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318. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

les Acteurs & les spectateurs trouveront-ils l’apologie de leur incontinence secrette dans la fiction d’une union qui ne peut jamais être exécutée ? […] Les Acteurs & les spectateurs sont donc bien dépravés ? […] Il y découvre même une autre indécence : la fille de l’Avare, au risque de tout, de concert avec son amant, le fait entrer au service de son père, pour être à portée de le voir & d’en être vûe : Ce qui est contraire à la bienséance ; on ne doit jamais exposer de pareils modelles aux yeux des spectateurs.

319. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

La passion peut s’y donner le plus libre essor, on y réunit le double péché d’Acteur & de spectateur, on fait tous les frais de l’entreprise, on en est l’auteur, on s’en rend le complice, n’en sera-t-on pas la victime ? […] Par là la familiarité entre les Acteurs & les spectateurs devint très-grande, ils se mêlèrent sur ces petits théatres ; l’art dramatique se répandit, chacun voulut l’apprendre, tout devint pantomime. […] Malgré tant de barrieres au désordre, les Pères, les conciles n’ont cessé de crier contre les spectacles, & d’exhorter les fidèles à les éviter : tant il est impossible de contenir des gens qui par état se dévouent au crime, ou par goût s’en rendent les spectateurs.

320. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

Et pour mesler toûiours quelque chose de belliqueux dans une ceremonie purement civile & pacifique, on rependoient des legeres goutes de sang sur l’or du Char, & mesme sur les Spectateurs. […] Quoy qu’il en soit, la superstition les rendoit capables de toute sorte de fascination, & ils croyoient que ce Dieu estoit Tout-puissant contre les morsures & les chagrins de l’envie, & qu’il pouvoit en garantir les Triomphateurs, & leur conserver leur joye toute pure, & la rendre commune & generale dans tous les Spectateurs. […] Parmy cette foule de belles & grandes choses, on trouvera peut-estre à redire au meslange d’un Personnage ridicule qui suivoit les Captifs, & qui par ses gestes extrauagants insultoit à ces miserables, & s’attiroit des risées de tous les Spectateurs.

321. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Porée3 ne les jugeait pas mauvais de leur nature, mais tels qu’ils sont parmi nous ; et cela par la faute des Auteurs, des Acteurs et des Spectateurs, et principalement de ces derniers. […] Il va plus loin11 : il soutient que « les sentiments les plus corrects sur le papier, changent de nature en passant par la bouche des Acteurs, et deviennent criminels par les idées corrompues qu’ils font naître dans l’esprit du Spectateur même le plus indifférent ».

322. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IV. » pp. 68-81

Ce sont des Héros que nos Auteurs produisent sur la Scéne, ou du moins ils les donnent pour tels, & les sentimens impies qu’ils leur attribuent doivent charmer les Spectateurs & mériter leurs applaudissemens.

323. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XI. Du jeu des Acteurs. » pp. 345-354

On peut dire que l’Acteur met la dernière main au Drame ; il lui donne un vernis qui attire tous les yeux, mais qui malheureusement s’enlève trop-tôt : il en fait vivement sentir les passions, la force des pensées ; les sentimens qui l’animent passent dans l’ame des Spectateurs.

324. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Neuvième Lettre. De la même. » pp. 233-241

Monsieur Rousseau réduit à 300 le nombre des Spectateurs du Théâtre national, & moi je le porte à 806 ; ce qui fait presque le triple.

325. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « VIII. Crimes publics et cachés dans la comédie. Dispositions dangereuses et imperceptibles : la concupiscence répandue dans tous les sens.  » pp. 30-40

Mais n’est-ce rien aux spectateurs de payer leur luxe, d’entretenir leur corruption, de leur exposer leur cœur en proie, et d’aller apprendre d’elles, tout ce qu’il ne faudrait jamais savoir ?

326. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

Ravi, transporté, hors de lui-même, il mêle ses cris et ses applaudissements à ceux des autres spectateurs.

327. (1844) Théologie morale « CHAPITRE I. Des Péchés de luxure non consommée, sections 644-651. » pp. 291-296

Il y aurait aussi péché mortel pour les simples spectateurs qui assisteraient à une représentation notablement obscène, pour le plaisir honteux que cette représentation peut occasionner.

328. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. -

Rousseau dit4 que quand une Française croit chanter, elle aboie5 ; que la Comédie est infâme par sa nature, et que les Acteurs et les Spectateurs sont tous des scélérats dignes du gibet.

329. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE PREMIER. Comparaison des Théâtres anciens avec les modernes. » pp. 2-17

Ces méthodes si scandaleuses dans les Italiens, aussi bien que dans les Français, jointes aux amours, soi-disant honnêtes, sont la base du Théâtre moderne, et en font en même temps tout le défectueux et tout l’indécent, malgré le préjugé du plus grand nombre des Spectateurs, qui croient le Théâtre de nos jours irréprochable.

330. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

Les cornes d’un bonnet, les longs plis d’une robe, la pointe d’un capuchon, ne paraissent point sans exciter des éclats de rire, surtout le contraste de la gravité du Magistrat et de la folie du théâtre a je ne sais quoi de si comique qu’il réveille le spectateur le plus indifférent. […] Il peut seulement fermer les yeux, laisser faire, ne punir ni ne chasser les Acteurs et les spectateurs » : « Se habere mere passive. » « Car, ajoute-t-il, ne pas chasser ou punir tous les criminels, ce n’est pas approuver le crime. » Ainsi en bien des villes d’Italie on souffre des femmes publiques sans approuver leur désordre.

331. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

Le péché qui a banni l’homme du Paradis vous paraît si détestable, que vous ne pouvez souffrir ce qui en a seulement quelque apparence : Et les représentations des crimes qui portent les spectateurs à les commettre, ne sont point pour vous un sujet de divertissement. […] A midi on les abandonne à la discrétion de leurs spectateurs. […] Pourquoi aurait-on défendu aux femmes d’être spectatrices des Jeux Olympiques « Exclusæque expectant præmia Matres. » Stat. […] Secondement on peut entendre cette proposition selon les motifs, et l’intention des Acteurs, et des Spectateurs : En ce sens il n’est pas généralement vrai que les Acteurs, ou ceux qui donnaient ces Jeux, et les Spectateurs mêmes, y cherchassent plutôt la Religion, que le divertissement. […] Ainsi je quitte Dieu, si j’entre dans le Capitole, ou dans le temple de Sérapis pour y offrir des sacrifices, ou pour y rendre des adorations ; comme aussi si je vais au Cirque, ou au Théâtre pour être spectateur de ce qui s’y fait.

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