C’est là que…. égale à Terpsicore, Les pas étudiés, les airs luxurieux, Tout excite aux désirs nos sens voluptueux. […] Elle alluma dans vos sens un feu seditieux, que la pudeur sut reprimer vivement. […] Maupertuis, l’homme est Taupe ; étroitement borné, Par l’instinct de ses sens il se trouve entraîné. […] Les Hommes doivent tout aux organes des sens. […] De là le mot favori repeté en vingt endroits, qui dans le fonds est un galimathias, & dans son sens le pur matérialisme : l’Homme qui est mort n’a qu’été .
Il seroit sans doute plus court, pour justifier le Théâtre, de soutenir que la concupiscence, cette racine envenimée qui étend ses branches par tous les sens, n’est point mauvaise ; qu’il n’y a rien de contraire au Christianisme & aux bonnes mœurs dans le soin qu’on prend pour l’entretenir.
Ainsi toutes ces differentes choses ne laissent pas de faire un certain tout de raport qui plaist à la raison, & qui ne couste à l’intelligence, que la notion de l’Idée generale, & dans le détail que la simple operation des sens.
« Si mon âme à mes sens était abandonnée, Et se laissait conduire à ces impressions, Que forment en naissant les belles passions. » Et l'humilité de théâtre souffre qu'elle réponde de cette sorte en un autre endroit : « Cette haute puissance à ses vertus rendue, L'égale presque aux rois dont je suis descendue ; Et si Rome et le temps m'en ont ôté le rang, Il m'en demeure encor le courage et le sang.
Ils émeuvent les sens, ils flattent les passions, ils abattent la plus forte vertu: Ces corrupteurs agréables ne manquent pas d'approbateurs, qui leur servent à insinuer plus doucement leur poison dans les cœurs de ceux qui les écoutent. […] Ne prenez point de plaisir à entendre autre chose que ce qui nourrit l'âme, et qui vous peut rendre meilleur : Prenez garde de ne point faire un mauvais usage de ce sens qui vous a été donné, pour écouter les enseignements de Dieu.
Il faut que la dévotion de ces Saints de Théâtre soit toujours un peu galante: c'est pourquoi la disposition au Martyre n'empêche pas la Théodore de M. de Corneille de parler en ces termes: « Si mon âme à mes sens était abandonnée, Et se laissait conduire à ces impressions Que forment en naissant les belles passions. » Et l'humilité de théâtre souffre qu'elle réponde de cette sorte en un autre endroit : « Cette haute puissance à ses vertus rendue, L'égale presque aux rois dont je suis descendue ; Et si Rome et le temps m'en ont ôté le rang, Il m'en demeure encor le courage et le sang.
Presque toutes les Nations en usent, pour, exprimer une joye causée par un grand Succez : Mais les Européens ont ajoûté à ce simple & naturel témoignage, mile artifices ingenieux dont les sens peuvent estre charmez.
Elle sait qu'elle marche au milieu de mille ennemis et de mille pièges, et qu'elle y marche sans lumière et sans force; parce qu'elle ne voit que ténèbres dans son entendement, que faiblesse dans sa volonté, que révolte dans ses sens.
Elle sait qu'elle marche au milieu de ses ennemis et de mille pièges, et qu'elle y marche sans lumière et sans force, parce qu'elle ne voit que ténèbres dans son entendement, que faiblesse dans sa volonté, que révolte dans ses sens.
Il est aisé de sentir que le chant de la Romance doit être tendre & mélodieux : s’il était autrement, il ne se rapporterait plus au genre ni au sens des paroles ; il cesserait de peindre les peines ou les plaisirs de l’amour ; il ne ferait plus naître dans l’âme de ceux qui l’écoutent, ce trouble & cette douce langueur qui les portent à la tendresse. […] Voici ses termes : « Les paroles de nos ariettes, toujours détachées du sujet, ne sont qu’un misérable jargon emmiellé, qu’on est trop heureux de ne pas entendre : c’est une collection faite au hazard du très-petit nombre de mots sonores que notre Langue peut fournir, tournés & retournés de toutes les manières, èxcepté de celle qui pourrait leur donner du sens. […] Mais on veut sur-tout que l’Ariette ne soit point vide de sens ; on veut y trouver des choses au-lieu de mots. […] Je vais rapporter un Vers du Satirique Français, que j’ai déjà cité ailleurs, mais qui trouve peut-être ici sa place plus naturellement : Il faut même en Chansons du bons sens & de l’art.
« Dieu ne nous impute pas à crime la froideur qui procède de l’absence de sa grâce ou de l’enveloppe grossière de nos sens ; mais nous sommes coupables à ses yeux si ce refroidissement provient de notre négligence et des distractions frivoles auxquelles nous nous sommes livrés. […] L’élégance de la scène, la pompe de décorations, le charme de la musique, le jeu des acteurs, la gaieté et la splendeur du spectacle, s’emparent des sens et de l’imagination au point d’enivrer l’esprit, d’éloigner de lui toute réflexion sage, et de l’agiter tellement qu’il ne puisse plus retirer aucun avantage des instructions morales et religieuses. […] C’est aux puissances inférieures de notre nature qu’ils ont coutume de s’adresser, c’est à nos sens, à notre imagination, à nos passions ; ils accoutument notre âme aux émotions fortes et factices, de manière à nous blaser en peu de temps, et à nous donner bientôt un profond éloignement pour des lectures et des compositions d’un goût plus pur et plus sévère, surtout pour les saintes Ecritures et pour tous les livres religieux, dont la lecture forme l’un des plus importants devoirs de la vie, et contribue à notre bonheur en ce monde et en l’autre. […] N’oublions pas, d’ailleurs, combien de temps se perd dans ces frivoles amusements ; on en perd dans les préparatifs du départ, on en perd pendant la représentation ; et, après le retour, la langueur dont ces plaisirs funestes ont pénétré nos sens, nous fait perdre bien du temps encore, le temps, ce trésor le plus précieux de tous, et nous détourne conséquemment de nos occupations les plus importantes.
Tantôt ils accusent les Magistrats, blâment les Pasteurs, les méconnaissent pour ne les reconnaître pas : et ainsi que les fourmis qui se travaillent de monter et descendre le long des arbres, sans savoir qui les pousse, recourent en tout, et surtout imitant les vautours qui ne s’attachent qu’à la charogne, ils ne font comme les abeilles qui se paissent des plus belles fleurs : leurs sens impurs ne voient qu’impureté, et leurs âmes ensevelies dans les ténèbres de leur présomption ne jouit que d’une fausse lumière, où ils se perdent, et leurs heures, et leur peines : et comme les compagnons d’Ulysse mangent les bœufs du Soleil. […] Et parce qu’une grande tristesse abat les sens, comme l’excès de joie les élève trop, il se doit recueillir en soi-même, et donner à son âme une nourriture qui la recrée, repose, et puisse avoir convenance avec sa simplicité. […] de faire couler en nos âmes par nos oreilles les préceptes de science et de vertu : Et parce que la loi est Reine et non tyranne, elle les veut imprimer avec une persuasion aussi agréable que docte et diserte : Elle sait que le sens de l’ouïe est le plus excellent, et qu’il sert plus à l’âme qu’au corps, parce qu’il est plus près de la partie où elle fait ses fonctions plus parfaites, et fort éloigné de celles des affections qui nous sont communes, avec les bêtes qui n’ont que le sentiment, que le vice nous peut attaquer de toutes les parts du corps, et la sapience n’a que la voie de l’oreille ; aussi les Athlètes les couvraient toujours allant au combat, bien que le reste du corps fût nu.
On ne le peut, quand on ne sait faire usage que de ses sens. […] Cette éloquence vide de sens et de raisons ne me plaît pas. […] Dans cette disposition le parti qui semble le meilleur, c’est de contenter les sens et l’amour propre ; et de railler ceux qui en appellent à la raison.
Telle est la Théodore de Corneille : Si mon ame à mes sens étoit abandonnée Et se laissoit conduire à ces impressions Que forment en naissant les belles passions. […] Qu’un Héros se tue dans le désespoir, il paroît mourir noblement : toutes les piéces tragiques sont remplies de cette sorte de fureur qu’on nomme force d’esprit, & qui n’est au fond qu’une foiblesse occasionnée par un chagrin qu’on n’a pas le courage de supporter1 ; on s’en délivre par le suicide : c’est-à-dire, par une action lâche, dictée par la folie2 ; si l’on consultoit l’Evangile, on souffriroit volontiers les disgraces de la fortune, on mépriseroit les injures, on iroit au devant des humiliations, on embrasseroit les travaux de la pénitence, captivant son cœur, son esprit, ses sens sous le joug d’une mortification utile & nécessaire.