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96. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XIII et dernier. De l’utilité de l’art théâtral, et des dangers attachés à la profession de Comédien, sous le rapport des mœurs. » pp. 223-228

Je n’ai voulu prouver autre chose, sinon que les prêtres ne sont plus en droit d’anathématiser ni les comédiens, ni leur profession ; et que vis-à-vis de l’église, un acteur doit être considéré à l’égal des autres citoyens, puis qu’il est citoyen lui-même et qu’il jouit de tous les droits civils sous la protection des lois.

97. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « [Lettre] » pp. 4-32

Mais il ne considère pas que sa passion l’aveugle et qu’il a tort de lui donner du talent pour la farce et de ne vouloir pas qu’il ait rien du farceur. […] Son zèle fera sans doute considérer son livre, il passera pour un homme de conscience, les tartufes publieront ses louanges, et, le regardant comme leur vengeur, tâcheront de nous faire condamner, Molière et moi, sans nous entendre.

98. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. Des différens genres qu’embrasse le nouveau Théâtre. » pp. 14-20

Ces Messieurs appellent leurs Pièces comme il leur vient en fantaisie, sans considérer que le genre de l’Ouvrage doit le faire nommer ou comique ou bouffon.

99. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IV. Du Clergé considéré comme protecteur et fondateur des Comédiens du troisième âge en France, et comme en ayant lui-même exercé la profession. » pp. 113-119

Du Clergé considéré comme protecteur et fondateur des Comédiens du troisième âge en France, et comme en ayant lui-même exercé la profession.

100. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Corrections et additions. » pp. 364-368

Il aurait bien dû considérer qu’elle va à son but d’une manière enjouée, & en répandant sur tous les objets un air de plaisanterie, afin de faire une impression plus facile, plus douce, ou qui soit différente de celle qu’on éprouve aux Drames des Corneille.

101. (1574) Second livre. Seconde épître. Cécile Cyprien à Donat [extrait] « letter » pp. 40-41

Détourne ta vue maintenant, pour considérer les divers spectacles, non moins détestables, que ce que nous venons de dire : tu verras ès Théâtres, ce qui te causera grande douleur, et te fera rougir de honte.

102. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

Il est touchant, dit Lucrèce, de considérer du rivage un vaisseau luttant contre les vagues qui le veulent engloutir, comme de regarder une bataille d’une hauteur d’où l’on voit en sûreté la mêlée. […] Ce qu’on vient de lire, ne concerne que le fond des Spectacles, considérés comme objets de curiosité, ou comme peinture de nos mœurs. […] Si l’on considère chacun de ces objets en particulier, l’on n’en trouve aucun qui n’ait ses inconvéniens, puisqu’il n’en est aucun qui n’excite les passions, & qui ne puisse en rendre l’émotion dangereuse : la Musique, par ses accens efféminés ; la Danse, par ses voluptueuses attitudes : je ne dois m’arrêter ici qu’aux principales sources du danger des Représentations : je renvoie pour les autres au § II, où je les envisage par le côté favorable.

103. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

Celui qui s'applique à considérer que le Seigneur lui est toujours présent, et qui a toujours les yeux intérieurs de son âme arrêtés sur Jésus-Christ, n'a point égard aux vanités et aux tromperies du siècle. […] Consultez-vous vous-mêmes, et considérez la différence qu'il y a entre l'état où vous estes lors que vous revenez de l'Eglise, et celui où vous vous trouvez lors que vous sortez des Spectacles.

104. (1634) Apologie de Guillot-Gorju. Adressée à tous les beaux Esprits « Chapitre » pp. 3-16

Premièrement, il a considéré une maxime qui est très véritable, à savoir que le Vulgaire qui juge d’ordinaire des choses comme un aveugle des couleurs, croit beaucoup plus à l’opinion qu’à la raison ; d’où il conclut que selon les nations différentes, et la diversité des opinions, telle action est blâmée en un pays qui est honorée en un autre ; et qu’il y a bien de l’apparence que le déshonneur qu’on veut attacher à cette douce et charmante vacation est imaginaire et aussi difficile à découvrir, qu’une marque sur le corps des Sorciers, pour les convaincre de maléfice. […] Mais quand on considérera les personnes à qui les Comédiens s’étudient davantage de donner du plaisir : je m’assure que le respect emportera sur l’esprit de ces Critiques ce que la raison n’y aura pu gagner.

105. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

Si les spectacles, considérés sous ce point de vue, ont un défaut à mes yeux, c’est d’être pour nous une distraction trop légère et un amusement trop faible, précisément par cette raison qu’ils se présentent trop à nous sous la seule idée d’amusement, et d’amusement nécessaire à notre oisiveté. […] Il semble donc que les spectacles, à ne les considérer encore que du côté de l’amusement, peuvent être accordés aux hommes, du moins comme un jouet qu’on donne à des enfants qui souffrent. […] Mais je vous prie de considérer un moment sous quel point de vue tous ces vices nous sont représentés sur le Théâtre. […] Ils considéraient Esopust par la même raison qu’ils admiraient Euripide et Sophocle. […] Mais quand elles voient que d’un côté, on ne leur fait aucun gré de se priver d’amants, et que de l’autre il est permis aux femmes du monde d’en avoir, sans en être moins considérées, comment ne chercheraient-elles pas leur consolation dans des plaisirs qu’elles s’interdiraient en pure perte ?

106. (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « Chapitre XI. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics, en augmente le danger. L’on ne peut assister aux spectacles sans péril. » pp. 191-200

Outre les raisons que nous en avons apportées, l’on peut encore considérer que ce plaisir est contre la nature des divertissements licites, qui est de fortifier l’esprit en le relâchant, et de le rendre propre à exercer avec plus de vigueur ses fonctions ordinaires, et particulièrement celles où la Religion l’engage.

107. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

Telle était donc la conduite des anciens Dramatiques : les Prêtres paraissaient rarement dans leurs Poèmes ; et quand cela arrivait, c’était pour quelque affaire d’importance : on les considérait toujours comme des personnes de marque : ils se comportaient toujours d’une manière qui répondait à leur dignité, sans se démentir en quoi que ce fût ; loin de se dégrader par des bassesses ou par des infamies. […] Le Sacerdoce doit être considéré dans le monde ; parce que c’est un privilège dont il a joui jusqu’à présent sans prescription. […] En Hongrie, les Evêques sont très considérés, et quelques-uns d’eux remplissent les postes les plus importants. […] J’avoue que je ne sais pas de profession dans le monde qui ait été plus considérée que l’état Ecclésiastique, et qui ait pour cela des privilèges mieux établis ; et de meilleures raisons pour les maintenir.

108. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

Mais elle n’a pas cette indifférence dans son usage, et lorsqu’on la considère avec les circonstances qui l’accompagnent ordinairement. […]  » veux, dit-il, que dans ces spectacles tout y soit honnête et généreux ; néanmoins ne laissez pas de considérer ce qui s’y passe comme des rayons de miel tirés d’un vase envenimé, et que l’amour du plaisir n’ait pas tant de pouvoir sur vous, que la crainte qu’il y a dans sa douceur. […] En effet, si l’on considère les sujets ordinaires des Comédies, et les circonstances qui les accompagnent, elles méritent d’être condamnées par l’une ou par l’autre de ces raisons. […] C’est pourquoi on ne les a pas considérés moins infâmes ; ils sont exclus, comme auparavant, des charges publiques, ils sont excommuniés, on leur refuse l’absolution s’ils ne promettent de quitter : de sorte que l’on peut dire en cet endroit qu’il est plus facile de défendre tout à fait de jouer les Comédies, que d’entreprendre de les réformer entièrement. […]  » , quand il dit que de son temps les spectacles quoique pleins d’iniquités, étaient néanmoins considérés par les Empereurs comme un moindre dérèglement ; rachetant par un mal qui leur paraissait de moindre importance, le repos et la sûreté publique qui sont des biens plus considérables.

109. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

L’extérieur d’une fille mondaine ainsi parée, découvre assez clairement les différentes pensées de son âme ; elle désire ardemment d’être trouvée belle, sa prétention est d’attirer auprès de soi les garçons les plus divertissants, les plus agréables, les mieux faits, les plus enjoués, et les plus galants ; elle veut faire des conquêtes, et gagner des cœurs ; elle se préfère à toutes les autres Filles ; elle se tient fière, et prend un air de grandeur pour survendre ses appas, et se faire mieux valoir ses attraits ; elle ne sort de son logis, qu’après s’être regardée et considérée plusieurs fois ; elle porte encore un miroir de poche, pour se mirer dans tous les lieux où elle va ; son image, que ce miroir lui représente, lui plaît infiniment ; elle prend en elle-même un repos orgueilleux ; cherchant à l’entour d’elle des approbateurs qui soient de son sentiment ; c’est-à-dire en un mot, que cette âme superbe et dédaigneuse est toute remplie de vanité, de présomption, de vaine gloire, et de tous les autres mouvements, que la sensualité et l’orgueil ont coutume d’inspirer ; son cœur en est tout enflé et tout bouffi. […] Pour vous faire encore mieux comprendre combien la concupiscence, qui est enracinée au milieu de nous, est redoutable, considérez avec attention ce qui s’est passé en la personne de S. […] Ajoutez à tout ce que nous venons de dire, une réflexion qui vous donnera de la confusion, et à tous ceux qui la feront sérieusement devant Dieu ; considérez ces deux personnes, qui dansent au milieu d’une nombreuse assemblée, la Fille avance ou recule en cadence, le garçon la suit.

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