre » &c. […] Cet homme aussi connu par ses blasphêmes, que par ses écrits ? […] Au reste, ajouta-t-il, je connois des partisans du Théatre, qui ne mettent pas leurs Confesseurs en jeu. […] Les Conciles, les Sts Peres &c &c n’ont connu aucune de ces distinctions, qu’on n’a inventées, que pour éluder l’autorité, & se faire une conscience à sa mode. […] Lebrun connu par ses Odes 1.

260. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

La tragédie ayant été inventée chez les Grecs, aussi bien que la comédie, ils ne pouvaient jeter d’avance une impression de mépris sur un état dont on ne connaissait pas encore les effets. Et quand on commença à les connaître, l’opinion publique avait déjà pris son pli. 2°. 

261. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVII. Du gouvernement & de la Police intérieure du Théâtre. » pp. 12-18

Il y a encore, à la vérité, des Auteurs qui lisent mal, mais il déclament bien ; & j’en ai connus qui donnoient de bonnes leçons aux Acteurs, quoiqu’ils lussent sans grace.

262. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  PRÉFACE. » pp. -

On verra dans le cours de cet Ouvrage que l’envie des succès d’autrui n’est pas l’éguillon qui m’a guidé : si ma fortune était moins bornée, la preuve serait aisé à donner : mon bien serait celui des enfans des arts ; au surplus, j’ai pour garands ceux qui me connaissent : souvent avili par des gens méprisables, c’est l’ordinaire, en état de leur faire payer cher leurs infâmes menées, j’en ai dédaigné les moyens, on le sait… un mot m’eut mis à même d’en avoir satisfaction, Mais me venger est au-dessous de moi.

263. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XIII. La Comédie considérée dans les Acteurs. » pp. 26-29

Est-ce connoître le prix du sang qui a été répandu pour nous ?

264. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. Que le Musicien doit seconder le Poète, & que le Poète doit s’entendre avec le Musicien. » pp. 292-296

Parmi les Compositeurs de nos jours, il s’en trouve plusieurs dont l’esprit est très-cultivé ; mais il en est malheureusement un petit nombre qui ne connaissent que leur Art.

265. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « XII. » pp. 58-61

Tout le monde connaît maintenant que vous êtes du nombre des vrais sages puisque vous avez terrassé le plus grand ennemi de la sagesse.

266. (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « Chapitre X. Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs, bien loin de les réformer. » pp. 185-190

L’Expérience a toujours fait connaître que le Théâtre est une très méchante école de la vertu ; et que les moyens que les Poètes semblent employer pour corriger les hommes de leurs vices, sont plus propres à les y entretenir, qu’à les en délivrera

267. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Par exemple, le petit peuple libertin et qui n’a aucun principe d’éducation, nulle idée de la bienséance, nul fonds pour fournir à un entretien agréable, ne connaît point d’autre ressource dans sa stérilité que de se jeter sur des ordures. […] Maintenant, si Plaute est plus riche que Térence pour l’invention, celui-ci l’emporte sur l’autre pour le jugement et pour le bon goût : non seulement ses railleries sont plus fines et son style est plus élégant, mais ses caractères aussi sont plus exacts, et montrent qu’il a mieux connu la nature que Plaute. […] Qui est-ce qui se ferait une large plaie pour connaître la nature de cette douleur ? […] Un Sceptique ne connaît ni principes de conscience ni motifs de vertu ; il n’a ni crainte ni espérance d’un avenir qui lui servent de frein : il ne consulte que ses penchants, son plaisir, son ambition, son avarice : il lui importe peu par quelles voies il arrive à ses fins, pourvu qu’il y arrive, il est content, il est en repos. […] Il faut donc choisir des personnages du ressort de la Poésie comique ; il faut que ces personnages n’aient rien d’opposé à leur caractère connu, et ne soient point d’une condition trop relevée pour badiner.

268. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « III. » pp. 12-16

Vous en appelleriez à vos Casuistes, qui prétendent qu’on doit moins s’arrêter à ces bons Docteurs, pour ce qui est de la Morale, qu’à vos nouveaux Auteurs qui ont mieux connu qu’eux le génie de ces derniers siècles.

269. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 7-8

Chrysostome (tom. 1. homil. 2. de David et Saul, initio.) ayant appris qu’on avait fait un ballet, et que quelques-uns de ses auditeurs s’y étaient trouvés, sitôt qu’il fut monté en chaire, il commença son discours par de grandes invectives contre cet abus, et entre autres il dit : Si je connaissais ceux qui ont été à ces folies, je les chasserais de l’église, je ne leur permettrais pas d’assister aux redoutables mystères, et il appelle ces divertissements des pompes du diable.

270. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE IV. Des Femmes de Théâtre. » pp. 42-48

En effet, les Masques, dont les Latins se servaient sur le Théâtre pour grossir les têtes à proportion de la figure que l’on grandissait aussi, et les desseins de ces mêmes Masques qui nous restent dans les manuscrits de Térence, nous font assez connaître que c’étaient des hommes qui faisaient le personnage des femmes et qui en portaient les habits.

271. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

C’est là qu’un jeune homme, dont la vertu faisait le bonheur de sa famille, apprend à connaître le vice et à mépriser les conseils d’un père vertueux ; c’est là enfin que se préparent tant d’infidélités dans le mariage. […] C’est la différence de religion qui ne doit pas être un obstacle au mariage : «  l’amour ne connaît ni les dieux, ni les rangs. […] Mais, dit-on, quel inconvénient y a-t-il qu’ils entendent parler de la passion de l’amour ; il faut bien qu’ils la connaissent tôt au tard ? […] D’ailleurs quand cette passion serait traitée avec plus de réserve sur le théâtre, il n’y aurait pas moins d’inconvénient, et si j’ose le dire, moins de cruauté à leur donner sur une matière si délicate, des leçons prématurées et infiniment dangereuses, et à leur faire courir le risque de perdre leur innocence avant même qu’ils sachent quel en est le prix, et combien cette perte est affreuse et irréparable ; mais les parents s’intéresseront-ils à conserver cette vertu, s’ils n’en connaissent pas eux-mêmes l’excellence ?

272. (1772) Sermon sur les spectacles. Pour le Jeudi de la III. Semaine de Caresme [Sermons pour le Carême] « Sermon sur les spectacles » pp. 174-217

Je voudrois les connoître, ajoutoit-il : Optarim autem istas qui sint palam nosse. Si je les eusse connus, je les eusse connus, je les aurois empêché d’entrer dans l’Eglise : Ut eos à sacris vestibulis arceam  ; non pas cependant pour les en tenir toujours exclus ; mais pour leur faire sentir la griéveté de leur faute, les faire rentrer en eux-mêmes, & les recevoir ensuite, après qu’ils se seront corrigés : Non ut perpetuò soris maneant, sed tu correcti denuò redeant. […] c’est qu’en effet vous ne connoissez le théâtre que par l’idée qu’un préjugé trop soutenu de vos passions vous en donne.

273. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

Mais c’est à vous, mes Frères, qui connoissez notre sainte religion, qui l’aimez, qui aspirez aux récompenses qu’elle promet, & qui croyez pouvoir concilier, avec les devoirs qu’elle prescrit, l’assistance à ces spectacles pernicieux ; c’est à vous que je veux prouver que vous ne pouvez les fréquenter, sans vous exposer à votre perte éternelle. […] Et ne croyez pas, mes Frères, que ce soit ici seulement l’opinion particulière d’un Auteur connu par son austérité : c’est le sentiment de toute l’Eglise. […] Je ne parle ici, mes Frères, que d’après vos propres aveux : éloigné par principes autant que par devoir & par bienséance de ces plaisirs dangereux, je ne les connois point par moi-même : quelqu’un qui les auroit goûtés, vous les peindroit sans doute avec des couleurs plus fortes & plus capables de vous en donner de l’horreur. […] je ne crains point de le dire : si l’Eglise Gallicane est plus sévère sur ce point que quelques autres, c’est que, par un effet de la miséricorde de Dieu, dont nous ne méritons que trop d’être privés, la religion a été jusqu’ici mieux connue, & la morale de Jésus-Christ enseignée avec plus de pureté parmi nous que par-tout ailleurs.

274. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142

La farine qui couvre les têtes des Officiers, des Magistrats, des Jurisconsultes françois, n’est pas moins ridicule ; ce ne fut que sous les Empereurs perdus de débauches, qui ne connoissoient point de décence que la poudre d’or fut connue. […] Les differents visages demandent des traitemens différents, pour embellir la nature, ou réparer ses disgraces, concilier le ton de la chair avec la couleur de l’accommodage ; comme un peintre il faut connoître les nuances, l’usage du clair obscur, la distribution des ombres, pour donner plus de vif au teint, & d’expression aux graces. […] L’état de Baigneur, Coëffeur étoit considérable à Rome, comme il l’est en France ; mais il ne le devint que quand les mœurs s’y corrompirent ; à peine connus auparavant, le Luxe les fit sortir de la misere & de l’obscurité, on les appelloit Cinerarius & Cinisto, comme nous l’apprend Varron ; parce qu’ils faisoient chauffer leur fer à friser dans des cendres chaudes, il n’y a pas un siécle que cette lie du peuple a commencé de jouer un rôle, & elle veut aujourd’hui aller de pair avec les Seigneurs ; elle forme un corps nombreux, fait valoir des Privileges, arbore le luxe des habits, & la parure de la tête comme un modele, une poupée vivante qu’elle présente ; le Théatre lui forme un grand crédit, la grande regle du bon goût est la parure d’une Actrice. […] Ces Princes ne sont connus que par leurs excès.

275. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Pressée par le plaisir qu’elle ressentoit ; elle se soulagea par des soupirs, j’étudiai tous ces mouvemens que la nature produisoit en elle, je lui vis faire pendant cette pièce qui est assez variée un petit cours de sentimens, je n’en connois guère dont son cœur n’ait fait l’épreuve dans les trois heures que nous fumes là. […] Pourquoi ne pas dire que Venus étoit fille d’un premier Roi de l’Univers, que les hommes ne connoissoient alors que les loix de la nature, ignoroient ce que c’est que le choix & le goût, se livroient à leurs besoins sans délicatesse comme les animaux, & se multiplioient en aveugles, sans que jamais les pères reconnussent leurs enfans, & les femmes leurs époux (ce temps n’a jamais existé, un Chrétien qui croit à la Genèse n’avance point de si grossières absurdités) ; que cette Venus que le Ciel avoit doué d’une beauté divine, sentant des sentimens bien différens des femmes, le dessein de faire connoître aux hommes une union plus parfaite, qu’elle assembla les plus belles femmes, & que connoissant son sexe moins difficile à conduire que les hommes (peu de maris en conviendroient) : elle commença à publier par lui les loix, persuadée que les femmes porteroient bientôt les hommes à les suivre, lorsqu’elles se donneroient la peine de les en instruire (ces institutrices de chasteté sont à naître, à moins que ce ne soit les Actrices de l’opéra), dans cette nouvelle école cette Princesse leur fit voir l’horreur de se livrer à la nature sans que le cœur y prit aucune part ; que cette partie étant la plus belle & la plus noble, devoit conduire toutes les actions de la vie (quand on n’a que des sentimens platoniques, on n’en veut pas plus à la femme qu’à l’homme, la femme touche le cœur par d’autres endroits). […] Si cette façon de s’unir trouve les hommes contraires, il faut sans balancer refuser leur compagnie (il n’y a rien à craindre) ; les hommes ne pouvant se soutenir sans elles (ni elles sans les hommes), ils seroient forcés à suivre leurs loix pour les posséder (par sympathie encore) ; le succès de ses leçons fut prompt, les hommes furent attaqués par les regards (purement spirituels), dont les feux embrasent leurs ames, ils furent animés d’une ardeur que n’inspire point la gloire (toute à la pointe de l’esprit) ; dès ce moment les mortels ne connurent point de bonheur plus parfait que d’aimer & d’être aimé. […] Godeau ne le connoissoit pas, ou faisoit semblant de ne pas le connoître pour lui prodiguer avec plus de liberté les éloges les plus outrés qui lui attirèrent des satyres fort vives sur les talens littéraires ; on fut sur-tout choqué de ce qu’il traite l’Auteur de défenseur, très-zélé de la vérité, veritatis vindex acerrimus , & d’homme élevé dans le sein de l’ancienne théologie, avitæ theologiæ in sinu éducatus .

276. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

Cette grande ville a connu enfin l’importance de ses jeux, elle en a fait son affaire : elle bâtit & entretient à ses dépens des sales, des décorations magnifiques, & a obtenu la direction de cette grande œuvre. […] C’est le masque de l’Abbé de Montempuis, qui s’habille en femme pour aller à la comédie sans être connu : son déguisement même le fit connoître. […] Son sexe ne fut connu qu’après sa mort, quand on l’enterra.

277. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

je doute qu’on fût aussi fécond, qu’on les connût, qu’on les goûtât à Jérusalem autant qu’à Paris. […] S’il s’y trouve quelquefois par hasard une personne vertueuse qui ne connoisse pas ce climat brûlant, elle s’en ressentira dès qu’elle l’aura connu. 3.° Les romans. […] L’Empereur leur donne des noms brillans ou tendres pour exprimer leurs talens, sous lesquels elles sont connues (combien de nos Actrices en ont aussi !). […] Un volume suffiroit à peine pour recueillir tous les jolis vers qui furent inspirés par la jeune Camille, qu’ils firent connoître d’une maniere supérieure (Camille ne fut pourtant jamais une Muse ; mais Paphos vaut bien le Parnasse).

278. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Malheureusement M. de Montausier, qui étoit absent dans ce moment, arriva tout-à-coup, & le connut. […] C’étoit mal connoître ce Seigneur, qui étoit la vertu, la probité, la sagesse même : J’avoue, dit-il, que vous êtes belle, Monsieur ou Mademoiselle, car je ne sais comment vous appeler ; mais n’avez-vous pas honte de porter un pareil habit, & de faire la femme, puisque vous êtes assez heureux pour ne l’être pas ? […] Mais il ne put la tenir, il prit le parti d’aller dans une province, où n’étant point connu, il pourroit à son aise & sans risque faire la belle, sous le nom de la Comtesse des Barres. […] Plusieurs Princes Allemands & plusieurs Députés des autres s’y rendirent, n’y parurent qu’en masque, & firent leur partie sans être connus de personne.

279. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

En conséquence de ces loix les femmes ne sont pas écoutées en justice lorsqu’elles se plaignent d’avoir été insultées étant déguisées en hommes ; elles n’ont pas été connues, elles se l’attiroient. […] Mais c’en est assez pour connoître ce saint Prêtre, qui dans son style familier disoit de très-bonnes vérités. […] La plus grande raison du bien public, c’est d’écarter les dangers innombrables & l’extrême facilité de commettre toute sorte de crimes, sur-tout d’impureté, qu’occasionne, ou plutôt qu’assure par les méprises, les erreurs, le secret, la licence, l’impunité, les attraits confondus des deux sexes, un état où l’on n’est connu de personne, dit S. […] La masquerie leur sert de curée ; que par le moyen des masques se brassoient & marchandoient plusieurs bons mariages, parce que les masqués, après avoir entretenu une fille, & connu sa bonne grace & son savoir, la font demander, toutes lesquelles choses cèdent au profit & décoration de la chose publique.

280. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XII. De la Déclamation Théatrale des Anciens. » pp. 336-381

Rollin, l’Abbé Desfontaines, & plusieurs autres Ecrivains connus, à répéter après lui que chez les Romains la Déclamation Théâtrale étoit partagée entre deux Acteurs, dont l’un prononçoit, tandis que l’autre faisoit les gestes. […] Ces Ecrivains n’ont pas apparemment daigné parler d’une opinion si singuliere qui se trouve dans Isidore de Seville ; ce qui ne lui donne aucune autorité, parce qu’Isidore a bien pu, comme né & écrivant en Espagne, dans le septiéme siécle, ne pas connoître les Spectacles des anciens Romains, & comme Saint ne rien entendre aux matieres de Théâtre. […] C’est bien peu connoître la Déclamation que d’en parler ainsi. […] Cette différence entre bréve & breve, longue & longue, qui ne nous est pas connue, étoit si sensible à la populace de Rome, que quand un Comédien manquoit tant soit peu paululum à cette mesure, en allongeant un peu trop une syllabe longue, ou rendant un peu trop breve, une syllabe breve, toute l’Assemblée se récrioit, theatra tota reclamant.

281. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

[De l’influence des théâtres]a « Nourri dans le sérail, j’en connais les détours. » Bajazet. Les Théâtres, depuis ceux du premier ordre jusqu’aux tréteaux de la foire, (C’est ainsi que s’appelaient, il y a quarante ans, les entreprises Nicolet, Audinot et Sallé, privilégiésb, obligés d’avoir spectacle aux enclos, connus sous les noms d’Abbaye Saint-Germain, des Foires Saint-Laurent et Saint-Ovide.) ne sauraient être trop censurés, tant les actions dramatiques, qu’on y représente chaque jour, ont d’influence sur toutes les classes et particulièrement sur la plus nombreuse, qui vient y chercher le délassement de ses travaux, plaisir toujours moins coûteux que ces orgies, qui laissent après elles des suites fâcheuses, mais qui n’est pas non plus sans danger pour tous les âges, et surtout pour les esprits faciles à s’ouvrir aux pernicieuses impressions d’une morale, parfois voisine de la dépravation. […] Si je mets sur sa conscience la reproduction de celles déjà connues, ne doit-il point mourir de honte et de remords d’en avoir créé de nouvelles ? […] ces retours sentent le village d’une lieue ; je connais beaucoup de grandes dames qui ont commencé comme Clari, mais qui se gardent bien de finir comme elle. » Le pas est fait, ma mère est pauvre ; si elle veut être raisonnable et prendre bien la chose, j’aurai soin de sa vieillesse, autrement….

282. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

Mais que sera cette voix, Seigneur, si vous ne vous faites vous-même entendre à ces insensés qui, oubliant le magnifique Spectacle de la Terre et des Cieux, n’en connaissent point d’autres que ceux qui leur sont préparés par le Démon ; qui, ne se souvenant plus des promesses de leur Baptême, vont continuellement les abjurer aux pieds des Trophées que le monde érige à la gloire du mensonge et de la volupté, et qui, ne craignant, ni la perte de l’innocence, ni le naufrage dans la foi, s’abandonnent au milieu des plus grands dangers. Saint Chrysostome disait autrefois, si je connaissais ceux qui fréquentent les Théâtres, je les chasserais de l’Eglise, et je leur en interdirais l’entrée, non pour les désespérer, mais pour les corriger, de même que les Pères bannissent les enfants de leurs maisons, lorsqu’ils ont commis des fautes notables, et fait des excès pernicieux. […] Non, mes Frères, non, je n’emploierai point mon pinceau à vous retracer ce que vous en connaissez que trop. […] Rétablissez plutôt, ô mon Dieu, la gloire de votre culte ; faites que tous les Chrétiens se souviennent de la grâce de leur vocation ; qu’ils abhorrent les Spectacles comme absolument contraires à votre sainte Religion, et qu’ils n’en connaissent point d’autre que la contemplation de ce Royaume céleste où nous devons tous aspirer.

283. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Le Theâtre François dont j’ay entrepris d’écrire l’histoire dans ma solitude, n’est pas bien connu de la pluspart de ceux qui se declarent ses ennemis, & ils s’en font de fausses idées, parce qu’ils les appuyent sur de faux ráports. […] Derriere le Theâtre, & hommes & femmes ont leurs reduits separez pour s’habiller, & ne trouuent pas mauuais qu’on vienne alors les voir, sur tout quand ce sont des gens connus, dont la presence n’embarasse pas. […] Floridor estoit particulierement connu du Roy, qui le voyoit de bon œil, & daignoit le fauoriser en toutes rencontres. […] Du Croisy qui auoit paru auec reputation dans les Prouinces à la teste d’vne Troupe, & la Grange dont le merite est connu, se joignirent alors à celle que Moliere conduisoit, & qui ne put que se bien trouuer de ce renfort. […] Aussi ay-je connu des Acteurs qui ne s’attendent iamais à aucun secours, qui se fient entierement à leur memoire, & qui à tout hazard aiment mieux sauter vn vers, ou en faire vn sur le champ.

284. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Dépouillé de toute espece de prévention à cet égard, je sens le vuide du Spectacle, comme j’en connois l’utilité. […] Quant à l’ignorance, vous êtes connu, je ne prétends pas vous faire un fade compliment en vous disant que vous n’en pouvez être soupçonné. […] A votre façon de parler, j’ose soutenir que le nombre des femmes de qualité que vous avez connu, n’est pas considérable. […] C’est le fleau de l’amitié fraternelle, c’est une source de querelles et; de dissentions, je ne connois rien qui soit si fort à craindre. […] Vous êtes donc bien condamnable d’en avoir dit tant d’horreurs, n’ayant connu qu’un seul de ses membres, dont l’amitié pouvoit honorer un honnête homme.

285. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XX. Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. » pp. 63-85

Comment les expressions d’un Poëte, qui peint le combat de divers sentimens, seront-elles mieux connues du Comédien que de lui-même ? […] Peut-être arriveroit-il que le mérite fût plus longtems à se faire connoître.

286. (1770) Des Spectacles [Code de la religion et des mœurs, II] « Titre XXVIII. Des Spectacles. » pp. 368-381

Les préceptes peuvent diriger, les récompenses encourager, les menaces intimider, les peines arrêter ; mais un exercice qui, éclairant l’esprit, le formeroit ; qui, touchant le cœur, le corrigeroit ; qui, faisant connoître la vertu, la rendroit aimable ; qui, montrant le vice, en découvriroit la laideur, seroit le plus beau présent qu’on pût faire au public. […] La suite du texte le fait assez connoître.

287. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IX. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques n'étaient point infâmes parmi les Romains, mais seulement les Histrions ou Bateleurs. » pp. 188-216

J'ai demandé compte à ma mémoire de tout ce que j'avais lu ; j'ai rappelé toutes mes vieilles idées, et j'ai cherché dans tous les Livres qui me sont tombés sous la main, et je n'ai rien trouvé qui ne m'ait fait connaître clairement que les Acteurs du Poème Dramatique ont toujours été maintenus dans tous les droits et les honneurs de la République Romaine, et que les Scéniques seulement, les Histrions, les Mimes et les Bateleurs exerçant l'art de bouffonner, ont été marqués de cette infamie, qui fait soulever tant de gens par ignorance ou par scrupule contre le Théâtre. […] Déesse Flore par des Jeux Scéniques, que l'on croyait célébrer d'autant plus dévotement qu'ils étaient célébrés honteusement, et toute la Ville voyait, entendait et apprenait cette manière d'apaiser leurs Dieux, si effrontée, impure, détestable, immonde, impudente, honteuse, et qui doit donner de l'horreur à la véritable Religion, ces Fables voluptueuses et criminelles écrites contre leurs Dieux, ces actions déshonnêtes, inventées avec autant d'iniquité que de turpitude, et commises avec plus d'abomination, et dont les Acteurs furent privés des honneurs publics par les sentiments de la vertu Romaine, et du droit de suffrage dans les assemblées, on connut leur turpitude, et ils furent déclarés infâmes. » Où l'on ne peut pas dire que ce grand Saint parle d'autre chose que de l'infamie des Mimes et Farceurs des Jeux Scéniques, à cause de leur impudence.

288. (1777) Des divertissements du Carnaval « Des divertissements du Carnaval. » pp. 92-109

Ainsi auraient répondu avec confiance ces premiers Chrétiens, à qui on n’avait rien à reprocher, si ce n’est qu’ils ne paraissaient jamais dans le cirque, qu’ils fuyaient le théâtre, et les spectacles publics ; qu’on ne les voyait, ni couronnés de fleurs, ni vêtus de pourpre ; qu’une modestie inaltérable régnait dans tous les états ; qu’ils ne connaissaient point dans les âges, de saisons de plaisirs ; que leurs divertissements toujours honnêtes et toujours purs, étaient autant de leçons de vertus et de bienséance, et qu’en tout temps ils étaient Chrétiens. […] Si l’on connaît assez Dieu pour avouer qu’il mérite qu’on le serve certains jours de l’année : quel mépris ne fait-on pas de lui, si l’on juge qu’on peut se dispenser de le servir certains autres jours ?

289. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

C’est à nous à la méditer pour connaître l’étendue presque infinie des Commandements du Seigneur : Latum mandatum tuum nimis. […] les hommes grossiers ne connaissaient point anciennement d’autre manière de culte que celui-là : car pour la Prière et l’Invocation, peu de gens en étaient capables. […] Les hommes qui se poliçaient en differents Pays, ne s’accommodaient pas tous de ces cruautés, ni du silence des Prêtres qui cachaient avec grand soin leurs Mystères : Ils voulurent connaître les Divinités qu’ils adoraient. […] Ce Dieu de Théâtre paraît enfin au milieu des airs dans une illumination prodigieuse, assis sur des trophées d’Armes, qui imposant de la main silence à toute la symphonie, fait connaître qu’il approuve le Héros de la Pièce, et qu’il se rend favorable à ses désirs. […] Il est connu pour sa Somme théologique, ouvrage qui fait place à la philosophie aristotélicienne.

290. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

« On ne saurait croire combien l’esprit & la subtilité nuisent à la musique, s’écrie un illustre Amateur de cet art, dont on connaît le goût & les lumieres(69). « La musique, dit M. de Voltaire, èxprime les passions, les sentimens, les images ; mais où sont les accords qui peuvent rendre une Epigramme ?  […] Outre les déffauts dont j’ai déjà parlé, dans lesquels tombent trop souvent celui qui met en chant les paroles d’un Poème, il en est encore un, qui ternit la gloire d’un Compositeur, & qu’il est important de faire connaître, afin qu’on soit attentif à l’éviter. […] Le chant est une image de la parole ; mais il est plus vif, plus passionné que le discours ordinaire ; or suppose-t-on qu’un homme qui èxprime ses passions, oublie tout-à-coup les principes les plus connus de sa Langue ?

291. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

Cette danse très-ancienne, connue du tems d’Eschyle, approuvée de Socrate, & unie aux Représentations Dramatiques chez les Grecs, fut longtems sage, & n’étoit que l’imitation de l’Action représentée. Elle ne fut connue des Romains, & séparée de l’Action, que du tems d’Auguste. […] Virgile lui-même étoit mécontent de son Eneide, parce qu’il sentoit combien il lui étoit difficile d’atteindre à Homere : & Horace, qui ne pouvoit pas ne point connoître ce grand Ouvrage de son ami, quoiqu’il ne fût point encore public, quand il parle de Virgile, dit seulement que les Muses champêtres lui ont accordé leurs graces, parce qu’en effet Virgile est par ces Muses au-dessus de Théocrite & d’Hesiode.

292. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

Qui connaît le mérite, qui sait apprécier les avantages de la comédie ? […] C’est dommage que les Apôtres, les Pères de l’Eglise, les saints Missionnaires, les Magistrats, les Avocats de tous les siècles, n’aient pas connu cette sainte et savante école ; ils y seraient devenus d’éloquents Orateurs, et quel progrès n’auraient pas fait la religion et la jurisprudence sous de si heureux auspices ! […] Leur premier siècle, si fécond en Savants et en Saints, qui se concilia la confiance de tous les Catholiques, ne connaissait point le théâtre.

293. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

Licinius Farceur et Comédien, connu publiquement pour tel, s’étant présenté à Pâques à la Communion à la vue de tous ceux qui assistaient aux Divins Offices ; Ignace son Curé, la lui a refusée, dont Lucinius s’est fort scandalisé. […] Puisque ce Comédien est connu publiquement pour tel, Ignace a pu et a même dû lui refuser la Communion, après néanmoins lui avoir demandé publiquement s’il s’était confessé et avait renoncé pour toujours à sa Profession. […] Philometor, Comédien, connu publiquement pour tel, étant malade au lit de la mort, et n’ayant pas voulu promettre de renoncer à sa Profession, quelque instance que son curé lui en ait faite, est mort sans recevoir les Sacrements, ce Curé les lui ayant refusés.

294. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Vous connaissez donc, Monsieur, la véritable cause de toutes les actions vertueuses faites par les hommes depuis qu’on a représenté devant eux des tragédies ? […] bien, Madame, enfin on connaît ma naissance … … … Et l’on m’arrache encore le seul bien qui me reste ; On me vole mon père, etc. […] Bret, vivra plus que tant d’ouvrages éphémères qui, après avoir reçu un éclat passager de quelque Actrice à la mode, tombent bientôt dans l’oubli, pour n’en sortir jamais : j’ose faire cette prédiction à l’Auteur d’autant plus hardiment, que je ne le connais point. »

295. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Les jeunes gens élevés dans une mollesse, que ne connaissaient point leurs pères, le goûtèrent plus que Corneille, dont la rudesse les effarouchait. […] L’idolâtrie et le fanatisme de la scène iraient-ils jusqu’à ne connaître des dieux que les poëtes, et contre quels fantômes fait-on donc battre les héros ? […] Un roi d’Orient les ayant vus jouer, demanda à Néron quelqu’un de ces comédiens ; j’ai dans mes États, disait-il, des peuples qui parlent diverses langues ; j’ai bien de la peine de leur faire connaître mes volontés par des truchements. […] Il a mal connu l’esprit et les devoirs de son état et il a dû aller bien secrètement à l’école, et en déguiser bien adroitement les leçons, s’il a fait quelque cas de sa réputation ; la seule idée que ses talents étaient l’ouvrage des comédiens l’eût décrédité sans retour. […] On n’y connaît ni la sage timidité qui arrête, ni la modeste retenue qui s’observe.

296. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Depuis cette déclaration du Révérend Père Caffaro, bien des gens se mettent en peine de deviner et de rechercher qui peut être l’Auteur de la Lettre en question : Mais comme il y a bien de l’apparence que celui qui l’a écrite ne s’en vantera pas, on devinera peut-être assez longtemps, sans pour cela rencontrer : mais aussi importe-t-il peu de connaître l’Auteur d’un Ouvrage si pitoyable. […] Que cependant ce n’est point assez de connaître par qui les créatures ont été faites, par où elles sont bonnes ; mais qu’il faut aussi savoir par qui elles sont corrompues, par où elles deviennent mauvaises, et par où elles cessent d’être les ouvrages de Dieu ; car il y a une grande différence entre les créatures pures et les créatures corrompues, comme il y a une grande différence entre leur premier Auteur et celui qui les corrompt. […] « Oui certes, répond Tertullien, et nous le connaissons nous autres Chrétiens : car comme nous connaissons le véritable Maître des créatures, nous connaissons aussi quel est son émule ; et comme nous connaissons leur premier Auteur, nous connaissons celui qui les gâte et qui les corrompt. […] Peut-être aussi que si on avait fait connaître à Sa Majesté le peu de convenance qu’il y a du plaisir des Spectacles avec la pureté du Christianisme, et de la Religion qu’elle professe, elle n’aurait pas moins fait éclater son zèle contre la Comédie, que firent autrefois saint Louis et Philippe Auguste, en bannissant les Comédiens du Royaume : qui a su chasser les Huguenots de ses Etats, en pourrait bien exterminer la race des Comédiens. […] J’en ai confessé et connu assez particulièrement, qui hors du Théâtre et dans leur famille, menaient la vie du monde la plus exemplaire : et vous m’avez dit vous-même, que tous en général, prenaient sur la masse de leur gain de quoi faire des aumônes considérables, dont les Magistrats et les Supérieurs des Couvents pourraient rendre de bons témoignages.

297. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Onzième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 244-249

J’écris à monsieur de Longepierre ; voila la copie de ma Lettre : EN vous instruisant, Monsieur, je connaissais bien votre prudence : j’y compterai toujours ; & ce n’est pas à vous qu’il faut dire, qu’un éclat, des reproches, une simple indiscrétion pourraient tout perdre.

298. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Treizième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 254-259

si tu connaissais celle qui me rend coupable !

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