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498. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

Après ce petit intermede, où les passions de part & d’autre ont joué leurs rôle, on est venu à l’affaire importante de l’élection d’un Pape : le Pape enfin a été élu. […] Vous, qui, quand vous seriez chastes avec les hommes, ne l’êtes jamais avec vous-mêmes, êtes éprises d’amour pour votre beauté, ou naturelle, ou artificielle, qui pointes & enluminées comme des idoles par vos propres mains, vous offrez aux regards d’une foule d’insensés adorateurs, qui ne vous regardent qu’avec des yeux lascifs, & dont les crimes sont comptes pour autant de conquêtes & de triomphes dont vous repaissez votre passion & votre vanité. […] Une telle cargaison est-elle nécessaire, même à la passion, dans un pays où le Mahométisme forme des sérails, où le paganisme consacre aux idoles la plus grande corruption ?

499. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Mais on seroit plus curieux de connoître quelles passions sont les plus dangereuses de l’amour ou de la cupidité ; comment on doit distinguer, la prudence de l’astuce ; sur quoi se fonde la parfaite amitié, & si ce sentiment doit être compris au nombre des vertus. […] Je conviens que nous ne connoissons pas clairement la nature de l’ame ; mais sommes nous beaucoup plus savans sur la nature de la matiere ; & puisque dans l’un & l’autre cas nous sommes obligés de combiner un grand nombre d’effets bien observés pour parvenir à quelque degré de connoissance sur les causes, quels effets sont plus sensibles & plus caractéristiques que ceux des passions & de toutes les affections de l’ame, dont nous sommes continuellement avertis par le sens intime ?

500. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IX. Spectacles de la Religion. » pp. 180-195

L’Apôtre fait allusion aux combats des gladiateurs & des bêtes féroces dans l’amphithéatre, & leur compare les Martyrs que souvent on y exposoit, & qui toûjours combattant contre les bourreaux & leurs passions, donnoient par leur courage un pareil spectacle (Consc. ibid. […] La magnificence de nos temples, la majesté de nos cérémonies, la régularité de nos offices, la dignité de nos Ministres, la mélodie de nos cantiques, le pathétique de nos sermons, ne valent-ils pas ces bruyans orchestres, ces ridicules pantomimes, ces chants efféminés, ces danses lubriques, ces décorations licencieuses, ces Actrices immodestes, ces accens passionnés, ces attitudes voluptueuses, dont tout le mérite est d’allumer la passion, de nourrir le vice, d’amuser la frivolité, de fournir le modelle au luxe, l’attrait à la volupté, la facilité au crime, la voie à l’endurcissement, le goût de l’irréligion ?

501. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre II. Du Théâtre Moderne, & de celui des François. Celui-ci comparé au Théâtre Grec. » pp. 25-38

Le Christianisme qui avoit inspiré une juste horreur des combats des gladiateurs, & des bêtes féroces, a en vain proscrit les Spectacles modernes, comme une école d’indécence, & un aliment trop dangereux des passions.

502. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre V. De la Musique ancienne & moderne, & des chœurs. De la Musique récitative & à plusieurs parties. » pp. 80-93

Les joueurs de flutes servoient aux Acteurs à prendre, à soutenir ou à rétablir les inflexions de voix propres aux différentes passions qu’ils représentoient ; ils les aidoient dans leur déclamation, comme nos souffleurs secondent aujourd’hui leur mémoire.

503. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Extrait des Registres de Parlement, du 22 Avril 1761. » pp. 210-223

On fait la comparaison blasphématoire de la Comédie, non-seulement avec les Panégyriques des Saints, dans la Chaire, mais encore avec les Cérémonies de l’Eglise dans la Semaine Sainte, & à l’usage de certaines Eglises où la Passion est chantée à trois voix.

504. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « VIII. Crimes publics et cachés dans la comédie. Dispositions dangereuses et imperceptibles : la concupiscence répandue dans tous les sens.  » pp. 30-40

Tout ce qui nourrit les passions est de ce genre : on n’y trouverait que trop de matière à la confession si on cherchait en soi-même les causes du mal.

505. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

Alype autrefois avait aimé passionnément les spectacles, et saint Augustin, étant son Maître de Rhétorique à Carthage, l’avait guéri de cette passion.

506. (1844) Théologie morale « CHAPITRE I. Des Péchés de luxure non consommée, sections 644-651. » pp. 291-296

Sont également coupables, ceux qui font, impriment, vendent ou prêtent des livres impudiques, obscènes, qui ne sont propres qu’à exciter ou à nourrir les passions ; tels sont la plupart des romans, des livres de galanterie.

507. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. -

Nos Erostrates modernes, cherchant sans pudeur la célébrité, prétendent créer un homme nouveau : ils nous ont effrayés par les couleurs hideuses dont ils ont peint nos penchants naturels, et sont parvenus à nous faire honte des propriétés de notre être. « Vous êtes dans l’erreur, » nous crient-ils incessamment ; « détruisez vos passions ; cessez d’être ce que vous êtes, et devenez les fantômes de nos imaginations. » Infidèles Rhéteurs qui embarrassez notre simplicité dans vos sophismes, quand cesserez-vous de nous alarmer vainement ?

508. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « PRÉFACE » pp. -

La solitude calme l’âme, et apaise les passions que le désordre du monde à fait naître.

509. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

Il y a plus de vivacité, de sensibilité, de passion, d’invention, de finesse, il semble que les organes & les imaginations sont plus montées sur le ton du théatre ; cet avantage est médiocre, la Réligion & la vertu ne le lui envieront jamais. […] Le mécanisme des vers, la distribution des scénes demande quelques réflexions, & forme une difficulté que Moliere a rarement surmontée, puisque la moitié de son théatre est en prose ; enfin, comme le plaisir est la grande affaire, tout ce qui en fait goûter, tout ce qui flatte les passions est assuré de tous les suffrages. […] Sa passion dominante étoit la musique, il réussissoit admirablement à chanter & à composer, il avoit chez lui des concerts, & sa maison devint le plus curieux spectacle de Rome. […] Les comédiens étoient des confreres de la passion, les pieces des mystères &c. cet assemblage seroit risible, s’il n’étoit une indécence & une profanation.

510. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre III. Origine des Théâtres. » pp. 22-49

Le ridicule de voir sur la Scène représenter la Passion, ne surprendrait point, si l’on considérait quelles étaient les mœurs & la façon de penser des Siècles qui s’en amusèrent. […] Comme la folie de se croiser circulait dans l’Europe aussi bien qu’en France, on vit aussi presque dans le même tems représenter par-tout les Mystères de la Passion.

511. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

Là de nos voluptés, l’image la plus vive, Frappe, enlève les sens, tient une âme captive, Le jeu des passions saisit le spectateur, Il aime ce qu’il hait, et lui-même est Acteur ; D’un Héros soupirant là chacun prend la place, Et c’est dans tous les cœurs que la Scène se passe. […] Il est certain qu’on croit communément que dans les livres même, où la Comédie se trouve dénuée de tous ces attraits du Théâtre qui parlent si vivement aux passions, elle ne laisse pas d’être dangereuse à plusieurs personnes.

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