/ 338
224. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192

Chrysostome n’a presque laissé que des sermons à un peuple livré au théatre & à la débauche, & tout ramène à cet objet, parce que le théatre influe sur tout par les passions de toute espèce qu’il représente & qu’il excite, & que tout à son tour influe sur le théatre par la nécessité où il est pour plaire de se conformer au goût dominant, & de flatter les vices du siecle, par conséquent d’en prendre les sentimens, les erreurs & les modes.

225. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE VI. Où l’on examine si le Bal public proposé par M. Rousseau ne serait pas plus préjudiciable aux mœurs de Genève, que le spectacle qu’il proscrit. » pp. 211-224

J’observe une chose : vous voulez de la modestie dans votre Bal, et vous excitez l’émulation des mères à bien parer leurs filles.

226. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265

Racine, dans la Préface de cette Tragédie, nous dit : « Que ce n’est point une nécessité qu’il y ait du sang et des morts dans une Tragédie ; qu’il suffit que l’action en soit grande, que les Acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s’y ressente de cette tristesse, majestueuse qui fait tout le plaisir de la Tragédie. » Je ne crois pas que l’on puisse disconvenir de la vérité de ce principe ; mais, soit dit avec tout le respect dont je suis pénétré pour ce grand homme, ne pourrait-on pas demander si, dans sa Tragédie, on trouve tout ce qu’il juge lui-même être nécessaire dans une Pièce où il n’y a ni mort, ni sang répandu ?

227. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Le plus souvent, au contraire, son but est d’exciter en nous des sentiments opposés à ceux qu’elle prête à ses personnages. […] Ne fait-on pas que toutes les passions sont sœurs, qu’une seule suffit pour en exciter mille, et que les combattre l’une par l’autre n’est qu’un moyen de rendre le cœur plus sensible à toutes ? […] L’unique secret pour l’empêcher de naître est de contenir ceux qui l’excitent. […] Il me semble aussi que par cela seul, le sentiment qu’il excite est extrêmement tendre et touchant : car cet homme tient de bien près à chacun de nous, au lieu que l’héroïsme nous accable encore plus qu’il ne nous touche ; parce qu’après tout, nous n’y avons que faire. […] Où est le mal qu’elle obtienne quelques honneurs qui l’excitent à s’en rendre digne et puissent contenter l’amour-propre, sans offenser la vertu ?

228. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

Non, l’idée seule d’un de ces bouffons, déguisé en maman, portant précieusement, serrant dans ses bras et allaitant son nourrisson, de manière à exciter des éclats de rire, ne doit laisser aucun doute que la représentation de cette hypocrisie aurait les mêmes suites que celle du tartufe de religion. […] Les observations et les objections les plus fortes que l’on pourra me faire encore, et que je pressens en partie, relativement aux entraves que je crois nécessaire d’apporter aux leçons satiriques du théâtre, ne me feront pas départir de mon jugement sur les dangers de leur vague et l’arbitraire de leurs applications ; au contraire, ces observations m’excitent à aller plus loin pour les rendre nulles, à faire connaître le fond de ma pensée, sans mitiger, c’est-à-dire à conclure, en dernier résultat, de tout ce que j’ai exposé, que les attaques dramatiques individuelles, soumises à quelques conditions de rigueur, surtout à celles de la gravité du sujet et de la vérité de la censure, seraient souvent préférables aux généralités contre telle profession ou corporation, qui ont fait tant de mal sans éviter l’inconvénient des personnalités, et le rendant même plus grand.

229. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

La modestie du corps consiste de se tenir duement couvert, dans une situation honnête qui n’annonce & n’excite aucune passion. […] En levant un coin de la toile on excite l’imagination, à la lever toute entiere, à encherir, même à embellir, à multiplier ce qu’on livre à sa féocndité.

230. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

Les objets spirituels échappent à l’imagination & n’intéressent pas, mais les objets extérieurs excitent de fortes tentations & de violens ébranlemens ; l’ame accoutumée à juger de tout par comparaison, les prend pour la mesure de la grandeur, & se forme des idées plus élevées de ce qu’elles représentent. […] Il est permis de chercher le bien, donc il est permis de chercher le beau (la beauté) ; donc il est permis, louable d’en user, comme si la beauté du corps qui excite la passion, étoit la même chose que le bien de l’ame qui la réprime & évite le danger.

231. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

De là sont venus les bals : tantôt amusement libre & plus gai, tantôt cérémonie d’étiquette dans des fêtes publiques, magnifique, mais grave & sérieux, & toujours dangereux, par-tout les écueils inséparables de la danse, la bizarrerie, la licence des masques, l’heure indue, les passions que tout y excite & y favorise ; il conserve quelque chose de son origine par les rafraîchissemens qu’on y sert, qui en sont aujourd’hui les intermèdes, au lieu que la danse fut d’abord l’intermède des repas. […] Je pense au contraire que la musique est naturellement liée à la danse, qu’elle excite machinalement à danser, qu’elle en règle les pas, la mesure, par la cadence, qu’elle en fait l’un des grands agrémens, & qu’en préparant, flattant, amollissant le cœur, elle en augmente le danger.

232. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VI. Suite de la Danse. » pp. 140-167

Indépendamment du trouble qu’excitent les passions, la seule agitation des organes y met obstacle. […] La facilité de se trouver, de se parler, de se donner des marques de tendresse, l’espèce de voile dont la foule, le tumulte, la confusion, le spectacle, couvrent tout le monde, cette espèce de labyrinthe où tout s’égare & se retrouve, excite les plus indifférens, enhardit les plus timides, aguerrit les plus stupides, corromproit les plus vertueux.

233. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Enfin quant aux gens qui disent que la Comédie, telle qu’elle est aujourd’hui, a toujours quelque corruption cachée, & qu’elle excite l’amour, l’ambition, la vengeance & les autres passions ; il répond qu’elle ne les excite pas d’elle-même, mais seulement par hazard ; comme les excitent mille choses innocentes & inévitables de la société civile. […] Le projet fut exécuté avec un tel succès, qu’on excita le jeune homme à s’en faire un mérite auprès de sa Mere, à qui il en fit la lecture. […] L’Hippolyte d’Euripide est, à proprement parler, la seule où l’amour agisse ; on ne l’employoit pas pour exciter la terreur & la pitié. […] C’est-là qu’ils entendent parler de toutes sortes de matieres qui peuvent ou exciter leur curiosité, ou développer les germes de leurs passions. […] Et l’on doit en conclure que nos Spectacles, loin de pouvoir retirer les jeunes gens de la débauche, ne sont propres qu’à y exciter.

234. (1690) Entretien sur ce qui forme l’honnête homme et le vrai savant « VII. ENTRETIEN. » pp. 193-227

Mais il faut exciter sa curiosité, et lui faire regarder ce qu’on lui apprend en cela comme une récompense, et non pas comme une leçon.

235. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

Roscius qui excelloit à représenter les passions lui formoit le geste la voix, le visage, aux passions qu’il vouloit exciter par les discours. […] Ils veulent moins s’intéresser que s’attrister : on ne cherche plus à toucher les cœurs, on s’efforce de les déchirer, ce goût sauvage & atroce, nous replonge dans la barbarie : ces ouvrages sont licentieux, la mauvaise morale en action excite les passions & familiarise avec le vice.

236. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

C’est ainsi que la parure excite la passion, & fait espérer de la satisfaire. […] Comme Narcisse, il excite lui-même de mauvaises pensées, des émotions de la volupté, des sentimens, des désirs du péché.

237. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

Son habit sembloit n’être fait que pour exciter les desirs. […] Ceux-ci laissent le cœur froid pour la plupart, ou n’excitent que des mouvemens impurs.

/ 338