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518. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

» Craignez ces hideux Espagnols, ces féroces Gaulois ; ils n’ont pas de théâtre, mais ils ont des armes : « Horrida vitanda est Hispania, Gallicus axis, arma supersunt. » Craignez même ces grossiers paysans, qui travaillent la terre, et qui ont la bonté de nourrir une ville fainéante qui ne s’occupe que de spectacles : « Parce messoribus illis qui saturant urbem circo scenâque vacantem. » Je ne parle ici que d’après les principes de l’art dramatique. […] L’oisiveté, la paresse, la volupté, rendirent esclave une nation invincible : « Ita gens industria potens, manu strenua, mollitie virtutem pristinam perdidit, et quos ante Cyrum invictos bella præstiterant, in luxuriam lapsos otium ac desidia superavit. » Qu’on ne soit pas surpris que je parle de théâtre dans des temps si reculés, il était déjà établi en Grèce, par conséquent connu dans l’Asie mineure et par Cyrus.

519. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre X. Des Décorations. » pp. 336-344

Ne parlons ici que des Anglais.

520. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XII. Que la représentation des Comédies et Tragédies ne doit point être condamnée tant qu'elle sera modeste et honnête. » pp. 237-250

Thomas parle des Histrions au sens des derniers siècles, et qu'il comprenne sous ce nom les Acteurs des Poèmes Dramatiques ; Car si l'on n'entendait par ce terme que les Mimes et les Farceurs, son autorité serait encore plus avantageuse aux autres, que l'on ne pourrait pas condamner contre la résolution de ce grand Théologien, qui serait favorable à ceux-là même que les Grecs méprisaient, que les Romains tenaient infâmes, et que jamais on ne leur doit comparer.

521. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXII. Passages de Saint Ambroise et de Saint Jérôme sur les discours qui font rire. » pp. 124-131

, et un certain sel de sagesse dont parle Saint PaulColos, IV, 6.

522. (1705) Traité de la police « Chapitre II. De l’origine des Histrions, des Troubadours, des Jongleurs, et des autres petits spectacles qui ont précédé en France l’établissement des grandes pièces de Théâtre, et des Règlements qui les ont disciplinés. » p. 436

Les uns et les autres tombèrent enfin dans un tel mépris, et les folies qu’ils débitaient dans le Public parurent si scandaleuses, que par un commun Proverbe, lorsqu’on voulait parler d’une chose mauvaise, folle, vaine ou fausse, on la nommait jonglerie ;Rigor. de gest.

523. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

Les enfans, & même des vieillards sont encore des Chapelles, à la ruelle de leur lit sont étalées bien des images ; on les contemple, on leur parle, on leur adresse des vœux, des prieres avec toute l’ardeur de la passion ; que ne méritent pas les déesses des coulisses à demi-nues ? […] Acteurs & actrices, dieux & déesses, métamorphoses d’Ovide, contes de la Fontaine, etc. on ne voit, on ne parle, on ne pense, on n’aime, on ne respire que le théâtre, nul vestige de Réligion ; c’est par prudence, dit-on, une image dévote occasionneroit des railleries impies, cela peut être ; le théâtre a monté le monde sur le ton cinique, surtout contre la piété & les gens pieux. […] Quoique le Concile ne parle que de la parure profane que les peintres donnent aux Saints, qui ne furent jamais des petits maîtres ; on peut croire qu’il n’eût pas approuvé d’avantage la toilette des Ministres des autels dont il veut que tout annonce la gravité : nil nisi gravitate plenum præ se ferant ; mais tout cela n’est qu’idée gothique, susperstition & puérilité. […] Les Chapitres 13 & 14, couvrent de ridicule un des abus de la peinture ; c’est d’adresser la parole à des tableaux, des statues inanimées, comme si c’étoit des personnes vivantes ; tant, il est vrai, que les images entretiennent la passion jusqu’à s’épencher en vains discours, à des actes sans vie, qui ne peuvent ni leur répondre, ni les entendre ; non erubescit loqui cum ille qui est sine animâ, il demande la protection d’un bois mort, pro vila rogat mortuum ; car ils ont des yeux, & ne voient pas ; des oreilles, & n’entendent pas ; des pieds, & ne marchent pas ; des mains, & ne touchent pas ; une bouche, & ne parlent pas.

524. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre III. But que le Spectacle moderne doit se proposer. » pp. 123-132

Il résulte de tout ceci qu’Opéra-Bouffon veut dire un Spectacle de choses communes, de pures frivolités ; une éspèce de Drame où l’esprit ne se montre guères, où l’oreille seule est enchantée par les sons de la Musique ; & enfin un lieu dans lequel s’assemblent en foule des Spectateurs plus avides de nouveautès passagères que du sublime & du vrai beau ; & plus curieux d’images basses & populaires que d’un Tableau noble & d’une vaste étendue. »** Quoique St Evremont n’en ait point voulu parler, il semble pourtant le définir assez, tel qu’il parait au prémier coup-d’œil, dans ce qu’il écrit au sujet de l’Opéra Sérieux.

525. (1709) Mandement de M. L’Evêque de Nîmes contre les Spectacles pp. 3-8

L’Eglise retranche même dans les jours de tristesse et de deuil, les solemnités de son culte, les parures de ses Autels et de ses Ministres, la douceur même et la gaieté de ses chants ; et vous irez repaître vos yeux des agréments affectés, et du pompeux ajustement de quelques femmes licencieuses, et prêter l’oreille à la voix et aux récits passionnés de ces Sirènes, dont parle Isaïe Isay. ch.

526. (1731) Discours sur la comédie « Lettre Française et Latine du Révérend Père François Caffaro, Théatin ; à Monseigneur L’Archevêque de Paris. Imprimée à Paris en 1694. in-quarto. » pp. -

Je fis il y a dix ou douze ans un écrit Latin sur la Comédie, où sans avoir mûrement examiné la matière, et par une légèreté de Jeunesse, je prenais le parti de la justifier, de la manière que je me figurais qu’elle se représentait à Paris, n’en ayant jamais vu aucune, et m’en faisant, sur les rapports que j’en avais ouï, une idée trop favorable, et je ne puis que je ne reconnaisse à ma confusion, que les principes et les preuves qui se trouvent dans la Lettre qui s’est donnée au public sans ma participation, sont les mêmes que dans mon écrit particulier, quoi qu’il y ait quelques endroits de différents entre les deux, où l’Auteur de la Lettre dit ce que je ne dis pas, et parle autrement que je ne fais moi-même dans mon écrit, comme en ce qu’il apporte sans raison en faveur de la Comédie, votre silence sur sa représentation, Monseigneur, pour en inférer un consentement et une approbation tacite de votre part, ce que je n’ai point fait dans mon écrit, où je ne dis rien du tout qui puisse regarder personnellement V.

527. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

I l parut dans le même temps sur la scène du monde une autre Actrice dont nous avons parlé, qui valoit bien Elisabeth ; c’étoit Catherine de Medicis. […] L’Ambassadeur crut le mariage certain, & l’écrivit à Madrid ; mais quelques jours après ayant demandé de le conclure, on le paya de vaines défaites : C’est une anguille, écrivit-il, qui échappe quand on croit la tenir ; c’est une Comédienne qui parle beaucoup, & ne dit rien, & se joue de tout le monde. […] Si l’on vouloit faire une pièce ou un prologue des mariages de son père, on feroit parler ces six femmes avec leur mari & avec Elisabeth, à qui par leur exemple & leur avis, elles donneroient l’éloignement pour le mariage, & la prépareroient au refus ; il ne faut que de l’art pour combiner une matière si abondante. […] Il n’y a donc pas de Religion revelée ; Dieu peut-il parler aux hommes, & ne pas vouloir qu’on croie ce qu’il a dit, & qu’on fasse ce qu’il a ordonné ? […] Ce Prélat, homme du plus grand mérite, au jugement même des Protestans, en mourut de chagrin dans sa prison ; elle fit porter une loi injurieuse à la nation & contraire à l’humanité ; cette loi défendoit de parler en faveur de ceux qui étoient accusés de crimes d’état, dont le plus grand étoit le Papisme, & de travailler à les délivrer sous peine d’être eux mêmes réputés coupables de haute trahison, comme si on pouvoit empêcher un fils de faire voir l’innocence de son père, & de travailler à sa liberté ; jamais l’inquisition contre laquelle on crie tant ; ne fut si barbare.

528. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

d’Espagnac & Turpin parlent ainsi de la naissance de Maurice comte de Saxe : il fut l’unique fruit des amours d’Auguste II. […] Le lettre de Mad. de Pompadour parlent plusieurs fois du comte de Saxe : en voici des extraits. […] Vous ne pouvez parler de lui qu’en disant, il a fait mourir tant de milliers d’hommes, il est mort lui-même.

529. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Un clin d’œil de leur part fait rouler la machine ; sur tout au théatre, sur lequel il parle avec enthousiasmé. […] Il ne parle pas dans son Télémaque de sa conservation, de sa réformation, quoiqu’il y traite de toutes les parties du gouvernement, de tous les objets de l’ordre public. […] Un Acteur ayant parlé sans respect à un Actionnaire : Si vous n’étiez un faquin, dit celui-ci, je vous ferois voir qui je suis.

530. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Enfin, ne pouvant se dispenser de faire entrer dans leurs Pieces des méchans & même des scélérats, & de les faire parler conformément à leur caractere, ils eurent soin de prémunir l’esprit des Spectateurs contre le poison du vice, en introduisant sur la scene le Chœur composé de Personnages vertueux & innocens, qui prenoient part à l’action ; s’intéressoient pour la vertu opprimée ; détestoient l’injustice, & corrigeoient, par des maximes pleines de sagesse & de gravité, ce qu’il y avoit de repréhensible dans la conduite & dans les discours de quelques-uns des Interlocuteurs. […] Plusieurs Savans, d’un mérite distingué, se mesurant avec leur siecle, semblent avoir adopté la réponse d’un Philosophe qu’on engageoit, sur la fin d’un repas, à parler des matieres de sa profession : Les choses que je pourrois dire, répondit-il, seroient aujourd’hui hors de saison ; & celles qui seroient aujourd’hui de saison, je n’ai nulle envie de les dire.

531. (1761) Les spectacles [Querelles littéraires, II, 4] « Les spectacles. » pp. 394-420

Il parle de ce ton de force & de véhémence qu’il n’appartient qu’aux gens persuadés d’avoir. […] S’ils l’eussent envisagée autrement, je n’aurois point parlé d’eux.

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