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100. (1646) Science du chrétien « Des comédies. » pp. 638-643

Salvien n’ose seulement en parler, parce que, dit-il, les choses qui s’y font sont, telles qu’on ne saurait les dire ni même s’en souvenir, sans se souiller, et la langue, et le cœur. […] Voulez-vous que je vous parle franchement ? […] Mais s’il est question de parler des autres où l’on fait profession de faire des actions et des gestes tout à fait impudiques, je dirai hardiment qu’à grande peine se trouve-t-il chose plus scandaleuse à l’honneur du Christianisme, plus préjudiciable à la jeunesse chaste, et plus dangereuse pour pécher mortellement ; car ce sont des filets, et des pièges que le diable dresse pour attraper une âme chaste ; ce sont des dispositions aux sacrifices de Venus, ou des degrés pour monter à l’autel de Baal.

101. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XIII. Du temps que l’on perd au bal et à la danse. » pp. 280-284

Peut-on me nier qu’elle n’aille extrémement loin si on la joint aux autres dont j’ai parlé, et qu’en les prenant toutes ensemble, elles n’absorbent la meilleure partie de la vie ? […] Enfin, je ne vois pas quel temps il peut rester pour rechercher ces amusemens criminels, à ceux dont l’esprit doit être éternellement occupé de deux objets, qui y ont trés-peu de rapport, je parle de la mort de Jesus-Christ et de nos pechés. […] Il faudroit maintenant parler des conversations, qui sont, sans doute, l’une des choses qui font perdre le plus de temps.

102. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre III. De l’Unité de lieu, de Tems & de Personne. » pp. 211-238

Mais s’il n’en parle point, c’est que le Chœur des Pièces anciennes la suppose absolument. […] On conçoit sans peine que je ne parle point de la durée de la représentation, encore plus bornée. […] Il faut se garder de parler aussi de quelqu’événement passé. […] Les nouveaux Poèmes du Spectacle moderne contredisent autant la règle dont je parle que les Anciens. […] Monsieur Western est peut-être un demi-principal — personnage, si l’on peut parler ainsi, qui détourne un peu l’attention.

103. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE IV. Apologie des Dames. » pp. 119-155

Dussiez-vous me punir de ma sincérité, Sans crainte, je ferai parler la vérité. […] Leucasius ose…Je parle au Roi, Il daigne m’écouter, Barbare, écoute-moi. […] Oui, Seigneur, je sais tout, et je vous parle instruit. […] Cénieeg et Constance sont des « objets célestes » qui parlent et agissent comme les femmes vertueuses savent agir et parler, et comme les hommes devraient montrer à toutes à le faire. […] Est-ce la peine d’en parler ?

104. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

Tels sont par exemple les endroits où il est parlé de femmes, dont la beauté et les vertus ont eu des charmes pour d’autres que pour leurs maris. […]  » L’Ecriture Sainte ne sera entre leurs mains que comme ce vase de Babylone, dont parle Jérémie Chap. 5. […] Vous vîtes le mois passé dans les Lettres de saint Ignace, que ce glorieux Martyr dit qu’il s’attache à l’Ecriture, comme au corps de Jésus-Christ, et tout le monde sait que saint Augustin parle souvent le même langage. […] » c’est ainsi que parle Saint Augustin pour détourner les hommes de la folle vanité des spectacles. […]  » Qui ne serait touché, ou plutôt qui ne serait indigné de voir que pour empêcher qu’on ne parle contre la Comédie, on croit qu’on n’a qu’à faire représenter de temps en temps des sujets saints.

105. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVII. Que les danses sont condamnées dans l’Ecriture, et par les Pères. » pp. 119-141

Voyons maintenant comment est-ce que l’Ecriture sainte, et les Pères en parlent. […] parle encore des mêmes choses avec la même vigueur dans le Livre qu’il a fait touchant le soin de catéchiser, et d’instruire les personnes grossières. […] Les anciens Ecrivains ne parlent pas moins puissamment sur ce sujet, comme l’on peut voir dans les Livres d’Arnobe contre les Gentils. Lactance parle ainsi dans ceux qu’il a écrit touchant les institutions divines. […] C’est ainsi que parlent Chérubin d’Espolète, Jacques de Voragine Archevêque de Genes, et Gabriel Bareleta.

106. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

Je serais véritablement plus ladrec que les ladres dont il parlait, si ressentant ses injurieuses pointes, je ne me plaignais de l’ignorance d’un chirurgien si mal expert que, au lieu de quelque baume ou médicament lénitif propre à la consolidation des plaies récentes, y veut appliquer, comme aux ulcères envieillis, gangrenés, eschionnésd et hors d’espoir de toute guérison, le feu, le rasoir et le cautère ardent du premier coup. […] Thomas, de l’autorité duquel je me fusse contenté s’il eût été simplement question de vous prouver que la libéralité est plus honnête que l’avarice, le parler plus nécessaire que le silence et la vertu plus louable que le vice, car cela se défend assez de soi. […] Ceux qui en portent les honorables marques n’en peuvent être démentisaj, puisque la vérité parle toujours pour eux. […] Oui, vous crierez toujours la même chanson, quand le discours vous manquera ou que vous ne saurez à qui parler. […] [NDE] Le roi permet aux comédiens de manier l’épée devant lui (sous-entendu : si leur rôle le demande), comme ils le font sur cette scène de théâtre où La Porte parle : tirer l’épée est un privilège de la noblesse, et c’est un crime de lèse-majesté que de le faire en présence du roi.

107. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

 » Cette idée de la Comédie séparée de toutes circonstances, dont Saint Thomas a parlé, est une idée générale et spéculative de la Comédie que l’on peut regarder comme une chose de soi indifférente, qui n’est ni bonne, ni mauvaise. […] L’on voit tant par la fin que se propose Saint Thomas, que par les paroles qu’il rapporte de Saint Chrysostome, qu’il parle de la Comédie dans la pratique et comme elle se représentait de son temps ; l’on montrera encore ceci davantage, lorsque dans la suite on parlera de Saint Louis qui chassa les Comédiens de son Royaume, du vivant duquel était Saint Thomas. […] Salvien au Livre 6 de la Providence, parle amplement contre les Spectacles et les Comédies. […] L’on ne croit pas aussi que les Auteurs dont on a parlé dans l’objection demeurassent d’accord de cette conséquence. […] L’on répond que saint François de Sales considère la Comédie en elle-même et spéculativement et quant à la substance, comme il parle.

108. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

De plus en un honnête entretien la même personne ne parle pas toujours, chacun y vient à son tour, et cette aimable variété fait comme une espèce de Comédie imprévue, où il y a autant de personnages qu’il y a d’hommes qui veulent parler. Pas un n’y parle s’il ne veut ; les uns y parlent plus, les autres moins : Un homme sage y parle quand il faut ; si quelqu’un parle hors d’œuvre, on l’écoute ; car on ne se gêne pas à ne point sortir d’un sujet, mais c’est à la prudence de chaque particulier de ne point passer du coq à l’âne sans s’être fait quelque chemin, et sans avoir mis quelque espèce entre deux ; on ne peut désavouer que cette diversité bien pratiquée ne soit très délicieuse. […] Son Panégyriste parle de lui, comme du plus beau joueur de son temps. […] N’était-ce pas dire sans parler, France prends garde où tes débauches te peuvent mener ? […] puisque Moïse qui en parle ne l’a point blâmée ?

109. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Raisonnons donc sur certains sujets plus ordinaires, plus connus, et qui sont à peu près les mêmes que ceux dont a parlé Tertullien. […] Car, pour parler le langage du monde, et pour user du terme propre, qu’est-ce, à le bien définir, que le Roman ? […] Or ne vous y trompez pas, quand je dis un jeu où vous hazardez beaucoup, un gros jeu, je ne veux pas seulement parler des riches et des grands du siecle, je parle de tous en général et de chacun en particulier, conformément aux facultés et à l’état. […] Il vaut mieux jouer, dites-vous, que de parler du prochain, que de former des intrigues, que d’abandonner son esprit à des idées dangereuses. […] Si je vous faisois parler là-dessus, et si vous vouliez me répondre de bonne foi, que ne pourriez-vous pas m’en apprendre ?

110. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

Cyprien qui parlent de la scène payenne, & qui la condamnent par les mêmes raisons que nous employons contre la moderne, malgré sa prétendue réforme. […] Le théatre subsista toujours dans l’empire d’Orient avec le même éclat : témoins les Conciles & les Pères Grecs, les loix impériales qui en parlent. […] Solon, Platon, Aristote, Cicéron, Scipion Nasica, ennemis du théatre, parloient-ils de celui des Empereurs ? […] Les Théologiens ne valent pas mieux que les Prélats ; ils parlent par passion, & ne cherchent qu’à entretenir le courroux de l’Eglise. […] Vsilà une morale bien payenne, on ne connoît que la probité, on n’a parlé d’aucune vertu chrétienne.

111. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

Madame de Chantal, dans ses réponses, parle en deux endroits de ces pièces sous le nom d’histoires, pour ne pas employer le mot et donner l’idée profane de comédie (Tit. des menues licences, n. […] Les règles des Congrégations des Jésuites n’en parlent pas, sans doute parce qu’il serait difficile d’empêcher que tant de Messieurs, d’écoliers, d’artisans, qui les composent, ne s’échappassent malgré la règle : il est plus prudent de se taire. […] Scaramouche, par exemple, parlait seul ; un autre acteur ne lui répondait que par gestes, ou, après l’avoir écouté, s’enfuyait dans la coulisse, d’où il faisait la réponse. […] Il serait aisé d’ajouter bien d’autres décisions ; mais nous parlerons ailleurs des sentiments des Casuistes, et il est aisé de sentir que ceux qui défendent la comédie à tout le monde, à plus forte raison ne la permettent pas aux Religieux. […] Leur incontinence devint commune, elles y firent une foule de dévots de leur beauté plutôt que de leur Déesse Vesta ; le théâtre leur fournissait des rendez-vous et des facilités pour les voir et leur parler.

112. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

Vous, en qui l’ensorcellement de la bagatelle obscurcit le bien, & vous empêche de le faire en vous empêchant de le connoître, laissez-moy vous ouvrir ces yeux du cœur dont parle S. […] Mais combien de Chrétiens aveugles les profanent par les divertissements dont nous parlons ? […] & craignez ce feu d’enfer dont parle saint Jacques, qui brûle toujours en vous. […] saint Chrysostome, qui va parler pour l’Eglise Grecque. […] On trouvera, que Seneque, Euripide, ny Sophocle, ne parlent point d’amour, poison le plus subtil & le plus dangereux de nostre Théatre.

113. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Huitième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 287-295

On ne veut plus me parler ; on se propose de ne me voir qu’au Théâtre : on renonce au projet de venir pour moi chez mon amie… Mais, cette amie, chère Adelaïde, elle mérite donc enfin ce nom ? […] J’ai prêté ma voix à la triste Ariane : Même succès : bien plus : deux Amans ont osé parler hier, & m’écrire ce matin : l’un est un Pair… l’autre… je n’ose dire ce qu’il est. […] Tandis qu’il parlait, ses yeux ne m’abandonnaient plus. […] Je ne pouvais parler : j’étouffais. — Mais c’est Florise, a repris vivement Mademoiselle *** ; c’est elle, elle-même ; je vous en offre toutes les preuves imaginables… & voyez que vous l’embarrassez furieusement —.

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