Alors commencera le royaume éternel des justes, où les pauvres Lazare seront reçus, d’où les riches impies seront bannis pour toujours.
Quand l’Auteur en reçoit et que les Acteurs les partagent, la Pièce est parvenue à son but et l’on n’y cherche point d’autre utilité. […] Si mon père a reçu un soufflet, si ma sœur, ma femme, ou ma maîtresse est insultée, conserverai-je mon honneur en faisant bon marché du leur ? […] Quel est donc, au fond, l’esprit que le Comédien reçoit de son état ? […] Elle ne m’est point parvenue dans ma retraite ; mais j’apprends que le public l’a reçue avec applaudissement. […] Quant à l’Auteur d’Atrée et de Catilina, je ne l’ai jamais vu qu’une fois et ce fut pour en recevoir un service.
Il court après la gloire de la beauté, il prétend ajouter à l’ouvrage de Dieu, donner des couleurs & des agrémens qu’on n’a pas reçu, & que Dieu ne veut pas donner, c’est censurer la providence, & la corriger ; tout cela est l’ouvrage du démon : Quod fingitur, opus diaboli. […] Que sera-ce d’augmenter les rebelles, de donner le signal du combat dans le lieu saint, pendant le saint Sacrifice ; lancer ces traits empoisonnés sur des personnes pieuses, dont on trouble, dont on détruit peut-être la dévotion, sur des personnes qui venoient recevoir les Sacremens, & qu’on en rend indignes, qui entendoient le Sermon, à qui on en fait perdre tout le fruit ; jusques sur des Ministres, dont on profane les fonctions sacrées.
Ni le pavé des rues, ni le parquet des chambres ne peut recevoir une pareille empreinte. […] C sur la croix, la mort prochaine des agonisans, forment dans un Chrétien qui baise les pieds du crucifix, & reçoit le Sacrement de l’Extreme-Onction, des idées bien differentes, mais bien utiles, & plus justes que celles que les pieds d’une danseuse inspirent aux amateurs du théatre.
Pour bien exécuter ce nouveau chant, on a construit un buffet d’orgues avec tous les tuyaux acoustiques ; à chacun des tuyaux on a adapté une phiole d’une liqueur spiritueuse dont le goût est gradué selon les proportions harmoniques ; chaque phiole a son orifice & une soupape qui s’ouvre ou se ferme selon qu’on lève ou qu’on baisse les touches du clavecin qui y répondent à la place des vents que donnent les soufflets de l’orgue ; la phiole laisse couler de sa liqueur, toutes ces liqueurs se rendent par un conducteur commun à un tuyau où celui qui veut savourer cette harmonie, doit mettre sa bouche pour recevoir les liqueurs à mesure qu’elles découlent ; quand ces liqueurs sont consonnantes, il s’en forme une de leur mélange qui a un goût admirable : ce goût, au contraire, est détestable si elles sont discordantes ; ainsi une main savante flatte agréablement le palais, une ignorante l’empoisonne, comme l’une flatte, l’autre écorche les oreilles. […] 4.° Le livre d’Esther fait un détail singulier du goût extrême qu’avoit pour les odeurs le voluptueux Roi de Perse ; on ramassoit dans ses vastes États les plus belles filles, mais avant de paroître devant lui, elles passoient une année entière à se parfumer, comme si on eut voulu leur incorporer les parfums : les premiers six mois se passoient à se baigner dans l’huile de myrrhe pour amollir la chair, ouvrir les pores & les mettre en état de recevoir les aromates dont on les parfumoit les autres fix mois, sex mensibus oleo ungebatur myrrhino, & aliis sex mensibus, unguentis & aromatibus utebantur .
Le Roi arriva à neuf heures avec sa cour, fut salué de cinquante coups de canons, & reçu par la garde russe avec tous les honneurs dus à son rang. […] On a fait avertir le public, dans les gazettes, qu’à Aix-la-Chapelle, ville célebre où les empereurs doivent recevoir la couronne de fer, & où Charlemagne faisoit son séjour ordinaire, on a bâti un très-beau Vauxhall, hors la ville, dans une des plus belles promenades, auprès des eaux minérales, qui y attirent bien des malades.
sont employés par l’Ecriture & par tout le monde ; c’est qu’il est impossible de se faire entendre sans employer le langage reçu, & les idées connues, en avertissant que ce n’est qu’une ombre de la vérité. […] On rend à ses filles les beaux documens qu’on a reçu de sa mere. […] La Reine de beauté recevra-t-elle sa cour dans une chaumiere ?
Il faut convenir que personne n’a reçu de la Nature plus de talens que Mr.
Cette seconde maxime d’Horace ne reçoit donc aucune application par rapport à la Comédie.
Rien en cela que de naturel : dira-t-on que quelques propos bizarres d’Alceste forment le fond du caractere du misanthrope, tels que ceux-ci : « J’ai un procès, je crois avoir raison, je voudrois pour la beauté du fait perdre ma cause… » & celui-ci, « Votre sonnet ne vaut rien, j’aime bien mieux la chanson, si le Roi m’avoit donné Paris sa grand’ville, &c.. » & cet autre, lorsqu’il est près d’être conduit chez les Maréchaux de France, pour l’injure qu’Oronte le faiseur du sonnet, prétendoit avoir reçue de lui : « Je n’en démordrai point, les vers sont exécrables ; » & plusieurs autres endroits de même nature que je pourrois citer ; croira-t-on, dis-je, que quelques petits ridicules prêtés à Alceste, soit dans ses manieres, soit dans ses paroles, donnent beaucoup d’éloignement pour son caractere ?
Les vicaires, à Dijon, courent avec des fifres et des tambours dans les rues, p. 289 ; dans la cathédrale de Viviers, le jour de la fête des Saints Innocents, le clergé introduisait des gens masqués et déguisés, qui chantaient des chansons impies, et dansaient dans la nef et le chœur de l’église, pag. 316 ; les chanoines et le clergé d’Autun conduisent un âne en procession, pag. 312 ; les prêtres, les diacres et sous-diacres d’Amiens dansent et font des orgies dans l’église, pag. 321 ; les évêques, ducs de Langres, et pairs ecclésiastiques, reçoivent des brevets de la société de la Mère Folle de Dijon, qui sont dignes des Ribauds les plus caractérisés, pag. 323.
La plûpart ne pouvant dissiper l’ennui qui les dévore, par aucun moyen qui soit en eux-mêmes, ont été trop heureux de recevoir ceux qu’on leur a présentés, pour se dérober à leur propre foiblesse, & perdre, dans une foule de distractions & d’amusemens, un tems qui étoit devenu pour eux un fardeau insupportable.
Ajoûtez la disposition ordinaire, qu’on apporte à la comedie, où l’on ne va, que pour recevoir avec plaisir & douceur tous les charmes du theatre.
Ah, si l’usage d’élever des statues aux généreux mortels qui s’immolent pour le bien Public, & qui se distinguent par eur talens, n’était malheureusement aboli, tu recevrais bientôt cet honneur suprême ; mais sois sûr pour le moins d’en avoir une dans tous les cœurs.