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59. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

Remarquez que tous les airs des chansons ne sont autre chose qu’une manière de parler plus ou moins lente, plus ou moins rapide. […] On aura sûrement composé par la suite une prière qui se disait chaque jour ; & pourquoi n’aurait-on pas imaginé en même-tems une manière stable de la prononcer ? […] En allant au combat, on s’éxcitait par des cris ; peut-être qu’un guerrier aura tiré de ces cris, ou de ces mots entrecoupés par lesqueles on témoignait sa fureur, une manière de chant qu’on aura conservée pour l’employer dans l’occasion. […] On s’apperçoit à l’ardeur avec laquelle il s’éfforce de la décrier, qu’il est pour le coup véritablement persuadé de ce qu’il écrit : voici de quelle manière il la traîte. « La musique est des plus propres & chéries » chambrières du vice. […] d’Aubignac changerait bientôt d’avis, il s’èxprimerait d’une autre manière, s’il vivait de nos jours.

60. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Lettre premiere. » pp. 2-17

Les fidéles particuliers ne font point un corps sans leur Chef, ou bien c’est un corps acephale que cette maniere d’Eglise. […] Il n’est pas besoin d’expliquer en détail les erreurs contenues dans les trois Chapitres ; c’est assez que l’Eglise en condamne la doctrine, comme elle l’a fait au second Concile de Constantinople ; & quelle que soit la forme de ses décisions, de quelque maniere elle les prononce, étant assemblée ou dispersée, il faut y adhérer sans examen & sans reserve, parce qu’elle est dans tous les temps, la colonne de la vérité, que le Seigneur a promis son assistance jusqu’à la consommation des siécles, pour empêcher que les portes de l’enfer ne prévalent contre elle. […] Dit la même chose, en supposant néanmoins, 6 comme le premier7, la vente une maniere de cens, ou bien avec Charles l’Oiseau, la regardant comme l’achat d’une pension sur l’hypothéque : or, la vente & le cens étant des contrats essentiellement onéreux, ne tirent pas à conséquence pour le prêt qui est d’une autre classe.

61. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V bis. Le caractère de la plus grande partie des spectateurs force les auteurs dramatiques à composer licencieusement, et les acteurs à y conformer leur jeu. » pp. 76-85

Ne sont-ils pas trop intéressés à se prêter au goût des spectateurs pour qu’ils ne travaillent pas de la manière la plus propre à se concilier leurs suffrages, pour qu’ils n’emploient pas toute leur imagination à séduire l’imagination des autres hommes, au lieu de s’attacher à éclairer leur raison, pour que leur goût le plus ordinaire ne soit pas le goût du vice bien plus que celui de la vertuai ? […] Quand ils traiteraient les passions de la manière la plus honnête, cette apparence d’honnêteté et le retranchement des choses immodestes rendraient leurs pièces beaucoup plus dangereuses, parce que en attaquant la pudeur d’une manière moins directe, les personnes vertueuses en ont moins d’horreur, et pensent moins à se défendre du poison qu’elles contiennent.

62. (1733) Traité contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE TRAITÉ. CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 247-261

Une jeunesse folle célébrait ces jeux vers la fin du mois de Février à l’honneur du dieu Pan ; en courant par la ville d’une manière immodeste, et insolente. […] Quoique l’auteur s’exprime d’une manière un peu obscure, je crois néanmoins qu’il parle ici contre les comédiens qui s’habillaient en femmes ; car il parle un peu plus bas des femmes, qui paraissaient elles-mêmes sur le théâtre. […] Cependant Lactance nous donne une idée bien différente de ces jeux : il assure qu’on les célébrait d’une manière tout à fait scandaleuse.

63. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Voilà la meilleure maniere suivant Aristote, & suivant tout le monde, parce qu’elle épargne l’atrocité du crime. […] Cette seconde maniere est très-mauvaise, suivant Aristote, parce que l’atrocité du crime s’y trouve, & le Tragique ne s’y trouve point ; cela n’est point pathétique. […] Oreste tue sa mere, la reconnoissant pour sa mere : cette maniere n’est pas si bonne que la premiere, suivant Aristote ; mais elle est beaucoup meilleure que la seconde. […] Nous concevons de l’Amour & de la Pitié pour Joas, sans l’avoir vu, sitôt que nous entendons raconter la maniere dont il a été arraché au couteau d’Athalie. […] Mais si Aristote eut parlé d’une maniere si claire de l’utilité générale de la Tragédie, n’en eût-il pas encore parlé dans d’autres endroits qui devoient l’y engager ?

64. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [Q] » pp. 444-446

C’est de cette manière de parodier que les Anciens parlent le plus ordinairement : nous avons des Parodies Dramatiques qui ne le cèdent point à celles des Anciens. […] La manière de parodier qu’on peut laisser sur le Théâtre de la Réforme, sera, ou une imitation fidelle & bien calquée ; ou une critique, dont la plaisanterie sera bonne, vive & courte, & dans laquelle on évitera l’esprit d’aigreur, la bassesse d’expression & d’obscénité.

65. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VII. » pp. 36-41

Enfin, mes Pères, si on voulait approfondir les choses, peut-être trouverait-on que celui que vous avez reçu d’une manière si Païenne comme Archevêque d’Aix, n’est encore à présent qu’Evêque de Lavaur. […] Or votre Ballet, mes Pères, ne nous dit point que cette autorité soit intervenue en aucune manière : Et en effet on sait bien qu’elle n’y est point intervenue.

66. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre II. De deux sortes de Danses, dont il est parlé dans l’Ecriture Sainte. » pp. 6-13

C’est de cette récréation folle, et déréglée que parle Job, lorsqu’il dit, expliquant la conduite, et la manière de vivre des pécheurs, « qu’ils se réjouissent au son du Tambour, et des autres Instruments, et qu’après cette vaine et courte joie ils se précipitent dans les enfers en un moment ». […] Mais cet autre sorte d’exercice dans lequel on s’occupe pour délecter, et contenter les sens, n’est que trop fréquent dans le Christianisme, et on en use d’une manière tout a fait vicieuse, et désordonnée.

67. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206

que votre manière d’agir ne ressemble pas non plus à la sienne ; faites un usage raisonnable de vos richesses, ne soyez pas aussi avide ou si passionné à les accumuler, ne tenez pas aussi honteusement à des biens superflus ; employez-en du moins une partie à faire des bonnes œuvres, à prouver que vous êtes bon citoyen, bon père et bon ami, et surtout à soulager ceux qui manquent du nécessaire ; ils vous béniront, et vous recevrez de tout le monde les louanges dues à un homme sensible et libéral. […] Outre les voies criminelles, inconnues, que ces écrivains possédés par la passion de faire preuve d’imagination, de donner du neuf, du fort, des scènes à effet révélèrent continuellement aux méchants et aux fourbes, ils les obligèrent à en chercher aussi eux-mêmes ; c’est-à-dire à changer leurs stratagemes, à rafiner leurs moyens, à user de plus d’industrie dans leurs fourberies, laquelle industrie, toujours secondée et excitée de la même manière, se lègue, ou se perpétue en augmentant, reste avec ses découvertes dans la société qu’elle infecte et désole de plus en plus. […] Il résulte donc confirmativement que ce fut sans aucune nécessité qu’un grand homme employa toute la force de son génie et toutes les illusions du théâtre pour présenter un de ces faux frères aux honnêtes gens, de manière à les faire frémir d’indignation et rougir d’être hommes, de manière à leur ôter toute liberté d’esprit et de jugement, à leur rendre odieux et insupportables, non seulement le personnage, mais même son masque ou le costume dont il s’est servi, l’attitude, les manières qu’il a prises, les gestes qu’il a faits, toutes ses expressions qui le retraçent à leurs yeux sans cesse et malgré eux, où qu’ils se trouvent, lors même que ces traits leur attestent réellement la présence de la vertu qui, hélas, n’en ayant pas d’autres sensibles, je le répète, se trouve ainsi condamnée à être continuellement prise pour l’imposture et traitée comme telle ! […] Or, je pense que la meilleure manière de diriger les traits contre les premiers, est sagement indiquée dans celle que l’on pratique pour les diriger contre les autres, et qu’il est bien à regretter qu’on ne l’ait pas suivie, ou regardée comme une condition sine quâ non. […] On y apprend à connaître le monde et la manière de se conduire dans toutes les circonstances de la vie politique et privée ; en un mot, il a été dit en leur faveur qu’on profite mieux par les exemples frappants donnés sur le théâtre que par les lectures de préceptes de morale, trop sévèrement exprimés, etc.

68. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

La manière dont ces deux Arts excitent aujourd’hui les passions, n’est qu’un chatouillement agréable. […] Mais en reconnaissant que la Comédie peut & doit être un correctif salutaire, j’ose dire que la manière de représenter en a jusqu’ici retardé, ou même anéanti les effets. […] Il sourit aux duperies, à l’ingénuité, aux plaisanteries, il s’amuse presqu’innocemment ; car il n’est pas assez affecté pour que ses passions soient émues d’une manière dangereuse : mais qu’il voye représenter ces mêmes Pièces ; l’Alcmène séduisante, dont il se peint vivement la situation, qu’une gaze claire couvre à peine lorsqu’on la suppose entre les bras d’un Amant-dieu, remue furieusement son jeune cœur. […] On verra, dans la suite* de quelle manière je propose de les former. […] Par cette manière de défendre les Spectacles, on voit que j’abandonne tout ce qui peut blesser en eux la Religion & les mœurs ; comme d’un autre côté, je soutiens ce qu’ils ont de légitime, d’honnête & d’utile.

69. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

Sauveur, le clergé du diocèse d’Aix, font paraître, de la manière la plus sacrilège, la personne de Jésus-Christ, ses Apôtres, plusieurs de nos saints les plus révérés, dans cette cérémonie publique ! […] L’impureté, l’indécence et la lubricité y furent poussées à l’excès, et de telle manière qu’un auteur moderne, qui se respecte tant soit peu, n’oserait en donner la description au public. […] On ne mangeait que certaines galettes appelées casse-gueules ou casse-museaux, à cause que celui qui les servait aux autres les leur jetait au visage d’une manière grotesque. […] L’auteur s’exprime à ce sujet, d’une manière singulière ; il appelle la Vierge « Virgo et gravita, mater intacta. » Vierge et enceinte, mère intacte. […] [NDE] chanter pouille à quelqu’un = réprimander quelqu’un de manière injurieuse.

70. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

Ce que faisaient ces Confrères d’une manière animée, on le fait en Italie, en Espagne, en Flandres, et même en France, dans bien des Eglises, avec des statues qui représentent la naissance, la passion, la mort de Jésus-Christ, l’adoration des Mages. On l’a exécuté d’une manière permanente avec des statues de grandeur humaine, dans les stations du mont Valérien près de Paris, au Calvaire de Bétharan près de Pau en Béarn. […] Le privilège qu’il avait obtenu, allait à faire représenter des comédies saintes de la même manière dont on joue à l’Hôtel de Bourgogne avec des intermèdes ou des chœurs (Etait-ce dans Moreau piété ou ruse, et la religion y eût-elle gagné ?). […] Je ne crois pas qu’on ait jamais proposé cette objection d’une manière sérieuse, elle est trop ridicule ; quelle chaire, quel sermon, quel Prédicateur ! […] Il s’étend beaucoup sur la gravité convenable au chant de l’Eglise, la manière respectueuse dont on doit l’exécuter, et les dangers d’une musique molle, efféminée, trop vive et légère, ordinaire à la musique profane, qu’il traite de nouvelle, c’est-à-dire peu connue de son temps.

71. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251

Ils ne se ressemblent guères dans la manière de peindre leurs personnages, & par les sentimens qu’ils leurs donnent. […] On peut encore en voir la cause dans l’esprit, dans la manière de penser des hommes, qui ne sont jamais les mêmes : tant la Nature est variée dans tous ses ouvrages ! […] Tout ce que je viens de dire au sujet de ce qu’il faut observer dans la manière de dépeindre un personnage, regarde autant les Poètes de l’Opéra-Bouffon que les Auteurs des divers Théâtres.

72. (1574) Second livre. Seconde épître. Cécile Cyprien à Donat [extrait] « letter » pp. 40-41

Il se peut aussi entendre ainsi, la mère se couronne et attife de certaine manière de ornement de tête, en signe de joie. […] Il se peut aussi entendre ainsi, la mère se couronne et attife de certaine manière de ornement de tête, en signe de joie.

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