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35. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « Discours préliminaire. » pp. -

Ai-je besoin d’avertir que je ne veux défendre que deux ou trois de ces endroits qui m’ont fait le plus de peine, & qui éxciteront le plus la mauvaise humeur ? […] Ai-je besoin d’avertir le Lecteur, que quelques endroits de cet Ouvrage ne sont qu’ironiques ?

36. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

Il est probable que les hommes se servaient de quelques instrumens avant de savoir chanter ; la Nature même & les besoins de la société en auront appris l’usage. […] Le goût perfectionna peu-à-peu ce que le besoin avait fait créer. […] Ai-je besoin d’avertir que la musique florissait en Grèce bien avant l’usage des Spectacles, puisque la Tragédie ne fut long-tems composée que de Chœurs, c’est-à-dire, de récits en chant. […] La Religion a malheureusement encore besoin de son secours. […] Tandis que l’homme de Lettres languit, souvent dans l’obscurité, & dans le besoin, l’heureux musicien est chéri, caressé ; il reçoit tour-à-tour les faveurs des Grâces, & celles de Plutus.

37. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

ces valets filous, si subtils de la langue et de la main sur la scène, dans le besoin d’un métier plus dispendieux que lucratif, n’auront-ils jamais de distractions utiles ? […] Dans tout autre temps on n’aurait pas besoin de le demander ; mais dans ce siècle, où règnent si fièrement les préjugés et l’erreur sous le nom de philosophie, les hommes, abrutis par leur vain savoir, ont fermé leur esprit à la voix de la raison, et leur cœur à celle de la nature. […] A-t-on besoin même de disputer sur les différences morales des sexes, pour sentir combien il est difficile que celle qui se met à prix en représentation, ne s’y mette bientôt en personne, et ne se laisse jamais tenter de satisfaire des désirs qu’elle prend tant de soin d’exciter ?

38. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

Comme il y a des Passions, qui quoique condamnables, telles que l’Ambition, la Haine, la Vengeance, paroissent nobles, parce que pour se soutenir dans leur violence, elles ont besoin de la force de l’ame ; il y aussi des Passions, comme l’avarice, l’yvrognerie, &c. qui paroissant des foiblesses de l’ame, sont basses & méprisables. […] Un Poëme né dans la débauche avoit grand besoin de réforme, & cette réforme ne pouvoit pas être prompte. On fut longtems à faire les changemens dont la Tragédie avoit besoin : on sait, dit Aristote, les noms de ceux qui les ont faits. […] Les Poëtes Tragiques étoient toujours en grand nombre, mais si médiocres, qu’on regrettoit Eschyle, Sophocle & Euripide, qu’on avoit déja regrettés sur la fin de la guerre du Peloponese, puisque dans les Grenouilles d’Aristophane, Bacchus alloit aux Enfers, pour rappeler un de ces illustres Morts, la ville ayant grand besoin d’un bon Poëte. […] Les fonds nécessaires aux frais de ces Représentations, furent assignés sur les fonds de la Guerre, & on décerna la peine de mort contre celui qui proposeroit de restituer ces fonds au besoin de l’Etat.

39. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

» La terrible vérité du petit nombre des élus a-t-elle besoin de preuves ? […] Or je demande si l’on a plus de raisons aujourd’hui de permettre la comédie les jours de fête, qu’on n’en avait au quatrième siècle, où le peuple, à demi Païen, accoutumé depuis mille ans dans tout l’empire Romain à toute sorte de spectacles, et livré à la plus grande corruption, pouvait encore moins s’en passer que la France, où la frivolité seule et la dépravation en ont fait un prétendu besoin. […] Les raisons de dispense des œuvres serviles, sont le culte divin, pour parer les autels ; la charité du prochain, pour servir un malade ; une perte considérable, pour cueillir la moisson exposée à l’orage ; un danger de naufrage sur mer, une incendie à éteindre, une ville assiégée à défendre, un besoin pressant, un pauvre qui n’a pas un morceau de pain, les aliments ordinaires à apprêter, etc. […] Quel besoin pressant, quel danger, obligent à monter sur le théâtre, ou à venir aux spectacles ? […] elle irait manger et boire sa condamnation ; on n’a pas besoin de l’exclure, elle se fait justice.

40. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXIII.  »

Ainsi le besoin que l'on a de se délasser quelquefois, ne peut pas excuser ceux qui prennent la Comédie pour divertissement; puisqu'elle imprime, comme nous avons dit, des qualités venimeuses dans l'esprit, qu'elle excite les passions, et dérègle toute l'âme.

41. (1675) Traité de la comédie « XXIII.  » p. 311

Ainsi le besoin que l'on a de se délasser quelquefois, ne peut pas excuser ceux qui prennent la Comédie pour un divertissement, puisqu'elle imprime, comme nous avons déjà dit, de mauvaises qualités dans l'esprit, qu'elle excite les passions, et dérègle toute l'âme.

42. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XII. De la Déclamation Théatrale des Anciens. » pp. 336-381

Après un Spectacle tout en Musique, quelque Tragique qu’en ait été le Sujet, après un Opéra, a-t-on besoin d’un pareil reméde ? […] Lorsque dans une autre Comédie on demande à Eschyle un de ses Prologues, on lui dit de le réciter λεγειν ; mais quand on demande à un Euripide un de ses Chœurs, & qu’on parle d’apporter une lyre, Aristophane fait répondre satyriquement, qu’on n’a pas besoin d’une lyre, & que pour chanter de pareils Vers Ταυτ᾿ αδειν μελη, le plus vil instrument suffit. […] Ces Compositeurs pouvoient-ils avoir besoin des masques de Théâtre ? […] Par cette raison, je comprens que Roscius qui jouoit aussi dans les Tragédies se faisoit accompagner dans sa vieillesse par des Fluttes plus lentes, tardiores fecerat tibias, quand il avoit besoin d’être accompagné. […] Je crois donc qu’excepté quelques plaintes lugubres dans les Tragédies, & les endroits où la voix de l’Acteur avoit besoin d’être soutenue, la Flutte n’accompagnoit que le Chant & la Danse.

43. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IX. Spectacles de la Religion. » pp. 180-195

Pour voir ce grand spectacle, vous n’avez pas besoin de Consul & de théatre. […] Vous n’avez besoin pour le voir, ni des yeux du corps, ni des largesses d’un Consul. […] Dieu a suffisamment pourvû aux besoins de l’homme ; pourquoi l’homme ne se borne-t-il à jouir innocemment & avec action des dons de son Créateur ? […] Cette multitude d’objets charmans, dont la peinture cent & cent fois retracée répand des graces toûjours nouvelles & toûjours riantes dans les chefs-d’œuvre de la poësie & de la peinture, & jusques sur le théatre, dont elle forme les plus agréables fêtes, n’a pas besoin, pour nous charmer, du tumulte & du fard de la scène : Beatus ille qui procul negotiis, paterna rura bobus exercet suis.

44. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Pour en porter la preuve jusqu’à la démonstration, il n’est pas besoin d’en rapprocher ici tous les heureux effets. […] Pour nous en convaincre, est-il besoin de rappeler des souvenirs amers ? […] Ces réflexions, sont peut-être hors de mon sujet, et je n’ai pas besoin de m’y arrêter. […] Mais ce n’est pas seulement contre les horreurs du besoin et de la misère, que l’orateur chrétien nous soutient et nous rassure. […] Qu’avons-nous besoin de courir au théâtre pour voir et des Brigands, et des Folles et des Malades par amour ?

45. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

Les anciens philosophes, qui nous ont soutenu que la vertu avait d’elle-même assez de charmes pour n’avoir pas besoin de partisans qui découvrissent sa beauté par une éloquence étudiée, changeraient sans doute de sentiment s’ils pouvaient voir combien les hommes d’aujourd’hui l’ont défigurée sous prétexte de l’embellira. […] Nous sommes dans un siècle où les hommes se portent assez d’eux-mêmes au mal, sans avoir besoin qu’on leur explique nettement ce qui peut en avoir quelque apparence. […] Et comme j’ai connu par là qu’il n’avait pas besoin d’un grand secours, j’ai cru que ma plume, toute ignorante et toute stérile qu’elle est, pouvait suffire pour montrer l’injustice de ses ennemis.

46. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

n’est-ce pas déceler son besoin & ses craintes, augmenter l’un & l’autre, & souvent ternir le peu qu’on a de bon ? Il est bien plus glorieux, comme Esther, de ne pas rechercher la parure, que de croire en avoir tant de besoin. […] Quoiqu’il puisse servir à l’embellissement, c’étoit plus pour le besoin que pour la parure que Suzanne le prenoit, & toujours seule avec ses filles. […] A-t-il besoin, a-t-il envie qu’elle lui dévoile ses charmes ? […] Qui est assez dupe pour confondre la parure avec le mérite, & trouver beau ce qui a besoin de tant d’ornemens étrangers ?

47. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — [Introduction] » p. 2

La religion & les mœurs ne peuvent espérer de rétablir leur empire qu’autant que l’autorité souveraine le supprimeroit, ou que la satiété & l’inconstance le feroient abandonner : heureuse révolution, dont on ne sauroit se flatter ; le Théatre & le vice sont trop liés, ils ont trop besoin l’un de l’autre.

48. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. -

La satisfaction de vos besoins et les connaissances utiles vous offraient toujours des plaisirs sans mélange : vous vous contentiez de croire ce que vous sentiez : Et sans vous embarrasser dans ce que vous ne compreniez pas, vous n’interrompiez point le cours naturel de vos esprits, vous ne les rassembliez point inutilement dans votre cerveau, au détriment du reste de vos organes : par l’exercice que vous faisiez, vous les aidiez au contraire à circuler par tout votre corps : vivant tranquilles, vous viviez en santé, vous étiez gais et vigoureux. […] Je n’ai pas besoin d’une boule pour en ressentir l’impression ; mes muscles, par leur propre mouvement, peuvent se trouver disposés de même que dans ce contact2.

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