Je desirerais, & je ne puis trop le recommander, que les Vaudevilles ne fussent point détâchés du sujet de la Pièce ; qu’ils fussent faits avec tant d’art, qu’ils se rapportassent aux Acteurs & au Public en même tems ; car l’illusion doit se conserver tant que les personnages sont sur la Scène.
Il est de la dernière importance de conserver la réputation du Clergé, et de lui interdire tout ce qui peut le dégrader aux yeux du public.
Je ne dis pas que cette négligence tarira la source des profits du Palais, que ce goût ruineux expose à mille folles dépenses, qu’une femme et des enfants à qui on le souffre et l’inspire, diminuent tous les jours un patrimoine qui n’est pas toujours opulent, et entraînent dans le précipice que le théâtre a creusé ; ces vues ne sont pas assez nobles, du moins est-il de la noblesse des sentiments de conserver la décence et les marques de la dignité.
Heureusement cette religion, pour laquelle il avoit toujours conservé du respect, remporta la victoire : le Tasse mourut en chrétien, après avoir demandé avec instance, & reçu de la maniere la plus édifiante, & avec les plus grands sentimens de piété, tous les derniers sacremens. […] Il s’en faut bien que les amateurs du théatre, sans avoir ses talens, ses lumieres, sa réputation, conservent l’esprit du christianisme, & meurent dans le pénitence & dans la vraie Religion comme lui.
Il l’aimoit avant de parvenir à l’Empire : nous ne demandons pas qu’il cesse d’être tendre ; qu’il se contente de ne pas contracter un hymen qui choque le préjugé Romain ; & si Berenice est digne de lui, elle sera la premiere à lui conseiller de conserver l’Empire. […] Je vous avoue que malgré la profonde vénération que je m’efforce de vous conserver, je vous demande la permission de condamner sans ménagement ce parallele indécent.
Si donc les peintures qu’on fait de l’amour sur nos Théâtres étaient dangereuses, ce ne pourrait être tout au plus que chez une nation déjà corrompue, à qui les remèdes même serviraient de poison ; aussi suis-je persuadé, malgré l’opinion contraire où vous êtes, que les représentations théâtrales sont plus utiles à un peuple qui a conservé ses mœurs, qu’à celui qui aurait perdu les siennes. […] Cependant je doute que votre éloquente censure vous fasse parmi elles beaucoup d’ennemies ; on voit percer à travers vos reproches le goût très pardonnable que vous avez conservé pour elles, peut-être même quelque chose de plus vif ; ce mélange de sévérité et de faiblesse (pardonnez-moi ce dernier mot) vous fera aisément obtenir grâce ; elles sentiront du moins, et elles vous en sauront gré, qu’il vous en a moins coûté pour déclamer contre elles avec chaleur, que pour les voir et les juger avec une indifférence philosophique.
Oui, pour conserver la gloire prétendue des Théatres de la ville, & tenir les autres dans l’asservissement & le mépris, on a soin de tenir les boulevards enchaînés dans la sottise & le vice.
Puisqu’on veut absolument conserver les Ariettes dans le Spectacle moderne, disons qu’il peut être aisé aux Poètes & aux Musiciens de les perfectionner davantage, de leur ôter les fautes qui les ternissent, de les rendre plus utiles aux Drames dans lesquels elles sont comme enchassées ; & d’obliger enfin l’homme de goût à les applaudir & à les approuver.
Après avoir passé beaucoup de tems de ma vie à lire des Poëtes, tems employé souvent avec ennui, tems quelquefois agréablement perdu, mais toujours perdu ; j’ai conservé une telle affection pour deux Poëtes, que je ne puis les relire, sans y trouver quelques beautés nouvelles.
Mais peut-on nier que cette traduction ne soit un excellent moyen pour conserver la pureté et l’innocence de ceux qui ne cherchant dans cet ouvrage que ce qu’on y doit chercher, qui est d’y prendre une teinture de l’air et du style de cet auteur, et d’y apprendre la pureté de sa langue, se tiennent à ce que la traduction leur explique, et sont détournés de lire le reste où le secours de cette traduction leur manque, par la peine qu’ils auraient à l’entendre ?
Or les Jésuites sont trop soumis aux statuts des Universités, comme ils ont tant de fois protesté, trop fidèles observateurs de leurs constitutions, trop obéissants à leurs supérieurs, trop zélés à conserver les mœurs et les bienséances, pour s’en écarter dans une matière si importante.
Il est encore dans son caractère de donner pour garant de ces faits le Cardinal Baronius, qui les combat précisément, et fait voir la fausseté de cette relation, qu’on dit se conserver manuscrite dans la bibliothèque de S.
Or, la religion et la vertu ne peuvent se conserver pures et intactes que par une vigilance redoublée et non interrompue.
Cela étant ainsi, il est constant que le Curé de Philometor a fait son devoir, en lui refusant les Sacrements à cause de l’opiniâtreté, où il était, de vouloir persévérer dans sa Profession de Comédien : et que par une suite indispensable il a dû refuser à son corps la sépulture Ecclésiastique ; puisqu’elle n’est due qu’à ceux qui meurent dans la Communion de l’Eglise : il est inutile de dire, que ce Comédien a d’ailleurs témoigné de la douleur de ses péchés, à moins qu’il n’ait détesté sa Profession et n’ait promis d’y renoncer pour toujours : ses autres péchés n’ayant pas pu lui être remis pendant qu’il conservait de l’affection pour celui dont sa profession le rendait coupable.