Il en a vu une, il y a un an, et je lui aurais abandonné l’autre bientôt après, si quelques considérations ne m’avaient obligé de la retenir. […] Je crus qu’un homme qui se mêlait de railler tant de monde, était obligé d’entendre raillerie, et j’eus regret de la liberté que j’avais prise dès qu’on m’eut dit qu’il prenait l’affaire sérieusement. […] Mais ils en croiront tout ce qu’ils voudront ; je sais bien que quand ils se sont mis en tête de nier un fait, toute la terre ne les obligerait pas de l’avouer. Toute la grâce que je lui demande, c’est qu’il ne m’oblige pas non plus à croire un fait qu’il avance, lorsqu’il dit que le monde fut partagé entre les Réponses qu’on fit à ma Lettre, et qu’on disputa longtemps laquelle des deux était la plus belle.
» Et c’est ce qui vous oblige, ma Sœur, à veiller encore avec plus de soin pour empêcher vos enfants de s’affectionner à ces malheureux spectacles. […] On y voit le mouvement de la charité chrétienne, qui oblige cet illustre Saint à exposer sa vie pour la défense de la pureté de cette Sainte, tellement obscurci par la passion feinte, que l’auteur met dans ses paroles et dans celles de la Sainte, qu’on ne sait non plus que les Acteurs qu’il introduit sur le Théâtre. […] Les Chrétiens de ce temps-ci sont-ils moins obligés que ceux du temps de Tertullien, à quitter les passions du siècle, et à mortifier en eux les désirs qui les portent à la recherche des plaisirs et des divertissements ? Sont-ils moins obligés que ceux des premiers siècles à travailler pour atteindre à la perfection de l’Evangile, à affaiblir et à mortifier en eux les passions de la chair, et à éviter les objets qui les excitent, qui les entretiennent, et qui les fortifient ? Sont-ils moins obligés que ceux des premiers siècles à fuir tout ce qui peut blesser la pureté que Dieu demande d’eux ?
Les Magistrats sont obligez de défendre des actions indifferentes, & quelquefois utiles d’elles-mesmes, quand elles peuvent porter quelque préjudice à l’Estat, & quand ils ont quelque raison d’en apprehender les suites ; ils n’ont pas le soin & la vigilance qu’ils sont obligez d’avoir pour les peuples, s’ils souffrent ce qui peut troubler leur repos, nuire à leur santé, leur causer de la disette, ou quelqu’autre misere. Plusieurs particuliers peuvent faire des dépenses considerables sans s’incommoder ; & les Magistrats ne sont pas moins obligez de reformer les dépenses, quand le public en peut souffrir du prejudice. […] Des peres, & meres, & des Magistrats : Ils sont obligez de les défendre. […] S’ils doutoient de la santé d’un voyageur dans un temps de contagion, ils seroient obligez de le faire retenir jusqu’à une entiere assurance qu’on peut le laisser entrer dans le Royaume ou dans une Ville sans danger ; ils sont obligez de faire jurer, ou signer les personnes mesmes les moins suspectes pour soûlager les particuliers de l’apprehension & du danger d’estre trompez. […] la Foy nous oblige donc à un divorce perpetuel avec les plaisirs de ce siecle ?
Qvels sont les cas les plus ordinaires ausquels le Confesseur est obligé de differer, ou de refuser l’absolution ? […] Est-on toujours obligé de se priver de quelques commoditez temporelles pour eviter l’occasion du peché ? […] Qu’entend-on par le peché d’habitude pour lequel le Confesseur est obligé de refuser, ou de differer l’absolution ? […] Si le superieur ecclesiastique veut obliger le Confesseur sous peine de suspense, ou d’excommunication, de donner l’absolution à celuy qui se trouve dans quelqu’un des empeschemens qui sont exprimez cydessus, doit-il obeïr ? […] L’ignorance qui peut excuser est, quand on ignore les choses qu’on n’a pu ny deu sçavoir, n’y estant point obligé par son estat & sa profession, telles que sont les choses de fait, & plusieurs de celles qui ne sont que de droit humain.
Mais comme vous ne m’interrogez pas seulement pour devenir plus savant, mais pour marcher plus sûrement dans la voie du Ciel, qui oblige les hommes de se faire Enfants, et les Maîtres de se réduire dans le rang de Disciples « Non nisi reversos in naturam puerorum introire in Regnum Caelorum Domino docet » S. […] Je dis ceux qui les aiment ; parce qu’il se peut faire que quelques-uns y iront sans y avait d’affection, ou parce qu’une puissance absolue, à laquelle ils ne pourront résister, comme d’une mère sur sa fille, ou d’un mari sur sa femme, les y engagera contre leur inclination : ou parce qu’ils seront dans une dignité qui les obligera de s’y trouver, pour empêcher les troubles et les querelles qui accompagnent ordinairement ces actions. […] Quand il n’y aurait que les enfants les plus faibles de cette divine Mère, qui s’en mal édifieraient, les autres qui sont plus forts, suivant la règle de la Charité, ne seraient-ils pas très étroitement obligés et sous peine de péché, de s’en abstenir, leur devant cette condescendance avec plus de justice, que celui dont parle S. […] S’il y a de la différence dans ces sujets de condescendance, celle qui oblige les forts de ne prendre pas le divertissement de la Comédie, pour ôter le scandale qu’en prennent les autres fidèles, est plus pressante et moins excusable, que celle que le Corinthien était obligé de pratiquer, s’abstenant de manger de la chair immolée aux Idoles, pour ne blesser pas la conscience de son Frère infirme en la Foi, la nécessite de manger étant plus capable d’excuser celui qui lui obéit, que la volonté de se divertir, et qu’il était moins périlleux d’user de ces viandes, que de voir la Comédie. […] Dans le 14. il se propose l’objection que font encore aujourd’hui les protecteurs de ces divertissements, qu’il n’y a point de commandement de Dieu dans les Écritures Saintes qui le défende expressément, et qui oblige de lesl fuir ; A quoi il répond qu’il ne faut lire que le premier vers, du 1.
Il est dans l’ordre que son exécution porte le même caractère légal, et qu’elle n’oblige, comme toutes les autres sentences, qu’après la notification juridique (la dénonciation publique). […] Il en est de générales imposées par le chef de l’Eglise, ou par un concile œcuménique, qui obligent partout, et de particulières portées par les Evêques, qui n’ont lieu que dans leur diocèse. […] Les unes sont suivies de dénonciation, et tout le monde est obligé d’éviter l’excommunié dénoncé ; les autres demeurent légalement secrètes, et on peut continuer à commercer avec l’excommunié. […] Je compte que quelque jour les Chantres du Pont neuf seront obligés de payer aussi. […] On avait voulu d’abord obliger les Italiens de ne parler jamais en Français.
Il faut encore représenter aux très-pieux Empereurs qu'on ne doit point contraindre les Chrétiens d'assister aux Spectacles, ou d'en être les acteurs; car il ne faut persécuter personne, pour l'obliger de faire des choses qui sont contraires aux Commandements de Dieu; mais on doit laisser chacun dans la liberté qu'il a reçue de Dieu pour en user comme il faut; surtout on doit considérer le danger où sont ceux qui sont du corps de ces personnes qui sont chargées du soin des Jeux publics, qu'on contraint par la terreur des peines, de se trouver aux Spectacles contre les Commandements de Dieu. […] Nous défendons aux Peuples dans toutes les Villes de notre Empire les divertissements des Théâtres, et du Cirque le Dimanche, qui est le premier jour de la semaine, le jour de la Naissance de notre Sauveur Jésus-Christ, le jour de l'Epiphanie, les jours de Pasques, et de la Pentecôte, tant qu'on porte les habits blancs, qui par leur blancheur, comme par des rayons célestes figurent la nouvelle lumière qu'on reçoit au Baptême; Comme aussi les jours qu'on célèbre, avec grande raison la mémoire du martyre des Apôtres, qui sont les Maîtres de tous les Chrétiens; afin que les fidèles occupent tout leur cœur et tout leur esprit au service de Dieu, et que s'il y a encore des personnes qui suivent l'impiété des Juifs, ou l'erreur et la folie des Païens, ils reconnaissent que le temps des prières est bien différent du temps du divertissement, et des plaisirs, et afin que nul ne s'imagine qu'il est obligé d'assister aux Spectacles, ou de les représenter à notre honneur, par la vénération et le respect qu'il doit à la Majesté Impériale, sans avoir même égard au culte qu'on doit à Dieu, de peur de nous offenser en faisant paraître moins d'affection envers nous, qu'il n'avait accoutumé de faire; Nous voulons que tout le monde soit persuadé que le plus grand honneur que nous puissions recevoir des hommes, est que toute la terre rende à Dieu tout-puissant la soumission, et le service qui est dû à sa grandeur. […] Il faut aussi supplier les Empereurs, que si quelqu'un des Acteurs des Jeux publics veut recevoir la grâce du Christianisme, et sortir de cet état d'infamieb où il était, que personne ne le puisse obliger, ni contraindre de reprendre son premier métier. […] Sur quoi Zonare fait cette réflexion, les règles de la discipline Evangélique, bien loin de permettre aux Fidèles de s'abandonner au relâchement et à la dissolution, elles les obligent à se conduire vertueusement, et sans reproche, pour répondre à la sainteté de la Religion dont ils font profession; c'est pourquoi le Décret de ce Canon défend, et interdit tout ce qui relâche l'esprit, et dissipe son attention par un divertissement inutile qui cause le ris dissolu, et des réjouissances immodestes.
Ainsi la Comédie par sa nature même est une école et un exercice de vice, puisqu'elle oblige nécessairement à exciter en soi-même des passions vicieuses. […] Et ainsi il faut avouer que c'est un emploi profane et indigne d'un Chrétien ; que ceux qui l'exercent sont obligés de le quitter, comme tous les Conciles l'ordonnent ; et par conséquent qu'il n'est point permis aux autres de contribuer à les entretenir dans une profession contraire au Christianisme, ni de l'autoriser par leur présence.
N’avez-vous oublié de votre ancienne discipline que la privation des spectacles qu’elle vous avait interdit, et les aumônes qu’elle vous obligeait de faire ? […] Nous y sommes d’autant plus obligés, que le Ciel n’est déjà que trop irrité contre nous. Convient-il, Mes très chers Frères, d’étaler sur des Théâtres un attirail de vanité, d’y jouer des scènes divertissantes, et d’y remplir l’esprit et le cœur des peuples de frivoles et ridicules passions, dans des conjonctures où chaque Citoyen doit prier pour son Prince ; où le Roi s’humiliant le premier lui-même sous la main toute puissante de Dieu, implore ses anciennes miséricordes, et touché d’une guerre que la justice et la Religion l’obligent de soutenir, met tout son Royaume en prière, et fait passer de son cœur Royal dans celui de tous ses sujets, son humble confiance en Dieu, et sa charité pour son peuple.
Ces deux malices obligeront le Cavalier à deux soins : le premier, à faire gayement & hardiment franchir à son Cheval le Fossé & la Barriere, & à se tenir si ferme, & conserver si bien sa mire, que nonobstant ces deux interruptions il donne juste ou dans la Bague ou dans les Testes. […] Mais dans ma maniere, & le Cavalier & le Cheval ont differantes choses à observer, & quelque rein, quelque force qu’ait le Coursier, il est obligé à deux efforts qui l’ébranlent, & par où il déconcerte son Cavalier.
Il faut que le concours des circonstances les oblige à paraître dans le lieu de l’action. […] Mais l’Auteur est-il obligé d’observer des loix dont on s’écarte chaque jour dans des Ouvrages d’un genre encore plus relevé ? […] Je me crois obligé d’avertir les Comédiens de Province, de prendre garde à ne pas sortir du même côté que doit entrer un autre Acteur. […] Celui qui parle dans un Monologue, est supposé se rendre compte à soi-même ; & comme je l’ai déjà remarqué, ce n’est que la force de ses passions qui l’oblige de s’entretenir ainsi tout seul : on conçoit donc qu’il ne faut dans un Monologue que des sentimens. […] L’Abbé d’Aubignac donne aux Poètes un conseil qu’ils devraient mettre à profit, ils préviendraient les inconvéniens que j’ai fait observer ; « qu’un Acteur, dit-il, ne puisse entendre que quelques mots d’un Monologue, & que celui qui parle tout seul élève tems en tems la voix, comme si la passion l’obligeait d’éclater32 ».
On suivrait apparemment l’usage universel de l’Europe, qui a consacré l’habit noir à la décence, et l’on obligerait tous les danseurs et danseuses de s’habiller de cette couleur, et pour que tout répondît à la gravité de l’habit, on interdirait aux jeunes garçons cet air de dissipation et de folie que la danse et la musique leur inspire : on leur prescrirait d’avoir la vue toujours fixée sur le Seigneur Commis, comme le Soldat Prussien sur le Flügelmann 5 en sorte qu’ils s’exerceraient sans cesse à accorder leur maintien avec la gravité de leur habit. […] Voyez Monsieur et jugez maintenant si Genève ne gagnerait pas beaucoup à l’établissement d’un spectacle Français, et si vous aimez votre Patrie comme vous dites, n’êtes-vous pas obligé, en conscience, de l’obliger d’en établir un au plus vite, pour prévenir tous les maux qui pourront résulter de vos Cercles bachiques et médisants ? […] La Police, en tous lieux, a besoin de s’appuyer de la force, parce qu’il y a partout des réfractaires, et Genève est obligée, comme toutes les autres Républiques, d’employer sans doute cette marque de la Tyrannie pour conserver sa liberté. […] Je vous répète pour finir que, si parmi toutes vos objections, vous trouvez que j’en aie négligé quelques-unes qui vous paraissent des plus fortes (car j’en ai négligé beaucoup pour n’être pas obligé, comme je vous l’ai dit, de faire un in-Folio) vous me trouverez toujours prêt à répondre.
Elle sera, enfin, obligée de laisser le champ libre à la faction jésuitique, qui aspire à être aussi puissante en France, comme elle l’est déjà dans la péninsule. […] En effet, indépendamment des préjugés qui leur sont propres et auxquels ils ne sont que trop souvent asservis, ils doivent encore caresser ceux des différents partis qu’ils ont promis de servir et auxquels ils doivent leur élévation ; ils sont de plus obligés de respecter, jusqu’à l’adulation même, les opinions du prince qui leur accorde sa confiance et qui seul a droit de les nommer et de les renvoyer selon son bon plaisir. […] Ne sont-ils pas obligés d’obéir à cette puissance occulte qui semble ne siéger nulle part et domine partout, à cette secte jésuitique et ultramontaine des pères de la foi, qui intime des ordres impératifs auxquels tous les ministres d’Etat doivent déférer, sous peine d’être renvoyés ? […] Ils sont également obligés de ne jouer qu’un rôle équivoque dans l’importante révolution de la Grèce, qui doit amener de si grands résultats dans la politique de l’Europe.
C’est ce qui a obligé S. […] Grégoire demeure constante, comme il n’y a pas lieu d’en douter, que celui qui peut empêcher le crime, et ne l’empêche pas, se rend coupable du même crime : qui pourra exempter Messieurs les Gens du Roi, de tous les péchés que commettent et font commettre dans leur Ville, ces sortes de gens ; vue que non seulement ils le peuvent empêcher, mais de plus qu’ils y sont obligés par leurs Charges ? […] n’aura-t-il point assez à faire à rendre compte de ses propres péchés, sans se voir obligé à rendre raison de ceux des autres ? […] » Je sais bien que quelques-uns entendent cette répréhension, de la criminelle conduite des Juges, lesquels pour asseoir leurs Jugements, n’envisagent ni la Loi, ni le mérite de la cause ni leur propre conscience, mais seulement la qualité des personnes : si c’est un homme puissant dont ils puissent attendre du service, un ami qu’ils veulent obliger, un parent pour le favoriser, ou quelque autre dont on espère de la gratification : mais je n’ignore pas aussi, que ces paroles, « jusqu’à quand aurez-vous égard à la personne des pécheurs », ne doivent être expliquées que de l’injustice que commettent ces Messieurs, donnant leur consentement et leur approbation à des pécheurs publics, tels que sont pour l’ordinaire ceux qui tiennent le Théâtre, et qui ne trouvent leur accommodement, que dans la perte des autres.