Je sais qu’il n’est jamais hors de saison d’avoir de la vénération pour les choses sacrées et qu’elles doivent être en tous lieux ce qu’elles sont sur les autels. […] Je le pardonne pourtant à ces consciencieux, qui reprennent par un véritable motif de dévotion, et, quoique les vers de Monsieur de Molière n’aient rien d’approchant de l’impiété, je ne saurais m’emporter contre eux, puisqu’ils n’en veulent qu’à ses écrits. […] Puisque Dieu lit dans le fond de l’âme, vous devez savoir qu’il ne se fie jamais aux apparences, et que par conséquent il faut être coupable en effet pour le paraître devant lui. […] Soutiendrez-vous toujours que Monsieur de Molière est impie, parce que ses ouvrages sont galants et qu’il a su trouver le moyen de plaire ? […] Mais, puisque vous savez qu’il a toujours mieux réussi dans le comique que dans le sérieux, devez-vous le blâmer de s’être fait un personnage qu’il a cru le plus propre pour lui ?
Des traits fins & enjoués, répandus dans une Comédie ne suffisent pas : il faut savoir donner à toute la Comédie un tour plaisant. […] Un bon Poëte Comique fait comme les Peintres, qui dans ces Portraits qu’ils nomment Charge, savent peindre un homme en ridicule, en lui conservant sa ressemblance. […] Le premier sait faire rire le Peuple de Socrate : il sait peindre en ridicule, un Philosophe qui veut faire des raisonnemens sublimes : Moliere sait peindre en ridicule, un Tartuffe. Un Poëte peut être très-fin railleur, & ne pas savoir donner ce tour plaisant à une Comédie. […] Ces Personnages si ennuyeux, deviennent plaisans sur le Théâtre, par la maniere dont le Poëte sait les y faire paroître : l’Imitateur sait même nous faire appercevoir d’un Ridicule qui ne nous avoit pas frappés, avant son Imitation.
Mais en France on sait à peu près à quoi l’on s’en doit tenir. […] Car vous savez approfondir quand il vous plaît. […] Et pour vous, Monsieur, je ne sais si vous en profiteriez. […] Mais encore est-il bon de savoir pourquoi. […] Je ne sais s’il vous saura bon gré de vous être avisé de cette comparaison ?
On ne saurait donner d’autre sens raisonnable à vos paroles : L’erreur, dites-vous, la violence, la discorde, l’impiété, la dissimulation, la calomnie paraissent sur la Scène. […] On sait, mes Pères, on sait que ce pieux Cardinal était rempli de zèle, mais d’un zèle Chrétien contre tous les vices. […] Aussi sait-on que Sa Sainteté n’a eu garde d’approuver cette conduite, et que M. […] Mais s’il combat dans votre Ballet contre des désordres chimériques, on sait qu’il en introduit dans son Séminaire de très réels et très dangereux. […] Je ne sais pas s’il l’a obtenue.
; celles-là se conduisent en toutes choses selon la foi, qui sait par la parole de Dieu, ce qui est loisible : et selon la charité, qui montre ce qui est expédient. […] Car comme les Rois gravent leurs faces sus les monnaies, et ordonnent le prix, et valeur à chaque pièce ; ainsi ce Roi des Rois, marque par sa parole, comme de son coin, toute action ; lui donnant le nom propre, et l’estimation qu’il sait lui être convenable. […] Si on réplique, qu’il est permis de les lire, et savoir, et que S. […] Je ne sais si cette glose si subtile, si sublime, est digne d’Hellébore, ou de Ciguë ; Bien sais-je, que tels glossateurs, mériteraient d’être confinés en l’Ile d’Anticyrece, pour s’y purger par les remèdes qu’elle produit, devant que produire telles rêveries en l’Eglise. […] Augustin là-dessus : parlant aux Païens, Sachez, dit-il Idem Lib.
On ne publie point les fautes d’un homme pour les corriger, et les avis ne sont point charitables lorsqu’on les donne au public et qu’il ne les peut savoir qu’avec tout un peuple, et quelquefois même un peu plus tard. […] Sait-il le fond de sa conscience ? […] Molière doit toutefois se consoler, puisque l’observateur avance des choses qu’il ne peut savoir, et qu’en péchant contre la vérité, il se fait tort à lui-même et ne peut nuire à personne. […] Elle sait que l’histoire dont le sujet est tiré est arrivée en Espagne et que l’on l’y regarde comme une chose qui peut être utile à la religion et faire convertir les libertins. […] L'on ne peut en vérité rien dire de plus adroit, cette pensée est bien tournée et bien délicate, mais l’on n’en saurait remarquer tout l’esprit, que l’on ne reconnaisse en même temps la malice de l’auteur.
J’ai tous les avantages de ma Rivale… En vérité, je ne sais par où commencer : jamais une autre que ma sœur ne pourrait m’arracher cette confidence… Adelaïde ? […] A votre modestie, je vois ce que vous êtes… Ma fille, (permettez-moi ce nom) la carrière est dangereuse : qui le sait mieux que moi ! mais elle ne peut être qu’avantageuse pour vous, je ne saurais en douter… Vous n’avez joué sur aucun Théâtre ? […] Je ne sais pourquoi je n’en fus pas fâchée, quoique j’eusse résolu de ne l’engager à se rendre au Théâtre, qu’après m’être assurée de quelque succès. […] Mais le sût-on ?
Ah, que cet observateur sait marquer les endroits qui font connaître les athées ! […] Savez-vous bien, Monsieur, où tout ce beau raisonnement sur l’athéisme aboutit ? […] Comme il sait que tout le monde est désabusé, il a appréhendé que l’on ne le jouât, et c’est ce qui lui a fait mettre la main à la plume. […] Ils ont parlé sans savoir ce qu’ils disaient, ils ont crié sans savoir contre quoi ils criaient, ils se sont étourdis eux-mêmes du bruit qu’ils ont fait, et ils ont eu tant de peur de se voir joués qu’ils ont publié que l’on attaquait les vrais dévots, encore que l’on en voulût qu’aux tartufes. […] Pour moi, je ne sais pas par où l’on pourrait jouer un vrai dévot.
On était complaisant, caressant, empressé ; l’on me marquait ces préférences délicates, qu’on n’a que pour une Maîtresse ; & je suis sûre enfin que ce n’est pas moi qu’on aime, puisqu’on ne saurait cacher la joie qu’on a de retourner à Paris, de me quitter… Si ce n’est pas moi… dis, Ursule, c’est donc ma sœur. […] Tu sais ce qui s’est passé mardi : hier, on n’était bien qu’avec moi ; aujourd’hui, on a toujours quelque chose à me dire ; on me parle de toi, on te loue, on soupire : en honneur je crois qu’on veut me faire confidence de ses faiblesses ; car, tout-à-l’heure encore, l’on me disait : — Ma sœur, croyez-vous que je la rende heureuse ? […] On voulait s’en retourner dès hier, on voudrait partir aujourd’hui ; on ne saurait plus vivre sans te voir. […] Agathe, le sait de l’Actrice elle-même, à laquelle on a écrit deux fois d’ici ! […] En raisonnant d’après l’expérience, je sais que le sage Spectacle de notre Capitale, produit depuis quelques années un bien réel, parmi les Ouvriers des Professions, qu’on nomme honnêtes : ceux qui le fréquentent sont les plus habiles, & en général, c’est d’eux que les Maîtres sont le plus contens.
Voulez-vous savoir pourquoi les Tragédies Grecques épouvantaient si fort les esprits ? […] Mon ignorance est si grande là-dessus, que je suis encore à savoir en quoi consiste la beauté des Tragédies Grecques. […] Cette passion a je ne sais quoi qui sied mal à un Héros du Christianisme, et ce serait sans doute un exemple trop dangereux pour les Spectateurs. […] Vous avez beau dire, je ne saurais accoutumer mon imagination à cela. […] Vous savez que c’est ainsi qu’en ont usé presque tous les Auteurs qui ont fait profession de n’introduire que des Saints sur le Théâtre.
Quoique ce Discours soit plus curieux que nécessaire, et qu’il importe peu de savoir si le Monarque doit appliquer son esprit à ces Arts, qui pour leur noblesse sont appelés Libéraux, et si pour se délasser des affaires il se peut exercer à la Peinture et à la Musique ; J'ai cru néanmoins que je devais traiter ce sujet, parce qu’il a déjà été traité par quelques autres ; Joint que voulant former un Prince, je suis obligé de lui marquer aussi bien ses exercices que ses occupations, et d’examiner si la main qui porte le Sceptre peut prendre quelquefois le Pinceau pour se divertir et s’égayer. […] Je sais en quelle considération ils sont dans le monde, et quels bons effets ils peuvent produire dans un Etat. […] » y a je ne sais quoi de trop vil et de trop bas dans cet Art, pour le permettre à un Roi, et après qu’on a reproché à Néron qu’il savait peindre, je ne pense pas qu’il y eût personne qui le voulût conseiller à un Monarque. […] Ce sage Grec se trouvant en quelque ville où la Musique était en estime, et où les Princes faisaient gloire de la savoir, il fut prié de chanter : Il s’en excusa en avouant son ignorance, et dit avec une fierté digne d’un grand Capitaine, qu’il ne savait pas chanter, mais qu’il savait bien faire la guerre et prendre des Villes.
Il est clair que la langue Italienne ne saurait nous en offrir autant. […] Il suffit aussi de lire nos bons Poètes pour connaître que notre langue sait même très-souvent peindre les choses qu’elle èxprime. […] Campra sut marcher sur les traces de nos illustres Compositeurs ; il èxcella dans la Mélodie & dans les Accompagnemens. […] On ne saurait prétendre actuellement que nous n’avons aucun goût pour la musique légère, & que notre langue ne saurait se prêter à ce qu’elle éxige. […] On serait moins surpris de son peu d’attention à laisser entendre la voix du Chanteur, si l’on ne savait qu’il est composé d’habiles Musiciens.
Tu ne m’as pas consultée, & pourtant, sans le savoir, je déterminais tes démarches… Mon amie, ma chère Ursule ! […] le savait-il, qu’il jugeait la vertu, s’immolant pour un coupable ! […] Quelque chose que l’on vous dise à son sujet, n’en soyez pas étonné : apprenez que je le sais & que je l’approuve. […] Je ne saurais m’expliquer plus clairement par écrit.
Je ne suis donc pas surpris, MONSIEUR, que vous et d’autres personnes éclairées ayez cru voir dans les deux Discours sur la Comédie, quelque chose qui vous a paru digne de votre attention ; mais tout ce qu’on en a dit ne saurait me déterminer à les faire imprimer. […] Vous savez que je les ai prononcés devant des personnes la plupart indignées contre la Lettre qui avait parlé en faveur de la Comédie. […] Si j’avais fait ces Discours pour le public, j’aurais donné au premier une autre forme et pour le second, je ne sais si cette enchaînure des sentiments des Docteurs de l’Eglise, avec l’Histoire du Théâtre qui n’a pas déplu à nos Savants, pourrait plaire aux gens du monde, eux qui voudraient que les questions les plus difficiles fussent terminées en quatre mots. Enfin pour déterminer quel tour il serait à propos de prendre, il faudrait y penser, et vous savez, MONSIEUR, que j’ai autre chose à faire.