S’il se trouve des suivantes peu délicates sur l’honeur de leur maîtresse, ce vice par bonheur est assez rare, il est donc extrêmement pernicieux d’en produire des exemples qui ne peuvent qu’inspirer des idées, & aprendre des moyens de corruption aux maîtres & aux domestiques.
Ce siecle qui s’agite pour le plaisir comme on s’agite à une bonne table pour réveiller l’appétit, a produit un nouveau genre, le comique larmoyant, qui semble tenir aux mœurs de plus près.
Certain Auteur prétend qu’on ne fait réussir un Drame qu’en flattant les passions des cœurs corrompus ; voici ses termes : « Peut-être même qu’en recherchant la méchanique de celles de nos Pièces qui ont fait le plus de bruit, on trouvera que c’est en elles un fond de ce même libertinage qui produit dans la représentation je ne sais quelle espèce d’illusion & d’ensorcellement »(4).
C’est ainsi, dit le Prophète Royalg, en se plaignant de ces excès, que l’on ajuste, et que l’on pare les Filles du siècle, que l’on veut produire, et que l’on souhaite de faire paraître au grand jour : en sorte, dit-il, qu’elles sont en état de tenir la place d’une Idole au milieu d’un Temple, pour recevoir les encens, les adorations et tous les honneurs, qui ne sont dus qu’a Dieu seul.
Je remarque seulement que Lamarre, à l’endroit cité, rapporte le brevet du Roi, qui applique à l’Hôtel-Dieu le sixième du produit des représentations, et (Tom.
Esprit ; la grace que nous y recevons est si seconde qu’elle produit plusieurs grands & admirables effets : car premierement elle rend le Chrétien enfant adoptif de Dieu ; elle luy imprime le caractere invisible de cette adoption dans l’ame, & le signe visible sur le front, qui est le signe de la Croix. […] En effet, s’il étoit permis d’user indifferemment de toutes choses par cette seule raison, que Dieu en est le principe & l’autheur, il s’ensuivroit que l’homicide, par exemple, ny l’idolatrie, ne seroient pas des actions, ny mauvaises ny criminelles, parce que c’est Dieu qui a creé le fer & les poisons dont on tuë les hommes, & qui a aussi produit le bois & la pierre dont on taille les idoles.
Après avoir annoncé Jupiter sous tant de titres dignes de nos adorations, on le produit sur la Scène pour servir de divertissement. […] Quoiqu’il en soit, un pareil spectacle doit produire de terribles effets sur des libertins et des incrédules qui voient changer la face de l’enfer en une Scène comique. […] Pour lui, il n’a ni la précaution de demander une autre lettre, ni l’esprit de produire au moins une copie de celle qu’il a lui-même écrite à Ventre-de-Tonne.
Le plus souvent c’étoit des jeux mêlez de sacrifices qui se faisoient aux Idoles, & où la musique la plus molle, les habits les plus immodestes, les danses les plus lascives, les postures les plus indécentes, & les representations les plus infames, ne pouvoient produire qu’un horrible scandale, & un desordre universel.
Mais ce qui ne sera pas surement manqué, ce sera le mauvais effet que ce bisarre salmigondi doit produire dans les cœurs innocens & dans les coupables, en faisant dominer le mal sur le bien, & réussir ce que tout devroit faire échouer, & par les regles de la morale, & par la nature des faits, & même par les loix du théatre ?
Le fleuve suivit la pente & reprit son cours, la comédie devint intolérable ; toutes les nations où elle se produisit furent indignées ; les ordonnances des Rois, les plaintes réitérées des États généraux, les arrêts des Parlemens, le châtiment, le bannissement, la suppression de différentes troupes, enfin les idées communes, le langage ordinaire, qui par un consentement unanime de tous les peuples & de tous les siècles, depuis la Chine & le Japon jusqu’en Portugal & en Écosse, a fait du nom de Comédien une injure proverbiale, une expression de mépris, de folie & de vice, peuvent en convaincre les plus incrédules.
décoration passagère dont on est rarement dupe, où il entre souvent plus de légèreté que de malice ; au lieu que les autres concertés à loisir, soutenus à dessein, difficiles à discerner, plus difficiles à éviter dans les pieges qu’ils tendent, ne produisent que les fruits amers de la tromperie & du vice, qui ne les mettent en œuvre que pour remplir leurs coupables desseins.
qu’il est flatteur pour notre corps d’avoir produit des citoyens utiles à la patrie !
Le plus souvent c’étoit des jeux mêlez de sacrifices qui se faisoient aux Idoles, & ou la musique la plus molle, les habits les plus immodestes, les danses les plus lascives, les postures les plus indécentes, & les representations les plus infames, ne pouvoient produire qu’un horrible scandale, & un desordre universel.
Lucullus en fit porter en Pompe cent dix, qu’il avoit gagnez, & une Statuë d’or, de Mitridate de six pieds de hauteur, avec un Bouclier enrichy de Pierres precieuses Le Grand Pompée y produisit la Statuë de Pharnacez, qui estoit d’argent : une autre qu’il avoit fait faire de soy-mesme, enrichie de perles ; trois petites Idoles d’or, quelques unes de Myrthe, & trente-trois Couronnes ornées de Perles & de Pierres precieuses.