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615. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

Comme le Vaudeville ne se trouve guères qu’à la fin des Comédies d’un Acte, je serai tenté de croire qu’on s’en sert encore afin d’allonger un peu le Drame, & pour faire oublier la petitesse de son action. […] Le Vaudeville est sur-tout mal placé dans la Comédie récitée. […] Il faut l’éloigner absolument de la Comédie simplement récitée.

616. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

La Comédie nous fait passer agréablement notre temps, lorsqu’elle peint de telle maniere les mœurs vicieuses de notre siécle, qu’elle nous les rend méprisables ; le spectateur qui se reconnoît rarement dans les portraits qu’il y voit, s’éleve dans son esprit, au-dessus de tous ceux qu’il croit que le Poëte a voulu peindre, & il jouit du plaisir de leur appliquer ce qu’ils lui appliquent peut-être à leur tour, ainsi comme Despréaux l’a dit dans son Art Poëtique : Chacun peint avec art dans ce nouveau miroir, S’y voit avec plaisir, ou croit ne s’y point voir. […] La Tragédie prend une autre route pour flatter notre amour propre, & elle n’y réussit pas moins par l’admiration, que la Comédie par le mépris. […] Ainsi par des effets contraires, mais qui naissent de la même cause, la Comédie nous inspire l’estime de nous-mêmes par le mépris des défauts dont nous croyons être exempts, & la Tragédie ne nous l’inspire pas moins par l’admiration des vertus que nous nous flattons de posséder, ou dont nous trouvons au moins les semences dans notre ame. […] Outre cet avantage qui est commun à la Tragédie avec tous les ouvrages bien ordonnés, il y en a un qui lui est propre, ou qu’elle ne partage presque qu’avec la Comédie, & le Poëme Epique ; c’est de préparer au Spectateur le plaisir de la surprise, en disposant de telle maniere la suite des événements, qu’il en naisse un étonnement & une espece d’admiration différente de celle dont j’ai déja parlé, parce que c’est une grande révolution qui la produit, plûtôt qu’une grande vertu, quoiqu’il arrive souvent que l’une & l’autre se réunissent & fassent par leur concours une double impression sur notre esprit. […] L’on entretient d’ailleurs, & l’on augmente ce goût dans les enfants, par les louanges qu’on leur donne lorsqu’ils ont réussi dans cette espece de Comédie qu’ils jouent naturellement.

617. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — [Introduction] » pp. -1

Un auteur dramatique, un romancier, comme les trois derniers, est propre à écrire l’histoire, qui dans ses mains, sera un roman & une comédie.

618. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre prémier. Déssein de cet Ouvrage. » pp. 2-7

La Comédie larmoyante, l’Opéra-Bouffon, la Comédie-mêlée d’Ariettes, que nous voyons se former insensiblement, n’offrent-ils pas l’occasion de dire des choses tout-à-fait nouvelles ?

619. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Parallèle du Poème épique avec les Pièces du nouveau genre. » pp. 107-112

J’ ai traité de tout ce qui concerne le Drame du nouveau Théâtre, comme Comédie ; je parlerai ailleurs de ce qui regarde la musique.

620. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIII. Si l’on peut excuser les laïques qui assistent à la comédie, sous le prétexte des canons qui la défendent spécialement aux ecclésiastiques. » pp. 52-57

Si l’on peut excuser les laïques qui assistent à la comédie, sous le prétexte des canons qui la défendent spécialement aux ecclésiastiques.

621. (1824) Un mot à M. l’abbé Girardon, vicaire-général, archidiacre, à l’occasion de la lettre à M. l’abbé Desmares sur les bals et les spectacles, ou Réplique à la réponse d’un laïc, par un catholique pp. -16

Mais de quelque beauté que brille ce chef-d’œuvre de Jean-Jacques, ma réponse sera toujours celle-ci : le même volume qui renferme sa lettre contre les théâtres, contient également ses pièces de théâtre ; et on lit à la note 66 de cette même lettre les paroles suivantes échappées à l’auteur du devin du village : « Je n’ai jamais manqué volontairement une représentation de Molière… J’aime la comédie à la passion… » Qu’en pensez-vous, M. le Laïc, et que diriez-vous si un personnage auguste s’était chargé de me fournir, par le courrier d’aujourd’hui, un argument de plus : lisez l’ordonnance du Roi du 8 décemb. 1824, qui a pour but de favoriser l’art dramatique et de procurer aux jeunes comédiens les avantages d’une instruction graduée. […] Allons, Monsieur, exécutez-vous de bonne grâce : laissez-nous entendre quelque bonne comédie, où le vice et l’hypocrisie soient livrés au ridicule ; laissez danser nos enfans, ne les envoyez point en enfer, et Dieu vous bénira.

622. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VIII. » pp. 131-157

Les Mimes sont ceux, ajoute ce Pere1, qui copient les actions humaines, pour les tourner en ridicule dans la Comédie ; leurs Fables sont entremêlées d’intrigues2 employées à la séduction des jeunes filles, ou bien à réaliser un commerce odieux de la part des femmes galantes. […] Platon, le maître d’Aristote, est bien plus rigoureux, il a banni tout-à-fait le Théâtre de sa république : nous ne recevons, dit-il2, ni la Tragédie ni la Comédie en notre Ville, ce genre de poësie voluptueuse est capable de corrompre les gens de bien, par ce que n’excitant que la colere ou l’amour, ou quelqu’autre passion qu’elle arrose les mauvaises herbes qu’il falloit laisser entierement secher*.

623. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

Le théatre s’est souvent approprié ce spectacle dans plusieurs comédies & tragédies, où l’on fait plaider & prononcer des jugemens les plus fameux sont le Cid & Horace où Corneille, fait comparoître le vainqueur devenu coupable, devant le Prince qui doit le juger, & où il plaide sa cause, au risque de voir flétrir ses lauriers par une mort infame, & quelques fois dans les Opéras, faisant venir Minos, Æacus, Radamante pour juger les ombres. […] Trois spectacles, ou quatre au plus, nous suffisoient depuis plus de deux siécles ; l’union de l’opéra comique à la comédie Italienne nous privant d’un théatre, nous enrichissoit d’un nouveau spectacle, qui représentoit deux genres, & pourroit nous suffire.

624. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192

Ainsi dans la vie les riches & les pauvres ne sont que des personnages de comédie. […] Nos mystères, dit-il, sont des comédies, & nos Eglises des théatres.

625. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre I. Que les Spectacles des Anciens ont fait partie de la Religion Païenne. » pp. 2-35

et de Stolon les Jeux Scéniques, que nous examinerons ailleurs, et qui dans ce temps-là ne comprenaient point les Comédies ni les Tragédies furent établis à Rome par l'ordre de leurs Oracles pour obtenir des Dieux la cessation d'une grande peste qui infectait la Ville. […] Voyons maintenant si l'on en peut dire autant des Comédies et des Tragédies.

626. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE VI. Où l’on examine si le Bal public proposé par M. Rousseau ne serait pas plus préjudiciable aux mœurs de Genève, que le spectacle qu’il proscrit. » pp. 211-224

Combien vous vous seriez épargné de peine Monsieur, si vous vous en étiez tenu au seul obstacle que vous pouviez opposer raisonnablement à l’établissement de la Comédie Française à Genève : il vous a fallu suer pour entasser un nombre d’invectives suffisant pour faire un volume ; il vous a fallu gagner des migraines, à faire des calculs graves et politiques, aussi faux que les principes qui vous les ont fait entreprendre. […] Ce ne serait point dans la Comédie nos Marquis qu’on vous proposerait d’imiter, puisqu’on les joue, qu’on les tourne en ridicule, que leur fatuité est toujours punie, et qu’on les bastonne même quelquefois : si ce sont là des appâts pour engager les gens à se faire Marquis à Genève, il faut que les têtes y soient bien autrement tournées qu’ailleurs ; mais si l’on y pense comme partout où l’on a du bon sens, on se gardera bien de s’emmarquiser à pareil prix.

627. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE II. Réflexions sur le titre de l’ouvrage intitulé : Des Comédiens et du Clergé, et sur les charlataneries littéraires, politiques et religieuses. » pp. 52-86

Il en est de même quand de pareilles allusions peuvent démasquer ces hypocrites ambitieux, qui se moquent intérieurement de la religion et en font une comédie. Les comédiens ne sont donc pas dans le monde les seuls qui jouent la comédie. […] On les y a toujours vus en scène, jouant la comédie ; généreux par intérêt et spoliateurs par inclination, ils ont pour principe de partager les dépouilles de leurs victimes avec leurs Séides les plus dévoués.

628. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre IV. Il faut que le nouveau Théâtre se fonde sur la Vérité & sur la Nature. » pp. 133-138

Je demande si la Comédie du Moment est l’image de nos mœurs ?

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