Je ne garantis pas les faits qu’il rapporte, mais il y auroit de la cruauté de refuser à ceux qui en ont le goût la liberté d’y suppléer par une belle queue traînante avec un joli caudataire, ou du moins un joli chariot & de petits rubans, comme aux moutons d’Affrique, ce qui feroit un très-bon effet sur le théatre. […] Pouvoient-ils s’y refuser ? […] Ils ont la naissance, le mérite, l’élégance qui y donnent droit ; ils portent à leurs écussons la mitre & la crosse, on ne leur dispute pas le tapis, le carreau, le fauteuil ; il y auroit de l’humeur de leur refuser la queue.
Est-il surprenant que l’autorité publique ait mis le sceau à ces actions religieuses, et qu’elle ait refusé de le mettre à nos dissolutions profanes ? […] Ils présentèrent leurs lettres le 27 juillet pour être enregistrées ; elles furent refusées, et « défenses à eux faites de présenter et plus obtenir de pareilles lettres, sous peine de dix mille livres d’amende ». […] Depuis ce refus authentique, ils n’ont plus osé se présenter, ni obtenir des lettres, qui sans doute leur auraient été refusées ; mais ils s’en consolèrent aisément par la liberté que le Roi leur laissa de jouer, l’honneur qu’il leur faisait de venir à leurs pièces, la pension qu’il leur payait, et l’argent que l’affluence du peuple leur apportait.
Cette liberté reconnaît sans doute une espèce d’intolérance, mais seulement en matière de dogme, de mystères et de croyances : elle autorise les prêtres de chaque religion à refuser, s’ils le jugent à propos, leurs prières et l’administration des sacrements aux religionnaires de leur croyance, qui ne se conformeraient pas aux devoirs religieux qui leur sont imposés.
mais ni ces exagérations forcées, ni une licence d’imagination qui viole toutes les règles, ni un rafinement de plaisanterie souvent puérile n’ont pu faire refuser à Lopez de Vega une des premières places parmi les Poètes comiques modernes. […] Indépendamment de l’étude réfléchie des mœurs du grand monde, sans laquelle on ne saurait faire un pas dans la carrière du Haut-comique, ce genre présente un obstacle qui lui est propre, & dont un Auteur est d’abord effrayé : la plupart des ridicules des Grands sont si bien composés, qu’ils sont a peine visibles : leurs vices sur-tout, ont je ne sais quoi d’imposant, qui se refuse à la plaisanterie : mais les situations les mettent en jeu.
Et ne reconnaît-on pas qu’ils ont changé de vie, et qu’ils sont pour ainsi dire, devenus Chrétiens une seconde fois, en ce qu’ils refusent de se trouver dans ces lieux, qu’ils ne savent que trop leur avoir été funestes ? […] Et je puis dire en cette rencontre ce que Saint Augustin a dit à l’égard des prières que l’on présente à Dieu pour obtenir des biens qu’il prévoit devoir être cause de notre perte, et que pour ce sujet- la il nous refuse : « Qu’ils pleurent tant qu’ils voudront, qu’ils se lamentent tout le long du jour ; vous avez de la bonté pour eux si vous ne les écoutez pas, et vous leur êtes cruelle si vous les exaucez.
Ils sont un piège pour les uns et pour les autres, qui croient pouvoir ne pas se refuser ce que des dévots de profession se permettent.
Je suis très convaincu après avoir examiné la chose à fond, que les raisons qu’on apporte d’un côté pour excuser la Comédie sont toutes frivoles, et que celles qu’a l’Eglise au contraire sont très solides et incontestables, quand elle met les Comédiens au nombre de ceux à qui elle refuse dans la maladie le Viatique, à moins qu’ils ne réparent le scandale qu’ils ont donné au public, en renonçant à leur profession, et qu’elle ne les veut pas admettre à recevoir des Ordres, s’ils s’y présentaient.
Pourquoi refusent-ils l’absolution à ceux qui persistent à les fréquenter ? […] S’il est des confesseurs qui, connaissant les vrais principes de la morale chrétienne sur la comédie, refusent de s’y conformer, pourquoi nous opposer leur conduite ? […] Ce plaisir, je l’avoue, répugne à ma conscience, et si tout le monde faisait comme moi, le théâtre se fermerait bientôt ; mais lorsque la bienséance l’exige, lorsque des amis réclament ma complaisance pour les y conduire, je ne suis point assez ridicule pour m’y refuser.
Pour Bathylle, dites-vous, la presse est trop grande ; il refuse plus de femmes qu’il n’en agrée. […] La le Maure, Actrice de l’opéra, eut ordre de s’y rendre ; elle refusa d’y aller, si on ne lui envoyoit un carrosse du Roi & des Pages ; le carrosse & les Pages vinrent la chercher. […] Ainsi M. d’Alembert refusa d’aller en Russie instruire l’héritier de la couronne.
.° C’est toujours un grand péché de faire & de vendre des masques ; il faut quitter ce métier, ou refuser l’absolution. […] Il raconte que dans une partie de débauche Denys le tyran ayant voulu faire masquer les convives, pour danser (ce que nous appelons bal masqué) Platon le refusa absolument, au risque de la colère du Prince, ne voulant pas, dit-il, pour lui plaire, se dégrader à cet excès. […] Est défendu à tous Marchands de drap, soie ou laine, chapeliers, brodeurs, plumaciers, valentins, vendeurs de masques, de ne refuser & bailler à crédit leurs denrées aux Masques depuis la S.
Tous les honnêtes gens refusent de pareils locataires, mais il s’en trouve toujours d’une âme assez basse et assez corrompue pour avoir des hôtes si dangereux, et pour quelque somme d’argent abandonner leurs femmes, leurs enfants, leurs domestiques, s’abandonner eux-mêmes à la contagion de la plus mauvaise compagnie, et faire trouver chez eux à toute une ville l’écueil de l’honnêteté publique et le théâtre du désordre qui n’en abandonne jamais les Acteurs : « Nullus puer, vel fœmina Themelici consortio utatur, si Christianæ religionis esse cognoscitur. » (L. […] Quelques Auteurs le lui refusent ; le plus grand nombre d’après S. […] Un esclave qu’on aurait vendu sur le pied d’Acteur, n’est pas censé valoir moins, s’il refuse de jouer, ni le vendeur tenu à aucune garantie ; l’acheteur n’a pu ignorer ni désapprouver cette liberté dictée par les bonnes mœurs.
Les droits communs à tous les hommes devroient-ils être refusés à des hommes entretenus par le roi, dévoués à l’amusement, à l’instruction, à la gloire de la nation, & devenus même, par le luxe des riches, une ressource pour les pauvres ? […] En France, ils sont excommuniés, & la sépulture chrétienne leur est refusée, s’ils n’ont pas, avant la mort, renoncé à leur profession.
Susanne résiste à d’infames vieillards, Joseph se refuse aux poursuites d’une femme impudique, Jean-Baptiste souffre le martyre pour la pureté. […] La seule vie de ce grand Prophète, ainsi que celle de son successeur Élisée, fournissent plus d’idées véritablement grandes que tous les théatres du monde ; ce feu qui tombe du ciel sur la victime & sur ses ennemis, cette pluie refusée pendant trois ans, qui tout à coup inonde les campagnes ; cette vision sur la montagne du Carmel ; ce courage à faire aux Rois de la part de Dieu les plus vifs reproches, & à leur prédire les plus grands malheurs ; cette chûte affreuse de la maison d’Achab & de l’Actrice Reine Jézabel ; ces résurrections des enfans de deux veuves ; cette victoire incroyable sur les Rois de Sirie ; ce siege de Jérusalem, où des plus horribles excès de la famine on passe dans un instant à la plus grande abondance, &c.
Nous n’avons pas été assez heureux pour qu’on refusât nos Piéces, parce que nous n’en avons jamais fait.