Le sieur de la M** avoit d’autres principes dans la tête quand il a composé son Mémoire : Au milieu de votre troupe, Mademoiselle (que je crois copiée d’après celle dont Scarron raconte les Aventures dans le Roman Comique) je me représente le vénérable Jurisconsulte que vous introduisez, pour y faire trophée de son sçavoir contre les censures qui vous lient : il triomphe à peu de frais, aucun des Auditeurs n’est en état de le contredire ; il peut sans aucun risque avancer autant de contre-sens, d’Anachronismes1, de citations fausses, qu’il lui plaira : c’est assez qu’il débite force loix pour éblouir, qu’il vomisse du Latin à grands flots, & s’exprime en bons termes de Palais, avec un déluge de paroles : Dans ce cercle de Sénateurs de nouvelle fabrique, feu M. de Noailles, Auteur prétendu de leur Excommunication, est fort maltraité ; le Clergé de France, surtout les Auteurs de la réclamation, n’ont pas eu beau jeu ; enfin on a concédé à l’Apologiste, sans la moindre repugnance, le titre de Docteur de l’Eglise : on l’a proclamé l’Interpréte des Loix, l’appui de l’État, la lumiere du monde entier, tandis qu’il érigeoit la troupe en Académie Royale, la faisant marcher de pair avec les premiers Académiciens de l’europe.
Si le penitent assure qu’il aura assez de force & de courage, & se promet que Dieu luy fera la grace de ne plus retourner dans le peché quoi-qu’il demeure dans l’occasion, ne peut-on pas luy donner l’absolution ?
Encore un mot, si tu vis encore, ou si tu n’as pas la force de parler, soupire pour moi, regarde moi….
Celui qui se sentira touché de ce que j'ai dit, qui voudra se corriger de ses vices, qui sera occupé de la crainte des jugements de Dieu, que la Foi lui représente, et qui commencera de vouloir marcher dans la voie étroite, craindra peut-être de n'avoir pas la force de persévérer, et nous dira ; ma volonté ne durera pas, et je ne continuerai pas dans la voie que vous m'avez proposée, si vous ne donnez des Spectacles à mes yeux, et des objets à mon esprit, qui me tiennent lieu de ceux auxquels je renonce.
Page 206 Principes de la secte ultramontaine, qui considère que la religion chrétienne doit être maintenue par la force et la terreur.
Mais on a beau le défendre : peut-on espérer que le Clergé n’ira point au spectacle, lorsque de toutes parts on lui en ouvre l’entrée, on lui en fournit l’occasion, on l’invite, on le presse, on le force presque d’y venir ?
Cet amour platonique, que son enthousiasme pour le plus grand plaisir physique lui fait croire impossible, est la plus complette extravagance que la folie humaine puisse imaginer , quoique le divin Platon & l’admirable Fenelon l’ayent imaginé, sans être complettement extravagans ; cet amour est pourtant celui des anges qui n’ont point de corps, celui des saints pour Dieu qui n’est qu’un pur esprit, celui que Dieu demande de tout l’esprit, de tout le cœur, de toute l’ame, de toutes les forces ; c’est l’amour des ennemis, si fort recommandé dans l’Evangile, où n’entre pour rien le plus grand plaisir physique.
Je n’ignore pas que la mélodie est une peinture de leurs sentimens, qu’on suppose alors qu’ils èxpriment avec force.
Ce n’est pas dans la force des murailles, mais dans la pureté des mœurs, que cet homme sage faisait consister le bonheur de la République.
Il dit que cet Evêque était un homme « poli, agréable, qui avait l’air tout à fait Français, et parla d’une manière également forte et agréable », ce qui ne rend point du tout le cothurno Gallicano exercitatus facete peroravit, à moins que Maimbourg ne pense que l’air Français est un air de théâtre, qu’un homme poli et agréable est un Comédien, et que les facéties sont des traits de force.
» Dans le troisième Synode de Milan, il ordonne aussi aux Prédicateurs de reprendre avec force ceux qui suivent les Spectacles, et de ne pas cesser de représenter aux peuples, combien ils doivent les avoir en exécration, et d’employer les preuves tirées de Tertullien, de S.
Le Poëte Dramatique qui travaille à dissiper cet ennui, ne peut y réussir ou que par l’imitation d’une Action plaisante qui force ses Spectateurs à rire, c’est l’objet de la Comédie, ou que par l’imitation d’une Action triste, qui les touche assez vivement pour les faire pleurer, c’est l’objet de la Tragédie. […] Je réponds que la grande douleur produit un effet tout contraire : elle rend l’homme immobile, & comme insensible, suivant ce que dit ce Vers de Boileau, A force de douleur il demeura tranquille.
Vous vous trompez, si vous croyez les spectacles préjudiciables « par la nature des occupations qu’ils interrompent. » Il est non seulement bon pour occuper des oisifs et des paresseux qui n’interrompent leurs occupations que parce que le travail leur déplaît ; mais il est bon encore pour amuser les gens sages et laborieux, parce que le spectacle est en effet un délassement, et que le plaisir qu’il procure n’altère les forces ni du corps ni de l’esprit, comme la plupart des autres plaisirs que vous indiquez. […] « Il ne faut pas beaucoup de plaisirs aux gens épuisés de fatigue, pour qui le repos seul en est un très doux. »ev Aussi n’est-ce pas aux gens épuisés de fatigue par des travaux corporels, qui pour gagner vingt sous par jour, travaillent depuis cinq heures du matin, jusqu’à huit du soir, que les spectacles sont destinés : mais à ceux dont le travail exige plus de génie, d’esprit, de goût, et d’industrie que de force ; qui ne peuvent s’y livrer qu’autant que leur tête le leur permet, sous peine d’avoir la Migraine ; ceux-ci, dis-je, peuvent se permettre l’amusement du spectacle.
Sans doute ces cinq Temples étoient destinés aux quatre vertus cardinales, la Prudence, la Justice, la Force, la Tempérance, & enfin à la Réligion, qui doivent faire le caractère du Magistrat.