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94. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — CHAPITRE IV.  » pp. 109-114

On osait dédaigner ceux qui font éclore les trésors de la terre, & l’Ouvrier qui nous procure les commodités de la vie.

95. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Parallèle du Poème épique avec les Pièces du nouveau genre. » pp. 107-112

N’allez pas dès l’abord, sur pégase monté, Crier… d’une voix de tonnerre ; Je chante le vainqueur des vainqueurs de la terre.

96. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « IV. » pp. 17-22

On a reproché à vos Confrères de Luxembourg. « Qu’ils avaient imité les peuples transportés d’Assyrie dans les Villes du Royaume d’Israël qui joignaient le culte du vrai Dieu qu’ils appelaient le Dieu de cette terre à celui des fausses divinités de leur pays ; Qu’ils avaient mis l’arche avec Dagon, et qu’ils avaient voulu allier Jésus Christ avec Bélial.

97. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XIII et dernier. De l’utilité de l’art théâtral, et des dangers attachés à la profession de Comédien, sous le rapport des mœurs. » pp. 223-228

Je ne m’étendrai donc pas sur les deux sujets indiqués dans le titre du présent chapitre ; mais je crois devoir faire sentir ici, que les dangers de la profession de comédien, ne peuvent justifier les rigueurs de certains prêtres fanatiques, qui par ignorance des lois ecclésiastiques, et au mépris des lois séculières, prétendraient avoir le droit d’anathématiser la profession théâtrale, et refuser aux acteurs, les prières de l’église, et la sépulture en terre sainte.

98. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

S’il vous faut des spectacles, le ciel & la terre, l’histoire, les cérémonies de la religion, les saintes Ecritures, l’Histoire profane, les arts, les sciences, vous occuperont plus agréablement, plus utilement, plus innocemment, &c. […] Le ciel n’est pas plus éloigné de la terre.

99. (1705) Pour le Vendredy de la Semaine de la Passion. Sur le petit nombre des Elûs. Troisiéme partie [extrait] [Sermons sur les Evangiles du Carême] pp. 244-263

Ce sera cet homme de qualité, cet homme riche, qui dans sa grandeur & son opulence se tiendra toûjours humble & detaché des choses de la terre, qui compatira aux besoins de ses freres. […] vous nous transporterés un jour dans la sainte Sion : c’est alors que vous regnerés sur les Impies, qui aujourd’hui ne vous reconnoissent pas, que toute puissance, toute prosperité, toute grandeur, tous titres ; que tous les plaisirs, les honneurs, les richesses, les possessions de la terre seront anéanties, & que vous seul demeurerés.

100. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IX. Sentiments de S. Ambroise. » pp. 200-211

Jésus-Christ est notre objet et notre terme, le seul digne de nous ; méprisons tout le reste, pour ne nous occuper que de lui : « Ad Christum oculos dirige, averte à spectaculis et omni sæculari pompa. » Cherchez des plaisirs plus purs et de plus beaux spectacles : le ciel et la terre vous en offriront ; l’éclat de ces astres, qui perce les sombres ténèbres de la nuit ; cette vaste mer et ses abîmes, cette terre et l’émail de ses campagnes, les innombrables troupeaux qui la couvrent ; la variété du plumage, la douceur du ramage de ses oiseaux ; tout l’univers, théâtre de la puissance divine, ne vaut-il pas les fragiles et dangereuses décorations d’une scène criminelle, qui loin de vous satisfaire, ne peut que troubler le repos de votre vie par les justes remords qu’elle fait naître ?

101. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Ils regardoient les Comédiens comme les plus vils de tous les hommes, & les corrupteurs de la terre. […] Solon s’étant rendu à un spectacle par complaisance, pour tout applaudissement frappe la terre avec son bâton, en s’écriant avec indignation : si vous approuvez ces propos libres & indécens, cet air évaporé sur vos théatres ; vos Comédiens donneront le ton, on commencera par les contrefaire, & on finira par les imiter ; & bien-tôt la société ne sera plus qu’un amas de Comédiens. […] Qu’on examine de près ce nouveau disciple du théatre, même avec les dispositions les plus éloignées du vice ; ses vertus disparoissent bientôt, ses mœurs se corrompent, ses manieres décentes & naturelles se métamorphosent en affections ridicules, en complimens frivoles, en jargon théatral, qui annoncent un petit-maître, c’est-à-dire l’espece la plus ridicule qui rampe avec orgueil sur la surface de la terre.

102. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

La vengeance n’est-elle pas encore représentée dans Cornélie comme un effet de la piété, et de la fidélité conjugale, jointe à la force et à la fermeté Romaine, au troisième Acte de la mort de Pompée, Scène quatrième, lors qu’elle dit à César : « C’est là que tu verras sur la terre et sur l’onde, Le débris de Pharsale armer un autre monde : Et c’est là que j’irai pour hâter tes malheurs, Porter de rang en rang ces cendres et mes pleurs ; Je veux que de ma haine ils reçoivent des règles, Qu’ils suivent au combat, des urnes au lieu d’Aigles, Et que ce triste objet porte à leur souvenir, Les soins de me venger, et ceux de te punir. » « On ne peut pas dire qu’en cet endroit le Poète ait voulu donner de l’horreur de la vengeance, comme il a voulu en donner de celle de Cléopâtre dans Rodogune ; au contraire c’est par cette vengeance qu’il prétend rendre Cornélie recommandable, et la relever au-dessus des autres femmes, en lui faisant un devoir, et une espèce même de piété, de sa haine pour César, qui attire le respect, et qui la fasse passer pour une personne héroïque. […] C’est pour cela que l’Ecriture nous apprend que la vie de l’homme sur la terre est un combat continuel, parce qu’il n’a pas plutôt terrassé un ennemi, que cette défaite en fait naître un autre dans lui-même, et qu’ainsi sa victoire n’est pas moins à craindre pour lui, que ses pertes : c’est avec ces armes que la chair fait cette cruelle guerre à l’esprit qui ne peut vivre qu’en mortifiant les passions de la chair : elles appartiennent à cette loi de mort qui s’oppose continuellement à la loi de l’esprit. […] Saint Augustin assure que celui qui danse le Dimanche fait un plus grand péché que celui qui laboure la terre.

103. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre IX. Des Exercices, ou Reveuës Militaires. » pp. 197-204

Sur tout aupres de Paris où il y a toûjours un grand nombre de troupes, il seroit de la gloire du Roy de faire un Camp exprés avec les accompagnemens & necessaires & commodes : Car aprés tout, sa valeur qui luy fait aymer la guerre ; & sa puissance qui le rend formidable à tout le monde, doivent à toute la terre, cette preuve de sa grande Ame & de sa Magnificẽce, & pour ne ceder en rien aux Romains, ny pour le merite des grãdes actions, ny pour la gloire des belles pensées, il faut que ce jeune Conquerant ait auprés de sa principale Ville, & à la veuë de son Louvre un Camp de pareille reputation, & à pareille fin que celuy de Mars.

104. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IV. Du Clergé considéré comme protecteur et fondateur des Comédiens du troisième âge en France, et comme en ayant lui-même exercé la profession. » pp. 113-119

sans faire attention que les théâtres sont protégés par les gouvernements, et que la profession de comédien est approuvée par les souverains et par le pape, des prêtres rigoristes par ignorance, et entêtés par fanatisme, fulmineraient contre les acteurs une excommunication injuste en les privant des prières et des honneurs de l’église, et en leur refusant la sépulture en terre sainte !

105. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

Le vainqueur d’Annibal, s’il revenoit sur la terre, riroit sans doute de la folie du Poëte qui a ajouté ce fleuron à la couronne de Thalie. […] Le Poëte y répandit des louanges délicates pour ce Prince, sous le nom de Persée, dont on le faisoit descendre, à peu pres comme dans la généalogie de nos Gentils-hommes, qui prennent le nom d’une terre, ou lui donnent le leur. […] Il plut à son épouse, qui pour se le mieux attacher, lui procura une terre aux environs de Sceaux, dans laquelle il lui donna des fêtes. […] Un tremblement de terre, sous l’empire de Neron, détruisit Pompeia & causa de grands dommages aux deux autres. […] Ces eaux viennent partie des pluies abondantes qui suivent les éruptions, partie de la mer, parce que dans les tremblemens de terre le Vesuve s’abaissant, présente des ouvertures par lesquelles la mer entre dans des cavernes, & quand la montagne est rétablie, les feux lancent des eaux de tous côtés.

106. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre II. Regrèts de ce qu’ARISTOTE n’en a rien écrit de considérable. » pp. 94-100

Le mot de l’Énigme est Angleterre, dans lequel on voit Angle, Terre.

107. (1764) De l’Imitation théatrale ; essai tiré des dialogues de Platon : par M. J. J. Rousseau, de Genéve pp. -47

Borné par son art à ce seul objet, cet Artiste ne sçait faire que son Palais ou d’autres Palais semblables : mais il y en a de bien plus universels, qui font tout ce que peut exécuter au monde quelque ouvrier que ce soit, tout ce que produit la Nature, tout ce que peuvent faire de visible au ciel, sur la terre, aux enfers, les Dieux mêmes. […] Dans ces siecles grossiers, où le poids de l’ignorance commençoit à se faire sentir, où le besoin & l’avidité de sçavoir concouroient à rendre utile & respectable tout homme un peu plus instruit que les autres, si ceux-ci eussent été aussi sçavans qu’ils sembloient l’être, s’ils avoient eu toutes les qualités qu’ils faisoient briller avec tant de pompe, ils eussent passé pour des prodiges ; ils auroient été recherchés de tous ; chacun se seroit empressé pour les avoir, les posséder, les retenir chez soi ; & ceux qui n’auroient pu les fixer avec eux, les auroient plutôt suivis par toute la terre, que de perdre une occasion si rare de s’instruire & de devenir des Héros pareils à ceux qu’on leur faisoit admirer*. […] Quand Homère ou quelque Auteur tragique nous montre un Héros surchargé d’affliction, criant, lamentant, se frappant la poitrine : un Achille, fils d’une Déesse, tantôt étendu par terre & répandant des deux mains du sable ardent sur sa tête ; tantôt errant comme un forcené sur le rivage, & mêlant au bruit des vagues ses hurlemens effrayans : un Priam, vénérable par sa dignité, par son grand âge, par tant d’illustres enfans, se roulant dans la fange, souillant ses cheveux blancs, faisant retentir l’air de ses imprécations, & apostrophant les Dieux & les hommes ; qui de nous, insensible à ces plaintes, ne s’y livre pas avec une sorte de plaisir ?

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