Il y en a eu long-temps on France de pareilles, qu’on jouoit d’abord à bonne intention ; mais peut-on se flatter de conserver la modestie sur un théatre & dans une troupe de Comédiens & de Comédiennes ?
Il faut surmonter cette compassion qui pourroit nous flatter dans les bras, dans le sein d’une épouse.
Elle se consoloit de tomber sous des Maîtres, & d’en changer, pourvu qu’elle pût se flatter de conserver l’empire de l’Esprit.
Le Spectacle est un amusement permis de droit divin & de droit humain : il se trouve par-tout dans la nature ; le plus beau de tous est le Ciel lui-même : la majestueuse étendue des mers, la variété des sites & des campagnes, la sombreté des forêts, l’éclat des montagnes de neige, l’émail des prairies, nous en offrent de moins beaux à la vérité, mais plus à notre portée : les Armées, les Combats, les Assemblées, les Fêtes, les Cérémonies des Religions en sont un autre genre plus rapproché de l’homme : enfin, il y a des Spectacles proprement dits, que l’homme social se prépare, qu’il assaisonne de tout ce qui peut flatter cette avidité de voir qui lui est naturelle : les uns consistent en courses, en combats d’hommes & d’animaux, & sont purement matériels ; les autres (& c’est de ceux-ci dont il est question) satisfont la vue par les décorations d’un Théâtre, le jeu des Acteurs, en même-tems que par le Drame ils parlent au cœur & à l’esprit.
Il sera aisé de le comprendre, si on réfléchit que cette faction religieuse ancienne et moderne, s’est toujours appliquée à étudier le cœur humain, à en connaître les défauts et les vices, et à flatter ses inclinations perverses.
Elle eut beau faire, jamais Princesse ne fut plus décriée & plus flattée, une reputation si problematique laisse plus de tâche que de gloire. […] Les unes aiment l’éclat, qui flatte la vanité ; d’autres trouvent un affaisonnement plus piquant dans le secret & le silence.
Un mari qui auroit gouverné une vieille Reine, auroit tyrannisé le peuple, & dépouillé le Royaume, se seroit emparé des finances & de l’autorité sans donner d’héritier ; elle ne l’avoit pas voulu quand elle le pouvoit ; elle ne le put quand elle le voulut, il est vrai qu’elle n’insista pas, & se rendit de bonne grâce ; à son âge pouvoit-elle se flatter d’être aimée ? […] Toute sa vie est pleine de pareils traits ; le Roi Edouard son frère la charge de travailler à gagner Marie sa sœur, elle le promet, & au lieu de tenir parole, elle l’exhorte à demeurer ferme dans le Papisme au prix de sa vie ; de là elle revient dire au Roi & à son Conseil qu’elle n’a pu rien gagner, & le presse de poursuivre le Papisme, & de ne rien épargner pour le détruire ; elle caresse sa sœur, & lui marque le plus tendre attachement, quoique zélée Catholique, & de là va flatter ses belles-mères zélées Protestantes ; elle promet & elle jure à son couronnement de protéger les Catholique, & deux jours après elle en fait mourir des milliers, elle fait chanter le Te Deum dans une Eglise Catholique, & y demeure tout le temps à genoux avec beaucoup de modestie.
Ainsi les peintres à portraits, qui savent bien flatter, font des fortunes immenses. […] Il coûte peu d’abandonner les restes d’un autre : mais cette invention donne plus de jeu à l’obscénité, & y répand un sel plus piquant ; le vice embellit ce qui le flatte.
Si jamais on a dû avoir quelque égard pour lui, c’est dans le tems de sa faveur auprès de Louis XIV, & c’est alors que la vérité a arraché aux oracles de l’Académie le portrait le plus odieux, qui bien loin d’être exageré, auroit plutôt dû être flatté. […] Le grand Moliere lui-même est bien éloigné de s’en flatter.
Que je serois flatté de les vaincre ! […] D’ailleurs, ces mêmes choses dont nous parlons, sans en excepter le Rouge & la Comédie, ont été souvent permises dans plusieurs circonstances, à des personnes très-pieuses, par des Directeurs incapables de flatter les goûts ni les passions.
Ainsi il est aisé de voir, que si l’art dans les productions Physiques amuse, c’est parce qu’il éléve l’esprit, qu’il donne à nos facultés un ton de supériorité qui flatte. […] Chacun en effet prévenu par un coup d’œil, intéressé par un tour, flatté par un air fait grace aisément du reste, on l’imagine aussi-tôt conforme.
Tous les portraits des Actrices, danseuses, figurantes, &c. qu’on trouve de toutes parts dans les livres & sur les stampes, n’annoncent que la volupté : tein, taille, traits, fraîcheur, &c. on n’y voit que ce qui flatte la sensualité & l’excite.
La vanité & la volupté y sont également flattées, elles aiment la danse plus que les hommes, y réussissent communément mieux, y montrent plus de légèreté, de goût, de finesse, d’élégance, souvent même plus qu’il ne convient à une honnête femme, selon la remarque de Salluste : Saltat elegantiùs quam necesse est probæ.
Peut-il se flatter de plaire à Dieu, ce cocher du cirque qui cause tant de troubles, excite tant de fureurs, qui couronné comme un Prêtre d'idoles, bigarré comme un Marchand d'esclaves, semble emporté dans son char par le démon ?